« Raisonner
avec les gouvernements tels qu'ils existent depuis des siècles,
c'est raisonner avec des brutes » Tom Paine (Les droits de
l'homme, texte fondateur du mouvement ouvrier anglais)
« Que
nos adhérents soient en nombre illimités... » le même
La
notion de dépossession intrinsèque au concept d'aliénation est
quasiment ignorée du public et des minuscules sectes qui restent du
grand rêve révolutionnaire prolétarien du siècle écroulé1. Il faudrait y consacrer un livre entier Le concept est pourtant fondamental chez le jeune Marx et fondateur
de toute la réflexion marxiste. Cette notion de dépossession ne
semble avoir intéressé que les sociologues, pas les militants, sans
doute parce que les militants se croient uniques « possesseurs »
d'un savoir politique, de même que les possédants possèdent leurs
élites politiques avec leur langue de bois et leur mépris de tout
interlocuteur de basse classe. Savoir signifiant pouvoir pour tous
ces amateurs ou professionnels de la politique, aborder la
problématique de la possession peut se retourner immédiatement
contre eux. Donc il vaut mieux l'ignorer ou plutôt la laisser
confondue avec la notion d'aliénation, devenue lieu commun
utilisable et jetable pour toute clique ou tout bord. Un autre aspect
de la dépossession n'est pas traité ici (par incompétence avouée)
débat d'esthètes économistes, milieu gauche intello-trotskienne,
assez vain pour touiller des possibilités de résurgence du
capitalisme, mais dont les quelques extraits ci-joint révèlent les
pépites du marxisme concernant la genèse du capitalisme2.
Comme l'avait
pourtant noté un auteur, nuance : « Historiquement,
la logique de l’aliénation renvoyait à l’expérience politique
de la dépossession imposée par les conditions objectives de
l’exploitation, expérience subie par un sujet qui, en en prenant
collectivement conscience, au titre de classe,
s’efforcera de s’organiser afin de transformer et
ces conditions et
la place qu’elles lui désignent dans l’édifice social, de s’en
libérer, en imposant au monde social-historique une tout autre
forme »3.
Avec
la fragmentation de la classe ouvrière relativement réussie
présentement par la dépossession de son projet historique
révolutionnaire, comme je l'explique plus loin, sous les divers
matraquages communautaristes et antiracistes, il n'y aurait plus que
des micro-groupes (prolétariens et marxistes) « substituts »
à une classe ouvrière quasiment disparue et aux grèves invisibles,
face aux célébrations les plus indécentes du beau pluralisme de la
démocratie bourgeoise et de ses leçons de morale antiraciste avec
ses passeurs gauchistes. Sans voir la permanence du prolétariat
comme mouvement en perpétuel changement mais ni de nature ni d'être
« sans réserve »4,
qui ne peut que rester attaché au projet de remplacement du
capitalisme malgré ses paralysies ponctuelles lors de phases plus ou
moins longues, un certain Anderson ne voit que l'aspect dit
postmoderne des idéologies fabriquées et saucissonnées par la
bourgeoisie moderne pour dissoudre le projet humain du prolétariat.
Une classe n'obéit pas aux ressorts psychologiques d'un individu ni
à un volontarisme organisé, et la lutte universelle du prolétariat
depuis ses origines contenait toutes les émancipations, mais, en les
fractionnant la dépossession bourgeoise les dévitalise en
catégories séparées et opposées qui se retournent contre le
prolétariat, que ce soit via l'officialisation de la lutte syndicale
truquée, par le truchement des divers antiracismes ou avec la
dernière gonflette, la bruyante lutte pour la sauvegarde de la
planète au bord de l'asphyxie, non du capitalisme mais de VOS excès
à vous consommateurs prolétaires inconscients ! Or comme le
dit si bien Marx c'est l'ouvrier qui reste la principale
marchandise !
Anderson
voit bien le grand remplacement idéologique au profit de la
bourgeoisie mais pas en tant que machiavélisme roublard :
« Avec
la période postmoderne, de nouveaux pôles d’identification
oppositionnelle ont émergé ; le genre, la race, l’écologie,
l’orientation sexuelle, ou encore la diversité régionale ou
continentale. Mais jusqu’à présent, ces derniers n’ont
constitué qu’une série d’antagonismes relativement faibles »5.
Le
prolétariat est-il en lambeaux ? 6
Défroqués
gauchistes et autres croque-morts du prolétariat tiennent
régulièrement le discours funèbre suivant : la lutte du
prolétariat était censée porter à son point d’incandescence
réelle
et
non plus idéale le projet d’émancipation et d’éducation de
l’humanité propre aux Lumières ! En reniant un projet
historique qu'ils n'avaient nullement compris au temps de leur
période « marxisante », ces girouettes confirment qu'ils
récusent finalement d'avance toute problématique révolutionnaire
ou de transformation radicale de la société au profit de la
question de l’égalisation graduelle des droits, de la
redistribution graduelle des richesses et de l’intégration
graduelle des couches les plus basses de la société. Ils se
rallient donc à la soumission des premiers grands traîtres du
prolétariat, les hussards instites et avocats franc-macs de la
social-démocratie, aux arrangements permis par la société
bourgeoise du 19ème au 21 ème siècle, ce « progressisme »
inventé par le « possibilisme » (entendu que le
communisme n'était qu'un impossibilisme »). Un réac
post-moderne résume d'ailleurs assez bien le tour de manche en
rendant hommage à cette social-démocratie bourgeoise (donc
« intégratrice ») :
« Autrement
dit, c’est peut-être seulement avec et dans cette pensée
« social-démocrate » au sens large que le prolétariat
en tant que tel pouvait se donner à voir et à penser, aux dépens
de ce triple déni. être prolétaire « sans feu ni lieu »,
ce n’est peut-être pas d’abord un rêve de transformation
radicale de la société, mais le rêve de retrouver enfin un feu et
un lieu : le rêve de s’embourgeoiser, par l’éducation
civique, par une plus grande aisance matérielle permettant justement
la création de formes inédites de solidarité (il n’y a de
solidarité inédite et expérimentable, donc non mécanique,
qu’entre individus profondément individualisés) et par la
représentation politique (donc la respectabilité sociale).
Autrement dit, la pensée social-démocrate est peut-être la seule à
avoir perçu cette très simple vérité : le prolétariat ne
naît pas dans l’économique, mais à la racine du politique, dans
le taraudant sentiment d’injustice sociale qui naît chez celui qui
fait vivre le système sans jamais pouvoir en être, ni lui ni ses
enfants »7.
Et
de gloser sur « les limites pratiques du sujet collectif »,
« lieu de rencontre manquée » et un « réductionnisme
économiste marxiste ». Piètre démarche d'aveugles et
d'ignorants du marxisme réel dont Lukacs a été un éminent passeur
qui insistait que la conscience de classe n'est jamais achevée et ne
vise nullement à une institutionnalisation du prolétariat comme
celle de la ridicule bourgeoise :
« On
ne doit donc jamais ignorer la distance qui sépare le niveau de
conscience même des ouvriers les plus révolutionnaires, de la vraie
conscience de classe du prolétariat (…). Le
prolétariat ne s’accomplit qu’en se supprimant, qu’en menant
jusqu’au bout sa lutte de classe et en instaurant ainsi la société
sans classes.
La lutte pour cette société (…) n’est pas seulement une
lutte contre l’ennemi extérieur, la bourgeoisie, mais en même
temps une lutte du prolétariat contre
lui-même :
contre les effets dévastateurs et dégradants du système capitalise
sur sa conscience de classe (…). Le prolétariat ne doit reculer
devant aucune autocritique, car seule la vérité peut amener sa
victoire, et l’autocritique doit donc être son élément vital »8.
Les
cercles lilliputiens qui se réclament encore, quoique courageusement
du rôle émancipateur global du prolétariat, restent bien frileux
quant à cette nécessaire autocritique qu'ils doivent faire aux
luttes truquées ou dévitalisées du prolétariat ; on l'a
hélas bien vu lors du fiasco de la prétendue grève SNCF (j'y
reviens ultérieurement). Leur absence d'autocritique d'un moment du
prolétariat impuissant et inexistant comme classe antagoniste au
vrai capital, qu'il soit nationalisé ou privé, était consternant,
comme est consternante leur absence de dénonciation de l'antiracisme
bourgeois et de la célébration du migrant comme autre substitut,
après l'immigré, à un prolétariat évanescent. Paine avant Marx
pronostiquait toujours la nécessité pas seulement d'une révolution
politique mais d'une révolution de civilisation.
Revenons
au
concept de dépossession chez Marx dans le domaine « politique »
et non pas simplement économique comme une lecture rapide pourrait
le laisser accroire :
« L'ouvrier
s'appauvrit d'autant plus qu'il produit plus de richesse, que sa
production croît en puissance et en volume. L'ouvrier devient une
marchandise. Plus le monde des choses augmente
en
valeur, plus le monde des hommes se
dévalorise
;
l'un est en raison directe de l'autre. Le travail ne produit pas
seulement des marchandises ; il se produit lui-même et produit
l'ouvrier comme une marchandise
dans
la mesure même où il produit des marchandises en général.
Cela revient à dire que le produit du travail vient s'opposer au travail comme un être étranger, comme une puissance indépendante du producteur. Le produit du travail est le travail qui s'est fixé, matérialisé dans un objet, il est la transformation du travail en objet, matérialisation du travail. La réalisation du travail est sa matérialisation. Dans les conditions de l'économie politique, cette réalisation du travail apparaît comme la déperdition de l'ouvrier, la matérialisation comme perte et servitude matérielles, l'appropriation comme aliénation, comme dépouillement. [...]
Toutes ces conséquences découlent d'un seul fait : l'ouvrier se trouve devant le produit de son travail dans le même rapport qu'avec un objet étranger. Cela posé, il est évident que plus l'ouvrier se dépense dans son travail, plus le monde étranger, le monde des objets qu'il crée en face de lui devient puissant, et que plus il s'appauvrit lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre, moins il possède en propre. C'est exactement comme dans la religion. Plus l'homme place en Dieu, moins il conserve en lui-même. L'ouvrier met sa vie dans l'objet, et voilà qu'elle ne lui appartient plus, elle est à l'objet. Plus cette activité est grande, plus l'ouvrier est sans objet. Il n'est pas ce qu'est le produit de son travail. Plus son produit est important, moins il est lui-même. La dépossession de l'ouvrier au profit de son produit signifie non seulement que son travail devient un objet, une existence extérieure, mais que son travail existe en dehors de lui, indépendamment de lui, étranger à lui, et qu'il devient une puissance autonome face à lui. La vie qu'il a prêtée à l'objet s'oppose à lui, hostile et étrangère »9.
Cela revient à dire que le produit du travail vient s'opposer au travail comme un être étranger, comme une puissance indépendante du producteur. Le produit du travail est le travail qui s'est fixé, matérialisé dans un objet, il est la transformation du travail en objet, matérialisation du travail. La réalisation du travail est sa matérialisation. Dans les conditions de l'économie politique, cette réalisation du travail apparaît comme la déperdition de l'ouvrier, la matérialisation comme perte et servitude matérielles, l'appropriation comme aliénation, comme dépouillement. [...]
Toutes ces conséquences découlent d'un seul fait : l'ouvrier se trouve devant le produit de son travail dans le même rapport qu'avec un objet étranger. Cela posé, il est évident que plus l'ouvrier se dépense dans son travail, plus le monde étranger, le monde des objets qu'il crée en face de lui devient puissant, et que plus il s'appauvrit lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre, moins il possède en propre. C'est exactement comme dans la religion. Plus l'homme place en Dieu, moins il conserve en lui-même. L'ouvrier met sa vie dans l'objet, et voilà qu'elle ne lui appartient plus, elle est à l'objet. Plus cette activité est grande, plus l'ouvrier est sans objet. Il n'est pas ce qu'est le produit de son travail. Plus son produit est important, moins il est lui-même. La dépossession de l'ouvrier au profit de son produit signifie non seulement que son travail devient un objet, une existence extérieure, mais que son travail existe en dehors de lui, indépendamment de lui, étranger à lui, et qu'il devient une puissance autonome face à lui. La vie qu'il a prêtée à l'objet s'oppose à lui, hostile et étrangère »9.
Mais
Marx n'est ni usiniste ni ouvriériste, son combat reste avant tout
politique ; comme Lénine il est resté méfiant vis à vis de
l'unionisme, Trotsky également mais comme petit Staline bis et
défenseur de l'Etat dans « Cours nouveau ». Si, dans le
Capital il passe beaucoup de pages et de notes à décrire le
processus productif dans l'usine, dans la plupart de ses écrits
politiques il juge de la place du prolétariat dans la vie politique
civile du capitalisme. Il ferraille sans cesse contre les divers
bonimenteurs du prolétariat et ses falsificateurs, donc contre la
dépossession politique constante à laquelle s'ingénie la classe
bourgeoise et ses valets anciens comme modernes. Dépossession
obsédante de nos jours où le prolétariat n'est pas en lambeaux
mais en état filandreux.
LA
DEPOSSESSION POLITIQUE MODERNE
A
la suite de Bourdieu, un Gérard Mauger - hors pourtant du dit
« milieu révolutionnaire » peau de chagrin - qui
s'attacha à souligner une dépossession politique croissante des
classes dominées, mais pour souligner en même temps une révolte
passive du prolétariat ; mai 68 est resté avant tout, on a
tout fait pour nous le faire oublier, une mise en cause du discours
politique des spécialistes tant trotskistes que gaullistes.
« En
dépit des droits formellement reconnus à tous et contre la
complaisance populiste qui accorde au peuple une connaissance infuse
de la politique, les taux d’abstention massifs des plus démunis
mettent en évidence une coupure entre « agents politiquement
actifs » et « agents politiquement passifs ». De
façon générale, l’analyse des conditions sociales de
l’acquisition de la compétence sociale et technique que suppose la
participation active à « la politique » révèle une
logique censitaire de fait. Il y a une relation très étroite entre
le capital scolaire et la propension à répondre aux questions
proprement politiques. Les chances d’avoir une opinion dépendent à
la fois d’une compétence technique, c’est-à-dire de la capacité
de comprendre le discours politique (culture politique), mais aussi
d’une compétence sociale, c’est-à-dire du sentiment d’être
statutairement fondé à s’occuper de politique (droit statutaire
sur la politique) : la propension à prendre la parole est
proportionnelle au sentiment d’avoir droit à la parole (…) « La
probabilité d’accéder à l’opinion personnelle....
Ainsi, plus l’interrogation porte sur des problèmes qui touchent à
l’existence quotidienne ou à la vie privée (qui sont donc du
ressort de la morale domestique),
comme
tout ce qui concerne le logement, l’alimentation, l’éducation
des enfants, la sexualité, etc., plus l’écart qui sépare les
hommes des femmes et les moins instruits des plus instruits
s’atténue. C’est aussi pourquoi l’abdication des droits
formellement reconnus, le renoncement à « l’opinion
personnelle » et la propension à déléguer à d’autres,
reconnus pour leur compétence technique, la responsabilité des
affaires politiques, varient (...) ».
Remarque
fort intéressante pour « les problèmes qui touchent à
l'existence quotidienne », où (traduisons) « l'opinion
prolétarienne » reprend le dessus sur les élites
autoproclamées ; et c'est ce qui fonde justement le marxisme
car la conscience de classe ne se base pas sur la politique en soi
mais sur une politique « pour soi » des millions de
méprisés. La politique sur ce plan est la vraie politique, c'est à
dire la vie, le combat pour la vie et pour l'espèce. Cela on ne
l'enlèvera jamais au prolétariat et personne ne peut s'y
substituer. Il n'y a nulle place pour une quelconque compétence
invasive de diplômés ou d'instruits des classes supérieures.
DISPARITION
DU VOTE DE CLASSE ?
Avec
la fabrique électorale bourgeoise et autiste depuis un siècle, la
politique officielle se fiche de la consultation des masses, elle est
affaire de spécialistes cultivés :
« « …
le niveau de compétence politique variant, à niveau d'instruction
égal, avec le sexe, l'âge et, plus faiblement, le milieu social,
l'efficacité de l'action scolaire dépend encore d'une disposition à
s'intéresser aux événements politiques liés à la position
occupée dans la division sociale du travail. L'acquisition d'une
compétence politique est donc indissociable de l'obligation où se
trouvent certains agents sociaux de faire preuve de leur maîtrise
pour tout ce qui concerne les affaires politiques. La compétence
politique est à la fois attribution et capacité, droit de connaître
et connaissance, compétence cognitive et compétence sociale. C'est
parce que certains agents sociaux sont investis d'une autorité
politique, c'est à dire d'une aptitude socialement reconnue (et
prescrite) à connaître d'un domaine de la réalité, comme d'autres
sont compétents pour connaître d'un procès, qu'ils sont
socialement disposés à accumuler les savoirs politiques qui
contribuent, en retour, à légitimer leur droit statutaire de se
prononcer sur les problèmes politiques.
L'autorité
politique des éléments masculins des générations adultes des
classes supérieures devient alors un cas particulier de l'exercice
des activités légitimes qui consacre leur domination sociale.
Devant faire preuve d'une compétence minima en matière politique,
ils sont davantage sollicités que les femmes, les autres générations
et/ou les membres des autres groupes sociaux de transférer les
techniques et les savoirs scolaires pour l'acquérir, la possibilité
pour tous les agents sociaux d'y parvenir étant toutefois fonction
de la durée de leur scolarisation. Les effets de l'âge, du sexe et
du milieu social sont donc d'autant plus faibles que le niveau
culturel des agents sociaux est plus élevés et renforcent encore
l'action des mécanismes proprement culturels qui favorisent la
politisation des classes cultivées ».
Cet
autre sociologue découvre ce qu'on savait depuis un siècle, la
politique en général était devenue un fief professionnel du
social-démocrate bon teint au léniniste chevronné :
« De
ce fait également, la professionnalisation croissante du métier
politique – maîtrise d’un corpus de savoirs spécialisés et
d’un langage et d’une rhétorique spécifiques, compréhension
pratique de la logique immanente du champ politique et adhésion au
jeu politique (intériorisation de l’illusio
propre au champ) – implique une dépossession politique croissante
des classes dominées ».
La
« dépossession » est bien plus ancienne que ne l'imagine
cet immédiatiste des analyses électoralistes contemporaines10.
Dès les années 1920 tant la fraction abstentionniste de Bordiga que
les gauches germano-hollandaises avaient dénoncé comme fallacieux
et creux un prétendu vote de classe. Suivons pourtant son
raisonnement d'ignorantin qui ne peut que se calquer sur l'histoire
récente des partis félons PCF et consorts social-démocrates,
partis de chefaillons qui ridiculisent la véritable notion et
fonction de parti prolétarien, rétif à la comédie de la
consultation électorale pour (de quel droit?) justifier un
accommodement programmatique aux besoins supposés (et orientés) de
la population en général. Comme toujours ce type doit être un
gauchiste rangé des voitures cramées pour nous servir cette vision,
très crypto-léniniste, d'une classe mitonnée et mise en boîte
foutraque (« la rencontre de l'ethos avec un logos » Hi
Hi!) par des permanents et un chef élaborant le programme :
« Le
« vote de classe » suppose l’existence d’une classe
mobilisée, donc d’un travail politique de représentation,
d’unification, de mobilisation et de politisation de sorte que « le
vote de classe » apparaisse comme « allant de soi »
pour quiconque « appartient » à la classe. Construits
« sur le papier » par les théoriciens ou les
statisticiens, les groupes sociaux n’existent pas nécessairement,
comme groupes sociaux « réels ». Pour rendre compte du
passage d’un « groupe probable » à un « groupe
mobilisé », de la « classe en soi » à la « classe
pour soi » dans la terminologie de Lukàcs, il faut analyser le
travail politique qui parvient à produire, sinon la classe
mobilisée, du moins la croyance en l’existence de la classe, qui
fonde l’autorité de ses porte-parole. Dans ce travail politique,
il s’agit d’abord d’expliciter une expérience partagée du
monde social, plus proche d’un « inconscient de classe »
que de la « conscience de classe » au sens marxiste et de
faire le groupe en faisant le sens commun, le consensus explicite du
groupe. La mobilisation passe ainsi par l’explicitation dans un
discours public de ce qui existait à l’état pratique dans les
dispositions : elle permet la rencontre de l’ethos
avec
un logos
capable
de le révéler à lui-même. Il faut ensuite analyser le processus
de délégation dans lequel le représentant reçoit du groupe le
pouvoir de faire le groupe. Le porte-parole, doté du pouvoir de
parler et d’agir au nom du groupe et d’abord sur le groupe,
personnifie le groupe : l’unité du représentant fait l’unité
des représentés et assure la continuité du groupe (en dépit de la
discontinuité dans le temps du groupe mobilisé). De ce point de
vue, le parti, institution permanente de représentation et de
mobilisation est la condition d’existence de la classe, dont la
permanence est assurée par les permanents. S’il est vrai que c’est
le groupe qui fait le porte-parole, il est non moins vrai que le
porte-parole fait le groupe, en élaborant un « programme »... »11.
Il
s'agit là encore d'une vision complètement coupée de la réalité
sociale et de la vie de la classe ouvrière, bien trop souvent
réduite, sous prétexte d'autonomie, aux seules grèves et
manifestations syndicales, alors qu'il existe toujours une vie
politique souterraine, amoindrie, ponctuelle mais toujours prêt à
ressurgir dans les lieux publics quand, en surface, élections et
sondages ne restent que des instruments d'occultation des rapports
sociaux, plus fabriques d'opinion par en haut que reflet de
« l'opinion » réelle du prolétariat comme classe peu
soumise aux naïvetés idéologiques de la gauche disparue.
Néanmoins, les sociologues sont moins hypocrites que les militants
en général en traitant sans vergogne des disparités culturelles
qui cimentent les hiérarchies organisationnelles du parti bourgeois
à capitaux à la plus petite secte à capiteux. Il faudra que l'on
m'explique pourquoi aussi toutes les multiples sectes à vocation
révolutionnaire depuis un siècle n'ont jamais été composées que
de profs, d'étudiants et de déclassés. Sélection culturelle,
cultuelle ou désespérante ?12
EXEMPLES
DE LA DEPOSSESSION POLITIQUE MISE EN PLACE PAR L'ORDRE BOURGEOIS
Chaque chose se retourne en son contraire, disait Marx. Mystification antifasciste prolongée, trucage électoral permanent, Europe sans frontières, obscurités du terrorisme et de l'anti-terrorisme, etc., les abus de la dépossession bourgeoise ne sont pas indestructibles, pris un par un, mais mille propagandes sur tous les sujets peuvent donner une apparence d'invincibilité, pourtant ponctuellement mise à mal parce qui est appelé "scandale": la morale lénifiante et puritaine se double toujours de l'appui du cogneur de service. Esquissons quelques illustrations de la dépossession à la base des grandes campagnes idéologiques qui nous serinent en fond sonore permanent que rien n'est plus beau que le capitalisme libéral, libéré d'un prolétariat évanescent et raciste et vacciné contre toute dictature "communiste".
Chaque chose se retourne en son contraire, disait Marx. Mystification antifasciste prolongée, trucage électoral permanent, Europe sans frontières, obscurités du terrorisme et de l'anti-terrorisme, etc., les abus de la dépossession bourgeoise ne sont pas indestructibles, pris un par un, mais mille propagandes sur tous les sujets peuvent donner une apparence d'invincibilité, pourtant ponctuellement mise à mal parce qui est appelé "scandale": la morale lénifiante et puritaine se double toujours de l'appui du cogneur de service. Esquissons quelques illustrations de la dépossession à la base des grandes campagnes idéologiques qui nous serinent en fond sonore permanent que rien n'est plus beau que le capitalisme libéral, libéré d'un prolétariat évanescent et raciste et vacciné contre toute dictature "communiste".
LA
GREVE REDUITE AU NEANT : jadis longtemps pierre d'achoppement
pour l'ordre bourgeois, la grève a été peu à peu domestiquée en
même temps que les patrons privés avant de figurer dans la
Constitution comme simple figure de style étrangère à sa fonction
initiale. Elle est devenue figurative, objet placé au rang de fait
divers par les médias gouvernementaux, compartimenté et régie par
la syndicratie officielle. L'idée de lancer une grève indépendante
des officiels bureaucrates et sous contrôle direct d'une AG est
devenue proprement indécente. Meilleure illustration de cette
décadence de la grève, la grève perlante et perclue à la SNCF,
sans queue ni fin, où personne n'a osé dénoncer de front la
mystification des syndicaux13.
La plupart des dit groupes d'extrême gauche se sont comportés en
suivistes honteux, Poutou en tête, ce faux ouvrier déclassé. Un
résidu de LO, Matière et Révolution s'est répandu en conseils de
redresseurs aux tordus définitifs, le « milieu maximaliste »
(dont le CCI) n'a pratiquement rien dit ni critiqué sévèrement les
cheminots pour s'être laissé embarquer dans une telle incurie
syndicale14.
Paradoxalement seul LO au milieu de son suivisme habituel du
syndicalisme officiel a fait quelque part la remarque que la classe
ouvrière n'était pas en mesure de revendiquer son autonomie et donc
son contrôle réel d'une … fausse lutte. La seule position
véritablement révolutionnaire aurait été de dénoncer cette
fabrique de grève perlée à vocation démoralisatrice et même le
refus de faire grève dans ces conditions. Cette honteuse
dépossession a été adoubée sans un remord par les médias aux
ordres.
LA
POLITIQUE COMME JEU A SOMME NULLE (contre le prolétariat) est
suffisamment illustrée ici comme principale dépossession par
l'ordre bourgeois sans que je sois obligé de l'étayer à nouveau
dans cet article.
L'HISTOIRE
COMME FALSIFICATION ET FAKE STATE PERMANENT il n'est même plus utile
de le démontrer du point de vue marxiste. Chaque ponte des médias
peut donner libre cours à ses multiples interprétations. Citons
simplement en particulier le petit Enzo Traverso, spécialiste de la
victimologie juive depuis une vingtaine d'années (le juif comme
martyr substitut au prolétariat ; face à la compétition des
victimisations des communautarismes, il faut rappeler que Marx ne dit
pas que le prolétariat est la classe la plus opprimée mais qu'il
est la classe principalement opprimée et que la révolution a cette
prétention d'abolir toutes les oppressions). Membre du NPA, cet
individu négationniste du marxisme a publié récemment un brouet
imbitable – Mélancolie de gauche – qui mélange toutes les
révoltes à la manière de feu la 4e Internationale et veut nous
faire passer Benjamin, Fanon, Mandel et Ben Saïd comme les
principaux penseurs du XX e siècle et la fin du «socialisme réel »
comme la fin du communisme historique. A la suite des si nombreux
falsificateurs d'Octobre 17 et de deux cent ans de lutte de classe,
Traverso vient égaler ce minable d'Onfray.
LA
POLLUTION comme cause neutre et vitale qui nous concernerait tous est
une des pires mystifications pour faire payer la crise économique et
la destruction de la nature par le capitalisme émergent et
détergent. Ce
sont bien souvent ceux qui génèrent le moins de pollution
(industrielle et militaire) , à savoir les moins privilégiés, qui
en souffrent le plus. Le réchauffement climatique est en grande
partie de la foutaise et une fournaise idéologique pour faire croire
à des intérêts communs de toutes les classes sociales, une Titanic
idéologie où, encore une fois sur le plan général, la bourgeoisie
prétend déposséder le prolétariat de son souci de sauver
l'humanité avant le désastre. Cet été, en France en
particulier, mélangés aux incendies de Californie, de Grèce et du
Portugal, aura vu les capacités de contrôle étatique et flicarde
de la circulation automobile totalement validées et inféodées à
la vente express de véhicules neufs dans les grandes villes sauf en
province où la majorité des prolétaires ont besoin d'un véhicule
à pétrole pour se rendre au travail15.
L'écologie politique depuis 40 ans est une idéologie de classes
moyennes sponsorisée par le Capital dont les sectes activistes
servent tel ou tel impérialisme avec souvent le même personnel que
les passeurs gauchistes de migrants16.
LA
RELIGION est à nouveau sponsorisée comme principale dépossession
de toute activité téléologique cartésienne et prolétarienne, ou
d'un éventuel programme communiste restauré. Il y a plusieurs
décennies que l'ouvrage de Gilles Kepel (Les banlieues de l'islam) a
montré comment les patrons des principales usines automobiles
avaient compris l'intérêt d'ouvrir des salles de prière sur les
lieux de travail. La lutte des foyers Sonacotra à la fin des années
1970, porta, au nez et à la barbe des bordiguistes, comme principale
revendication « ouvrière » l'obtention de salles de
prière. Puis, comme pour l'ensemble des résidus du gauchisme, les
migrants sont devenus les nouveaux substituts désincarnés d'une
classe ouvrière qui serait honteusement devenue « populiste ».
L'invasion migratoire est devenue une réalité qu'il faudrait
considérer comme inévitable et éternelle, quand bien même il n'y
a pas de place pour le monde entier dans l'espace des pays dits
riches mais affublés de millions de pauvres.
Il
faudrait ajouter tant d'autres sujets manifestant la dépossession
par la classe dominante de toute « alternative d'en bas »,
comme par exemple l'indifférence à la misère sexuelle avec des
masses réduites en troupeaux familiaux ou en solitaires désespérés
face à la luxure des possédants et leur justice de robe sans
culotte, le féminisme bourgeois qui n'émancipe pas d'un iota la
condition des femmes grosses, moches et prolétariennes, la
disqualification de tous les mecs seuls otages des prélèvements
automatiques des « sites de rencontre », la persécution
hiérarchique au travail et suicides, le retour des pires formes
d'exploitation des enfants, la prostitution d'adolescentes, la
surexploitation des femmes isolées, la suppression formelle du mot race dans la Constitution, la soit disant impuissance de la
police contre les trafics de drogue17.
Dans
tous les domaines où elle agit, la dépossession n'est pas
décomposition mais continuation et réaffirmation d'un système
pervers et criminel né dans la boue et le sang, lequel devra être
détruit violemment non pas pour posséder à nouveau (pour quelques
privilégiés succédant aux anciens) mais pour la suppression de toute possession de
l'autre, des autres, pour la liberté réelle avec la suppression de
la propriété privée, ce vol originel qui a généré toutes les
infamies et injustices. Face au retour des pires arriérations religieuses, tenant compte de leur longue perpétuation dans les zones arriérées - la religion est dépossession de toute conscience humaine - et à la permanence des tristes radotages de la psychologie bourgeoise scientiste, avec Paine et avec Marx nous exigeons une révolution de civilisation.
NOTES:
1Le
seul CCI mentionne à plusieurs reprises ce concept dans quelques
articles avec deux de ses interprétations mais sans jamais
l'approfondir. Le terme semble absent des analyses académiques du
cercle Robin Goodfellow mais ils n'ont pas un poteur de recherche
très performant... Dans les milieux gauchistes et mélenchoniens la
notion est utilisée de façon primaire ou superficielle soit de la
part d'un pitre géographe anglais et très tiers-mondiste :
https://materialismes.wordpress.com/2014/10/31/n26-accumulation-par-depossession-le-30-octobre-2014/,
ou aussi en ce moment par le canadien avertisseur d'alerte de la
droite bcbg spécialiste de l'envahissement migrant
Cf.
aussi les délires anti-marxistes des vieux gauchistes aigris du
CNRS sur « l'homme dépossédé » :
https://books.openedition.org/editionscnrs/8019?lang=fr
La
formule la plus célèbre sur la dépossession (et si frappante de
justesse), a été écrite curieusement par un suppôt de la droite
conservatrice (qui n'est pas toujours idiote) mais dont certains se
gardent bien de rappeler la paternité : « La Révolution
est l'histoire de la dépossession
d'une
classe par une autre. Beaucoup de choses ont péri, au cours de ce
transfert de pouvoir, les unes détestables, les autres
excellentes ». Barrès,
Mes
cahiers,t.
10, 1914, p. 251.
2
Extraits :« Ceci
étant, l’accumulation par dépossession est-elle indispensable à
la poursuite de l’accumulation à l’échelle mondiale, comme le
postulait Rosa Luxemburg, et si oui pourquoi ? Son importance
varie-t-elle selon les périodes, dans quelle mesure et pour quelles
raisons ? Ses modalités évoluent-elles au fil du temps, et si
oui, comment ? Peut-on parler d’une évolution cyclique de la
dialectique entre accumulation élargie du capital et accumulation
par dépossession dans l’histoire du capitalisme ? Et si oui,
celle-ci peut-elle trouver une explication, au moins partielle, dans
la théorie marxiste des ondes longues, défendue notamment par
Mandel (2014) ?
(…)
L’autre volet du concept d’accumulation primitive, certainement
le plus décisif, concerne la dépossession des
petits producteurs, à l’autre pôle de la société, du bien
commun (terres communales, forêts, cours d’eau, gibier, poisson,
etc.) comme des moyens de production privés (terres cultivables,
outils, etc.), soit la formation du prolétariat. Selon les termes
de Marx : « L’accumulation primitive consiste donc
simplement en ce que les moyens de production devenus étrangers à
l’ouvrier, figurent vis-à-vis du travail comme puissances
indépendantes » (1905-10, VII, 146). Ce phénomène
est pourtant le plus mal cerné par le terme accumulation,
raison pour laquelle son articulation intime avec l’autre aspect
de
l’accumulation primitive n’est souvent pas correctement
appréhendée. (...)
Envisagée
historiquement, la seconde phase de l’accumulation primitive met
aussi en évidence le rôle essentiel d’un agent de liaison
essentiel entre accumulation et dépossession :
le facteur politico-institutionnel (fonctions de l’Etat, du
droit, de la force armée, de la fiscalité, des protections
douanières). Il est intéressant de noter que celui-ci va jouer à
nouveau un rôle croissant, plus tard, au 19e siècle, comme
condition de la diffusion du capitalisme industriel en Europe
continentale – notamment en France, en Allemagne, en Russie –,
mais aussi aux Etats-Unis, et surtout au Japon, sans parler des
expériences plus tardives de la Corée du Sud, de Taïwan ou de la
Chine. En l’absence de telles conditions, la dépossession des
petits producteurs pourrait ne pas déboucher sur la formation d’un
véritable prolétariat industriel, scénario que Marx avait
envisagé pour la Russie, dès le dernier quart du 19e siècle.
En
réalité, Marx ne nie pas la poursuite de l’expropriation des
petits producteurs au sein des formations sociales dominées par
le mode de production capitaliste, mais il tend à combiner ce
phénomène avec les autres formes de dépossession liées
à l’accumulation capitaliste. Ainsi, au chapitre 25
du Livre I du Capital,
il note : « Accumulation du capital est donc en
même temps accroissement du prolétariat » (Marx
1872-75, chap. 25, sect. 1). Il y revient un peu plus loin en
rangeant les petits indépendants paupérisés parmi
la part « stagnante » de l’armée de
réserve industrielle, qui « se recrute sans cesse parmi
les ‘surnuméraires’ de la grande industrie et de
l’agriculture, et surtout dans
les sphères de production où le métier succombe devant la
manufacture » (1872-75,
chap. 25, sect. 4 ). Dans le Livre III, il rapproche
explicitement les mécanismes de dépossession mis en œuvre
par l’accumulation primitive et l’accumulation élargie du
capital : ils tendent tous les deux à « l’expropriation
la plus vaste, non seulement des producteurs immédiats, mais des
petits et moyens capitalistes » ; à cela, il ajoute que
l’expropriation « est le point de départ pour le mode de
production capitaliste ; son accomplissement est le but de
cette production. En dernière instance, il vise à
l’expropriation
des moyens de production de tous les individus » (1894, chap.
27, sect. 4).
Voilà
sans doute l’aspect principal de l’accumulation par dépossession
de la période du capitalisme de libre-échange, puisqu’elle
permet un important transfert de valeur au détriment du secteur
précapitaliste (accumulation), et le pousse progressivement à la
faillite (dépossession), par le biais essentiellement « non
violent » de l’échange inégal, en tablant sur un cadre
juridique qui abolit progressivement toute forme de monopole ou de
protection. En même temps, la privatisation du bien commun se
poursuit, transformant notamment les usagers de la forêt en voleurs
de bois (Bensaïd 2007), les chasseurs en braconniers, etc. En même
temps, le service de la dette publique continue à ponctionner les
contribuables, dont la majorité est encore formée de petits
producteurs indépendants, en faveur du capital, et ceci au sein
d’un nombre toujours croissant d’Etats et de collectivités
publiques.
C’est
pourquoi, les bourgeoisies compradores défendent bien
souvent l’accumulation par dépossession que suscite l’afflux
des produits industriels britanniques à bas prix, et ne préconisent
pas la promotion d’une industrie locale. Pour cette raison aussi,
elles souscrivent sans sourciller à la théorie
des avantages comparatifs et
acceptent une position subordonnée au sein de la division
internationale du travail. (...)
L’ouverture
du canal de Suez (1867), qui raccourcit de près de la moitié le
trajet entre l’Europe et l’Asie orientale, l’essor de la
navigation à vapeur, le développement du chemin de fer et du
télégraphe, vont certes permettre une nouvelle phase
d’accumulation par dépossession sur une échelle sans précédent
aux dépens des grandes masses paysannes de l’Inde, de la Chine et
du continent africain. Elle coïncide aussi avec l’accélération
brutale de la colonisation, notamment en Asie et en
Afrique... ».https://www.cairn.info/revue-mouvements-2008-2-page-41.htm
Accessoirement lire « Accumulation par dépossession en lien
avec les analyses de Rosa Luxemburg :
https://f-origin.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/744/files/2012/03/Harvey.pdf
Rosa
Luxemburg et la colonisation :
https://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1974_num_33_1_1549
Sur l'accumulation primitive lire Marx dans le texte
https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-26.htm
3F.
Jameson, Le
Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif,
op. cit.,
p. 441, 443
4« Le
prolétariat passe par différentes phases de développement. Sa
lutte contre la bourgeoisie commence avec son existence même. »
Manifeste communiste de 1848.
6« Le
prolétariat hors la lutte » de Pierre Zaoui, cf.
https://www.cairn.info/revue-cites-2008-3-page-55.htm
7
Le prolétariat hors la lutte de Pierre Zaoui.
8
Lukacs, Histoire et conscience de classe.
9Marx,
Manuscrits de 1844. Magnifique ! Couchés les milliers de
sociologues dénonciateurs modernistes du méprisable
ouvrier-consommateur ! Lire aussi ailleurs comment être aliéné
signifie être dépossédé de
soi-même(https://www.philolog.fr/lalienation-du-travail/
même si Marx n'avait pu profiter des apports incontestables de
Freud et de la psychologie scientifique moderne. Que l'on peut
considérer contenus implicitement dans les raisonnements de Marx,
personnage en effet génial parce que produit de l'époque de
l'apparition du prolétariat. Marx n'est pas un militant, comme le
décrit sans peur du ridicule un article récent du CCI (à la
manière des sectes ils veulent faire croire à leurs ouailles
qu'ils seraient tous des mini-Marx, alors que militant vient du
terme militaire). Marx est et reste un penseur génial, produit du
prolétariat à son époque d'incandescence.
11
http://www.laviedesidees.fr/Peut-on-parler-des-classes.html
Sur
le concept de conscience de classe :
https://journals.openedition.org/grm/418
Et Le
cens caché
12Claude
Lefort avait lui renoncé à croire utile la forme parti et les
mettait tous dans le même sac: cf. « La méthode des
intellectuels dits « progressistes » :
échantillons » (dans ma collection complète de S ou B,
in le n°23,janvier 1958)
« Ces
partis, partis de la vérité, en tant qu'ils participent du
mouvement communiste total, sont simultanément en tant qu'on les
envisage dans leur singularité, dans le concept de leur action, les
partis de la stupidité. Point de salut pour l'intellectuel
communiste : s'il pense, il trahit, s'il ne pense point le
voici stupide. Point de statut même, son existence est
« impossible », une hésitation entre la stupidité et
la trahison, un néant (pauvre Lefebvre!). C'est du dehors qu'on
peut énoncer la vérité du Parti : son objectivité. Et sa
stupidité : sa subjectivité ». Il a raison sur un
point : il n'y a pas plus subjectif qu'un parti.
13Sauf
moi et dans ma lettre ouverte aux cheminots je dénonce la
dépossession opérée par ces chiens de garde, obscurs bureaucrates
comme agités du bonnet trotskiens.
14Le
CCI s'est contenté d'un articulet :
http://fr.internationalism.org/content/9724/mouvements-sociaux-france-quelles-lecons-tirer-des-dernieres-luttes
qui ne retrace pas la farce de la honteuse grève perlée ni ne
quémande la moindre autocritique des ouvriers et employés
passifs.
15Il
y a 50 ans que le Capital sait que le diesel est nocif. En Grèce
jusqu'en 1968, toute voiture équipée d'un moteur diesel était
interdite dans la région d'Athènes. De plus toutes les grandes
marques ont triché et continuent à tricher pour continuer à
vendre des véhicules diesel « améliorés », mais pas
vraiment.
16
cf histoire de Greenpeace instrument de la dépossession :
et
lire aussi :
https://reporterre.net/Macron-Hulot-champions-du-lessivage-ideologique-de-l-ecologie.
Et la critique nulle et confusionniste de feu Bensaïd :
http://danielbensaid.org/Critique-de-l-ecologie-politique
17En
Algérie, sous couvert de démocratie parlementaire, policiers et
militaires s'entretuent pour le contrôle du trafic de drogue, ou
plutôt les flics, à la suite de Daesch, sont devenus trafiquants
de drogue et menacent les militaires de vouloir freiner ou empêcher
cette activité lucrative pourtant illégale (aucun média n'en
parle en Occident). En France, épisodiquement des flics se font
pincer au moment de revendre une partie des stocks saisis. La
tentation est grande quand les puissants montrent l'exemple, et que
la plupart du show business sont consommateurs... intouchables.
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