PAGES PROLETARIENNES

mercredi 3 mars 2021

POURQUOI JE NE M'ASSOCIERAI PAS AUX COMMEMORATIONS DE LA COMMUNE DE 1871


« Pour qu’une révolution sociale puisse triompher, deux conditions au moins sont nécessaires : des forces productives hautement développées et un prolétariat bien préparé. Mais en 1871 ces deux conditions faisaient défaut. Le capitalisme français était encore peu développé et la France était surtout un pays de petite bourgeoisie (artisans, paysans, boutiquiers, etc.). Par ailleurs, il n’existait pas de parti ouvrier ; la classe ouvrière n’avait ni préparation ni long entraînement et dans sa masse, elle n’avait même pas une idée très claire de ses tâches et des moyens de les réaliser. Il n’y avait ni sérieuse organisation politique du prolétariat, ni syndicats ou associations coopératives de masse…Mais ce qui manqua surtout à la Commune, c’est le temps, la possibilité de s’orienter et d’aborder la réalisation de son programme. Elle n’avait pas encore eu le temps de se mettre à l’oeuvre que le gouvernement de Versailles, soutenu par toute la bourgeoisie, engageait les hostilités contre Paris. La Commune dut, avant tout, songer à se défendre. Et jusqu’à la fin, survenue entre les 21 et 28 mai, elle n’eut pas le temps de penser sérieusement à autre chose ». Lénine (15 avril 1911)1

« Maintenant, c’en est fait du socialisme, et pour longtemps ! »le nabot sanguinaire Thiers

Suivi d'extraits de Cerises de sang

LA CATASTROPHE BOBO ET LES MOYENS DE LA CONJURER


  • A partir du 18 mars prochain et durant 72 jours, la mairie de Paris va organiser près de 50 événements pour célébrer les 150 ans de la Commune de Paris.

  • Un événement culturel aura notamment lieu au premier jour de la révolte, le 18 mars, dans le square Louise-Michel (18e), en présence d’Anne Hidalgo.

Les partis décatis à la rescousse :


« Beaucoup des valeurs que nous portons étaient celles de la Commune » dit Laurence Patrice (PCF), adjointe d’Anne Hidalgo chargée de la mémoire et du monde combattant, qui prépare les célébrations en grande pompe du 150e anniversaire, elle soutient que l’alliance rose-verte-rouge d’Anne Hidalgo se place en héritière des idées et valeurs de la Commune. « La Commune est une expérience de démocratie participative qui est un sujet dont on parle beaucoup et qui est une de nos préoccupations. Il y avait une grande modernité des sujets avec un aspect avant-gardiste. Notamment la place des femmes, la liberté d’aimer, l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les plus modestes, l’accueil des étrangers… C’est d’actualité. Beaucoup des valeurs que nous portons aujourd’hui étaient au cœur de celles de la Commune. »

Fin janvier, les écologistes de la capitale ont demandé au gouvernement de reporter le classement du Sacré-cœur, comme « monument historique » car « construit avec le sang des Communards ». Ce voeu a été voté par les forces de gauche et ce « afin de ne pas heurter et respecter ainsi les commémorations liées à la Commune ». Quelques mois auparavant, le préfet d’Ile-de-France avait décidé d'inscrire la basilique au rang de monument historique à l'été 2021. Le gouvernement, par la voix de la ministre de la culture Roselyne Bachelot, s’en était même félicitée. Finalement, son classement ne devrait se faire qu'en 2022.

« On voit encore des dérives versaillaises au Conseil de Paris »2

Le best-off revient au petit prof Martelli, présumé historien ; cet ex membre du comité central du PCF en 1982, qui « rappelle », dans une tribune au « Monde », l’importance du « premier pouvoir » qui s’est appuyé sur des valeurs démocratiques et sociales « qui n’ont pas pris une ride » surtout au temps où il soutenait la « démocratie » stalinienne !3

Lénine avait bien résumé les quelques leçons de la Commune, et pas du point de vue aux allures subversives (et comiques troupières) qui sentent la naphtaline de la pensée conservatrice stalino-gaucho-libérale, totalement étrangère à l'esprit communard :

«  (…)  malgré la brièveté de son existence, la Commune réussit à prendre quelques mesures qui caractérisent suffisamment son véritable sens et ses buts. La Commune remplaça l’armée permanente, instrument aveugle des classes dominantes, par l’armement général du peuple ; elle proclama la séparation de l’Église et de l’État, supprima le budget des Cultes (c’est-à-dire l’entretien des curés par l’État), donna à l’instruction publique un caractère tout à fait laïque et par là même porta un coup sérieux aux gendarmes en soutane. Dans le domaine purement social, elle n’eut pas le temps de faire beaucoup de choses, mais le peu qu’elle fit montre avec suffisamment de clarté son caractère de gouvernement ouvrier, populaire : le travail de nuit dans les boulangeries fut interdit ; le système des amendes, ce vol légalisé des ouvriers, fut aboli ; enfin, la Commune rendit le fameux décret en vertu duquel toutes les fabriques, usines et ateliers abandonnés ou immobilisés par leurs propriétaires étaient remis aux associations ouvrières qui reprendraient la production. Et comme pour souligner son caractère de gouvernement authentiquement démocratique et prolétarien, la Commune décida que le traitement de tous les fonctionnaires de l’administration et du gouvernement ne devait pas dépasser le salaire normal d’un ouvrier et en aucun cas s’élever au-dessus de 6 000 francs par an » (ibid).

Mais Lénine a eu tort de dire « la Commune est éternelle ». Le terme est d'ordre religieux d'ailleurs, rien n'est éternel, surtout pas les révolutions qui ne sont que moments de passage. La défaite de la Commune a eu des conséquences plus lourde encore que le nombre pourtant effroyable des ouvriers et artisans parisiens et internationalistes étrangers massacrés, c'est ce que je démontrerai par après. Marx n'a pas pu tirer toutes les conséquences délétères de l'échec de la Commune au long terme, et Lénine également.

Pour l'instant, par contre, si on peut concéder un caractère à vocation éternelle, c'est bien celui des éternels fossoyeurs laudateurs faussaires d'une révolution mort-née. La Commune est bien morte, non parce qu'elle date de 150 années mais parce qu'elle est tout sauf une pensée commune avec les traficants bobos de la mairie de Paris, les anars ringards et cie. On remarquera que ces laudateurs hypocrites taisent les critiques du communard de base Elysée Reclus et aussi de Marx. Très critique dans un premier temps, il se sentait du côté allemand, Marx a analysé l'importance symbolique de l'expérience communarde, pour l'avenir du mouvement ouvrier, dans La guerre civile en France, qui est devenue une référence un bréviaire militant, servant à tous les réactionnaires de la gauche bourgeoise pour tenir sous le boisseau les critiques ultérieures sévères de Marx et du savant anarchiste Reclus . Sa postérité est longue : l'exposition montre comment, dans l'Allemagne de 1919, lors de la révolution succédant à la défaite, les journaux spartakistes se réclament de la Commune de Paris. Après 1945, le souvenir de la Commune est exalté en Allemagne de l'Est.

La référence à la Commune a été une constante évidente des bolcheviques aux spartakistes mais hélas l'est restée toujours chez les increvables anarchistes irresponsables et leurs compères staliniens, particulièrement comme couverture idéologique ambiguë dans les mouvements de résistance nationale française, les groupes de francs-tireurs et partisans de 39-45 se plaçant sous sa bannière pour justifier d'une libération nationale restauratrice de la bourgeoisie autochtone. Des tonnes d'ouvrages et d'articles déifient l'expérience communarde à la sauce de chaque faction bourgeoise : autogestionnaires libéraux, écolos bobos, staliniens rangés des voitures (les amis de la Commune), etc. Ce que résume bien le petit-fils de Marchais, Roger Martelli : « La Commune de Paris est un bien commun que la République se doit de célébrer ». On atteint le combre du ridicule avec l'assimilation des hétéroclites gilets jaunes comme Héritiers, par l'histrion historien Pierre Vesperini  présumé historien explosif, et l'abaissement de la révolution à une « urgence » sociale, comme loreque j'ai envie de faire pipi, selon une bureaucrate de LFI4.

Le seul ouvrage qui, rappelant essentiellement les critiques dures de Marx, dérange l'intelligentsia gauchiste est celui de Philippe Riviale dont j'ai déjà dit tout le bien : « Sur la Commune, cerises de sang »5.

FOIN DES SUPPUTATIONS DES DEMOCRATES RAMPANTS DE LA BOURGEOISIE

A l'heure où l'Eduque naze n'enseigne plus mais « informe » et déforme, ces couches d'histoire liophylisée et multiculturalisée à la mode racialiste, viennent renforcer la misère culturelle et politique de la jeunesse, qui n'a jamais été révolutionnaire en soi6. La jeunesse c'est comme le peuple, on leur fait dire ce qu'on veut, ce que veut la pensée dominante ; c'est pourquoi le sondage du Point se plaignant qu'une majorité de lycéens se prononcent contre la laïcité est du vent, on n'a aujourd'hui que la jeunesse que mérite une société individualiste et sans mémoire. Ce sondage est truqué comme les autres par la façon de poser la même question et le résultat permet une interprétation dans le sens des indignés islamo-gauchistes: une légère majorité des mômes seraient contre la laïcité. Ils ne connaissent déjà pas l'histoire et leur réflexion politico-religieuse reste celle de leurs parents. Le sondage est faussé parce que s'il confirme qu'une écrasante majorité d'élèves musulmans sont pour tolérer le mode de vie et de déguisement musulman, cela vérifie non "une évolution" (comme veut le faire croire Fassin) et confirmation que les vieux seraient ringards et "racistes", mais une ghettoïsation sentimentale et familiale. Les autres élèves, comme je le démontre dans l'encart, ne sont pas prêts à adouber les exhibitions musulmanes ni surtout leur morale étroite.

Je conseille aux jeunes, à l'esprit critique et méfiants face aux modes idéologiques, de profiter du confinement pour s'instruire eux-mêmes, et pour, comme nous en 68, se méfier des divers sachants, des professeurs d'histoire en général et des militants rabatteurs de l'islamo-gauchisme simpliste. Rien ne remplace l'effort de recherche personnelle et surtout sur la base de l'observation de la réalité sociale.

Je l'ai remarqué, c'est pourtant sur les sites classiques de l'Eduque naze qu'on peut lire des analyses historiques plus proches d'une certaine « objectivité historique » et qui laisse chacun prendre parti contrairement aux tonnes de merde du stalinisme, du trotskisme et de l'anarchisme.

À l’époque de la Commune, la France est encore à forte dominante rurale, 65% d’une population de plus de 38 millions. Paris compte environ 2 millions d’habitants, dont plus de 900 000 employés et ouvriers, 114 000 domestiques, 45 000 concierges. La composition « industrielle et commerciale » représente environ 70% de la population parisienne. Confronté à de sérieux problèmes de politique intérieure et à un mouvement ouvrier revendicatif, et en même temps piégé par Bismark, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Un mois et demi plus tard, l’empereur capitule à Sedan le 2 septembre.  Le Paris de 1871 n'est pas seulement une exception au milieu d'un pays encore principalement agraire, il est coincé dans les bagarres nationalistes européennes. Lors d'un discours prononcé à Metz, le 14 juillet 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill se rappelle aussi sa visite, jeune garçon, à la statue de Strasbourg de la place de la Concorde. Cette dernière a été voilée de noir par les Parisiens dès le bombardement en août 1870. Elle est restée ainsi jusqu'à la veille de la guerre de 14-18.

À la permanence de la revanche nationale s'ajoute le malaise lié à l'interprétation de la Commune et de son écrasement. Le statut particulier de cette guerre (civile) devenue défensive - donc assimilable aux idéaux révolutionnaires - contre des États dynastiques est révélé par l'engagement des volontaires internationaux qui se sentent redevables envers la France et veulent lui apporter leur soutien. C'est le cas de volontaires américains, en souvenir de l'aide apportée par la France à l'indépendance américaine. C'est aussi le cas de volontaires grecs et de garibaldiens, combattant en mémoire de l'aide apportée par la France contre l'Empire ottoman ou contre l'Autriche, voire au nom d'une fraternité universelle. Au plan européen, les diplomates et politiques, notamment britanniques, s'inquiètent de la montée en puissance allemande. Avec l'unification, le centre de gravité de l'Europe s'est déplacé vers l'Est et c'est à Berlin qu'auront désormais lieu les grandes rencontres internationales.

LA DEFAITE DE LA COMMUNE A OUVERT LA VOIE A LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

Trois éléments viennent tuer définitivement les leçons de la Commune :

    - le génocide d'une partie de la population parisienne (voir les expos qui montrent l'ampleur des dégâts immobiliers considérables et le nombre des morts impressionnants de l'ordre de dizaine de milliers) a montré la puissance militaire et cynique de la bourgeoisie et miné le courage du prolétariat pour des décennies tout en lui montrant que la révolution ne peut gagner sur un plan militaire ;

  • dix ans après cette terreur joue la réconciliation : Après l'amnistie du 11 juillet 1880, la République réintègre des cadres, certains communards sont élus députés, favorisant le courant réformiste et syndicaliste du mouvement ouvier ;

  • la pensée patriotique est devenu dominante (l'Alsace et la Lorraine sont toujours occupées), l'internationalisme n'est pas la préoccupation majeure de la classe en France qui honore ses morts7 .

Enfin, deux moments viennent précipiter la marche à la guerre, la crise boulangiste et l'Affaire Dreyfus qui contribuent à fabriquer l'esprit d'union nationale qui triomphe avec le retour du service militaire de trois ans.

Le développement de l'industrie pose le problème – non crié sur les toits - des limites économiques du capitalisme et la lutte ouvrière s'englue dans la possibilité de réformes . Les ouvriers et les petits fonctionnaires multiplient leurs revendications Leur action est facilitée par leur adhésion aux Bourses du travail et à la CGTnée en 1895. Partisans du recours au sabotage (anarcho-syndicalisme) et à la grève générale pour obtenir satisfaction, les syndicalistes créent une agitation sociale de type utopique anarchiste. Si l'opposition conservatrice est réduite à l'impuissance, les socialistes (Guesde et Jaurès), qui se sont regroupés en un parti socialiste unifié en 1905 (SFIO), après le congrès de l'Internationale socialiste d'Amsterdam de 1904, rompent avec les radicaux. La rupture s'aggrave quand Clémenceau devenu président du Conseil (octobre 1906-juillet 1909), brise par la force les grèves ouvrières, celles des fonctionnaires et les manifestations des vignerons du Midi. Ajoutée à la division « socialiste » la lutte ouvrière, limitée par la vision syndicaliste et ouvriériste ne sera qu'une baudruche dégonflée au moment de la déclaration de guerre.

Ainsi, quarante années plus tard, chose que n'avait pu constater Marx, enterré à Highgate8 à Londres, on peut mesurer que c'est bien l'écrasement de la Commune qui avait complètement démoralisé le prolétariat et qui l'a rendu impuissant à fusiller les généraux criminels, aux ordres des ministres socialistes et de droite, qui l'envoyèrent au front .

De même c'est l'échec de l'internationalisation de la révolution russe qui a permis deux décennies plus tard l'éclosion de l'effroyable seconde boucherie mondiale.

Tout cela les laudateurs « communophiles » et « islamophiles » de la gauche et de l'extrême gauche bourgeoise ne vous en diront rien, eux qui veulent conserver le cadre du système capitaliste. Car il a du bon et des bonnes places.

La pandémie a du bon aussi, elle limitera considérablement le carnaval de deux mois de pitreries anarcho-hidalgesques!


Notes

2J'ai barré exprès l'outrecuidance des chefaillons politiques des bobos parisiens.

3La célébration ridicule des « ami(e)s de la Commune » Accueil (commune1871.org)

ces vieux croûtons staliniens, voiture-balai des veuves staliniennes dont l'ineffable Roger Martelli est devenu co-président. Voir mon interview de son honorable prédécesseur, Marcel Cerf (dont ma compagne de l'époque était la nièce) en janvier 2001 dans mes Archives maximalistes (Le blog de Jean-Louis Roche - (over-blog.com) . A l'époque, lors d'une conférence à la mairie du 13 ème, j'avais été porter la contradiction à ce ramassis de retraités staliniens en compagnie de Guy Sabatier et de André Claisse (dit Goupil, qui avait été membre du comité de grève Renault en 1947). Les vieux coucous de cette engeance de muséographie stalinienne s'étaient montrés menaçants, mais face à moi, qui assume physiquement, les petits vieux ne faisaient pas le poids.

4 « Toujours à gauche dans l’hémicycle, Danielle Simonnet, conseillère de Paris (LFI) se pose, elle aussi, en « héritière ». « Je me retrouve pleinement dans les idées de la Commune, dans sa démarche insurrectionnelle, son patriotisme républicain et une démocratie au service de l’égalité et de la liberté. La Commune a été confrontée à la situation d’urgence sociale et a répondu avec une exigence démocratique », détaille-t-elle. Et de conclure : « En tout cas, 150 ans après, on voit encore des dérives versaillaises au Conseil de Paris, et un mépris de classe dans les rangs de la droite mais aussi chez les socialistes. Pendant les "gilets jaunes", ils étaient surtout solidaires des familles des vitrines ». Des vitrines sur lesquelles fleurissent encore lors de manifestations quelques tags en l’honneur de la Commune ».

5L'Harmattan, 2003. Etre obligé de publier dans cette édition, où l'auteur paye l'impression, est scandaleux et montre la censure régnante, quand la petite bourgeoisie « radicale » du comité invisible du trust Hazan-Agambem publie ses merdes « insurrectionnalistes » de papier qui font passer pour subversives des fonds de pensée réacts, mépris de classe et apologie du petit commerce. On peut par contre se féliciter de la fermeture de Gibert jeune où Hazan ne pourra plus écouler ses sous-produits gauchistes creux.

6Je me rappelle au début de la révolte de 68 que, dans la plupart des lycées parisiens la majorité ne suivait pas les agitateurs échevelés, et a été plus bloquée par la grève que présente à toutes les manifs. Mais ces agitateurs estudiantins peut-on considérer aujourd'hui qu'ils étaient révolutionnaires (ou en quoi) vu ce qu'ils sont devenus pour la plupart ?

7Apparus après la guerre de 1870-1871, les monuments aux morts ont été élevés dans leur grande majorité à la suite de la guerre de 1914-1918 ; les noms des " morts pour la France " des conflits postérieurs y étant alors simplement ajoutés. De nos jours, des monuments aux morts sont encore édifiés.

8 Et célébré depuis toujours chaque année, comme le mur des Fédérés, par tout ce que compte le monde de crapules staliniennes et trotskiennes


EXTRAITS DE "CERISES DE SANG"

« On voit la méprise : Rossel dénonce l'impéritie des généraux, l'inutilité d'un armement complexe, pour mener une guerre populaire. Ce qu'il veut c'est un commandement intelligent, des troupes fidèles et capables de sacrifices pour une grande cause. C'est ce qu'il croit trouver dans le Paris insurgé du 18 mars, et il se trompe, non sur leur courage, mais sur la militarisation possible de cette insurrection, qui n'est ni une armée de guerre civile, ni une révolution en marche » (p.177 de Cerises de sang)

« Une Commune élue composée en majorité de bavards (…) Le plus ignoble mensonge est de dire que l'heure est à la guerre révolutionnaire, tandis que c'est à l'extermination de tous ceux qui résisteront, ou bien qui auront « mauvaise allure » (p.305). « (…) Il se trouva quelques hommes d'action, et mieux, quelques hommes réfléchis et courageux, qui savaient ce dont ils ne voulaient plus, à quoi ils préféraient ne pas survivre. Ces hommes-là, et je devrais dire aussi ces femmes-là, étaient comme des égarés, dans une cohue de rivalités personnelles, d'ambitieux soudain à même de jouer leur rôle, de poltrons, d'uniformes et de grades honorifiques, de commissions, de sous-commissions qui n'étudiaient rien, ne prenaient pas de décisions, se disputaient la préséance comme ils se disputaient les canons » (p.349).

(…) Marx s'est trompé sur les faits, car il voulut que les récits qu'on lui faisait , les légendes diffusées par la presse en Angleterre, où il était cloîtré, malade, fussent vrais. Mais ce n'était pas de l'aveuglement, c'était le livre du courage. Car, peu importe au fond, la part de vérité ou de mensonge qu'on trouve dans « La guerre civile en France », l'ouvrage que Marx a écrit, puis réécrit, sur la Commune : « La plus grande mesure prise par la Commune , c'est sa propre existence. Elle œuvre et agit dans des circonstances d'une difficulté inouïe. Le drapeau rouge, hissé par la Commune de Paris, ne flotte que sur le gouvernement ouvrier de Paris ». Il affirme encore que le peuple n'a pas remis son pouvoir entre les mains « des saltimbanques républicains des classes dirigeantes ». C'est un écrit de propagande, mais, à la différence de « La lutte des classes en France » ou « Le dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte », ce n'est pas une bonne analyse de la réalité, du social-historique, parce que ce n'est pas un reportage. Le même Marx, qui parlait de gouvernement ouvrier, avait écrit à Varlin et Frankel, les seuls auxquels il savait pouvoir faire confiance :

« Chers citoyens Frankel et Varlin (…) j'ai écrit plusieurs centaines de lettres dans votre cause à tous les coins du monde où nous avons des branches. La classe ouvrière était du reste pour la Commune dès son origine. Même les journaux bourgeois de l'Angleterre sont revenus de leur première férocité. Je réussis à y glisser de temps en temps des paragraphes favorables. La Commune semble perdre trop de temps avec des bagatelles et des querelles personnelles. On voit qu'il y a d'autres influences que celles des ouvriers. Tout cela ne ferait rien si vous aviez du temps pour rattraper le temps perdu (…) Ainsi prenez garde ! ». (p.353)

Dixit Philippe Riviale : "SUR LA COMMUNE, Cerises de sang" (ed L'Harmattan 2003)



lundi 1 mars 2021

LES ENTREPRENEURS DE LA RACE ET LES BOUTIQUIERS DE L'ANTIFASCISME


Un anticapitalisme de façade


« Si le Noir, dont l'émancipation est maintenant proche, s'attaque à un homme à cause de sa blancheur, il commet la même
tragique erreur qu'ont commise les racistes blancs »

J.H. Griffin (Dans la peau d'un noir, 1962)

Les buts de l'état-major spécial Rosenberg (Einsatztab Rosenberg) :« Ils consistent en la création d'un arsenal de matériaux fournissant les bases scientifiques et techniques pour la lutte contre l'adversaire idéologique. De ce point de vue il s'agit de créer une bibliothèque sur tous les problèmes du judaïsme, de la franc-maçonnerie et du bolchevisme, ainsi que des archives de films, affiches, disques, photographies, tableaux et tous les objets propres à faire connaître les bases spirituelles et la tactique de l'adversaire idéologique ».Ordonnance d'Hitler du 1er mars 1942 (in Bréviaire de                                                                                                 la haine de Léon Poliakov, p.78)


Les pétitionnaires savants antiracistes et antifrançais qui ont voulu défendre leur bastion de recherche privilégiée en quémandant la démission de la ministre qui a annoncé vouloir ouvrir une enquête sur l'islamo-gauchisme en milieu universitaire – qui n'accouchera que d'une souris – ne se sont pas seulement ridiculisés mais ils ont révélé qu'ils accumulent des documents à la manière de l'Einsatztab Rosenberg pour faire connaître « les bases spirituelles et la tactique de l'adversaire idéologique » : l'histoire de France et la théorie de la lutte des classes.

Leur pétition tremblait de peur de perte des subventions alors qu'il ne s'est agi que d'une manière de propagande électorale en direction des électeurs de tout horizon qui en ont marre des pitreries universitaires visant à culpabiliser la mémoire des frasques dans le passé de la bourgeoisie dominante en s'en servant contre « les blancs » ou « les français en général » ; le tout enveloppé par l'accusation de fascisme faute de repentance en bonne et dûe forme. Ni les français en général ni les prolétaires en particulier ne peuvent se reconnaître dans ces recherches défaitistes nihilistes ou islamo-sadiques.

La valetaille de ces idées dominantes de négation de l'histoire de la lutte des classes au profit d'une histoire imaginée comme histoire de la lutte des races et surtout une ignoble « domination blanche », a immédiatement apporté son soutien aux cuistres du CNRS. La secte NPA qui radote toujours le même discours simpliste pour la formation limitée de ses bobos militants imberbes reprend les mêmes termes que les sachants payés à faire des recherches à la con  et révèle que le gouvernement... s'aligne sur l'extrême droite :

« C’est pourtant ce même CNRS qui a tenu à lui répondre que le terme d’« islamogauchisme » « ne correspond à aucune réalité scientifique », rappelant que ce terme creux et flou prend ses origines dans le vocabulaire de l’extrême droite. Il renvoie aussi au sinistre spectre du « judéo-bolchévisme », synthèse de l’antisémitisme et de l’anticommunisme qui s’était diffusée partout en Europe au début du siècle dernier, particulièrement du côté de l’Allemagne nazie... (…). Heureusement, la réaction du monde universitaire ne s’est pas faite attendre : tribunes, déclarations officielles révoltées émanant d’institutions de recherche ou de directions d’universités… La démission de Vidal est au centre des exigences, et les personnels de l’enseignement supérieur ont bien raison. (…) Cette riposte commune doit se construire avec touTEs : personnels de l’éducation, organisations syndicales et politiques, associations antiracistes, collectifs musulmans… Il s’agit de combattre l’islamophobie d’où quelle vienne, des sommets de l’État ou de l’extrême droite la plus rance ».

Abandonnant toute politique de classe la secte trotskienne ne s'allie pas avec le monde ouvrier mais avec les pourritures syndicales (toutes rétribuées par le grand patronat) et des « collectifs musulmans »


(les bâtards des pétromonarchies). Le NPA c'est l'apprentissage à penser bourgeois, une simple agence de recrutement pour les pourritures organisées pour se ficher de la classe ouvrière et du peuple. La plupart des jeunes recrues, bobos militants, ne connaissent rien à l'histoire du mouvement révolutionnaire marxiste et se contentent d'incantations antiracistes et antifascistes, autrement dit le degré zéro de la pensée politique de la gauche bourgeoise avec ses « hommes de bonne volonté » au service des variants de l'idéologie dominante « moraliste ». Ils se destinent à des carrières typiques des couches moyennes de professeurs, à infirmières et à ingénieurs ; ils croient être appelés à devenir les maîtres du monde de demain. Leur inculture politique est plus élitaire et moraliste que celle des jeunes de banlieues, dont ils peuvent bien saluer la révolte anti-flic mais sans jamais se soucier de l'avenir des embrigadés de l'islam au chômage perpétuel.

Des élément cultivés comme ces perroquets à slogans simplistes nous n'en voulons pas dans le vrai, et hélas étriqué milieu révolutionnaire. Friedrich Engels n'en voulait déjà pas de ces « encultivés » :

« Liebknecht a le défaut de vouloir attirer à toute force des éléments "cultivés" dans le parti [...] Si les "cultivés" et en général ceux qui nous viennent de milieux bourgeois ne se placent pas ENTIEREMENT sur le terrain prolétarien, ils sont pure corruption.(...) La presse du parti se ridiculise si elle se laisse aller à attribuer une valeur scientifique à Dühring [Eric Fassin, pour actualiser] simplement ... parce que les Prussiens [les Macroniens] le persécutent »1.

Eloge de la complexité de Plenel à Fassin  ou comment rendre la réalité plus confuse

Quel intérêt de faire simple quand il vaut mieux faire compliqué pour justifier de sa prétention journalistique ? Plenel dans son « Pour les musulmans » (2014) laisse de côté que le poids de l'islam et sa propagation reposent surtout sur les pétromonarchies et que ne pas critiquer l'islam c'est s'abstenir de dénoncer des dictateurs milliardaires qui maintiennent dans la misère et l'oppression des peuples entiers sous morale islamique. Alors pour évacuer la dénonciation de sa complicité involonaire Médiapartisan moralisant aléatoir invoque le printemps tunisien de 2011 « onde de choc géographique sans frontière » : « En commençant à écrire de nouveau leur histoire, ils (ces peuples) ont fait mentir les préjugés concernant les nôtres, qui les condamnaient à être soumis à des régimes autoritaires ou à être enfermés dans l'extrémisme religieux. (…) Les idéologues du choc des civilisations qui essentialisent les identités, les cultures et les religions, n'ont que faire des incertitudes et des précautions d'une pensée complexe (?) de cette crise multiforme, où les sursauts démocratiques côtoient des précipices sanglants. Prompts à décrédter que l'islam est incompatible avec la démocratie, ces boutefeux de la guerre des mondes, font, depuis le début, le pari de la défaite des peuples qu'il faudrait soutenir dans leurs revendications d'idéaux universels de liberté et d'égalité ».

Et ce cuistre concluait son maigrichon pamphlet par le pire cri moral de ralliement pacifiste et religieux de la bourgeoisie honteuse :

« Appel aux femmes et hommes de bonne volonté !!! ».

Le coup du « printemps tunisien » il aimerait bien nous le refaire, en faisant croire qu'une démocratie « luxueuse » comme la française serait possible dans ces contrées, ce qui est un mensonge caractérisé – l'émancipation réelle des peuples reste à mon avis dépendante du prolétariat des pays dominants – mais son pronostic n'est qu'une éternelle billevesée de sa maigre formation trotskienne ! Les libérations « démocratiques » sont encore plus fumeuses que les anciennes « libérations nationales ».

On a déjà parlé ici du dernier opus de Beaud et Noiriel, mais il faut voir comment l'un des principaux cerveaux de la gauche caviar, l'OBS leur porte la critique. L'OBS a beaucoup d'abonnés islamo-gauchistes aussi est-il normal qu'il prenne la défense des « entrepreneurs de la race » qui défrisent soudain B&N qui en furent pourtant les premiers fondateurs :

« Pourquoi chercher à discréditer scientifiquement ceux qui sont qualifiés d’« entrepreneurs de la race » ? Cette véhémence est d’autant plus étonnante que les deux hommes ont contribué, en 2006, à un livre fondateur : « De la question sociale à la question raciale ? ».

« Ce livre se concluait sur un “éloge de la complexité”. Analyser la mécanique de la race ne rend pas aveugle à la classe : il faut articuler les logiques, pas les opposer », souligne aujourd’hui le sociologue Eric Fassin, qui en était un codirecteur. Tous les débats actuels y étaient en germe. Noiriel et Beaud y défendaient l’importance de la lecture de classe et de l’enquête de terrain. D’autres évoquaient avec plus d’enthousiasme ce nouvel élan de la recherche. Mais tous se parlaient encore. Aujourd’hui, toute discussion semble impossible ».

 L'OBS fait bien de mentionner la contradiction des Beaud et Noiriel qui avaient préparé en effet le terrain aux entrepreneurs de la race avec cet ouvrage de 2006 et celui de Noiriel qui inventait le racisme entre ouvriers français et italiens au 19ème siècle ; comme je l'ai remarqué Noiriel et Beaud sont simplement des arroseurs arrosés qui se chamaillent avec le même monde de sociologues pourris qui se font passer pour scientifiques. Il ne s'agit même pas d'un débat entre identitaires de la race et identitaires de la classe, la plupart ont été formés au stalinisme et au trotskisme, les deux idéologies qui se sont le plus moquées du prolétariat au 20 ème siècle, et qui ont accouchés la plupart de ces sociologues de merde.

C'est une dispute entre enculeurs de mouches, que les pétttionnaires ont tenté de cacher, comme la décrit pourtant bien l'OBS :

« Chacun est sommé de choisir son camp. D’un côté, ceux qui, au nom d’une gauche dite « républicaine », refusent d’entendre parler du concept de race et font la police sur les réseaux sociaux. De l’autre, le Parti des Indigènes de la République – dont l’ombre plane sur toute tentative de creuser les questions coloniales, leur ex-porte-parole [elle a quitté le mouvement en octobre 2020, NDLR] Houria Bouteldja étant accusée d’antisémitisme. Or, si l’on regarde de plus près, une grande partie des chercheurs qui ont soutenu le premier manifeste des Indigènes s’en sont détachés quand il est apparu que ces derniers « remplaçaient la classe par la race, en en faisant une explication monocausale » (dixit l’un d’eux, qui préfère rester anonyme). A l’inverse, Beaud et Noiriel ont été applaudis dans le camp des durs, alors qu’ils n’appellent aucunement à bannir la notion de race de l’université ».

Il faut en convenir, tout part et est parti des USA, comme c'est dit dans cet article ; aux USA la focalisation sur la race s'est faite (depuis très longtemps) aux Etats-Unis au détriment de la classe ouvrière, quand en France, à partir de 2011 une officine de la gauche bourgeoise, comprenant politiciens du PS, universitaires et syndicalistes, Terra Nova a pondu sa note appelant à abandonner les « classes populaires » (comprenez la classe ouvrière) pour se concentrer sur « les minorités ». Frantz Fanon, qui n'est pas mon livre de chevet, héros pour les tiers-mondistes décatis, répond excellement à toute cette engeance de liquidateurs professionnels du prolétariat :

« Dans les pays capitalistes, entre l'exploité et le pouvoir, s'interposent une multitude de professeurs de morale, de conseillers qui créent autour de l'exploité une atmosphère de soumission et d'inhibition qui allège considérablement la tâche des forces de l'ordre »2.

LES EX-COLONISES SONT-ILS DEVENUS COLONISATEURS A LEUR TOUR ?

De Lagasnerie, qui est lui-même un théoricien englué dans la sphère islamo-gauchiste nous fournit une analogie pas si bête mais insuffisante, une inversion de la perception du fils de l'ex-colonisé qui ne peut se sentir (naturellement) que hors la loi... française :

« … il n'y a aucune raison de ne pas désigner leur Loi comme une loi coloniale et la police comme une force d'occupation. Au fond, on pourrait presque dire que nous appelons démocratie un régime colonial où l'espace géographique au sein duquel règne le pouvoir est relativement homogène culturellement ou ethniquement (en sorte que ce n'est pas un hasard si les mobilisations dans les quartiers populaires, menées principalement par des Noirs et des Arabes, s'articulent souvent à une rhétorique de la critique de la « gestion coloniale » de ces quartiers, la distance ethnique entre gouvernés et gouvernants permettant l'accès à une grande lucidité sur la nature du lien politique)3.

L'islamo-gauchisme n'est pas seulement une entourloupe pour revisiter l'histoire à reculons et avec des critères de jugements inappropriés pour l'époque, c'est une manipulation pour se voiler la face, comme les bourgeois brésiliens qui dans les années soixante avaient fait monter des murs pour cacher les bidonvilles. C'est bien typique de la gauche et de l'extrême gauche bourgeoise, on roule à fond en voiture pour traverser Saint Denis, mais on n'y vit pas, sinon on y deviendrait raciste. Padamalgam est le pire des hypocrites, et il est islamo-gauchiste. Les banlieues sont en effet progressivement islamisée, avec une « personnalisation » de l'environnement qui est de plus en plus triste et étrangère au mode de vie en France... avant.

Ce qui "fait société" en banlieue ce n'est pas cette société où les bobos prétendent faire la morale antifa et antiraciste? Et on peut le comprendre sans aménité, c'est un islam du quotidien, familial, banal le plus souvent, qui est contre-révolutionnaire mais qui fournit repères collectifs, morale individuelle, lien social, là où la République bourgeoise a multiplié les promesses sans les tenir.

La croyance religieuse est plus structurante que la croyance républicaine, donc. Vingt-cinq ans après avoir publié une enquête référence sur la naissance de l'islam en France - intitulée Les Banlieues de l'islam (Seuil) -, Gilles Kepel, accompagné de cinq chercheurs, est retourné dans les cités populaires de Seine-Saint-Denis pour comprendre la crise des quartiers. Six ans après les émeutes causées par la mort de deux adolescents, en octobre 2005, son équipe a partagé le thé dans les appartements des deux villes, accompagné les mères de famille à la sortie des écoles, rencontré les chefs d'entreprise, les enseignants, les élus. Le sentiment de mise à l'écart a favorisé une "intensification" des pratiques religieuses. Une fréquentation des mosquées beaucoup plus régulière. Une pratique du ramadan presque systématique pour les hommes. Une conception extensible du halal, enfin, qui instaure une frontière morale entre ce qui est interdit et ce qui est autorisé, ligne de fracture valable pour les choix les plus intimes jusqu'à la vie sociale.

La dénégation de l'islamo-gauchisme : attaque inédite contre la liberté de recherche ou même type de mensonge que les « libérations nationales » ?

Ils jouent aux naïfs moralistes, qui auraient tant à se faire pardonner les Plenel, Fassin et compagnie, en posant aux défenseurs des « minorités » de la « diversité ». C'est avec ce même raisonnement sectaire de curés qu'ils avaient soutenu le combat chauvin des « peuples opprimés » qui a servi à les opprimer encore plus et à éterniser la misère.

Je ne vais pas développer sur le soubassement idéologique de cette compassion toutes bourgeoise pour les « peuples opprimés » en leur faisant la leçon ou en prétendant parler en leur nom ; d'une certaine manière les vrais colons de la pensée n'étaient pas Massu et Bigeard mais les collabos trotskiens des futurs dictateurs. Les porteurs de valise des idéologies tiers-mondistes qui ont partout foiré, sont les mêmes qui portent les valises des « minorités opprimées » qui réclament le droit de rester aliénées ou plutôt qui doivent se taire pour laisser pavoiser leurs bobos fort en gueule et en citations du coran. Ils se sont multipliés, diversifiés : politiciens écolos, féministes bourgeoises, végans ploucs, etc. Ils ne peuvent même plus s'organiser en parti politique parce que les partis politiques ne sont plus crédibles, ils sont morts comme forme et comme lieu de pouvoir. L'idéologie dominante, il faudrait plutôt dire les idéologies dominantes, sont sur les réseaux sociaux, n'importe qui peut lancer une manifestation pour n'importe quoi. Il n'y a même plus de leader possible. Ce sont des assocs vagues, des courants sans contour, des clans, des regroupements éphémères. Pour parodier Fanon, se pullulement facilite le travail de la police et de l'Etat. Ce n'est pas une décomposition dramatique comme le croit le CCI. L'état de déliquescence de la pensée politique et rationnelle SERT A PROLONGER LE SYSTEME.

Si le gouvernement en est venu à pointer du doigt l'islamo-gauchisme ce n'est pas parce qu'il le considèrerait comme dangereux (la liberté bourgeoisie c'est le droit de dire n'importe quelle connerie sans conséquence contre le PROFIT), c'est qu'en effet une grande partie de la population et du prolétariat souffre à la fois au souvenir des attentats odieux mais aussi des violences (qui ne sont que des faits divers sans lien avec l'islam hors la loi française comme l'approuve l'internationalisme pervers de l'islamo-gauchisme) et d'une délinquance qui ne viennent pas de Norvège (tant pis si vous trouvez l'argument « identitaire » ou « facho »). La misère et la délinquance viennent le plus souvent des derniers pauvres arrivés sur place.

L'islamo-gauchisme est une vague forme de radicalisation de la croyance en l'insertion. Ils sont l'extrême-gauche de Martin Hirsch, pas plus et même moins sur le plan réformiste. Personne ne le souligne mais la stratégie islamophile s'il elle réussit à s'implanter en milieu intellectuel, foire complètement au niveau social, les gens restent dans la misère, et les populations de ces quartiers sont toujours les premières victimes des déliquants quand les gauchistes (sans le proclamer) sont d'accord avec les racailles pour canarder la police (sans se faire prendre) comme Macron lui-même qui n'a jamais cherché à les éborgner comme les gilest jaunes.

Cet échec de l'islamo-gauchisme – et qui se prétend pourtnat victorieux – est la fonction « en mode échec » typique de la fonction du gauchisme depuis 1968. Leurs agitateurs ont toujours soutenu les pires fausses révolutions et n'ont jamais critiqué les idéologies réactionnaires qui ont triomphé finalement après avoir jeté aux orties toute notion de socialisme. Prenons le cas de l'Algérie où des trotskiens furent conseillers des futurs dictateurs militaires. Jamais ils n'ont critiqué l'islam, cette idéologie moyenâgeuses si utiles aux dictateurs milliardaires et aux aventuriers militaires. Comme aujourd'hui ils ont pu serrer la main aux pires théoriciens du terrorisme.

La Charte nationale de 1976 n'est plus la charte stalinienne de 1964 mais annonce la fusion des sphères politiques et religieuses. L'islam y est considéré comme partie intégrante de l'idéologie d'Etat et « composante fondamentale de la personnalité algérienne ». Qu'en ont pensé les Berbères ? Pour ceux qui n'auraient pas compris la Charte répète lourdement : « l'édification du socialisme s'identifie avec l'épanouissement des valeurs islamiques »4 .

Jamais un seul des courants trotskistes ne s'est vanté de cet « épanouissement » de la libération nationale. Comme tout souteneur il n'était pas responsable des faux pas de la prostituée. Par son silence ou son mépris l'extrême gauche trotskiste est donc restée dans la position du complice comme aujourd'hui encore avec les diverses sectes islamistes au nom du droit à la culture originelle, et par pleutrerie politique. Les dictateurs successifs, pour dériver l'attention de leur propre oppression arriérée et anti-socialiste, ont régné en débitant les mêmes arguments que nos islamo-gauchistes aujourd'hui : la France avait « déculturé » les populations algériennes. Mais l'argument valait pour les bureaucrates au pouvoir et leurs clans, les « populations algériennes » rêvant plutôt de retrouver un mode de vie à la française (et pas de s'islamiser à fond ou jouer à la minorité racialiste »), comme en témoigne le maintien de la langue française dans la presse et les débats publics. Je me rappelle l'époque de Boumedienne où la bataille ppur l'arabisation avait été mal vécue par une majorité de la population, et avait développé plus de francophones que les nationalistes exotiques imaginés par les bobos trotskistes de l'époque5.

L'ISLAMO-GAUCHISME ESQUIVE LA QUESTION SOCIALE EN SOUTENANT L'ISLAM AU NOM DE LA DEMOCRATIE BOURGEOISE

Achraf Ben Brahim va au fond de la question lui :

« Quel est l'avenir d'un jeune de banlieu aujourd'hui en France ? S'endetter our ouvrir un kebab ? Finir chauffeur Uber ? Enchaîner les stages et les services civiques sous-payés alors qu'il a sacrifié les plus belles années de sa vie sur les bancs de l'école ? Subsister des miettes qu'une municipalité daignera lui lancer s'il ouvre une association de quartier ? Et s'il se montre « bien républicain » sous tous aspects, recevoir un pris « Talents des cités » qui lui sera remis au Sénat par de bedonnants parlementaires paternalistes et indifférents ? »6.

Les djihadistes disent aussi cette autre vérité, que feint d'ignorer Padamalgam et aussi l'Etat français :

« … l'islam n'est ni religion de « bisounours », ni de paix mais de « justice ». Inutile de perdre son temps à la rendre compatible avec la France ou l'Occident car son essence, sa législation et ses mœurs sont radicalement « opposés à un système laïc, mécréant, de législation terrestre quand la charia est divine »7

Le fascisme et le stalinisme n'étaient pas compatibles non plus avec l'avenir de la société mondiale et ont dû être combattus sans concession mais par d'autres formes d'oppression qui ont besoin du maintien des croyances religieuses autoritaires. L'islam est plus vicieux mais doit être aussi dénoncé comme incompatible avec la libération humaine des obligations et arriérations encore pesantes dans le capitalisme.


NOTES


1Merci de ta trouvaille Courvoisier.

2Cité par Geoffroy de Lagasnerie in « La conscience politique, p.43 (2019)

3Ibid p.152. La pensée islamo-gauchiste dans toute sa splendeur ! Preuve que ces philo-sociologues gauchistes ont pignon sur rue depuis longtemps et ont été catéchisé petits à l'antifascisme stalinien ou trotskien, dont nous est livrée ici l'aboutissement théorique... anti-prolétarien : « Oui les militants antifacsistes s'opposent au principe formel de la liberté d'expression. Ils articulent leur pratique politique à un principe substantiel : le bien-être et la sécurité des populations marginalisées » (p.199). ET ils articulent les assassinats terroristes islamistes et les meurtres au couteau entre lycéens à quoi ?

4In La guerre d'Algérie vue par les algériens II de Benjamain Stora et Renaud de Rochebrune, p.386.

5Qui furent également muets lors de la terrible répression de 1988. J'ai eu l'occasion de m'illustrer dans la protestation le soir même sur le parvis du Trocadéro. Venu avec l'intention de simplement vendre RI, je me suis retrouvé avec le mégaphone en main, fourni par la police comme je l'ai compris par après ; un leader étudiant algérien est venu me demander la parole, je lui ai donc rendu l'appareil. Je me suis trouvé malgré moi président de la place. Il y avait là des centaines de personne dont Krivine et les gens de LO, et pas mal d'agités du bonnet. A un moment je ne sais quel abruti a proposé de chanter la Marseillaise. Alors j'ai repris le micro et j'ai dit qu'on n'allait pas chanter notre chant nationaliste au moment où un autre nationalisme massacrait à Alger. On m'a applaudi. Puis les prises de parole partant en tous sens entre étudiants arabes, j'ai décidé de rentrer chez moi. On avait dû me prendre pour un personnage important puisque pendant plusieurs stations de métro, un type en gabardine m'avait suivi.J'avais été passer un mois superbe en famille à Alger quelques années auparavant et penser à ces centaines de jeunes tués par balles m'avait très affecté.

6L'emprise, enquête au sein de la djihadosphère (ed lemieux 2016).

7ibid