PAGES PROLETARIENNES

mardi 9 juin 2020

LES GILETS NOIRS DU LUMPENPROLETARIAT


« L’aristocratie financière, dans son mode de gain comme dans ses jouissances, n’est pas autre chose que la résurrection du Lumpenproletariat dans les sommets de la société bourgeoise ». Karl Marx
« Il ne suffit pas d’être non raciste, nous devons être antiracistes! Dites-le à haute voix !!! ». Yannick Noah (représentant et rabatteur du vedettariat)

« Virez les flics racistes », « Le suprémacisme blanc est le virus », « Le racisme est la pandémie ». Aux Etats-Unis la maire afro-américaine de Washington, Muriel Bowser, a décidé de rebaptiser l’avenue qui donne sur le parc Lafayette et au-delà sur la Maison Blanche. Le slogan a été peint en gigantesques lettres jaunes sur toute la largeur de la chaussée. La visualisation de l'étouffement de George Floyd avait provoqué l'indignation unanime et mondiale. Il ne restait plus qu'à formaliser cette indignation dans l'idéologie et empêcher la réflexion politique. Certains croyaient déjà à un nouveau « soulèvement universel de la jeunesse » comme en cette antique année 1968, et se profiler une véritable indignation anti-capitaliste quand l'affaire se dégonfla aussitôt par l'appel à se comporter en citoyen électeur et à revendiquer une police gentille et désarmée, laissant toute latitude à la récupération pipolesque et grotesque. Toute la nouvelle campagne idéologique antiraciste des gilets noirs est pourtant clairement une campagne de déviation de la lutte de classe à venir autrement subversive et inquiétante pour l'Etat bourgeois. Ces gilets noirs sont pourtant aussi réacs que les gilets jaunes puisqu'ils ont banni de leur défilé une nonne CGT qui venait quêter avec fanion CGT pour une boite en grève, malgré sa fonction de femme-sandwich cette pauvre fille était pourtant une (faible) référence au prolétariat, mais encore trop choquante pour le lumpenprolétariat totalitaire1.
Alors que la pandémie du covid est toujours aussi menaçante pour l'humanité, une autre pandémie est venue tenter de s'y substituer : la pandémie de l'antiracisme. Laquelle a déjà fait deux victimes, reines de l'attentisme, du fait de leur étrange silence : Macron et le CCI (pour ceux qui ne connaissent pas tapez : revolutioninternationale)2. Certes on nous a « réveillé » sur le fait que le racisme est méchant, qu'il doit être interdit d'y penser, d'autant qu'il nous a été permis de voir qu'il tue avec un genou de policier. On a vu un homme agoniser en un peu plus de huit minutes, mais on met des jours à nous enterrer toute sérieuse réflexion politique. Sur facebook, j'ai commis une erreur d'appréciation immédiatement en écrivant « on tue un frère de classe », or ce n'est pas vrai pour les deux cas qui ont été subitement exhibés comme victimes du « racisme policier ». Floyd et Traoré étaient des éléments du lumpenprolétariat3. Cela ne légitimait pas de les tuer par étranglement (quoique Traoré se soit connement débattu) mais imaginez si cela avait été le cas de deux ouvriers blancs ou roux d'une usine en grève ; est-ce que nos bobos universels auraient été autant indignés ? Chercherait-on à nous livrer un remake d'une affaire Dreyfus noire ?4
On met illico l'accent sur le fait que c'étaient des victimes toutes désignées par leur couleur de peau, des hommes noirs ! et la mayonnaise prend : voilà la preuve une nouvelle fois du « racisme institutionnel », et de nous lister un nombre de noirs victimes de l'acharnement policier. Pourtant, même en moindre nombre, ont existé des victimes « blanches » des violences policières aussi criminogènes jusqu'à la simple torture, celle du petit Gabriel paralysé au sol par une policière (la femme est enfin l'égale de l'homme) et massacré à coups de tatane dans la gueule par un lâche tortionnaire en uniforme. Hélas pour les racialistes qui drivent l'indignation antiraciste, Gabriel est blanc, comme est blanc l'homme âgé qui se fait renverser brutalement par une cohorte de nains robocops US, et finit à l'hôpital la tête en sang. Le 22 janvier dernier, le livreur blanc Cédric Chouviat est tué par plaquage ventral par des policiers bien de chez nous sans que le clan familial Traoré ne s'en émeuve, ce n'était sans doute qu'un blanc de moins... La répression policière létale des pays démocratiques n'est donc pas un « privilège » réservés aux noirs ! Je n'ai jamais entendu aucun de ces petits bourgeois communautaristes de banlieue victimaire dénoncer les LBD de monsieur Macron, lesquels ne crevaient les yeux que des petits blancs « racistes » en vestes jaunes. Le lumpen de banlieue riait de voir les flics s'en prendre aux « français de souche »5.
Je n'ai pas vu la soeur d'Adama ni aucun des braillards racialistes noirs de la grande manif interdite (qui fait croire au triomphe de la noble racaille du 93) lors de l'enterrement de Sarah Halimi au cimetière de Bagneux, où j'ai croisé ce jour-là Macron portant kippa en compagnie de son toutou Alexandre Benalla. La vieille dame juive avait été assassinée dans des conditions atroces par un clochard noir. En décembre 2019, la cour d'appel (antiraciste) de Paris a conclu à l'irresponsabilité pénale de Kobili Traoré (sic!), « auteur des faits ». On ne sait pas s'il faisait partie de la famille d'Adama et d'Assa. Le condamner comme criminel à des dizaines d'années de prison aurait certainement été dénoncé comme « jugement raciste » ! Voire aurait provoqué la naissance d'un nouveau comité « vérité pour Kobili ».
Si l'on en croit le principal ami des policiers actuels en France, et leur principal porte-parole sur Cnews (mieux que les syndicats policiers aussi traîtres à leur base et collabos que les syndicats pour ouvriers), Eric Zemmour le constitutionnaliste, seule la police a le droit d'exercer la violence. Ce qui est vrai mais ce qui n'est pas normal, car elle doit pouvoir être violentée à son tour si elle abuse, or, avec la plupart des victimes récentes, noires ou blanches, il n'y avait pas rébellion mais acharnement sur personne sans défense. Ce constat ne part pas donc principalement du fait que telle victime était victime parce que noire mais du fait qu'il s'agit d'une violence arbitraire d'Etat et de l'Etat d'une classe exploiteuse. Ce qui ne relève point d'un racisme quelconque mais de l'abus d'autorité du principal instrument d'une classe dominante, qui a pour habitude de se décharger sur ses grouillots si cela tourne mal.
Les deux meurtres emblématiques des deux côtés de l'Atlantique ne concernaient pas des innocents passants comme le prétend le clown Omar Sy, mais des types qui vivaient d'expédients et dans le milieu interlope de la petite délinquance, de ce qu'on appelait jadis la populace. Le garde du corps Alexandre Benalla est d'ailleurs la quintessence du lumpenprolétariat parvenu au sommet de la société bourgeoise, pour reprendre la formule de Marx en exergue de cet article. L'attrait des gens du pouvoir pour les milieux interlopes est une lapalissade : affaire Markovic, la françafrique, etc. Macron est le peu discret continuateur de ce clientélisme : visite au guru Raoult, coups de fil aux pipoles, et comme on va le voir aux familles de « repris de justesse », comme aurait dit San Antonio.
Au XIXe siècle la distinction entre populace et peuple restait floue ; contrairement à ce que nous serinent certains doctes marxistes bègues, à notre époque encore, les frontières entre les classes ne sont jamais limpides. Le marginal qui vit d'expédients peut très bien être marié avec une femme prolétaire femme de ménage et des enfants qui vont sagement à l'école. Le problème avec ce genre d'individus est qu'ils sont instables, ont une propension familiale à la délinquance et sont toujours prêts à franchir les limites, et avec la plus grande violence... mais qui peut dire de nos jours avoir toujours envie de rester dans les limites ? Leur instabilité sociale les rapproche d'ailleurs des factions d'extrême gauche, composées surtout de blancs bobos très versatiles en politique, prêts à voter pour le diable et sa grand-mère dès qu'on leur agite sous le nez le chiffon Le Pen. Dans cette mouvance, ils retombent tous un jour ou l'autre dans l'invention du voyou comme un révolutionnaire qui s'ignore. Post-68, plusieurs brûlots s'intitulèrent « Négation » ou « Le Voyou ». Pour le philosophe tiers-mondiste Franz Fanon, seul le lumpen prolétariat était à même de se rebeller contre l'ordre établi, or, tout a démontré depuis 50 ans que le lumpen a servi à maintenir l'ordre établi, soit comme punching-ball soit par son enrôlement sous l'uniforme de flic, ce qui explique aussi en partie pourquoi des flics – plus autant issus de la paysannerie mais de la « banlieue » multiraciale - se conduisent comme des voyous dans la façon de s'emparer des personnes et de les brutaliser.
La masse des braves bobos antiracistes qui se sont agités de par le monde n'a pas jugé utile de relever le CV des victimes emblématiques – des lumpens - ni nos flics d'extrême gauche moraliste de Libé et Médiapart, flics moralistes politiques bien entendu ; la majorité de la population et des ouvriers si, (n'oubliant pas que les flics risquent leur vie aussi dans les quartiers où règnent dealers et gurus islamistes divers). Personne n'a oublié que les flics étaient applaudis à l'époque des attentats et même au début de la pandémie. La double nature des flics n'est pas insaisissable comme la flagornerie anti-raciste : le CRS maître nageur est en même temps celui qui crève les yeux des manifestants avec un LBD. La flagornerie anti-raciste s'autorise d'insulter les flics blancs trop zélés tout en couvrant tous les petits trafics parasitaires menaçant et rançonnant la classe ouvrière en banlieue. Cet antiracisme totalitaire si bien incarné par le gang de Médiapart est allé trouver un réseau privé où des flics se défoulent des insultes et de l'ostracisme dont ils sont systématiquement l'objet, aussitôt le commis de Macron, le déontologue Castaner, pour contenter le lumpenprolétariat et la bobocratie, s'est précipité pour annoncer que ces moqueurs allaient être pourchassés et « suspendus » systématiquement comme délictueux6.
La Vox populi, elle, n'est pas dans le déni de réalité et sait pourquoi il y a une surreprésentation de noirs et d'arabes en prison, et pourquoi cela n'est pas dû au racisme... c'est pourquoi Trump n'a pas été ébranlé comme garant de l'ordre et Macron pas encore. Nos « gilets noirs », made in America, révoltés démocratiques, très impérativement et sans honte, promettent une nouvelle fois « plus jamais ça » et agitent ce curieux slogan « les noirs ont le droit de vivre » qui pourrait tout aussi bien être remplacé par celui-ci : « les flics en tant que représentants de l'Etat national ont le droit de tabasser de la même façon tout le monde, toutes races confondues » ! Ce qu'ils font pourtant ordinairement, sans aucun racisme contre tout manifestant rétif à « circuler ».
POURQUOI LES « GILETS NOIRS » ONT-IL FAIT PEUR COMME LES « GILETS JAUNES » ?
Il est clair qu'une partie des politiciens américains et français s'est faite porte-parole du lumpenprolétariat, en faisant de nécessité vertu, au tournant de cette campagne antiraciste mondiale totalitaire qui efface les classes et les questions fondamentales en politique de l'heure et de leurre. On peut même considérer que le sommet de l'Etat se sert du lumpenprolétariat comme le lumpenprolétariat se sert de l'Etat. Le plus frappant - ce qu'on avait déjà remarqué au moment le plus inquiétant du mouvement des gilets jaunes en France en décembre 2018 - c'est que la motivation de l'Etat bourgeois à saluer et à approuver les pires âneries populacières est la PEUR. Pas la peur de perdre les élections ni d'une véritable insurrection, mais la peur du chaos que certains dépeignent comme une future guerre civile communautariste. En 2018, même le grand patronat avait pris peur, pourtant le mouvement hétéroclite et colérique des gilets jaunes n'était ni subversif ni dangereux pour la pérennité de l'Etat. La peur de l'élite bourgeoise témoigna du niveau de décomposition du contrôle de la société par l'Etat. C'est pourtant grâce à la peur non d'une indignation particulière, mais du covid, que la bourgeoisie française a pu imposer deux mois durant silence et discipline à l'ensemble de la société. Ce n'était que décomposition remise sous couvert des simagrées d'un vivre ensemble sanitaire, si je peux le formuler ainsi. Pour calmer les gilets jaunes, il avait fallu lâcher du lest (financier) alors que la doxa était encore « combler la dette » quand aujourd'hui la mode est à faire exploser la dette sans complexe à des niveaux faramineux. Par quel moyen calmer les gilets noirs ? Tirer dans le tas ? Les dénoncer comme communautaristes néo-islamistes ?
La méthode du principal professeur agrégé et bourgeois apeuré, nommé Luc Ferry, n'avait pas été suivie lors de l'épisode en jaune ; il avait fait appel aux flics pour pacifier le pays : « Qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois » contre « ces espèces de nervis, ces espèces de salopards d’extrême droite ou d’extrême gauche ou des quartiers qui viennent taper du policier ». La bourgeoisie ne pardonne jamais à ceux qui lui ont fait peur, ses valets, quand la menace s'éloigne, les couvrent de boue7,, . Elle me peut plus « tirer dans le tas » no par peur de l'émeute des banlieusards plus ou moins maqués par les fadaises islamiques, mais par un prolétariat qui, apparemment atone, a quand même été choyé par un salaire garanti par l'Etat durant le plus fort de l'épidémie, et qui, en guise de reconnaissance, est plus ingrat que celui de 1945, puisqu'il ne veut pas entendre parler de baisse des salaires ou de partage du travail « pour reconstruire ». Et dieu sait si on a flatté ses premières lignes dites « invisibles », surtout ceux du 93 dont on se régale de les englober dans la mystification antiraciste victimaire pour mieux les couper du reste du prolétariat, et leur faire croire à une réforme de la police.
Trump a eu également peur des « gilets noirs », et a dû faire se replier ses cohortes en uniforme. C'est en France que la lâcheté étatique vient de se révéler au grand jour, moins subtilement qu'aux Etats-Unis. Autant les gilets jaunes furent couverts de boue, autant les gilets noirs sont couverts d'éloge pour leur antiracisme « systémique » et leur « haine » systématique de la police et de la France en particulier. A leur place je me serais méfié du retournement étatique et de son extraordinaire capacité de récup.
Ce lundi les chaînes d'info en continu nous apprenaient que Macron aurait dialogué avec la famille Traoré, quand la ministre de la justice Belloubet avait essuyé un refus de cette même famille de repris de justesse8. On courtise ouvertement le lumpenprolétariat désormais ? Comme Hitler courtisa les petits commerçants ? Peur de perdre des points à l'échelle de la popularité ? Peur d'être obligé d'envoyer l'armée ? Peur de perdre les voix des centaines de milliers de bobos qui ont voté pour lui pour faire barrage à la pandémie Le Pen ?
Du point de vue juridique, comme l'ont expliqué des avocats, c'est une hérésie. Un président de la république comme un parlementaire sont rigoureusement interdits de communiquer avec quiconque est sous le coup d'un jugement ou dans une procédure juridique ; et la famille Traoré les collectionne les affaires judiciaires, à tort ou à raison, en atténuant avec arrogance ses zones obscures sous l'argument victimaire des frasques réelles ou en reprochant à la justice et aux flics de les persécuter. Dans la décomposition du capitalisme l'Etat ne peut que se livrer au népotisme le plus éhonté, aux flatteries du lumpen, et tenter de couvrir toujours plus la corruption et le suivisme de ses élus et débauchés de tous les partis.
Plus grave est le fait de valider une prétendue représentation des gilets noirs, avec une cohorte de voyous certifiés et de prédicateurs hystériques - (comme tous ces médecins de pacotille qui nous expliquaient que le masque ne servait à rien) - quitte à se mettre à dos une bonne partie de sa propre police et surtout à faire grimper le vote FN. Personne ne doutera que, malgré son silence, Macron est revenu à la manœuvre après avoir été aussi attentiste qu'au début de l'esclandre des gilets jaunes. Il sait que l'antiracisme est le levier pour ficeler la protestation et la dissoudre dans le temps. Mieux encore, en donnant son aval au vœu des parangons de l'antiracisme – car le racisme n'est pas prêt de cesser et surtout pas par des injonctions morales de racistes anti-blancs – la démarche clientéliste contente les communautarismes en même temps qu'elle divise le prolétariat, entre autochtones et « racisés », cette nouvelle fleur de rhétorique inventée par le racialisme banlieusard.
La peur du chaos se guérirait-elle par la racialisation des questions sociales, comme Macron s'était fait fort de dissoudre la colère des gilets jaunes par un bla-bla ininterrompu et la crise des retraites en laissant la vie sociale étouffée par des grèves corporatives sans fin ?
La lourdeur bureaucratique de l'Etat, que l'on avait nettement subie avec la longue négation de l'absence de masque et la chloroquine, se reproduit avec la question des violences policières. Alors que, même si l'antiracisme en masque l'importance, gilets jaunes et gilets noirs ont porté comme premières revendications : la suppression des LBD et du plaquage ventral, le petit Castaner vient nous annoncer qu'il sera mis fin à la technique de l'étranglement dans les écoles de police. On est d'abord sidéré que dans nos écoles policières on leur apprenne à... étrangler ! Mais c'est comme l'inutilité des masques ou la nocivité de la chloroquine : il ne fallait pas en porter ni chercher à se servir d'un vieux médicament possiblement salvateur, ce qui était inconcevable et ultra dangereux. Donc le plaquage ventral, pas question de le mettre en cause. Par défaut on supprimera l'étranglement et le serrage du cou. Pourtant le livreur blanc Cédric Chouviat, comme tant d'autres noirs ou presque blancs, n'est pas mort étranglé mais sous l'effet du plaquage ventral. Combien de nouveaux morts sous le poids de cinq cerbères faudra-t-il pour que le ministre de la flicaille demande qu'on cesse de l'apprendre aux apprentis policiers ?
Des racialistes pilotés par les services secrets ?
Pour combattre le mouvement dit d'émancipation des noirs au cours des sixties, la répression n'aurait pas suffi. Je pense que les exagérations et délires des « pires » racialistes sont fortement encouragés voire inventés par des professionnels adéquats. Je ne suis pas du genre à aimer les théories complotistes, quoique les complots soient toujours possibles, mais l'étude de Gary T.Marx – L'agent provocateur et l'indicateur – m'a interrogé sur le fonctionnement des mafias antiracistes actuelles en comparaison avec le racialisme des blacks panthers dont une chanteuse nunuche pour enfants a cru intelligent de reprendre une des chansons d'appel à zigouiller les policiers :
« Un pourcentage appréciable de civils ont été indicateurs politiques et indicateurs criminels, soit simultanément, soit successivement, en particulier dans le mouvement noir. En fait, la contestation politique qui est légale et les drogues qui sont illégales procèdent de la même culture de la jeunesse : certains groupes comme les Panthers ou les Black Muslims cherchaient à recruter parmi les gens d'origine modeste et ayant un passé criminel ; certaines actions frôlèrent d'ailleurs les limites du crime, ou tout au moins réclamaient des compétences propres au monde hors la loi. Lorsque la frontière entre le crime et la contestation devint floue, vers 1965, avec l'apparition des émeutes noires, les sit-in d'étudiants et les groupes tels que le Weatherman, la police qui avait déjà des images, un discours et des procédés pour les cas criminels (spécialement ceux où l'Etat est le plaignant et non un individu) les appliqua aussi aux cas politiques. La rhétorique de la Guerre Froide qui liait, à partir de 1960, la politique et le crime (cf. les références de J. Edgar Hoover au «monde communiste souterrain ») a également poussé la police à agir. La méthode du FBI était d'encourager les indicateurs entraînés au monde du crime à changer de spécialité pour s'occuper de la contestation raciale ».
« Peu de groupes contestataires sont composés de blancs, diplômés, ayant dépassé la trentaine, de religion chrétienne, du sexe masculin, nés américains, menant une existence conformiste, tous éléments qui caractérisent les bons policiers. Quand on a utilisé la police régulière, ce furent en général de jeunes recrues. De tels agents ont moins de chances d'être reconnus et leur jeunesse leur facilite l'entrée. Ces caractères liés que sont la classe sociale et l'expérience des membres ont probablement plus facilité l'infiltration de la police dans le mouvement syndical, les groupes de droite, et les groupes noirs tels que les «Muslims » et les «Panthers » au statut plus bas, que dans la «Nouvelle Gauche » qui drainait des étudiants et des membres de l'intelligentsia. Il semble que les autorités ont eu moins de succès pour trouver les responsables de la violence dans les groupes blancs du type Weatherman que parmi les groupes noirs extrémistes de droite ».
« Des civils sont indicateurs pour de multiples raisons et ont des passés différents. Certains sont des Américains moyens, d'autres à la recherche d'un statut civil avec des motivations patriotiques ; d'autres viennent des milieux criminels urbains et sont intéressés par les récompenses de différentes natures ».
« L'insécurité de statut, qui a été longtemps considérée comme un facteur d'incitation à l'extrémisme, peut également pousser à la délation, au patriotisme exacerbé, au conformisme comme moyen d'accès vers les groupes dominants. Par exemple, alors qu'il était bien connu que les Juifs étaient très nombreux dans les groupes révolutionnaires en Russie, il est probable qu'ils abondaient aussi dans la police secrète. Ceci semble se vérifier pour plusieurs affaires contemporaines, comme celle de Tommy the Traveller qui est à moitié Thaï et celles de quelques nouveaux Américains originaires de pays communistes ».
« Ceux qui ont des motivations idéologiques ou personnelles ont plutôt tendance à aller offrir d'eux-mêmes leurs services bénévoles à la police. Ceux que la police «enrôle » sont, au contraire, des stipendiés : la police marchande l'infiltration avec ce qu'elle peut monnayer — immunité contre des poursuites judiciaires, argent, libération, aide pour naturalisation ou pour résoudre des problèmes avec les autorités administratives ».
« Quand une société se sent de plus en plus menacée par des groupes dissidents — peut-être aidée en cela par les cris d'alarmes de la police — elle développe son appareil de contrôle social et ainsi aide à la naissance d'une nouvelle dissidence et de la violence. Des actes, qui jusqu'alors étaient tolérés, ne le sont plus (rassemblements spontanés dans certains quartiers de la ville, présence dans les rues la nuit, meetings et marches, achat d'armes et de munitions, etc.) ».
« Si l'on considère cependant les agents provocateurs et l'éventualité du traquenard, on peut ajouter une nouvelle dimension à l'analyse du comportement déviant. Non seulement les parangons de la morale ont joué un rôle dans la définition de certains comportements comme illégaux, mais aussi les «parangons du respect de la loi » peuvent inciter alors certaines catégories de gens à enfreindre ces règles ou à se vanter de l'avoir fait. La tendance des autorités à créer le phénomène qu'elles contrôlent se retrouve à nouveau ».
« Si la distinction entre le crime et la politique est rendue floue, la police, qui a déjà une expérience de l'utilisation des indicateurs, de l'infiltration et occasionnellement du guet-apens en matière de crime traditionnel, peut simplement déplacer ses ressources et utiliser son expérience passée et ses méthodes pour les appliquer aux groupes politiques, en dépit des différences importantes entre les deux phénomènes. Ce doit être plus particulièrement le cas à l'encontre des «Black Muslims » et des Panthers dont les mouvements recrutent des activistes au statut social bas et souvent avec un passé criminel. La police fera, semble-t-il moins facilement de la provocation avec d'autres militants comme ceux du mouvement des Droits Civils ou des mouvements de la paix dont le recrutement est plus bourgeois ».
« On a souvent noté la responsabilité des autorités dans une société démocratique quand poussant des groupes à la clandestinité, elles les rendent révolutionnaires (ou plus révolutionnaires qu'ils n'auraient dû l'être) en leur refusant l'occasion d'être autre chose. La position de plus en plus révolutionnaire et le recours à des formes de violence telles que l'autodéfense et le coup-pour-coup des Black Panthers (qui démarrèrent avec des idées de réforme locale) sont un bon exemple. Leur développement ultérieur n'a été qu'en partie le simple épanouissement de leur idéologie interne et des caractéristiques et vœux de ses membres. Des Panthers tués par la police, des perquisitions dans leurs locaux, une surveillance extensive et l'utilisation d'agents clandestins, le refus des libertés civiques fondamentales comme le droit de faire des discours politiques et de diffuser leur littérature, des arrêts abusifs pour entrave à la circulation, un acharnement général et la stigmatisation par les leaders politiques nationaux, eurent un effet important sur leurs convictions et sur leur comportement, et contribuèrent à rendre enfin véridiques les affirmations de la police qui les accusait d'être un groupe révolutionnaire violent »9.
Plus généralement, on peut dire, en résumé pour la bruyante campagne actuelle, que l'Etat provoque la contestation antiraciste qu'il combat tout en profitant de leur idéologie et des exactions policières qui conduisent des groupes du lumpenprolétariat à contester pour mieux participer à la lutte des places.
La misère idéologique de Omar SY
Omar Sy s'est fait connaître en jouant le grand benêt du SAV sur Canal+. J'adorais. C'est souvent le propre des grands comiques de se faire passer pour le crétin de service dont on se gausse. Bourvil, le plus grand probablement de nos acteurs comiques, resta interloqué toute sa vie que le bon populo le considère dans la vie privée comme le crétin qu'il jouait si bien dans ses films. Je ne doute pas que Omar Sy soit un garçon intelligent dans sa vie privée de parvenu qui s'est sorti de la classe ouvrière dont ses parents étaient membres, grâce à un film démagogique magnifiant l'aide à un handicapé. Il a pris néanmoins le risque (si c'est vraiment lui le commanditaire...) en jouant le rôle de VRP de l'idéologie multiraciale américaine, aux côtés du sergent recruteur Noah, de passer à son tour pour le crétin de service, surtout si 100.000 naïfs ont cru bon de signer sa pétition confuse et mensongère.
Qu'il endosse la place de prédicateur racialiste10 comme n'importe quel politicien est doublement hypocrite : profitant de sa célébrité de gentil clown, il tente de faire passer un message d'union universelle mièvre et mensongère, et prétend faire la leçon de morale pour une police propre dans un monde généralement corrompu et odieux. Sa pétition « antiraciste » fût sponsorisée via l'organe le plus bourgeois de la gauche caviar : l'OBS.
Quand on lit que Omar Sy est la deuxième personnalité préférée des français depuis 2013 sans interruption, qu’il était premier en 2012, détronant ainsi Yannick Noah, on peut s'interroger sur ce prétendu racisme envers les « blacks » dont sont taxés les français par la noria racialiste et leurs amis gauchistes.
La pétition commence par des approximations et sans lien de cause à effet. Le boutiquier aurait pris le billet de 20 dollars tendu par George Floyd pour un faux. Peu importe, pourquoi a-t-il appelé la police et pourquoi ce boutiquier ne fait l'objet d'aucun reproche des indignés gilets noirs si prompts à dénoncer les « bounty » ?
Sans souci de logique, mais pour faire masse, on saute dans la « marée humaine », protestataire à Paris et « de tous horizons ». Avant d'analyser on passe à l'action sans réfléchir ? On évoque ensuite quatre ans de détermination de la famille Traoré « dans la solitude », ce qui est notoirement faux, la sœur d'Adama avec son clan familial n'ont pas cessé de se faire voir et de glaner de multiples soutiens, voire à obtenir de parader dans tout meeting gauchiste au titre d'association victimaire number one et sans discussion.
Le déontologue Omar Sy livre ensuite une version nunuche et tronquée de l'arrestation de Adama : « Adama Traoré, un habitant de Beaumont-sur-Oise, qui fêtait son 24e anniversaire le 19 juillet 2016. Il a roulé à vélo, bermuda, bob sur la tête, sourire aux lèvres, tranquille, dans les rues de sa ville, accompagné de son frère, Bagui. Gendarmes, contrôle. Adama Traoré n’avait pas ses papiers sur lui. Il a fui ». Quid du contrôle de son frère délinquant et des raisons de sa fuite qui n'est pas due à l'absence de papiers d'identité. Sur le film de son arrestation on ne voit pas de plaquage ventral. On passe ensuite à la « peur sans nom, peur injustifiée (?) qui enfle dans nos vies » des grands noirs d'un mètre quatre vingt dix. Parce que l'éveilleur Omar Sy croit que nous, blancs ou moitié blancs, nous n'avons pas peur lorsque nous croisons un groupe de cerbères policiers et que la fonction de la police d'Etat devrait être d'apparaître gentille et suave comme une infirmière sexy ?
Au nom de quel « nous » parle-t-il en nous englobant dans un camp vaporeux et inexistant ?
«  Il n’y a qu’un seul et même camp, celui de la justice. Nous aspirons tous à une police digne de notre démocratie, une police qui protège sa population, sans distinction de couleur de peau ou de provenance sociale, la même pour tous, qu’on habite dans les centres-villes ou dans les quartiers populaires ».
Où habite Omar Sy ? Dans un décor rose des studios d'Hollywood ? Dans un monde sans racailles de financiers ni racailles lumpens ? Peut-il nous définir comment fonctionne ce qu'il appelle « notre démocratie » et à quoi et à qui elle sert ?
Et comme il protège bien ses arrières en défendant la majorité des policiers, qu'il invite, bon prince à s'exprimer comme si la masse des forces mercenaires de l'Etat en avait le loisir dans leur situation d'exécutants des basses œuvres. Il aime poser en photo avec de gentils gendarmes qui font partie des spectateurs de ses films, comme il pose avec des copains petits voyous notoires pour la sainte cause de l'antiracisme qui abolit les classes et vante le maintien de la société actuelle. Tel un vulgaire représentant de commerce il garantit que le « soutien massif » de la manif française a été : « un tremplin de nos engagements unis, déterminés, raisonnés, pour un combat qui ne souffre en réalité aucun débat : celui de nos droits à tous. La cause est juste, je vous garantis qu’y adhérer emplit de ferveur ».
« Qui ne souffre aucun débat », on hume déjà la dictature du lumpenprolétariat, pur et sans tâche, sermonneur et hâbleur, censeur et réveilleur des sportifs blancs et des téléspectateurs bouffis. Sa ferveur de barde antiraciste il peut se la garder, c'est niais. Avec son réveillez-vous il réveille qu'il veut nous endormir lui aussi : « On dormira tous mieux. J’appelle au changement, à la remise en cause d’un système qui ne peut prétendre à la justice sans mettre fin à l’impunité organisée qui sévit depuis des décennies. Cet ordre établi n’est plus tenable. Unissons-nous ».
En aucune façon le système n'est remis en cause puisque notre milliardaire faux naïf imagine une police forcément gentille, puisque comme ses frères antiracistes de l'élite embourgeoisée il prétend parler à notre place. Il va continuer à nous faire croire qu'un réel démantèlement de la police réglerait tous les problèmes? Il milite pour tenir l'ordre établi et la soumission à celui-ci. Il est content de lui, pour une fois qu'il n'a pas été acteur et s'est contenté de faire de la figuration.
« Omar m'a tuer »... de bêtise.

notes

2 Je ne résiste pas à vous livrer la perle de l'année du groupe concurrent (la dite Tendance communiste internationale), qui tente de plaquer une interprétation prolétarienne sur l'instrumentalisation du lumpenprolétariat ; le meilleur antivirus c'est le parti à venir -pourquoi pas ? Les racialistes ont bien le leur et le gouvernement le sien : « Le virus qui nous attaque est le capitalisme. Lutter contre cette maladie signifie construire l'alternative communiste à ce système d'exploitation et de mort. Cela signifie travailler pour construire et s'ancrer parmi les travailleurs pour construire et obtenir l'instrument politique de la lutte de la classe ouvrière: un parti de classe internationaliste et révolutionnaire, la future Internationale ».
3Chez Marx, le lumpenproletariat est perçu comme un résidu de la « vieille société », précapitaliste, limité par le besoin frugal, et il est par conséquent différent du sous-prolétariat décrit par Engels dans La Situation de la classe laborieuse. Il est aussi caractérisé, comme les autres couches intermédiaires, par son comportement politique incertain, et dans l'ensemble plutôt favorable aux classes dirigeantes. Nos gilets noirs américains ont trouvé leur maître dans le guru électoral bienveillant Obama ; le frère de Floyd a appeler à « aller voter », et la petite fille de Floyd a déclaré « mon papa a changé le monde ». En France, tous les antiracistes communautaristes, tigres de papier, peuvent compter sur le NPA, l'OBS, Le Monde, Libé et Médiapart. Cf. Les lazzaroni, le prolétariat en guenilles de Naples, par Engels.
4Je rappelle que l'Affaire Dreyfus avait divisé les socialistes entre eux et, aussi injuste la dégradation et condamnation par la camarilla militaire du capitaine, motivée par l'antisémitisme - Dreyfus avait fini par être innocenté - cet événement contribua à cimenter l'union nationale interclassiste nécessaire avant l'hallali de 1914. Tout autre fût le cas de l'ouvrier syndicaliste Jules Durand, « le Dreyfus du mouvement ouvrier », condamné à mort et quoique gracié, détruit par une fausse accusation de meurtre, et qui mourut fou sans être soutenu par aucune foule d'indignés de la petite bourgeoisie.
5Flics et voyous se croisent fréquemment dans le lumpenprolétariat au 19 ème siècle. Le 20 juin 1848, on lit ceci dans La Nouvelle Gazette Rhénane où écrivent Marx et Engels (illustration de ce qu'on pourra voir, demain, nos doctes antiracistes faisant le coup de feu contre le prolétariat) : « Mais comme tout ce qui se trame actuellement à Paris paraît méprisable quand on voit comment ces anciens mendiants, vagabonds, filous, gamins et petits voleurs de la garde mobile que tous les bourgeois, en mars et avril, traitaient de bandes de brigands, capables de toutes les turpitudes, de canailles qu'on ne pouvait supporter plus longtemps, quand on voit aujourd'hui cette bande de brigands choyée, louée, récompensée, décorée, parce que ces « jeunes héros », ces « gamins de Paris » dont la bravoure est incomparable, qui escaladent les barricades avec le plus grand brio, le plus grand courage, etc., parce que ces combattants inconscients des barricades de février tirent sur le prolétariat travailleur, avec autant d'inconscience qu'ils tiraient autrefois sur les soldats, parce qu'ils se sont laissé soudoyer et massacrent leurs frères pour trente sous par jour ! »
6Où l'on retrouve cet aspect totalitaire du gouvernement étatique qui s'est exercé plus encore durant le confinement, et qui n'a échappé à personne, pas même aux flics eux-mêmes envoyés au case-pipe au début. Que des flics aient leur propose réseau de défouloir ne me choque pas et est même nécessaire à mon avis pour qu'ils « décompensent » au lieu d'avoir plus encore la hargne dans la confrontation physique. Ce refus de leur laisser un endroit où décompenser, avec le soutien des amis du lumpen Médiapart et cie, correspond au dressage classique des flics par les gouvernements successifs face à une population en colère : par ex on les laisse enfermés le plus longtemps possibles dans leurs cars ou subir le plus longtemps possibles insultes et crachats pour leur donner ordre ensuite de se défouler sur les manifestants ; par après il suffit de faire condamner ceux qui ont tapé trop forts, et de faire la morale gouvernementale d'une police propre. Sur Cnews, seul le courageux journaliste Dimitri Pavlenko a eu le courage de définir cette idée (dans sa première partie) face au zélé chef du syndicat policier collabo David Le Bars, chargé de faire la lèche gouvernementale antiraciste sur tous les plateaux. J'ai déjà dit qu'il reste aux flics leur pote Zemmour, mais c'est bien chétif. En face, les clubs de clowns pour se gausser de la police sont nombreux et contrôlés par les islamistes soft, Djamel grand ami de Hollande a institutionnalisé le comique musulman anti-France et anti-flic avec son Djamel comédie club, et tous les soirs sur canal + le poussah Mouloud Achour conseille comme arme de filmer les flics en permanence, homme d'affaire à multiple jaquettes qui est le vrp de téléramadan, trust qui prétend conscientiser les français idiots sur les bienfaits de l'islam. Il y plein d'autres professions qui mériteraient d'être filmées en permanence dont celles des donneurs d'ordre, et les rencontres patronat/syndicats. Les fenêtres d'expression du lumpenprolétariat sont donc nombreuses et relayées totalement par le trotskisme réactionnaire, qui détient la paternité politique de l'antiracisme stalinien.
7« Mouvement de beaufs poujadistes et factieux » (Jean Quatremer), conduit par une « minorité haineuse » (Denis Olivennes), est volontiers assimilé à un « déferlement de rage et de haine » (éditorial du Monde) où des « hordes de minus, de pillards » « rongés par leurs ressentiments comme par des puces » (Franz-Olivier Giesbert) donnent libre cours à leurs « pulsions malsaines » (Hervé Gattegno). « Combien de morts ces nouveaux beaufs auront-ils sur la conscience ? », s’alarme Jacques Julliard.
Inquiet lui aussi des « détestations nues et aveugles à leur propre volonté », Bernard-Henri Lévy condescendit à signer dans… Le Parisien une pétition, agrémentée des noms de Cyril Hanouna, Jérôme Clément et Thierry Lhermitte (mais sans Yannick Noah ni Omar Sy) pour inviter les « gilets jaunes » à « transformer la colère en débat ». Avec un soulagement certain soupira Pascal Bruckner, « la police, avec sang-froid, a sauvé la République » contre les « barbares » et la « racaille cagoulée ».
8 L'Union syndicale des magistrats gauchistes (USM, majoritaire) a déploré que le président de la République «oublie encore une fois le principe de séparation des pouvoirs» et «récidive en sollicitant une intervention directe de la ministre de la Justice». «Comme il avait déjà pu le faire dans l'affaire Halimi, par exemple, il sort de son rôle institutionnel qui est de garantir l'indépendance de la Justice et non de se mêler du traitement d'un dossier particulier», sauf que dans l'affaire de Mme Halimi tuée par un autre Traoré (excusé par ladite justice magistrale), les magistrats gauchistes étaient justement interpellés par Macron...
9Des mouvements sociaux parcellaires ou partiaux peuvent être victimes des manœuvres de surenchère policière de l'ombre mais aussi n'importe quel petit parti, aux idées plus subversives que les nationalistes racialistes. Le CCI a bien été victime de ce type de sabotage, comme ne l'explique pas le texte vindicatif encore présent sur le site indymédia – le CCI machine à écoeurer les militants - https://nantes.indymedia.org/articles/38890 – et qui met mal à l'aise, tant par sa naïveté que par son interprétation avec un mode de penser bourgeois.
10 Gobineau a des héritiers dans le milieu qu'il n'imaginait pas parmi les éternels colonisés du dit parti des Indigènes de la République (PIR) dans un pire texte intitulé "La race existe", parodie n'importe quelle extrême droite « blanche » : « Les gauches du monde occidental persistent à nier l'existence des races sociales au nom de l'inexistence des races biologiques, de l'universalisme et du "plus jamais ça !" né de la conscience du génocide des Juifs. Ce déni ne fait que précipiter l'inéluctable rupture qui aura lieu entre les couches populaires non blanches et le reste de la société car la race existe. Elle structure nos sociétés depuis le fait colonial et se poursuit aujourd'hui comme le prouvent les discriminations raciales et leur ampleur sur le territoire français ». Mais ce concept de « races sociales » est totalement fantaisiste et antimarxiste ; c'est pourquoi Rachida Dati, bourgeoise parisienne et immigrée parvenue, le reprend à son compte comme « racisme social ».Tout laisse à penser que ces « indigestes » de la république sont une création policière et bien ficelée (cf.https://www.persee.fr/doc/sotra_0038-0296_1973_num_15_3_1755), et un type de structure « maquée » qui interdit toute discussion.

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