PAGES PROLETARIENNES

dimanche 12 juin 2016

L'industrie du migrant ou le commerce des migrants ?


(Participation à la discussion lancée par Henri Simon sur l'industrie du migrant)


Désespérant qu'on finisse par avoir une discussion lucide et politiquement anticonformiste sur la question des migrations dans les milieux dits révolutionnaires, les plus proches de la vision d'une mission historique du prolétariat selon le marxisme, je suis tombé avec intérêt sur le long article d'Henri Simon, sans doute notre dernier grand mohican de l'ingrate période de la reconstruction. Le titre semble médiatiquement bien choisi : « L'industrie  du migrant », mais il y manque au moins un sous-titre : « et son utilisation politique » et un commentaire : « industrie ou commerce ? ».(cf. ECHANGES n°154, hiver 2016).

Il faut en effet que tous ceux qui ne sont plus enfermés dans les oeillères militantes puissent réfléchir au chaos actuel, comment il est subi et utilisé, comment on entend toujours une chose et son contraire, comme disait Marx dans le Manifeste de 1848, et comment il faudra se mettre dans la tête qu'on n'a pas non plus à opposer une réponse simple ou une simple réponse aux mystificateurs dominants, dont la novlangue finit par se ridiculiser elle-même.

Il y avait longtemps que j'attendais un article intelligent du point de vue marxiste et donc du point de vue du prolétariat, sur le sujet : un sujet traité jusque là de façon simpliste aussi bien par le « milieu révolutionnaire » iconoclaste du maximalisme que par les variétés de gauchistes : « tous immigrés », « solidarité avec nos frères de classe », « abolition des frontières », etc. Ce souhait qu'un débat qui brise le disque rayé de la bien-pensance bourgeoise et gauchiste, j'avais espéré le faire changer en blue-ray d'une approche plus consciente des changements introduits par le chaos capitaliste avec mon livre « L'immigré fataliste et sa religion policière » ; mais, excepté un rédacteur de la revue Echanges, motus et bouche cousue. On préféra continuer à dormir sur les certitudes simplistes et une bonne conscience humanitaire.

Même si je suis obligé de la critiquer sévèrement, je formule donc le vœu que cette contribution intelligente, argumentée et documentée de Henri Simon serve à fouetter un dépoussiérage des ballades du temps jadis pour une discussion fructueuse non sur le plan des diverses variantes de secourisme mais sur le plan politique révolutionnaire, celui qui n'attend aucun arrangement d'une société qui ne vit plus que de ce chaos dont elle se targue de survivre.

Henri Simon, dans une écriture impeccable et sereine décrit le phénomène historique des migrations comme permettant le développement du capitalisme, avec ses formes les plus barbares, de l'esclavage à la fuite des populations en guerre, en subissant des révolutions (migrants riches).
Très vite il sort de l'ornière des simplismes à la CCI ou PCI, basés sur une culpabilisation bobo compatissante - migrants = classe ouvrière - :
« « Le migrant » n'est pas le personnage homogène que l'on tend à nous présenter, une sorte de modèle uniforme de victime expiatoire du système, mais les migrants sont une population différenciée venant de classes, de milieux et d'origine sociale diverses : la même collection d'exploiteurs, de cyniques, de naïfs, d'égoïstes, d'intelligents et d'imbéciles que l'on trouve dans toute la société » (p.14).

En rappelant que les migrations ne concernent que 3% de la population mondiale, le camarade semble atténuer l'importance moderne du phénomène, et accréditer la propagande des menteurs d'Etat à la Médiapart ou Libé, or ce n'est pas par rapport à la population mondiale que cette statistique doit être référée, mais par les concentrations d'invasions : les migrants vont se masser massivement dans les zones urbaines ou tenter d'aller là où est concentrée la richesse ; ainsi vous verrez la place énorme prise à Londres par les migrants (pour les besoins de l'immobilier olympique) mais aucune en lozère. Simon passe à côté également de l'aspect culturel – invasion d'un marché de bazar (le marché de commissions dont parlait déjà Marx) et de règles morales pré-capitalistes barbares (infantilisation de la femme, justice par soi-même, catéchisation autoritaire des enfants, meurtre au nom de dieu, etc.).
A ce stade, si l'auteur avait déjà pris en compte ces aspects proéminents des migrations nouvelles, il se serait posé la question suivante : pourquoi le Capital laisse faire ? Nous serons forcé d'y revenir.

Le tableau qui conditionne ces migrations, faibles certes en pourcentage comparé à la population mondiale, mais énormément prégnantes par leur concentration en zones urbaines européennes, est cependant bien analysé :
« Surpopulation, misère, déstabilisation économique, guerre... toutes ces facettes de l'activité capitaliste, si toutes ces variantes alimentaient et alimentent encore les besoins en main-d'oeuvre du capital dans certaines régions du monde, leur caractère a profondément changé en raison de l'évolution du capital dans certaines régions du monde, leur caractère a profondément changé en raison de l'évolution du capital lui-même, à la fois dans ses techniques de production et dans ses mutations géographiques ».

Tout ce que décrit Simon sur l'utilisation intensive de l'immigration au cours de la période de reconstruction est incontestable, sauf qu'il oublie là aussi de signaler que l'immigration à l'époque était de souche européenne et catholique, quand l'immigration musulmanne colonisé restait au second plan, pratiquant humblement et discrètement sa religion ; qu'il existait deux grands blocs impérialistes qui occupaient une partie des chômeurs des pays périphériques dans des guerres locales incessantes qualifiées de révolutionnaires, et que les deux seules grandes religions qui s'affrontaient étaient la capitaliste libérale et la stalinienne. Entre le marteau et l'enclume il n'y a pas l'espace d'un souffle d'air religieux, sauf quand le forgeron vient à perdre un bras... vers la fin des années 1980, et que ce handicap le pousse à fermer boutique.

On y arrive au bémol, sauf l'Allemagne1, : « … l'immigration n'est plus du tout souhaitée et on est passé d'un caractère bénéfique à une calamité, avec des politiques nationales anti-immigrés, des barrières politiques et matérielles et une montée de la xénophobie et du racisme à la démesure d'un afflux croissant de migrants en raison du chaos mondial causé par l'expansion capitaliste et sa crise ».

Ce qui était somme toute dans l'ordre des choses « pour la vie sur terre », selon les termes de Simon, ce flux perpétuel des populations sur une terre désespérément ronde, est donc freiné, voire combattu. Au lieu de partir des contradictions du capital, qui ne peut plus intégrer et qui « limite » l'humanité, Simon part du besoin individuel du migrant quelconque, quand l'analyse de la baisse tendancielle du taux de profit et la fuite en avant dans les guerres sont les causes premières. Il reprend ensuite des arguments bons pour les sociologues :
  • « ..la migration dévalorise le coût de la force de travail à la fois par cette uniformisation par le bas et par la pression que cette dévalorisation entraîne dans le pays d'accueil » (ce qui n'est pas faux évidemment sinon on ne comprendrait pas l'objet du 49.3, mais c'est un argument de surface... économique) ;
  • « ce sont des familles entières qui tentent l'aventure et la notion de regroupement familial n'a plus cours » (or que des familles entières rappliquent est bien là tout le problème : révélant à la fois l'affolement dans la guerre et la misère + l'importation de coutumes tribales) ;
  • « l'offrande de femmes dociles et affectueuses... issues des rapports patriarcaux » (Henri Simon n'a jamais dû essayer de draguer une femme voilée ni de lui serrer la main... et jusqu'à preuve du contraire, la migration concerne une majorité de mâles qui possèdent des désirs sexuels normaux que les bordels allemands ne peuvent remplir.

Il y a une vingtaines d'années, le CCI encore capable d'élaboration originale avait signalé que dans sa décadence le capitalisme s'alignait sur le fonctionnement des pays du tiers-monde, idée prémonitoire géniale puisqu'elle se vérifie aux pourtours des villes avec la généralisation du bazar moyen-oriental (où je préfère aller acheter les objets fabriqués par les enfants chinois que chez mon ex-quincailler en blouse grise aux prix obscènes), un mode de vie voilé au quotidien pour les femmes, une obligation de ne pas critiquer la croyance musulmane ni juive. Simon note que la décision de migrer en Afrique n'est pas individuelle (l'a-t-elle jamais été?) mais est une condition de circulation de l'argent pour la diaspora qui a toujours caractérisé le « commerce de commission », un des avatars déjà du jeune capitalisme dont Marx disait :

« Le commerce des premières villes et des premiers peuples commerçants autonomes et superbement développés reposait, en tant que commerce intermédiaire pur, sur la barbarie des peuples producteurs entre lesquels il jouait le rôle d'intermédiaire. Au premier stade de la société capitaliste, le commerce domine l'industrie ; dans la société moderne, c'est l'inverse. Bien entendu, le commerce réagit plus ou moins sur les communautés entre lesquelles il est entrepris ; il soumet davantage la production à la valeur d'échange en faisant dépendre la jouissance et la subsistance plus de la vente que de la consommation directe des produits. Par là, il désagrège les conditions anciennes. Il augmente la cirulation d'argent. Il ne se borne plus à se saisir de l'excédent de la production elle-même et met sous sa dépendance des branches entières de la production. Cependant, cette action dissolvante dépend beaucoup de la nature de la communauté productrice. Aussi longtemps que le capital marchand met en œuvre l'échange de produits de communautés non développées, le profit commercial ne se présente pas seulement comme du vol et de l'escroquerie, mais c'est en grande partie là qu'il a trouvé son origine » (p.321 et 322 de mon livre).

Cette longue citation de Marx, peu connue, sur le commerce de commission peut donner lieu à plusieurs interprétation et on dira que Marx ne connaissait pas le monde actuel ni la phase de régression du capitalisme en son entier. Il y a bien un génie prémonitoire à voir le capitalisme comme retournant en priorité au commerce qui règne depuis des siècles dans les zones arriérées. Que le patron du PSG soit un milliardaire du Qatar, représentant de ces micros Etats artificiels et odieux qui coupent les mains aux voleurs de pommes, traitent pire qu'en esclavage leurs immigrés ou encouragent le massacre des incroyants, tel est bien le symbole du capital en burka mais paré des bijoux de la place Vendôme.

La crise économique n'explique pas tout, ni les restructurations du capital depuis la fin du fordisme. Simon nous dit que « la migration est devenue aujourd'hui un parcours du combattant » ; le mot est bien choisi, on verra plus loin qu'il ne croit pas si bien dire. Il y a eu transformation structurelle du capitalisme : « avec l'automatisation, le capitalisme développé n'avait plus besoin de force de travail non qualifiée et, avec la mondialisation liée à la révolution des transports maritimes, le capital pouvait aller puiser cette main-d'oeuvre dans les pays surpeuplés (…) la crise économique et le chaos engendré ont précipité dans l'émigration une masse croissante de candidats au voyage au même moment où ils n'étaient plus aucunement nécessaires ». Il est juste et cohérent de rappeler cet aspect mais il y manque le critère marxiste : l'arrêt des forces productives, qui conditionne une misère généralisée où le capital se refuse cyniquement (et sans honte sinon il ne serait pas décadent) à prendre en compte. L'automatisation ne peut jamais être séparée des compétitions impérialistes ; du point de vue du mouvement ouvrier on ne peut être que favorable à l'automatisation mais dans une société qui fasse prévaloir les besoins humains. Le capital ne se soucie pas d'intégrer des masses de populations à la dérive mais de les assister. Simon a raison de décrire cet assistanat avec ses légions d'organismes humanitaires comme nouvelle source de profit, mais la question n'est pas dans ce qu'il nomme « l'industrie du migrant », dont les parasites profiteurs profitent certes des « commissions » mais qui n'est qu'un commerce impuissant à rajeunir la capital2, mais dans, le fait que des millions d'êtres humains vont se retrouver parqués à vie dans des camps et dans une misère sans fin ; sans espoir d'intégration ni de révolution pour changer leur sort3. Enfin il n'est pas vrai que la majorité des migrants appelés à devenir prolétaires ne soient « plus aucunement nécessaires » ; la bourgeoisie a besoin autant de femmes de ménages que d'informaticiens, même si elle favorisera et sponsorisera toujours les aspirants migrants des couches moyennes4.

Enfermé dans sa thèse d'une industrie du migrant, Simon s'imagine qu'il suffit, pour corroborer sa géniale invention, d'aligner les profits tirés des petits marchés des salauds de passeurs : bateaux gonflables (fabriqués en Chine SVP), citation du Financial Times « une embarcation avec 450 migrants rapporterait 1 millions d'euros pour un seul passage », le budget « migrants » des bourgeois européens rapporterait des milliards aux pays d'Afrique. Plus loin Simon nous balade aussi avec sa prétendue révélation du juteux business des restaurateurs viennois (p.31), que veut-il prouver ? Que le capital favorise l'enrichissement sous couvert humanitaire ? Qu'ils rançonnent les populations avec ses inspecteurs des impôts et ses passeurs ? Tout cela on le savait déjà !

Jamais tout ce cinéma « humanitaire » n'est corrélé avec les guerres capitalistes qui non seulement font fuir les populations civiles mais montrent qu'elles sont plus nécessaires aux profits et aux pillages que la « manne » de cette fumeuse « industrie du migrant ». Suivent des commentaires erronés, et erronés parce qu'ils ne prennent pas en compte le fait politique de la guerre, comme si le capitalisme était devenu rationnel ou au moins un tant soit peu progressif comme à la fin du XIXe où l'industrie primait sur le commerce. Non les camps de migrants ne sont pas des « réservoirs de la force de travail », ni « provisoires » mais d'immenses réservoirs de misère ! (Simon note pourtant que la plupart ne peuvent pas s'en échapper!). Sur les camps comme celui de Calais, on eût aimé voir dénoncé l'hypocrisie anglaise et allemande.
On espère que Simon va frôler la réalité lorsqu'il nous dit qu'il reste « une voie tragique » pour les milliers de prisonniers des camps de la misère capitaliste. Eh bien non, il ne dit rien à ce sujet. Mais nous le disons, oui il reste une échappatoire aux miséreux et c'est daech ou n'importe quelle armée de bachis bouzouks du coin. Exister à nouveau, avec un uniforme et une solde, pouvoir se faire respecter et prendre plaisir à tuer, cela est fourni pour une partie. C'est une promotion, il faut jurer fidélité à Allah et posséder un cynisme hors du commun ; mais la misère fait si bien les choses. IL y a longtemps qu'au Moyen Orient comme dans la plupart des zones en guerre, la guerre est la solution au chômage. Mais hélas elle n'est pas très rentable pour les masses de populations plus attirées par la paix et l'aisance des pays riches qu'à se sacrifier pour un livre de contes moyenâgeux. C'est pour cela que la fuite des migrants est à la fois révolutionnaire mais inquiétante à la fois, cette fuite n'a pas de solution dans un éventuel accueil confortable, mais elle appelle la guerre, comme la fuite des républicains en Espagne en 1936 sentait l'odeur de guerre mondiale.

Au lieu de progresser vers la politique, c'est à dire d'analyser l'utilisation tout azimuts par la bourgeoisie mondiale de la trilogie migrations-chaos-islam, il s'en éloigne un peu plus :
« Il faut cesser de considérer le problème des migrants sous les aspects divers que nous avons évoqué (sic) pour le centrer sur ses seuls aspects économiques et au-delà sur la relation que l'on peut faire entre les migrations modernes et celles du passé. Se concentrer sur les aspects humanitaires et/ou politiques masque les réalités économiques... ». Consternant, et cela évite de se mouiller dans les difficultés idéologiques et politiques générées par le chaos capitaliste. On retombe dans l'irénisme et l'angélisme gauchistes. On s'appuie sur un quelconque labo qui a inventé que si on ouvrait grand les frontières : « tout le monde y gagnerait, même l'économie du système capitaliste ». Le dernier commentaire est bien de Simon, appuyé par une déclaration irresponsable d'un institut bourgeois. C'est d'un monde sans guerre et débarrassé du capitalisme qu'il rêve le père !

Il veut nous faire rire, avec son économie de bazar, en nous expliquant que les maigres possessions et le bijoux des migrants aboutissent à cette opération du saint esprit : « conversion de capital immobilisé et capital monétaire n'est pas sans incidence : d'une part il fait entrer de nouveaux capitaux dans les circuits financiers... ». Après le micro-crédit, Simon pourra se targuer d'avoir vu le capitalisme s'enrichir grâce aux bijoux en ivoire arrachés aux migrants ! Sur les dépenses de ces pauvres ou moins pauvres migrants, on nous ressert les statistiques des organismes pourris de l'OCDE, belles références ; références qui viennent conforter le discours gauchiste oecuménique ouvert à toute la misère du monde dans un seul pays (comme hier le socialisme...) où le migrant est à nouveau la principale victime, jamais un emmerdeur de première qui a tous les droits (Simon n'a jamais été à Calais voir de près et reste bien gentil envers la perfide Albion).

Le Capital laisse faire parce que le chaos le sert. Mais le projet politique communiste maximaliste peut-il sans se renier (libération de l'humanité des superstitions) laisser croire que la société va éternellement supporter les arriérations religieuses et que les milliards d'habitants de la terre vont pouvoir se déplacer comme bon leur semble avec pour tout liant « la musique », voire ce qui en tient lieu, le Rap ?

La conclusion de l'industriel des migrants est affligeante de recopiage des pires banalités qu'on nous fait subir, avec des trucs carrément idéalistes (le courant migratoire ancestral, le vieillissement des populations, l'extension de l'hygiène) et une apologie du melting-pot américain.

Invoquant les migrants Sarko, Valls et Hidalgo, le melting-pote Simon nous conforte dans notre déception qu'un aussi auguste dinosaure social-barbariste conçoive l'avenir de l'humanité en coalition de communautarismes où la musique réalise déjà « la fusion ». Prolétarienne ? Communiste ?

Finalement son article est bien écrit, mais il a réussi le tour de force d'évacuer et le prolétariat et la révolution. C'était un article apolitique, comme aurait dit Grandizio Munis. Ou Marc Chirik.



Notes : 
 
1On me permettra de mettre en doute cet argument de la dénatalité de l'Allemagne. Lorsqu'elle fît venir initialement des millions d'ouvriers turcs la bourgeoisie blondasse pétasse n'avait aucun problème de natalité, son problème était la reproduction de la classe ouvrière et sa contribution à la formation des couches moyennes « de souche », seul rempart réel à la révolution prolétarienne. Angélique Merkel est une crapule comme toutes les girouettes politiques du sérail politicien des deux côtés du Rhin. L'opportunité de faire venir autant de syriens « victimes de la guerre » (et très sélectionnés, beaucoup sont renvoyés en catimini comme l'oublie Simon) n'est pas simpement là pour développer l'industrie, mais – ne remettant nullement en cause la guerre des pétroles – pour cacher la manne pour l'industrie d'armement teutonne de la continuité de l'opaque guerre contre daech. En plus, hélas les infos passant si vite et étant trop rapidement digérées, on oublie tous les efforts pour imposer en première langue l'allemand en Europe (l'arabe pour les français, inutile au niveau commercial mondial) ; il y a peu d'années, avant le revirement subit d'Angélique, les « autorités allemandes » avaient demandé instamment que l'allemand soit enseigné prioritairement dans les pays latins... pas aux migrants arabes ou afghans! Sans compter que la question de la soudaine « générosité » d'Angélique ne fait pas l'unanimité des factions bourgeoises, et demeure révisable du jour au lendemain...
2 Avec sa théorie de l'industrie du migrant (titre qui espère avoir la même célébrité que l'industrie de l'holocauste?) Simon veut nous faire le coup de l'analyste marxiste chevronné : « cette industrie du migrant n'en est pas moins constitutive à part entière du procès de production capitaliste : le voyage consomme un certain nombre de produits faisant en cela la prospérité de telle ou telle industrie ; il permet d'accumuler en raison de sa haute rentabilité une masse de capitaux investis dans ces circuits légaux ». Bla-bla, bous avons vu qu'il n'en était rien avec Marx et le commerce de commission. Le commerce de migrants est une retour au pré-capitalisme ! La traite des migrants est un commerce ignoble plus qu'une industrie en soi, même si une partie sert à renouveler la classe ouvrière.
3 Simon montre bien par ailleurs que l'économie du chaos capitaliste peut avoir des conséquences dramatiques. Dans sa note 14 il dit qu'une chute du prix du pétrole pourrait bien entraîner une « désétatisation » de l'Algérie ou du Nigéria et jeter sur la route de l'exil des milliers de personnes. Cela n'est pas faux, mais il faut faire attention avec le terme désétatisation (utilisé pour la Syrie, l'Irak et la Libye) les Etats locaux de la décolonisation n'ont jamais été que les fantoches des impérialismes opposés, et, dans le chaos il y a toujours le recours à la guerre et l'Etat ne disparaît jamais de lui-même... comme je le montrerai concernant le chaos dans la guerre d'Espagne en 1936. Page 30 Simon se trompe à nouveau complètement : il n'y a pas socialisation des travailleurs immigrés, car, désormais ils ont le droit de prier dans l'entreprise et la police est impuissante à sermonner toutes les hyper-voilées qui envahissent les banlieues.
4La lozère qui fût la vitrine d'une émission de FR3 pour un hameau d'intégration de migrants. Au milieu de couples de pauvres syriens ou afghans, seuls seront gardés l'avocat libanais et sa famille !

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