PAGES PROLETARIENNES

mercredi 3 juin 2020

L'antiracisme un pare-feu contre la lutte de classe


« L’ambition de l’écologie décoloniale, ce n’est pas seulement de changer de récit, de protéger l’environnement, ni seulement de reconnaître les luttes anti-racistes ou anti-esclavagistes, mais bien plutôt d’instaurer un monde. De réparer la double fracture qui sépare les luttes décoloniales des luttes environnementales, pour retrouver la force nécessaire et enfin briser la cale du monde ».

Perle de l'idéologie écolo-bobo-gauchiste (de la fabrique du bobo parisien à la faconde du gourou africain)

Aujourd’hui, ce n’est plus que le combat de la famille Traoré, c’est votre combat à vous tous (...). Aujourd’hui, quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré”, a lancé Assa Traoré, sœur aînée d’Adama, face à des manifestants qui scandaient “Révolte” ou “Tout le monde déteste la police”. Selon la préfecture de police, plus de 20.000 personnes se sont rassemblées dans la soirée pour soutenir cet appel. Comment est-il possible qu'une manifestation de bobos parisiens et banlieusards ait pu se tenir alors qu'elle était interdite ?

LES CLUSTERS ANTIRACISTES SONT-ILS DANGEREUX pour la bourgeoisie ?

Débordement, je ne le crois pas. Laissez-faire sûrement. Ils auraient même pu être trente mille que cela n'aurait pas plus dérangé l'Etat. Tout comme Trump n'est pas plus inquiété par le fait que 140 villes américaines aient vu se développer de nombreuses manifestations dénonçant l'assassinat de George Floyd, ni face aux pillages répétés. Les destructions répétés et aléatoires de magasins ou de tout autre commerce sont remarquables comme expression de la petite bourgeoisie excitée et du lumpen, actions aveugles et lâches – ils n'ont même pas incendié le magasin du type qui avait vendu Floyd à la police et l'ont transformé en bouquet de fleurs – et qui n'ont plus rien à voir avec l'antiracisme primaire puisque même boutiques et voitures appartenant à des noirs ont été bousillées. Face à « l'opinion », nos théoriciens infantiles de l'émeute (riot) l'auront dans le cul.
Les 20.000, chiffre très exagéré, exhibés par les médias font plutôt pitié : nouveau cluster pire que la secte de l'Eglise de Colmar ? Et surtout simple « cluster » d'une idéologie merdique et nihiliste.

UNE COMPARAISON AVEC LES GILETS JAUNES QUI NE PLAIT PAS A TOUT LE MONDE...

La protestation aux Etats-Unis a beaucoup de ressemblance avec l'ex-mouvement gilet jaune en France, comme je crois être le premier à l'avoir remarqué. Une indignation subite, parfaitement fondée, bien que tout de suite obscurcie par l'antiracisme officiel. Pour mettre en scène un drame ou une bavure, il n'y a plus besoin de nos jours de caméramen payés par les TV, le tout venant filme désormais en toute circonstance avec son Androïd ou son Apple et vient abreuver l'info, pas toujours dans le sens où le souhaiterait l'Etat, certes. La capacité de récupération du système est impressionnante. Une telle info, il y a trente ou quarante ans aurait vraiment mis le feu à la poudre sociale. Aucun souci à avoir, tout ce que comporte la société américaine de sectes et d'assocs s'est mis aussitôt à hurler en tous sens contre les « cops » et le « racisme », et tout le monde a été convié à se mettre à genoux, symbole pourtant le plus ridicule (et oxymore) qui plagie l'attitude du flic tueur de Floyd.

La parade à l'indignation, contrairement aux gilets jaunes sans tête, montre que tout est bien « implicitement » mis en route dans la « démocratie américaine », je ne dis pas « organisé », mais découle... de source, livrant matière aux inépuisables clichés journalistiques sur cette bonne vieille Amérique raciste (qui en effet contient de drôles de fachos, comme par chez nous, mais très minoritaires). Ce n'est même pas la fonction de la police bourgeoise qui est en cause mais quelques méchants policiers racistes et « fachos » ; il y a fort à croire que le flic « Chauvin » n'est pas plus raciste que facho mais un simple zélé fonctionnaire (comme nos flics au Vel d'Hiv en 42) qui servira de bouc-émissaire « extrémiste » et « sadique » à l'ensemble du corps policier « républicain et respectable des valeurs démocratiques » ; immédiatement n'assista-t-on pas à des embrassades et des agenouillements communs entre uniformes et manifestants énamourés ?

Comme en France, l'indignation calculée prend une tournure assez simpliste et lâche, il est tellement simple de s'en prendre aux flics sans jamais viser leurs vrais patrons, magistrats et avocaillons ; il est tellement courageux de ficher le feu à des édifices publics durant la nuit et de profiter de l'effet de foule pour « se servir » et assouvir une haine primaire sans but.

La fixette anti-police n'est pas dangereuse pour le système, elle lui est plutôt utile1. La répression dans le monde capitaliste n'est pas simplement physique, elle est aussi et surtout idéologique, scolaire, salariale, religieuse, moraliste, psychologique, sexuelle (dans l'ordre que vous voudrez). Elle empêche toute réflexion sur la marche et les vrais commanditaires du système.

Un autre aspect est commun par contre au mouvement des gilets jaunes, plus en France qu'aux Etats-Unis, mais pas dans le sens électoral du pauvre Mélenchon ni dans celui des infantiles du NPA : c'est un mouvement totalement hétéroclite. La petite bourgeoisie blanche est au moins équivalente dans les rues auprès de la population noire révoltée ; cette alliance dessert à mon sens les prolétaires noirs dans une autre logique - contre les inégalités concernant la santé, le sort social et la persécution policière – les bobos de tout acabit chantent « justice » et veulent surtout faire chuter le chômage en milieu avocat et pousser les gens à participer au folklore démocratique avec l'antiraciste Obama.

ABOLITION DE LA POLICE POUR LA REMPLACER PAR UNE POLICE RACAILLE?

Dans toute l'histoire du mouvement ouvrier, avec ses phases anarchistes, socialistes puis communistes, l'abolition des forces mercenaires de l'Etat bourgeois est une constante, et le reste mais A CONDITION de ne pas tomber dans le chaos, à condition de disposer de milices « ouvrières » triées sur le volet. J'ai récemment raconté qu'après 1917 en Russie ce n'est pas n'importe qui, n'importe quel gueux qui pouvait être membre de ces corps (avant tout) de défense ouvrière et de paix sociale. Car supprimer une police bourgeoise ne peut équivaloir à créer une police de racailles, ni à imaginer qu'aucune police ne serait nécessaire dans la longue survie des miasmes du capitalisme.

L'idéologie de « barrière sociale » et de « distanciation du prolétariat » a agi en France en parodiant la protestation étasunienne, mais en bien plus minable. Pas d'émeute de la misère non plus, mais une dénonciation alambiquée de la police, qu'il faut bien sûr « abolir », mais pas la magistrature ? On n'a jamais vu nos islamo-gauchistes se mobiliser pour l'affaire d'Outreau par exemple ? L'affaire concernant la mort d'Adama Traoré dans des locaux policiers date de plusieurs années et fait sérieusement réchauffé et fonctionne pour autre chose que « la justice » (laquelle?) mais pour des ambitions électorales communautaristes et glauques dont est surtout porteur un homonyme, le louche Hadama (avec un H)Traoré.

L'arrestation de Adama sans H avait été aussi filmée, on n'y voit pas de plaquage ventral comparé à celui dont fût victime Floyd. Le déroulé montre que le gars n'était pas innocent, membre d'une grande famille actrice de plusieurs démêlés judiciaires (symbolisant tout à fait l'immigration à problèmes) il prend la fuite lors du contrôle de son délinquant de frangin, se débat. Puis il se remet debout et est emmené vers un car policier. D'abord je ne comprends pas cette bêtise de ceux qui se débattent comme des gamins entourés de robocops et je dis la même chose à une femme qui est en train de se faire violer : ne vous débattez pas sinon il va vous tuer ! La proximité humaine dans une bagarre est perverse et peu contrôlable, flic ou voyou peuvent monter à l'extrême qui est absurde et animal.
Les raisons de la mort d'Adama peuvent être consécutives à la paralysie policière, et c'est regrettable, et cela confirme que les flics exagèrent et que certains parmi eux se comportent comme des... racailles. Depuis la sœur se pointe et s'exhibe lors de toute manif ou rassemblement gauchiste, imposant la respectabilité de la veuve éternelle. Le 30 novembre 2018 j'ai l'occasion de voir de près ces agités du bonnet anti-flic, comme j'en rend compte dans ce blog :

« LES ORGANISATEURS SE POINTENT POUR FABRIQUER UNE REVOLUTION « CITOYENNE » (titre)
En même temps on pouvait lire sur Demosphère un « Acte 3 Macron démissionne ! » se proposant « une rencontre entre gilets jaunes (vouzémoâ) pour « exiger à Macron : plus de pouvoir d'achat et l'annulation des taxes sur les carburants, Sinon, En Marche vers la démission de Macron !!!! C'est ce qui va me motiver à aller demander le micro. Puis succède la sœur d'Adama Traoré, qui fait partie du décor gauchiste à Paris, pour renforcer l'anti-police primaire ou l'antiracisme tertiaire ? Elle apparaît comme une folle échappée de Saine Anne avec une crinière de lion ou de pharaon. Elle débite un discours totalement bobo antiraciste. Mais, alors qu'elle avait été interrompue par une spectatrice, elle se mue en sorcière hystérique hurlant, criant : « j'ai jamais dit que les gilets jaunes étaient tous des racistes ». Il y a une bousculade, je me rapproche pour éventuellement protéger la « blanche » qui est menacée par la sœur sainte des gauchistes qui, avec de grands gestes semble vouloir frapper l'autre. Je tape sur l'épaule de la jeune femme pour savoir ce qui se passe, elle dédaigne me répondre et continue de filmer l'hystérique ».

S'approcher d'une assemblée de rue parisienne en pleine révolte contestataire sociétale, c'est risquer de glisser sur une banane féministe ou un donneur de leçon de racisme ou de fascisme. La jonction entre gilets jaunes « fachos » et antiracistes (démagos) n'a pu avoir lieu.


ILS S'APPELLENT TOUS TRAORE ?

Pas très éloigné du clan de la sœur hystérique, l'autre clan Traoré je le dénonce en octobre 2019 :« ...la clique Hadama Traoré de « démocratie participative »2 qui appelle à une manif jeudi en hommage au tueur Harpon devant la mairie de Gonesse car avec « son handicap auditif, il n'est pas un terroriste mais il a craqué sous la pression de conditions de travail et surtout d’une vie difficile ». Vous allez voir... moi demain si je craque je bute quatre voisins de palier, et j'espère que vous tiendrez compte de mon handicap auditif à moi aussi ! Gonflé le Traoré ! Personne n'avait osé agir de manière aussi indécente ainsi après la tuerie de Charlie Hebdo3, gageons que les flics auront pour consigne de laisser manifester cet petit aventurier de banlieue médiocre pour l'apologie du tueur « victime » ! Pour la paix des banlieues tourmentées car, comme Hadama (nouvel Eric Drouet?) l'a proclamé : « On a le bras long. Toutes les communautés persécutées on va faire la guerre ensemble, aux politiques et aux médias. Et on commence ce jeudi »4. Ce zozo s'était présenté comme le candidat des banlieues aux européennes, sans programme (car ce n'est pas ça qui compte) mais des valeurs... racistes communautaristes. Ce clan de clowns communautaristes a toujours une place réservée et respectueuse au sein des processions islamo-gauchistes et une tribune d'honneur à Médiapart »5.

Le monde pas vraiment déconfiné, ni débarrassé des cons, dans lequel nous vivons ou survivons, a mis en évidence la bêtise de tout le personnel d'encadrement idéologique du système lors de leurs parades télévisées pour « nous expliquer » et « nous mettre en garde », journalistes, toubibs, scientifiques, où le censeur nous baise gaiement avec le pédagogue. Il n'y manquait plus que la prétention morale des artistes, désormais présentés tout de même comme représentants du peuple, dont nombre d'entre eux sont fils d'éboueur et de femme de ménage ! Florent Pagny qui a tenté d'éviter de payer ses impôts en France, et qui est certainement antiraciste, a pourtant fait un bide avec sa chansonnette destinée à l'héroïque personnel soignant.
Avec Camélia Jordana, Barthez et Gros Land (l'esprit canal banlieue), Hanouna et Noah, on est servi ! Les émissions pipoles, qui racolent avec du scandaleux et mettent en scène ces pitoyables nouveaux riches, servent d'exorcisme à toute conscience de classe. Oblitérant toute réflexion politique et sociale sérieuse. L'antiracisme leur sert de religion commune quand tout ce petit monde peut ricaner grossièrement et lâchement du diabolique flic primaire (cause de toutes les violences et injustices), sauf que les milliardaires chanteurs et les journalistes hâbleurs ne sont pas contrôlés au faciès derrière les vitres teintées de leurs limousines.

ILS S'APPELLENT TOUS TROTSKY...

La vieille fonction de l'extrême gauche bourgeoise que nous avons identifiée depuis 1968, et grâce à 68, est d' « accompagner les masses dans leurs illusions ». C'est pourquoi ils accompagnent les syndicats gouvernementaux dans le confinement sectoriel des luttes tout en chantant « rêve général ». C'est pourquoi les plus caméléons se font les principaux théoriciens de l'antiracisme et de toutes les théories fumeuses des racialistes racistes de banlieue, sans vraiment adhérer à toutes les âneries musulmaniaques ou communautaristes mais par « stratégie » électorale ou médiatique. Selon une vieille croyance néo-léniniste, je crois plus néo-stalinienne et maoïste, c'est en se fondant parmi les moutons que l'on pourra un jour manger le loup.
Sans vraiment s'en apercevoir – ils sont trop bêtes pour être machiavéliques – ils favorisent une criminalisation de la lutte de classe. C'est patent avec le NPA qui se solidarise avec toute action de voyous de banlieue, même si les flics ne sont aucunement en tort face à plusieurs exactions. C'est patent avec les autres sectes, celle de Mélenchon comme celle, individuelle, de Robert Paris.
Les infantiles du NPA comme les petits politiciens insoumis savent bien que la lutte de classe est l'essentiel, même s'ils se sont mis à faire des risettes aux gilets jaunes et aux gangs communautaristes de banlieue. Eux aussi comme nous ne peuvent ignorer l'immense explosion sociale qui couve aidée par la crise du covid. Mais la façon dont ils l'anticipent prouve déjà qu'ils sont des traîtres et qu'ils garderont la même police si toutefois on avait besoin d'eux au pouvoir bourgeois.
Une seule citation du brouet édito du NPA révèle la maïeutique trotskienne :

« « La séquence que nous vivons montre combien il est nécessaire de s'attaquer à l'impunité intolérable des flics, ou des milices fascistes qui les relaient comme à Minneapolis. L'enjeu est essentiel car partout les gouvernements ont instrumentalisé la crise sanitaire pour renforcer l’État policier. Les licenciements de masse vont jeter dans la misère une frange croissante de la population, d'où la nécessité impérieuse de réprimer le plus possible pour dissuader toute résistance. 
Nous devons montrer notre solidarité aux familles des victimes de crimes racistes, de violences policières mais également notre détermination à ce que la vérité éclate. Nous devons également soutenir toutes celles et tous ceux qui bravent les interdictions de manifester, pour la liberté de circuler, de s'installer, contre le racisme, contre la violence policière et sociale ».

Le gros du propos est de dénoncer l'horrible police et des « milices fascistes », du « racisme systémique », « violences policières sous caution sanitaire », dits fascistes dont on n'a pas vu d'exactions pendant tout le spectacle actuel. Les raccourcis n'expliquent rien. Pour l'essentiel face à la crise du covid la bourgeoisie a été capable de ce qu'elle a pu, mais surtout d'improviser. En ne voyant pas qu'elle a fait preuve d'impéritie et de gabegie, qu'elle a été méprisée pour cela par les masses, nos pédagogues trotskiens confère plus d'importance qu'elle n'a à cette pauvre police plus en carence de masque que démasquée. Alors que ce qui va arriver va s'avérer « massif », on ne voit pas en quoi les petites répressions de quartier géré par des voyous pourrait dissuader de « toute résistance » de classe ? Quant à la solidarité charitable des activistes gauchistes les familles des victimes des exactions policières ou de leurs propres exactions, elles s'en tapent, elles ont leurs propres avocats communautaristes et bateleurs de foire antiraciste. Quant au soutien à tout ce qui bouge, c'est la fonction régalienne et historique du trotskisme krivinesque, abrutir les lycéens bobos et les former à devenir de possibles professionnels du PS6. Dans l'ensemble, en matière de police, les divers clans trotskiens n'ont aucun complexe à avoir, une fois la police bourgeoise dissoute, ils en créeront une autre, plus féroce encore et qui, à l'exemple deKronstadt, tirera dans le tas et n'utilisera plus ces armes anti-écologiques que sont les gaz lacrymogènes.

UNE POLICE FASCISTE ?

L'accusation de fascisme c'est pour clouer au pilori, diaboliser ou crucifier (choisissez!) mais ce n'est pas bien méchant. Le terme ne veut plus rien dire, sauf à signifier qu'on est bien heureux dans ce monde débarrassé de l'horrible Hitler, et que, vaut mieux se contenter de chanter « grève générale » et défiler derrière les ballons CGT que réellement se hausser à une vraie lutte marxiste.
Des Etats-Unis à la France, cette scolie n'explique rien. Le fascisme n'existe plus depuis longtemps et les fonctionnaire de police ne sont pas au service de Hitler mais de la démocratie parlementaire. Ou alors il faut nous expliquer pourquoi une police parlementaire utiliserait des forces de polices « fascistes » ? OU sous-entendu au comportement fasciste. Et je veux bien qu'on m'explique ce qu'est un comportement fasciste. Et par après en quoi la répression étatique ne devrait pas être par exemple fasciste ?
On peut examiner l'impossible démonstration en parcourant les écrits d'un faux groupe (catégorie que j'ai magnifiée incidemment depuis quelques articles), c'est à dire un individu, le plus souvent issu du trotskisme ou du bordiguisme, et qui se fait passer pour un ou plusieurs groupes (miracle du web).
Un communiqué du sur-nommé Robert Paris, et à l'occasion Victor Serge, pourtant signé « Louise M »7. et tenez vous bien de son propre comité Gilets jaunes Poitiers, nous indique sur farce book comment mettre à bas le capitalisme :
« EN FINIR AVEC LES VIOLENCES POLICIERES, C’EST EN FINIR AVEC LE CAPITALISME » Mardi 2 juin 2020.

L'auteur féminisé et groupal est plus intelligent que ses ex-exploiteurs trotskiens, c'est une classe sociale « car c’est la classe des pauvres, la classe des travailleurs, qui est réprimée chaque fois qu’elle veut faire entendre ses droits ». Admettons mais que se passe-t-il ?

« La police se fascise, les jeunes stagiaires policiers s’entraînent en tabassant les migrants dans les Centres de Rétention Administrative, parce que la police est un appareil d’Etat, au service des gouvernants, eux-mêmes aux ordres d’une poignée de milliardaires qui sont prêts à toutes les atrocités pour conserver leur société mortifère ».

Se fasciser signifierait donc taper méchamment sur des migrants et parce que la police ets au service des riches. Un abonné de 16 ans au journal riquiqui LO de l'ineffable et fier Jean-Pierre Mercier, peut comprendre cela tout de suite, le trouver quelque peu simpliste et victuaille de pédagogue à la retraite.
Essayons d'aller plus loin dans la pédagogie :

« La police ne nous protège pas, la police réprime les travailleurs pauvres qui ont le frigo vide le 15 du mois, la police réprime la mère de famille qui ne fait qu’un repas par jour pour pouvoir nourrir ses enfants, la police réprime l’ouvrier en lutte contre les licenciements, et bien sûr les immigrés qui sont la plupart du temps des travailleurs pauvres. La police ne fait que maintenir les gouvernements en place au service des grandes fortunes qui nous poussent dans la misère. Une police mise en place par les Etats capitalistes pour annihiler toute contestation sociale, politique ou économique et pour maintenir leur société inégalitaire ! ».

La police protège certes le gouvernement, les riches et rarement nos pauvres maisons contre les cambrioleurs. Pour bien faire comprendre sa nocivité, il faut y ajouter l'intention torpide : elle réprime ceux « qui ont le frigo vide le 15 du mois » et aussi elle réprime « l'ouvrier licencié » sans oublier les « immigrés » (même ceux qui arrivent par avion?). La police sert à « annihiler toute contestation sociale ». Euréka ! Tout s'explique ! la police est responsable de tout, c'est pourquoi elle est « fasciste », totalitaire quoi ! Les autres institutions, parlement, chapelles politiques, barnums syndicaux, eux, remplissent le frigo, soutiennent (en paroles) l'ouvrier licencié.

Comment se défendre nous les pauvres avec le tourbillon social qui arrive ?

« Et comme l’effondrement du capitalisme va engendrer de plus en plus d’inégalités qui vont jeter dans la misère un travailleur sur deux à l’échelle mondiale, ils auront besoin d’une police ouvertement plus fasciste pour réprimer tout soulèvement populaire ».

Il fallait le déduire, il suffira d'une police de plus en plus « fasciste » pour calmer les miséreux et crève-la-faim. Il suffira à la police de cogner quoi. Et toutes les autres institutions canailles n'auront qu'à regarder leurs garde-chiourmes accomplir le travail éminemment intellectuel du policier de base pour « frapper les consciences ».

Enfin, après l'exaltation du fétichisme anarchiste et creux de l'auto-organisation, notre prof de lycée nous invite à constituer des « comités d'auto-défense populaire », comme n'importe quelle racaille d'extrême droite peut en proposer à tout moment, sans que cela réponde ni à une expression ni à une maturation de la classe ouvrière. C'est la traditionnelle filouterie trotskiste : je me précipite pour vous organiser afin que vous ne puissiez jamais le faire vous-même » !

Et en reprenant les deux slogans des bobos américains et français :

« Pas de justice, pas de paix !
Justice pour George Floyd et pour tous les morts faits par la police ».

Résumé provisoire pour les nuls

La protestation concernant le meurtre de George Floyd a été totalement justifiée les premiers jours, mais les émeutes qui ont suivies, qui n'étaient aucunement des émeutes de la faim, n'ont été que des pillages du lumpenprolétariat, qui ne peuvent que desservir ce qui sera l'action du prolétariat sans couleur dans la grande misère qui s'annonce, où il ne sera plus question de sauver des emplois ou de faire du vélo dans des avenues écologiques. L'antiracisme divise aussi le prolétariat en cherchant toujours à inventer des victimes plus victimes que les autres, ce que montre bien ce dernier article du Monde8.
Le brouhaha antiraciste dans ses multiples variantes ne sert en rien la lutte de classe. Il est et reste une idéologie interclassiste (qui mélange toutes les classes en une conscience charitable utopique et fausse). Ce n'est que du point de vue de notre vie sociale, de notre position sociale inférieure et exploitée, que nous pouvons affirmer la vérité du système. Ce n'est pas dans la philosophie ou les fantasmes d'un autre temps que le prolétariat trouvera son chemin ni en se mettant à la remorque d'une foule de sectes ou assocs réactionnaires. L'aspect hétéroclite de l'antiracisme, comme l'antifascisme désuet, sert à dissoudre le besoin d'unité de lutte contre nos exploiteurs, institutions, syndicats et partis, et pas seulement ni prioritairement leur police. L'action intempestive antiraciste barre la route à la réflexion de classe.

NOTES

1 Au cours du mouvement gilet jaune, la haute bourgeoisie française s'est fabriquée une auto-protection en laissant désigner à la vindicte les flics grâce aux LBD, avivant la névrose anti-flic, au point qu'au plus fort de la colère, et de la terreur des yeux crevés, la haine comme paroxysme de l'absence de réflexion, réclama l'abolition de la police, mais pas de l'Etat bourgeois !
2 Hadama Traoré co-fonde le « mouvement citoyen » La révolution est en marche (LREEM) (un double macronien, sic!) en janvier 2017, puis dépose les statuts du parti dextrême gauche Démocratie représentative (DR) en juin 20177. En parallèle, il devient une figure locale à Aulnay-sous-Bois, certaines de ses vidéos comptant des centaines de milliers de vues sur Internet. L'hebdomadaire Marianne le considère comme un « personnage trouble » menant une guerre ouverte contre la police. Lui-même se définit comme un « père de famille », un « gars de quartier », un « révolutionnaire », un « Noir de banlieue » , un « ex-délinquant ». Il dit encore de lui : « Chez moi, je suis dans le cœur des gens, j'ai été un gros délinquant, j’ai été producteur de rap français, j’ai été la fierté de la ville. Et maintenant, j’enclenche une révolution. ». Il est révoqué de son poste de « responsable jeunesse » ( !.) à Aulnay sous bois, pour son soutien non voilé au terrorisme, mais est soutenu par la CGT et le NPA. Aux élections il ne fait que des scores minables.Lors des élections européennes de 2019, il est à la tête de la liste d’extrême gauche « Démocratie représentative », du nom de son parti. Il affiche pour objectif de porter auprès des institutions européennes la voix de la « majorité silencieuse », celle des banlieues, dont il se présente comme le représentant. Il porte un programme avant tout axé contre la police, Sa liste arrive en 29e position sur 34 listes, avec 0,01 % au niveau national et 2,65 % à Aulnay-sous-Bois. (…) Il persiste à essayer de parvenir dans les canaux de la politique bourgeoise malgré sa réputation sulfureuse. Il a été dans une liste conduite par Raoul Mercier, adjoint au maire Gérard Ségura (PS) entre 2008 et 2014. Le parti des Indigènes de la République soutient l’initiative. À l'issue du premier tour, qui est marqué par la victoire du maire sortant dans un contexte de forte abstention (67 %) notamment due à la pandémie de coronavirus, la liste arrive en quatrième position (sur six listes), avec 3,9 % des voix.


4https://www.marianne.net/societe/qui-est-hadama-traore-l-organisateur-du-rassemblement-interdit-de-soutien-au-tueur-de-la

5Je ne peux pas renier non plus ce que je constate il y a quelques mois à peine dans ce même article : « « Le gouvernement bourgeois n'a même pas besoin de montrer du doigt les immigrés ou ex-immigrés non intégrés qui vomissent la « France blanche », qui conchient l'école républicaine, ils s'exhibent eux-mêmes. Je peux dire comme Hadama Traoré que, dans ce magma moyenâgeux mais avec portable, les gens sont victimes du chômage mais aussi du rejet qu'ils recherchent par leur accoutrement et leur repli communautariste. Cette situation déplorable autorise-t-elle à exercer sa vengeance en tuant des civils innocents au nom d'une invention religieuse du lointain jadis ? Que vient faire cette sornette de dite « radicalisation » et pour quelle perte d'identité ? Bigots d'un autre temps ou prolétaires aujourd'hui, il faut choisir !
L'autre déni des réactionnaires islamo-gauchistes est bien sûr le refus de lier immigration et terrorisme, au nom du fait que le « gouvernement s'en sert pour diviser les travailleurs », mais c'est tout de même le lien impérialisme et immigration qui transparaît. C'est non seulement le raisonnement borné de la « petite bourgeoisie blanche » (ceux du comité invisible comme le remarque d'avocaillon Lagasnerie, pote à Traoré bis) mais celui de l'élite qui ne voisine pas avec les campements sauvages et malodorants des portes d'Aubervilliers et de la Chapelle, et de tous ces militeux gauchistes qui n'y changeront rien ni n'apportent nourriture et vêtements Parce que aussi c'est risqué, ils finissent par devenir méchants, et là on les comprend. (…) Ce n'est évidemment pas l'immigration comme telle, historique et nécessaire dans des proportions raisonnables, qui est responsable du terrorisme, mais elle est le vivier où peuvent puiser naturellement les instructeurs de guerre pour les grandes puissances rivales. Il y a de l'argent pour cela. Les corps francs en Allemagne ont abondamment recruté eux aussi parmi les chômeurs et les exclus. Les terroristes sont les soldats d'une nouvelle guerre mondiale qui ne parvient pas à accoucher. Le pire est encore à venir ».(...) On trouve toute une armada d'intellos délirants à la logique traître bien plus dangereuse que les à peu près simplistes de Zemmour. Cf. un certain Geoffroy de Lagasnerie – La conscience politique, chez Fayard – qui collabore avec l'autre clan Traoré (la sœur d'Adama assassiné par la police) où il n'est plus question que de concepts néo-coloniaux, où c'est la police qui occupe les quartiers, où les sectes antifascistes ont raison d'empêcher la liberté d'expression, des délires post et néo-maoïstes finalement qui visent à héroïser la clientèle intello-bobo-immigré.
(mardi 8 octobre 2019 : Ce principal terrorisme qui est mis de côté)

6Les petits comme Julien Dray, qui aime tant les montres, ne connaîtrons jamais leur heure ; il rêva longtemps d'être promus ministre de l'Intérieur. Le petit Eric Ciotti, petit député de droite, postule à son tour au poste en proposant de flouter le visage des flics en train de tabasser. Moi je propose de flouter celui des manifestants et je me verrais bien commissaire prolétarien au maintien en camp de travail des profs trotskistes ou ministre du travail écolo pour la fabrique de vélos électriques aussi en camp de travail où travailleraient exclusivement les féministes parisiennes pendant que leurs femmes de chambre se promèneraient rue de Rivoli ou iraient jouer au golfe, prolétarien évidemment.
7Quelle belle façon de se cacher aux yeux des policiers aguerris de l'ombre, j'avais déjà noté que nos amis individus-groupes bordigo-algériens signaient avec un prénom de nana ! Sans doute une concession machiste à la prise de pouvoir des femmes au sommet de l'Etat capitaliste décadent.
8https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/03/de-la-crise-sociale-a-la-crise-raciale-aux-etats-unis-le-lien-n-est-pas-evident_6041584_3210.html

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