PAGES PROLETARIENNES

samedi 8 avril 2023

MAIS OU EST DONC PASSE PHILIPPE MARTINEZ ?

 


Il était le général le plus voyant des défilés folkloriques syndicrates avec sa moustache 1900, comparé au glabre Berger. Zapata sans sombrero, pas antipathique même pour un anti-syndicaliste comme moi. Il était tout de même vintage, bien que plus jeune que moi il me faisait penser à mon grand-père bougnat. Dans cette retraite de Russie, qu'il faudra bien finir par reconnaître comme presque poutinienne, il faisait partie du décor, symbolisait aimablement l'unité syndicale et ne se laissait pas marcher sur les pieds par le Chavez français et ses boluches. Paf, sans crier gare, post congrès confédéral CGT : disparu à l'horizon. Personne pour le réclamer, le plaindre ou solliciter son avis quotidiennement comme l'avant-veille. Jeté comme une vieille chaussette dans le goulag de l'ORTF ? Brrrrr... le pire restait à venir, serait-il dans les premiers rangs de la onzième promenade syndicale avec gilets oranges, ballons rouges et black bourges ? Aux côtés d'une nouvelle promue certifiée genre femme, écologique et intersectionnelle, une cadre répondant au nom de Sophie Binet ? Point du tout, on vit la quinqua tout sourire serrer les mains de Pierre, Paul et Jacques en tenues syndicales ; plutôt grisonnants les apparatchiks environnants et radins du sourire. Pas un mot pour moustache qu'elle avait dû dégonder comme genre macho rétrograde en privé.

Comme symbole d'unité et de passage de bretelles on fît mieux jadis avec Séguy et Krasu. C'est du

tous ensemble

passé ce vieux stalino-syndicalisme qui se voulait fraternel d'une génération à l'autre, de père en fils et en fille, qui certes défilait aux côtés de feu Marchais. Hé hé on nous cache tout et on nous dit rien, pourtant derrière les portes rembourrées du congrès on entendit les cris d'orfraie confirmant « deux CGT irréconciliables ». Qui va être la prochaine CGT maintenue et la Force Féministe Zadiste et écologique certifiée. « Plus jamais ça »1. Clin d'oeil aux moins naïfs sur la proche fin d'unité syndicale ? Cet aimable paravent ressorti de la naphtaline tous les dix ans.

La matinée médiatique avait commencé comme lors des dix autres promenades syndicales. Plantons micro en main même dans les villes moyennes de province, interview du syndicaliste de base du coin, même sa belle-mère l'aura vu parler à la télé, toujours avec cette détermination à faire reculer Macron. Des gilets oranges plein d'entrain sont filmés en train de défiler ou d'occuper la gare de Lyon . Sur TV réac Cnews on nous exhibe le client syndicaliste SUD RAIL invité régulier du studio, avec sa casquette (pour faire ouvrier ou cacher sa calvitie?) puis il est mis en scène causant à ses troupes troupes Mais les caméras des deux chaînes d'infaux virevoltent surtout autour de la nouvelle sec. Gen. CGT et ses serrages de main avec sourire commercial un peu emprunté. On nous assura que Binet avait été élue par la faction radicale contre la fraction molle de moustache ; j'ai pensé du coup que Binet et Martinez étaient tous les deux aussi radicaux que ma main droite et ma main gauche.

Aux infos de 8h hier, une militante CGT Nadia Beloum avait déclaré : "C'est une cadre, je ne me sens pas représentée". Heureusement aucun cadre du CCI n'était présent, il l'eût conchiée cette Nadia comme « ouvriériste » car, à notre époque wokiste, cadres et étudiants sont des ouvriers.

STOP !je vous dois la vérité, j'ai commencé par ce titre accrocheur sur Martinez, alors que je n'ai que foutre de son sort, tout simplement par démagogie, pour appâter plus de lecteurs, et de plus parce que le personnage qu'il m'importe de fesser est totalement inconnu du public : qui connaît le COURANT COMMUNISTE INTERNATIONAL (CCI pour les intimes) 2? Une secte qui se prend pour le roi du monde avec fauteuil à bascule, incapable de savoir ce qui se passe vraiment dans le prolétariat comme n'importe quel attaché parlementaire est capable d'en rendre compte à son député, mieux que des diffuseurs de quelques tracts photocopiés. Notons enfin que notre admirable centenaire Henri Simon, a dit l'essentiel « Retraites, un train peut en cacher un autre » (Echanges n°181)3



MAIS OU EST DONC PASSE LE CCI ?

Tel un film en cours de réalisation, l'agitation et la focalisation contre la réforme des retraites s'avèrent monotones, le scénario traîne en longueurs, le suspense est peu enthousiasmant, alors chacun y va de sa petite prédiction ou croit pouvoir faire telle comparaison avec tel moment des conflits sociaux, voire faire de la retape en mode exemplaire. On entendit ainsi des militants syndicalistes de base faire référence à la lutte « victorieuse » et solidaire contre le CPE en 2006 face à la clique Chirac-Villepin. Balivernes, s'il est tentant d'y voir des similitudes, à l'examen on décile très vite. Il est navrant de voir qu'un petit groupe, qui se prend au sérieux, le CCI, enfourche une démarche, une méthode populiste en reprenant ce parallèle idiot où l'idéal final est limité à la retraite ou à des études financées par l'Etat.

Petit rappel. L'attaque CPE faisait partie d'un plan d'ensemble de l'Etat français au cours de ces années-là pour déréguler l'économie. La disposition clé du Contrat première embauche (CPE) autorisait les grandes entreprises à licencier les salariés sans motif et sans indemnités pendant une période d’essai de deux ans. Le combat contre cette loi avait duré près de quatre mois.

On ne peut même pas dire que ce projet de loi aurait eu pour but de répondre à l'immense vague des « émeutes urbaines » en banlieue l'année précédente. Le lancement de ce projet de loi était encore une connerie du nobliau De Villepin (avec celle sur la dissolution) si méprisant pour son employeur4, dans une conjoncture de rivalités de clan à la veille de l'élection présidentielle, où Villepin, en fier valet du patronat, voulut jouer au plus malin pour griller la politesse à Sarkozy. Villepin avait présenté au parle-ment ce CPE comme un projet de loi sur « l’égalité des chances » (de même que les 64 ans sont présentés comme devant « sauver nos retraites »), lequel projet n'était que la suite d’une loi promulguée à l’été 2005 qui « assouplissait » les conditions de licenciement des nouveaux employés de tous âges dans les PME. Le projet devint très vite impopulaire, trois mois après plus de 63% de la population était encore pour son retrait.

Le mouvement d'indignation était parti vraiment du milieu étudiant avec des AG qui décoiffaient L'UNEF (reprise en main maintenant par LFI) et une volonté d'extension, milieu plus éveillé aux incertitudes du lendemain alors qu'aujourd'hui ils veulent tous devenir anto-entrepreneurs, coachs ou permanents syndicaux si leurs diplômes ne servent plus à rien. Un élément important échappe à la version wokiste du CCI, l'adaptation des mafias syndicales, leur aptitude à ne pas rééditer le même type d'erreur que la CGT en 1968. Dès février 2006 tous les syndicats se mirent à appuyer les étudiants. On avait assisté au même ballet que pour les 64 ans. En mars Villepin avait annoncé son opposition « formelle » à toute dilution du CPE. Sarkozy avait proposé de suspendre. Chirac restait borné, n'avait-il pas déclaré avec sa voix de charretier à Bruxelles : « Nous sommes une démocratie. En conséquence, je ne suis pas partisan des ultimatums. Lorsqu’une loi a été votée par le Parlement, elle doit être appliquée» (du pré-Macron pur). Puis en avril, Chirac avait une nouvelle fois jeté de l'huile sur le feu entraînant la manif monstre du fameux 4 avril. Dès le jour suivant, tous les divers appareils de l'Etat négociaient entre eux un autre projet de réforme de l'emploi des jeunes projet devant impliquer que le gouvernement aiderait les entreprises qui engagent des jeunes (16-25 ans) qui n’ont pas de diplôme ou qui vivent dans un environnement justifiant une aide spéciale du gouvernement (zone urbaine sensible).

Les manifestations, qui se déroulaient dans le calme (comme nos onze promenades) avaient parfois tourné au chaos et à la violence à la fin, au moment de la dispersion, lorsque des petites bandes de « casseurs » (mis en vedette lourdement par les médias comme issus en grande majorité des banlieues défavorisées où les émeutes avaient éclaté au cours de l’automne précédent) s’étaient mis à voler les iPods, les appareils photos et les biens personnels des étudiants manifestants.En 2016, dans son ouvrage La Cause du peuplePatrick Buisson, l'ancien conseiller de Sarkozy, a affirmé que c'est Sarkozy (alors ministre de l'Intérieur), lors de ces manifestations, qui « a laissé des « bandes de blacks et beurs » agresser des « jeunes blancs », selon sa version néo-facho. Autre manière de laisser entendre qu'il les avait laissé s'organiser, car en général le milieu dealer fuit la lutte de classe comme les chauve-souris la lumière...Comme personne ne doute que, hier, l'incendie de la brasserie La Rotonde, a été pensé à la Préfecture... 5 La répression avait été féroce mais moins que pour les gilets et moindre qu'aujourd'hui où l'Etat favorise une obsession antiflic, tout en envoyant ses flics de base au casse-pipe6

En vérité le dénouement de la crise de 2006 aura été, en fin de compte malgré les lampions de la victoire « syndicale et de gauche » une victoire à la Pyrrhus pour la classe ouvrière noyée dans le melting potes étudiant. Certes, on a restauré le statut qui prévalait avant les événements, mais sans promouvoir les intérêts des jeunes qui abandonnent les études, qui sont de plus en plus souvent des enfants issus de l’immigration vivant dans des banlieues défavorisées. Tout comme aujourd'hui, dans le cas d'un retrait de la réforme, on entendrait crier victoire avec le retour ou plutôt le maintien de divers systèmes de retraites inégaux ou même injustifiés.

La loi sera retirée par Chirac contraint et forcé malgré son adoption par le conseil constitutionnel de l'époque. Bien de possibles similitudes...mais l'histoire ne se répète jamais deux fois de la même façon comme l'a dit notre grand-père Marx7

Une réécriture wokiste du mouvement de 2006 contre le CPE (CONTRAT PREMIERE EMBAUCHE), les petits sioux du CCI

« Ce qui a fait la force de ce mouvement, c’est d’abord et avant tout le renforcement de la solidarité active dans la lutte. C’est en resserrant les rangs, en construisant un tissu très serré, en comprenant que l’union fait la force, que les étudiants (et les lycéens) ont pu mettre en pratique le vieux mot d’ordre du mouvement ouvrier : « Un pour tous, tous pour un ! C’est grâce aux AG, véritables lieux ouverts de débats et de décisions, et à la centralisation de la lutte que les étudiants décidaient des actions à mener, avec comme principale préoccupation l’extension du mouvement aux entreprises. les travailleurs sont restés enfermés dans leurs entreprises sans possibilité de discuter avec les délégations d’étudiants. Alors les « petits sioux » des facs ont dû imaginer un autre moyen de contourner le barrage syndical. Ils ont ouvert les amphithéâtres dans lesquels se tenaient leurs AG. Ils ont demandé aux travailleurs et retraités de leur transmettre leur expérience. Ils avaient soif d’apprendre des vieilles générations. Et les « vieux » avaient soif de transmettre aux « jeunes ». Tandis que les « jeunes » gagnaient en maturité, les « vieux » étaient en train de rajeunir ! C’est cette osmose entre toutes les générations de la classe ouvrière qui a donné une impulsion nouvelle au mouvement. La plus grande victoire, c’est la lutte elle-même » (comment avons-nous gagné en 2006?).

Le CCI, en recopiant la version wikipédia avec ses indiens, et ce monde neuneu bisounours entre jeunes et vieux... inverse les données à sa manière : « Le CPE n’attaquait pas les jeunes précaires en tant qu’étudiants mais en tant que futurs travailleurs. Les méthodes de lutte qu’ont employées instinctivement les étudiants en grève sont celles de toute la classe ouvrière ». Dans cette vision populiste, l'étudiant est défini soit comme un sioux soit comme un précaire, c'est à dire une sorte de prolétaire en phase examinatoire ! La classe ouvrière est devenue un melting-potes estudiantin pour les wokistes du CCI vintage. Nos petits profs d'un maximalisme rangé des trottinettes devraient leur proposer des cours d'acclimatation à la classe ouvrière, avec stage en usine classique, contrôle continu et validation du diplôme avec une édition médaillée du Manifeste communiste.

 Dans sa réécriture louangeuse de la victoire contre le CPE, le CCI salue la solidarité exceptionnelle des manifestants...de tout ordre : des étudiants des universités et des lycées, des militants syndicaux et des français de la classe moyenne de tous âges et professions unis dans un vaste mouvement groupant plusieurs catégories sociales, pas vraiment dirigé par la classe ouvrière mais vite récupéré comme victoire pour les partis de la gauche bourgeoise ; mouvement pas vraiment victorieux avec un match nul, et qui n'a pas pu se reproduire en 2023 pour toutes les raisons qui ont été évidentes égrenées sur ce blog dont la première est que cet épisode s'il est resté plus ou moins dans dans la mémoire de certains n'a ni servi de leçons ni été reproductible puisque tout a été orchestré et émietté en cette année 2023 par les cliques syndicales qui étaient à la traîne en 2006. Ressortir du tiroir 2006 , vieille victoire à la Pyrrhus c'est aussi inutile que de rembobiner une film qu'on a déjà vu, alors que le feuilleton syndical avait tourné la page avec de nouveaux ingrédients pour simples spectateurs: instrumentalisation de bout en bout par les généraux syndicaux, séquençage de l'agenda des manifestations sans aucune reconductibilité par des AG inexistantes, maillages d'actions de guérilla par les fonctionnaires syndicaux, etc. Reconductibilité, le mot ils connaissent pas au CCI, filant eux aussi plutôt dans l'intersectionnalité. Pour éviter de se faire déborder dans l'inutilité.

C'est l'esprit suiviste le plus plat ce queuisme du CCI, recopiant wikipedia en version 2006 dithyrambique mais tronquée et comme exemple à suivre tristement à côté de la plaque, dans une situation totalement inversée, pas à l'initiative de la classe ouvrière ni des étudiants que les cliques de gauche bourgeoise ont été au contraire racoler pour leur faire chantrt à ces ânes que « c'est une crise démocratique » . Le CCI est moins radical que Besancenot ; celui-ci hier sur BFM a d'abord justement reproché aux syndicats l'absence de reconductibilité, comme si ces organismes étaient nos amis (lui est leur complice), en appelant, comme le CCI, ceux qui n'ont pas suivi jusque là à suivre maintenant sur la pente glissante. Le mouvement de colère est de plus en plus limité à un ressentiment contre les personnes et le petit Micron mais pas une haine de classe,

Si on a pu voir des comparaisons ou des coïncidences, par contre on peut assurer que c'est le même genre de « victoire » qui se profile. Le résultat restera un pays à double vitesse : des régimes spéciaux et des fonctionnaires, les retraites confortables des élus politiques et des cadres supérieurs et les autres caisses des pauvres du privé, celles et ceux qui n'ont pas leurs annuités, celles et ceux qui ne connaîtront même pas l'heure de la retraite. Que Mélenchon, le Berger et la nouvelle toupie de la CGT obtiennent une pause (pas l'hypocrite convalescence du fusible Borne) ou que le conseil constitutionnel valide la loi d'éloignement de la fin du travail, rien ne sera changé avec des retraites complètement différentes, inégalitaires, injustes et dépendantes des corporatismes étroits. Entre le statu quo ante et le changement à reculons, personne n'aura engagé le véritable pari sur l'avenir. Or, tirer les leçons de la longue instrumentalisation contestataire de l'Etat, qui n'avait pas été tirée en 2006, contre la fumisterie du tous ensemble, n'aura pas été favorisé par ce groupe queuiste, quand la défaite était déjà présente dans la mise en scène des débuts par l'incapacité de la classe ouvrière à s'émanciper par elle-même au cours de cette expérience malheureuse, en tout cas.

Une chose est sûre et personne ne l'a encore dit, la réforme honnie n'est ni urgente ni pour sauver « nos » ou « leurs » retraites mais pour freiner les arrivées de plus en plus nombreuses des candidats pas tant à la fin du travail qu'à ses conditions et aux nombreux petits chefs trous du cul. Paraît-il que les cadres seraient désormais plus nombreux que les ouvriers, mais on en rigolera ici une prochaine fois.


POUR VOTRE GOUVERNE UNE VIEILLE INFO


Encart du journal Libération en décembre 1998:
Les syndicats profitent de l’argent des retraites

µ"Le parquet de Nanterre a été saisi, à la fin décembre, d’un rapport de l’Igas sur la Caisse de retraite interprofessionnelle (CRI). Une enquête préliminaire a été ouverte. Ce rapport de l’Igas détaille comment patronat et syndicats s’entendent à merveille pour assurer leur train de vie sur le dos des assurés sociaux, à travers la CRI. Le rapport a été révélé dans une longue enquête publiée par l’hebdomadaire Marianne dans son édition du 27 décembre, et a été repris hier par Le Monde. La CRI l’un des multiples organismes de retraite complémentaire, surtout actif dans la métallurgie, aurait financé les principales organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CGC et CFTC) à hauteur de 34 millions de francs au cours des quatre dernières années. Avec la bénédiction du Medef, représenté par Yves Espieu, président en titre de la CRI. L’essentiel de ce financement passe par la rémunération de permanents syndicaux. Marianne soulignait l’une des conclusions de l’inspection générale des affaires sociales: «La gestion de la retraite n’apparait plus que comme une préoccupation secondaire de l’encadrement supérieur» de la CRI. Dès octobre, Le Canard Enchaîné avait déjà révélé qu’une filiale de cette caisse de retraite, spécialisée dans les concierges, avait versé des pensions à Georges Marchais, ancien secrétaire général du PCF et à Georges Séguy, son homologue de la CGT. Selon l’Igas, la CRI a également investi dans les chevaux de course, sous prétexte de relations publiques.» Comme on comprend toutes les agitations syndicalo-stalino-gauchistes cycliques contre les «attaques ignominieuses contre NOS retraites». En tout cas pour Marchais et Séguy c’était pas la consécration cette révélation: pauvres apparatchiks rétribués comme vulgaires pipelets de la classe ouvrière; car on sait depuis la création des concierges par Napoléon qu’ils se devaient d’être surtout des auxiliaires de police!


NOTES


1«Plus jamais ça», comme le nom de l’alliance dans laquelle la CGT s’est engagée courant 2020 avec plusieurs organisations écologistes,

3J'ai enfin acquis « le vent en poupe » en deux tomes, sa correspondance avec le magnifique Henri Chazé de 1950 à 1968, merci Patrick du Point du jour.

4Il disait : « Chirac c'est les jambes, moi je suis sa cervelle ». Mitterrand n'était pas plus tendre : »Chirac lorsqu'il monte les marches de l'Elysée avec ses idées, il les redescend avec les miennes » (cf. Mémoires de Catherine Nay)

6La répression est le complément incontestable de la réforme imposée d'en haut. La façon de filmer le moment émeutier des manifs vise surtout à présenter les CRS comme victimes, ce qu'ils sont souvent ; en face ils y a eu de nombreux blessés également : des assocs dénoncent :« Il faut arrêter l'hémorragie »... mutilés, éborgnés en manif, ils veulent faire entendre leur voix (20minutes.fr) Je suis d'accord avec ce commentaire anonyme : « Interdire les armes mutilantes, OK mais commençons par les boules de pétanque, les pavés, les barres de fer, les cocktails Molotov etc ... De toute façon quand les manifestations se passent sans débordements, les force de l'ordre se contentent d'encadrer sans plus ». Par contre il y a un autre aspect torve et violent des autres services policiers : arrestations et mises en garde à vue arbitraire de personnes qui étaient de simples passants ou manifestants, refus des droits de défense en GAV, pas d'avocat, confiscation du téléphone ; après ces témoignages de plusieurs personnes et amis, oui je comprends parfaitement la haine anti-flic.

la radicalité du pauvre hier à Denfert

7La plate-forme des étudiants de de Toulouse du 25 février 2006 avançait d'autres revendications, et du genre utopique et juvénile : l'emploi stable pour tous et le retrait des contrats précaires, le réengagement financier de l’État dans le service public universitaire, le retrait de la loi Fillon, la reconnaissance des diplômes universitaires, le retrait du « pacte pour la recherche », ainsi que l’arrêt du « traitement répressif » des mouvements sociaux, l'amnistie des lycéens ayant participé au mouvement contre la loi Fillon et des personnes poursuivies à la suite des émeutes urbaines de novembre 2005. Tout ils voulaient tout, même la mousse à raser gratuite.

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