"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

dimanche 15 juin 2025

GUERRES SANS FIN : bis repetita des « armes de destruction massive »

 



Depuis 1945 qui causa dix fois plus de millions de morts que 14-18 (6 millions la Première, 60 la Seconde) les guerres, surtout bien préparées par les agresseurs, étaient toutes devenues « défensives », avec ce prétexte sournois. Depuis les attentas cotre les twins, la mode est devenue « barrer la route aux armes de destruction massive » alors que la plupart des grandes puissances ne cessent jamais de les perfectionner. Voilà que pour justifier l'agression de l'Iran on nous refait le coup des armes cachées (ou pas encore au point) de destruction massive1.

Depuis longtemps, le militarisme humanitaire et armé nucléairement jusqu'aux dents, n'a de cesse de dénoncer les inférieurs possiblement irresponsables comme la Corée du nord mais surtout l'Iran, où la supposition de ses avancées en ce domaine est un feuilleton longuet et qui touche probablement à sa fin.

Quoique la situation soit plus complexe que dramatique. Les médias dramatisent à fond terrorisés par un présumé blocage iranien du Détroit d'Ormuz qui plongerait le monde dans une crise financière comparable à celle de 1975.

Or, outre le mensonge qui fait du nationalisme juif le gnome désobéissant de Trump, la situation mondiale reste sous contrôle. Trump et Poutine se sont téléphonés . La Chine, dépendante du détroit pèse de tout son poids pour calmer le jeu, sans oublier les monarchies racailles qui auraient tout à perdre. Le Hezbollah se désolidarise du pion de l'Iran, le Hamas, comme par hasard

Les alliances sont variables et parfois surprenantes ; ainsi à une époque la bourgeoisie américaine eût besoin des racailles iraniennes, comme le rappelle un article du CCI :

« La guerre en Irak devenait un véritable bourbier et le plus grand des désastres sur le plan des relations publiques, compte tenu de la non-existence «d'armes de destruction massive» utilisées pour justifier l'invasion.  A ce moment là l'Irak était inclus dans un "axe du mal" ou les Etats "voyous" comprenaient notamment la Corée du Nord, la Syrie et l'Iran. Ces pays étaient accusés publiquement de posséder des armes de destruction massive et d'être des organisateurs du terrorisme. Ils étaient alors clairement désignés comme les cibles militaires potentielles de l'après-Irak. Si peu de temps après, on peut voir ce qu'il en est dans la réalité. Ce sont bel et bien les Etats-Unis qui sont en situation de demander assistance à l'Iran. Kamal Kharazi (chef de la diplomatie iranienne ) a affirmé : "Les Etats-Unis ont réclamé l'aide de Téhéran pour tenter de régler la crise et faire baisser la violence grandissante en Irak." (dépéche de l'AFP du 6 avril). De son coté le chef de la délégation iranienne actuellement à Bagdad a déclaré : "Nous sommes ici pour avoir une idée claire de la situation et une meilleure compréhension de ce qui se passe, il n'y a pas de médiation." 2  

Pourquoi les guerres actuelles sont les plus sanglantes et brutales contre les civils ? Et semblent-elles ne jamais vouloir se terminer? La raison est simple: ce ne sont pas vraiment des guerres. Du moins pas au sens commun du terme. Ce sont des moments de massacres très utiles pour les ventes massives d'armes et une offensive idéologique mondiale contre le prolétariat, exhibé comme spectateur et absent de toute lutte directe contre cette barbarie sans fin.

Les combattants n'ont ni idéologie crédible ni objectifs clairement définis. Même la prétention de l'armée coloniale juive à s'emparer totalement de la Palestine ne sera jamais possible, comme d'ailleurs l'érection d'un Etat palestinien confettis, promesses des idiots Mélenchon et Macron.

L'armée nationaliste juive restera un pion de la bourgeoisie américaine et se ridiculise chaque jour avec le nazi Netanyahou, amplement soutenu en France par le terrorisme des intellectuels juifs (mais pas tous). L'accélération pour museler et défaire l'Iran des racailles islamistes, au nom de la lutte anti-destruction massive (surtout après la destruction massive de Gaza), pas plus que la chute du Shah n'a pour but de libérer les femmes iraniennes. On n'a pas encore toutes les données pour en comprendre les buts. La blague qui veut nous faire avaler que le nazi Netanyahou voudrait se blanchir de ses massacres à Gaza pour une guerre juste et anti-nucléaire pour repousser ses ennuis judiciaires à venir, n'est même pas drôle.

On ne peut plus dire que la guerre actuelle est la« continuation de la politique par d’autres moyens ».   Clausewitz peut être compris désormais comme celui de la « guerre totale » ou « barbarie finale »  aux deux sens inquiétants de ce dernier adjectif. Menace lourde de l’histoire où la démocratie bourgeoise belliqueuse se cache au prétexte de la « montée aux extrêmes ». Le scénario suppose, à leur insu, que chacun des deux belligérants « n’en finirait jamais d’accuser l’autre d’avoir commencé . Que sont en effet les guerres actuelles sinon des conflits où domine un principe « humanitaire antiatomique » ? C’est au nom des victimes elles-mêmes qu’on multiplie les victimes innocentes : Les conflits d’Israël et de la Palestine, de l’Ukraine et de la Russie, ne sont pas près de s’achever. le combat ne cessera pas seulement faute de combattants, il cessera faute d’habitants, c'est la seule fin qu'on peut imaginer pour l'heure. S'il ne se réveille pas, le prolétariat mondial n'aura été qu'une illusion messianique.

La tension militariste mondiale actuelle reste toutefois inquiétante dans la mesure où il faut prendre conscience que le capitalisme décadent, qu'il le veuille ou non, mène à la destruction complète car finalement il ne contrôle pas sa marche à l'abîme comme je l'ai écrit naguère :


LE CAPITALISME N'EST PAS MAITRE DE SES CONFLITS INTER-IMPERIALISTES et inter-terroristes:

Aucun Etat capitaliste ne voulait de 1914 ni de 1939. Aujourd'hui encore, excepté une petite folle comme la Corée du nord, personne n'y pense sérieusement. La Chine y est carrément opposée. La bagarre entre fractions américaines pour la rente pétrolière, à l'origine du massacre dans les tours de New York en septembre 2001 ne sera bientôt plus que le souvenir d'un jeu d'enfants criminels à côté de ce qui nous attend et nous frappe tous les jours. Aucun Etat n'est un tout, chaque nation supporte de cruelles rivalités en son sein (territoriales, économiques ou bankstéristes) qui se fichent de l'humanité. Il est tentant et courant de désigner l'autre comme le grand responsable. L'empire US à ce titre fait fureur chez les diplomates émérites des vassaux comme chez les morveux de banlieue admirateurs des caïds de la drogue recyclés égorgeurs. Le plus puissant serait le meilleur comploteur, celui qui possède une kalach à la cave de sa soeur comme celui qui détient une paire de missiles atomiques à la caserne de la place de la Libération nationale. Fabius et le chef de la diplomatie russe Lavrov ont aussi, chacun à leur manière instillé le doute sur une paternité US, sans que personne ne puisse prouver un soutien direct économique et militaire de la CIA à ces monstres, même si chacun déduit qu'il y a bien des intermédiaires inévitables, Turquie comme pétromonarchies : « Le groupe terroriste Daech a été créé par ceux que les Etats-Unis avaient emprisonnés (nuance), pendant un certain temps, en Irak et en Afghanistan, mais qu’ils ont libérés, ensuite», avait déclaré le ministre russe des Affaires étrangères. Sergueï Lavrov, sur les ondes d’une chaîne de radio, n'avait fait que noter que l’Occident et ses alliés régionaux avaient exhorté (exhorter n'est pas jouer!) les terroristes, les extrémistes et les miliciens étrangers à attaquer le processus politique, en Syrie, afin de renverser le gouvernement Assad. «Ils ont, finalement, perdu le contrôle de l’affaire (ça c'est vrai), et les groupes terroristes et les miliciens étrangers, qui avaient été soutenus par l’Occident, ont procédé à la mise en place du groupe Daech. Les mêmes personnes que les Etats-Unis avaient emprisonnées, en Irak et en Afghanistan, et qui ont été, ensuite, libérées, ont mis en place le groupe Daech», a souligné M. Lavrov.

En réalité Lavrov est un fin diplomate et n'accuse pas directement la bourgeoisie américaine, mais les réseaux sociaux ont poussé le bouchon à fond, et la rumeur devient certitude pour tout sauvageon  nationaliste arabe, qui y ajoute la complicité d'Israël.
La référence (non développée) par Hubert Védrines à Tocqueville, est bien plus intéressante : « Comme s’en inquiétait déjà Tocqueville, dans les démocraties, « les politiques étrangères sont souvent menées à partir de la politique intérieure ».

POST SCRIPTUM: Un sacré bémol de la directrice du renseignement national: "La directrice du DNI a également précisé que les agences d’espionnage américaines ne croyaient pas que le guide de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, avait ordonné le redémarrage d’un programme d’armement nucléaire que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait jugé terminé en 2003. En rejetant le jugement de Tulsi Gabbard, Donald Trump défend la justification donnée par le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, pour lancer la semaine dernière des frappes aériennes sur des cibles nucléaires et militaires iraniennes, en disant qu’il pensait que Téhéran était sur le point d’avoir une ogive nucléaire. De son côté, l’Iran nie avoir développé des armes nucléaires et affirme que son programme d’enrichissement de l’uranium ne sert qu’à des fins pacifiques".


NOTES

1Je le rappelais aussi pour un autre épisode : UNE DENONCIATION UBUESQUE DE L'ARME DE DESTRUCTION MASSIVE DE POUTINE (29 septembre 2022)

2 IRAK - LE NOUVEAU DESORDRE MONDIALSoumis par Révolution Inte... le 11 mai, 2004 - 07:16

jeudi 12 juin 2025

ENFANTS MEURTRIERS : la faute au capitalisme ?



« Nous avons à l'intérieur de nous des pulsions avouables et des pulsions inavouables ou plutôt qui ne doivent pas se réaliser. r de nous des pulsions avouables et des pulsions inavouables ou plutôt qui ne doivent pas se réaliser. ».

Catherine Eliacheff

« Eh bien ! Il fît en sorte de devenir l'ami intime de Goloubenko ; bien mieux, il demanda à être garçon d'honneur ; le jour du mariage il tint son rôle ; puis quand ils eurent reçu la bénédiction nuptiale, il s'approche du marié pour le féliciter et l'embrasser, et alors devant toute la noble société, devant le gouverneur, voilà mon Livtsov qui lui donne un grand coup de couteau dans le ventre ».

Dostoievsky

« Ceux qui préfèrent, pendant ce temps-là, brainwasher sur l’invasion du pays et les derniers faits divers". Micron

En 2006 au Liberia, à la minute où Charles Taylor, le chef de guerre devenu président, a été arrêté, c'en était fini de cet effroyable spectacle d'enfants de 10 ans assassinant la population cachés derrière des masques d'Halloween. Jeffey Gettleman

« Toutefois, deux limites liées aux sources et aux acteurs doivent être soulignées. D'abord, nous n'approchons ces affaires que par le filtre de l'institution judiciaire ou des poncifs journalistiques, qui ne favorisent pas l'émergence de revendications larges (le journaliste voulant faire sensation et le juge d'instruction voulant assigner un crime à un individu). De plus, les jeunes meurtriers qui, à l'exception de Nectoux, ont reçu une instruction très rudimentaire, ne sont pas forcément en mesure, face à des magistrats qui en plus les impressionnent probablement, de verbaliser leurs ressentis, leurs espoirs, leurs déceptions, leurs frustrations, etc. D'ailleurs, considérer a priori leurs crimes comme des protestations, c'est accepter en partie qu'ils furent commis parce que les moyens traditionnels de protestation n'étaient pas à la portée des coupables, soit qu'ils n'aient pas su ou pu dire, soit qu'autour d'eux on n'ait pas su écouter ».

Thomas Fadlallah



Dans les banlieues, on recrute apparemment sans frein des jeunes tueurs à gages, de 12 ou 13 ans : pour quelque 10.000 à 20.000 euros. Plus sensationnel, ce serait une nouveauté sociétale déplorable qu'un mineur exécute froidement une personne qu’il ne connaît pas, voire un des autres symptômes symptomatiques de la décomposition capitaliste (cf. le CCIE) dont la seule parade serait la lutte de classe rédemptrice.

Au mois de mars dernier, le journal Le Monde, reconnaissait que  « si, entre 2000 et 2019, le nombre de mineurs condamnés pour homicide ne dépassait jamais le nombre de trente par an (sauf en 2002 et 2007), il évolue depuis plutôt entre trente et quarante, pour atteindre le chiffre record de quarante-deux en 2022 ». Par ailleurs, « le nombre d’adolescents poursuivis pour assassinat, meurtre, coups mortels ou violence aggravée a ainsi quasiment doublé depuis 2017, passant de 1.207 à 2.095 en 2023 « . Le sujet est complexe et autorise les enfumages les plus simplistes. La débilité mentale ? Le trafic de drogue qui attire les plus jeunes pour un argent facile ? Les tueries à l’école : un phénomène sociétal venu des Etats-Unis, comme l'imagine une avocate inculte ?

Des constats sociologiques affligeants : Une société libérale libertaire qui aurait abattu les barrières civilisationnelles et ruiné consciencieusement la notion ringarde du bien et du mal » ? Des solutions ridicules, y aura-t-il suppression des fourchettes après celle (irréalisable) des couteaux ?

UNE VILAINE HISTOIRE SI ANCIENNE

Ce phénomène criminel existe au XVII ème siècle.

Des violences sont perpétrées entre les années 1520 et 1610 par ceux que l'historien Denis Crouzet appelait « les guerriers de Dieu », qu'ils fussent protestants ou catholiques. Denis Crouzet a fourni un travail passionnant s'opposant déjà aux interprétations de l'époque si semblables à celles d'aujourd'hui :. folie subite, exaltation de possédé pervers ou régression vers l'animalité.

« Les enfants sont les vivantes images du Christ en sa pureté et son innocence. Ce sont eux, les saints innocents, semblables à l'agneau vengeur de l'Apocalypse johannique, que l'on encourage à mutiler des cadavres de huguenots pour en révéler la malignité démoniaque. En émasculant, éviscérant, décapitant et démembrant les corps des suppliciés ou des lynchés, les enfants révèlent la satanique laideur et la puanteur de l'hérétique, dont ils purgent la cité terrestre. Leur qualité d'enfant signe en outre l'arrêt de Dieu, dont ils sont le bras armé. L'extrême violence, insoutenable, des enfants réjouit les catholiques, car ils y lisent la volonté de Dieu, révélée dans son aveuglante blancheur. A ce titre, la violence des enfants est miraculeuse, prodigieuse (elle manifeste dans l'ordre profane la présence sacrée de Dieu, en exprimant Sa colère et Sa justice), de même qu'elle est sotériologique (porteuse de salut pour les bourreaux, mais aussi pour la communauté des vrais croyants) et eschatologique. Les enfants, purs de toute inhibition culturelle et de tout intérêt social, montrent en effet la voie de la rédemption en signifiant aux adultes l'insuffisance de leurs arrêts et de leur propre violence ».

D'autant qu'en prolongeant son enquête par les rumeurs d'enlèvements d'enfants qui se répandirent dans le royaume en 1750, mais aussi, plus près de nous, par la violence des enfants tueurs hutu identifiant les Tutsi à des serpents, des chiens, des animaux sauvages qu'il fallait abattre, il nous montre que le basculement dans l'inhumain concerne toutes les époques et doit être recherché dans les psychés individuelle et collective : ces gestes d'horreur commis par des enfants peuvent se lire comme la grammaire et la syntaxe d'une société hantée par une immense volonté de violence1.

DU DIX-NEUVIEME AU VINGT ET UNIEME...

Les tables de la Gazette des Tribunaux recensent, en incluant les tentatives, vingt-six affaires d'homicides volontaires perpétrés par des individus de quatorze ans et moins entre 1825 et 1914. L'auteur part d'un postulat historique fondamental et premier dans l'ordre des explications rationnelles : le crime est plus le produit d'un milieu que l'expression d'une volonté sans entrave.  Le crime infantile peut être compris comme un moyen de contestation qu'emploie l'enfant face aux systèmes de pouvoir qui l'enserrent. C'est ce que démontre la narration judiciaire du drame : « Le procureur Denis Devallois a dressé mercredi un portrait glaçant du garçon «en perte de repère» prêt à s’en prendre à «n’importe laquelle» des surveillantes de son collège car «il ne supportait plus le comportement des surveillantes en général, qui auraient eu, selon lui, une attitude différente selon les élèves», a rapporté le magistrat. Son projet aurait été mûri dès samedi, après un incident survenu la veille : une autre surveillante l’aurait «sermonné» alors qu’il embrassait sa petite amie au sein du collège, a relaté le procureur ».

ll est tentant de considérer par ailleurs le comportement de l'enfant meurtrier comme essentiellement mimétique. Les sciences du XIXe siècle posaient déjà la question de l'imitation comme déterminant du comportement. À la fin du siècle, des anthropologues et sociologues élaborent des théories englobantes qui placent l'imitation au cœur de l'action criminelle, et qui vont culminer dans la mise en système par Gabriel Tarde des lois de l'imitation

L'auteur note que l'enfant meurtrier n'est pas l'inventeur absolu de son comportement et ce postulat se retrouve logiquement dans toutes les études sur le crime, Cela amène à interroger la place de la violence dans la socialisation du jeune meurtrier. Deux principaux espaces de violence doivent être distingués : la cellule familiale et le groupe infantile. Selon les époques et les situations, la plus ou moins grande autonomie de l'enfant vis-à-vis de sa cellule familiale et du groupe adulte en général va accentuer l'importance de la première ou de la seconde sphère de violence. En général, les deux cohabitent dans une dynamique de violence d'abord exercée au sein du foyer puis transposée dans les relations juvéniles. Il est permis de penser que ces enfants ne sont pas capables de s'intégrer dans des relations sociales qui comprennent une part contrôlée de violence, parce qu'ils n'ont pas vécu la violence, dans leurs familles, comme un outil de la vie en commun qui se contrôle, se dose, et se rend en vue d'atteindre un certain équilibre des torts et des préjudices. Le caractère formateur de la violence familiale semble confirmé par le choix des victimes. Dans sept cas, il s'agit d'enfants beaucoup plus jeunes que leurs meurtriers. Dans les deux autres affaires, il s'agit d'un vieux domestique qui n'a plus toute sa tête et d'un camarade d'usine simple d'esprit et «Une autre caractéristique est constante chez les victimes : il s'agit d'individus aimés. Il est évidemment difficile de saisir par les archives les sentiments qui liaient les personnes touchées par le drame. Cependant, par la réaction des proches au deuil et grâce à leurs témoignages, il est possible de reconstruire au moins en partie les rapports qu'ils entretenaient avec la victime ».

« Tous les enfants visés semblaient bénéficier d'attention, de caresses, de soins, etc., qui ne furent jamais prodigués à leurs meurtriers. Ces marques d'affection peuvent provenir des parents de la victime mais également du groupe adulte dans son ensemble.  Ce comportement, qui ne semble pas mériter le meurtre pour le magistrat, y aboutit. Nous formons l'hypothèse que les jeunes criminels passent à l'acte parce que la manière dont sont traitées leurs victimes – et dont, parfois, ils doivent eux-mêmes traiter leurs victimes – leur est insupportable. Or là aussi l'analyse se révèle fiable sur ce plan, la pauvre surveillance était aimée de tous et admirée pour son dévouement et sa gentillesse.

« On est encore là dans une analyse qui concerne les siècles passés où ces crimes peuvent donc être compris comme des mécanismes de défense identitaire, autrement dit, de défense de l'idée que le criminel se fait de lui-même. Cette défense est rendue indispensable par la confrontation de l'enfance malheureuse et de l'enfance choyée. Encore faut-il expliquer cette confrontation. Avant tout, elle ne semble se multiplier que dans la deuxième partie du siècle. Cela pourrait laisser penser que la pénétration des codes bourgeois du rapport à l'enfant chez les petits propriétaires ruraux s'accélère à ce moment-là. Ces codes sont peut-être d'autant plus volontiers adoptés par ces individus qu'ils souhaitent se distinguer des prolétaires de la terre. Le crime apparaît comme lié aux distinctions de classe entre dominé et dominant, supérieur et inférieur. L'humiliation de la domesticité est à prendre en compte à cette époque-là.

«  La conjonction de la proximité et de l'inégalité de conditions explique les tensions à l’œuvre. Non seulement la proximité rend le défavorisé témoin de modes de vie plus agréables et valorisant pour l'enfant, mais elle favorise la distinction chez le favorisé qui a, sous les yeux, celui qu'il ne veut pas être. Par ailleurs, la volonté de se distinguer amène le maître à traiter ses enfants différemment, mais également ses domestiques qui, probablement, tout au long du XIXe siècle, firent de moins en moins partie des familles dans lesquelles ils étaient gagés. De plus, la distance sociale entre les meurtriers et leurs victimes est en général faible. Or la distinction par le comportement n'est jamais plus nécessaire qu'en cas de proximité de conditions (revenus, patrimoine, niveau d'éducation, etc.). Pour toutes ces raisons, les domestiques furent témoins de comportements qui ne leur paraissaient intelligibles.

Le crime comme contestation du pouvoir ?

« Dans quatre affaires, un ou plusieurs enfants de la famille du maître est tué par le domestique (dans l'affaire Merlay il s'agit de la nièce du maître). Dans une autre affaire, un domestique très apprécié par sa maîtresse est assassiné. Peut-on alors considérer le crime comme une modalité d'expression des tensions entre dominants et dominés ?

Notons cependant que les ouvrages cités traitant des violences collectives posent tous la question de savoir à partir de quel moment un mouvement devient politique. Autrement dit, ils cherchent à identifier des soulèvements qui sont, de par les revendications plus ou moins explicites qui leur sont associées, différents de nature d'un simple sursaut de l'opinion. La même démarche peut être entreprise dans l'étude des jeunes meurtriers du XIXe siècle. Il s'agit de l'approche qu'adopte Sylvie Lapalus, lorsqu'elle rattache certains parricides à des situations de tension autour de la transmission du patrimoine. En effet, le criminel, derrière un conflit personnel avec une figure d'autorité, interroge la légitimité des usages

Pour résumer, l'enfant fragile cherche à défendre son identité à laquelle personne ne peut porter atteinte autant que le dominant (le maître et ses extensions : enfants, domestique favori ; les individus très intégrés, etc.). C'est ici que le crime de défense identitaire devient un crime de classe : l'enfant conteste à tous le droit de le définir – comme un paresseux, un vaurien, etc –, mais certains individus dans son entourage sont trop forts. Il est contraint au crime par l'asymétrie totale entre lui et les membres de son entourage qui détiennent un grand pouvoir, soit parce qu'ils sont les maîtres – auquel cas l'asymétrie découle d'une position de classe et d'un rapport juridique –, soit parce qu'ils sont beaucoup plus intégrés à la communauté – auquel cas leur pouvoir est d'origine sociale.

Il nous semble que ce crime de désespoir est lié à plusieurs éléments. D'abord, dans le cas du jeune domestique(comparable au collégien moderne) il n'a pas l'impression d'être maître de son destin : il ne choisit pas où il est placé et ne peut pas quitter ses maîtres (ses profs) sans l'accord de ses parents ou de son gardien/surveillant Ensuite, l'enfant ne parvient pas à envisager la suite de sa vie professionnelle à partir de la domesticité (d'un lycée nul), surtout quand il est très pauvre et/ou isolé. Et l'auteur de conclure :

« En définitive, nous avons voulu montrer que le crime commis par un enfant, un des crimes les plus saisissants – et dont, par conséquent, il est particulièrement tentant d'isoler les auteurs comme des êtres mauvais ou fous, en tout cas absolument autres – est peut-être parmi les moins mystérieux. Il s'agit toujours plus ou moins d'un enfant qui a subi ou observé des sévices et est confronté à la possibilité d'une enfance joyeuse qu'il ne comprend pas et qui met en péril l'idée qu'il se fait de lui-même, dans une lutte avec des dominants qui tirent leur autorité d'un système de pouvoirs dont le jeune meurtrier ne reconnaît plus la légitimité. La fragilité de l'enfant est en général renforcée par l'instabilité de son lieu de résidence et des figures d'autorité dans son parcours. Cette instabilité a souvent été pointée comme un des facteurs déterminants du crime Nous voyons qu'en plus d'être violent, l'entourage de l'enfant était souvent incertain, mouvant, et donc en cela doublement préjudiciable à son développement. Même s'il serait malvenu de vouloir enserrer dans un schéma strict des situations très diverses, les caractéristiques détaillées ci-dessus se retrouvent dans tous les cas étudiés.

À la fin du siècle, la société rurale traditionnelle n'est plus en cause. Le parent qui oblige à vivre rudement et son auxiliaire – le maître dans le cadre de la domesticité et le contremaître dans le cadre de l'usine – ne sont plus perçus comme légitimes par l'enfant qui considère qu'il a droit à un autre quotidien. Le juge d'instruction ne parvient pas à comprendre pourquoi un enfant commet un crime alors qu'il est bien nourri et qu'on ne le bat pas. Il n'a pas compris que le crime n'est que superficiellement personnel, et qu'il vise en réalité les systèmes de pouvoirs qui, depuis la coulisse, soufflent leurs rôles aux protagonistes du drame.

Or, en parallèle du changement de cible institutionnelle des crimes, le système de neutralisation du crime se transforme. Comme l'a montré Michel Foucault, le mobile et le portrait moral du criminel deviennent les pièces indispensables de la possibilité de punir.. Nous retenons l'explication foucaldienne selon laquelle cette importance nouvelle provient du dialogue complexe et dynamique entre les magistrats et les savoirs, qui ont pour mission de rendre le crime punissable, suite à l'effondrement du système reposant sur la riposte au crime par une atrocité plus grande encore. Nous ajoutons cependant deux hypothèses à cette interprétation. D'abord, puisque le crime n'est plus la conséquence d'un cycle de marginalisation-transgression dans le cadre de la société rurale traditionnelle, le criminel n'a pas forcément d'antécédents, et il s'agit de lui en donner, afin que Célina Doiselet, par exemple, ressemble au criminel traditionnel, c'est-à-dire à Honorine Pellois ; or, ses actes passés ne le permettant pas, il devient nécessaire d'essentialiser sa mauvaiseté.

De plus, le système institutionnel que Pellois combattait ne pouvait être remis en cause. Personne n'aurait l'idée de faire le procès de la communauté rurale traditionnelle parce qu'une petite fille y commettait ses crimes. À l'inverse, parce que des bouleversements l'agitent, le système institutionnel encadrant l'enfance dans la deuxième partie du XIXe siècle est plus fragile. La domesticité, sur le déclin – même si celui-ci ne doit pas être exagéré –, ne fait plus autant et immédiatement sens. L'autorité parentale et le travail des enfants dans les usines, malmenés dans l'affaire Nectoux, sont déjà en débat. Il est donc primordial de rattacher le crime au criminel car, sinon, le procès pourrait devenir celui de rapports sociaux dont la légitimité n'est plus ou pas encore assurée. (ce que s'efforcent de masquer les populistes contre-révolutionnaires de la clique LFI, en réduisant tous ces meurtres au rang de « faits divers comme Micron lui-même).

(…) Sur les évolutions de la perception du crime par le public. Ce dernier traverse des périodes plus ou moins paniques et construit différentes figures du criminel-type (bagnard évadé, vagabond, femme diabolique, etc.). Parmi cet ensemble de représentations, la perception de l'enfant et de son rapport au crime se transforme, tendue par les contradictions entre des visions concurrentes de l'enfance (comme agent productif supplémentaire du ménage, comme support des ambitions familiales de promotion sociale, comme citoyen non-fini que l'école doit éduquer, comme fauteur de troubles : bandit ou révolutionnaire en germe, etc.). L'histoire théorique du crime, son histoire concrète et ponctuelle et les grandes tendances de transformation de la société doivent être saisies de concert. Nous émettons l'hypothèse qu'entre des points d'équilibre relatif des structures sociales, des phases de mutation rapide mettent en péril les institutions récentes alors que d'autres sont menacées d'obsolescence. Plus que jamais, le crime de l'enfant qui, parce que son auteur est perçu comme moins libre qu'un adulte, invite à remettre en cause son environnement, doit être neutralisé (ce que les médias actuels rendent volontairement confus).

Il serait particulièrement intéressant de comparer les affaires étudiées avec les crimes commis par des enfants au XXe siècle. Il serait ainsi possible de tester les différentes hypothèses avancées et de mesurer l'influence relative de chaque facteur identifié, et surtout des violences familiales du fait de leur recul au cours du siècle dernier ; mais aussi le poids du système de pouvoirs sur l'enfant, dont on peut a priori penser qu'il est généralement moins écrasant aujourd'hui que pour un jeune domestique de la fin du XIXe siècle. Cela permettrait également de voir si un front entre des enfances heureuses et malheureuses peut encore être localisé, où si des dispositifs de ségrégation sociale plus efficaces ont été mis en place pour l'éviter. Mais cette étude serait aussi compliquée qu'éclairante, puisque la comparaison entre des variables servirait aussi bien à confirmer leur rôle de déterminants du crime infantile, qu'à élaborer un discours sur l'évolution des structures sociales encadrant l'enfance sur deux siècles »2.

LES CRIMES INFANTILES ATROCES AU RWANDA

En 1999, au moment où la population carcérale atteint son chiffre le plus élevé (cent vingt mille personnes), cinq mille enfants se trouvent en prison : ces derniers en représentent donc 4 % , la plupart sont des garçons. Plusieurs centaines d’entre eux, trop jeunes pour être poursuivis pénalement, bénéficient d’une mesure de libération en 2001. Ils ne sont donc pas jugés. Seuls les mineurs entre quatorze et dix-huit ans feront l’objet de poursuites et de jugements, bénéficiant d’un régime spécial, plus clément.

Les groupes de tueurs – les ibitero – réquisitionnent les enfants. Mobilisés pour « combattre » contre les Tutsi dans le premier cas, ils sont spectateurs des mises à mort dans le second. Cette présence enfantine dans les ibitero est symptomatique de la radicalité des tueries. En outre, celles-ci étaient devenues si banales qu’il n’était plus impératif d’en écarter ceux que le jeune âge aurait pourtant dû tenir éloignés d’un tel spectacle. Peut-être est-ce précisément cette dimension spectaculaire des massacres qui permet aussi de rendre compte de l’intégration des enfants aux cortèges macabres.

« Oui, les viols avaient lieu en public. Par exemple, moi j’ai été violée devant un groupe de personnes, en présence d’enfants. […] Et même parmi les gens qui nous violaient, il y avait des jeunes, plus jeunes que nous, nous qui étions des mères. Essayez d’imaginer des mères violées par des jeunes, des plus jeunes que la femme elle-même, par des bandits. Quand je pense à la guerre, elle vient revivre en moi ».

Au Rwanda, la majorité des enfants impliqués dans les massacres (du moins ceux qui firent l’objet de poursuites judiciaires) étaient âgés de quatorze ans ou plus, et furent, de ce fait, considérés comme majeurs sur le plan pénal. Ils ne furent toutefois pas jugés comme des adultes, un régime spécial leur ayant été appliqué. Du point de vue de la loi, ces jeunes se sont trouvés assignés dans un statut intermédiaire. Pénalement majeurs, ils ont été jugés responsables de leurs actes sans pour autant que leur manque de discernement et la contrainte exercée par les adultes soient complètement ignorés. (…) La totalité des enquêtés estiment que les « enfants » ont participé aux atrocités de leur propre chef et qu’ils devraient, de ce fait, être condamnés à la peine de mort, comme leurs aînés. Cette hypermaturité socialement attribuée aux jeunes tueurs est circonscrite au seul génocide, les personnes interrogées s’accordant sur un indispensable aménagement pénal pour les mineurs dans des conditions ordinaires. C’est donc bien la spécificité de la violence génocide qui marque le passage de l’enfance à l’âge adulte. L’événement redéfinit les frontières sociales de l’enfance ».

Tout comme elle devrait amener à questionner quelques-unes des dimensions les plus troublantes de l’événement, en particulier le rôle de la famille dans la dynamique de mobilisation meurtrière : pères et fils, mères et filles constituent parfois le premier noyau des expéditions sanglantes. L’autorité de la figure paternelle relaie ici, dans l’intimité du cercle familial, l’ordre d’extermination des Tutsi. Sans doute ces multiples voies de transmissions des injonctions meurtrières, jusqu’aux échelles les plus réduites, permettraient-elles de rendre compte de la mobilisation populaire dans les massacres. La radicalité du génocide se lit aussi à travers le sort réservé aux enfants au cours de l’événement lui-même, puis dans l’« après-coup » qui donne naissance à des formes de parentalités inédites. La question des enfants ne relève donc pas de la marge du meurtre de masse, mais en dévoile des dimensions essentielles.

 Alice Miller, qui elle aussi s'est intéressée aux nazis pour montrer combien une éducation basée sur l'humiliation et l'obéissance par la terreur pouvait être pervertissante. Le Ruban blanc, de Michael Haneke, décrit parfaitement cette pédagogie noire. Gitta Sereny annonce clairement son projet militant : se servir du cas de Mary Bell pour dénoncer le système pénal anglais concernant les mineurs. Ceux-ci sont jugés comme des majeurs sans tribunaux spécifiques, vont en prison et ne bénéficient d'aucune prise en charge psychologique. Seuls les actes sont pris en compte au mépris du contexte familial, social et de la minorité. Gitta Sereny a été beaucoup plus loin que son projet initial et j'admire sincèrement la relation qu'elle a nouée avec Mary Bell : respectueuse, pleine de tact, mais ne lui laissant rien passer en revenant inlassablement sur ses silences et ses contradictions.

Gitta Sereny a une certitude qu'elle partage avec Alice Miller : les enfants sont naturellement bons, ce sont les parents et la ­société qui les pervertissent. Il est indéniable que les parents et la société puissent pervertir les enfants. Dans le cas de Mary Bell, nous sommes devant un cas extrême de perversion sexuelle et de maltraitance. Mary Bell a confirmé les théories de Gitta Sereny, et même au-delà de ses espérances, car la journaliste n'avait pas imaginé un seul instant ce que la petite fille avait subi et qui n'avait pas intéressé les juges. Mais les enfants d'Outreau, exploités sexuellement par leurs parents, ne sont pas devenus des enfants meurtriers. Les deux assassins anglais de 10 ans du petit James Bulger ont évolué dans un milieu défavorisé, avec des parents dysfonctionnels repérés par les services sociaux, mais cela n'explique en rien leurs pulsions destructrices extrêmes. Les facteurs favorisants n'expliquent pas tout.

On considère l'enfant comme une personne à part entière et non comme un jouet manipulé par ses parents, qu'il faut aussi, par ailleurs, écouter sans jamais les exclure.

UNE CONSEQUENCE DU FASCISME CONSUMERISTE

« Quand Pasolini décrit la manière dont un nouveau fascisme, celui du consumérisme est en train de se répandre sur la planète, ce sont déjà des thèmes développés par l’école de Francfort à propos du nazisme, des « industries culturelles », par walter Benjamin, il décrit cette fascination qui va conduire au nazisme. Ou pense également à Pinocchio séduit par les deux marchands qui, à force de plaisirs stupides transforment les petits enfants en ânes et les vendent. Les petits enfants soviétiques ignoraient cela et il était légitime de vouloir porter des vêtements de meilleure qualité, c’est ce que les Chinois se sont dit avec deng Xiao Ping, en contrôlant les mouches qui entraient par la porte ouverte. Mais désormais on sait la puissance non seulement des armées du capital mais de sa « séduction » comme la décrit Glouscard. Les petits enfants peuvent toujours suivre le joueur de flute du capital alors même que son aspect destructeur, criminel, inégalitaire, s’aggrave, le système scolaire s’autodétruit et les petits enfants ne savent plus ni compter, ni lire, seulement faire des selfies sur leurs smartphones… (note de Danielle Bleitrach) »3

Chacun convient généralement dans le public qu'avec le triomphe aliéné de l'individualisme toute frustration ne peut entraîner que la violence et une violence de plus en plus meurtrière de l'adulte à l'enfant où le crime de l'enfant reste tout de même exceptionnel.

 Le méchant capitalisme a bon dos pour tout expliquer, mais des temps anciens à aujourd'hui les critères de domination puis de classe restent des causes obligées. L’influence des pairs, du groupe, de la bande peut être déterminante, particulièrement pendant l’adolescence. Si un enfant est exposé à des groupes qui valorisent la violence, il est plus susceptible de l’adopter. Le crime peut être qualifié de détresse suicidaire.

Le jeune assassin de la « surveillante » a reconnu son crime sans en être affecté. La société bourgeoise reste laxiste parce que tétanisée et impuissante. Les condamnations les plus lourdes concernent les auteurs dans le déni et les psychotiques. Avec la passivité de la "communauté internationale", les criminels de guerre Poutine et Netanyahou continuent de tuer sans honte des centaines d'enfants, innocents eux.


NOTES

2Les meurtres commis par des enfants en France au XIXe siècle : une étude sociale

Thomas Fadlallah

https://doi.org/10.4000/criminocorpus.2681


lundi 12 mai 2025

La COMPARAISON justifiée de l'Etat hébreu avec le nazisme

 


Ça suffit les massacres du nazi Netanyahou en Palestine !

« L'irgoun (secte terroriste nationaliste juive en 1947 » s'apparente aux partis nazis et fascistes ». Albert Einstein1

« Quand on parle d’antisémitisme, je pense qu’il y a surtout beaucoup de gens qui sont anti-Netanyahu. C’est Netanyahu qui crée l’antisémitisme   « Quand dans les quartiers circulent des images d’enfants massacrés à Gaza , comment voulez-vous qu’il n’y ait pas de colère ? Quand on traite ceux qui sont solidaires des victimes de Gaza de ‘terroristes’, il y a quelque chose qui ne va pas non plus »,

Ségolène Royal

«Les conditions de destructions, de mort, de famine qu’endure la population civile de Gaza sont insupportables. Le calvaire des mères ou des vieillards, la mort et la mutilation des enfants ne peuvent nous laisser, nous, Juifs, indifférents et silencieux. Il est temps que cela s’arrête. Rien au monde ne peut venger les atrocités du 7 Octobre, et en tout cas pas l’écrasement et la famine d’une population civile.» Anne Sinclair

« En Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts .Quand, exactement, les Israéliens, au moins en partie, ont-ils compris que leur cruauté envers les non-juifs sous leur emprise en territoires occupés, leur détermination à briser les espoirs de liberté et d’indépendance des Palestiniens ou leur refus d’accorder l’asile aux réfugiés africains commençaient à saper la légitimité morale de leur existence ... ». Zeev Sternel (2018)2


Comparaison n'est pas raison. Chaque clique de tous côtés n'a qu'une seule invective, signifiant vouer à l'enfer moderne tout opposant: facho ! En soi les exactions stupéfiantes et criminelles, et disproportionnées pourtant, du gouvernement Netanyahou ne peuvent être placées à l'échelle des monstruosités nazies. Epoque différente d'abord, le nazisme se déchaîne après l'écrasement du prolétariat en Allemagne ; il est une réaction terrible de la bourgeoisie et non d'un simple soudard.

Aujourd'hui nous ne sommes pas en période de révolution ni de contre révolution, le prolétariat est en dessous de tout, en Russie comme en Ukraine et et en Russie, spectateur impuissant du massacre de ses propres membres... Mais si les crimes sont pas du même ordre ni du fait d'une période historique comparable, les comparaisons sont évidemment justifiées, malgré la disparition du nazisme, l'essence du capitalisme reste le meurtre de masse en toute impunité, avec cette stupéfiante absence de remord américain pour leurs deux crimes atomiques, encore présentés comme facteurs de paix et d'exemples prétendant garantir pour des siècles contre toute nouvelle utilisation de cette arme ignoble ; comme si le génocide des juifs avait servi de garantie contre de nouveaux génocides, oubliant Rwanda, Yougoslavie et Palestine aujourd'hui où le massacre journalier indistinct des civils, des enfants, des secouristes, où tout est fait pour affamer et « déporter » une pauvre population sans défense ranime l'image effarante de ces déportés juifs en guenilles que le monde entier regardait sans intervenir.

POURQUOI CETTE INVENTION D'UN ETAT-NATION « HEBREU » ?

Le plus mauvais service qui pouvait être rendu aux juifs du monde entier a été l'invention artificielle de cette nation  hébreu(se) au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec pour justification de fournir enfin aux juifs un lieu de sécurité pour les protéger définitivement de toutes les anciennes et ignobles persécutions dont ils avaient été l'objet pendant des siècles. Le peuple « national » israélien ainsi constitué est resté prisonnier de ce mythe depuis 70 ans, et évidemment la plupart es juifs du monde entier. La « terre promise » était-elle destinée à figurer un îlot de bonheur et de paix ou un nouvel enfer issu du plus grand brigandage impérialiste de l'avant-dernier siècle du capitalisme ?

Outre de cacher qu'il s'agissait de la création d'une colonie américaine pour contrôler le pétrole de la région, cette invention ne faisait que redéfinir et perpétrer l'idéologie nazie : les juifs contrôlent le monde et font ce qu'ils veulent au détriment des arabes (forcément arriérés et terroristes) ou de quiconque (forcément antisémite puisque l'antisémitisme est supérieur à l'horreur capitaliste) Victoire bourgeoise historique donc car détruisant ce qui faisait la qualité première des juifs : apatrides et de fait internationalistes. Ils avaient été nombreux dans les révolutions intérieures e souvent parmi les meilleurs leaders des mouvements socialistes et communistes. Après les ignobles exterminations nazies, l'hypocrite impérialisme US en fît que redéployer centralement la spécificité juive comme étalon victimaire, supplantant la principale classe jusqu'alors considérée comme la plus opprimée : la classe ouvrière mondiale. Nonobstant tant d'autres minorités dans le monde, souvent persécutées depuis plus longtemps que les juifs.

UNE NOUVELLE FORME DE COLONISATION ADOUBEE MAIS INCONTESTABLE Officiellement

La mise en place de cet Etat bâtard sous prétexte de se dédommager de la barbarie nazie inaugura en quelque sorte la saga des fumeuses « libérations nationales », repartage entre puissances impérialistes vainqueurs de la boucherie mondiale des miettes des empires coloniaux des vieilles puissances européennes. Les redécoupages en Afrique du nord par exemple furent aussi ridicules et incohérents que les disputes pour les dominos territoriaux en Palestine. Vous êtes disqualifié dès que vous mettez en cause la légitimité supposée de l'Etat juif, l'insulte et l'amalgame suppléent toute argumentation logique et...laïque3.

Plus gênant qu'une simple « perte d'âme », termes d'intellectuels de gauche culpabilisés, le mythe d'un Israël rédempteur avait la peau dure, mais le peuple israélien, pas la classe ouvrière absente et incapable d'affirmation politique, surtout les parents des otages, a brutalement pris conscience qu'il n'y a toujours aucune protection fiable des juifs ou de tant d'autres minorités persécutées dans le monde sous le règne du terrifiant et sanglant capitalisme ; il y a eu surtout prise de conscience que le pays est gouverné par un salaud, et que l'esprit nazi éradicateur ne fut pas une spécificité nazie. Le système produit dans tous les peuples des salauds aliénés par l'appât du gain et la propriété ce vol sans vergogne du prochain considéré comme un animal à abattre (cf. les colons fachos de Cisjordanie).


LES ORIGINES OPAQUES DE CET Etat hébreu


Le qualificatif d'Etat hébreu était déjà pourri et favorisait encore et toujours les clichés antisémites sans fin (par ex : les juifs veulent tout le pouvoir pour eux!).

Or comme je l'ai souvent remarqué, la terre « promisse » (au capital) du Moyen Orient était surtout pour le pétrole qu'elle contient. On fait semblant d'oublier que presque toutes les guerres au XX ème siècle sont toutes, avant tout, « commerciales ». C'est l'impérialisme américain qui a brûlé la politesse à Hitler où ce salaud a véritablement perdu la guerre puis a ficelé la région avec sa mise sous tutelle de l'autre mâchoire « commerciale » l'Arabie Saoudite.

L'ignominie surtout commerciale de cette « colonie américaine » ne fût qu'une série d'usurpations et de crimes contre les populations arabes  toujours avec cette énorme disproportion dans les meurtres de chaque côté : pour huit morts israéliens 1000 civils arabes sont assassinés, femmes et enfants compris par la soldatesque israélo-américaine (armement sophistiqué toujours amplement fourni par la maison mère). Tableau des crimes en série, qui justifie la comparaison, mais à une échelle quand même moindre, avec la barbarie nazie :

- 1956 : la crise du canal de Suez, parfois appelée l'opération Kadesh est une guerre qui éclata en 1956 en territoire égyptien. Le conflit opposa l'Égypte et une alliance secrète actée par le protocole de Sèvres, formée par l'État d'Israël, la France et le Royaume-Uni, à la suite de la nationalisation du canal de Suez par l'Égypte le 26 juillet. La percée des troupes israéliennes sera assez fulgurante. Néanmoins sous les pressions soviétiques et américaines, Israël devra se retirer du Sinaï.

    - 1967 La Guerre des Six Jours : en 6 jours, Israël s'empare et envahit le reste de la Palestine, ainsi que le Sinaï et le Golan. Au lieu d'échanger les territoires occupés contre la paix, Israël décide d'en entreprendre la colonisation.

    - 1973 : les blindés syriens et égyptiens bousculent l'état major israélien. Finalement, celui-ci lancera une contre-offensive et finira vainqueur de ce conflit.

- 1982 : invasion du Liban qui engrange un conflit interminable, sanglant et meurtrier. Israël finira par se retirer partiellement en 1985, et totalement en 2000.

    - 2006 : Le conflit israélo-libanais, également appelé "deuxième guerre du Liban" ou "la guerre de juillet", est un conflit armé qui a opposé Israël au Liban (constitué de forces armées telles que le Hezbollah et de l'armée libanaise) à partir du 12 juillet 2006. Trêve proclamée le 11 août de la même année. Ce conflit a été provoqué par un accrochage entre le Hezbollah et l'armée israélienne à la frontière, qui a abouti à la capture de deux soldats israéliens en vue d'un échange, comme ce fut le cas plusieurs fois avec des prisonniers libanais en Israël, ainsi qu'à la mort de 8 autres soldats. Conséquence de cette opération du côté libanais : plus de 1000 morts civils dont 30% étant des enfants de moins de 12 ans. Du côté israélien : plus de 150 morts et 500 000 fuites de résidents.

Hors de toute cette réalité historique la plupart des sectes gauchistes depuis 1945 ont toujours choisi le camp nationaliste des « nations opprimées », donc pas du prolétariat. Puis, dans ces nations opprimées, le plus souvent artificielles sous couverture d'un grand frère impérialiste, soutenues donc et encore par les trotskistes « internationalistes » s'imposèrent immédiatement des dictateurs sanglants et impitoyables (des massacres inouïs du FLN au pouvoir jusqu'aux camps de la mort au Cambodge).

Les premiers caciques d'Etat d'Israël étaient tous d'anciens terroristes. Ce qui était conforme la théorie trotskiste « permanente » qu'à l'origine de tout jeune (sic) Etat du 20ème siècle ses créateurs ne peuvent être que des terroristes « légitimes ». Cette idéologie néo-stalinienne continuée par LFI et les sectes trotskistes est vieille comme le komintern et comme le monde capitaliste décadent du XXème siècle et n'est pas spécialement antisémite. On pourrait plutôt dire que l'acharnement à qualifier la secte à Mélenchon d'antisémite par tous ces milieux journalistiques et artistiques où sont nombreux les nationalistes pro-Israël, relève des techniques simplistes et mensongères de la propagande nazie. En revanche cet opprobe politique officiel, même faux, devrait servir à révéler la cuistrerie de Mélenchon et ses affidés : leur soutien au gang terroriste hamas, présumé révolutionnaire en faveur d'un impossible Etat palestinien, sert à annihiler toute réelle protestation de classe contre la barbarie nationaliste israélienne. ,

Une bonne partie de la gauche bourgeoise qui se définit comme républicaine, universaliste et laïque, celle qui n’a pas supporté les toutes premières réactions contestataires populistes et nationalistes (refus du terme «terroristes», terme «résistance» pour le Hamas, etc.) des insoumis, s'est faite complice des massacres du salaud Netanyahou. Elle a laissé à LFI le monopole de la radicalité de la critique des crimes d’Israël à Gaza et en Cisjordanie. Fausse radicalité non plus entretenant, avec le pitre Macron, le mythe de la possibilité d'un Etat palestinien en confettis sous l'égide du gang du Hamas.

Il aura fallu attendre Trump et sa folle idée de Riviera et l’officialisation de la guerre par la famine pour que certains dans cette gauche bourgeoise presque bien-pensante (politicards, intellectuels vendus, artistes juifs) prétendent ouvrir les yeux. Mais de peur de nourrir la bête antisémite qui se réveillait, la plupart des gens de gauche et des intellectuels juifs française se sont voilé la face. Cette cécité volontaire s'est ridiculisée en criant à tout bout de champ à l'antisémitisme et n’a fait que nourrir l’argument suprême de la compétition victimaire «le deux poids, deux mesures». Le moindre étudiant qui arborait le keffieh palestinien était traité d’antisémite. Le moindre partisan de la Palestine arabe de terroriste nazi.

Presse gouvernementale, sites d'opinion « indépendante » et moindres blogs philosophiques ne tarissent jamais d'éloges serviles sur cet Etat hébreu, « seule démocratie de la région » (mais principale armée de massacre de populations civiles non-juives (sic). Deux tweets ont ma faveur pour qualifier cette cuistrerie : « les juifs ont toujours raison » et « les juifs sont plus intelligents que tout le monde »4.

On vit encore sous une simili idéologie néo-nazie au sens totalitaire. Si vous critiquez le communautarisme juif vous êtes un fieffé antisémite. Comme l'islamophobie l'antisémitisme ne fournit ou empêche de fournir son inverse. Ces concepts simplistes, mots valise, créés pour une propagande simpliste sont indiscutables puisque si, par exemple, on parle d'islamophilie cela fait ridicule car on ne peut qualifier les partisans de l'islam de bibliophiles ni les philosémites, admirateurs des rites juifs moyenâgeux, d'universalistes . Ces mots tordus signifient le diable un point c'est tout Toute tentative de les relativiser, critiquer ou dénoncer, est forcément relaps.


QUAND  LES DONNEURS DE LECON D'ANTISEMITISME SONT VEREUX

Les présumés défenseurs des juifs, de la mère Le Pen à Trump sont tous des faux-culs. L'antisémitisme reste, masquée, une vieille ficelle de l'extrême-droite, et la défense présumée du RN est une plaisanterie électorale anti-arabe ; leur confrère Zemmour est la quintessence de cette idéologie fumeuse mais furieusement raciste contre les immigrés surtout arabes.

Il y a des lobbies juifs aux Etats-Unis et admis comme tels sans fard, qui se vendent aux cliques électorales. Trump les caresse dans le sens du poil par son soutien au nazi Netanyahou, tout en tenant en privé, les pires clichés antisémites. En France, même s'il est interdit d'en parler, les lobbies juifs existent aussi, du milliardaire Drahi à la clique BHL-Valls, ils ont pignon sur la rue de l'élite et porte automatique ouverte dans les médias pour vendre leur sauce comme ils veulent et sentencieusement. La vox populi d'en bas s'est toujours interrogée sur le fait que Pompidou et Macron ait été d'anciens employés du gang Rothschild dont l'histoire est interdite.

Mais ces détails des magouilles communautaires m'indiffèrent et restent secondaires pour comprendre le fonctionnement politique de la domination capitaliste5. Et je soutiens la même conclusion faite il y a deux ans : « Comme quoi LA MODE PHILOSEMITE VA AU SOUTIEN (les yeux fermés) de L'ARMEE NATIONALISTE JUIVE ! Avec en tout cas une évidence : Hitler ne pourrait plus éructer contre le judéo-bolchevisme, vu que la diaspora juive ne peut plus qu'être soumise à l'Etat national hébreu ! Mais heureusement une partie du peuple en Israël se bat déjà pour réclamer la démission du criminel de guerre Netanyahou, aux côtés de soldats qui n'admettent plus qu'on massacre la population civile palestinienne ». Sous le poids confusionniste et hâbleur des médias il reste difficile d'évaluer le niveau de mise en cause de l'Etat néo-nazi d'Israël à l'heure actuelle ; cela dit une bonne partie de la population sait que Netanyahou a laissé faire le dramatique 7 octobre pour avoir l'argument bazooka pour déferler sur Gaza, éradiquer sa population, à la manière d'Hitler régional, sans chambres à ga, et transformer ce territoire en riviera...à pétrole comme d'autres naguère, assuraient transformer Sabra et Chatila en terrain de golf. Les massacres en Palestine, font même oublier ponctuellement ceux en Ukraine, moins visibles.

DES EXODES A REPETITION « normalisés » par la Shoah sacralisée

L'histoire de cet Etat bâtard est jalonné des pires horreurs et accompagné en plus des pires remarques antisémites dans les bureaux ministériels qui officiellement défendent mordicus l'Etat colonialiste juif. Nteanyahou n'est pas le seul manipulateur gangstériste et fabulateur de la « défense nationale juive »6. Quelques exemples.

Le massacre de Deir Yassin s'est déroulé le 9 avril 1948 au cours de la prise du village de Deir Yassin, à l'ouest de Jérusalem, durant la guerre de 1947-1948 en Palestine mandataire. Il a été perpétré par 120 terroristes de l'Irgoun et du Lehi. Les historiens évaluent aujourd'hui le nombre de tués entre 77 et 120 À l'époque, la presse et différents commentateurs rapportèrent le nombre de 254 victimes. Selon les historiens et commentateurs, ce massacre a eu des répercussions importantes sur la suite du conflit, notamment en favorisant l'exode de Palestiniens, en panique à l'idée de subir le même sort, et comme justification pour les dirigeants arabes des pays voisins à intervenir dans le conflit. L'ex terroriste Menahem Begin nie tout massacre, parlant d’une « propagande mensongère » mais se félicite par contre du résultat : « Ce ne fut pas ce qui s’est passé à Deir Yassin, mais bien ce qui a été inventé (…) qui nous a aidé à nous ouvrir un chemin vers des victoires décisives. (…) Les Arabes pris de panique s’enfuirent aux cris de “Deir Yassin” ». A l'unisson de la rhétorique de Goebbels : « C'est l'un des droits absolu de l'Etat de présider à la constitution de l'opinionpublique.

LE MASSACRE DE SABRA ET CHATILA. A été avérée la responsabilité directe des phalangistes et à la responsabilité indirecte de plusieurs dirigeants israéliens lors de la conduite de cette opération, parce qu'ils n'auraient pas suffisamment tenu compte du risque d'un massacre ni tenté de le prévenir. Grossier mensonge comme celui du 7 octobre : le rôle de l'armée israélienne dans le drame s'inscrivait dans une stratégie approuvée par son état-major.

Dans la nuit du 14 au 15 septembre 1982Rafaël Eitan (alors chef d'état-major israélien) s'envole pour Beyrouth, il se rend au siège des Phalanges libanaises et donne l'instruction au commandement phalangiste de mobiliser ses troupes et être prêt pour faire partie de l'attaque contre Beyrouth-Ouest à venir.  L'un des criminels déclare : « on va transformer Sabra et Chatila en terrain de golf ».

Le criminel de guerre Netanyahou sur siège éjectable ?

Si la population israélienne, désillusionnée de la fausse terre promise ne le vire pas, Trump peut s'en charger. Le président américain s’envole pour le bizness contractuel ce lundi 12 mai pour l’Arabie Saoudite, point de départ d’une tournée au Moyen-Orient. Une visite cruciale selon le sociologue spécialiste de la région Adel Bakawan, à l’heure où Israël projette une extension de son offensive à Gaza. Trump veut recoller les morceaux avec la seconde mâchoire pétrolière au profit des intérêts américains dans la région, donc visite à l'Arabie Saoudite, deuxième gendarme de la région .

« il n’y a aujourd’hui aucune perspective viable offerte par les pays régionaux et les puissances internationales. Et il n’y en aura pas tant que Benyamin Nétanyahou sera Premier ministre. Et il n’y a que deux acteurs capables de parvenir à le faire partir : Donald Trump et la société israélienne. Il y a aujourd’hui quatre scénarios pour Gaza. Le premier est de déporter les Gazaouis, comme Trump l’a proposé dans son plan de «riviera du Moyen-Orient», mais il est irréalisable, les Gazaouis ne voudront pas tous partir. Le deuxième est ce qu’il se passe aujourd’hui, à savoir que l’armée israélienne les pousse dans le sud de Gaza, et de transformer en enfer ces 20 % de l’enclave pour qu’ils partent d’eux-mêmes, mais là aussi, ils préféreront mourir. Le troisième scénario est d’amener une nouvelle gouvernance, comme dans le plan adopté par la Ligue arabe en mars, mais aucun pays arabe n’acceptera d’aller à Gaza si le Hamas ne désarme pas. Le quatrième, le plus probable, est que le chaos actuel se poursuive...Donc le plus probable est qu’il s’agisse de Gaza. Cela ne peut pas être son plan de riviera, pas plus qu’une occupation israélienne totale de Gaza. Cela pourrait être le plan arabe, modifié.

La grande fragilité du plan arabe est la question du désarmement du Hamas. Il faut dire au Hamas que le moment est venu de choisir entre l’existence de Gaza et la sienne. Il faut qu’il désarme et que ses dirigeants qui sont toujours à Gaza s’exilent, au Qatar ou en Turquie. Aucun Etat arabe n’accepte d’aller à Gaza sans le désarmement du Hamas.

 Si les Américains mettent la pression sur Nétanyahou pour qu’il parte ou qu’il change sa stratégie, c’est fini pour lui. Il perd le soutien de l’extrême droite et une nouvelle période s’ouvre aux Israéliens. Avec Nétanyahou, rien n’est possible, mais si son gouvernement chute, cela ouvre d’autres possibilités, dont la formation d’un gouvernement avec qui on peut négocier. Aujourd’hui, la négociation avec l’Arabie Saoudite et Israël est bloquée à cause de Benyamin Nétanyahou qui refuse les conditions de Riyad pour la normalisation ». (cf. Libération)


GALA DE SOUTIEN DES COLLABOS A TSAHALNAZI

Parrainé par Olivier Rafowicz, le médiatique porte-parole de l’armée israélienne, ovationné lorsqu’il est apparu en direct sur un écran, le gala était orchestré par le célèbre publiciste Frank Tapiro, leveur de fonds pour la cause. À ses côtés, la chroniqueuse Barbara Lefèbvre qui, le 31 mai à l’antenne, appelait à « vider la bande de Gaza et à la transformer en zone vierge », car, selon elle, « les civils à Gaza sont autant responsables que les membres du Hamas et du Jihad islamique ».

es personnalités françaises du monde des médias et des affaires, des artistes et des politiques étaient invités aux festivités. Parmi eux Bernard-Henri Lévy, Enrico Macias, l’animateur Arthur, l’acteur Philippe Lellouche, l’essayiste Céline Pina, l’homme politique Amine El Khatmi, cofondateur du Printemps républicain. La députée des Français de l’étranger Caroline Yadan, mais aussi Astrid Panosyan-Bouvet, avant sa nomination comme ministre du Travail, avaient participé, elles, à des conférences organisées par l’association DDF.

Au cours de ce gala, Laurence Ferrari de CNews et Franz-Olivier Giesbert ont été décorés du prix dit des justes, récompensés pour « leur fervent soutien à Israël et à la diaspora ». La journaliste emblématique de l’empire Bolloré affirmait le 22 mai, dans un de ses éditoriaux sur CNews : « Les opposants d’Israël sont aujourd’hui la pire caution des terroristes. »

L’événement a suscité bien sûr de vives réactions d’émotion et d’indignation. Le député LFI Aymeric Caron a annoncé le 30 mai sa décision de saisir la procureure de la République de Paris. Il considère que le gala relève de « l’apologie de crimes d’atteinte à la vie, apologie de crimes de guerre, apologie de crimes contre l’humanité, voire complicité desdits crimes ». (cf. L'Humanité)

A lire: POINT DE VUE. « Israël : le tombeau de l’éthique ? »



NOTES



1Le 2 décembre 1948, 29 personnalités juives américaines dont Hannah Arendt et Albert Einstein cosigneront une lettre dénonçant « l’apparition d'un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis nazis et fascistes ».

2 Ze ev Sternhell, Historien, membre de l’Académie israélienne des sciences et lettres, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem, spécialiste de l’histoire du fascismeDans une tribune au « Monde », l’historien, spécialiste du fascisme, se lance (sic ! Touche d'hypocrisie des faux-culs de l'immMonde) dans une comparaison entre le sort des juifs avant la guerre et celui des Palestiniens aujourd’hui.Publié le 18 février 2018 à 06h35, modifié le 12 mars 2018 .

3 « L’antisémitisme mondialisé actuel puise aussi dans ces idéologies identitaires et postmodernes qui refusent de reconnaître qu’il existe un peuple juif, nient tout droit à l’autodétermination pour ce peuple, considèrent que l’État-nation israélien est uniquement une aberration historique issue du colonialisme européen et considèrent que la judéité a uniquement une dimension religieuse – ou alors seulement une dimension culturelle folklorique et volatile ». (99+) L'histoire des Juifs de France en question(s) -VII -Quatre vagues internationales d'antisémitisme depuis 1945 (academia.edu)

4Le plus ignoble est le caïd du Point, BHL, voici un exemple de sa rhétorique de putain de l'Etat juif, comme Goebbels (la comparaison ridiculement attribuée à Mélenchon était celle d'un curé juif...)il attribue les crimes aux victimes elles-mêmes : « Le Brésil de Lula, l'Afrique du Sud de Mandela, qui crient au crime contre l'humanité, à l'apartheid, au génocide. Et, maintenant, l'image atroce du convoi humanitaire à Gaza City et de ses dizaines de morts, certains écrasés par la foule affamée (sic) certains passés sous les roues des camions, et certains tués par des soldats de l'escorte israélienne paniqués (resic).Trop c'est trop, gronde alors la foule mondialisée. C'en est assez, déclarent, à l'unisson, les chancelleries à peu près sans exception. Et c'est une bronca, un tumulte, une clameur planétaire, un tollé – c'est un vent de haine qui souffle sur Israël (sic sa patrie!)mais aussi, de San Diego à Zurich en passant par Paris, sur les communautés juives du monde. Peu importe, pour tous ces gens, que ce soit Tsahal lui-même qui, dans le drame du convoi humanitaire, ait diligenté l'enquête concluant (chose peu courante chez une armée « génocidaire » !) à sa part de responsabilité ».

5Le nationalisme juif arrogant et un philosémitisme complice - AgoraVox le média citoyen . Et mes citations irrécusables : Est-il possible que l’on puisse invoquer le hasard pour expliquer que précisément les forces réactionnaires de toute l’Europe, et surtout de Russie, s’insurgent contre l’assimilation des Juifs et s’efforcent de perpétuer leur particularisme ? »

Lénine 1903« Il y a un risque d'escalade, d'une surenchère, d'une concurrence des mémoires. Celle-ci pourrait bientôt provoquer, dans le monde des banlieues, la revendication d'une adoption des victimes d'Israël en Palestine. Régis Debray (2008)

« Le nationalisme juif est apparu au milieu des années 1840 non pas dans les communautés d’Europe de l’Ouest où l’idée de nation juive avait quasiment disparu, mais parmi les juifs d’Europe centrale et orientale sous l’influence conjuguée de la Haskala[1] ». Michel Abitbol

« Le juif émancipé se conduit le plus souvent comme un parvenu , il oublie l'aïeul misérable dont il est issu. Alors que chacun s'ingénie à se chercher des ancêtres, il veut oublier qu'il en a eu un ». Bernard Lazare