"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

jeudi 23 février 2023

Après le 7 mars enterrement par la "vague générale"?

 

En souvenir de Lafif Lakhdar (traducteur de plusieurs textes du CCI en arabe, et érudit politique
chaleureux)

Attention cet article est écrit avec ChatGPT

ci-joint Karl Marx quand il a pris un coup de vieux à 65 ans

Libération nous confirme avec ou sans l'obstruction parlementaire du clan trotskien de Mélenchon que le gouvernement peut dormir sur ses deux oreilles:

"En dehors de l’index seniors, le premier article du texte, qui acte la fin de certains régimes spéciaux, n’a subi que quelques modifications à la marge. Un article 1er bis et ter a notamment été ajouté impliquant que «le gouvernement remet au Parlement un rapport sur la possibilité, les conditions et le calendrier de mise en œuvre d’un système universel de retraite faisant converger les différents régimes». La droite sénatoriale défendant avec acharnement la fin des régimes spéciaux, l’article 1 devrait être adopté sans soucis. Encore une fois en vertu de l’utilisation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificative, les sénateurs auront à se prononcer sur cette réforme des retraites «dans un délai de quinze jours après avoir été saisis», donc d’ici au dimanche 12 mars à minuit".

Le chef de bande Macron, qui prétend "descendre dans la rue pour expliquer au peuple la "nécessité urgente de la réforme", n'a pas risqué grand chose en se déplaçant, de bonne heure, aux Halles de Rungis, peuplées à cette heure surtout par les patrons petis-bourgeois de la boucherie; tiens à propos de boucherie, Macron en a lâché une bonne, en catimini avec la même rengaine simpliste: "la réforme est bien sûr nécessaire, on ne va pas augmenter les impôts et diminuer les retraites...il faut appliquer ces ressources à autre chose...". Voilà à peu près ce que j'ai entendu mais le sens était là, l'affectation concerne évidemment en priorité les milliards pour la guerre en Ukraine! Et Macron a déjà gagné puis le palais Bourbon est déjà cocu et que le Sénat, peuple de policiens de droite est déjà acquis à la cause finale.

LE CAS MELENCHON: diviseur de la gauche hétéroclite ou recadreur de la petite bourgeoisie?

Cohn-Bendit dit la vérité sur la base idéologique du populiste Mélenchon et lui-même d'ailleurs: « Je dirai une chose méchante. Une fois trotskiste, toujours trotskiste. Vous savez, il faisait partie de la secte la plus débile : l’OCI. Il y a des gens qui ont pu être dans leur jeunesse un peu débile. Ça peut arriver à tout le monde, même à moi. Mais lui il n’a pas changé. Il est resté dans la même structure mentale".

Le Monde, peuple d'ex-maos en explique la continuité: "Le Parti ouvrier indépendant, héritier de la formation trotskiste lambertiste OCI, a investi des candidats aux législatives pour la Nupes et héberge des réunions du « Parlement populaire » dans ses locaux historiques parisiens. Un moyen pour Jean-Luc Mélenchon de renouer avec sa jeunesse militante"1.

Sous le verbiage "unitaire", la gauche cacophonique n'est plus qu'un panier de crabes comme la droite. Sa prétention à incarner une politique "isoumise", en verité soumise aux pires magouilles électorales sans lendemain, et sa vanité à contrôler un mouvement strictement planifié par la syndicartie, est en faillite.

Libération a titré sa une! "L'écrasant Monsieur Mélenchon", mais dans le sens fouteur de merde. Conseillé par son staff trotskien d'origine, il sait qu'il faut savoir parfois aller à contre courant pour remonter la pente. Il n'est pas en position de faiblesse, contrairement aux dires des commentateurs superficiels, car, si la syndicratie échoue il pourra dire: "ce n'est pas de ma faute et on ne m'a pas écouté". Plus malin qu'on ne croit l'animal. Il lui fallait aussi se débarrasser de son aile bourgeoise la plus débile écolo-bobos qui le proignardait dans le dos (cf. Affaire Quatennens); en effet les avanies et positions archi-débiles de cette caste à féministes bourgeoises enragées, sont les meilleures sources de renforcement de la clique à la mère Le Pen.

Le moustachu CGT, en passe de refiler son mandat à une féministe wokiste anti-ouvrière, a beau accuser le leader Insoumis de «vouloir s’approprier le mouvement social en reléguant les syndicats au second plan», fait ringard. Le principal doryphore de l'Etat, Berger, comme son nom l'indique a cru radical de dénoncer le bordel chez Bourbon, mais c'est ce qui nous a le plus intéressé et fait rigoler dans la classe ouvrière, qu'au moins ces clowns ne se prennent pas au sérieux comme les traîtres syndicrates.

Malin comme toujours, Mélenchon n'en a pas rajouté, inversant les choses à la manière de Poutine: «Oublions ces propos diviseurs. Pour réussir le 7 mars, il faut être unitaires! Élargir le front de l’engagement, pas le rabougrir».

Un journaliste rapporte que Mélenchon sait affirmer, sous la table, une attitude "maximaliste" dans son projet de "révolution citoyenne". L’ex-candidat à la présidentielle néglige et méprise les forces syndicales jugées incapables de soulever des masses. «Le mouvement social est hors d’état d’organiser quoi que ce soit. Vous êtes bloqués d’un côté, pour plein de raisons, je ne porte pas de jugement, c’est comme ça», avait-il asséné en juillet dernier. Il a toujours dit: si cela ne tenait qu’à lui, il reverrait la charte d’Amiens qui garantit l’indépendance du mouvement syndical vis-à-vis les partis politiques. «Qu’est-ce qu’on me saoule avec la charte d’Amiens! Ça a 116 ans, même moi je n’ai pas 116 ans!», rugissait-il en septembre à la Fête de l’Humanité, déplorant une séparation qui limiterait les convergences.

L'avencée en parallèle de RFI vise en permanence à doubler la syndicratie, en particulier avec l'intronisation d'une caisse de grève, tactique de recrutement classique chez les stals et trotskiens:

«Nous la destinons à des grévistes des secteurs stratégiques pour le blocage mais qui ne peuvent pas tenir longtemps du fait de l’inflation», "On a repris les modèles utilisés par les syndicats mais ce n’est en rien de la concurrence. Nous sommes complémentaires et on touche des réseaux différents». «C’est une façon pour nous de renouer avec le militantisme social des gros partis de gauche du passé, le PCF ou même le PS. Ça lève une partie de la défiance des gens vis-à-vis des politiques.» Mais autre époque, quiconque n'est pas Marchais et Mitterrand!

Mathilde Panot, cheffe wokiste de la clique écologique, s'est fait tirer le portrait pour "ne pas être dans la ligne" – quoique n'étant pas membre de la secte mélenchoniste. La folle Ruisseau - "dite influente sur le terrain radical et féministe par les journalistes les plus bêtes, qui avait déclaré que la lutte de classe et l'écologie sont "dans nos veines depuis toujours" , a tancé indirectement l' "erreur" du "leader maximo" – pape désormais d"une Mélenchon académie -sur "la manière dont nous fonctionnons", voulant que sa petite personne soit mieux associée aux "décisions"...bientôt elle va lui reprocher de ne pas être une femme.

EN AVANT POUR UNE GREVE GENERALE BIDON DE 7 MARS...

La syndicratie continue à assurer l'organisation artificielle de la protestation, laquelle est largement en dessous du mouvement en 2008 et 2010, comme on le verra par après; elle est plutôt une lutte...finale, au sens c'est terminé, rentrez chez vous, on s'occupe de la défaite!

L’intersyndicale clame à qui veut l'entendre « faire du 7 mars la journée la plus forte » depuis le début du mouvement le 19 janvier, a déclaré Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

J'ai noté la remarque acide d'un journaliste du "Parisien", avec cette formule de recrutement généralisé, ou prétendu tel: "pas de manifestation ou de grèves "par procuration". Procuration tiens tiens, un nouveau langage syndical? Car en général ils prétendent justement, surtout minoritaires, faire grève par procuration. C'est donc une "mobilisation générale" et moutonnière qui est recherchée comme une grande vague sitôt refluée. Le journaliste questionne alors subtilement: "S’agit-il de ne pas décourager d’éventuelles grèves reconductibles ? « On ne décourage pas les mobilisations qui vont au-delà du 7 mars », répond Patricia Drevon (FO), renvoyant à cette formule du communiqué de l’intersyndicale publié mardi : « Ensemble, dès le 7 mars, mettons un coup d’arrêt à ce projet de réforme des retraites inacceptable ». Plus drôle dans l'hyper corporatif une petite cheffe CGT précise l'ordonnancement de la "vague générale": "Il appartient à chacun, dans chaque entreprise, de se mobiliser, relève la syndicaliste CGT, pour qui il n’y aura pas de grèves ou de manifestation « par procuration ». « Le patronat va être attentif à ce que produit la grève : la paralysie, le ralentissement voire l’arrêt de la production économique ». Une menace "révolutionnaire" en quelque sorte qui va faire trembler gouvernement et patronat. Un autre sous-fifre syndical, de l'Unsa, trahit la fabrique syndicrate de la mobilisation artificielle: « Tout ça démontre que nous sommes stratégiques, nous savons monter des mobilisations, nous sommes calmes, sereins, déterminés et que nous allons gagner ».

Sans oublier le minus néo-stal Roussel qui appelle, avec la reine des bobos parisiens, les maires politiciens à l'union avec les retraités en fermant les portes de leur résidence polituque principale. Tout a été préparé et confirme qu'on se dirige tout droit, malgré des variations au goût du jour vers un énième enterrement syndical.

La répétition de l'histoire de la lutte pour les retraites... comme une farce syndicale

Qu'est-ce qu'un enterrement syndical, réponse dans le journal Révolution Internationale de décembre 2007, qui a toujours été clair sur la question::

"La journée d’action des fonctionnaires du 20 novembre avait comme objectif non seulement d’être une “soupape desécurité” face au mécontentement qui monte dans leurs rangs mais aussi de servir de journée d’enterrementde la grève des cheminots et des travailleurs de la RATP ;des “funérailles nationales” en quelque sorte".

"Pour casser les reins de la classe ouvrière et empêcher ses luttes futures, la bourgeoisie a utilisé une stratégie classique (qui avait fait la preuve de son efficacité dans les années 1980 et 1990) : elle a “choisi” un secteur cible pour développer sa manœuvre, celui des transports et notamment la SNCF. Un secteur numériquement assez minoritaire et dont la grève ne peut que créer une gêne pour les autres travailleurs (les “usagers”). L’objectif visé était de rendre la grève des transports impopulaire afin de monter les “usagers” contre les grévistes, diviser la classe ouvrière, briser la solidarité au sein de celle-ci, empêcher toute tentative d’élargissement de la lutte et culpabiliser les grévistes. La deuxième raison pour laquelle la bourgeoisie a décidé d’attaquer spécifiquement les secteurs disposant d’un “régime spécial” c’est que, dans ces derniers, les syndicats (et notamment la CGT) sont particulièrement forts, permettant ainsi de garantir un plus grand contrôle de la combativité et d’éviter tout “débordement”. Enfin, la troisième raison justifiant le choix de ces secteurs “cibles”résidait dans le fait qu’ils sont traditionnellement marqués par un fort esprit corporatiste (notamment à la SNCF) qui a toujours été alimenté par les syndicats".

RI se rendait compte plus qu'aujourd'hui de la stratégie du "report syndical" des échéances pour les manifestations, comme je l'ai souligné à la fin de mon article précédent; l'éloignement à plusieurs jours des manifestations aboutissant en général à faire baisser la tension et à ouvrir sans mal toutes les manoeuvres de division des syndicrates divers.

"C’est pourquoi l’ouverture des “négociations” reportées au 21 novembre, après la journée de grève de la fonction publique, était totalement bidon. Si la CGT et legouvernement avaient repoussé le début des discussions officielles, c’était non seulement pour que cette journée d’action puisse servir d’enterrement à la grève des traminots parisiens et des cheminots mais aussi pour “faire durer”le mouvement afin de le “pourrir” en montant les ouvriers les uns contre les autres, tout cela sur fond de campagne médiatique de criminalisation des grévistes afin de rendre la grève impopulaire".

Mais depuis des années stratégies et tactiques syndicales ne visent point à faire tomber le gouvernement, seul Mélenchon y prétend, mais ces syndicats sont là pour lui en reprocher l'utopie et...l'irresponsabilité parlementaire, comme si "la rue syndicale" pouvait inquiéter les partis de politicards et le gouvernement...

Toujours dans les colonnes de RI, on lit concernant le 24 juin 2010

"Les syndicats pensent porter l'estocade, le coup de grâce… au mouvement. Une troisième Journée d'Action est programmée. Compte tenu de l'ambiance relativement morose des deux précédentes, cette journée de veille de vacances doit être une sorte de "manifestation enterrement". La mécanique est bien huilée : une Journée d'Action de même ampleur que les précédentes signifierait que "l'affaire est pliée". Avec les deux mois de congés d'été qui suivent, le but est de faire perdre toute miette d'espoir sur un quelconque possible développement de la lutte. Les syndicats avaient même déjà, certainement, préparés leur discours : "Nous avons essayé, mais la combativité n'est pas suffisamment présente dans les rangs ouvriers". Découragement garanti !".

Le  7 septembre de la même année, RI continue comme aujourd'hui, mais plus qu'hier à croire en une résurrection des masses, quand la syndicratie se permet sans honte de jouer les pompiers (ou bien ils ne se relisent pas?):

"Cette Journée d'Action s'annonce d'emblée comme très suivie. Pourtant, c'est la première fois qu'une manifestation est organisée si tôt dans l'année scolaire. Avant même le 7 septembre, devant l'ampleur de la grogne dans les rangs des prolétaires, les syndicats promettent d'organiser sans attendre une nouvelle manifestation un samedi pour que "tout le monde puisse participer". Le 7 septembre : 2,7 millions de manifestants. La coupure de l'été n'y aura donc rien fait, la rentrée s'annonce chaude et part sur les mêmes bases qu'elle a fini. Des appels à la grève reconductible commencent à fleurir. Face à l'ampleur de la grogne et à la massivité de la mobilisation, l'intersyndicale réagit immédiatement :elle annule, mine de rien, la manifestation du samedi, écarte la possibilité d'une grève reconductible et annonce dans la foulée une nouvelle Journée d'Action pour dans… 15 jours (le 23 septembre) ! Il s'agit de casser la dynamique, de temporiser. Ce "sens de la responsabilité" de l'intersyndicale sera d'ailleurs salué par les plus hauts représentants de l'Etat français".

Le 23 septembre il y a 3 millions de manifestants, moitié moins aujourd'hui au top de la mobimmolbilisation...

"3 millions de manifestants dans les rues ! Le mouvement enfle donc encore. Pour la première fois, les cortèges hésitent à se disperser. Plus exactement, dans de nombreuses villes, quelques dizaines de personnes par-ci, quelques centaines par-là, restent discuter à la fin de la manifestation. Des tracts d'interprofessionnelles commencent à appeler à la prise en main des luttes par les ouvriers eux-mêmes2. Dans quelques villes, la CNT AIT organise des Assemblées Populaires pour "libérer la parole" (le CCI se joindra ensuite à cette excellente initiative). A partir de ce moment, ces assemblées de rue auront un succès certain, parvenant à regrouper chaque semaine plusieurs dizaines de participants, notamment à Toulouse3.

Cette volonté de s'auto-organiser exprimée par des minorités révèlent que l'ensemble de la classe commence à se poser des questions sur la stratégie syndicale, sans oser tirer encore toutes les conséquences de leurs doutes et questionnements".

Le 12 octobre se confirme la stratégie d'épuisement de la syndicratie

"Cette nouvelle Journée d'Action rassemble 3,5 millions de personnes en lutte ! Record battu !

Plus important encore, l'atmosphère est relativement effervescente. Les Assemblées Générales interprofessionnelles commencent à se multiplier, on peut en compter plusieurs dizaines dans toute la France. Elles regroupent chaque fois entre 100 et 200 participants. La politique de l'intersyndicale y est de plus en plus ouvertement critiquée, de nombreux tracts de ces interprofessionnelle affirment même qu'elle nous mène volontairement à la défaite4. Preuve de cette dynamique, à Toulouse, en plus des Assemblées Populaires organisées par la CNT AIT (et, dans une moindre mesure, le CCI), un appel est lancé pour organiser une assemblée de rue tous les jours devant la Bourse du Travail à 18 heures [elle continue à se réunir encore aujourd’hui, 20 octobre] et à lancer des appels par tracts.

La grève reconductible est finalement décidée par la majorité des syndicats. Compte tenu de ce marathon (le mouvement a commencé il y a 7 mois !) et des nombreux jours de grève posés par les travailleurs lors des Journées d'Action à répétition, cette grève reconductible arrive très tard. Les salaires des ouvriers sont déjà largement amputés. C'est en tout cas le calcul que font les syndicats. Et pourtant, ce mouvement, lui aussi, sera relativement bien suivi" bien que moins encadré qu'aujourd'hui.

La stratégie syndicale est déjà au point:

  • elle vide de son intérêt l'AG, les personnels ne s'y rendent donc pas puisque tout est déjà décidée ;

  • elle permet aux médias de présenter les votes de la reconduction de la grève comme le fruit d'une extrême minorité, ceci dans le but de rendre le mouvement impopulaire.

D'ailleurs, les syndicats tirent là sur leur plus grosse ficelle : paralyser les transports (à partir du 12 octobre, de nombreux trains ne circulent plus et le blocage des raffineries fait planer la menace de la pénurie d'essence) pour créer des tensions au sein de la classe ouvrière et dresser ceux qui veulent (doivent) aller travailler contre les grévistes.

Le 16 octobre 2010 la violence marginale au service de l'enterrement syndical:

"Second samedi de manifestation. Une nouvelle fois, près de 3 millions de personnes se retrouvent à battre le pavé. (...) L'Etat exploite la présence de quelques jeunes casseurs dans les rangs lycéens pour réprimer très violemment certains "bloqueurs" et jeunes manifestants (un enfant de 17 ans a failli perdre un œil à la suite d'un tir de Flash-Ball à Montreuil, en banlieue parisienne). Les forces de l'ordre attisent d'ailleurs elles-mêmes la colère par de véritables "provocations policières". Le but est clair : faire dégénérer le mouvement en le faisant plonger dans la violence aveugle et l'affrontement stérile aux flics. Par-là même, l'Etat cherche à tout prix à rendre la lutte impopulaire, à faire peur aux jeunes, à leurs parents et à toute la classe ouvrière".

 Le 19 octobre la grève "par procuration" des bonzes syndicaux:

"La menace du blocage des raffineries, qui planait depuis le 12 octobre, est effectivement mise à exécution. En général, sans même de décision en AG, les troupes de la CGT paralysent les sites, sous l'ordre de leur syndicat. Très vite, l'essence manque dans de très nombreuses stations (entre 1000 et 2000 selon les estimations)".2

LE CCI A LA REMORQUE DE LA MOBILISATION SYNDICALE

Au lieu de porter le même esprit critique qu'en 2010, ce groupe politique minoritaire croit pouvoir surfer sur un mécontentement, plus aveugle que conscient de la force et complicité des ennemis de la classe ouvrière, de l'aspect pas du tout unitaire – retraites diverses et régimes spéciaux dont le privé n'a que foutre – en fin d'une incapacité totale à déborser les mafias syndicales. "Prendre nos luttes en mains? Mais elles sont depuis le début aux mains de la syndicratie! On affirme "nous étions des millions dans la rue" mais le titre du tract dit le contraire: "être nombreux ne suffit pas". Après nous avoir rappelé leur nouveau dada, l'intégration des étudiants comme ouvriers 3, puis égrené les échecs successifs en 2010 et 2019, sous le titre creux "l'avenir appartient à la lutte de classe, ils osent la comparaison avec Mai 68 en prenant pour appui la photo que j'ai prise des lycéennes "Tu nous mets 64, on te re-Mai 68"; preuve qu'ils me lisent avec stress.

"Préparer la lutte autonome de la classe ouvrière"? C'est vraiment mal barré, contrairement à ces incorrigibles professeurs de combativité chaque fois résurgente et plus forte, dans cet imaginaire enfiévré du volontarisme maximaliste. Et pour en débattre c'est en ligne, autant dire en chaussons et pyjama.

Question débat il faut remarquer que tous ces minuscules groupes sectaires, composés de vieux, se réunissent entre eux ils n'en parlent à personne, tellement ils ont peur de la contradiction, de la mienne en particulier. Le numéro 23 de la fraction externe du CCI, qui voit la guerre venir à coup sûr – Révolution ou guerre " cercle mégalomaniaque constitué d'une personne en France et de deux au Canada, nous informe (après coup) qu'une réunion intergroupes à son initiative s'est tenue à Paris mais  ni où et quand. Ce "débat au sein du camp prolétarien" n'était pourtant constitué que d'ennemis héréditaires qui ne représente qu'eux-mêmes en particulier le genti rédacteur de Matière et Révolution, le solidaire Robin Goodfellow, un groupe de jeunes autonomes (?), un type de la CNT-AIT, etc, et sic "une délégation importante dun CCI". Le tout présidé par le missi dominici de tant de veuves esseulées du CCI, Michel Olivier. L'ambiance est présentée comme un appel à une conjonction de la lutte façon bienveillante, démocrate, alors qu'ils sont tous ultra-sectaires et jaloux de leur prérogatives de seuls prolégomènes à l'ouvrage du "parti futur de classe", plus léninistes purs que trotkistes pourris. La fraction externe du CCI, baptisée GIGC, sans doute pour faire plus redondant, se flatte avec le groupe tendancieux italien TCI d'organiser des comités contre la guerre, qui sont tout à fait artificiels même s'ils ont raison d'objecter au CCI que la lutte de classe suppose aussi la lutte contre la guerre. Un encart nous rappelle la haine que leur voue le CCI, les traitant comme parasites et "agents provocateurs de l'Etat", quand l'auguste GIGC se contentent de les qualifier gentiment d'opportunistes.

Bien que leurs analyses mutuelles de cette bande de septuagénaires soient proches les unes des autres et lucides sur la crise du capitalisme et la menace de guerre mondiale, ils restent des sectes de petits professeurs sans aucune incidence ou influence sur la lutte de classe en général. Hélas, oserais-je dire tellement me dégoûtent les organismes de masse de la bourgeoisie (quoique de moins en moins massives) syndicrates et politicardes.


1Un site résidu du PCF lui ressert une soupe salée et véridique: https://lepcf.fr/Avec-la-Nupes-les-liens-se-resserrent-entre-les-trotskistes-lambertistes-et

3Conception imbécile en deçà de la géniale et toujours valable brochure situ "de la misère en milieu étudiant", que je viens de relire avec joie.


1 commentaire: