Vilipendés et
pourchassés sous le tsar Kozy, revoici nos héros tarnaciens honorés par une
tribune du Monde sous l’auguste appellation de « Le groupe de
Tarnac » et qui se targuent d’une fabuleuse découverte : « L’antiterrorisme
est un mode de gouvernement » ; le billet est signé par les dix
épiciers de Tarnac, dont le fameux écrivain Julien Coupat rongé par l’anonymat
et son inutilité publique.
Il y a une
étonnante et bien peu ébruitée connivence entre la gauche bourgeoise au pouvoir
et le terrorisme « de gauche ». On se souvient qu’une des premières
mesures de Mitterrand avait été d’élargir, pardon relâcher les membres d’Action
Directe, qui ne se génèrent pas pour récidiver. Avec le gouvernement Hollande
il était naturel qu’on redonne la parole officielle aux terroristes d’opérette
disons de mouture néo-debordienne dégénérée dans le cadre du principal journal
gouvernemental d’un Etat qui allie dans une merveilleuse alchimie d’estrade
démocratique le « facho Vallss » et l’écologie anti-industrielle et
antiraciste. Derrière tout jeune anar excité ne se cache-t-il pas un futur
vieil électeur de gauche repentant[1].
Que nous dit doctement la confrérie des marginaux insurrectionnalistes ?
« L'antiterrorisme est magique. Il a non seulement l'art de faire passer des chihuahuas pour des loups, mais en outre celui de faire taire toute protestation à son sujet. Deux lycéens de 15 et 16 ans dont on s'alarmait en janvier, entre compassion et surprise, qu'ils aient pris le chemin de la Syrie sont ainsi devenus à la fin du mois des « apprentis djihadistes » sous contrôle judiciaire. Et nul ne moufte. Deux gamins mis en examen pour « participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », deux gamins ramenés de Turquie par des proches et cueillis à leur retour par la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en guise de comité d'accueil. Tout est dans l'ordre, passons à la suite ».(Le Monde du 14-18)
Pas besoin non plus de lire le blog snob
anarcho-castoriadien ‘Lieux commun’ ni la tribune mondialiste morale certifiée antiraciste et post-trotkienne de Yves Coleman
pour vous faire une idée de l’indigence théorique et politique des ticouns (traduction de ti cons en langage tarnacien) la
nébuleuse de l’ex-comité invisible. En tapant
sur mon moteur de recherche ‘Hazan’ ou ‘antiterrorisme’ vous trouverez
sur ce blog tout ce qu’il faut savoir sur ces cuistres et le petit commerce
Hazan et Cie[2].
La suite du billet des honorables
critiques expérimentés de « l’antiterrorisme de gouvernement » ne
distingue en rien l’antiterrorisme de fabrique du gouvernement Sarkozy de celui
aussi pitoyable du gouvernement Hollande. L’idéologie de fabrique des employés
de la firme Hazan ne se préoccupe nullement du terrorisme idéologique bien
pensant destiné à rassurer les masses sur l’utilité et la vigilance de la
police. Non il se préoccupe de la vacuité « de jeunes gens… qui décident
d’agir en conséquence » et que dont les « autoradicalisés » comprennent
leur « engagement à combattre l’armée de Bachar
Al-Assad » contrairement à la lâcheté dominante : « Moralement, il est vrai, c'est eux
ou nous : ou bien nous sommes des lâches, des cyniques, des cœurs tannés qui
assistent tranquillement au carnage du fond de nos sofas, ou bien nous avons
affaire à des « monstres
embrigadés en un mois sur Internet » au terme d'un « processus d'autoradicalisation
fulgurant ».
UN ENGAGEMENT GAUCHISTE QUI
MENE AU SOUTIEN DE L’ISLAMISME OU/ET DU
CAPITAL FRANCAIS
Biberonnés à l’idéologie
antifasciste de la Résistance nationale et au mythe de la révolution espagnole
comme avant-garde de la destruction du nazisme, nos épiciers d’un gauchisme
ringardisé exhibent leur ignorance des tenants et aboutissants de la grande mystification
du XXème siècle en l’érigeant en modèle d’engagement : « Ici, gober le bobard est le prix à payer pour notre confort moral. En
d'autres temps, on n'aurait pas attendu pour monter des brigades internationales de
volontaires auxquelles auraient participé de futurs George Orwell, et c'est
bien sûr de ne l'avoir pas fait que nous avons, en lieu et
place, des Brigades Al-Nosra et des otages ». Ah le beau conte gauchiste récurrent des "brigades internationales" ces cocus de l'antifascisme embrigadés volontaires en Espagne pour se faire encadrer par chefaillons staliniens et anarchistes dans les prolégomènes de la future guerre mondiale impérialiste! Le cinéaste trotskien Ken Loach avec "Land and Freedom" a bien montré, par devers lui, que cette guerre d'Espagne ne fût qu'une sinistre préparation à l'embrigadement des esprits enfiévrés et grugés par une révolution qui avait très vite tourné court... les braves anarchistes qui avaient accourus apprirent surtout à marcher au pas et surtout à bannir les assemblées délibératives... Quant à Orwell, bel exemple d'épiciers ignorantins, il faudrait nous expliquer pourquoi il collabora avec les services secrets anglais et défendit l'impérialisme britannique durant toute la guerre...
Certes l’antiterrorisme des Sarkozy et Valls se sert
de quelques présumés terroristes de papier pour terroriser (« terreur
discursive) « l’ensemble de la population » (mais on ne nous dit pas
quelle classe). Certes nous sommes observés jusque dans nos chiottes par la NSA
amerloque et ses affiliées françaises. Mais quelle honte de mettre en examen
« deux élèves de seconde » pas fichus de les passer leurs
examens ! Mensonges du « secret-défense » ! Et vérité confondante :
« Le Parti socialiste n'a pas plus le pouvoir d'être socialiste que celui de sortir du paradigme mondial, libéral de la
sécurité. Quant aux magistrats, n'en parlons pas : comment oseraient-ils contredire la police de la société ? ».
Voilà un discours propre à
flatter la nébuleuse anarcho-gauchiste des bobos habités par leur échec social
et politique. Discours vaseux qui a peu de chance de « conscientiser les
masses dans leurs sofas » vu les aigreurs contre la trop grande
mansuétude gouvernementale à l’égard des « apprentis djihadistes »
(cf. « qu’on les y laisse et qu’ils ne reviennent pas sur notre auguste
territoire » selon le vulgum pecus) ; lequel gouvernement plaide à
minima pour « décourager les
autres petits jeunes radicalisés sur Internet qui auraient l'intention de se rendre là-bas
». La Fabrique des simplismes politiques se charge des « djeuns »
révoltés :
« La perspective politique est à
l’avenant. Face au délabrement en cours, il convient d’utiliser toutes les
ressources de la démerde, vieille démangeaison anarchiste qui continue
unilatéralement à voir dans les diverses formes de survies des résistances
politiques exemplaires. Aux mensonges de l’État sur la menace des regroupements
« barbares » du bas des tours – menace bonne à emporter une civilisation
–, on n’oubliera pas, par exemple, d’opposer ses propres fantasmes, en
soulignant notamment les aspects fraternels, subversifs, pour tout dire
salvateurs, que les bandes, en regard de la solitude sociale, contiennent et
propagent. Empli de la foi nécessaire aux missionnaires, « les
invisibles » iront donc courir la banlieue nord de Paris pour peser l’âme
de quelques « racailles » et déterminer si leur volonté d’en découdre
ne serait pas l’effet d’une tiqqounnerie inconsciente »[3].
Deux reproches conviviaux au gouvernement de la gauche bourgeoise
Le premier : sa
prétention à rééduquer des « gamins de 15 ans » par
l’antiterrorisme ! Mais sur le fond l’indigence politique des plaisantins
de Tarnac n’est qu’une apologie de l’invraisemblable « guerre
révolutionnaire »… délaissée par not’gouvernement : « voilà qui permet à bon compte de faire un peu oublier la contradiction saignante entre la
position officielle de la France envers le
régime syrien et sa paralysie effective ».
Le deuxième (complexe dit Munich 1938)[4]
« Ce qu'il y a de sidérant, c'est évidemment que depuis trois ans on
laisse un peuple se faire massacrer, bombarder, torturer, gazer par tout un appareil
contre-insurrectionnel déchaîné, et non que des jeunes gens trouvent cela
intolérable et décident d'agir en conséquence ».
Selon nos épiciers anarchistes, sans leur père
protecteur papy Hazan (blanquiste maoïste)[5],
les « jeunes de 15 ans » ont un bon fond, mettre fin au massacre en
Syrie. Soit, MAIS AU SERVICE DE QUI ? De l’impérialisme américain qui
finance tel ou tel gang djihado-mafieux ? Au nom du chef de bande
mercenaire Mahomet ? Au nom du petit ergoteur de la finance française
Hollande ?
L’inanité et la nullité politique d’une telle
dénonciation morale de l’idéologie antiterroriste n’est en fait qu’une nouvelle
apologie de la guerre rédemptrice qui affabule à son tour sur le mensonge
déconcertant des médias sur la volonté de certaines grandes puissances de
mettre fin aux massacres contre les salauds Assad et Poutine comme s’il
dépendait de tel ou tel impérialisme rival de faire cesser meurtres et viols,
comme s’il fallait gober ce militarisme post-colonial « humanitaire »
qui prétend mettre fin à des barbaries triviales entre cathos et musulmans ou
entre « tribus » primitives. Comme en 1914 l’anarchisme révèle son
habilité à choisir un camp, de préférence dominant et le plus
mystificateur ; hier c’était la défense de la « patrie
socialiste », aujourd’hui c’est « l’ingérence humanitaire » au
nom d’Allah ou de la démocratie.
Comme on comprend l’intérêt
financier des éditions La Fabrique et la préservation d’un lectorat critique
pour le trust Le Monde obligé de dire des demi-vérités qui ne remettent pas en
cause l’action impérialiste de leur gouvernement[6]. Les
épiciers de Tarnac ne le disent pas mais ils ont tout lieu avec leur
raisonnement complice, de se féliciter de l’opération militaire en Centrafrique
comme ils peuvent déplorer l’inaction du gouvernement Hollande, voire son
humiliation par le grand manitou Obama !
Quel prolétaire n’est pas
choqué par cette guerre « mondiale » sous-jacente partout, au Moyen
Orient, en Afrique, dont les horreurs nous sont exhibées chaque jour, dans ces
zones où les attentats pissant le sang sont quotidiens ? Quel prolétaire
conscient n’est pas choqué par la débauche d’argumentaires humanitaires pour
justifier les bagarres terribles de l’ombre par milices interposées des grandes
puissances en lice ? Quel prolétaire conscient ne peut pas vomir face au
discours va-t-en guerre d’irresponsables anarchistes prêts à comprendre voire à
soutenir des jeunes lycéens endoctrinés pour aller se faire zigouiller au nom
de la justice foireuse d’Allah (où la croyance cesse d’être religieuse pour
être létale), ce nouveau cache-sexe d’un impérialisme de sous-développés ?
CONSEILS AUX JEUNES PUCEAUX: FAITES L'AMOUR PAS LA GUERRE
[1] Lors de
l’affaire de Tarnac, louche et instrumentalisée
par la police de Sarkozy et ses journalistes, les principaux politiciens de la
gauche bourgeoise avaient apporté leur soutien « moral », les Voynet
Cohn Bendit, Mamère, Braouzec, Hollande, etc.
[2]
En juin 2013
dans « Mutation de l’antiterrorisme ou le nouvel ennemi (présumé) de
l‘intérieur », j’écrivais : « Comme
l’antifascisme, l’antiterrorisme a pour fonction de faire passer les
démocraties impérialistes pour des victimes. Les attentats terroristes de toute
sorte servent en même temps d’enfumage pour voiler et répandre
l’incompréhension sur les guerres incessantes des démocraties dominantes dans
les aires où elles s’entredéchirent – avec chair à canon locale – pour
maintenir leurs « chasses gardées » ou conquérir ce qu’il reste des
marchés… ou des marchandages impérialistes. (…) L'errance sociale est le
nouveau nom pour désigner le fondamentalisme religieux, nous voila bien
avancés ! Le type qui tranche lâchement, et par surprise, la gorge d'un
soldat est le soldat du nationalisme islamiste et on ne peut lui trouver des
excuses à 2 balles ! Il est totalement mystificateur de vouloir faire
croire tout simplement au déséquilibre de ces individus, comme ça, sans raison
valable réelle ... De l'auto-enfumage! En admettant qu'ils soient effectivement
des déséquilibrés, il faut savoir qu'ils servent au renforcement de
l’antiterrorisme, doublé de la fable selon quoi l’acte terroriste serait la
seule compensation à la misère sociale et au chômage de masse.
Sans doute on assiste à un
envahissement des démonstrations religieuses largement permises par la
bourgeoisie occidentale, alors qu’en Orient et en Turquie les populations
dénoncent cet éteignoir calotin soutenu par l’Occident en pays arriérés comme
chez les faux développés. Sans doute que cette société est tellement déshumanisée
et pourvoyeuse d’exclusion généralisée qu’elle pousse nombre de laissés pour
compte à se jeter dans les bras de
l’obscurantisme étroitement subversif seulement par la bombe ou le couteau, qui
n’est que cette espèce de nihilisme anarchiste suicidaire qu’ils nomment islam
radical.
Sans doute que les millions de
laissés pour compte, les vagues « paumés » aussi (comme les
journaleux les qualifient du haut de leur confortable mercenariat), les
« populations marginalisées » confondues avec quelques tarés assassins,
auraient des raisons d’avoir d’autres espoirs politiques pour sortir de la
tutelle miséricordieuse du terrorisme et de l’antiterrorisme, en particulier la
volonté de changer partout de société et de mettre fin aux privilèges des
puissants et de leurs acolytes des partis et syndicats. Ce sera pour plus tard.
On nous abreuve de « paumés
islamistes » et de "loups solitaires" mais les loups
journalistes chassent toujours en MEUTE ! ».
[3] A lire sur le site de Lieux communs : « Tarnac,
retour sur un aveuglement politique ».
[4] C'est-à-dire qu’il eût fallu que
les démocraties capitalistes déclarent la guerre dès lors à l’Allemagne préventivement...
Nos « djeuns » de Tarnac ont bien été à l’école de l’historicité
bourgeoise moderne avec leur vieux maître Hazan, jacobin-anar le jour, et
blanquiste-maoïste la nuit, national-révolutionnaire pour faire l’instruction
aux jeunes lycéens « chihuahuas ». Quant à l'innocence supposée voire à l'exemplarité supputée de merdeux de 15 ans, c'est un sommet de pusillanimité théorique de bobos ordinaires! Tant de faits divers démontrent que des mômes ou des ados sont capables des pires cruautés!
[5]
Cf. mon article sur ce blog concernant les « premières mesures
révolutionnaires » facétieuses et infantiles du jacobin dégénéré Hazan
(L’insurrection qui revient de loin 10 janvier 2004) ; extrait : « L’apologie
de l’émeute n’est que l’apologie de la marginalité et du jeune délinquant qui
tient coopérative avec son deal au bas de l’immeuble, nouvelle catégorie
révolutionnaire la « jeunesse » (du bas des immeubles) « jouera
son rôle dans la mise à bas du capitalisme démocratique » :
« Elle mettra en application la politique des halls d’immeubles qui vaut
bien celle des émissions de France-Culture et des éditoriaux de la presse
asservie ». Il est vrai que dans la société libérée du capitalisme
démocratique le concierge aura perdu toute utilité car les clés des
appartements seront autogérées par les habitants des halls d’immeubles ».
[6] Cf. lire l’excellent tract des
bordiguistes : « A bas l’intervention militaire française en
Centrafrique » : « Le gouvernement français a décidé à la
mi-décembre d’envoyer plusieurs centaines de soldats en Centrafrique,
officiellement 1600 pour une durée limitée, là aussi officiellement à 16 mois.
Le grand quotidien bourgeois Le Monde parle à ce sujet de « pieux mensonge
destiné à ménager une opinion publique peu concernée », mais l’expérience
a suffisamment démontré que les mensonges « pieux » ou non,
accompagnent toujours les interventions impérialistes (…) en réalité,
l’impérialisme français a des intérêts bien réels en Centrafrique… notamment
l’uranium » (22.12.2013).
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