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mercredi 16 janvier 2019

Dégât national : Les politiciens au turbin, les syndicaux au boulot !


Affiche de mai 68 si actuelle!
Suivi de :
SAMEDI
« UNE SEULE REVENDICATION des Gilets Jaunes :
HALTE A LA REPRESSION ! »


« Le peuple est un éternel mineur. Je hais la démocratie. (…) Le premier remède serait d’en finir avec le suffrage universel, la honte de l’esprit humain. (…) L’instruction obligatoire et gratuite n’y fera rien qu’augmenter le nombre des imbéciles. Le plus pressé est d’instruire les riches qui, en somme, sont les plus forts. »
Gustave Flaubert (écrivain français, lettre à Georges Sand)

« Nous pouvons démasquer l'activité du gouvernement versaillais, mais nous ne pouvons lui faire part de notre protestation, parce que cela signifierait que nous nous adressons à ce même gouvernement que nous qualifions de brigand ». Marx (discours sur la Commune)


FUME C'EST DU BELGE !

Comment ose-t-il venir parader à nouveau et rouler des mécaniques après tant de drames humains causés par ses flics ? Ce grand débat national n'est donc qu'un théâtre destiné à remettre en selle ce petit monsieur ? Mais en s'exposant en vitesse, lâchement là où il ne risque pas d'être pris en chasse par des manifestants courageux.
Le débat est impossible avec les chefs d'une répression brutale et sadique. Ce gouvernement de bourgeois repus n'a rien lâché, des millions sont toujours à la misère. Il n'y a aucune volonté d'apaisement du pouvoir régalien mais toujours la même volonté d'humilier. Il n'y a aucun débat ni avec le peuple en général ni avec le prolétariat. L'Etat a décidé de foncer à nouveau, comme si rien ne s'était passé dans ses attaques contre la classe ouvrière et la population pauvre en général. Avec un vocabulaire inepte , et inusité de petit loulou de jadis du côté d'Amiens.
La lettre aux Français d'un président décrédiblisé et hors-sol a fixé les termes confus d'un débat
impossible. Croit-il ce cancre qu'avec ce nouveau gadget, il a emporté la mise ? Nous assistons donc, un peu goguenards et complètement désabusés, à la promotion d'un coup de communication politique bancal, organisé par le gouvernement, pour le gouvernement, pour les derniers soutiens du gouvernement, donc un débat inutile, et inutile surtout parce qu'il convique toutes les pourritures parelementaires et syndicales que nous en voulons plus voir ni en peinture ni à la TV. Sa parade théâtrale débuta dans le ridicule, au lieu de se rendre à Pétaouchboule1, il s'invite à Gagny où, devant un parterre de maires tétanisés et sous-fifres éternels de la politicaillerie, il lance plusieurs autres provocations en langage vulgaire contre la classe ouvrière au chômage : «Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent», « Il ne faut pas raconter des craques » penser que rétablir l'ISF et qu'ainsi « la situation d'un seul gilet jaune s'améliorera, c'est de la pipe ». Mais le plus amusant avec cette fameuse expression pour faire cacou en cravate (ou France moyenne d'en bas), c'est qu'elle ne veut strictement rien dire. Répondre qu'un projet est dans le «pipe» équivaut à botter en touche. Je lui réponds d'ailleurs par une autre expression populaire – Fume c'est du belge – dont le sens est aussi mystérieux et qui veut aussi dire « c'est de la camelote ».

LE SOUTIEN DE TOUS LES NAINS PIPOLES

Le parterre des petits pions de mairie fût plein pour jouir du one man show du pédagogue démagogue, entre soi. Il n'y a pas que ces cours de laquais à ramper, politiciens fainéants comme journalistes, mais aussi les artistes de variété. Dans une lettre à Emmanuel Macron, parue dans le Marianne du 19 mai 2018, le laid parasite social Yann Moix, qui se croit séducteur et juge les femmes de plus de 50 ans imbitables parce qu'il a été violé par son grand-père quand il était petit, conjurait le président nouvellement élu de « n’avoir point peur de la rue » et d’appliquer son programme quoi qu’il en coûte. Les opposants et autres manifestants, expliquait-t-il à son roi, ne sont qu’une infime minorité prenant en otage la majorité du peuple français qui, bien entendu, souhaite l’application du programme d’En Marche!. L'ignare Moix se livrait ensuite à une stupéfiante analogie historique digne d'un ordinaire habitant de Neuilly, prétendant rappeler que « sous la Commune, l’immense majorité des Parisiens était prise en otage par la folie rouge. »

Les plus grands noms de la scène littéraire de l’époque, et d'un autre niveau que le lamentable Moix

ou ce pauvre BHL, mirent leur plume au service de la propagande anti-communarde de l’Ordre moral. Paul Lidsky, dans « Les Ecrivains contre la Commune », nous offre une anthologie aussi sidérante qu’effrayante des textes des plus éminents artistes de l’époque. « Sauvé, sauvé ! Paris était au pouvoir des nègres ! » peut-on lire sous la plume d’Alphonse Daudet au lendemain de la répression. Emile Zola lui-même affirme que « Le bain de sang que [le peuple de Paris] vient de prendre était peut-être d’une horrible nécessité pour calmer certaines de ses fièvres. Vous le verrez maintenant grandir en sagesse et en splendeur. » Le discours d'un petit monsieur « moâ » s’inscrit dans le registre de la psychologie des foules « en furie » ou « en jaune »fondée sur la crainte du peuple, mais pas de la main au cul de Ruquier. Ce peuple illettré, lorsqu’il se transforme en « foule », deviendrait une masse stupide et grégaire, susceptible de suivre n’importe quel leader inculte qui flatterait de manière démagogique ses bas instincts2.
L'histoire, pas seulement en France, démontre que dans les moments de pires répressions, la bourgeoisie peut compter sur des partis ou sectes qui, jusque là se faisaient passer pour radicaux (comme les radis...). J'avais oublié un troisième groupe trotskien, qui fait la loi syndicale chez les enseignants et quête chez les pipoles, mais qui est toujours plus puant que LO ou le NPA et ce depuis 68, les charognes lambertistes. Ainsi la Tribune des Travailleurs, organe du POID (Parti Ouvrier Indépendant Démocratique)a caractérisé le mouvement des gilets jaunes comme globalement manipulé par les fascistes. Le principal dirigeant de ce parti collabo, Daniel Glückstein écrit : « Sous le gilet jaune, l'ouvrier reste un ouvrier, et le patron un patron. Sans parler de ceux dont la chemise brune dépasse sous le gilet jaune… » Et il ajoute en note : « Uniforme des SA, sections d'assaut du parti hitlérien en Allemagne dans les années 1920 et 1930. » Voici donc la grande majorité des gilets, si l’on suit la logique du collabo trotskiste (ancien arriviste de la LCR), transformés en sections d’assaut de Röhm. Suit une page entière de témoignages individuels recueillis chez BFM ou telle dépêche rapportant les quelques propos antisémites, ou actions défzvorables aux immigrés qui ont été terriblement grossis par des journalistes sans contradicteur, et qui se sont étonnés de se faire rentrer dedans par ces manifestants incultes3.

Récemment promu comme Moix chez Ruquette, un autre artiste, au passé sans doute aussi trotskien ou maoïste, non pas le ridicule Cisco mais le camarade Castaner s'est fait zélé serviteur d'une répression criminelle à un niveau supérieur à celle de 1968 et des années qui ont suivies. Il a repris quasi in extenso les paroles du criminel bourgeois Thiers au début de l'insurrection communarde en mai 1871 : « Nous sommes d’honnêtes gens ; c’est par les voies régulières que justice sera faite. Les lois seules interviendront, mais elles seront exécutées dans toute leur rigueur […] l’expiation sera complète, mais ce sera, je le répète, l’expiation telle que les honnêtes gens doivent l’infliger quand la justice l’exige, l’expiation au nom de la loi ».
Certes il n'y a pas eu des milliers de morts comme en 1871, mais l'esprit est le même, cynique et sans autre fard que l'antiphrase.

ET CHEZ LES « LIDERS » GILETS JAUNES ? ON N'ATTRAPE PAS LES MOUCHES AVEC DU VINAIGRE ?

Je dois bien être le seul, sur ce blog et sur les réseaux où j'interviens à avoir questionné sur le mode de fonctionnement des « familles » des animateurs du mouvement. La plupart du temps poser cette question me valut silences ou menaces. Evidemment je n'ai pas chanté comme cette secte qui a décrété que « le mouvement des GJ n'appartient pas à la classe ouvrière » et que tant d'yeux crevés n'appartiennent pas non plus aux binoclards de salon, qu'il suffisait d'appeler à des AG de travailleurs pour qu'ils donnent sens et structuration au mouvement. Cela les trotskistes l'ont tenté pour finir par conclure, comme papé Krivine, qu'il « n'y a plus de mouvement ouvrier » (comprenez, misère de misère : les syndicats se sont évaporés). J'ai été présent où j'ai pu et quand ma santé me l'a permis sur divers ronds-points pour mener la bataille du point de vue du prolétariat et pas du peuple, même si le peuple ne m'est pas indifférent. C'est un fonctionnement par clans plus ou moins closionnés qui a été néanmoins le moteur du mouvement, sans qu'on sache vraiment qui décidait quoi ; j'ai même dit qu'il ne fallait pas attacher d'importance à Drouet, même s'il faisait telle ou telle déclaration il n'est aucunement responsable des diverses démontrations ou alors nous sommes tous coupables. Je n'ai d'ailleurs jamais suivi telle ou telle consigne de ces piètres meneurs qui pourraient être mes enfants. Donc je considère que c'est moi qui devrait être inculpé puisque plus ancien dans la bagarre qu'eux et sachant que j'aurais été présent aux manifestations quoique disent ou aient déclaré ces jeunots, quand même bien mal armés politiquement comparé à moi. Pareil pour le boxeur Detter, si j'avais eu ses moyens sportifs j'aurais aimé bousculer les flics qui nous empâchaient de passer sur le pont et provoquaient, comme consigne leur avait été donnée par l'admirateur de Thiers, à coup de leurs saloperies de grenades diverses4.
Revenons à nos « familles » de gilets, avec communications cryptées parallèles, non accessibles au commun des internautes. Voilà qu'on nous informe d'un divorce dans la PME (Priscilla-Maxime-Eric), le mari infidèle Eric aurait contrarié la belle mariée du mouvement, qui se plaignit :

« Depuis des semaines (témoignages à l'appui) nous subissons son comportement (à Eric), nous recevons ses menaces et aujourd'hui je suis personnellement attaquée et ça je ne l'accepte pas. Ce mouvement est celui de tous. Nous avançons tous dans la même direction et il n'y a pas de place pour l'intimidation et les menaces, les mensonges et le harcèlement", disait notre charmante « entrepreneuse », très entreprenante finalement bien que sage réformatrice, Priscillia Ludosky dans un message publié sur Facebook. Pourtant pratiquement pas d'échos ni de mises en garde. Le mouvement étant habité par de nombreuses groupies béates, mais quand même il y avait matière à s'enterroger. Que s'était-il passé pour que « nos liders » masqués se fâchent ?
Priscillia Ludosky reprochait à Eric Drouet d'avoir publié sur les réseaux sociaux des captures d'écran de communiqués de presse réalisés par l'équipe Ludosky, barrées de la mention "Faux". "Dans quel but ?" s'interrogait-elle. "Depuis des jours, il menace les membres du groupe de travail [dont] je fais partie afin que l'on modifie le nom de la page "La France en colère" sur les conseils de son avocat qui prétend que cela serait plus protecteur pour sa famille et lui, que le nom est le sien et que nous avons intérêt à le modifier". Lutte pour le pouvoir comme chez ces politiciens que nous exécrons ?
Eric Drouet avait répondu une première fois dans une vidéo également postée sur Facebook, niant l'existence de tensions avec Priscillia Ludosky et expliquant la demande de changement de nom "pour se protéger" en vue de sa comparution devant la justice le 15 février.

Comble de la pagaille chez « nos liders », plusieurs camarades internautes gilets jaunes avaient par exemple reproché à Maxime Nicolle de ne s'être pas exprimé assez vite lors de l'arrestation d'Éric Drouet près de la place de la Concorde le 2 janvier, une dangereuse bougie à la main. Cocufiage dans le triolisme en gilets jaunes ? Les journalistes qui adorent romancer tout en criminalisant nos jeunes gens, déjà célèbres outre-frontières, y soulignaient de vraies différences stratégiques. Maxime Nicolle et Priscillia Ludosky prônent le renouvellement pour perdurer et encouragent par exemple de nouvelles pratiques comme le "référendum des percepteurs", le blocage des frontières ou les manifestations en régions. Au contraire, Éric Drouet ne concentrant ses efforts que sur la capitale, samedi après samedi. Un schéma fantasamtique tout à fait épistolaire avec la même persistante volonté de nuire de la part des employés gouvernementaux. Mais, coup de théâtre, le général Drouet est venu sans crier gare, s'excuser, avec ces mêmes fautes d'orthographes, qu'il persiste à maintenir (malgré mes reproches)5 sans doute pour soigner sa popularité de « pauvre inculte », comme Marchais naguère faisiat exprès des fautes de français pour faire « ouvrier ».
"(…) je suis un simple gilets jaunes
j'aime pas prendre la parole
j'aime pas faire de télé
j'aime être parmis vous
je ne suis certainement pas un chegf ni un leader
je ne me met pas en avant dans les manifestation
Mes meilleurs moments sur les manifs c'est les moments avec vous (…)
On est tous fait pareil !!
Je tien à m'excuser envers Priscillia, fly et les autres
mes propos ont pu choquer quand je voulais protéger moi et ma famille à cause de ce nom de groupe et cette date qui approche (…)
Des revendications simples pour un avenir meilleure ».

On ne peut que se féliciter de cette attitude saine et courageuse d'Eric. Ce type est profondément sincère, c'est pourquoi il faudra être très nombreux à venir le soutenir, ainsi que notre ami le boxeur Christophe Dettinger.

POUR LA SUITE DU MOUVEMENT C'EST LE BAZAR CHEZ LES GILETS JAUNES

Voyons la page "Mai 68 - Novembre 2018" baptisée "Acte 10 Les Gilets Jaunes Triompheront". Elle remporte le plus de succès sur les réseaux sociaux. 24.000 personnes ont déjà manifesté leur intérêt tandis que plus de 3000 personnes ont prévu de descendre dans les rues. Pas question toutefois d'en dire plus sur l'organisation de la journée. La description de l'événement est un condensé des principales revendications petites bourgeoises des contestataires : le RIC du facho Chouard, le retour dérisoire de l'ISF, le Smic à 1300 euros net et, de façon urgente, et nécessaire, le départ du Macron pervers narcissique nuisible même à la bourgeoisie. Le bordel est plus visible pour les mots d'ordre à mettre en avant
Une autre page baptisée "Acte 10: Fini l'échauffement" connaît également son petit succès auprès des gilets jaunes. Dans la description de l'événement, l'organisateur n'hésite pas à pronostiquer avec la certitude des cloportes que cette journée de mobilisation signera "la fin de ce gouvernement" : « Cet acte 10 marquera un tournant dans l'histoire de la France et du monde écrivons notre nom dans les livres d'histoire! Cet acte sera la victoire totale sur ce gouvernement méprisant! ». Rêve Albert !

Au rayon des slogans servant de titres d'événements Facebook, on retrouve également "Acte 10 La France en Paix", "Acte 10 Après La Colère La Rage Arrive!", ou encore Acte X - Organisons nous!!"Un "acte X" sur deux jours?

Au rayon des slogans servant de titres d'événements Facebook, on retrouve également "Acte 10 La France en Paix", "Acte 10 Après La Colère La Rage Arrive!", ou encore Acte X - Organisons nous!!""Équipe de jour ET de nuit pour les GJ sur Paris. Soit les flics s'épuisent en journée soit ils se gardent pour la nuit...", estime un autre gilet jaune sur la page "Alsace Blocage National Contre la Hausse des Taxes."
Au passage je m'énerve de voir une pétitionnite aiguë s'élever dans le rouleau sans fin des réseaux contre les deux ex Hollande et Sarko qui se prononcent contre le RIC, je tague : « TANT MIEUX! eux peuvent se permettre de ne plus mentir. Du point de vue de la gouvernance simple ce RIC est débile parce que démagogique et bordélique ; deux: vous voulez fourvoyer vos cons-citoyens dans la croyance que les faire voter sur des sujets sociétaux leur épargnerait le souci (violent) du renversement de l'Etat bourgeois. C'est bien du jus raz du bonnet d'extrême droite de vous faire croire que voter comme con-citoyen serait la liberté, tout en continuant sous le régime de l'esclavage salarié et du chômage non salarié! ».
Bien dit, n'est-ce pas ? Hein mes camarades marxistes orthoxes assis dans votre canapé en cuir, depuis que « les étrangers à la classe ouvrière » se font matraquer et éborgner dans la rue !.

Moi je vais voue le dire le mot d'ordre qui serait le plus d'actualité, le plus capable d'exprimer cette colère irrépressible qui nous habite tous face aux nombreuses mutilations parmi nous de jeunes gens et de personne sde tout âge mutilés à vis pour le pompon d'un suceur de pipe bancaire :

Principal mot d'ordre unitaire début 68
HALTE A LA REPRESSION !

Et aussi AMNISTIE DE TOUS LES CONDAMNES ET ARRET DES POURSUITES JUDICIAIRES FABULATRICES !

Je doute fort que la répression cesse, mais dans la bataille des images, nous serions encore gagnant. Idem pour les poursuites judiciaires. Le gouvernement est tellement sûr d'avoir gagné qu'il va continuer à réprimer tout azimut jusqu'à ce qu'il y ait des morts. On va à la grande catastrophe malgré les pitreries du petit Jupiter. Comme dirait Nostradamus, ce charlatan qui est aussi cité sur les réseaux, mais nous le reprenons ici avec humour :

« Dans la cité de Dieu il y aura un grand tonnerre
Deux frères seront séparés par le chaos
Pendant que la forteresse endure
Le grand meneur succombera
La troisième grande guerre commencera quand la grande cité brûlera »

Aujourd'hui, comme demain s'il se produit de graves confrontations, tranchées pour un camp ou un autre, il faut réclamer déjà l'amnistie de tous les condamnés et jugés à la va vite. Il y en a de plus en plus, même s'il s'agi encore de peine avec sursis. L'amnistie est en général une mesure de défense des révoltés après qu'ils aient échoué et est généralement partielle ; elle n'existe que si elle remet sur pied les institutions de domination de la bourgeoisie, comme cela a bien été décrit concernant la Commune de Paris, qui fût une vraie tentative révolutionnaire, et que je n'admire pas comme nos marxistes de salon, mais d'une autre envergure que le mouvement gilets jaunes, qui pourtant, sans s'en rendre compte et étrangement, se réclame de ses principaux préceptes politiques :

« L’activité des comités se poursuit jusqu’au vote des deux lois d’amnistie. La première est promulguée le 3 mars 1879. Elle est très partielle puisqu’elle ne concerne que les personnes déjà graciées ou qui obtiennent une grâce présidentielle dans les trois mois. Elle invente donc la « grâce amnistiante », une catégorie juridique nouvelle dans une démocratie qui, par tradition, a fait de l’amnistie une prérogative parlementaire. Les parlementaires s’auto-mutilent en remettant la décision finale entre les mains des membres de l’exécutif. Cette loi laisse hors du bénéfice de l’amnistie un petit millier de personnes encore en exil ou en déportation ». 

« Si le socialisme du xixe siècle avait inventé la lutte des classes comme élément moteur de la transformation économique et sociale, le libéralisme de la fin du xxe siècle a accouché de la haine de l’autre, de la désignation de boucs émissaires – ils ne sont certes pas toujours innocents – comme outil de bonne « gouvernance », pour utiliser l’horrible mot en usage. Aujourd’hui où l’on voit resurgir des mouvements de contestation violents de systèmes qui, de façon patente, débouchent sur l’inégalité et l’exclusion à l’échelle de la société et à l’échelle du monde, il est commode de refuser l’amnistie à ceux qui, naguère, étaient sur des lignes similaires, même si le temps a passé, même si les itinéraires ont bifurqué. Pour aujourd’hui, compte tenu de l’évolution des temps et du basculement dans une histoire réellement lointaine de l’idéal républicain français, le citoyen et l’historien qui ont travaillé sur l’amnistie se posent une question simple. Quand une amnistie est-elle admissible ? Il répondra peut-être que, dans les démocraties, l’amnistie n’est possible que quand la justice a été rendue, c’est-à-dire quand le droit a été rappelé, le droit qui défend l’individu, mais le droit qui préserve aussi l’intérêt collectif. Ensuite, il répondra qu’il faut laisser passer le temps du deuil. Mais il conclura que l’amnistie est nécessaire dans une circonstance au moins : quand la justice a été rendue dans l’urgence ou en en rupture avec les critères habituels du droit démocratique, quand la Justice a été bafouée. Ce fut une des raisons profondes de l’amnistie de la Commune »6.

POST-SCRIPTUM REGARD SUR LE PASSE/

VICTOR HUGO QUI A DEFENDU LA COMMUNE AVEC CLEMENCEAU en restait lui aussi à la Révolution de 89, incapable de voir ce que la Commune avait de fondamentalement nouveau, même si elle s'est perdue aussi dans les violences et dans son anachronisme.

Victor Hugo montre la nécessité et la grandeur de la Révolution (celle de 89), crépuscule et aurore tout à la fois. La violence avait sa nécessité, il fallait liquider plusieurs siècles de despotisme et cet arrachement ne pouvait se faire sans douleur. C’est ce que Gauvain explique à Cimourdain au cours de leur dernière rencontre : « Les grandes choses s’ébauchent. Ce que la révolution fait en ce moment est mystérieux. Derrière l’œuvre visible, il y a l’œuvre invisible. L’une cache l’autre. L’œuvre visible est farouche, l’œuvre invisible est sublime. En cet instant, je distingue tout très nettement. C’est étrange et beau. Il a bien fallu se servir des matériaux du passé. De là cet extraordinaire 93. Sous un échafaudage de barbarie se construit un temple de civilisation [6][6]V. Hugo, Quatrevingt-treize, Garnier Flammarion, « Le cachot »,…. » Cette vision de la Révolution ne doit sans doute rien à la Commune, puisqu’elle était fixée depuis longtemps dans l’esprit de Victor Hugo. Mais le roman, au-delà du rappel de ce constat, veut souligner l’inutilité des violences répétées. 1871 n’est pas 1793. Désormais, il y a la nécessité de passer de la violence qui divise à l’unité qui construit, de réaliser le lien entre les deux France, d’atténuer les antagonismes. À la fin du roman, les deux hommes de la Révolution, Gauvain et Cimourdain meurent. Ces morts sont nécessaires car elles sont la seule façon de résoudre les contradictions internes des personnages et le paradoxe insoutenable de la Révolution, la violence extrême pour le bien suprême. Il est temps de laisser la place à la génération qui vient. À Cimourdain qui lui demande : « À quoi penses-tu ? » Gauvain, au moment de monter sur l’échafaud, fait la réponse suivante : « À l’avenir ». C’est son dernier mot. L’avenir, ce sont les trois jeunes enfants du roman, ces enfants qui sont la France, petits Vendéens recueillis et élevés par les soldats républicains, sortis saufs des fureurs de la guerre civile et capables ainsi, ni d’un camp ni de l’autre, de fonder la République apaisée, une république en germe dans le trouble de la Révolution.
Cette unité nationale devient réactionnaire depuis 1871, non pas que la nation doive rester divisée mais parce qu'est posée la nécessité d'une révolution internationale.


Notes

1La première étape d'Emmanuel Macron pour le lancement du Grand débat national dans l'Eure le 15 janvier a été marquée par la décision marquante de proscrire le port du gilet jaune dans la zone, sous peine d'amende (toujours l'esprit terroriste répressif de la démocratie mactronienne). Dans la matinée, d'importants barrages de gendarmerie ont été déployés pour contenir une mobilisation de manifestants qui souhaitaient se faire entendre du chef de l'Etat. Une journaliste du Monde a fait état de contrôles de gendarmerie particulièrement stricts aux alentours de Grand Bourgtheroulde, la commune de 3 700 habitants choisie par le président pour sa visite. En plus de voir leurs papiers photographiés, plusieurs individus portant un gilet jaune ont été enjoints à le retirer «sous peine de 135 euros d’amende». 
2https://lvsl.fr/memoire-de-commune-lhistoire-ecrite-vainqueurs

3De la longue déclaration perdue de Marx au Conseil de l'Internationale peu après l'écrasement de la Commune de Paris, il ne reste qu'un court extrait, et dans celui-ci il dénonce la collusion des forces du pouvoir même au temps des jacqueries : « Les classes supérieures se mettent toujours d'accord pour tenir sous leur talon la classe ouvrière. Au XIe
siècle, il y eut une guerre entre les chevaliers français et normands, et les paysans se soulevèrent. Les chevaliers oublièrent immédiatement leurs querelles et se réunirent afin d'écraser le mouvement paysan. Pour montrer comment les Prussiens s'acquittaient de leur tâche de policiers, il suffit d'indiquer qu'à Rouen, occupé par les Prussiens, 500 personnes ont été arrêtées parce qu'elles appartenaient à l'Internationale. L'Internationale fait peur. A l'Assemblée nationale française, le comte Jaubert - momie desséchée, ministre de 1834 - connu comme partisan des mesures de répression contre la presse, a prononcé un discours dans lequel il dit qu'après le rétablissement de l'ordre le premier devoir du gouvernement doit être une enquête sur l'activité de l'Internationale, et son anéantissement ».
4 En 2016, un rapport de l'association de défense des droits de l'homme Acat soulignait que l'utilisation des LBD dans des opérations de maintien de l'ordre avait engendré des blessures graves sur au moins une quarantaine de personnes en dix ans, dont 21 ayant été éborgnées. «Quelques mètres ou un mauvais angle suffisent à entraîner un dommage irréversible», soulignait alors le rapport. Hasard du calendrier, Ouest-France rapporte par ailleurs, mardi, que le Défenseur des droits Jacques Toubon a demandé des sanctions disciplinaires à l'encontre d'un policier auteur de violences contre un journaliste en marge d'une manifestation contre la loi Travail, en 2016, à Rennes.
Une pétition de Libération avec une longue liste d'universitaires dénonce l'ampleur de la répression avec justesse, car il n'y a pas de justice: 
« La défense du droit de manifester sert de justification à ces mesures exceptionnelles. Pourtant, ce qui apparaît exceptionnel depuis le début des manifestations des Gilets jaunes, c’est bien la répression dont elles ont fait l’objet : plus de 5 000 gardes à vue, 4000 réponses pénales, 216 incarcérations ainsi que des mutilés, des éborgnés, des mains arrachées soit probablement plus de 1700 blessés depuis le début du mouvement, que recense le collectif «Désarmons-les». Le 1er décembre, les forces de l’ordre ont tiré 10 000 lacrymogènes à Paris, soit une par manifestant si l’on se fie aux chiffres de la police. La violence de l’Etat est sans limite, il faut la stopper ».
5Je lui avais fait savoir que, avec l'aide de sa femme ou un de ses amis, il devait faire l'effort pour les textes publics de les faire paraître plus proprement ; il avait répondu sur son site que je n'avais pas ma place sur le réseau. Ma remarque n'était nullement agressive mais de bon sens. Car, par après, les bourgeois journalistes ne se gênent pas pour nous qualifier d'incultes ; comme la conasse de journaliste qui avait humilié Poutou chez Ruquette sous prétecxte qu'ila n'a pas son bac.

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