PAGES PROLETARIENNES

jeudi 21 février 2019

ALAIN FINKIELKRAUT CET ASSASSIN DE LA MEMOIRE


Benalla et Macron aux obsèques de Mme Knoll, victime d'un crime crapuleux et pas antisémite.
Dans cette même livraison, lire à la suite le texte de Claude Bitot: "notes sur les gilets jaunes"
(la photo ci-contre est de JLR)

Alain Finkielkraut n'a jamais tant souhaité que de rester une diva des médias. Le philosophe moderne est avant tout une starlette qui n'aime tant qu'être cité dans la presse pipole. Comment se fesse-t-il que l'ancien étudiant maoïste ait tant réussi à occuper régulièrement le vedettariat ? Comment a-t-il réussi au cours des si longues années écoulées à occuper le devant de l'actualité ? C'est ce que je vais vous révéler. Notons qu'il est curieux que la presse ne relève pas qu'il n'en est pas à ses premiers états de service. L'académicien qui sait si bien clamer juste une partie de la vérité dans tous les domaines pour faire surnager ses propres confusions, ses aigreurs contre la réelle invasion culturelle musulmaniaque sont toujours contrebalancées par son nationalisme israélien (il sera interdit désormais de dire sioniste). Plus que tout il aime la célébrité, il aime « se montrer » comme ce 16 avril 2016 où son éviction d'une place publique ne donna pourtant pas lieu à une immense protestation contre l'antisémitisme :

« Venu écouter les débats de la Nuit debout, Alain Finkielkraut a été invité à "se casser" de la place de la place de la République, samedi 16 avril 2016. Le philosophe est parti sous les insultes et les huées, mais pas avant d'avoir perdu son sang froid. Traité de "fachiste", Alain Finkielkraut a répliqué en traitant les militants de "fachos". "Gnagnagnagna, pauvre conne ! a-t-il ensuite hurlé à une femme. Des coups de latte, qu'il te faut !" Le philosophe, dont la colère a été filmée par une militante, s'est ensuite défendu : "Ça va, je me fais insulter, je peux répondre aussi. Je suis quand même un être humain, non ?"(cf. France info).

Venu tâter du gilet jaune, il se fait une fois de plus jeter. L'agression et les insultes sont certes minables, et ne relèvent pas forcément de l'antisémitisme mais de la guerre idéologique entre islamo-maniaques et sionistes. Pourquoi cette propension à venir s'exposer quitte à provoquer noise ? Le bonhomme est intéressant, séduisant, il gagne à être écouté même s'il dit une connerie sur deux. Le problème est qu'il est double, il peut dire une vérité mais noyée dans un discours faux. Son compère Ascolovitch, beaucoup plus faux et ambigu, quoique clairement méprisant du peuple, a bien vu cette dimension contradictoire de Finkielkraut :

« Si Finkielkraut montre «ce que la République permet à chacun», que prouvent alors ses agresseurs? Ils montrent, ces brutes, que la République a failli en éduquant son peuple et n’a empêché ni la haine, ni la bêtise. Son échec s’incarne quand illettrés, complotistes et braves gens fâchés manifestent, crient, cassent pour certains, agressent pour d'autres, et si laidement injurient.
(…) À cette aune, Finkielkraut et Macron se ressemblent, petits-bourgeois ayant caressé les livres et s’en étant construits, et que des populaces exècrent, qui reconnaissent l’ennemi. Ce cri connaît sa limite; les plus violents savent leur infériorité et en deviennent démunis, émouvants ».

Finkielkraut a l'air de contester tous les clichés les plus lamentables de l'islamo-gauchisme (et pour cause, en tant qu'ancien maoïste il sait la bêtise de la « cause du peuple »), tout en servant le pouvoir depuis sa chaire médiatique il se permet d'en montrer les limites idéologiques, ainsi le prétendue résurgence du fascisme des années 1930, il fait mouche :

« Cette analogie historique prétend nous éclairer: elle nous aveugle. Au lieu de lire le présent à la lumière du passé, elle en occulte la nouveauté inquiétante. Il n'y avait pas dans les années 1930 d'équivalent juif des brigades de la charia qui patrouillent aujourd'hui dans les rues de Wuppertal, la ville de Pina Bausch et du métro suspendu. Il n'y avait pas d'équivalent du noyautage islamiste de plusieurs écoles publiques à Birmingham. Il n'y avait pas d'équivalent de la contestation des cours d'histoire, de littérature ou de philosophie dans les lycées ou les collèges dits sensibles. Aucun élève alors n'aurait songé à opposer au professeur, qui faisait cours sur Flaubert, cette fin de non-recevoir: «Madame Bovary est contraire à ma religion.» (…) Il n'y avait pas, d'autre part, de charte de la diversité. On ne pratiquait pas la discrimination positive. Ne régnait pas non plus à l'université, dans les médias, dans les prétoires, cet antiracisme vigilant qui traque les mauvaises pensées des grands auteurs du patrimoine et qui sanctionne sous le nom de «dérapage» le moindre manquement au dogme du jour: l'égalité de tout avec tout ».

DE L'AFFAIRE DREYFUS A L'AFFAIRE BENALLA...

La surdétermination du rôle des juifs dans les affaires du monde est une mode cyclique de l'idéologie bourgeoise, et Finki est bien placé pour le savoir puisqu'il a été un des initiateurs d'une des plus grosses mystifications anti-marxistes de la fin du XX ème siècle autour de la dramatique question des chambres à gaz. Le grand Bordiga a dit un jour que le pire produit du fascisme c'est l'antifascisme, et cela reste vrai, profond et incontestable comme poison contre toute pensée rationnelle. L'affaire Dreyfus fût un complot ourdi par une camarilla de militaires qui, quoique l'affaire ait été finalement dénoncée, sans réhabilitation du capitaine, a servi à préparer l'union patriotique pour mener la classe ouvrière au casse-pipe mondial. Il est peu probable que l'affaire Benalla permette au général Macron de nous mener à une nouvelle guerre, tant il s'y est compromis et n'a même pas la respectabilité du capitaine Dreyfus.
Au lendemain de la quatorzième démonstration en gilet jaune, où un épisode secondaire - où Finki ne s'est pas fait cracher dessus comme lors d'une nuit debout - avait été immédiatement exhibé à la loupe - l'ensemble des médias, comme un seul homme, s'indigna : « «Juden», croix gammées, profanation: les actes antisémites se multiplient en France ».
Bousculade et insultes crypto-islamistes plus que fachos, sont méprisables certes, mais c'est l'extension à toute une autre série de même type d'insultes antisémites qui est immédiatement ajoutée à l'agression contre Finki, et cela révèle la duplicité du pouvoir, et qu'il n'a rien à foutre des juifs en général pas plus que de la classe ouvrière. J'ai travaillé pendant des années à Bagneux, banlieue à ghetto arabe, et je n'ai jamais vu effacé au plafond de certaines entrées de HLM l'inscription « mort aux juifs », que la municipalité « communiste » de cette ville ne s'est jamais soucié de faire immédiatement gommer ; et dieu sait s'il doit y en avoir un paquet des inscriptions aussi débiles sur les murs lézardés de tant de cités hors zone, dont aucun édile local ne se soucie. On nous promet d'effacer immédiatement sur le web, mais parce qu'il n'est pas nécessaire de bouger son cul de sa chaise.
Le pire produit des insultes antisémites c'est le gouvernement qui en fait la pub en long, en large et en travers. Plus il en fait état, plus des gamins ou des adultes pas finis vont s'ingénier à profaner tel cimetière, telle vitrine, telle salle de classe1. Je peux reprendre ici un commentaire anonyme largement partagé : « Macron promet des actes : “ décimer les dangereux Gilets Jaunes et réhabiliter Benalla “ ; Le résultat inévitable, c'est que l'antisémitisme va augmenter. BINGO! ». Les mille personnes qui ont trinqué avec Macron au CRIF n'auront été qu'une réunion d'hypocrites, concours d'indignation saoulant. Macron a fait un discours creux, il ne mettra pas plus fin à l'antisémitisme larvé et permanent sous le capitalisme qu'il ne permettra aux millions de prolétaires de vivre décemment. Durcir la lutte contre l'antisémitisme en y mêlant l'antisionisme, alors qu'il s'agit d'un simple nouvel éteignoir du mouvement gilets jaunes, dont on ne se souviendra dans quelques années que comme d'un mouvement finalement « entaché d'antisémitisme », comme tout le monde croit se souvenir que la profanation de Carpentras avait été organisée par Le Pen, alors qu'il s'est agi d'une duperie perverse du roi des politiciens Mitterrand. Macron n'a pas le choix, il est constitutionnellement impossible d'empêcher l'expression de la libre critique de la politique d'Israël, de la même manière que les français ou les étrangers peuvent critiquer la France, le comportement des français et la politique française. En revanche, la repression des injures et l'incitation à la haine sont déjà prévues par la loi. Il donne des arguments aux antisémites même si on est dans la politique de l'instant et le double langage sans effet, comme souvent avec lui. L'anti-sionisme complotiste est une idéologie de base des terroristes islamiques qui ont dépassé, en compétence si je puis dire, les vieux fachos dans ce domaine. Le patron du renseignement intérieur a énuméré un certain nombre de sectes de tarés « identitaires » et « néonazis » et enfin, de "petits groupes de type brigadiste et violent qui peuvent se constituer autour d'une personnalité charismatique". S'agissant de l'ultragauche, le patron du renseignement intérieur a affirmé que "sa capacité à faire dégénérer des manifestations, mais aussi à conduire des actions de nature plus clandestines n'est plus à démontrer" ; or cette ultra-gauche, généralement activistes écervelés qualifiés de black blocs, n'ont plus rien à voir avec cette notion que Finki a contribué il y a trente années à renvoyer aux oubliettes (j'y viens, j'y viens).
Intéressant ce patron policier. Les flics sont souvent au plus près de la question sociale. Il a reconnu lui que le danger vient beaucoup plus de l'islamisme (radical ou pas) que des vieilles chemises fachos. Les nouveaux antisémites sont plus souvent parmi les indigestes de la république et des musulmans pro-palestiniens et donc anti-israéliens. Comme le nombre de musulmans ne cesse d'augmenter en France, il est vraisemblable que le nombre d'actes antisémites n'ira pas en diminuant.

LE THERMIDOR DES GILETS JAUNES, UNE PERIODE DE REACTION INFAME?

Après l'échec d'une grève, voire plus largement d'une révolution, que se passe-t-il dans la tête des vaincus ? La joie de la solidarité, l'enthousiasme des lendemains qui chantent font place à la récrimination permanente, à la haine, donc à une claustration de la pensée. Le phénomène n'a jamais été étudié par historiens et sociologues, mais il mérite qu'on s'y arrête. L'échec rampant des gilets jaunes, avec leur longue présence hebdomadaire dans la rue, renvoie au moment de dépression lors des contre-révolutions : la classe vaincue ne reste pas indemne. Il est stupide de croire que le nazisme a vaincu en Allemagne en 1933 simplement à cause de la répression. Les avanies du bolchevisme y ont été pour une part responsables. Le massacre de Cronstadt et les premiers goulags n'ont pas rassuré la majorité des ouvriers allemands encore fortement syndiqués et électeurs d'une social-démocratie majoritaire encore à la veille de la prise du pouvoir par Hitler. Dans la lutte des classes le facteur économique devient par moments complètement secondaire : que vaut la revendication un peu nunuche du « pouvoir d'achat » mêlée à l'invraisemblable RIC quand le mouvement des GJ n'est plus que lamentation d'yeux crevés et nid de violence d'une poignée de tarés antisémites ? Dont beaucoup étaient d'ailleurs déjà présents au début (j'en avais viré un). Ils seront encore là demain, dans telle manifestation, telle grève, mais on ne doit pas leur accorder plus d'importance qu'ils n'en ont. Une autre starlette de médias, avocat de renom, tout en soutenant Macron, a fort bien expliqué que s'il fallait relever toutes les insultes sur les murs des chiottes publics - « Dupont est pédophile ou Durand cocu » – on n'en finirait pas, il vaut mieux effacer ou repeindre que perdre son temps à se fixer sur de lâches graffitis.
Les masses allemandes des années 1920-1930 n'ont pas été simplement effrayées par la répression de la soldatesque de l'Etat bourgeois, pas encore sous couleur nazie, mais aussi, de manière obsessionnelle, par les stupidités « communistes » : putschs répétés, embrigadement militaire, violences de rue autrement plus graves que celles de nos gilets jaunes2. De même le nazisme joue depuis 60 ans le rôle inverse. L'historien (réactionnaire) Furet soulignait que l’obsession du nazisme a dominé la tradition démocratique depuis un demi-siècle. Le sentiment d’effroi que procure cette expérience a formé le terreau de l’obsession antifasciste, en même temps que la meilleure de ses justifications. Mais il a été aussi, dès l’origine, instrumentalisé par un mouvement communiste en dégénérescence pris dans le carcan des replis nationaux en vue de la reprise de la guerre mondiale. L’antifascisme, définition purement négative, devenant la préparation d'un camp bourgeois dans la future guerre mondiale. L’obsession antifasciste depuis 1945 a ajouté à la gloriole de la victoire du « camp démocratique » un effet toujours néfaste pour toute révolte sociale d'ampleur: elle a rendu sinon impossible, du moins difficile, tout bilan sérieux de l'échec de la vague révolutionnaire des années 1920, effaçant des mémoires qu'elle n' était pas à mettre sur le même plan « totalitaire » que le fascisme.

Inculte politiquement et désireux de le rester le mouvement évanescent des gilets jaunes - qui aura été finalement l'envers anti-intellectualiste des Nuits debout, mais plus inquiétant socialement – se fiche de remettre à sa place la mystification de l'antifascisme. Moi pas. La querelle des historiens allemands sur l'histoire du nazisme a été assez intéressante, en marge des clichés des historiens bien pensants de la gauche caviar. En se repenchant dessus on peut voir que Nolte, étiqueté réactionnaire, disait de bien dérangeantes choses pour l'antifascisme au pouvoir partout dans le monde depuis des décennies. Nolte dit : le système libéral, par ce qu’il offre de contradictoire et d’indéfiniment ouvert sur l’avenir, a constitué la matrice des deux grandes idéologies de ce siècle (dernier). Comme le résume un commentateur : «Nolte avait pour thèse que le massacre racial des nazis était une réaction aux crimes des soviétiques. «L'archipel goulag n'était-il pas antérieur à Auschwitz?», demandait-il. Et il supposait qu'un lien logique et factuel pouvait exister entre le “massacre de classes” des bolchéviques et le “massacre racial” qu'ont commis ensuite les nazi ». En vérité, derrière le juif bouc-émissaire, Hitler privilégie la haine du bolchevisme, mais c’est en tant que produit final du monde bourgeois démocratique. L'historien français Furet pensait avec raison que Nolte insistait trop sur le caractère réactif du fascisme au communisme. Tout est toujours double en politique, et trouble. On oublie généralement que la montée du fascisme est une préparation à la guerre mondiale. Pas de guerre mondiale possible si le prolétariat persiste à vouloir en finir avec le capitalisme, il faut donc éliminer le prolétariat de la scène historique mais en s'en prenant de façon vicieuse à son représentant politique le plus visible, bien que déjà flageolant, le mouvement bolchevique, non pas en tant que porte-parole du prolétariat mais comme mouvement de juifs manipulant le prolétariat. C'est d'ailleurs à peu près le même schéma adopté par les énarques qui nous gouvernent : ne plus attaquer de front les gilets jaunes dans leur aspect forcément respectable et subversif de mouvement social contre la misère, mais en l'assimilant aux comploteurs juifs, pardon aux comploteurs fachos antisémites, islamistes et compagnie! Le tour est joué !
On n'ira ni vers le fascisme, ni une nouvelle bande à Baader comme je le présumais intérieurement, mais vers le dégoût plus grand encore de la « politique politicienne » et une abstention encore plus marquée aux « européennes », ce qui est aussi le but recherché par l'Etat macronien, car la mascarade antiraciste affaiblit à chaque tour le parti des incapables lepénistes. L'Etat laisse cependant comme os à ronger aux masses déconfites et désemparées des diverses familles gilets jaunes, l'antisémitisme, lequel peut en effet prospérer sous la rancoeur. Est-ce un hasard si celui-ci s'est développé après l'écrasement de la Commune de Paris ? Et si Mélenchon nous fait plus penser au général émotif Boulanger qu'à Chavez ? Les passions mauvaises ne surgissent-elles pas après un amour déçu ? Quoiqu'elles ne durent qu'un temps... Les causes de la défiance qui caractérise désormais la société française et en son sein la classe ouvrière toujours existante (et bien présente en nombre parmi les gilets jaunes) contrairement à ceux qui ont encore voulu la faire disparaître dans une improbable couche moyenne – sont destinées à durer, plus simplement produite par les attaques économiques du gouvernement, mais haussées par les questionnements « politiques » bien réels posés pour le mouvement des gilets jaunes ; lesquels ne disparaîtront pas tant qu'une amorce de réponse « de classe » ne pointera pas le bout de son nez.

UNE VIEILLE CONTRIBUTION PERMANENTE AU REVISIONNISME HISTORIQUE
effaceur du prolétariat

Nous y voilà, je vous l'avais promis, au moment qui permit au simple professeur Finkielkraut de se faire un nom et une place dans la place du pouvoir. Je recopie ici simplement ce que j'ai écrit en 1999 dans mon premier livre sur le fascisme (La réaction fasciste en Europe, sous le nom de Pierre Hempel).

… On trouve une autre interprétation, vicieuse et anticommuniste chez le dreyfusard Finkielkraut qui est chargé en 1982 par une maison d'édition proche du nouveau pouvoir « socialiste » de couler le milieu révolutionnaire en le faisant naître de la seule librairie de Pierre Guillaume et en ridiculisant les grands noms de la lutte contre le léninisme stalinisé : Pannekoek, Korsch, et Bordiga. Et qu'aucun groupe de ce milieu dit « ultra-gauche » n'a eue le réflexe de dénoncer, seule dénonciation visible et percutante celle de Louis Janover, 25 ans plus tard mais sans évoquer les dégâts de Finkielkraut. Janover montre bien qu'il s'est agi d'une campagne sournoise du sommet de l'Etat contre les « antiparlementaires » et ceux qui n'oublient pas le passé de massacreurs des partis de gauche, contrairement à leurs alliés électoraux gauchistes. En 1984, l'israélien, chef du mouvement sioniste en France, Simon Epstein, mettait en avant une idée que je partage complètement, à savoir la subtilité de la manipulation adaptée aux « marxistes » :
« La secte révisionniste en question, c'est l'école de gauche qui autour de Serge Thion nie la réalité des chambres à gaz et du génocide nazi, en des termes adaptés aux exigences du public intellectuel marxiste ou libertaire , et qui a pris la défense de Faurisson dont elle diffuse les thèses » (cf. L'antisémitisme français », ed. Belfond).

Dans « L'avenir d'une négation » (Seuil 1982), Finkielkraut écrit :

« Dès 1953, les abonnés de Socialisme ou Barbarie pouvaient lire dans les thèses du parti communiste international d'Italie (la secte de Bordiga) : « L'antifascisme a été le plus récent mensonge idéologique et politique derrière lequel le capitalisme a joué la carte de sa propre conservation de classe pendant la Seconde Guerre mondiale ». Pour ce discours de pierre que la Vieille Taupe cultive, le génocide est un événement en trop, une épine dans ma rose de la Raison prolétarienne, puisqu'il creuse entre le fasciste et le démocrate un abîmes infranchissable. Or, voici qu'un professeur lyonnais (Faurisson), obscur et solitaire, est en train de retirer cette épine (…) Il prouve que la monstruosité impossible n'a effectivement pas eu lieu (…) Ils 'savent' que les chambres à gaz sont un mythe, exactement comme Wilhem Liebknecht savait que Dreyfus était coupable.3 Auschwitz sert les desseins de l'ennemi : d'où leur ardeur à contester par tous les moyens, y compris les plus déshonnêtes, les preuves de sa réalité ».

Finkielkraut ne fait que recopier son maître Sternhell qui pourfend les extrêmes en les faisant équivaloir par le procédé du collage littéraire. L'épine de la coresponsabilité du capitalisme démocratique dans le massacre des juifs ce ne sont pas les négationnistes ni les petits intellectuels au service du parti socialiste qui l'ont retirée, car la plaie s'est encore infectée depuis au Kosovo par exemple, n'est-ce pas ?
Finkielkraut s'inspire de Sternhell en reprenant l'interprétation universaliste de l'Affaire Dreyfus pour tourner en dérision les leaders de la II ème Internationale W.Liebknecht et Guesde (en ignorant que le dreyfusard Jaurès avait initialement approuvé la condamnation) ; c'est la millième tentative de tourner en dérision « l'égoïste » lutte de classe et de lui opposer ce que j'appelle le judéocentrisme juif à prétention universaliste (qui caractérise les partisans de l'Etat français ou le soutien de celui d'Israël car, comme le reste de la population, les juifs en général ne sont pas tous des imbéciles (et les imbéciles ne sont pas tous juifs) ni inféodés à tel ou tel camp intégriste). Finkielkraut a beau jongler avec son habituelle rhétorique obscure , il ne peut cacher quel camp il aurait choisi pages 39-40 (sic!). Il dénonce la critique de l'antifascisme pour les révolutionnaires de l'époque, comme composante de « l'esprit munichois » (c'est à dire défaitiste et refusant la guerre à Hitler), tout en défendant toujours à sa manière ambiguë le stalinisme qui « a repoussé l'envahisseur nazi et contribué à la défaite d'Hitler »4 ; cette fable de la victoire décisive de l'ancien allié des nazis est la constante de tous les antifascistes (ignares...). Souvarine a expliqué comment à Stalingrad, les chars d'assaut fournis par l'armée américaine avaient été repeints aux couleurs soviétiques. Les médias de 1945, comme ceux de 1999, sont étrangement discrets sur les conditions de la « Victoire de Stalingrad ». mais en cherchant un peu la vérité, on la trouve :
« L'argent et les armes américaines soutenaient et la Grande Bretagne et l'Union soviétique. Chaque année, après 1942, les américain fournirent au Royaume Uni, en armements non payés, la valeur de 4,75 % du revenu national des Etats-Unis. En 1943-1944, le même système américain de prêt bail ajouta environ un sixième à la valeur du produit national de l'Union soviétique. Au moment le plus crucial de la guerre, la Grande Bretagne et l'Union soviétique étaient donc bien toutes deux bien plus dépendantes des Etats Unis qu'elles ne l'ont jamais admis ». (cf. Alan S.Milward in dictionnaire critique de Azéma et Bédarida). Il ne faut pas oublier d'ajouter cependant que la bourgeoisie américaine a laissé la Russie supporter seule le poids de la guerre sur le continent européen pendant trois ans, faisant sacrifier plus de 11 millions de prolétaires (manière versaillaise de se venger également de la peur d'Octobre 1917). Les pertes américaines sont de l'ordre de 300.000 victimes, nombre considérablement inférieur à la plupart des belligérants et moins inquiétant pour la paix sociale de l'autre côté de l'Atlantique ».

Voilà pour aujourd'hui, et on est bien loin de la petite diva Finkielkraut qui ne laissera dans l'histoire de la philo qu'un codicille « starlette histrionne ».

Qu'on me permette de citer enfin un extrait du beau texte de Janover, que je reproduisais in extenso.

« En 1981, avec l'élection de Mitterrand il fallait maintenir la référence en milieu intellectuel de gauche : l'antifascisme. En 1989, il faudra aussi compenser la perte du danger « communiste » par un retour au « danger fasciste » en conjonction avec l'historiographie américaine, la référence diabolique d'un « passé à ne pas revoir ». La querelle du révisionnisme, montée en mayonnaise vers la même époque, a trop bien servi à combattre la contradiction dénudante de la victoire des partisans du programme commun pour raser gratis. Le cercle des intellectuels de la gauche disparue autour du gourou Mitterrand se saisit de l'occasion pour liquider la mouvance ultra-gauche soixantehuitarde qui rappelle trop bien le rôle va-t-en guerre des socialistes et les saloperies des staliniens ».
Janover montre ensuite dans son pamphlet comment au milieu des années 1990, les ex-staliniens, les inquisiteurs Daeninckx et Gilles Perrault, tout en réglant des comptes entre eux : « s'affaireront à ridiculiser un milieu politique qui n'a cessé de rappeler le rôle accablant de la gauche. Avec les mêmes méthodes dénonciatrices d'un Vichinsky (plus c'est gros, mieux ça passe) ; tous les militants ou les ouvriers qui sont guéris de l'idéologie antifasciste « sont sommés de se soumettre et de se démettre de leurs idées s'ils veulent continuer d'exister » (cf. « Nuit et brouillard du révisionnisme, ed Paris-Méditerranée, 1996).






NOTES

1Sollicité par un collègue juif qui était muté à Drancy vers 2003, j'avais découvert sur le tableau de la salle des réunions, un long chapelet antisémite particulièrement bien écrit, sans fautes et vicelard. Le collègue était en larmes et impuissant. C'est moi qui avait effacé le message ordurier.
2Produit également de la classe ouvrière allemande désemparée , les « nationaux-bolcheviques » admiraient Staline... quand les ouvriers n'avaient plus que le choix de s'abstenir ou de voter NSDAP... vu que la contre-révolution c'était le parti socialiste au pouvoir qui avait fait mitrailler les ouvriers et assassiner Rosa Luxemburg (« la juive rouge ») et Karl Liebnecht).
3Les premières réactions des grands leaders de la II ème Internationale, de Liebcknecht comme de Jaurès, furent de douter, mais ils ont ensuite corrigé ce point de vue, et Finki est malhonnête d'omettre de le préciser.
4Sous l'ancien maoïste perce toujours le stalinien non repentant !

NOTE SUR LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES ET SON DEVENIR



par Claude Bitot

 Avec cet auteur, qui a milité naguère aux côtés de Bordiga on est toujours surpris par son agilité intellectuelle, sa capacité à discerner esbrouffes et perversités du mensonge bourgeois. Contrairement à tant de nos marxologues dissous dans la bobologie et leurs amis anarchoïdes, il a perçu très tôt l'originalité du mouvement des gilets jaunes, son aspect "mouvement social" et non pas mouvement de "fachos" comme toute cette pauvre "gauche communiste" l'a bavé à la suite de la gouvernance, et dont la plupart, en fin de compte, restent tétanisés par la fabrique antisémite exagérée à dessein pour criminaliser un mouvement de toute manière essoufflé et par conséquent incapable de se défendre. Le premier reproche que je fais à mon estimé camarade Claude reste qu'on ne peut pas miser sur ce mouvement qui est en effet une non-classe, typique des classes intermédiaires sans culture politique et incapables de prendre une orientation politique claire. Je maintiens que l'avenir appartient au prolétariat (que Claude limite à la seule classe ouvrière en effet rabougrie et paralysée depuis des décennies par ses illusions syndicales), mais pas dans l'immédiat puisque tout est planifié par l'Etat pour que le mouvement soit ridiculisé dans l'impasse de la "réaction fasciste" (que j'analyserai dans mon prochain article). Le deuxième reproche que je fais à ce camarade d'une longue lutte commune est qu'il a abandonné le marxisme. Le marxisme est un tout, pas un bloc comme diraient les Clemenceau et son fade imitateur Macron, mais une méthode dont on ne peut séparer l'essentiel de l'indispensable. Bitot laisse tomber le rôle dynamique de la classe ouvrière (évanescente) pour agiter celui du parti rédempteur et directeur d'une nouvelle conscience révolutionnaire sortie du peuple révolté en général. Et voilà comment il retombe dans l'idéalisme dans lequel il végétait adolescent avant d'avoir rencontré Bordiga. C'est une sorte de léninisme caricatural, ce que n'a jamais été Lénine après "Que Faire?", ce parti tant galvaudé qui était sensé apporter la conscience de l'extérieur des masses, parti intellectuel - c a d qui pense "à la place de" comme le sont tous les partis bourgeois. Or, le danger avec cette conception, qui veut dépasser ou combler le vide politique de l'hypocrite démocratie bourgeoise, conception idéaliste qui veut redonner le premier rôle à la décision politique en intégrant les masses au parti unique, est que c'est une conception fasciste, ou pour ne pas être trop méchant avec mon ancien camarade, staliniste.
JLR

Depuis quelques mois un mouvement social appelé les « gilets jaunes » a fait irruption. En raison de sa nouveauté, de son entêtement à se poursuivre, de l’identité de ses acteurs et des commentaires qu’il suscite, celui-ci mérite de s’y s’arrêter.

 Pour cela il faut préalablement voir le contexte dans lequel il a lieu : celui d’un capitalisme entré depuis un certain temps dans sa phase terminale et du même coup en décadence, non seulement économique avec sa croissance en train de s’éteindre, mais aussi sociale avec sa société de classes en train de se décomposer, celle-ci ressemblant de plus en plus à un magma de groupes sociaux qualifiés faussement de « classes », les unes « moyennes » les autres  « populaires ».

Comme avec ce capitalisme, c’est le chômage, la précarité, l’exclusion  pour deux à trois millions de jeunes condamnés à la débrouille pour survivre, les très petites retraites pour certains, les salaires qui ne permettent plus de joindre les deux bouts en fin de mois, en particulier pour les femmes seules avec enfants à charge, une fraction du vaste magma social qui s’est constitué s’est mise à se rebeller en occupant des ronds-points routiers et en manifestant chaque semaine plus ou moins pacifiquement dans diverses villes. L’originalité de ce mouvement c’est qu’il n’est pas celui de la classe ouvrière. Au sein de celui-ci il peut y avoir des ouvriers, mais qui ne doivent plus être considérés comme étant des membres de la classe ouvrière, celle-ci dans l’actuel capitalisme finissant n’étant plus qu’un groupe social parmi d’autres. Dès lors quelle est la nature d’un tel mouvement ? Il s’agit là d’un mouvement aclassiste surgissant dans le cadre d’un capitalisme en phase terminale, qui lui s’affronte non plus au patronat dans les entreprises (au moyen de la grève), mais directement à l’Etat capitaliste. Telle est l’analyse postmarxiste qu’il est possible de faire de l’actuel mouvement des « gilets jaunes ». Postmarxiste car elle prend en compte qu’avec un tel capitalisme le conflit qui a surgi en dehors des partis et des syndicats n’est plus mené par une classe. C’est ça sa nouveauté. Reste à voir le devenir de ce mouvement.

Avec les « gilets jaunes » c’est le retour de la question sociale que le capitalisme après 1945 avait à sa manière résolue (avec la mise en place de l’Etat-providence – sécu, retraites –, le plein emploi, la société de consommation), entré dans sa phase terminale réussi jusqu’ici à contenir (au moyen du crédit à la consommation), mais que désormais il n’est plus à même d’endiguer. Ce qui explique le choc soudain qu’il a produit. Certes, il est à prévoir qu’il va s’essouffler, ou bien se faire récupérer si ce n’est pas déjà fait. Mais ce type de mouvement va ressurgir le capitalisme ne pouvant plus désormais se payer le luxe d’éviter que la question sociale ne lui saute en plein visage, ce qui fait qu’au fur et à mesure de son avancée dans sa fin de cycle historique, celle-ci va rebondir avec plus de force et d’intensité. D’autres mouvements du même acabit prendront donc la suite de celui des « gilets jaune ». Mais il est à prévoir aussi que le capitalisme parviendra à les  « gérer ». Il en a vu d’autres, il trouvera les moyens de satisfaire partiellement aux revendications, donc d’éviter que cette question sociale devienne tout à fait explosive cela au point de le mettre directement en danger. Un autre facteur fera que ce nouveau mouvement  social ne sera pas en mesure de le menacer sérieusement : comme le montre bien celui des « gilets jaunes », son peu de lucidité concernant le capitalisme qu’il ne remet nullement en cause. Avec sa revendication d’un « référendum d’initiative citoyenne » il montre qu’il continue de se bercer  d’illusions à propos de la « démocratie » qu’il voudrait rendre plus « directe » afin qu’elle tienne ses promesses électorales. Ce qui fait que lorsqu’il se veut politique c’est, drapeau national déployé et chantant la Marseillaise, l’imaginaire bourgeois de la Révolution française qu’il a en tête. C’est là son maximum d’idée révolutionnaire dont il est capable. Mais il ne faut pas voir là la marque d’un mouvement nationaliste, « réactionnaire », ou se gausser de ses côtés idéologiques frustes, brutes de décoffrage dont il fait preuve. Il faut comprendre ce que sont les « gilets jaunes ». Ils sont les enfants de la télé-réalité, d’Internet avec facebook, des jeux vidéo sur leurs smartphones avec qui on fait des selfies, c’est-à-dire de ces machines à décerveler que le capitalisme dans sa grande modernité a mis au point ; ils sont les produits sociaux de ce capitalisme devenu un fait social total, qui s’est introduit partout dans la vie des hommes, dans leur travail bien sûr, mais aussi dans leurs loisirs, leur environnement, leur vie quotidienne, et se faisant ainsi totalitaire, a éradiqué tout idée de contestation de celui-ci, réussi à se faire passer pour l’horizon indépassable de l’humanité, fait croire que le communisme a échoué alors qu’il n’a existé nulle part et que donc face à lui il n’y a pas d’alternative – et il n’y a pas que les « gilets jaunes » qui pensent çà, les intellectuels également, eux qui autrefois se voulaient bien souvent critiques du capitalisme devenus ses adeptes, pour ne pas dire ses valets de plume.   

Le capitalisme face à ce nouveau mouvement social trouvera donc le moyen de s’en sortir, jusqu’au moment où après avoir persévéré au maximum dans son être, il finira par s’écrouler.  Dès lors qu’est ce qui passera ? Cette non-classe que sont actuellement les « gilets jaunes » deviendra l’immense majorité, à la différence de ces derniers qui sont dans une situation de pauvreté relative, celle-ci se verra précipitée dans la misère, et alors qu’est ce qui se passera ? La révolution ? Si n’existe pas un parti révolutionnaire pour éclairer et guider ces masses modernes ayant été complètement accaparées, assujetties par ce capitalisme totalitaire, il se produira un immense chaos, il y aura des révoltes, de la violence sans queue ni tête (style casseurs blacks books, mais cette fois avec morts d’hommes), peut-être même un quelconque « fascisme »  pointera son nez, mais à la différence de ses ainés qui sera impuissant son heure historique étant passée, mais point de révolution.     

La nécessité d’un parti en effet, lui aujourd’hui extrêmement mal vue par ceux qui se piquent encore de « révolution » (pour de fausses raisons  qu’ici nous n’exposerons pas), disent qu’on peut très bien s’en passer, rêvant – il n’y a pas d’autre mot – d’une révolution « par en bas » qui sera un grand « mouvement d’autoémancipation ». Du temps du prolétariat c’était déjà une vue assez idéaliste de penser cela, avec les masses modernes que le capitalisme totalitaire aura formatées à sa guise durant des décennies, donc diminuées, rendues décadentes, décervelées, c’est  une connerie de bobos libertaires ! C’est faire preuve d’une inconscience totale du type de capitalisme auquel on a désormais affaire ! Plus que jamais il faudra un parti ! Et un parti qui ne se contentera pas de donner quelques « conseils », mais qui devra prendre directement les choses en main afin que la révolution ait une chance d’avoir lieu et de déboucher sur la solution finale de la question sociale qui serait le communisme. Cette nécessité d’un parti sera rendue tellement impérative qu’elle sera ressentie par les masses elles-mêmes, celles-ci prenant alors conscience de l’état d’inconscience dans lequel le capitalisme les avait mis éprouvant le besoin d’avoir une organisation qui les éclaire et les guide dans leur action. En fait, la « forme parti » sera pour elles la seule manière de s’organiser en tant que force autonome. Du temps du prolétariat c’était différent. Son organisation en parti se posait, mais lui dans la production, dans de grandes usines, pouvait s’organiser dans des syndicats, des coopératives, des bourses du travail, des conseils d’usine. Cela n’était pas suffisant mais c’était déjà là des manifestations de sa constitution en tant que classe plus ou moins autonome vis-à-vis de la bourgeoisie. Mais aujourd’hui ?  En raison du processus de désindustrialisation qui accompagne cette phase terminale du capitalisme (plus rien dans le charbonnage, la sidérurgie, presque plus rien dans la métallurgie, les chantiers navals, un peu dans l’aéronautique, dans l’automobile, quand on n’a pas  délocalisé) ce qui fait qu’on a une classe ouvrière réduite à la portion congrue (12% de la population active aux Etats-Unis et ailleurs ce n’est guère plus brillant), dont il ne restera plus grand-chose lorsque le capitalisme ce sera écroulé, pour le nouveau  « prolétariat » (que nous mettons entre guillemets car n’étant pas dans la production il n’aura plus les caractéristiques d’une classe au sens marxiste du terme, ayant été dans ce vaste fourre-tout qu’est le « tertiaire » - lui actuellement 60% de la population active !), le parti sera la seule possibilité pratique sérieuse pour lui de s’organiser autrement que ne le font actuellement les « gilets jaunes » sur des ronds-points. Evidemment pour l’heure on n’en est pas là, mais ce qu’il faut souhaiter c’est que ce parti n’attende pas l’écroulement du capitalisme pour commencer à se constituer.

                                                      février 2019

lundi 18 février 2019

LA GRANDE MASCARADE DE LA MACRONIE QUI SE MOQUE DES GILETS JAUNES


Une manif historico-unitaire antifasciste à pied et à vélo
QUAND L'ETAT BOURGEOIS JOUE AU PERE LA MORALE

Emotion calibrée par les médias. Les manifs gilets jaunes rétrécissent effectivement comme peau de chagrin. Si les expressions «barre-toi, sale sioniste de merde», «grosse merde sioniste», «nous sommes le peuple», «Dieu va te punir», «la France elle est à nous, casse-toi »» ou «sale race» sont celles que l'on entend le plus distinctement sur la vidéo qui est agitée depuis samedi comme scandaleusement antisémite, celle de «sale juif» n'a pas été entendue par Alain Finkielkraut lui-même. Le nommé Mohamed Sifaoui, déclare l'avoir entendue sur une vidéo, mais Sifaoui a des oreilles de fayot du pouvoir bourgeois. Ce qui domine pourtant ce sont des insultes politiques contre un philosophe hors norme, qui avait pourtant salué les gilets jaunes, qui est iconoclaste sur la question de l'immigration et un soutien de l'Etat d'Israël. On oublie qu'il s'était déjà fait conspuer par les bobos de Nuit debout... Voyons ce qu'en dit le NPA, sans sembler se rallier, mais quand même, à l'union nationale des hypocrites pour le défilé carnavalesque de mardi :
« Une progression qui s’est manifestée de différentes façons ces derniers jours : inscription antisémite « Juden » sur la vitrine d’un magasin Bagelstein, saccages des arbres plantés en souvenir d'Ilan Halimi (jeune homme de confession juive mort sous la torture en 2006 dans l'Essonne), croix gammées dessinées sur les portraits de Simone Veil fait par un street artist, jusqu’aux récentes agressions verbales contre Alain Finkielkraut ce samedi. Car ce sont bien, lorsqu’on les met bout à bout, des paroles nauséabondes et clairement antisémites qui se sont exprimées contre lui en marge d’une manifestation des Gilets jaunes : « Barre-toi, sale sioniste de merde ! », « Rentre chez toi en Israël ! », « la France elle est à nous ! »... Membres de groupuscules d’extrême droite ou militants salafistes comme semble le dire aujourd’hui la presse, qu’importe. Cette haine n’a rien à faire dans nos luttes sociales, elle doit être clairement combattue ».
Le NPA adopte le même discours totalisant que les médias gouvernementaux, sans supposer un instant que ces divers petits attentats symboliques peuvent être le fait d'intermédiaires de la police et pas nécessairement mis bout à bout1, car cela fait mauvais genre une telle supposition « complotiste » (= il est interdit d'être intelligent et de supposer des arrière-pensées aux cyniques qui nous gouvernent). De plus, le NPA laisse supposer que ce ne serait qu'en second lieu des « militants salafistes », ce qui est une concession sans en être une mais carrément islamo-gauchiste pour ces amis des décoloniants. Pas de pot, Alain Finkielkraut a décrit ses agresseurs comme proches du courant islamiste. «Il y en a un avec une légère barbe qui m'a dit “Dieu va te punir”, ça c'est la rhétorique islamiste» (dixit sur LCI). Dimanche, Castaner a fait savoir qu'un des individus insulteurs avait été identifié comme ayant « évolué » dans la mouvance islamiste depuis 2014 !
Le terrorisme d'Etat a menacé tout tiède ou tout récalcitrant à participer au coup monté, même le Figaro, un tantinet critique de Macron titrait : « Des voix minimisent l'agression dont a été victime Alain Finkielkraut ».
SUS AUX GILETS JAUNES !
Le mouvement des gilets jaunes est dans un inexorable déclin, plutôt que de le laisser mourir de sa belle mort, parce qu'il laisse et laissera derrière lui tant de matières explosives socialement, le gouvernement croit avoir trouvé le truc pour le dissoudre plus rapidement, et c'est le vieux truc de l'antiracisme couplé avec l'antifascisme d'opérette, j'allais dire de Marinette, qui est réchauffé pour un grand cirque demain place de la République, où tous les ennemis des gilets jaunes se retrouveront en tête du cortège antiraciste : 20 membres du gouvernement, la plupart des chefs des partis d'opposition et... la CGT qui appelle partout à des manifestations non contre le gouvernement félon et exploiteur mais avec lui contre cette sorcière d'antisémitisme à variation saisonnière ! (La CGT a toujours été la meilleure ennemie des gilets jaunes). Mieux encore, le gouvernement est soutenu dans sa démarche « républicaine » par tous nos petits rigolos de « figures », pâles figures apolitiques jusqu'à la bêtise crasse : pas un, pas une pour dénoncer en une phrase au moins l'antisémitisme, et a fortiori les crétins qui servent de prétexte au bombardement médiatique hurlant à l'antisémitisme, alors que les insultes ambiguës de quatre ou cinq connards en marge de la manif, et certes en gilets jaunes, ne valaient pas qu'on y accorde la moindre attention ; à se demander même si Finki, sachant que toutes ses sorties publiques lui valent divers quolibets, n'avait pas anticipé une pub bienvenue pour rehausser la vente de ses livres ?
MACRON sera absent de la mascarade bourgeoise, pour une seule raison, qui lui mord encore la nuque, s'exposer aux sifflets de la foule comme lors de sa démarche ratée de culpabilisation après le sac de l'Arc de triomphe. Quel poltron il fait ! Mitterrand le trouble n'eût même pas peur de faire le charlot rédempteur lors du coup monté de Carpentras.
Ils restent muets nos apolitiques fanatiques du RIC, cette imbécillité politique ! Tas de crétins éparpillés !
Pourtant il s'agit bien d'un coup monté directement contre leur mouvement en faillite: tous les soirs depuis dimanche la plupart des médias et BFM en tête chargent les gilets jaunes comme vecteurs d'un antisémtisme qui se répandrait comme « haine nauséabonde » ; la haine on l'a vu s'exprimer via journalistes et « sépcialistes des mouvements sociaux » et un nommé Garrigues historien à la noix cire pompe du Sénat qui assimila Dettinger à un voyou de grand chemin, prit la défense des brutes policières en se plaignant que les manifestants se soient défendus ; les deux gilets jaunes présents sur le plateau, une jeune femme et un jeune homme autrement intelligents que les crétins illettrés que l'on nous avait exhibé pendant trois mois, ont couché le Garrigues finalement en le renvoyant à l'affaire Benalla concernant l'honnêteté au pouvoir ! Mais la haine et le mépris de classe dominante sont bien présents désormais sur les plateaux des news ; ils ne se sentent plus pisser pour complaire au prince, cela a des airs de contre-révolution avinée même si la protestation sociale en jaune n'a même pas été le début d'une vraie révolution. La ministre Buzyn, la voix de son maître, a fait une leçon de morale antifaciste et a parfaitement résumé l'objet de cette montée en mayonnaise concernant un philosophe sans aucune importance historique, plutôt simple histrion des médias2 :
"Le mouvement s'est profondément transformé. Il est en train de dériver. On voit la violence, de semaine en semaine, qui se radicalise, qui est contre les institutions de la République, l'Assemblée nationale, les ministères, les élus, avec des propos antisémites régulièrement", a-t-elle dit sur LCI. "Ces manifestations doivent s'arrêter", a-t-elle encore dit, trois mois après leur démarrage, soulignant toutefois que parmi ceux qui manifestent encore, il y a "quelques personnes de bonne foi".Au sujet des injures de "gilets jaunes" samedi contre le philosophe Alain Finkielkraut, la ministre a exprimé son "dégoût". Selon elle, l'antisémitisme monte en France "depuis des mois", "avant même les gilets jaunes". Mais ce mouvement permet "à ces propos de se tenir de plus en plus fréquemment". "La prochaine étape, ce seront des violences physiques", a alerté la ministre, rappelant que les actes antisémites ont augmenté de 74% en 2018. "L'antisémitisme est le symptôme d'une société qui va mal", a insisté Agnès Buzyn » (cf. Le Figaro)3.
Voilà le bla-bla pour quoi Macron l'a envoyé au front, diabolisant une nouvelle fois Marinette pour que le tableau classique de l'esbrouffe soit couplé et complet, mais lui le poltron il ne sera pas au devant du défilé de ses obligés, il ira faire le malin dans un conclave de communautaristes souteneurs de l'Etat d'Israël et menteurs sur les vraies responsabilités du massacre des juifs par Hitler4. On l'a compris les gilets jaunes sont devenus des vecteurs de l'antisémitisme, stop à l'antisémitisme = stop aux gilets jaunes ! CQFD : ce qu'il fallait déduire ! Coup monté au sens où un fait secondaire en marge de la manif n°14 (sans doute la dernière), a été érigé en affaire nationale. BFM couplant systématiquement l'horreur « antisémite » à l'expulsion de cette pauvre Levavasseur, qui devra rester prolétaire et mettre une croix sur son rêve de députation ; couplant aussi avec ces horribles cailloux lancés sur deux véhicules de police en province, comme s'il n'y en avait pas eu tant d'autres depuis trois mois, sans compter les véhicules policiers incendiés.
Le coup monté suivi d'une manifestation républicaine avec la plupart des corniauds de la « classe politique » - va-t-on voir Martinez défiler bras dessus bras dessous avec Castaner ? - exceptée la sorcière Marinette qui a l'intelligence de dénoncer l'antisémitisme (contrairement à nos illettrés qui font pâle figure face au ramdam étatique) et pour faire un clin d'oeil électoral à une partie de ces gilets jaunes qui sentent bien le vent du boulet étatique sans gêne et sans vergogne pour les milliers d'arrestations de la protestation sociale et les yeux crevés... qui étaient peut-être antisémites, allez savoir...
LE POUVOIR REGALIEN MISE TOUJOURS SUR L'OUBLI
Comme il aimerait tant qu'on oublie l'affaire Benalla, Madame ma femme du président ne s'est-elle pas mêlé de déclarer « il faut se réconcilier »... Faut se souvenir surtout et ne jamais oublier... Malgré l'affaire ridicule de Carpentras éventée (deux merdeux marginaux avaient saccagé le cimetière pas le FN), Mitterrand le roublard avait entraîné derrière lui non seulement la LCR (mère du NPA) mais des milliers de bons antifascistes ; lors des premiers meurtres du salaud islamiste Merah, la police, elle-même contaminée par la croyance que les fachos seraient derrière tous les attentats, avait tardé à rattraper le tueur en négligeant ces milieux islamistes qu'elle était pourtant chargée de pister, laissant le tueur commettre de nouveaux crimes ; pareil pour le petit Ilan Halimi à Bagneux, on l'avait laissé agoniser aux mains du tueur sadique Fofana, en cherchant dans une toute autre piste de fachos présumés obsédés par le meurtre de juifs. La pauvre madame Knoll (j'ai été à son enterrement avec Macron) avait été victime d'un fait divers. La focalisation sur le diable FN a permis depuis 40 ans aux partis bourgeois classiques de jouer aux pères la morale républicaine, tout comme à l'extrême gauche « antifa »de collaborer à la messe d'intox antiraciste sur le terrain de la rue et parmi la jeunesse estudiantine.

Oui avec cette nouvelle mascarade, suivie de semaines d'exhibition publique, Macron est en campagne électorale et nous gonfle toujours.






QUELQUES NOTES RECUEILLIES SUR WIKIPEDIA SUR L'ETRANGE MANIP A CARPENTRAS (je n'invente rien, et j'y trouve ce que j'en avais conclu à l'époque, j'ai vécu de près aussi la magouille du 23 mars 1979 où des policiers avaient arrêté un collègue « casseur » ! Non il n'y a jamais de complot puisque les journalistes vous le disent). De nombreux témoins ou acteurs de cette affaire ont été liquidés. Etrange mon cher Watson ! Etrange ! Demain on dira aussi que jamais la police n'a crevé des yeux en 2018 et 2019, ça crève les yeux...

Dans la nuit du 8 au 9 mai 1990, une trentaine de tombes ont été profanées et le corps de Félix Germon a été extrait de sa tombe. Des inscriptions antisémites sont également découvertes dans la ville. Le ministre PS de l'Intérieur Pierre Joxe dénonce "le racisme, l'antisémitisme, l'intolérance" et il pointe du doigt le Front national.Après des mois d'enquête et de dénégation de Jean-Marie Le Pen qui va jusqu'à dénoncer un complot du gouvernement pour nuire au FN, un militant skinhead reconnaît la profanation. Lors de leur procès en 1997, les cinq accusés affirment avoir agi par antisémitisme.

Le 30 juillet 1996, un certain Yannick Garnier, 26 ans, se présente de lui-même au siège des Renseignements Généraux d'Avignon25,26, et avoue être l'un des profanateurs, donnant des détails que seuls les enquêteurs connaissent. Cet agent de sécurité à Nîmes dit ressentir le besoin de se libérer de ce secret pour changer de vie alors qu'il est au bout du rouleau, au chômage et sur le point d'être expulsé, croyant sans doute avec ses aveux obtenir l'aide des RG, service disposant de précieuses relations, dans sa recherche d'emploi7. Ses aveux confirment qu'il s'agissait bien d'un acte antisémite scrupuleusement préparé par des néonazis. Il dénonce ses quatre complices qui sont arrêtés aussitôt, sauf l'un d'entre eux, le meneur, Jean-Claude Gos — qui avait été interpellé dès le 11 mai 199027 et relâché après 24 heures —, skinhead originaire de Denain (1966-1993) et membre du PNFE. Jean-Claude Gos a été tué le 23 décembre 1993 à moto sur une route de la grande banlieue d'Avignon, par une voiture dont le conducteur (Rachid Belkir, 36 ans) sera retrouvé mort en 1995, tué de deux balles dans le torse et plongé dans le Rhône (probablement victime d'un règlement de comptes, l'homme étant connu des services de police pour ses liens supposés avec des trafiquants de drogue)28, deux lourdes pierres attachées aux pieds29,30.
Aucun lien n'a été établi entre les coupables et le Front national. Les dirigeants locaux du FN, Guy Macary et Fernand Teboul, faisaient eux-mêmes partie de la communauté juive28, ce qui ne pouvait que déplaire aux néonazis.
Le procès débute huit mois plus tard à Marseille, dure une semaine, et le verdict est rendu le 24 avril 1997. Patrick Laonegro, le « cerveau » du commando de profanateurs, et Olivier Fimbry, un ancien militaire, sont condamnés à deux ans de prison ferme, tandis que les deux autres profanateurs, qui ont « admis et intégré le caractère odieux de leurs actes », sont condamnés à vingt mois de prison ferme31.
En 1998, le documentaire Jeux de rôle à Carpentras de Jean-Louis Comolli, diffusé sur Arte dans la série Les Mercredis de l'Histoire notamment le 2 mai 2001, rappelle — en se basant sur les documents publiés par Nicole Leibowitz dans L'Affaire Carpentras (Plon) — les fausses informations diffusées par les médias de l'époque, et confirme, soutenant la thèse de la journaliste, l'existence de manipulations délibérées de l'information autour de l'affaire, afin de faire inculper le fils innocent du maire de Carpentras qui se trouvait être un amateur de jeux de rôle. Le documentaire produit notamment les comptes rendus dressés par les Renseignements généraux des conversations téléphoniques entre Jacques Pradel et le procureur de la République de l'époque, conversations au cours desquelles ils s'entendaient pour faire pression sur la juge d'instruction
Yves Bertrand, directeur des RG de 1992 à 2004, affirme dans son livre " Je ne sais rien mais je dirai (presque) tout", que l'affaire de la profanation du cimetière juif à Carpentras a été manipulée par François Mitterrand contre le Front National. Extraits :
 
"Au matin du 10 mai 1990, on découvre que le cimetière juif de Carpentras a été profané. [...] Sur place, l'émotion, on s'en doute, est énorme. Mais elle est contenue. [...] Ce réflexe était la sagesse même : le pire risque dans ce genre d'affaire, c'est de provoquer un emballement médiatique qui donne des idées à d'autres fous ! [...] A peine connue la nouvelle de Carpentras, les autorités ont sciemment ignoré la crainte légitime des autorités juives. Elles ont désigné un coupable, et un seul : Jean-Marie Le Pen et le Front national !
Quand vous dites « les autorités », à qui faites-vous allusion ? A votre ministre, Pierre Joxe ?
J'ai la conviction que l'ordre venait de plus haut : de François Mitterrand en personne qui tenait là l'occasion qu'il cherchait pour diaboliser le Front national [pour] rendre définitivement impossible toute alliance, même locale, entre cette même droite et les lepénistes. [...] Et le samedi, les plus hautes autorités interviennent pour mettre au point la stratégie de « front anti-Le Pen » qui va culminer avec le défilé du lundi : 200 000 personnes de la République à la Bastille pour protester contre la renaissance de l'antisémitisme. Côte à côte : les figures de proue de la politique française, de l'extrême gauche trotskiste au RPR. En tête, François Mitterrand, seul chef d'Etat à participer à une manifestation depuis la libération de Paris, et l'ensemble du gouvernement. [...] Sur les six chaînes de télévision, la manifestation est retransmise en direct. [...]
Or, ce qu'il faut savoir  et ce que je vous révèle aujourd'hui , c'est qu'à l'origine, les autorités religieuses juives de Paris [...] ne souhaitaient pas que cette manifestation prenne un tour aussi politique. Leur principal argument : éviter que se reproduise la récupération par l'extrême gauche du défilé de protestation organisé en 1980 après l'attentat de la rue Copernic (mis à l'époque, déjà, sur le compte de l'extrême droite, alors qu'il avait été le fait d'un réseau arabo-arménien)... D'où le souhait des dirigeants communautaires d'organiser cette fois la manifestation autour d'un office religieux à la Grande Synagogue de Paris, dénouement d'une marche recueille de la Concorde à la rue de la Victoire, près de l'Opéra.
Qui donc a fait changer l'itinéraire ?
François Mitterrand en personne, via le ministère de l'Intérieur. [...] Comme tous les services de police, nous étions mobilisés jour et nuit. Du côté du Front national, bien sûr, comme on nous y avait fortement incités, mais de tous les autres aussi. [...] Quand tout a été découvert, en 1996, les RG et moi-même avions d'autres chats à fouetter que de revenir sur Carpentras. Les responsables étaient retrouvés et seraient jugés, grâce aux RG. Ils venaient bien d'une extrême droite ultra-radicale, mais en aucun cas du Front national. Même si l'on déteste Le Pen, on n'avait pas le droit de lui faire porter le chapeau d'un acte aussi ignoble que la profanation de Carpentras."
 
A cette piste, s'ajoute le mystère sur la mort irrésolue d'Alexandra Berrus ainsi que celle de Jean-Claude Gos, le leader du commando de skinheads responsable de la profanation de Carpentras. Il a trouvé la mort le 23 décembre 1993 sur une route du Vaucluse, dans la grande banlieue d'Avignon, un décès accidentel, selon l'enquête menée à l'époque, pourtant entouré d'une troublante série de coïncidences. Sur la route nationale 7, à la hauteur du Pontet. Jean-Claude Gos qui vient alors de sortir de prison, pilote une moto Yamaha de grosse cylindrée en direction de Sorgues. Il roule vite, près de 120 kilomètres à l'heure. La moto de Gos percute le véhicule, une Renault 25, à la hauteur du montant séparant les portières. Gos est tué sur le coup. Le conducteur de la voiture, lui, n'est pas touché. Il s'agit de Rachid Belkir, 36 ans, d'origine marocaine, gérant du bar Le Mistral, à Sorgues. Connu des services de police pour ses liens supposés avec des trafiquants de drogue, Rachid Belkir, qui habite Montfavet comme Gos, ne fera plus parler de lui jusqu'au 12 septembre 1995, date à laquelle on constate sa disparition. Il sera retrouvé dans le Rhône, deux pierres attachées aux pieds.

Deux jours plus tard, le jeune frère de Rachid. Magid Belkir, se trouve le 21 septembre au soir dans un bar de la rue Carreterie, à Avignon. Attablé en compagnie de trois amis, il est interpellé par un joueur de cartes qui trouve qu'il fait un peu trop de bruit. Magid Belkir se lève alors sans un mot, brandit un revolver de petit calibre et tire une balle dans la bouche de son interlocuteur. Le projectile se loge à quelques centimètres de la troisième vertèbre cervicale du joueur, qui échappe de peu à la mort. Interpellé par la police judiciaire d'Avignon, Magid Belkir explique aux enquêteurs qu'il a «peur depuis la mort de [son] frère Rachid». Une succession de morts et d'agressions en relation avec l'un des skinheads de l'affaire de Carpentras qui ne sont certes que des coïncidences, mais qui laissent encore aujourd'hui un sentiment étrange sur la profanation la plus hallucinante dans l'histoire de France récente.
La prose à Drouet figure bien les limites intellectuelles et politiques du mouvement, à moins que les si nombreuses fautes d'orthographe ne soient pas une simple manifestation de l'individualisme bobo-mégalo-iphono mais un antisémitisme larvé?
 

NOTES

1En banlieue, et dans de nombreuses cités en France, depuis des décennies les tags anti-juifs prolifèrent sans que les municipalités n'aient le souci immédiat de les faire effacer, ce qu'aurait dû faire naturellement un pouvoir « honnête », mais le pouvoir ne peut pas être honnête, il préfère faire la plus large pub aux propos les plus sordides pour lever l'épée républicaine et crier : « honneur à la patrie », « honneur à l'Etat antiraciste » ! Chaque année depuis 2004 dans son rapport annuel, la Commission nationale consultative des droits de l'homme rappelle que les auteurs d'actes antisémites n'appartiennent plus, «dans leur très grande majorité, à des groupes influencés de façon notable par l'idéologie extrémiste de droite, mais aux milieux d'origine arabo-musulmane».
2J'ai cotoyé Finkielkraut vers 1972, nous tenions nos réunions du petit groupe « la gauche marxiste », et lui était membres des « Matériaux pour l'intervention » (un clône étudiant de Poetere Operaio), ce groupe souhaitait fusionner avec la GM croyant que nous y étions de nombreux ouvriers, ce qui n'était pas vrai. J'aime bien certains côtés de Finki, penseur iconoclaste et brouilon, on ne peut le résumer à son seul soutien à l'Etat sioniste.
3MME BUZYN ferait mieux de nous dire pourquoi elle a pris, en catimini, un décret celui du 31 août, augmentant la participation financière des personnes économiquement faibles, vulnérables sous protection juridique, pourquoi des hôpitaux ferment, des médicaments ne sont plus remboursés, les mutuelles prennent moins en charge pour des cotisations devenues prohibitives pourquoi, pourquoi, pourquoi !
4"Hitler n'aurait pu prendre le pouvoir sans la complicité d'élites bourgeoises"https://www.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130726.OBS1194/hitler-n-aurait-pu-prendre-le-pouvoir-sans-la-complicite-d-elites-bourgeoises.html
lire aussi : Deux célèbres phrases de Bordiga qui en disent long sur la « libération du nazisme » : « Les fascistes ont perdu la guerre, le fascisme l’a gagnée.« le pire produit du fascisme, c’est l’antifascisme ».www.mondialisme.org/spip.php?article1888