PAGES PROLETARIENNES

lundi 1 mars 2021

LES ENTREPRENEURS DE LA RACE ET LES BOUTIQUIERS DE L'ANTIFASCISME


Un anticapitalisme de façade


« Si le Noir, dont l'émancipation est maintenant proche, s'attaque à un homme à cause de sa blancheur, il commet la même
tragique erreur qu'ont commise les racistes blancs »

J.H. Griffin (Dans la peau d'un noir, 1962)

Les buts de l'état-major spécial Rosenberg (Einsatztab Rosenberg) :« Ils consistent en la création d'un arsenal de matériaux fournissant les bases scientifiques et techniques pour la lutte contre l'adversaire idéologique. De ce point de vue il s'agit de créer une bibliothèque sur tous les problèmes du judaïsme, de la franc-maçonnerie et du bolchevisme, ainsi que des archives de films, affiches, disques, photographies, tableaux et tous les objets propres à faire connaître les bases spirituelles et la tactique de l'adversaire idéologique ».Ordonnance d'Hitler du 1er mars 1942 (in Bréviaire de                                                                                                 la haine de Léon Poliakov, p.78)


Les pétitionnaires savants antiracistes et antifrançais qui ont voulu défendre leur bastion de recherche privilégiée en quémandant la démission de la ministre qui a annoncé vouloir ouvrir une enquête sur l'islamo-gauchisme en milieu universitaire – qui n'accouchera que d'une souris – ne se sont pas seulement ridiculisés mais ils ont révélé qu'ils accumulent des documents à la manière de l'Einsatztab Rosenberg pour faire connaître « les bases spirituelles et la tactique de l'adversaire idéologique » : l'histoire de France et la théorie de la lutte des classes.

Leur pétition tremblait de peur de perte des subventions alors qu'il ne s'est agi que d'une manière de propagande électorale en direction des électeurs de tout horizon qui en ont marre des pitreries universitaires visant à culpabiliser la mémoire des frasques dans le passé de la bourgeoisie dominante en s'en servant contre « les blancs » ou « les français en général » ; le tout enveloppé par l'accusation de fascisme faute de repentance en bonne et dûe forme. Ni les français en général ni les prolétaires en particulier ne peuvent se reconnaître dans ces recherches défaitistes nihilistes ou islamo-sadiques.

La valetaille de ces idées dominantes de négation de l'histoire de la lutte des classes au profit d'une histoire imaginée comme histoire de la lutte des races et surtout une ignoble « domination blanche », a immédiatement apporté son soutien aux cuistres du CNRS. La secte NPA qui radote toujours le même discours simpliste pour la formation limitée de ses bobos militants imberbes reprend les mêmes termes que les sachants payés à faire des recherches à la con  et révèle que le gouvernement... s'aligne sur l'extrême droite :

« C’est pourtant ce même CNRS qui a tenu à lui répondre que le terme d’« islamogauchisme » « ne correspond à aucune réalité scientifique », rappelant que ce terme creux et flou prend ses origines dans le vocabulaire de l’extrême droite. Il renvoie aussi au sinistre spectre du « judéo-bolchévisme », synthèse de l’antisémitisme et de l’anticommunisme qui s’était diffusée partout en Europe au début du siècle dernier, particulièrement du côté de l’Allemagne nazie... (…). Heureusement, la réaction du monde universitaire ne s’est pas faite attendre : tribunes, déclarations officielles révoltées émanant d’institutions de recherche ou de directions d’universités… La démission de Vidal est au centre des exigences, et les personnels de l’enseignement supérieur ont bien raison. (…) Cette riposte commune doit se construire avec touTEs : personnels de l’éducation, organisations syndicales et politiques, associations antiracistes, collectifs musulmans… Il s’agit de combattre l’islamophobie d’où quelle vienne, des sommets de l’État ou de l’extrême droite la plus rance ».

Abandonnant toute politique de classe la secte trotskienne ne s'allie pas avec le monde ouvrier mais avec les pourritures syndicales (toutes rétribuées par le grand patronat) et des « collectifs musulmans »


(les bâtards des pétromonarchies). Le NPA c'est l'apprentissage à penser bourgeois, une simple agence de recrutement pour les pourritures organisées pour se ficher de la classe ouvrière et du peuple. La plupart des jeunes recrues, bobos militants, ne connaissent rien à l'histoire du mouvement révolutionnaire marxiste et se contentent d'incantations antiracistes et antifascistes, autrement dit le degré zéro de la pensée politique de la gauche bourgeoise avec ses « hommes de bonne volonté » au service des variants de l'idéologie dominante « moraliste ». Ils se destinent à des carrières typiques des couches moyennes de professeurs, à infirmières et à ingénieurs ; ils croient être appelés à devenir les maîtres du monde de demain. Leur inculture politique est plus élitaire et moraliste que celle des jeunes de banlieues, dont ils peuvent bien saluer la révolte anti-flic mais sans jamais se soucier de l'avenir des embrigadés de l'islam au chômage perpétuel.

Des élément cultivés comme ces perroquets à slogans simplistes nous n'en voulons pas dans le vrai, et hélas étriqué milieu révolutionnaire. Friedrich Engels n'en voulait déjà pas de ces « encultivés » :

« Liebknecht a le défaut de vouloir attirer à toute force des éléments "cultivés" dans le parti [...] Si les "cultivés" et en général ceux qui nous viennent de milieux bourgeois ne se placent pas ENTIEREMENT sur le terrain prolétarien, ils sont pure corruption.(...) La presse du parti se ridiculise si elle se laisse aller à attribuer une valeur scientifique à Dühring [Eric Fassin, pour actualiser] simplement ... parce que les Prussiens [les Macroniens] le persécutent »1.

Eloge de la complexité de Plenel à Fassin  ou comment rendre la réalité plus confuse

Quel intérêt de faire simple quand il vaut mieux faire compliqué pour justifier de sa prétention journalistique ? Plenel dans son « Pour les musulmans » (2014) laisse de côté que le poids de l'islam et sa propagation reposent surtout sur les pétromonarchies et que ne pas critiquer l'islam c'est s'abstenir de dénoncer des dictateurs milliardaires qui maintiennent dans la misère et l'oppression des peuples entiers sous morale islamique. Alors pour évacuer la dénonciation de sa complicité involonaire Médiapartisan moralisant aléatoir invoque le printemps tunisien de 2011 « onde de choc géographique sans frontière » : « En commençant à écrire de nouveau leur histoire, ils (ces peuples) ont fait mentir les préjugés concernant les nôtres, qui les condamnaient à être soumis à des régimes autoritaires ou à être enfermés dans l'extrémisme religieux. (…) Les idéologues du choc des civilisations qui essentialisent les identités, les cultures et les religions, n'ont que faire des incertitudes et des précautions d'une pensée complexe (?) de cette crise multiforme, où les sursauts démocratiques côtoient des précipices sanglants. Prompts à décrédter que l'islam est incompatible avec la démocratie, ces boutefeux de la guerre des mondes, font, depuis le début, le pari de la défaite des peuples qu'il faudrait soutenir dans leurs revendications d'idéaux universels de liberté et d'égalité ».

Et ce cuistre concluait son maigrichon pamphlet par le pire cri moral de ralliement pacifiste et religieux de la bourgeoisie honteuse :

« Appel aux femmes et hommes de bonne volonté !!! ».

Le coup du « printemps tunisien » il aimerait bien nous le refaire, en faisant croire qu'une démocratie « luxueuse » comme la française serait possible dans ces contrées, ce qui est un mensonge caractérisé – l'émancipation réelle des peuples reste à mon avis dépendante du prolétariat des pays dominants – mais son pronostic n'est qu'une éternelle billevesée de sa maigre formation trotskienne ! Les libérations « démocratiques » sont encore plus fumeuses que les anciennes « libérations nationales ».

On a déjà parlé ici du dernier opus de Beaud et Noiriel, mais il faut voir comment l'un des principaux cerveaux de la gauche caviar, l'OBS leur porte la critique. L'OBS a beaucoup d'abonnés islamo-gauchistes aussi est-il normal qu'il prenne la défense des « entrepreneurs de la race » qui défrisent soudain B&N qui en furent pourtant les premiers fondateurs :

« Pourquoi chercher à discréditer scientifiquement ceux qui sont qualifiés d’« entrepreneurs de la race » ? Cette véhémence est d’autant plus étonnante que les deux hommes ont contribué, en 2006, à un livre fondateur : « De la question sociale à la question raciale ? ».

« Ce livre se concluait sur un “éloge de la complexité”. Analyser la mécanique de la race ne rend pas aveugle à la classe : il faut articuler les logiques, pas les opposer », souligne aujourd’hui le sociologue Eric Fassin, qui en était un codirecteur. Tous les débats actuels y étaient en germe. Noiriel et Beaud y défendaient l’importance de la lecture de classe et de l’enquête de terrain. D’autres évoquaient avec plus d’enthousiasme ce nouvel élan de la recherche. Mais tous se parlaient encore. Aujourd’hui, toute discussion semble impossible ».

 L'OBS fait bien de mentionner la contradiction des Beaud et Noiriel qui avaient préparé en effet le terrain aux entrepreneurs de la race avec cet ouvrage de 2006 et celui de Noiriel qui inventait le racisme entre ouvriers français et italiens au 19ème siècle ; comme je l'ai remarqué Noiriel et Beaud sont simplement des arroseurs arrosés qui se chamaillent avec le même monde de sociologues pourris qui se font passer pour scientifiques. Il ne s'agit même pas d'un débat entre identitaires de la race et identitaires de la classe, la plupart ont été formés au stalinisme et au trotskisme, les deux idéologies qui se sont le plus moquées du prolétariat au 20 ème siècle, et qui ont accouchés la plupart de ces sociologues de merde.

C'est une dispute entre enculeurs de mouches, que les pétttionnaires ont tenté de cacher, comme la décrit pourtant bien l'OBS :

« Chacun est sommé de choisir son camp. D’un côté, ceux qui, au nom d’une gauche dite « républicaine », refusent d’entendre parler du concept de race et font la police sur les réseaux sociaux. De l’autre, le Parti des Indigènes de la République – dont l’ombre plane sur toute tentative de creuser les questions coloniales, leur ex-porte-parole [elle a quitté le mouvement en octobre 2020, NDLR] Houria Bouteldja étant accusée d’antisémitisme. Or, si l’on regarde de plus près, une grande partie des chercheurs qui ont soutenu le premier manifeste des Indigènes s’en sont détachés quand il est apparu que ces derniers « remplaçaient la classe par la race, en en faisant une explication monocausale » (dixit l’un d’eux, qui préfère rester anonyme). A l’inverse, Beaud et Noiriel ont été applaudis dans le camp des durs, alors qu’ils n’appellent aucunement à bannir la notion de race de l’université ».

Il faut en convenir, tout part et est parti des USA, comme c'est dit dans cet article ; aux USA la focalisation sur la race s'est faite (depuis très longtemps) aux Etats-Unis au détriment de la classe ouvrière, quand en France, à partir de 2011 une officine de la gauche bourgeoise, comprenant politiciens du PS, universitaires et syndicalistes, Terra Nova a pondu sa note appelant à abandonner les « classes populaires » (comprenez la classe ouvrière) pour se concentrer sur « les minorités ». Frantz Fanon, qui n'est pas mon livre de chevet, héros pour les tiers-mondistes décatis, répond excellement à toute cette engeance de liquidateurs professionnels du prolétariat :

« Dans les pays capitalistes, entre l'exploité et le pouvoir, s'interposent une multitude de professeurs de morale, de conseillers qui créent autour de l'exploité une atmosphère de soumission et d'inhibition qui allège considérablement la tâche des forces de l'ordre »2.

LES EX-COLONISES SONT-ILS DEVENUS COLONISATEURS A LEUR TOUR ?

De Lagasnerie, qui est lui-même un théoricien englué dans la sphère islamo-gauchiste nous fournit une analogie pas si bête mais insuffisante, une inversion de la perception du fils de l'ex-colonisé qui ne peut se sentir (naturellement) que hors la loi... française :

« … il n'y a aucune raison de ne pas désigner leur Loi comme une loi coloniale et la police comme une force d'occupation. Au fond, on pourrait presque dire que nous appelons démocratie un régime colonial où l'espace géographique au sein duquel règne le pouvoir est relativement homogène culturellement ou ethniquement (en sorte que ce n'est pas un hasard si les mobilisations dans les quartiers populaires, menées principalement par des Noirs et des Arabes, s'articulent souvent à une rhétorique de la critique de la « gestion coloniale » de ces quartiers, la distance ethnique entre gouvernés et gouvernants permettant l'accès à une grande lucidité sur la nature du lien politique)3.

L'islamo-gauchisme n'est pas seulement une entourloupe pour revisiter l'histoire à reculons et avec des critères de jugements inappropriés pour l'époque, c'est une manipulation pour se voiler la face, comme les bourgeois brésiliens qui dans les années soixante avaient fait monter des murs pour cacher les bidonvilles. C'est bien typique de la gauche et de l'extrême gauche bourgeoise, on roule à fond en voiture pour traverser Saint Denis, mais on n'y vit pas, sinon on y deviendrait raciste. Padamalgam est le pire des hypocrites, et il est islamo-gauchiste. Les banlieues sont en effet progressivement islamisée, avec une « personnalisation » de l'environnement qui est de plus en plus triste et étrangère au mode de vie en France... avant.

Ce qui "fait société" en banlieue ce n'est pas cette société où les bobos prétendent faire la morale antifa et antiraciste? Et on peut le comprendre sans aménité, c'est un islam du quotidien, familial, banal le plus souvent, qui est contre-révolutionnaire mais qui fournit repères collectifs, morale individuelle, lien social, là où la République bourgeoise a multiplié les promesses sans les tenir.

La croyance religieuse est plus structurante que la croyance républicaine, donc. Vingt-cinq ans après avoir publié une enquête référence sur la naissance de l'islam en France - intitulée Les Banlieues de l'islam (Seuil) -, Gilles Kepel, accompagné de cinq chercheurs, est retourné dans les cités populaires de Seine-Saint-Denis pour comprendre la crise des quartiers. Six ans après les émeutes causées par la mort de deux adolescents, en octobre 2005, son équipe a partagé le thé dans les appartements des deux villes, accompagné les mères de famille à la sortie des écoles, rencontré les chefs d'entreprise, les enseignants, les élus. Le sentiment de mise à l'écart a favorisé une "intensification" des pratiques religieuses. Une fréquentation des mosquées beaucoup plus régulière. Une pratique du ramadan presque systématique pour les hommes. Une conception extensible du halal, enfin, qui instaure une frontière morale entre ce qui est interdit et ce qui est autorisé, ligne de fracture valable pour les choix les plus intimes jusqu'à la vie sociale.

La dénégation de l'islamo-gauchisme : attaque inédite contre la liberté de recherche ou même type de mensonge que les « libérations nationales » ?

Ils jouent aux naïfs moralistes, qui auraient tant à se faire pardonner les Plenel, Fassin et compagnie, en posant aux défenseurs des « minorités » de la « diversité ». C'est avec ce même raisonnement sectaire de curés qu'ils avaient soutenu le combat chauvin des « peuples opprimés » qui a servi à les opprimer encore plus et à éterniser la misère.

Je ne vais pas développer sur le soubassement idéologique de cette compassion toutes bourgeoise pour les « peuples opprimés » en leur faisant la leçon ou en prétendant parler en leur nom ; d'une certaine manière les vrais colons de la pensée n'étaient pas Massu et Bigeard mais les collabos trotskiens des futurs dictateurs. Les porteurs de valise des idéologies tiers-mondistes qui ont partout foiré, sont les mêmes qui portent les valises des « minorités opprimées » qui réclament le droit de rester aliénées ou plutôt qui doivent se taire pour laisser pavoiser leurs bobos fort en gueule et en citations du coran. Ils se sont multipliés, diversifiés : politiciens écolos, féministes bourgeoises, végans ploucs, etc. Ils ne peuvent même plus s'organiser en parti politique parce que les partis politiques ne sont plus crédibles, ils sont morts comme forme et comme lieu de pouvoir. L'idéologie dominante, il faudrait plutôt dire les idéologies dominantes, sont sur les réseaux sociaux, n'importe qui peut lancer une manifestation pour n'importe quoi. Il n'y a même plus de leader possible. Ce sont des assocs vagues, des courants sans contour, des clans, des regroupements éphémères. Pour parodier Fanon, se pullulement facilite le travail de la police et de l'Etat. Ce n'est pas une décomposition dramatique comme le croit le CCI. L'état de déliquescence de la pensée politique et rationnelle SERT A PROLONGER LE SYSTEME.

Si le gouvernement en est venu à pointer du doigt l'islamo-gauchisme ce n'est pas parce qu'il le considèrerait comme dangereux (la liberté bourgeoisie c'est le droit de dire n'importe quelle connerie sans conséquence contre le PROFIT), c'est qu'en effet une grande partie de la population et du prolétariat souffre à la fois au souvenir des attentats odieux mais aussi des violences (qui ne sont que des faits divers sans lien avec l'islam hors la loi française comme l'approuve l'internationalisme pervers de l'islamo-gauchisme) et d'une délinquance qui ne viennent pas de Norvège (tant pis si vous trouvez l'argument « identitaire » ou « facho »). La misère et la délinquance viennent le plus souvent des derniers pauvres arrivés sur place.

L'islamo-gauchisme est une vague forme de radicalisation de la croyance en l'insertion. Ils sont l'extrême-gauche de Martin Hirsch, pas plus et même moins sur le plan réformiste. Personne ne le souligne mais la stratégie islamophile s'il elle réussit à s'implanter en milieu intellectuel, foire complètement au niveau social, les gens restent dans la misère, et les populations de ces quartiers sont toujours les premières victimes des déliquants quand les gauchistes (sans le proclamer) sont d'accord avec les racailles pour canarder la police (sans se faire prendre) comme Macron lui-même qui n'a jamais cherché à les éborgner comme les gilest jaunes.

Cet échec de l'islamo-gauchisme – et qui se prétend pourtnat victorieux – est la fonction « en mode échec » typique de la fonction du gauchisme depuis 1968. Leurs agitateurs ont toujours soutenu les pires fausses révolutions et n'ont jamais critiqué les idéologies réactionnaires qui ont triomphé finalement après avoir jeté aux orties toute notion de socialisme. Prenons le cas de l'Algérie où des trotskiens furent conseillers des futurs dictateurs militaires. Jamais ils n'ont critiqué l'islam, cette idéologie moyenâgeuses si utiles aux dictateurs milliardaires et aux aventuriers militaires. Comme aujourd'hui ils ont pu serrer la main aux pires théoriciens du terrorisme.

La Charte nationale de 1976 n'est plus la charte stalinienne de 1964 mais annonce la fusion des sphères politiques et religieuses. L'islam y est considéré comme partie intégrante de l'idéologie d'Etat et « composante fondamentale de la personnalité algérienne ». Qu'en ont pensé les Berbères ? Pour ceux qui n'auraient pas compris la Charte répète lourdement : « l'édification du socialisme s'identifie avec l'épanouissement des valeurs islamiques »4 .

Jamais un seul des courants trotskistes ne s'est vanté de cet « épanouissement » de la libération nationale. Comme tout souteneur il n'était pas responsable des faux pas de la prostituée. Par son silence ou son mépris l'extrême gauche trotskiste est donc restée dans la position du complice comme aujourd'hui encore avec les diverses sectes islamistes au nom du droit à la culture originelle, et par pleutrerie politique. Les dictateurs successifs, pour dériver l'attention de leur propre oppression arriérée et anti-socialiste, ont régné en débitant les mêmes arguments que nos islamo-gauchistes aujourd'hui : la France avait « déculturé » les populations algériennes. Mais l'argument valait pour les bureaucrates au pouvoir et leurs clans, les « populations algériennes » rêvant plutôt de retrouver un mode de vie à la française (et pas de s'islamiser à fond ou jouer à la minorité racialiste »), comme en témoigne le maintien de la langue française dans la presse et les débats publics. Je me rappelle l'époque de Boumedienne où la bataille ppur l'arabisation avait été mal vécue par une majorité de la population, et avait développé plus de francophones que les nationalistes exotiques imaginés par les bobos trotskistes de l'époque5.

L'ISLAMO-GAUCHISME ESQUIVE LA QUESTION SOCIALE EN SOUTENANT L'ISLAM AU NOM DE LA DEMOCRATIE BOURGEOISE

Achraf Ben Brahim va au fond de la question lui :

« Quel est l'avenir d'un jeune de banlieu aujourd'hui en France ? S'endetter our ouvrir un kebab ? Finir chauffeur Uber ? Enchaîner les stages et les services civiques sous-payés alors qu'il a sacrifié les plus belles années de sa vie sur les bancs de l'école ? Subsister des miettes qu'une municipalité daignera lui lancer s'il ouvre une association de quartier ? Et s'il se montre « bien républicain » sous tous aspects, recevoir un pris « Talents des cités » qui lui sera remis au Sénat par de bedonnants parlementaires paternalistes et indifférents ? »6.

Les djihadistes disent aussi cette autre vérité, que feint d'ignorer Padamalgam et aussi l'Etat français :

« … l'islam n'est ni religion de « bisounours », ni de paix mais de « justice ». Inutile de perdre son temps à la rendre compatible avec la France ou l'Occident car son essence, sa législation et ses mœurs sont radicalement « opposés à un système laïc, mécréant, de législation terrestre quand la charia est divine »7

Le fascisme et le stalinisme n'étaient pas compatibles non plus avec l'avenir de la société mondiale et ont dû être combattus sans concession mais par d'autres formes d'oppression qui ont besoin du maintien des croyances religieuses autoritaires. L'islam est plus vicieux mais doit être aussi dénoncé comme incompatible avec la libération humaine des obligations et arriérations encore pesantes dans le capitalisme.


NOTES


1Merci de ta trouvaille Courvoisier.

2Cité par Geoffroy de Lagasnerie in « La conscience politique, p.43 (2019)

3Ibid p.152. La pensée islamo-gauchiste dans toute sa splendeur ! Preuve que ces philo-sociologues gauchistes ont pignon sur rue depuis longtemps et ont été catéchisé petits à l'antifascisme stalinien ou trotskien, dont nous est livrée ici l'aboutissement théorique... anti-prolétarien : « Oui les militants antifacsistes s'opposent au principe formel de la liberté d'expression. Ils articulent leur pratique politique à un principe substantiel : le bien-être et la sécurité des populations marginalisées » (p.199). ET ils articulent les assassinats terroristes islamistes et les meurtres au couteau entre lycéens à quoi ?

4In La guerre d'Algérie vue par les algériens II de Benjamain Stora et Renaud de Rochebrune, p.386.

5Qui furent également muets lors de la terrible répression de 1988. J'ai eu l'occasion de m'illustrer dans la protestation le soir même sur le parvis du Trocadéro. Venu avec l'intention de simplement vendre RI, je me suis retrouvé avec le mégaphone en main, fourni par la police comme je l'ai compris par après ; un leader étudiant algérien est venu me demander la parole, je lui ai donc rendu l'appareil. Je me suis trouvé malgré moi président de la place. Il y avait là des centaines de personne dont Krivine et les gens de LO, et pas mal d'agités du bonnet. A un moment je ne sais quel abruti a proposé de chanter la Marseillaise. Alors j'ai repris le micro et j'ai dit qu'on n'allait pas chanter notre chant nationaliste au moment où un autre nationalisme massacrait à Alger. On m'a applaudi. Puis les prises de parole partant en tous sens entre étudiants arabes, j'ai décidé de rentrer chez moi. On avait dû me prendre pour un personnage important puisque pendant plusieurs stations de métro, un type en gabardine m'avait suivi.J'avais été passer un mois superbe en famille à Alger quelques années auparavant et penser à ces centaines de jeunes tués par balles m'avait très affecté.

6L'emprise, enquête au sein de la djihadosphère (ed lemieux 2016).

7ibid

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