PAGES PROLETARIENNES

samedi 14 mai 2022

UNE CRITIQUE COMPLETEMENT HORS-SOL DU ROI DES BOBOS MELANCHON

 

Appréciations erronées du plus vieux groupe maximaliste de France et de Navarre: « Il doit son relatif succès à la mobilisation de l’électorat populaire et ouvrier des anciens « bastions rouges » de la banlieue parisienne et des concentrations ouvrières de la plupart des grandes villes françaises. Sa candidature a pris également chez beaucoup de jeunes pourtant plus méfiants envers tous les discours convenus des bonimenteurs patentés du cirque électoral. Alors que les partis historiques de la gauche, PS et PCF en tête, ont fait naufrage, décrédibilisés, incapables de représenter le moindre espoir aux yeux d’électeurs désabusés, La France insoumise (LFI), avec son leader charismatique Mélenchon, se présente désormais comme la « force de gauche » par qui peut venir l’espérance d’un avenir meilleur. Elle se donne à la fois l’image du recours face au « libéralisme » bourgeois, au « pouvoir de l’argent » et des « riches », face aux attaques du pouvoir macronien comme au danger « fasciste » du Rassemblement national de Marine Le Pen… »1 CCI

Plus creux et comique : « LFI est désormais la principale force de la gauche capable d’assumer ce rôle d’encadrement idéologique du prolétariat ». CCI

«  La tentative idéologique ignoble de LFI de division générationnelle que l’on a vu déjà à l’œuvre pendant la pandémie ». CCI


L'article est superficiel, analyse avec une optique vieille de 40 années comme si LFI était un PS en voie de reconstruction, et sans tenir compte, par esprit de secte du long article que j'ai consacré à la mystification de ce personnage sans intérêt et attirant surtout la masse hétéroclite des bobos, pas la classe ouvrière2. Pas du tout surtout une critique argumentée et sérieuse de l'aspect bouillabaisse du programme du clan LFI, même pas un minimum crédible comparé à l'ancienne aile gauche antédiluvienne du PS, le PSU. LFI ne prétend même pas remplacer la funeste union de la gauche, qui visait surtout à museler la classe ouvrière. Mélenchon s'était présenté en 2017 comme camelot d’un mouvement plus transversal nommé La France insoumise (LFI). Son objectif n’est plus de « rassembler la gauche » mais de « fédérer le peuple ».

L'ECOSYSTEME POLITIQUE DE LA FAUNE A MELENCHON 

Le programme, simplement comme façade électorale, de la faune à Mélenchon est aussi improbable et invraisemblable et pour la bourgeoisie et pour le prolétariat; c'est une compilation des divers fantasmes et rêveries de communautés marginales urbaines. Le rôle politique incontestable de Mélenchon est important pour l'Etat, son opposition caricaturale a bien pour fonction d'encadrer cette faune dans ses révoltes comme dans ses émeutes, en lui laissant croire le pouvoir général accessible au nom d'un anticapitalisme très policé et national. Dans le concret urgent du moment il est à signaler la première bannière de cette clique, la chanson écologique, avant la question politique et sociale, sert à excuser le capitalisme, certes pollueur, mais face auquel il suffirait d'institutionnaliser une politique d'Etat bio pour « sauver la terre ». L'idéologie écologique de Macron à Mélanchon est l'idéologie de la conservation du capital et du bourrage de mou des « jeunes »

S’inspirant de la stratégie de nouveaux partis politiques tels que Podemos en Espagne, le leader Insoumis décida alors de délaisser la symbologie de gauche (L’Internationale, le drapeau rouge) et l’axe « gauche-droite » au profit d’une rhétorique opposant le « peuple » aux « élites ». Mal lui en a pris puisqu'il se trouve désormais avec un concurrent sur presque les mêmes bases populistes (mot inconnu du CCI) - le RN – et que conglomérat des Nupes n'est qu'un marais interclassiste dominé par les pleureuses petites bourgeoises.

LA NUPES DES DUPES

L'élargissement relatif de la victoire improbable d'un « camp de la gauche des travailleurs écologiques » avec la Nupes des dupes, arrogante « Nouvelle Union populaire écologiste et (peu) sociale » en vue des législatives vengeresses, n'est pas qu'un élargissement faiblard de la bouillabaisse LFI – communautariste et multiculturaliste wokiste - c'est surtout une mise en coupe réglée sous la bannière de la bourgeoisie écolo et de ses petits camelots islamo-gauchistes au service d'un prétendu sauvetage écologique du capitalisme avec toutes les industries bios qu'on nous promet pour « générer des emplois » et « sauver la terre », mais pas l'humanité ! Cette idéologie, bourrée dès les maternelles, est le cadet des soucis de la classe ouvrière bien que motivant surtout bobos enseignants et directeurs de conscience managériaux. A quoi sert le « changement écologique » en Ukraine ? Devrait-on réclamer des bombes propres ? Préserver les forêts et les animaux du débile Aymeric Caron3 ? Exiger des hommes qu'ils fassent la vaisselle avec la demeurée Sandrine Rousseau ? Violer sans vergogne les femmes avec Taré Ouaf ouaf ? Ecouter les fabulations d'Obono ambassadrice de la smala Traoré et des racialistes? Dealer la poudre blanche avec le principal commerçant parachuté des résidences à bobos parisiens, Piolle, au milieu d'une population arabe au chômage à Grenoble (grâce aux jeux olympiques...).

Continuer à mettre au premier plan « le combat écologique » carnavalesque (au plan électoraliste) au même moment que les massacres en Ukraine c'est cela la meilleure contribution de la bande à Mélenchon pour effacer toute réelle critique « politique » du capitalisme et de ses impérialismes ; l'article du CCI qui passe son temps à dénoncer cette vieillerie, le chauvinisme (surtout anti-européen), des mélenchoniens et rate la cible principale : la cuistrerie sentimentalo-écolo de cette clique qui, ce faisant, prétend faire de la politique à la place de ses électeurs (dans le même sens que l'abruti Caron) ou des naïfs qui rêvent de ces incapables au pouvoir, et dont les quelques maigres protestations pacifistes, voire la complaisance emberlificotée envers Poutine (par génétique anti-impérialisme US), ne protestent nullement d'un point de vue de classe contre la guerre. Plus grave que le futur engagement patriotique de Mélenchon, le rédacteur de l'article aurait pu noter la principale mesure anti-capitaliste et fumiste de son programme: le doublement des effectifs de police. L'écologie c'est pousser à éviter de penser aux conséquences principales du capitalisme, non pas sur les forêts ou les océans, mais sur les millions de vies humaines et sur ses guerres qui se moquent de l'écologie de la chair humaine comme moi je me moque de mes premiers slips.

La tentative bourgeoise burlesque et lourdingue de refaçonner une droite crédible et une gauche audible via la danse à mille pattes de l'extrême mémère Le Pen et de son compétiteur extrême Mélenchon n'est qu'une parabole mort-nèe, vanité de politiciens incrédibles. La porosité électorale des électeurs des deux bords en dit long sur la désagrégation de l'idéologie électorale plus qu'elle ne renforce ou signifie un avenir par des diverses sectes politiques qui constituent ces soi-disant extrêmes, et encore plus sur la disparition de la gauche magicienne. L'autre jour, à la caisse d'Aldi, un vieil ex-stalinien m'assure que Le Pen avait prévu que l'Amérique attaquerait la Russie, m 'assure aussi qu'il connaît l'histoire car Staline a renversé tout seul Hitler. Comme je lui démontre le contraire, il m'attend à la sortie pour me dire qu'il faut voter Mélenchon... Dans une analyse électorale qui sent la naphtaline, le CCI abandonne subitement sa notion de décomposition ! Pourtant il s'agit bien là réellement de décomposition, et pas de reconstitution de professionnels de l'opposition officielle bcbg !

L'article du CCI s'est certainement appuyé sur ce genre de commentaire de sondeur professionnel (et je prends plus au sérieux les sondeurs en général avec leur démarche scientifique quasiment corroborée depuis des décennies):

« Plus les électeurs sont jeunes, plus ils vont avoir tendance à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier obtient ainsi plus de 22% des intentions de vote chez les 18-24 ans, contre seulement 7% chez les 70 ans et plus ».

D'abord la catégorie jeune ne signifie rien4. Actuellement les jeunes n'ont aucune conscience ; c'est un fait historique la jeunesse ne s'émancipe vraiment qu'au moment des grandes cassures historiques : par exemple 1789, 1917, 1968... Nulle critique non plus du contenu du programme qui prétend faire voter à partir de 16 ans, alors que l'influence parentale reste prédominante voire nocive. En plus les jeunes de la période actuelle, surtout des couches moyennes n'ont qu'une vague indignation écolo-compatible, pas la plupart des jeunes ouvriers. En plus cette évocation d'une possible révolte via le vote mélenchonien, sous le fanion mité et inconsistant d' « union du peuple » (à la place d'union de la gauche...disparue) , est un travestissement de la réalité, ainsi que la décrit la très sérieuse fondation Jean Jaurès :

« Le vote Mélenchon en 2022 est donc pour l’instant davantage un vote de catégories intellectuelles supérieures. Mais cela se constate-t-il également au niveau des revenus et des catégories socio-professionnelles ? Alors qu’en 2017 il obtenait des scores assez similaires au sein des professions intermédiaires, des ouvriers et des employés en surperformant même chez ces derniers (29% des voix), les intentions de vote des ouvriers et des employés sont désormais inférieures à celles des professions intermédiaires. Plus encore qu’en 2012 et qu’en 2017, le vote Mélenchon n’est ni un vote de classe, ni un vote populaire. Pour autant, on peut être frappé par la déconnexion existante entre les hauts niveaux de diplôme et les faibles revenus de l’électorat Mélenchon. Cette déconnexion, qui existait déjà d’une certaine manière en 2017, confirme que le candidat de l’Union populaire performe particulièrement au sein de cette frange de la population à fort niveau d’éducation mais dont le niveau de vie ne suit pas.

On comprend dès lors pourquoi les questions de pouvoir d’achat et de lutte contre les inégalités sont particulièrement citées par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon comme les enjeux les plus importants. C’est d’ailleurs sur la montée des préoccupations concernant le pouvoir d’achat que Jean-Luc Mélenchon a construit sa dynamique des dernières semaines. Le programme « L’Avenir en commun » porté par l’Union populaire se compose à la fois d’un ensemble de mesures s’attaquant au libéralisme économique et financier, et proposant d’assurer davantage d’égalité et de justice sociale »5.

Par après l'analyse suivante est encore plus claire :

Départements ultramarins, campagnes alternatives, bastions syndicaux, «génération climat», banlieusards, musulmans et bataillons de la gauche diplômée des métropoles constituent l’archipel mélenchoniste. Quant à ces 20 %, ils correspondent essentiellement à des catégories plutôt populaires et dépolitisées : elles estiment que le clivage entre la gauche et la droite n'explique plus la chose publique d'aujourd'hui, comme d'ailleurs 40 % de l'ensemble des Français.

Comment décrypter leur démarche ? Ces 20 % sont avant tout des "fâchés pas fachos", pour reprendre une formule de Jean-Luc Mélenchon. Comme au Brésil, en Italie ou aux États-Unis, une portion de plus en plus importante des populations se sent lésée et ne vit la politique qu'au travers de ses multiples colères.  Ces populations ne raisonnent plus en termes de partis politiques, mais au travers du prisme de frustrations auxquelles les politiques ne répondent plus. Ils ont voté Mélenchon parce qu'ils sont fâchés, mais ce ressentiment est d'abord dirigé contre Emmanuel Macron, et non prioritairement contre Marine Le Pen, puisqu'elle n'était pas dans les sphères du pouvoir.

Nos professeurs de maximalisme ringard oublient de plus, comme la politocratie officielle, ceux qui, jeunes et chômeurs, abstentionnistes et voteurs blanc, se fichent du politicien délirant Mélencon et la « division générationnelle » n'existe pas dans la réalité chez les abstentionnistes, quoiqu'il soit positif que les jeunes y soient aussi nombreux :

« C’est une habitude, les abstentionnistes ont une nouvelle fois été particulièrement nombreux chez les jeunes et les moins favorisés. Près de 30% des moins de 35 ans (29% chez les 18-24 ans, 28% des 25-34 ans) ne se sont pas déplacés pour ce 1er tour de la Présidentielle 2017, pour comparativement 16% chez les 60-69 ans et 12% chez les électeurs de plus de 70 ans. En termes de catégories socioprofessionnelles, on recense également 29% d’abstentionnistes chez les employés et les ouvriers, pour 21% chez les cadres et 22% chez les professions intermédiaires. L’abstention a également dépassé les 25% sur l’ensemble des salariés et des personnes au chômage. Il faut se tourner vers les retraités pour trouver une participation sensiblement plus forte, de 87% contre 13% d’abstention ».

Les (anciennes) gauches se sont officiellement fait des papouilles mais on ne dit plus les gauches mais la nouvelle (faune) union populaire écologique et sociale (la Nupes), autrement dit les diverses cliques des idéologies bobos, nouvelles mafias qui se disputent le gâteau électoral avec hargne et coups bas comme tous les vieux machins! Vous imaginez que ces tripatouillages vont illusionner les prolétaires? On n'a pas un prolétariat aveugle ni lâche comme celui de Russie ici!

La faune mélenchocompatible, néanmoins perpétuellement conflictuelle, s'affiche désormais avec un «V» rouge, vert, mauve et rose qui veut dire «victoire» évoquant le début du terme et qui peut se faire avec les doigts, comme Churchill Comme le Z de l'impérialisme russe... Les vieux récalcitrants éléphants du PS ont trouvé à mon sens les mots justes pour déshabiller cette pauvre comédie : « rafistolage » selon JM Ayrault, « signature de reddition » selon l'ancien trotskien Cambadélis, « une sympathie qui ne couvre pas les désaccords » selon Claude Bartolone. Sans oublier l'indifférence de Stéphane Le Foll. Certes le PS est mort, mais il n'est pas prêt d'être remplacé.

UN VOTE UTILE CAMELEON ET TRES VOLATILE

Pauvre Mélenchon il n'aura été qu'un « vote utile », « vote par procuration » pour une haine apolitique, pour un rejet de la clique au pouvoir mais sans alternative crédible. De plus, hélas trois fois hélas, la part des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ayant voté pour Marine Le Pen a augmenté, pas vrai?. Ce n'est plus du carnaval électoral mais une chienlit institutionnelle comme aurait dit le grand Charles ! Une moisissure des boites à voter! Allez retrouver vos petits électeurs là-dedans. L'électeur est devenu une girouette sur laquelle vous, petit politicien, ne pouvez même plus compter ! Aussi pour barrer la route au fascisme inexistant une bonne partie des mélenchoniens a finalement voté Macron6 ! Le meilleur du pire peut côtoyer le diable et sa grand-mère !

Avec le propagandiste du voile en piscine, Piolle de Grenoble, et la garantie municipale clientéliste  de développer les mosquées, la gauche mélenchoniste fait des ravages en terre islamique : Près de sept électeurs musulmans sur dix ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, dimanche 10 avril, au premier tour de la présidentielle, selon une étude l’Ifop pour La Croix. Si des appels à voter pour le camelot de La France insoumise ont été relayés au sein de la communauté musulmane ! Qui se ressemble s'assemble.

« LFI est désormais la principale force de la gauche capable d’assumer ce rôle d’encadrement idéologique du prolétariat ». Pas du tout, d'abord parce que gauche ne veut plus rien dire, ensuite parce que LFI ne prétend pas encadrer le prolétariat comme un vulgaire syndicat mais le diluer dans la notion fumeuse de peuple... Espéranza tchi tchi tchi

Les forces, non pas d'encadrement, mais de dilution et d'égarement du prolétariat, resteront multiples et aussi désordonnées qu'actuellement, cela ne signifie pas qu'elles seront moins destructrices de la recherche d'unité du prolétariat mais la clique clientéliste à Mélenchon n'est pas la plus dangereuse car sa notoriété et son influence n'ira pas plus loin que les Podemos et cie. La petite bourgeoisie tourne le dos à l'histoire qui finit toujours par se moquer d'elle.


NOTES


3Ce PN intronisé dans les médias naguère par le pitre Ruquier, représente l'aille fasciste du bourbier mélanchonien. Il a milité pour un « permis de voter ». En 2017, sur un plateau télé, Aymeric Caron avait qualifié de "gênant" le fait "que dans une démocratie, puissent participer des personnes qui n'ont aucune connaissance des enjeux du vote en question". « "Le citoyen inculte et irresponsable n’aura plus voix au chapitre. Personne ne pourra plus participer à la vie de la communauté sans avoir apporté les preuves qu’il en est digne. À cet effet, un permis de voter sera instauré". C'est l'autre version de la mystification démocratique bourgeoise car le vote général n'est établi que pour les cons certifiés. Et de toute façon cela revient au même, une fois élus les édiles bourgeois ne sont plus contrôlables par les braves électeurs soumis...comme les insoumis derrière leur guru.

4Pourquoi ne nous bassine-t-on pas aussi avec le « vote étudiant » ? Ce qui ravirait le CCI, think thank moderniste qui nous a inventé il y a quelques années l'étudiant comme membre de la classe ouvrière ! Ont-ils jamais vu le comportement de l'étudiant en stage en entreprise ces petits profs coupés des réalités ?

6 D'après le sondage réalisé par Ipsos-Sopra Steria du 21 au 23 avril, 42% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ont voté pour Emmanuel Macron au second tour. En 2017, ce chiffre s'élevait à 52%. La part de vote pour Marine Le Pen passe de 7% en 2017 à 17% en 2022. Le pourcentage de votes blancs ou d'abstention parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon est stable, à 41%.

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