"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mercredi 8 janvier 2025

Mort de Le Pen : les débiles gauchistes sont de sortie


La principale ressource de l'historien reste donc les témoignages. Et dans le cas de Jean-Marie Le Pen (en tant que tortionnaire), ils sont nombreux. Mais il "n'était qu'un exécutant, ce n'était pas un décideur, précise sur franceinfo Benjamin Stora. Les décideurs sont ceux qui étaient au pouvoir, c'est-à-dire Robert Lacoste [responsable de la SFIO] et François Mitterrand [alors ministre de la Justice] en particulier."


La mort de Jean-Marie Le Pen n'est pas anecdotique vu la place fondamentale et fantasmatique que les médias lui ont turbiné depuis un demi-siècle. La haute bourgeoisie peut être reconnaissante envers ce politicien frauduleusement enrichi qui a réussi à faire oublier cette honteuse forfaiture à des millions de pauvres. Cet homme n'est pas n'importe qui. Il a contribué depuis quatre décennies à faire élire 5 présidents de la République bourgeoise : Mitterrand (2 fois), Chirac (2 fois), Sarkozy, Hollande, Macron (2 fois).

Loin d'être un quelconque facho, il a été tout à la fois père fouettard, bouc-émissaire, paravent, méchant idéal, raciste, hitlérien, et j'en passe. Liesse et « apéro de rue » pour les bobos Besancenot et le merdeux Boyard. Ils dansent sur le cadavre de Le Pen. Tas d'imbéciles ! Même leur pape Mélenchon a eu plus de dignité dans son communiqué.

Disproportion sur les responsabilités et la culpabilité de politiciens au passé commun. Qui est le plus répugnant, les Le Pen et Massu qui, militaires en Algérie ont torturé ou leur ministre de tutelle Mitterrand qui, descendu d'avion à Alger, s'approche d'un homme en djellaba et lui tend, geste méprisant, sa main gauche, en tant que chef de l'ordre colonialiste et des militaires tortionnaires?

Compatriote d'un militaire odieux comme de l'ancien nazi Papon, Mitterrand avait bien failli être radié de la politique officielle (cf. son coup monté dit affaire de l'Observatoire). Habile repreneur des décombres du PS après 1968, il n'a dû sa carrière qu'à des mensonges éhontés. Il n'a jamais été un défenseur de la classe ouvrière ni un ennemi des couches privilégiées ; il a été surtout celui qui a le plus couvé et enrichi les couches petites bourgeoises, qui lui sont éternellement reconnaissantes. Il a surtout inventé, pour ne pas dire sponsorisé le grand méchant loup « fâchiste », quoique Le Pen, lors de sa renaissance post-poujadiste à la fin des années 1960, s'affichait avec cette allure ridicule de corsaire d'un navet d'Hollywood un bandeau sur un œil crevé. Le scénario est pourtant bien de type hollywoodien sans être génial mais tape à l'oeil.

Dans les coulisses du pouvoir on se rencontre et on s'apprécie. A Strasbourg, Mitterrand et Le Pen se sont bien rencontrés et il y a eu un fotuti et un fotenti. Le pouvoir a toujours besoin de disposer d 'une majorités de députés à sa solde et quand la faction en place se sent menacée par un retour de la faction précédente, elle magouille avec n'importe qui en veillant toujours à duper le bon peuple.

En 1981, faute d'avoir ses 500 signatures, Le Pen ne peut être candidat à la présidentielle. Par la suite, la version journalistique officielle assure que Le Pen a écrit à Mitterrand, afin de réclamer un "traitement équitable". Bonne pioche qui aurait incliné Mitterrand à miser sur les prolongations pour ainsi intercaler un concurrent à la clique de droite de Chirac, mais sentant mauvais. C'est la version de l'historiographie bourgeoise journalistique.

Or, la véritable explication de la manœuvre est de comprendre comment se posait la nécessité de consolider au pouvoir un PS juste remis sur pied remettre sur pied après avoir été tant décrédibilisé par son soutien à la guerre en Algérie. Cette guerre n'était vraiment pas si lointaine (fin en 1962). En 1968 l'antifascisme faisait encore recette. De Gaulle avait été hué dans les manifs comme « vieux général fasciste » (ce qui était déjà débile à l'époque). Des cliques de généraux de type fascistes étaient cependant encore au pouvoir  ailleurs: Salazar au Portugal, Franco en Espagne, en Argentine, les colonels grecs, etc. Le massacre en Algérie pouvait être jeté aux oubliettes face aux tortures chez Franco, Salazar et compagnie. Pas de ça en France ! A bas le fascisme grâce à « l'union de la gauche ».

On craignait donc communément une « fascisation généralisée » des pouvoirs démocratiques, comme la recette fonctionne encore aujourd'hui alors que le véritable danger n'est plus un fascisme inexistant et décrédibilisé mais une expansion d'un autre simili fasciste musulmaniaque qui alimente grandement les pulsions nationalistes et pourrit la question de l'immigration.

L'ancien secrétaire de Pétain pouvait donc chanter sans honte et poing levé l'Internationale à la fin de ses meetings devant la noria des petits bourgeois estudiantins, profs et fonctionnaires pour la plupart nuls en connaissance historique.

L'élection accidentelle car inattendue avait mis dans la merde les cliques de ceux qu'on allait rapidement qualifier de « gauche caviar » . La concession dangereuse économiquement de la retraite à 60 ans n'aurait pas suffi dans la durée à entraîner l'adhésion des masses et de la jeunesse sans la ré-invention de l'antifascisme. Le rétropédalage de 1983 avait bien assombri les espoirs des « électeurs de gauche » et surtout des prolétaires .

ON AURAIT TORT DE CROIRE QUE LES MAGOUILLES ET COUPS BAS ENTRE PARTIS DU PARLEMENT SONT RECENTES

Avec chacun des présidents gagnant il y a eu des rencontres secrètes avec le diable « raciste et fasciste » ou avec ses émissaires. Le coup de Mitterrand et de ses conseillers gauchistes est donc bien de diaboliser la droite gaulliste, qui n'était presque plus rien depuis les années de domination du « centriste » Giscard, afin de l'empêcher de retrouver sa splendeur pompidolienne passée. Mais pas que. Il s'agit de s'adresser au prolétariat et de lui infuser que le pire (le fascisme comme nature profonde de la droite) est possible, et qu'en attendant des jours meilleures il faudra « faire front » contre le...Front National. Grâce à l'union populaire avec les Marchais et Favre, quoique déjà décatie avec le départ des « ministres communistes « .

En 1986, par le biais du scrutin à la proportionnelle instauré aux législatives, Mitterrand permet au FN d'avoir des élus à l'Assemblée nationale. Le Pen n'ignorait rien de la manipulation qui se faisait provisoirement à son avantage." Mitterrand était un vrai politique. Il aurait été un benêt de ne pas le faire", a-t-il confié par la suite à un journaliste, jugeant que le "comportement" de l'ancien président de la République a été" tout à fait digne" durant ses deux septennats. Tonton était diablement plus pervers que Le Pen qui avait un côté très naïf et n'était pas très intelligent à mon sens. En 1990, lors de la profanation du cimetière de Carpentras, selon Yves Bertrand, ancien patron des RG, Mitterrand, avec Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur, aurait souhaité impliquer le FN dans cette affaire afin de compromettre toute alliance entre le parti frontiste et le RPR. Le naïf Pen en dira ceci: "C'était une machination gouvernementale ou paragouvernementale abjecte."1

"Je vous ai bien eu". A l'inverse de nombreux politiques, Le Pen n'a que très rarement participé aux campagnes contre le Mitterrand vichyste, décoré de la francisque."Je l'ai rappelé à quelques occasions, uniquement lorsque les socialistes nous donnaient des leçons", admet-il. A l'en croire, l'ancien leader socialiste n'était pas un homme de convictions, seul le pouvoir l'intéressait : "A Vichy, il était proche du pouvoir ; sous la IVe République, il a été plusieurs fois ministre et, sous la Ve, il a été président." Très juste définition du « florentin ».

Le Pen se souvient parfaitement de leur dernière rencontre. C'était quarante ans après cette histoire de Nevers : "Il prononçait son dernier discours devant le Parlement européen de Strasbourg. Il était mourant. Et c'est là qu'il dit:"Le nationalisme, c'est la guerre."" A la fin de la session, des eurodéputés sont conviés à la sous-préfecture du Bas-Rhin pour un pot autour du président de la République. Le leader du FN, accompagné de Robert Hersant, est de ceux-là. Le voyant dans un coin de la salle, Mitterrand se dirige vers lui."Il me serre la main et je lui dis : " Alors, comme ça, le nationalisme, c'est la guerre ?" Il me répond à l'oreille : "Avouez que je vous ai bien eu !""

L'organisation du débat avec Tapie :Un gentleman agreement est trouvé : il faut que le débat, organisé par Paul Amar, de France 2, soit utile aux deux hommes. Il convient donc de définir les terrains d'affrontement permettant à chacun de cibler leurs concurrents directs : Le Pen doit affaiblir Dominique Baudis et Philippe de Villiers, et Tapie la liste Rocard. Pour atteindre plus facilement ce double objectif, il est décidé que chaque adversaire évitera d'évoquer le point faible de son contradicteur. Tapie ne devra pas parler d'antisémitisme et de racisme, tandis que Le Pen évitera d'évoquer le dossier judiciaire de Tapie. Le 1er juin 1994, le deal sera respecté lors du 20 Heures de France 2. Seuls les gants de boxe, donnés aux débatteurs avant le match par le journaliste, n'étaient pas prévus au programme, et ils provoqueront l'éviction de Paul Amar de la deuxième chaîne."

UNE GRANDIOSE MANIPULATION SUR LE « DETAIL »

Lorsque la polémique intervient, Jean-Marie Le Pen, président du Front national, parti classé à l’extrême droite de l’échiquier politique français, prépare sa candidature à l’élection présidentielle de 1988. Les études d’opinion le créditent de 18 % des voix, juste derrière les candidats de droite Jacques Chirac et Raymond Barre1. Jean-Marie Le Pen cherche en parallèle à acquérir une stature internationale. Anticommuniste, il rencontre plusieurs personnalités étrangères, dont le président des États-Unis, Ronald Reagan, au début de l'année 19874. Il participe dans le même temps, à New York, au Congrès juif mondial, lors duquel il tient un discours résolument en faveur d’Israël qui est ovationné par l’assistance. Il va se faire piéger bêtement par un journaliste véreux, Olivier Mazerolle qui lui demande ce qu'il pense des chambres à gaz le 13 septembre 1987. Réponse : « Je n'ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ». Face à la réaction du journaliste manipulateur, il répond : « Non, la question qui a été posée, c'est de savoir comment ces gens ont été tués ou non ». Cette réponse n'a rien de choquant si on remplace « point de détail » par « c'est un des moments des plus ignobles de la guerre impérialiste, mais n'oublions pas les Arméniens, Hiroshima, etc ». Même sa deuxième remarque reste vague et sans intérêt. L'exploitation de cette interview piège prend ensuite une ampleur disproportionnée et c'est la meute officielle qui va s'acharner, avec pour fond de commerce ! Saboter une possible union RPR et FN. Ultérieurement, il semble que Le Pen ait reconnu une grosse connerie, d'après un confident. Mais la manip qui a réussi à le ridiculiser a un autre effet, plus considérable, éviter toute réflexion de fond sur les causes et conséquences de la seconde boucherie mondiale, outre le gazage des pauvres juifs, , oubliant en effet, dans le détail US, de se soucier du sort des juifs massacrés pendant quatre années (sujet exclu en plus des infos en 45) comme aujourd'hui toute la « communauté internationale » se fiche du sort tragique des femmes en Afghanistan.

UN EXEMPLE DE GANGSTERISME POLITIQUE LAMBERTISTE

« Quand le sage montre Mitterrand, l'imbécile regarde Le Pen ».

On a généralement, de l'extrême gauche à l'ultragauche sous-estimé la capacité de nuisance du courant lambertiste et son importante participation au renforcement du pouvoir bourgeois depuis des décennies. C'est une des pires ordures provenant de cette même secte qui avait formé Mélenchon, le nommé Cambadélis, laquais de Mitterrand, qui avait concocté un « Manifeste contre le front national » en 1990 avec les clowns de Ras l'Front. Avec cet objectif brumeux que « l'objectif du mouvement consiste non seulement à mobiliser sur le terrain les opposants au FN, mais aussi à produire une analyse de l'idéologie de ce parti.. »

Or lisez sa notice sur wikipédia ou le livre de Mauduit et Sieffert : «  Trotskisme histoires secrètes », c'est le personnage de formation trotskiste lambertiste le plus pourri, le plus magouilleur et le plus condamné de tous les gangsters successifs de la gauche bobo et caviar. Non pas pour assurer que Le Pen était un saint mais certainement pas le seul et pire diable du puant personnel politique capitaliste.

Il ose écrire en 2015 un ouvrage intitulé : « A gauche les valeurs décident de tout ».

Le Pen qui gonflera son électorat jusqu'à 17,79 % des suffrages en 2002, n'aurait jamais vraiment songé à accoster sur la rive du pouvoir. Selon Péan et Cohen il serait resté un anar de droite qui, depuis l'enfance, prend plaisir à choquer les bourgeois parce qu'il les hait. Si Le Pen n'aime pas le pouvoir, il aime l'argent, au point de considérer comme sien le butin du FN. Aujourd'hui, le patrimoine du président d'honneur du FN dépasserait, d'après Pierre Péan et Philippe Cohen, 30 millions d'euros. Il y a une dizaine d'années sur France 2, lors d'une longue interview , il assumait d'avoir été plutôt le bouffon des rois mais déclarait avoir peur pour sa vie, vue la haine entretenue sur le diabolique... n'importe quel antifa gauchiste ne risquait-il pas de ...A mon avis il n'avait rien à craindre et toute la police avec lui.

Enfin par après j'ai glané deux infos crédibles à gauche et à droite ou comment Le Pen a été le dindon de la farce.


Instrumentalisation de SOS Racisme

Juin 1985, un trio de communicants proche de l'Elysée, Gérard Colé, Jacques Pilhan et Jean-Luc Aubert, décide de se servir de SOS Racisme contre Le Pen. Deux d'entre eux se souviennent.

"L'association existe mais n'a pas un grand rayonnement. On lui fait de la gonflette avec Julien Dray, Isabelle Thomas et Harlem Désir [Il y a aussi Jean-Louis Bianco, alors secrétaire général de l'Elysée, et Gérard Colé de poursuivre : ] Je me souviens d'une première réunion à Temps public à la demande de Dray... On va dès lors instrumentaliser SOS Racisme contre Le Pen. Faire du ping-pong avec les thèmes du Front national. Face "Aux Français d'abord", on installe Harlem Désir et SOS Racisme. L'association va également nous servir pour faire revenir les jeunes vers François Mitterrand. La fameuse "génération Mitterrand" est lancée à partir d'une expression empruntée à Isabelle Thomas.

Ainsi, parallèlement au coup de la proportionnelle, se monte celui de SOS Racisme et de la diabolisation de Le Pen. Dray présente Harlem Désir à l'équipe de Temps public. Il a la tête qui convient, et son nom est, à lui seul, un "slogan", comme le raconte François Bazin. "A demi noir, très intelligent, il nous paraissait frais. Il était spontané, il parlait bien à la télévision", se souvient Jean-Luc Aubert. Ce dernier et Jacques Pilhan veulent inventer une machine de guerre populaire, comme on disait à l'époque. "On pense en premier lieu à la question du racisme, poursuit Aubert. Pilhan fait venir Jacques Bruel, un marginal, peintre de son état, auquel il confie de petites missions. On réfléchit sur un sigle. Et il dit : 'C'est dommage que l'étoile jaune soit prise ! Ça, ça parle aux gens.' Quelques jours après, les créatifs pensent à détourer la main. L'équipe cherche du complexe, du contradictoire, du paradoxe, le mot clé du moment. La main est par définition ambiguë : elle peut être aussi bien la main des nazis que la main de Fatma..." Pour Aubert, cette main doit être jaune : "En France, le jaune, on sait ce que c'est. On pousse Harlem Désir à s'exprimer. Il dit devant nous : 'Pour moi, tu vois, c'est Touche pas à mon pote'." On avait trouvé."

La proportionnelle sur un plateau

Le 10 juillet 1985, l'Assemblée nationale adopte la loi instaurant la proportionnelle. L'idée a mûri huit mois plus tôt lors de discussions entre François Mitterrand et Roland Dumas.

"Nous sommes en décembre 1984. Roland Dumas vient d'être nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Laurent Fabius en remplacement de Claude Cheysson. (...) "Il faut réfléchir à un moyen de les diviser", lui dit un jour le président. Il s'agit, bien sûr, du RPR et de l'UDF, probables vainqueurs des prochaines élections législatives de 1986 (...) Lors d'une nouvelle promenade, Roland Dumas expose l'idée qui lui est venue : "Je ne vois qu'une solution pour les diviser... changer le mode de scrutin et introduire la proportionnelle..." Le président esquisse un léger sourire d'approbation, pensant probablement à la tête de ses adversaires quand ils apprendront la nouvelle : "Ça va faire du bruit", commente-t-il. François Mitterrand accepte l'idée et fait venir Laurent Fabius pour en parler. Le Premier ministre approuve le projet. Lui qui espère prendre la succession de Mitterrand en 1988 ne peut qu'acquiescer à un dispositif qui lui permet d'espérer limiter la casse lorsqu'il conduira la gauche aux futures législatives."

La rencontre

La rumeur a longtemps voulu que le président François Mitterrand ait rencontré secrètement Le Pen rue de Bièvre. Les deux hommes se sont bien vus, mais le 17 janvier 1995, à Strasbourg.

"Ce jour-là, après un discours au Parlement européen, le président se rend à un cocktail avec les députés. C'est Yvan Blot (énarque, ex-mégrétiste, qui s'est rapproché de l'UMP) qui a décrit la scène, à laquelle n'assistaient pas les journalistes. On leur avait demandé de quitter la pièce avant l'arrivée de François Mitterrand. Ce dernier, sitôt là, se dirige vers Robert Hersant et Jean-Marie Le Pen en pleine discussion. Mitterrand se tourne d'abord vers Le Pen :

"- Bonjour, monsieur Le Pen, je vous ai bien eu tout à l'heure ! Bonjour à vous, ajoute-t-il à l'endroit d'Hersant.

- Je ne comprends pas, monsieur le président ! En quoi m'avez vous eu ?

- Allons, monsieur Le Pen ! Vous n'avez pas entendu mon discours dans l'hémicycle du Parlement européen ? J'ai dit : 'Le nationalisme, c'est la guerre !' Vous ne vous êtes pas senti visé ?

- Non, monsieur le président ! Vous savez très bien que beaucoup de guerres n'ont rien à voir avec le nationalisme ; il y a des guerres de religion, des guerres pour le pétrole !

- Ah ! C'est un grand sujet, monsieur Le Pen, que les causes des guerres ; on n'a pas le temps d'en parler maintenant dans ce cocktail ; je le regrette, d'ailleurs ; mais on va se revoir bientôt ? Je l'espère."

Un peu plus tard, croisant Yvan Blot, François Mitterrand lâche cette phrase sibylline sur le Front national : "C'est une force politique parmi d'autres, soumise aux lois du jeu politique, qui n'est pas toujours en rapport avec le seul combat des idées." Comme on le voit, François Mitterrand paraît très loin des professions de foi de SOS Racisme."


RENCONTRE SECRETE ENTRE Le Pen et Chirac



Deux rendez-vous secrets

En 1988, entre les deux tours de la présidentielle qui va opposer François Mitterrand à Jacques Chirac, Charles Pasqua convainc ce dernier de faire un geste envers le FN pour bénéficier d'un report de voix au second tour.

"Après tout, le chef du Front national n'est pas forcément condamné, surtout à cette époque, à ce qui pourrait apparaître comme la politique du pire aux yeux de ses électeurs. Le Pen est clairement engagé en faveur des idées libérales. Peut-il raisonnablement faire comme si un second septennat mitterrandien ne serait pas plus dommageable que l'élection de Chirac ? Jean-Marie Le Pen lui-même se souvient d'un entretien "en tête-à-tête" avec Jacques Chirac : "Oui, (...) dans un appartement avenue Matignon qui appartenait à une de ses amies. C'est un peu comme quand je rencontrais Grossouvre. C'était aussi chez une dame dont je pensais que c'était une amie. Oui, j'ai eu ce tête-à-tête avec Chirac, c'était avant l'élection présidentielle de 1988."

Le Pen a aussi évoqué une deuxième rencontre, entre les deux tours de l'élection présidentielle, lors d'un entretien publié dans le quotidien Nice-Matin : "Il est qualifié pour le deuxième tour et sans moi - et mes 14,7 % - il ne peut être élu. Je lui dis que, pour nous, il y a un certain nombre de points fondamentaux, en particulier le respect de la suppression du droit du sol, d'une législation plus sévère sur l'immigration. Il refusa de s'engager... Il était très nerveux. Il fumait cigarette sur cigarette. Il avait la jambe droite qui tremblotait - comme l'autre jour à la télé. Très gêné, il répétait : 'Je ne peux rien promettre. Je ne peux pas. Je ne peux rien vous concéder, ni ceci ni cela.' Alors je lui ai dit : 'Je ne vois pas ce qui pourrait m'amener à faire voter pour vous dans ces conditions...' Mais il est revenu à la charge en disant cette chose bizarre : 'Ah oui, mais si toutefois vous preniez cette résolution, je souhaiterais que ce ne soit pas explicite.' Autrement dit, il voulait être soutenu sans être soutenu tout en étant soutenu. Drôle de rencontre.""


Le "deal" sur le dos de LePen

Le Pen subodore une manoeuvre de Mitterrand derrière le refus de Chirac de sceller un accord avec le FN.

""De toute évidence, Chirac ne veut pas d'un accord avec moi. Et, à mon avis, il a un deal avec François Mitterrand. (...) N'oublions pas que Mitterrand a un cancer de la prostate métastasé. Il va durer sept ans. Et, à mon avis, en 1988, il a dû dire à peu près à Chirac : 'Moi je ne vais pas aller très loin, je suis mourant, vous le savez bien, puisque c'est Debré qui est chargé de mentir aux Français sur ma santé. Bon, bref. Mais il y a une chose qui me ferait plaisir, c'est d'être réélu. Et puis je passerai la main, je m'en irai soit les pieds devant, ou très rapidement... Je vous ferai le chemin.' C'est la seule explication que je trouve à l'attitude incroyable de Chirac refusant tout accord, étant dans une situation très déstabilisée."

Quelque crédit que l'on donne à cette lecture de la décision de Chirac, le fait est qu'au cas où les élus et les électeurs de droite eussent été disposés à oublier le "détail", Jacques Chirac n'a rien fait pour favoriser la moindre forme de complicité ou de courtoisie entre la droite et le FN, à la différence de Raymond Barre et Valéry Giscard d'Estaing et des chiraquiens Pasqua et Balladur, beaucoup plus disposés à arrondir les angles vis-à-vis de Le Pen pour séduire ses électeurs. Enfin, François Mitterrand a veillé à ce que Pasqua et ceux qui militaient pour une alliance tacite à droite sur le thème " Pas d'ennemis à droite ! " ne parviennent pas à convaincre le chef du RPR de changer d'attitude."



1Le cercueil de Félix Germon, décédé 15 jours plus tôt, non recouvert de terre, est sorti de sa tombe. Le corps, extrait du cercueil, est posé nu face contre terre sur une tombe voisine. Un mât de parasol (accessoire qui sert à marquer les futures tombes) est retrouvé sous le corps, comme glissé entre ses jambes. Le président de l'Assemblée nationaleLaurent Fabius, au journal télévisé de 20 h sur TF1, la voix tremblante, raconte que le corps de Félix Germon a été sauvagement empalé par « un manche de pelle enfoncé dans l'anus », suggérant ainsi un empalement réel.La profanation de Carpentras fait la une de tous les quotidiens. L'arrivée rapide sur les lieux du ministre de l'IntérieurPierre Joxe, qui stigmatise les « abominations racistes », est en effet vite relayée par les journaux télévisés et radiodiffusés qui reprennent ses propos, mais sans informations précises sur la réalité des faits4. On parle d'un « simulacre d'empalement », mais l'examen anal effectué par les deux médecins légistes révèle qu'il ne porte aucune trace du manche de parasol.


mardi 31 décembre 2024

SOUVENIRS SUR MARC CHIRIK

 


Marc fût avant tout un organisateur qui ne vivait pas pour lui-même ni pour réaliser une carrière individuelle d'écrivain théoricien, ni ne voulait écrire de livres. Marx sait s'il en avait les moyens intellectuels.

Il ne voulait qu'être partie prenante anonyme du mouvement de révolte collective de la classe ouvrière jusqu'à l'abnégation. La somme de tous ses écrits internes aurait pu rester vouée à la critique rongeuse des souris dans les caves humides du CCI dans des cartons plein de bulletins internes destinés à rester secrets pour l'éternité.

Une infime partie de ses écrits »externes » ont été publics, articles pendant la guerre, dans la revue Internationalisme puis Internationalismo, puis dans les premiers numéros de RI (Révolution internationale) à partir de 1968. Mais ce n'était qu'une infime partie d'une œuvre, souterraine, souvent d'une plus grande qualité rédactionnelle. Je m'étais fait recadrer un jour, lorsque j'avais osé lui dire :

  • dis donc Marc tu as de la chance que Clara, enseignante puisse t'aider.

  • jamais de la vie c'est MOI qui écrit mes articles !

Elle corrigeait quand même ses nombreuses fautes sans rechigner, moi de même lorsque je reproduisais ses articles sur stencil. Quelques fois avec aigreur lorsqu'il répondait à mes propres articles avec sévérité.

La publication d'un article de « MC » dans le bulletin international que j'ai ronéoté pendant des années ,dans le couloir de mon appartement était un événement et souvent indiquait un changement d'orientation. Tout en n'hésitant pas à le critiquer, je ne fis jamais partie des râleurs qui trouvaient que « le vieux » exerçait une autorité sans partage et écrasait tout de sa « dictature politique peu démocratique ». Franchement nous étions tous des merdeux sans expérience du combat ouvrier ni influence politique autre que pour de petits cercles ou des petits bourgeois « en recherche ».L'Homme Chirik avait un passé imposant, une expérience rare d'un long combat politique autrement exposé au risque de la répression policière et stalinienne. L'un de nous, pas du genre très courageux Christian quitta un jour l'organe central parce que celui-ci, selon lui, n'en était pas un, sous-entendu parce que MC faisait la pluie et le beau temps. Vision que je considérais comme niaise vu ce que j'ai dit plus haut.

En réunion publique il ne prenait jamais la parole :

  • j'aime mieux écouter les jeunes camarades qui expriment mieux ce que je pense.

Très rapidement, après mon entrée dans le groupe, et j'ai su bien plus tard que c'est lui qui avait pesé pour qu'on m'accepte, un sentiment d'amitié et de confiance s'est établi entre nous. Pendant les premiers temps de simple sympathisant, j'avais rencontré des personnalités attirante. Le premier avec qui j''eu rendez-vous dans un café avenue de Suffren à côté de chez mes parents, un grand barbu à l'air sévère m'annonça tout de go qu'il quittait le groupe pour désaccord politique (je sus plus tard qu'il était en concurrence avec un certain Bérard, rendu célèbre par une brochure à succès « Rupture avec Lutte Ouvrière »). Bizarre première rencontre, et il m'avait fixé un autre rendez-vous avec un certain Raoul Victor.

Dans un bistro face au jardin du Luxembourg (pas de Rosa) je me trouvai ensuite face à un autre représentant de RI, affable, souriant, pas comme l'autre bipolaire et polaire. J'avais apporté le livre de Mattick « intégration ouvrière », parce que je ne pigeais rien en économie marxiste et que mon séjour dans le groupe semi-gauchistes « gauche marxiste » n'avait rien arrangé : « RI c'est des fossiles, ils croient que le capitalisme a cessé de croître depuis 1914 ! ».

Le mec en face de moi se mit à sourire :

  • laisse tomber cela pour l'instant, il faut examiner d'abord l'ensemble des positions politiques.

Raoul était d'une bienveillance peu commune, doté d'une capacité d'écoute hors norme. Je ressentais en face de moi une intelligence qui vous rendez intelligent... mais en même temps une main de fer dans un gant de velours.

Troisième épisode, rendez-vous au bistrot de la Porte Dorée. Du regard je cherche un autre jeune mais j'aperçois un couple de vieux qui me font signe de la main. Je m'approche et j'entends :


  • viens là Jean-Louis c'est nous les Républicains Indépendants ».

Interloqué je m'assieds auprès du vieil homme et de sa compagne qui disent s'appeler Marc et Clara.

La discussion est bon enfant. Eux aussi ont l'oreille attentive. Flatté d'être ainsi écouté après un long échange de banalités politiques, je suis destiné désormais à hanter permanence porte de Choisy à l'ombre de l'Eglise et à venir assister aux RP (réunions publiques).

Le seul souvenir marquant que j'ai de cette période d'approche est cette réunion où pour une seule fois Marc présidait à la table. Me voilà intervenir tout guilleret pour étaler mon admiration pour la Revue « Socialisme ou Barbarie », groupe rare et clair politiquement, surtout le « communisme russe » comparé à la noria de sectes trotskistes confuses et mensongère.

Mal m'en avait pris, Marc commença un si long laïus pour démolir S ou B que j'y perdis toute capacité de répondre même en ayant pris des notes où j'étais certain de le contrer. A la tribune ils se fichaient d'ailleurs de savoir si j'avais l'envie de répondre. Je repartis donc la queue basse.

Puis dans toutes les circonstances de présence militante, à la fête de Lutte Ouvrière par exemple, je découvris un peu plus l'homme. C'était un enchantement à chaque fois, toujours courtois et bienveillant, c'était un plaisir d'échanger avec lui. Sa compagne Clara restait effacée, mais lorsqu'elle parlait à son tour, c'était bref, mais d'une profonde sincérité et rassurant. Marc me dit qu'il aimait les chiens. Et aussi la neige. Il me demanda une autre fois :

  • je sais que tu vas souvent dans le nord dans la famille de ta femme, est-ce qu'on ne peut pas louer quelque chose ?

  • Oui on pourrait, la maison de ma belle mère est spacieuse.

  • Et elle est comment ta belle mère ?

  • C'est une paysanne autoritaire et méchante.

  • - alors tant pis on laisse tomber.



  • Ma première réunion d'intégration au groupe vers 1975 eût lieu dans les locaux de la porte de Choisy. Mousso alter ego présidait la séance avec une autorité impressionnante. Il disparut peu après dans un accident de voiture. Cela fût vécu comme une immense perte par les plus anciens.

  • Je ne vais pas vous narrer maintenant les centaines de « réunion de section » mais des anecdotes sur mes rapports avec celui que je n'ai jamais nommé « le vieux », qui s'enorgueillissait  de la grande bibliothèque que je lui avais construite dans son petit appartement de la porte Dorée Sauf celle-ci, mémorable lors dune réunion de section sur un sujet dont je ne me souviens plus. Devant la tablée d'une vingtaine de camarades, je l'interrompis :

  • tu ne serais pas déjà un vieux con ?

Marc, qui avait alors 67 ans, ne se démonta pas et sa réponse fît éclater de rire toute la salle :

  • con peut-être, vieux jamais !

Marc savait l'amitié que je lui portais déjà et la réciprocité restera de mise jusqu'à la fin. Son humour se fichait des hiérarchies, des contestations et des suivistes. Comme son principal secrétaire, rédacteur de tous les textes de congrès depuis 50 ans, qui me reprocha une dizaine d'années plus tard d'avoir taxé MC ainsi dans une polémique selon une formule bien connue et mon texte était vraiment faiblard : « à ce dont le secrétaire général du CCI se contente on:mesure la grandeur de sa perte ».

J'avais eu bien avant l'occasion de vérifier le degré de suivisme de Fabien, exprimant ce que beaucoup pensaient sans oser le lui dire :

  • dis donc Fabien tu ne serais pas un peu trop suiviste de MC ?

  • Non j'écoute.

L'écoute tiens tiens, une intéressante définition du suiviste moyen.

L'écoutant savait qu'il n'était pas n'importe qui. Président à la table du second congrèe internationale du CCI à Versailles, Marc avait soudain déclaré :

  • je passe la parole à celui qui est notre Trotsky : Fabien.

Et le nouveau Lénine c'était donc Marc Chirik ?


Je ne l'ai jamais entendu critiquer un camarade ni dégoiser dans le dos. Quand il menait la charge publiquement  par contre il pouvait être impitoyable et même injuste. Assistant à une réunion du comité central lors d'un événement important, je le vis s'en prendre à Raoul avec des termes humiliant, en dessous de la ceinture. Je le fis savoir à la ronde. Marc me téléphona par après :

  • qu'est-ce que tu as compris ?

  • J'ai compris que tu humiliais Raoul.

  • Non tu n'as rien compris(et je ne me souviens plus de sa justification à l'époque ».

Cela ne brisa pas notre amitié.

Je n'aimais pas l'admiration sans faille de certains, cela me faisait penser à la messe et Marc ne méritait pas cela. Il avait tout de même ses groupes, comme Bernadette qui lui téléphonait toujours les jours croyant l'influence alors que lui testait auprès d'elle ses futurs « approfondissements ». Ceux qui venaient du Venezuela avec lui entretenaient plutôt une relation filiale, ponctuée parfois, du noble « on était plus efficace avant comme groupe resserré ». A notre intention ? Gauchistes encore mal débarbouillés ?

La fin des années 1970 était marqué encore pour peu de temps par les polémiques publiques avec les petits profs bordiguistes dont certains étaient impressionnants, alors que derrière c'était du vent et de petits rigolos intellectuels. Lors d'une réunion publique de l'époque, un bordiguiste très brillant orateur intervint longuement dans la défense du « parti de classe » et crucifiant le conseillisme anarchiste de RI. La salle était tétanisée. Il n'y eût même pas de réponse à la hauteur depuis la table de la présidence. J'étais assis derrière Marc. Celui-ci se tourna vers l'impétrant bordiguiste, d'origine argentine » et lui dit d'une voix pas très haute :

  • mais je suis juif comme toi...

Je crois être le seul à avoir entendu et à être resté perplexe. Retour du refoulé, peur d'être dépassé sur sa gauche ? J'aurais dû l'interroger sur cette réaction mais je restait tétanisé qu'on n'ai pas été fichu de répondre à ce bordiguiste brillant d'une carapace creuse. Réaction de pontife fils de rabbin? Il lui restait sans doute des relents de son éducation religieuse puisqu'il avait perpétué au cours de sa longue carrière  politique le terme de "mission" du prolétariat dans les divers groupes qu'il avait traversé,  terme presque jamais utilisé par Marx, et jamais dans le Manifeste de 1848 (cf. mon livre: "le marxisme n'est pas un messianisme religieux"). A chacun ses scories, moi chrétiennes; lorsqu'il me fît rédiger l'hommage (pas l'homélie) pour l'enterrement à Maastricht du grand révolutionnaire Appel, Marc ne me demanda que de supprimer un mot: éternellement (sic). Il m'a fait inviter par la suite à Fontenay aux roses la compagne de Appel; je me suis senti minable: quoi dire ou témoigner à cette femme moi petit prolétaire parisien sans faits d'armes ni autre actions notables que diffuseur de tracts ou parfois gréviste sans influence?

Il sait être hautain par moments: "je ne dis jamais tout ce que je pense".

Le virage interventionniste je pense en être le principal responsable. Je n'épiloguerai pas sur cette période dont j'ai témoigné dans mon gros ouvrage « l'organisation eggregore » (consultable comme mes autres livres à la BNF et à l'institut d'histoire sociale d'Amsterdam (merci à Kess Rodenburg).

Voypns le comique d'un renversement de situation. J'interviens lors d'une réubio de section pépère alors que ça manifestait partout et que les ouvriers de Longwy menaçaient d'une descente sur Paris.

  • il faut y aller, il faut se bouger, c'est là qu'est notre place !

Que n'avais-je pas proposé ? Des membres éminents de l'organe central en France se succédèrent pour dénoncer le prurit de l'intervention (dont feu Sabatier avait été victime un peu plus tôt), une vision impulsive du camarade Gieller concernant l'intervention nécessairement historique dans la classe. Fin de partie. A la niche JL !


Scandale la semaine suivante. L'organe central estime, contre tous ceux qui doutent en permanence que l'intervention est absolument nécessaire. Ultérieurement j'ai su que c'est Marc qui leur avait nettoyé les oreilles en réunion d'org central :

  • vous êtes cons, c'est jean-louis qui avait raison.

Résultat des courses, trois ouvriers, Jean-Louis, Jean-Marc et Yves sont chargés d'aller intervenir à Longwy et de préparer le 23 mars à Paris. (tout le détail se trouve aussi dans l'organisation eggregore).

La victoire de Mitterrand en 1981 ébranla sérieusement le groupe qui ne croyait pas à la victoire du guru du PS puis pour une grande partie considéra la théorie de la « gauche en opposition » comme une erreur politique majeure, l'enragé caractériel Camoin appelant le groupe à se dissoudre.


D'abord du côté des critiques, je fus vite convaincu par le jeune camarade étudiant Philippe, lors d'une diffusion à l'entrée d'une usine, que non seulement Mitterrand allez être élu mais que cela ne changerait rien à la position correcte de RI.

La houle reprit de plus belle après le triomphe socialo-bobo. Peu de volontaires pour l'exposé en réunion publique. Cela tomba sur moi. Marc m'avait glissé un jour qu'il n'aimait pas la façon dont je menais les réunions.

Ce ne fût que salves de critiques comme sur l'oreiller d'un mourant. Le temps passait et personne ne répondait aux éructations sur Camoin, récent démissionnaire qui trouvait là une occasion de revanche flamboyante. Je prenais des notes dans le désordre. L'heure de fin approchait. Je décidai d'aller trouver le curé pour qu'il nous accorde dix minutes de plus. Revenant à la table je demandai à Christian coprésident d'intervenir. Il tremblotait et me fit signe que non. Je sentais qu'il regardait mon brouillon et en déduisait que ma réponse serait confuse. J'avais cédé ayant peu confiance ;en moi et trop discipliné chaque fois que j'étais en responsabilité. Pourtant c'est simple, même si vous êtes brouillon au départ mais convaincu par l'idée principale, il suffit de se lancer et les idées s'ordonnent d'elles-mêmes, ou en tout cas même si vous êtes maladroit, vous valez l'estime du public pour avoir fait l'effort de répondre. C'est toute la maïeutique du parler en public que l'on n'apprend pas à l'école et surtout pas aux fils d'ouvriers. Conclusion c'est l'hystérique Camoin qui avait conclu la réunion d'un groupe déconfit.

Bilan de la réunion de section de Paris : « on a eu notre fête » et tous de faire piteuse mine. Marc, peu impressionné et d'en calme olympien déclara :

  • je n'ai pas compris, pourtant Jean-Louis avait bien compris la situation.

Presque  50 ans plus tard $il faut reconnaître que RI a eu intégralement raison historiquement. La gauche y a perdu toute son idéologie oppositionnelle. La cata ; en 1983, a été la concession de la retraite à 60 ans, une bêtise indispensable à la bourgeoisie vu la proximité d'une véritable explosion sociale (Mitterrand a confié qu'il ne voulait pas être un nouveau Lénine). Bêtise que la bourgeoisie paye encore plus cher aujourd'hui...


Enfin l'épisode de la rupture avec la tendance Judith et les belges. Tout cela est aussi raconté dans l'eggregore mais surtout par le pape de Controverses. C'étaient nos nouveaux mencheviks !

Je passe les détails. Tous nous étions mal, ça tanguait dans tous les coins. Je passais devant la tendance belge quand Laurette, la jolie rousse ex de Fabien, me hèle :

  • jean-louis fait quelque chose !


Bonne pomme je fonce vers Marc, assis sur sa chaise et sage comme une image :

  • Marc il faudrait adoucir la résolution, on a besoin de ces gens-là !

  • C'est comme ça, me répondit l'empereur.

L'ensemble du groupe vécut mal la séparation. Une seule triomphait. Je l'observais du coin de l'oeil. La douce Clara reprenait vie. Le départ de la tendance signifiait la fin de la liaison extra-conjugale de Marc avec la jeune américaine, que nous admirions, Judith. Elle était pourtant une nulle oratrice en public.


La chute du bloc de l'Est fît ensuite dangereusement tanguer le navire du groupe. Je fis partie de ceux, minoritaires, qui refusaient de voir cet effondrement. Certains voulaient même interdire la parole aux opposants comme moi et David de Clermont. Marc s'était fâché :

  • vous devez les laisser parler, ils aident à l'approfondissement. Peu après je me suis convaincu que j'aurais mieux fait de me taire.


Pourrais-je vous raconter tant d'autres anecdotes, pas sûr à l'orée de mes 75 ans même si je baise encore comme à 20 piges. Une dernière pour l'année qui vient. L'amitié est souvent habitée par la jalousie. Marc était jaloux de ses amis. Un soir, à Choisy, il me hèle :

  • tu est bien proche de Peter (un camarade allemand » ?

  • ou et alors tu surveilles mes amis ?

  • Non, non , je disait ça comme ça.

Lorsqu'il avait été hospitalisé, nous lui avions rendu visite Joan et moi avec nos compagnes respectives. C'est moi qui avait été jaloux. Il avait une grande affection pour ce beau mec au physique rock and roll, brillant orateur et capable d'articles costauds alors qu'il n'était que simple ouvrier aux PTT. Je crois même qu'il le mettait au-dessus du lot, même de son présumé Trotsy.

Je ne me mêlais pas à leur conversation sauf lorsque Marc, élitaire lui dit :

  • ce serait bien si on pouvait exprimer la pensée sans passer par l'écrit.

Je m'en mêlai :

-alors ce serait un beau bordel !


Marc me jeta un regard noir, noir de noir.


Je le pense toujours. L'écrit nous aider à formaliser et à discipliner notre pensée. L'IA ne remplacera jamais l'intelligence humaine.


Marc âgé de 68 ans faisant son marché porte Dorée





mardi 24 décembre 2024

HOMMAGE A MICHEL ROGER

 En hommage à l'historien et militant Michel Roger (1948-2024). Je l'avais charrié et "décoré" lors des 40 ans de Pascale, ma compagne de l'époque en compagnie des toulousains (vers 2004). C'était un bon vivant, imperméable à toutes les facéties et prenant toujours les aléas de la vie ou des potaches avec humour. Comme c'est triste que tu sois parti si tôt;


je ne t'oublie pas en cette triste fin d'année.

vendredi 6 décembre 2024

Dissolution ratée du fascisme supposé

 


« Mélenchon, il est notre butin de guerre ». Houria Bouteldja

« Le but du mouvement de la France insoumise n'est pas d'être démocratique mais collectif ». Mélenchon


Franchement je ne m'y attendais pas. Sous-estimant encore probablement la débilité de la bourgeoisie française. Le chantage jusqu'à la dernière minute de la clique Le Pen laissait augurer un traficotage ultime pour sauver la mise de l'utilité d'un gouvernement transitoire échappant à l'hystérie nihiliste de Mélenchon, ce roitelet des petits bourgeois. Ce gouvernement éphémère ne sera pour autant pas plus regrettable que les précédents, promettant encore plus d'impôts pour "sauver notre pays" d'un endettement faramineux.

En réalité, pour ce qui le concerne, le RN a confirmé son incompétence pour gouverner, choquant même une partie de ses électeurs. Car, pour une bonne part, ils ne croient pas au miracle d'une prise du pouvoir par le RN qui reste un clown en piste comme la  clique à Mélenchon, pour faire le spectacle en opposition. Il est pitoyable le champ de racolage de ces deux sectes emmenées par deux personnages autoritaires et nombrilistes. La mère Le Pen vise les retraités, cette catégorie improductive surtout consommatrice ; le père Mélenchon vise les électeurs musulmans et les bobos excités.

Aucun de ces deux Tartuffe ne défend la classe ouvrière sinon celle-ci s'en serait aperçue. Leur contestation contient plusieurs points communs dont la principale est irrecevable pour la haute bourgeoisie : le retour à la case 60 ans. Cette connerie que Mitterrand avait été contraint de concéder en 1981, qui reste aussi problématique financièrement qu'irréaliste en prétendant unifier le prolétariat. Des milliers et des milliers ont défilé pour rien, avec le soutien pervers de tous les syndicats, les bonzes sachant bien la chose irréaliste en pleine crise nonobstant le fait qu'il n'y a jamais eu ni qu'il y aura un jour des retraites équivalentes ; c'est aussi ridicule que « les augmentations de salaires égales pour tous de LO en 1970. Cette conjonction, façon pacte germano-soviétique, où chacun assure que c'est sa motion qui l'a emporté sans nulle complicité, vérifie bien une complicité publique dans le résultat : un Macron cocu de l'antifascisme en carton. Je reviendrai sur une autre complicité très très discrète mais au sein de la franc-maçonnerie, ce cloaque de toutes les cliques bourgeoises jouisseuses.

Sous les arguties de tous les politichiens, la solution résiderait dans l'élimination du présumé seul fouteur du bordel, Macron. Certes sa prestation en soirée a montré un type aux abois qui n'a convaincu personne avec son « c'est la faute à vous autres électeurs et vulgaires députés ». Non non c'est bien de ta faute, pas la dissolution en soi .qui n'est pas mauvaise en soi, oui il faudrait dissoudre et définitivement le parlement bourgeois pour le remplacer par des assemblées du peuple et du prolétariat à élection
directe et révocable. Tu es responsable d'avoir appelé à cet autre pacte germano-soviétique qui a consisté à faire barrage au « fâchisme » en appelant mélenchoniens et macroniens à se désister les uns pour les autres. Tactique filandreuse, mais encore accidentogène qui a abouti à la théorie des trois blocs d'une France ingouvernable. La tactique n'a fait que réchauffer des serpents en son sein.

Deuxième accident, involontairement recherché, la tentative stupide d'éliminer la mère Le Pen à quelques mois du vote du budget et de l'intronisation d'un nouveau gouvernement. Plus stupide il n'y a que débile. Bien sûr que la mère allait se venger et que la défense des retraites n'était que publicité mensongère. La fraction de la bourgeoisie libérale et ventripotente au pouvoir n'a cessé d'agiter le danger de l'extrême droite et sa volonté de tout faire pour qu'elle accède au pouvoir en 2017. Or elle y est déjà au pouvoir...de nuire cette dite extrême droite ! Elle n'est pas fasciste, mais dérangeante. Elle n'est pas compétente en responsabilité capitaliste (comme le petit-bourgeois Mélenchon) comme vient de le prouver sa lamentable complicité avec la gauche petite bourgeoise.

Sa prestation aussi nihiliste que le collègue trotskien, a une conséquence inattendue mais décoiffante : l'agitation de l'union contre les « anti-républicains », la dramatisation anti-fasciste a pris l'eau. Et Macron en reprenant cette terreur dessalons, s'enfoncera un peu plus dans l'eau.

Car la vérité est là : le « fâchisme », l'idéologie du RN et de la droite classique est majoritaire en France, en particulier concernant les questions de l'immigration islamique massive et de la sécurité, dont se fout la gauche bobo irresponsable et irrationnelle (imagnier que la retraite à 60 ans justifierait l'invasion immigrée...). Si la tactique des désistements macroniens-mélenchoniens n'avait pas été mise en place, le RN serait au pouvoir aujourd'hui, et ce serait aussi catastrophique vu son inanité programmatique, plus due à l'absence de solutions crédibles par tous les gangs du capial, que par une méchanceté intrinsèque ou une adoration d'Hitler.


C'est pourquoi il n'y a pas trois blocs dans la population ; cela existait naguère : droite, centre, gauche. On pourrait le croire aujourd'hui en observant : droite minoritaire + centre macronien, gauche mélenchonesque et ultra-droite lepénible. En réalité il y a sur le plan politique bourgeois deux camps : des partis affaiblis de gouvernement (Renaissance, PS, PCF, les cliques de Wauquiez et de Philippe), et en face deux partis de la petite bourgeoisie irresponsable et délirante : LFI et le RN.

Il n'y a pas non plus simplement les deux classes sociales principales, bourgeoisie contre prolétariat, une importante masse petite bourgeoise et une immigration arriviste, mais je me pencherai là-dessus dans la dernière partie de cet article.

LE PRINCIPAL ENNEMI DE LA CLASSE OUVRIERE : les raclures dites insoumises !

Ce parti populiste est moins influent sur le plan électoral que l'autre, le RN, mais il est populaire parmi les couches moyennes, moins chez nombre de syndicalistes. Il n'est pas une clique qui pourrait diriger les grèves avec une idéologie de type populiste qui ramasse toutes les idéologies modernistes des plus ridicules aux plus arriérées. Mais il promet la lune, un changement réévoluuutionnaire du système au non de la nation, de l'antiracisme, du soutien à des cliques terroristes ou à Poutine ; les prises de position de leur gourou défient l'imagination, se succèdent en se contredisant sans affecter la faconde du petit chefaillon...trotskien girouette politique incontestable. Car c'est bien là la base de la présumée radicalité de ce petit vieux, le trotskisme lambertiste a été une école du pouvoir.

Au fond, le gauchisme est mort depuis longtemps, pour l'essentiel son principal avorton qui a résisté à l'usure du temps est la secte lambertiste. Le livre de Laurent Mauduit et Denis Sieffert, anciens lambertistes – Trotskisme histoires secrètes – est à lire pour non seulement ses révélations gênantes mais pour une analyse intelligente du phénomène. L'idéologie lambertiste est totalement machiavélique, et une insulte pour le grand théoricien que fût Trotsky dont la théorie de l'entrisme (dans les partis de la gauche bourgeoise pour les ramener dans le bon sens) fût une erreur. Le lambertisme c'est tout est permis. C'est se mettre à plat ventre pour faire élire la girouette Mitterrand. Et les sous-marins de cette secte se sont répandus dans tous les partis (de même obédience, LO, LCR et peut-être dans le CCI (José?)) et dans tous les syndicats, pas toujours avec succès heureusement. Mélenchon a toujours été une carpette devant Mitterrand qu'il pouruivait avec son kodak, au point de lui inventer une légitimité « entriste » chez Pétain (p.299), tout comme à couvrir ses saloperies en Algérie (p.300). C'est l'ancien directeur de Minute et conseiller de Sarkozy, Patrick Buisson, franc-mac notoire, qui l'aurait convaincu de quitter le PS en 2008 (p.303).

C'est surtout dans le syndicat fondé à la Libération par la bourgeoisie américaine, FO, que leur pouvoir a été aussi prégnant et dans la durée. La plupart des chefs syndicaux étaient lambertistes (du nom du trouble fondateur). Ils rencontrent les plus hauts personnages dans les cercles franc-maçons .Lambert et Alexandre Hébert rencontrent en privé Chirac (p.201). Il est préférable d'être franc-maçon pour monter dans l'appareil de FO (p.204). Les magouilles financières de l'Unef et de la Mnef où ils sont prépondérants n'ont pas toutes été identifiées ni condamnées (p.240). Cambadélis s'est enrichi dans la gestion des foyers de travailleurs migrants, ; avec les capules Valls et Le Guen (p.249). Après la révélation de la formation trotskienne de Jospin, Hollande embauche plusieurs ministres à formation lambertiste.

UN PARTI « GAZEUX »

« L'électeur est ainsi « recruté » à son insu à LFI, ce qui a peu à voir avec la finalité d'une législative et est évidemment très contestable du point de vue du mouvement lui-même. Mais le système a un avantage, les porte-parole autorisés du mouvement, tout comme leur chef, ne peuvent pas être remis en cause avant la législative suivante. Et, pendant cinq ans, ils n'ont qu'un chef incontestable, qui se trouve aussi être leur patron, au sens salarial du terme, puisqu'ils lui doivent son élection, et donc leur statut. C'est comme une petite armée de « permanents ». Point de vote interne donc, ni réellement de démocratie » (p.320).

Dans les quartiers populaires où nombre de migrants viennent de pays dictatoriaux l'admiration pour un guru est naturelle. Fort en gueule le saltimbanque Mélenchon fait fureur quand il passe avec sa caravane dont les ouvriers français se fichent.

UNE CLASSE OUVRIERE méprisée et rejetée

Il y aurait une réflexion sociologique pour mesurer le mépris que les diverses factions bourgeoises, surtout de gauche, ont pour la classe ouvrière ou aussi comprendre des rivalités malheureuses entre les enfants de prolétaires français en échec scolaire face à des arrivants « plus arrivistes », et qui incline une partie de la population dite « illettrée » à se détourner des fausses promesses d'émancipation, sélective et excluante, de la bourgeoisie dominante et de ses cliques petits bourgeoises de gauche...

De quel milieu social viennent les députés ? (face à la promotion de bourgeoises et d'immigrés)

Si la parité entre les sexes à l'Assemblée nationale occupe le débat public, sa composition sociale intéresse peu les commentateurs. Alors que les employés et les ouvriers représentent la moitié de la population active, seuls 3% des députés proviennent de leurs rangs, selon les données du Cevipof. A l'inverse les cadres et professions libérales intellectuelles supérieures représentent 82% de l'ensemble. Comment expliquer cet écart ?

Les partis politiques ne sont plus des partis de masse rassemblant une part importante d'adhérents issus des classes populaires, mais des groupes pour l'essentiel constitués de diplômés. Pour passer du statut de militant à candidat, il faut appartenir aux réseaux du pouvoir qui dépassent la sphère politique (amis, relations de travail, etc.) il est nécessaire de savoir et oser s'exprimer en public, de maîtriser les « bons » codes du langage. (source : rapport sur les inégalités en France, 2015).

Une foule d'infos est contenue dans ce rapport, il faudrait en citer plein. En voici encore.

Les cadres supérieurs s'enrichissent. Depuis 2008 et les effets de la crise. La crise économique pèse davantage sur les milieux modestes. Depuis 2008, les employés et les ouvriers ont connu une forte baisse de leur niveau de vie respectivement moins 504 euros et moins 471 euros. En revanche les cadres supérieurs ont gagné 292 euros en dépit de la mauvaise situation économique. La très forte dégradation de l'emploi peu qualifié a creusé les écarts des revenus entre catégories sociales.

Les enfants d'immigrés réussissent mieux à l'école que les autres :

Entre 50 et 59% des enfants dont la famille est originaire du Maghreb, d'Afrique subsaharienne ou du Portugal obtiennent le bac, contre64,2 % des enfants de familles non immigrées, selon les données du ministère de l'éducation. Le taux est de 33% pour les enfants originaires de Turquie, mais de 66;8 % pour ceux dont la famille vient d'Asie du Sud-Est.(...) Les enfants d'immigrés ont de moins bons résultats scolaires, non pas parce qu'ils sont immigrés, mais parce que leurs parents appartiennent à des milieux sociaux défavorisés. Comment expliquer ce phénomène ? Les aspirations scolaires des enfants d'immigrés et de leurs parents sont plus grandes. Pour deux grands types de raisons ; ceux qui émigrent ont souvent un projet d'ascension sociale pour eux, comme pour leurs enfants ; ils n'ont pas ou peu été scolarisés et ils n'ont donc pas été mis en échec par le système éducatif français contrairement aux parents peu qualifiés qui ne sont pas d'origine immigrée.


Sardine Ruisseau premier ministre?