PAGES PROLETARIENNES

lundi 11 février 2019

IMPASSE DES GILETS JAUNES ET CRISE DE LA BOURGEOISIE FRANCAISE

« A partir des années 1960, on observe donc l'expansion extraodinaire d'un nouveau marché : le perfectionnement du moi ». Eva Illouz (Nos sociétés sont devenues des machines à émotion)

Macron se sait perdu. On lui augmente légèrement les points dans les sondages pour pouvoir tenir jusqu'à la fin du quinquennat et surtout, perdu pour perdu, pouvoir continuer ses réformes « révolutionnaires ». Car la bourgeoisie s'impatiente, il y a encore de la casse sociale à faire ! Ce ne sont pas les gilets jaunes hyper individualistes qui se mettent vraiment en travers des attaques contre les chômeurs et les retraités, trop préoccupés par leur chiméRIC qui est pourtant devenu totalement incrédible au niveau institutionnel et avec le lâchage de leur pitre Chouard. Si j'ai parlé au début d'échappée belle de la classe ouvrière, cela concernait la frange majoritaire des prolétaires de la périphérie obligés de se rendre au boulot en voiture ; la révolte n'était pas méprisable comme NPA et CCI le prétendirent n'y voyant qu'une « revendication du patronat routier, anti-écologique et noyautée par l'extrême droite »1. Il n'y a pas eu de grève générale « à construire », comme le chante encore le NPA car il n'y a eu aucune fusion ni récupération possible par l'appareil CGT ; le lendemain de la "grève générale", subsumée lors de cette pauvre journée d'inaction syndicale, fût morose pour les jeunes recrues trotskistes et gilets jaunes anarchistes, quoique la CGT ait bien promis d'en organiser une autre en mars. Cette JA syndicale avait pour but d'atténuer ou d'éviter une véritable jonction avec l'ensemble de la classe ouvrière, qui rejette les appareils d'encadrement social de l'Etat. Ce rôle repoussoir de l'appareil CGT ne fait pourtant que retarder une lutte généralisée contre le populisme macronien. Les assemblées gilets jaunes de Commercy et de Poitiers, malgré un démocratisme mécanique, ne représentent pas l'avenir d'un mouvement en impasse de par sa nature confuse et sans référence de classe. Ce n'est pas à partir du marais gilet jaune qu'une authentique lutte de classe pourra démarrer mais face aux attaques incessantes du pouvoir, et quelques gaffes, par l'action gréviste du prolétariat à condition qu'elle fasse la jonction et la généralisation avec la rue, terrain où le syndicalisme ne sera plus le maître.
Le mouvement des gilets jaunes n'en a donc pas pour autant pris une orientation « de classe prolétarienne ». Il persiste à exister, et même à empoisonner le système politique français sans que, depuis l'opposition une personnalité ou un groupuscule puisse émerger pour au moins relayer cette colère et pallier à l'incurie du pouvoir. Il confirme par ses divisions et dérives qu'il n'a pas d'avenir comme tel. Il s'affaiblit lentement non sous les coups de la répression policière - à un niveau inégalé (violences perverses des flics visant les organes moteurs des humains, écoutes téléphoniques, dépouillement des manifestants avant manifestation, soutien total d'une justice cynique) - mais comme conséquence de sa propre incurie. Le chiffrage des manifestations indique tout au plus des tendances mais pas un renforcement du mouvement ; je n'ai pris en compte que les statistiques policières.
acte II : 106.000
acte III : 136.000
Acte IV : 136.000
Acte V : 66.000 (fin dec)
Acte VI : 38.600
Acte VII : 12.000
Acte VIII : 50.000 (8 janv 2019)
Acte IX : 84.000
Acte XI : 69.000
Acte X : 84.000
Acte XII : 58.600 (manif des blessés)
Acte XIII : 51.400 (les GJ prétendent 110.000)

Comme on peut le voir, donc toujours a minima avec les chiffres policiers, même si on ne retrouve pas les nombres deux ou trois fois plus élevés du mois de décembre, les derniers actes restent supérieurs à ceux de début janvier, et même quatre fois supérieurs à l'acte VII qui semblait annoncer un tassement définitif. Mais les manifs renouvellées ne sont pas le seul thermomètre qui nous intéresse. Il faut prendre en compte les discussions publiques, le grand nombre de voitures qui circulent encore avec le gilet jaune sur le tableau de bord, la moquerie généralisée des débats ad hoc du dictateur en cravate, une prégnance du sujet gilet jaune dans les médias, dont ces derniers se passeraient volontiers, au total la pression « sociale » demeure. Sur le web, la bagarre continue, plus pour dénoncer l'incroyable répression et les menaces successives de l'Etat... policier, que pour proposer une alternative crédible ou réfléchir aux problèmes, de toute façon politiques, de la société autrement qu'en termes de « pouvoir d'achat », thème repris benoitement aussi par le gouvernement qui n'en est pas à une contradiction près bien qu'on se fiche de son débat national rempli de petits vieux et de jeunes étudiants triés sur le volet pour faire des selfies niais avec Macron.
Avant d'analyser l'incurie du mouvement, il faut noter la persistance du gouvernement et de ses séides à chercher sans cesse le « facho » sous le gilet jaune. Incapable de comprendre, ou plutôt toujours sourd à la protestation contre la misère et le mépris qui reste le soubassement de ce mouvement, l'Etat bourgeois tente de le culpabiliser. Un peu partout, aidé par de micros sectes ultra-gauches dont je n'ai pas besoin de citer le sigle, il le classe délibérément dans la vague populiste qui « sévit » en Europe en particulier. C'est donc un mouvement forcément réactionnaire car foncièrement hostile au libéralisme « révolutionnaire » d'un Macron. Dans cette dénonciation du populisme Macron peut compter sur la gauche bourgeoise et en particulier les résidus du PS et leur organe théorique l'OBS. On compare et on confond populisme et fascisme. On leur trouve peu de différences mais bien des ressemblances : culte de l'Etat, du parti et des camarades (sic!), critiques des élites traditionnelles, de la « ploutocratie », des banques « juives », et des « antinationaux ».
Tout cela c'est de la blague. Les fascismes ont correspondu à une montée, et même une remontée vers la guerre mondiale après que les démocraties aient écrasé le prolétariat révolutionnaire. La notion de populisme est un fourre-tout où chacun peut mettre ce qu'il veut. Les plus ardents macroniens de l'OBS hurlent même qu'un populisme de gauche est impossible ; au point d'en ignorer l'existence de Mélenchon, de Lutte ouvrière et du PCF. Le populisme est donc lui aussi un OVNI mais avec des explications psychologiques très peu politiques. Prenons ce pauvre Pascal Ory qui, en une formulation saisissante résume l'hypocrisie et l'arrogance ridicule de l'intelligentsia de gauche : « Le choix populaire mêle l'émotionnel de souffrances coalisées (exploitation, domination, humiliation grand ressort du populisme) et le rationnel du triple échec Lénine-Mao, Châvez ».
Les prolétaires apprécieront en quoi leur conscience de classe est résumée à un « émotionnel de souffrances » ; et même tous ces petits artisans et entrepreneurs que le CCI rêve de faire interner dans de futurs goulags parce qu'il n'y a qu'une seule classe purement révolutionnaire et que les petits bourgeois sont à jeter à fond de calle comme tous les grands bourgeois.
En soi, le gouvernement ni droite ni gauche de Macron est un populisme, comme celui de Viktor Orban, avec une caractéristique commune aux deux dictateurs français et hongrois : UNE MEME
La force par la joie
ATTAQUE CONTRE LE DROIT DU TRAVAIL ! Voilà ce qu'est le populisme de gouvernement !

L'idiot de l'OBS en rajoute dans la fabrique de son univers mental étroit : « ...les années trente s'étaient fabriquées une menace le bolchevisme, aujourd'hui l'islamisme – une « réaction », le fascisme, aujourd'hui le populisme ». Je ne connais pas « les années trente » comme personnage, par contre le bolchevisme était une menace réelle pour la classe bourgeoise et le fascisme un coup de gourdin pour le prolétariat. Mais peut-on faire équivaloir le populisme aujourd'hui au fascisme d'hier. Mais bien sûr répond l'imbécile qui assure que le vrai danger pour le capitalisme n'est pas la crise (sa) crise économique mais la crise écologique. Les porte-paroles des bobos mettent toujours les problèmes à l'envers2. Sur France info une autre huile à bobos déclare tout net et sans accepter d'être contredit : « Salvini c'est Mussolini ». L'inscription par un provocateur policier ou un PN facho du terme allemand « juden » sur la vitrine d'un magasin appartenant à un commerçant juif, ne méritait que d'être effacée immédiatement (Libé a l'honnêteté de dire qu'il est douteux que ce soit l'œuvre d'un GJ), surtout quand on voit l'utilisation massive qu'en fît Castaner rejoint par toutes les pleureuses de la gauche caviar. Encore une preuve du fascisme contenu dans le mouvement des gilets jaunes, mouvement plutôt « populiste » ! Alors que c'est le populisme qui est au pouvoir!


LA TRISTE TAMBOUILLE EN ARRIERE CUISINE DES « FIGURES »


Le mouvement des gilets jaunes à l'heure actuelle est plus bordélique que populiste ou ce qu'on voudra. Il est dans l'incapacité de sortir de l'ornière en impasse de manifestations répétitives chaque samedi sans objectif politique sérieux autre que « Macron démission », ce qui est sympa mais pas très mobilisateur...comme programme.
La grande « famille » des gilets est désormais complètement éclatée et son vide théorique et politique éclate au grand jour, lassant de plus en plus de monde même si tous disent « on comprend » mais pensent : « ça va dans le mur ». Les « figures » font en réalité de plus en plus « mauvaise figure », et cela même signe le déclin irrémédiable du mouvement.

Ils se sont tous plus ou moins tenus au refus de la délégation permanente vis à vis des autorités de l'Etat, refusant pour les plus en vie les mains tendues de plusieurs politiciens, mais ils sont tombés dans pire : l'auto-désignation et un fonctionnement qui ne dois des comptes qu'à telle famille de suiveurs sur facebook ou même de familles tout court avec maman et tata.

ERIC DROUET :
Il a appris à s'entourer. "Il a une garde rapprochée maintenant", raconte Farouk Largo, qui fait justement partie de ce "premier cercle". Ce "gilet jaune" du Val-d'Oise a rencontré Eric Drouet le 17 novembre pour lui parler de la révolution des casseroles en Islande, un "exemple à suivre", selon cet "autodidacte". "Depuis, on est inséparables."
"Aujourd'hui, c'est moi qui conseille Eric sur tout ce qui est économie, finances, dette souveraine", continue-t-il, expliquant que "chacun a un rôle" défini au sein de l'équipe d'une quinzaine de personnes qui entoure désormais le camionneur. "Jérôme [Rodrigues] sait très bien comment fonctionnent les manifestations, d'autres sont chargés d'aller faire les télés". Il cite notamment Laëtitia Dewalle ou l'avocat rouennais François Boulo. Tous les mercredis soirs, la petite bande se réunit dans un fast-food des Champs-Elysées. L'Obs a pu assister à l'un de ces dîners où, entre deux burgers, on discute stratégie de communication, déclaration de manifestations en préfecture ou moyens à mettre en place pour venir en aide aux blessés. Dans ce but, Eric Drouet a lancé une cagnotte, début janvier, qui a passé la barre des 140 000 euros.
Mais cette initiative ne fait pas consensus chez tous les "gilets jaunes". "C'est un peu se prendre pour Dieu, de créer une cagnotte pour tous les blessés. Quand on donne de l'argent, c'est pour une personne, une histoire, pas pour Eric Drouet. Comment va être réparti cet argent ? Qui va arbitrer ?", fustige un habitué des manifestations, qui préfère rester anonyme, craignant "d'en prendre plein la gueule par ses sbires".
De l'"image", Eric Drouet en a fait le 2 janvier. A la place d'un de ces "dîners du mercredi", le Seine-et-Marnais donne un rendez-vous à sa communauté devant le McDo des Champs-Elysées. "Ce soir, on va pas faire une grosse action, on veut choquer l'opinion publique", explique-t-il sur Facebook, invitant chacun à se rendre sur place "sans gilet jaune". Une centaine de personnes répondent à l'appel, mais Eric Drouet n'est pas au point de rendez-vous. Il est en fait un peu plus loin, sur la place de la Concorde, pour allumer des bougies en hommage aux morts lors des manifestations. La bande du McDo le rejoint. Les CRS aussi. Ils tentent d'arrêter Eric Drouet, mais la foule fait barrage et commence à chanter La Marseillaise. Matraques à la main, les policiers finissent par charger et interpellent le routier manu militari. La scène est forte. La vidéo, elle, fait une nouvelle fois le tour des médias. Accusé d'avoir organisé une manifestation non déclarée, Eric Drouet comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Paris le 15 février. Sa famille est en émoi, il peut écoper de 3 à sept ans de taule ; mais le montage juridico-policier est aussi ridicule que celui réservé à Julien Coupat (arrêté d'ailleurs arbitrairement parce qu'il avait un gilet jaune dans sa voiture et une bombe à peinture) ; malgré son comportement individualiste et ses chevilles enflées par sa notoriété, le cas Drouet ne devrait pas être traité à la légère par le gouvernement sauf à provoquer de vraies violences. La juridiction aura tout de même du mal à prouver que Drouet a voulu renverser l'Etat quand il a gueulé que cela allait barder parce que son ami Jérôme a été éborgné par un flic.

MAXIME NICOLLE dit Fly Rider :

Avec sa casquette à l'envers, sa bonne bouille et le fait qu'il cause facilement en public, Maxime a quand même tout de Till l'espiègle. Il court la province tout ne tenant conférence quotidiennement via son téléphone portable avec caméra intégrée (comme Drouet) sur ce qui lui passe par la tête. La presse bourgeoise a accordé beaucoup trop d'importance à ses commentaires de comptoir sur les complots, comme si parler de complot était un péché. Bien sûr que Nicolle n'a aucune grille d'analyse politique cohérente, mais qu'on nous démontre que l'attentat de Strasbourg n'était pas un complot du terrorisme islamique, ou, par exemple que faisait la policier en civil, pétard en poche, qui cassait les vitrines place de l'Opéra en 1979? Derrière l'idée simpliste du complot organisé par un gouvernement machiavélique, qui est aussi une prise de conscience du machiavélisme populiste au pouvoir, il y a aussi la compréhension de l'utilisation idéologique par le gouvernement des attentats pour jouer à la  blanche colombe et défendre les exactions de ses flics et de super Benalla; mais tout cela dépasse l'intelligence politique faible de Nicolle. Fly motard sait  faire parler encore de lui, alors qu'il ne représente que le vide politique sidéral de ses potes motards, en se pointant à la frontière italienne pour y rejoindre des gilets jaunes italiens. Internationalisme ? Pas du tout, l'olibrius se veut apolitique tout en s'accrochant encore au stupide RIC. Il joue du vedettariat pour son ego mais est incapable de voir plus loin que le bout de son nez. Il a protesté contre les gilets qui ont été serrer la louche au ministre italien 5 étoiles. Il fonctionne lui aussi avec sa famille d'internautes, et avec la gentille Priscilla toujours aussi discrète qu'elle est conformiste vis à vis des institutions.

JEROME RODRIGUES :

Cet ancien cadre commercial à la parole radicale mais totalement mou politiquement a connu un regain de popularité suite à son œil crevé par un tir de flic. Il a été visé » sciemment une première fois physiquement – le flic de base ne tire que sur ordre d'un supérieur – et une deuxième fois personnellement par les services de l'Etat pour nuire à sa réputation (Acte XI samedi 26 janvier). Le flingage du passé de Rodrigues correspondait à la peur du pouvoir que la blessure handicapante à vie d'une « figure » connue relance le mouvement ; nul n'en était besoin, l'incurie du mouvement suffit à en rabougrir la portée.
"Désolé de décevoir autant de gens." Jérôme Rodrigues, un des visages les plus connus des gilets jaunes, devenu martyr de la contestation après une blessure à l'œil lors de l'Acte XI a annoncé, sur sa page Facebook ce mercredi 6 février, qu'il prenait du recul sur le mouvement, avant de finalement revenir sur ses propos. Dans un premier temps, le Franco-Portugais regrettait un flot de reproches trop lourds à encaisser pour quelqu'un qui, avec Éric Drouet et quelques autres, tente tant bien que mal d'organiser une fronde aussi spontanée qu'hétéroclite, en déniant être un parti tout en en étant un "familial".
"Je stop tout projet et autres relais d'actions pour éviter les mécontents! (sic)", annonçait-il, ajoutant à son message une capture d'écran de son smartphone sur laquelle figure une multitude de notifications d'applications différentes. A la suite de cette publication de l'OBS, Rodrigues démentit tout retrait, dénonçant une « fake news » (mais il avait effacé son message explicite). Rodrigues est très opportuniste, il a soif de reconnaissance – il est même devenu une vedette au Portugal – et a été
La démagogie familiale des clans GJ
approché par la CGT, comme il ne s'en vante pas. Comme Éric Drouet, il était partisan d'un rapprochement avec les syndicats. Cette proposition de convergence ne passe pas auprès d'une partie des gilets jaunes. "Si le mouvement des GJ ne continue pas avec son idée de départ: pas de partis, pas de syndicat..... Alors il est mort! Je ne mélangerai pas mon GJ avec le drapeau maoïste, ou celui de la CGT!", s'indigne un internaute sur la page "La France En Colère", avant que son message ne disparaisse rapidement.
Un article du Parisien (fourni par qui à votre avis?) sur le passé du Franco-Portugais publié le 31 janvier a par exemple pu semer le trouble chez une partie des gilets jaunes.
Selon les informateurs (sic) du quotidien, Jérôme Rodrigues "a deux infractions inscrites au Traitement d'antécédents judiciaires: un transport de stupéfiants en 2013 à Livry Gargan et un vol simple en 2016 à Pierrelaye." Et même s'il précise que ça "ne veut pas dire qu'il a été forcément condamné", Le Parisien explique que le militant a été licencié de son dernier emploi, le 18 juin 2016, pour une faute grave.L'article a un peu infusé sur les pages Facebook du mouvement et suscité les interrogations d'une partie des citoyens en colère3. Visiblement lassé de cette mise en avant, Jérôme Rodrigues a donc décidé de prendre du recul, à l'image de Yannick Krommenacker un autre visage connu de la mobilisation favorable à une petite ouverture du mouvement vers l'extérieur. Deux défections de trop pour les admirateurs du collectif de Drouet "la France en colère!!!" qui clament leur colère à l'encontre de leurs compagnons qui critiquent "derrière leur écran."

LES AUTRES ECLOPES tentés par le politiquement correct :

Parmi eux, nombreux sont ceux qui ont dû se mettre en retrait face à la colère et à l'indignation d'une frange du mouvement. Jacline Mouraud ou Ingrid Levavasseur subissent par exemple les foudres de la majorité des gilets jaunes qui s'opposent à leur volonté d'entrer dans le jeu politique, quand Benjamin Cauchy a rapidement été rattrapé par son appartenance au parti "Debout La France" de Nicolas Dupont-Aignan.
Des "gilets jaunes citoyens", dont la liste aux élections européennes est emmenée par Thierry Paul Valette, ont demandé vendredi 8 février une rencontre avec l'ancien président des Etats-Unis Barack Obama, selon un communiqué.
"Votre regard éclairé d'ancien président des États-Unis sur la situation du monde actuel et sur les questions européennes est essentiel", écrivent ces "gilets jaunes" dans un courrier adressé à Barack Obama, par l'intermédiaire de sa fondation. Ils estiment que leur demande est certes "ambitieuse" mais qu'elle "répond à des enjeux importants et comme vous le disiez vous-même 'Yes we can...'".
Leur liste, baptisée "Rassemblement des Gilets jaunes citoyens", compte pour l'instant dix noms, sur les 79 requis pour participer au scrutin, avec à sa tête Thierry Paul Valette, 42 ans, qui se présente comme un "acteur social" du Calvados. Le chanteur Francis Lalanne soutient l'iniative.
Cette demande survient deux jours après une rencontre à l'origine d'une crise entre la France et l'Italie entre Luigi Di Maio, responsable italien et chef de file du Mouvement 5 étoiles et un délégué des "gilets jaunes" ainsi que des candidats aux européennes à Montargis (Loiret)4
Elle est inconsciente du défi dans lequel elle s’engage », déplore l’une des figures du mouvement, Hayk Shahinyan, qui, après avoir contribué à l’émergence de la liste « RIC », a pris ses distances. « Ses dernières interventions dans les médias ont montré qu’elle n’était pas prête », ajoute cet entrepreneur passé au Mouvement des jeunes socialistes, qui met en garde contre la « naïveté » de l’aide-soignante.
Un des auto-désignés GJ, proche de l'extrême droite, Christophe Chalençon a été serrer la louche au ministre italien « envahisseur » qui a tant choqué le président français pour son ingérence. "Cette rencontre a apporté du crédit et nous a permis de prendre une dimension internationale. Di Maio a fait l’effort de venir nous voir, contrairement à nos ministres et à notre Premier ministre. Je pense qu’ils vont mal dormir ce soir, Macron aussi", a-t-il expliqué au Parisien.
On voit mal poindre une vraie liste gilets jaunes, ou alors elle sera vite démystifiée par les origines de la cagnotte ….électorale.
Le boxeur Dettinger, qui n'a tué personne et certainement moins blessé un policier que tant de black blocs cagoulés, tente lui aussi (sur conseil d'avocat pipole…) de se défendre en portant plainte contre Macron soi-même pour racisme  (?) parce que Jupiter a dénié ses qualités de gitan… Comme pour Drouet, l'Etat devrait se méfier d'avaliser une lourde condamnation, sauf à vouloir encourager plusieurs formes de terrorisme qui globaliseront yeux crevés, membres estropiés et souvenir des morts indirects, pour perpétrer des attentats contre des personnes officielles; si la crise dure en s'aggravant, il est sûr que l'Etat cherchera à durcir sa répression pour favoriser l'apparition d'un terrorisme qui lui sera plus utile qu'une apparition du prolétariat avec toutes ses composantes unies dans une lutte frontale contre l'Etat oppresseur et producteur de misère.

LE THEORICIEN DU RIC coulé

Etienne Chouard : «  La dernière fois, j'ai voté Mélenchon [à la présidentielle, NDLR]. Ce coup-ci, je voterai Asselineau. Ce sont mes deux préférés », a déclaré cet enseignant en économie à Marseille, qui a fait polémique pour son intérêt pour l'essayiste d'extrême droite Alain Soral. Étienne Chouard s'exprimait lors d'un débat avec l'ancien candidat à la présidentielle François Asselineau, sur la chaîne du parti, diffusé vendredi soir. Personnage controversé, il est devenu en quelque temps une des figures des Gilets jaunes. Ses conférences ont été suivies par de nombreux participants depuis que son nom est régulièrement cité dans les manifestations.
Défenseur, comme l'UPR, d'un référendum d'initiative citoyenne, et soutien des Gilets jaunes, il a expliqué qu'il déplorait qu'à LFI il ne soit « plus question de sortir de l'Union européenne », ce que prône l'UPR (Frexit). Le député LFI François Ruffin avait rendu en décembre hommage à Étienne Chouard, suscitant la controverse dans son camp. « Je ne pense pas qu'il faille s'abstenir », a ajouté Étienne Chouard, même si « on ne s'émancipera pas par l'élection ».
Un saltimbanque en moins. Et qui confirme que les élections bourgeoises, c'est...chacun pour soi !

L'OBSESSION FASCISTE DES TENORS DE LA GAUCHE BOURGEOISE

Depuis deux actes on attache une importance considérables à des bagarres entre extrêmes pour récupérer quoi? Un mouvement toujours sans tête et sans objectif clairement anticapitaliste. Cela sert à alimenter la menace fasciste fictive qui ne vient surtout plus du RN, la mère Le Pen a fait systématiquement cause commune avec les autres partis pour soutenir la confrérie policière où elle compte une majorité d'électeurs. Macron peut compter sur l'OBS et Libé pour relayer sa crainte de la venue du « fascisme » dont il est le plus sublime rempart. Cet acte 13 portera-t-il malheur ? La gauche bcbg fût choquée de l'attaque au parlement, que même les soixantehuitards n'avaient pas osé (car ce n'étaient point des fascistes eux!), stupeur de l'OBS :

« Puis, ce samedi, les gilets jaunes ont décidé d’aller manifester -sans autorisation- devant les palissades du Palais Bourbon, certains cherchant à les abattre. Un choix contraire à la tradition républicaine ancrée depuis  le 6 février 1934, lorsque les ligues d’extrême droite avaient tenté de forcer les barrages du pont de la Concorde  pour entrer dans le temple de "la Gueuse ».
L'anti-parlementarisme est forcément issu de la cuisse fasciste puisqu'on vou le dit :
« Nourri par la droite contre-révolutionnaire, l’antiparlementarisme est une maladie héritée de la IIIe république. On pensait s’en être à peu près débarrassé, mais visiblement, elle est restée latente, attendant son heure pour resurgir. Elle le fait aujourd’hui sous une forme qui n’a rien de rassurant. Même si les parallèles historiques sont toujours hasardeux, le choix de manifester devant le Palais Bourbon, puis de chercher à rejoindre le palais du Luxembourg (Sénat) n’est pas innocent. Il s’agit de marquer une défiance frontale envers les institutions de la démocratie représentative. Dans le même esprit, le référendum d’initiative populaire n’est pas conçu comme un complément utile à celle-ci mais comme un outil de défiance vis-à-vis des élus : il doit servir soit à les révoquer, soit à les court-circuiter. Comme c’était le cas sous la IIIe république, cet antiparlementarisme  ne vise pas à critiquer les éventuelles erreurs ou dérives des parlementaires et leur coupure avec la France invisible (la "France réelle", disait Maurras). Il se donne pour but d'abattre toute intermédiation entre les citoyens et le pouvoir. (…) Les militants d’extrême droite, qui se sont greffés dans les manifestations parisiennes, sont dans leur élément : ils poursuivent, eux, la lignée du boulangisme ("Tous vont décamper"), des ligues factieuses ("A bas les voleurs !") et du poujadisme ("Sortez les sortants") ; et le fait que leurs idées soient sous-représentées au Parlement ne peut qu’accroître leur colère contre ce dernier. Mais ils sont minoritaires dans les cortèges jaunes :  ce qui est plus troublant, c’est que leur antiparlementarisme soit désormais partagé par tous les autres manifestants, moins politisés jusque là ».
Ce qui est plus troublant encore c'est que ces plumitifs de la gauche bourgeoise oublient que bien avant les maurrassiens le courant anarchiste avait combattu le parelementarisme, puis plus tard les principales fractions marxistes révolutionnaires qui allaient constituer la III ème Internationale ! (et voir ci-dessous l'extrait des mémoires du préfet Andrieux).

ELEMENTS POUR COMPRENDRE LA CRISE DE LA BOURGEOISIE FRANCAISE

Le Premier ministre recevra mercredi les partenaires sociaux pour faire le point sur le grand débat. Outre les revendications sociales, certains entendaient défendre "la liberté de manifester". Hasard du
calendrier, mardi a été votée la loi "anticasseurs", donnant la possibilité aux préfets de prononcer des interdictions de manifester, un dispositif vivement critiqué par les syndicats. Le paradoxe, c’est que le Parlement n’a jamais eu aussi peu de pouvoir qu’aujourd’hui. L’élection de l’Assemblée, organisée dans la foulée du scrutin présidentielle, n’est que la confirmation de ce dernier. Et la majorité est aujourd’hui composée de serviteurs loyaux et disciplinés du Président. Les manifestants de "l’acte XIII" s’en prennent donc à un lieu vide. Mais c’est peut-être cela aussi qui attise la colère antiparlementaire contemporaine : le pouvoir déçoit, parce qu’il n’est pas là ou il est censé être.
Or que fait le pouvoir pour corriger ce sentiment ? Pour sortir de l’ornière, Emmanuel Macron songe à diverses réformes institutionnelles, parmi lesquelles la diminution du nombre de parlementaires. Et il s’est récemment targué, devant quelques journalistes, d’être en phase avec les Gilets jaunes sur ce point. En réalité, c’est l’inverse qu’il faudrait faire : maintenir le nombre de députés et sénateurs (qui sont, avec les maires, les représentants les plus proches du terrain et des citoyens), mais restaurer leurs pouvoirs, que peu à peu l’Elysée a siphonnés, au détriment de la délibération collective et donc de la démocratie.


Européennes : la bande à Juppé pose deux conditions pour se rallier à Macron (cf. Marianne)


Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et leurs amis s’apprêtent à soutenir Emmanuel Macron aux élections européennes du 26 mai. Mais ils négocient sec pour caser leurs proches sur la liste LREM et réclament que le président s'allie avec le Parti populaire européen, celui de Laurent Wauquiez... et de Viktor Orban. Il a beau abhorrer l’ancien monde, Emmanuel Macron raffole des petites combines à l’ancienne. Le président de la République cherche à constituer autour de lui un bloc suffisamment solide pour les élections européennes du 26 mai. Il pêche donc au centre-gauche, en discutant avec le commissaire européen Pierre Moscovici, ex-ministre socialiste. Mais sa préoccupation est surtout de s’arrimer le centre-droit, en négociant avec Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin. Pas vraiment des figures du renouveau politique, ce qui n’empêche pas Macron de leur faire une cour assidue : au moins deux rencontres ont déjà eu lieu à l’Elysée avec des ténors de la majorité pour faire avancer les discussions, un dîner le 20 novembre. Où en sont ces savants marchandages ? « Le chemin est fait à 75%. On est d’accord avec le projet européen de Macron, confie l’un des comploteurs. Maintenant, il faut que la liste et la stratégie soient compatibles. » En clair, Juppé et ses amis posent deux conditions à leur ralliement. Ils veulent que la liste macroniste comprenne suffisamment de protégés juppéistes : l’ancien bras droit du maire de Bordeaux, Gilles Boyer, aujourd’hui conseiller d’Edouard Philippe à Matignon, fait partie des prétendants. Mais ces grognards réclament fromage et dessert, puisqu'ils exigent aussi que Macron s’allie après le scrutin avec le Parti populaire européen (PPE), aujourd’hui majoritaire au Parlement européen. Or, le PPE rassemble aujourd’hui les partis de droite européens, dont Les Républicains de Laurent Wauquiez, la CDU d’Angela Merkel... et le Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orban. De quoi faire s’étrangler dans les rangs de La République en marche, où tout le monde ne voit pas d’un bon œil cette drague appuyée sur la droite. D’autant que ces négociations compliquent un peu plus le choix de la tête de liste, qui devra donc « en même temps » plaire à la base macronolâtre tout en ratissant sur les bords. Pour l’instant, les noms qui circulent chez LREM sont tous marqués à gauche... à l’exception de la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau. Détail non anodin : diplomate de carrière, Loiseau a été conseillère au cabinet de Juppé, ministre des Affaires étrangères, entre 1993 et 1995. Ce qui ne veut pas dire que son profil enthousiasme les amis du maire de Bordeaux. « Mettre quelqu’un d’inconnu en tête de liste, ce n’est pas forcément la meilleure stratégie », grimace un élu temporaire

mémoires de Louis Andrieux (extrait)

« On sait que les auteurs des crimes politiques, quand ils restent inconnus, sont toujours des agents provicateurs, et que c'est toujours la police qui a commencé. Les publicistes « d'avant-garde » ont cru trouver la justification de leur thèse favorite dans le récit suivant que je n'hésite pas à reproduire pour que le lecteur de bonne foi ne confonde pas, avec un nid de frelons, une souricière établie dans l'intérêt de la sécurité publique.
Les socialistes révolutionnaires et les anarchistes ne se bornaient plus à des déclarations dans les réunions publiques. La dynamite des nihilistes les empêchait de dormir ; ils se proposaiet de faire entendre la grande voix des explosions.
IL était question de faire sauter le Palais-Bourbon ; Gambetta en avait été avisé, et quelques précautions avaient été prises. Les attentats commis en Russie ne nous permettaient pas de dédaigner comme invraisemblables les renseignements de police qui nous dénonçaient ce complot.
Mais en même temps qu'ils se proposaient d'étonner le monde par la destruction de mes honorables collègues, les anarchistes voulaient avoir un journal pour propager la bonne parole.
Si j'ai combattu leurs projets de « propagande par le fait », j'ai du moins favorisé la divulgation de leurs doctrines par la voie de la presse, et je n'ai pas de raisons pour me soustraire à leur reconnaissance.
Les compagnons cherchaient un bailleur de fonds ; mais l'infâme capital ne mettait aucun empressement à répondre à leur appel. Je poussai par les épaules l'infâme capital, et je parvins à lui persuader qu'il était de son intérêt de favoriser la publication d'un journal anarchiste. On ne supprime pas les docrines en les empêchant de se produire, et celles dont il s'agit ne gagnent pas à être connues. Donner un journal aux anarchistes, c'était placer un téléphone entre la salle des conspirations et le cabinet du préfet de police. On n'a pas de secrets pour un bailleur de fonds, et j'allais connaître, jour par jour, les plus mystérieux desseins. Le Palais-Bourbon serait sauvé ; les représentants du peuple pouvaient délibérer en paix. Ne croyez pas, d'ailleurs, que j'offris brutalemet les encouragements du préfet de police. J'envoyai un bourgeois, bien vêtu, trouver un des plus actifs et des plus intelligenst d'entre eux. Mon agent expliqua qu'ayant acquis quelque fortune dans le commerce de la droguerie, il désirait consacrer une partie de ses revenus à favoriser la propagande anarchiste.
Ce bourgeois qui voulait être mangé n'inspira aucune suspicion aux compagnons. Par ses mains, je déposai un cautionnement dans les caisses de l'Etat, et le journal La Révolition sociale fît son apparition. C'était un journal hebdomadaire, ma générosité n'allant pas jusqu'à faire les frais d'un journal quotidien. Mlle Louise Michel était l'étoile de ma rédaction. Je n'ai pas besoin de dire que « la grande citoyenne » était inconsciente du rôle que je lui faisais jouer, et je n'avoue pas sans quelque confusion le piège que j'avais tendu à l'innocence de quelques compagnons des deux sexes.
Tous les jours, autour d'une table de rédaction, se réunissaient les représentants les plus autorisés du parti de l'action ; on dépouillait en commun la correspondance internationale ; on délibérait sur les mesures à prendre pour en finir avec « l'exploitation de l'homme par l'homme » : on se communiquait les recttes que la science met au service de la révolution. J'étais toujours représenté dans les conseils, et je donnais au besoin mon avis, qui plus d'une fois remplit l'office de paratonnerre. »5



notes
1cf. L'article : Les tentatives de récupération ratées du NPA et de FO.
2Le titre de l'article dans l'OBS consacré à ce zigoto s'intitule : « Le populisme de gauche n'existe pas », ce qui n'est nullement démontré, mais confirme qu'il faut même au forceps faire entrer le fascisme dans le populisme. Le CCI a d'ailleurs la même analyse approximative de ce phénomène, qui est pourtant spécifique à notre époque, et manifeste plus un repli frileux qu'une politique dictatoriale.
3Jérôme Rodrigues a 2 infractions inscrites au Traitement d'antécédents judiciaires (TAJ) :
un transport de stupéfiants en 2013 à Livry Gargan un vol simple en 2016 à Pierrelaye.
Il a enfin été licencié en 2016 pour faute grave (vol et escroquerie en flagrant délit)
pas tres clean le grand moralisateur jaune. Mais il n'a pas tué père et mère, et on peut s'interroger sur de la diligence policière à revisiter son passé après lui avoir crevé un œil.

4 Début janvier, Luigi di Maio avait tenté de rencontrer Eric Drouet qui avait finalement décliné l'invitation. "Nous refuserons toute aide politique, peu importe d’où elle vient! Nous refusons donc votre aide. Nous avons commencé seuls nous finirons seuls", avait-il précisé.

5A travers la République : mémoires / Louis Andrieux Andrieux, Louis (1840-1931).
- http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/des-dizaines-de-gilets-jaunes-mis-sur-ecoute-telephonique-par-les-renseignements
- Personnels et services de surveillance de la préfecture de police : de la constitution des dossiers de surveillance à la mise en forme du politique (1870-1900)
- le père D'Aragon le préfet Louis Andrieux
https://www.lhistoire.fr/les-provocations-du-préfet-andrieux

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