Il vaut de comparer deux films qui ont eu pour objet de jeter un éclairage sur la situation de la classe ouvrière moderne, en France en particulier, le premier des Frères Dardenne non glorifié à Cannes l’an passé (Deux jours, une nuit), et celui de Stéphane Brizé (La loi du marché) porté au pinacle lors du huppé festival de Cannes de cette année, franco-français et bobo-démago à souhait.
«Quand un film peut devenir subversif», mon article dans ce blog sur le film des frères Dardenne avec Marion Cotillard («deux jours, une nuit») saluait une oeuvre qui, tout en montrant la solitude dans la barbarie patronale, diffusait et identifiait une solidarité sans cesse renaissante. Je polémiquais alors contre un article idiot de RI où le militant de service n’y voyait qu’un chant à la gloire de l’individualisme... Et qui au fond n’avait rien compris à la profondeur d’analyse des frères Dardenne et à leur empathie pour le personnage de Sandra l’ouvrière licenciée.
Avec «La loi du marché», titre néo-gauchiste racoleur, c’est bien un chant à la gloire du misérabilisme qui enchanta les milliardaires du jury de Cannes 2015 avec le nichon pendant de Sophie Marceau. Avec cette compil plus misérable que Hugo et Zola réunis, et une discrète tentative de plagiat du film des Frères Dardenne, c’est la conscience gauche caviar des bons bourgeois oecuméniques, altermondialistes, antiracistes et ventripotents pour toute la misère du monde sauf dans leur résidence secondaire, qui s’étale avec un scénario digne des enquêtes policières de D8 ou faits divers depuis le commissariat sur une autre poubelle de la TNT, et avec la gueule perpétuellement figée de V.Lindon sans tics à l’écran. Le grand soir FR3, hier soir, qui fournit d’honnêtes sondages à chaud, nous confiait que sur 8000 connections : 60% des téléspectateurs déclaraient ne pas vouloir aller voir les récompensés de Cannes, ni le navet du fils Audiard, boat people en diable surtout pour les réfugiés plus ou moins terroristes tamouls, ni le film bombardé palme d’or exhibant un ouvrier minable reconverti en flic de supermarché.
Car, lorsque l’on visonne ces «oeuvres» du milieu artistique snob, qui se congratule avec effusions ininterrompues en songeant aux royalties générées par les sommités cannoises des paillettes de la riviera, on se prend à penser qu’ils ont non seulement de la merde dans la tête mais qu’ils imaginent que la classe ouvrière se résume désormais à sa fréquentation des supermarchés. Au début, le merdeux réalisateur donne un coup de chapeau aux pires illusionnistes des impasses catégorielles et des incessantes défaites locales; l’ex-syndicaliste radical d’opérette Mathieu (d’Amiens) a obtenu un petit rôle de quelques minutes où il nous la joue combatif et anti-renoncement face à l’ouvrier Vincent Lindon, penaud et résigné, aucunement critique du bla-bla creux anti-patron du gaucho syndicalo, mais avocat de sa pomme, pour finir de payer le crédit de son logement, plus tard essayer de vendre son mobilhome vacancier. De longs plans ennuyeux à pôle emploi et par caméra internet avec un embaucheur nous montrent un pauvre mec prêt à se mettre à plat ventre pour se retrouver consommateur moyen pour son milieu familial; en plus ne voilà-t-il pas qu’il symbolise un milieu pauvre qui cumule toutes les tares, le fils est débile, en tout cas désarticulé et mange comme il peut à table. La femme de Lindon est un pot à tabac avec joues tombantes. On a récompensé Lindon qui ne fait strictement rien que de présenter sa gueule enfarinée avec ses yeux globuleux, sa moustache et ses pattes qui le font ressembler à Brassens ou à un chauffeur routier des 70, et la caméra coupe ou évite systématiquement les visages des non professionnels pour focaliser sur la nuque du seul Lindon, inerte, sans intérêt, bougeant sans cesse façon Lars von Trier au rabais. Vous ou moi on aurait pu poser comme Lindon, sans forcer notre talent, la mine abrutie des lendemains de bourre et on aurait chopé pareil la palme d’or.
Lindon explique à sa banquière qu’il va bientôt pouvoir payer ses crédits, revêt le costard de vigile et le voilà superflic de supermarché. Séquence D8 sans OPJ ni aubergines ni pompiers, les centaines de caméras de supermarché vous confirme que le vol à l’étalage est plus périlleux que le saut à ski ou l’insulte à agent de la force publique. Toujours avec cette présence niaise de Lindon, qui rêve de combler ses déficits accumulés pendant les stages non rémunérés à pôle emploi. Toujours filmé de travers à la sous Lars von Trier, voilà enfin une collègue coincée au local des vigiles, après un jeune arabe qui a dérobé un chargeur de portable. Après un misérable larcin suit un misérable larcin qui vaut la porte à tant de caissières. Cette salope de profiteuse a dérobé des tickets de réduction, leçon de morale par tête de con directeur (le non professionnel a la tête de l’emploi, grand, cheveu ras, binocles de cadre débile). Plan suivant, la salope de caissière voleuse de primes de ses collègues, s’est suicidée sur le lieu de travail débile. Commémorations de l’encadrement à l’Eglise. Lindon fait toujours sa tête de poisson réincarné. Puis retour au local de vigiles, c’est une caissière noire qui passe à la casserole (= inclusion dans le scénario bobo de l’imagerie antiraciste qui a dans les yeux un regard qui fait mal qui fait mal mal... parodie de Michel Berger l’anticipateur). La caméra reste sur la nuque et le trois quart de Lindon, l’air toujours aussi abruti. Jeu d’acteur formidable, diront ses collègues, surtout qu’il ne dit rien, ne fait rien, laisse la caméra filmer sa tronche. Puis, nouvelle parodie nullarde de Lars von Trier, la caméra suit la nuque de Lindon qui se barre, passe par le vestiaire enlever son veston et sa cravate de vigile de merde, et aboutit au parking où il monte dans sa Renault avec télécommande d’ouverture des portes. On ne sait pas où il va mais comme le générique suit, on imagine que le réalisateur veut nous induire qu’il lâche tout par dégoût en n’ayant pas oublié sa collègues suicidée. C’est navrant, pas crédible, imbécile. Les spectateurs et moi, après une coupure en moitié de film, plus longue à réparer en numérique qu’avec les pellicules d’antan, on sort dépités de tant de lâcheté exhibée comme une «loi du marché», nullement comme un scénario bâclé qui n’embrasse ni ne définit l’être du prolétariat même dans un siècle aussi réac bigot-démocratoc que le nôtre. Une vision compassée d’une classe ouvrière impuissante, lâche, soumise aux boulots flicards les plus puants voilà ce que le président «socialiste» inaugurateur forcené de chrysanthèmes a aimé dans ce cercueil cinématographique d’un «cinéma social» aussi cucul que les exhibs de la pétasse S.Marceau sur les marches du podium à snobs de la Croisette sans âme et sans vergogne.
«Quand un film peut devenir subversif», mon article dans ce blog sur le film des frères Dardenne avec Marion Cotillard («deux jours, une nuit») saluait une oeuvre qui, tout en montrant la solitude dans la barbarie patronale, diffusait et identifiait une solidarité sans cesse renaissante. Je polémiquais alors contre un article idiot de RI où le militant de service n’y voyait qu’un chant à la gloire de l’individualisme... Et qui au fond n’avait rien compris à la profondeur d’analyse des frères Dardenne et à leur empathie pour le personnage de Sandra l’ouvrière licenciée.
Avec «La loi du marché», titre néo-gauchiste racoleur, c’est bien un chant à la gloire du misérabilisme qui enchanta les milliardaires du jury de Cannes 2015 avec le nichon pendant de Sophie Marceau. Avec cette compil plus misérable que Hugo et Zola réunis, et une discrète tentative de plagiat du film des Frères Dardenne, c’est la conscience gauche caviar des bons bourgeois oecuméniques, altermondialistes, antiracistes et ventripotents pour toute la misère du monde sauf dans leur résidence secondaire, qui s’étale avec un scénario digne des enquêtes policières de D8 ou faits divers depuis le commissariat sur une autre poubelle de la TNT, et avec la gueule perpétuellement figée de V.Lindon sans tics à l’écran. Le grand soir FR3, hier soir, qui fournit d’honnêtes sondages à chaud, nous confiait que sur 8000 connections : 60% des téléspectateurs déclaraient ne pas vouloir aller voir les récompensés de Cannes, ni le navet du fils Audiard, boat people en diable surtout pour les réfugiés plus ou moins terroristes tamouls, ni le film bombardé palme d’or exhibant un ouvrier minable reconverti en flic de supermarché.
Car, lorsque l’on visonne ces «oeuvres» du milieu artistique snob, qui se congratule avec effusions ininterrompues en songeant aux royalties générées par les sommités cannoises des paillettes de la riviera, on se prend à penser qu’ils ont non seulement de la merde dans la tête mais qu’ils imaginent que la classe ouvrière se résume désormais à sa fréquentation des supermarchés. Au début, le merdeux réalisateur donne un coup de chapeau aux pires illusionnistes des impasses catégorielles et des incessantes défaites locales; l’ex-syndicaliste radical d’opérette Mathieu (d’Amiens) a obtenu un petit rôle de quelques minutes où il nous la joue combatif et anti-renoncement face à l’ouvrier Vincent Lindon, penaud et résigné, aucunement critique du bla-bla creux anti-patron du gaucho syndicalo, mais avocat de sa pomme, pour finir de payer le crédit de son logement, plus tard essayer de vendre son mobilhome vacancier. De longs plans ennuyeux à pôle emploi et par caméra internet avec un embaucheur nous montrent un pauvre mec prêt à se mettre à plat ventre pour se retrouver consommateur moyen pour son milieu familial; en plus ne voilà-t-il pas qu’il symbolise un milieu pauvre qui cumule toutes les tares, le fils est débile, en tout cas désarticulé et mange comme il peut à table. La femme de Lindon est un pot à tabac avec joues tombantes. On a récompensé Lindon qui ne fait strictement rien que de présenter sa gueule enfarinée avec ses yeux globuleux, sa moustache et ses pattes qui le font ressembler à Brassens ou à un chauffeur routier des 70, et la caméra coupe ou évite systématiquement les visages des non professionnels pour focaliser sur la nuque du seul Lindon, inerte, sans intérêt, bougeant sans cesse façon Lars von Trier au rabais. Vous ou moi on aurait pu poser comme Lindon, sans forcer notre talent, la mine abrutie des lendemains de bourre et on aurait chopé pareil la palme d’or.
Lindon explique à sa banquière qu’il va bientôt pouvoir payer ses crédits, revêt le costard de vigile et le voilà superflic de supermarché. Séquence D8 sans OPJ ni aubergines ni pompiers, les centaines de caméras de supermarché vous confirme que le vol à l’étalage est plus périlleux que le saut à ski ou l’insulte à agent de la force publique. Toujours avec cette présence niaise de Lindon, qui rêve de combler ses déficits accumulés pendant les stages non rémunérés à pôle emploi. Toujours filmé de travers à la sous Lars von Trier, voilà enfin une collègue coincée au local des vigiles, après un jeune arabe qui a dérobé un chargeur de portable. Après un misérable larcin suit un misérable larcin qui vaut la porte à tant de caissières. Cette salope de profiteuse a dérobé des tickets de réduction, leçon de morale par tête de con directeur (le non professionnel a la tête de l’emploi, grand, cheveu ras, binocles de cadre débile). Plan suivant, la salope de caissière voleuse de primes de ses collègues, s’est suicidée sur le lieu de travail débile. Commémorations de l’encadrement à l’Eglise. Lindon fait toujours sa tête de poisson réincarné. Puis retour au local de vigiles, c’est une caissière noire qui passe à la casserole (= inclusion dans le scénario bobo de l’imagerie antiraciste qui a dans les yeux un regard qui fait mal qui fait mal mal... parodie de Michel Berger l’anticipateur). La caméra reste sur la nuque et le trois quart de Lindon, l’air toujours aussi abruti. Jeu d’acteur formidable, diront ses collègues, surtout qu’il ne dit rien, ne fait rien, laisse la caméra filmer sa tronche. Puis, nouvelle parodie nullarde de Lars von Trier, la caméra suit la nuque de Lindon qui se barre, passe par le vestiaire enlever son veston et sa cravate de vigile de merde, et aboutit au parking où il monte dans sa Renault avec télécommande d’ouverture des portes. On ne sait pas où il va mais comme le générique suit, on imagine que le réalisateur veut nous induire qu’il lâche tout par dégoût en n’ayant pas oublié sa collègues suicidée. C’est navrant, pas crédible, imbécile. Les spectateurs et moi, après une coupure en moitié de film, plus longue à réparer en numérique qu’avec les pellicules d’antan, on sort dépités de tant de lâcheté exhibée comme une «loi du marché», nullement comme un scénario bâclé qui n’embrasse ni ne définit l’être du prolétariat même dans un siècle aussi réac bigot-démocratoc que le nôtre. Une vision compassée d’une classe ouvrière impuissante, lâche, soumise aux boulots flicards les plus puants voilà ce que le président «socialiste» inaugurateur forcené de chrysanthèmes a aimé dans ce cercueil cinématographique d’un «cinéma social» aussi cucul que les exhibs de la pétasse S.Marceau sur les marches du podium à snobs de la Croisette sans âme et sans vergogne.
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