PAGES PROLETARIENNES

dimanche 3 février 2019

COMMENT MACRON CROIT FRANCHIR LA LIGNE JAUNE ?




Gueule cassée (14-18)
« Jojo avec un gilet jaune a le même statut qu'un ministre ou un député! ».
«  Le boxeur, la vidéo qu'il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d'extrême gauche. Ça se voit! Le type, il n'a pas les mots d'un Gitan. Il n'a pas les mots d'un boxeur gitan ». Maréchal Macron

"Le peuple recherche simplement à vivre de son travail" Capitaine gilet jaune Jérôme Rodrigues. 


OPERATION RECUPERATION COMMUNICATION ?

Dans la guerre des images, peut-on dire que le petit dictateur Macron a gagné malgré des actes qui s'enfilent comme des perles avec ce nouvel acte 13 plus commémoratif que subversif ? Ce qui est sûr c'est que le môme de l'Elysée se cache et s'expose prudemment, envoie cinquante policiers ratisser le terrain avant de ramener sa fraise. De toute manière il a franchi le rubicon1, mais contrairement à César, pas pour gagner la bataille finale car la « fronde » aura la vie dure autant qu'elle durera. Autant s'exposait-il encore publiquement sans gêne début novembre dernier, autant rase-t-il les murs désormais. Le millier de blessés, d'estropiés et d'éborgnés dont il a causé tant de douleurs et de haine – et 11 morts indirectement -, cela ne lui sera jamais pardonné. Jamais un tel président depuis Pétain n'avait suscité tant de haines ni causé autant de malheurs physiques. Même s'il est dégagé tôt ou tard de son poste de roitelet, il ne sera jamais certain de mourir dans son lit. Ce genre de répression produit toujours du terrorisme de revanche. Même la suppression du LBD n'atténuera pas cette haine. Pourtant il n'est que l'exécutant du grand capital français aux abois, qui lui tanne les fesses pour attaquer toujours plus sa population et pas uniquement pourtant la classe ouvrière – les couches moyennes sont atteintes également contrairement à ce que croient nos doctes « maximalistes de salon » -, et surtout l'ensemble de ce prolétariat « privilégié » d'Occident. Lui ou un autre élu frauduleusement comme d'habitude par les élections bourgeoises truquées, ce serait pareil, sauf qu'avec l'abruti Fillon cela aurait pété plus tôt.
Même s'il a fait croire qu'il ferait attention à ses "petites phrases", il continue à en lâcher systématiquement, voire maladivement en suivant au plus près chaque saillie du mouvement sur le
Black flic du pouvoir
canal de ses principaux serviteurs
Paris Match, BFMTV et Le Figaro, avec cette peur constante des paranos de ne pas avoir le dernier mot. Après avoir expliqué que « si être gilet jaune, c'est vouloir moins de parlementaires et que le travail paie mieux, moi aussi je suis gilet jaune! », mais il n'a pas ajouté que si être gilet jaune c'est avoir un œil crevé « je suis moi aussi gilet jaune ».
Il a fait croire à l'indépendance des médias en critiquant les chaînes d'information en continu (où trônent ses amis Elkrieff et Apathie) et leurs "commentaires permanents", en déplorant la grande visibilité qu'elles offrent aux figures du mouvement des gilets jaunes, telles que Ingrid Levavasseur, Eric Drouet ou encore Priscillia Ludosky, comme si c'était un crime de ravir la vedette à ces pâles ministres suce-boules, il se dévoile en état de tension permanent. Il révèle, de façon elliptique que son invention du grand débat était surtout un des moyens pour contrer maladivement ces « commentaires permanents » sur le web et la défection vis à vis des chaînes d'infaux2. Il envisageait sérieusement qu'abrutir la population avec du bla-bla municipal dans les quartiers pendant deux mois refilerait l'overdose pour ôter toute envie de combattre ses attaques économiques et psychologiques, par le web et la rue. Cet artifice de débat permanent sous contrôle étatique n'a aucunement pour but de favoriser la fable de la « démocratie directe » (impossible certes sous domination bourgeoise comme le démontre brillamment Bégaudeau)3 car pas touche à l'hypocrite « démocratie représentative » totalement ficelée par l'argent et la corruption.
Comme il n'est qu'un petit exécutant de la mondialisation libérale qui n'est que la philospohie des grandes banques et des magouilleurs internationaux, il s'empare à son tour de la vieille ficelle de la manipulation « depuis l'étranger », vieille ficelle de tous les nationalismes pour faire croire à une dissolution des classes et à un intérêt strictement national ; c'est d'ailleurs une campagne dans la durée de la fraction bourgeoise US opposée à Trump d'être une créature de la Russie...

Une fronde manipulée par les extrêmes et l'étranger


Selon Le Point , Macron en réfère Éric Drouet, et lui donne plus d'importance qu'il n'en a, quoique sa page sur facebook revendique quand même plus de 300.000 membres. « Drouet, c'est un produit médiatique, un produit des réseaux sociaux ». Ce qui est une façon de détourner la réalité, c'est lui, sa politique qui a créé des Drouet par milliers ! L'argument suivant montre sa déstabilisation et sa rouerie : « Il y a eu une forme aussi de légitimation accélérée de ce qu'a été ce mouvement qui est un problème ». Que nenni, ce n'est pas un problème qu'une révolte sociale s'accélère plus vite que le brouet longuet des élections démocratiques truquées !
Voulant en rajouter une couche, dans la pose du sermonneur de sa presse, Macron pointe du doigt cette jacquerie comme "une manipulation des extrêmes, avec le concours d'une puissance étrangère". Le nirvana étatique et étique ! Il a pourtant en partie raison, l'Etat de Poutine, mais comme de plus anciens Etats, et pas seulement son père stalinien, ont gardé comme habitude de se mêler des affaires des autres car les intérêts nationaux se croisent et se décroisent. Mais cette concurrence entre médias étrangers, si elle n'est pas la réelle liberté d'information généralisée, reste tout de même une entorse à la dictature nationale pépère comme en rêvait Pétain. RT très regardé par nombre de gilets jaunes est aussi affligeant que nos propres chaînes, fait clone aussi pervers, Macron y adjoint bien sûr les fachos : « Les gens qui sont surinvestis sur les réseaux sont les deux extrêmes. Et après, ce sont des gens qui achètent des comptes, qui trollent. C'est Russia Today, Sputnik, etc ». Il pointe aussi l'influence de "la fachosphère, la gauchosphère, la russosphère" qui représenteraient "90 % des mouvements sur Internet". "Regardez, à partir de décembre, les mouvements sur Internet, ce n'est plus (mon) BFM qui est en tête, c'est Russia Today", conclut-il.
Car, si on en croit not' président caché, les protestataires n'ont pas de tête et sont forcément manipulés, ce qui est un constant radotage de tous les pouvoirs... manipulateurs !
Enfin, dernière invention, coupler le lamentable scrutin européen pour justifier cette Europe:ollusque du Capital, le projet de coupler avec un référendum avec la voix de son maître, a fort peu de chance de remplacer le miroir aux alouettes de nos braves gilets jaunes pacifistes qui se décorent avec le RIC inventé par les fachos. Macron brasse de l'air avec ses maladives contre propositions et il ne peut même plus se faire passer pour le dernier garant face à un fascisme qui n'existe pas, ou dont les héritiers sont d'impuissants flambeurs.

VERS UN MOUVEMENT D'ANCIENS COMBATTANTS ?

Traditionnellement, tout mouvement social qui concerne de près ou de loin la classe ouvrière est récupéré tôt ou tard par les fractions de gauche de la bourgeoisie. Les jacqueries petites bourgeoises façon Poujade ou Nicoud rentrèrent toujours dans les rangs gaullistes. Serait bien mal avisé celui qui voudrait soutenir devant moi que le mouvement des gilets jaunes n'est qu'un mouvement petit bourgeois. Tout le long jusqu'à présent on a assisté à une tension entre ceux qui revendiquaient sur le terrain économique et ceux qui veulent l'entraîner sur le terrain politique. L'idiotie du RIC semble maintenir une fiction de lien comme la charité rime avec utopie. Incontestablement, contrairement aux angoisses gauchistes des pantouflards du CCI, le mouvement ne s'est pas « ultra-droitisé » ; comme je l'ai constaté sur les réseaux, on a vu débarquer militants syndicaux et gauchistes, venus d'abord affirmer qu'ils étaient les vrais GJ, puis diffuser leurs habituelles leçons d'antiracisme et d'antifascisme. C'est pourquoi à l'acte onze on a pu assister à une descente des « fachos » contre un cartel de gauchos. Il était inévitable que le mouvement retombe à gauche avec la position du RN arcbouté dans la défense des petits entrepreneurs « qui n'ont pas les moyens d'augmenter les salaires de leurs ouvriers ». L'espoir d'une liste GL pour damer le pion aux menteurs de la gauche et de la droite, s'éteignant peu à peu, laissant à nouveau la place au seul combat de rue, nos amis gilets jaunes désemparés vont-ils se jeter dans les bras des syndicalismes collaborationnistes ?

LA FIGURATION DES FIGURES DU MOUVEMENT

Des manifs qui deviennent lassantes. L'acte 13 a plus ressemblé à un enterrement qu'à un tremplin
pour l'avenir. Ceux qui ont paradé ne sont élus par aucune assemblée. On notera au passage le mépris dans lequel aura été teue jusqu'au bout l'expérience des assemblées de Commercy, qui, quoique d'un niveau socialisme municipal inoffensif et hors réalité (quel intérêt de jouer à la démocratie directe tant que la principale classe concernée n'est pas entrée dans la bagarre?). La prestation du portugais Rodrigues, même si nous pouvons le plaindre de la mutilation dont il a fait l'objet, confinait à la personnalisation ridicule avec son petit chapeau portant l'insigne gilet jaune et ses gants jaunes pour saluer la foule défilant à ses
pieds comme Brejnev naguère (avec le même chapeau). Jouant les capitaines de retour du front, il n'a aucune honte à déclarer à un journaliste: "je m'en vais remotiver les troupes". Les arguments mesurés utilisés par le bonhomme à chaque interview sont du genre petit cadre qui veut adjoindre à sa promo médiatique une récompense politique, d'une façon ou d'une autre. Notons cette autre galéjade, conformiste pour ne pas dire pire: "Le peuple recherche simplement à vivre de son travail".
A ses côtés un jeune demi-aveuglé qui ne tarit pas dans la description, à côté d'un Ramous en bonnet qui fait le clown de service. Des manifestants défilent avec des pansements sur l'oeil, le début de manifs comporte quelques extropiés. Cette protestation publique était toutefois très respectable en elle-même, en hommage aux victimes et pour contrer le cynisme étatique ; Castaner finit par apparaître comme un autiste délirant avec sa manie de l'antiphrase. Mais elle ne fût synonyme d'aucun avenir avec ses « figures » réconciliées pour la circonstance mortuaire. Une manif syndicale du même genre aurait signifié enterrement de grève. Elle est significative pourtant de l'absence d'avenir de cemouvement bancal, plus impulsif que négatif, plus épuisant en énergie que garantie de force de soulèvement pour l'avenir. Questionné sur RT, en tant que « porteparole du mouvement » (RT est plus culotté que BFM), Drouet ne renie pas cet qualificatif outrancier, et promet que l'acte 13 se prépare déjà, qu'on s'organise... ». Mais qui organise quoi ? On n'en sait toujours rien de ce parti anonyme jamais nommé et qui décide … de tout et pour tous sans avoir été cchoisi ni élu. Ce pourquoi, et ces petits chefs autoproclamés ne s'en rendent même pas compte, le mouvement s'effiloche et perd mille manifestants au moins par semaine, et cela va continuer jusqu'au scrutin européen. Et c'est bien normal, on le leur a rien demandé, nous la classe ouvrière en tout cas. Rodriguès a eu un bon mot en se décrivant comme « gueule cassée ». En 14-18, les gueules cassées ne se voulaient ni de gauche ni de droite, mais la suite a montré que la domination de l'apolitisme dans leurs rangs était bien une valeur de droite ;quoique le mouvement des anciens combattants de guerre ne généra finalement qu'une sociabilité villageoise faite de banquets, comme il s'en produit désormais sur les derniers ronds-points occupés... Malheureusement après l'extinction des feux de carnaval certains n'auront plus qu'un œil pour pleurer, la haine au cœur et le chômage éternel.


L'appel à rejoindre la CGT minoritaire

La CGT n'est plus qu'un syndicat minoritaire dans la classe ouvrière et fort connue comme syndicat traître par excellence. Appeler comme Drouet et consorts à faire croire qu'on va mardi vers la grève générale ou une impossible et idiote « grève totale », c'est se payer de mots... après un enterrement. La CGT a réussi ecore une fois à marginaliser complètement la longue grève perlée des cheminots pour l'amener à la défaite, personne ne l'a oublié.


Bien sûr que cela va être un fiasco. Bien sûr que les agités du bonnet du NPA et la clique à Mélenchon vont s'y précipiter... mais seuls. Ils vont jouer aux lanceurs d'alerte après incendies maîtrisés les jours d'après. Macron lui a toujours du souci à se faire pour les mois à venir.


NOTES
1« ...après le coucher du soleil, César fit atteler à un chariot des mulets pris au moulin le plus proche, et s'engagea avec une faible escorte dans le chemin le plus détourné. Les flambeaux s'étant éteints, il s'égara et erra longtemps. Au point du jour, il trouva un guide, marcha à pied par des sentiers extrêmement étroits et rejoignit ses cohortes au fleuve de Rubicon, qui était la frontière de sa province. Là il s'arrêta quelques instants, et, supputant la grandeur de son entreprise, il se tourna vers ceux qui l'accompagnaient : « Maintenant encore, dit-il, nous pouvons revenir sur nos pas ; mais, si nous passons ce petit pont, le sort des armes décidera de tout. » Suétone
2Il est le né collé au web, à la Télé, et on lui signale la moindre vidéo le mettant en cause. Heureusement que l'Etat dispose d'une machinerie permanente qui n'a pas besoin de lui pour les affaires courantes.

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