PAGES PROLETARIENNES

dimanche 15 novembre 2015

CARNAGE A PARIS: Prise de position du PCint

attentats de Paris:
le capitalisme est responsable
guerre de classe contre le capitalisme!
«Nous sommes en guerre!», tel est le leitmotiv des personnalités gouvernementales comme des politiciens des divers partis français, après les meurtriers attentats de Paris et Saint Denis.
Mais en fait ce n'est pas d'hier que l'impérialisme français est en guerre, même si jusqu'ici les populations françaises n'en ressentaient guère les contrecoups dans leurs chairs.
Il y a un peu plus d'un an le président Hollande annonçait en grande fanfare la décision de participer aux bombardements américains en Irak, décision qui fut suivie par l'envoi sur le terrain de plusieurs dizaines de commandos des «Forces Spéciales»; il y a quelques semaines le gouvernement décidait de participer aux bombardements en Syrie; il y a quelques jours il annonçait l'envoi dans le Golfe Persique d'un groupe aéronaval (porte-avions, sous-marin nucléaire d'attaque et navires de guerre en protection) pour intensifier sa participation à la guerre en Irak et en Syrie. Sous le gouvernement dit «de gauche», l'impérialisme français fait preuve d'une poussée d'agressivité militaire qu'il n'avait pas connu depuis... les gouvernements du socialiste Mitterrand.
Il s'agit cependant d'une vieille et sinistre tradition impérialiste tricolore; sous Sarkozy, les cercles impérialistes avaient été à l'origine de la guerre en Libye qui a plongé ce pays dans un chaos dont il n'est toujours pas sorti. On ne compte pas le nombre des interventions militaires en Afrique depuis la fin officielle des colonies; rappelons seulement les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi au Rwanda qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts. Quant aux guerres coloniales, elles ont causé aussi des centaines et des centaines de milliers de victimes.
L'impérialisme français est sans doute l'un des plus rapaces et sanglants représentants de l'impérialisme, ce système de domination de la planète par une poignée de grands centres capitalistes et d'Etats à leur service; mais, comme ses confrères, il est aussi en guerre contre ses propres prolétaires, n'hésitant pas à user de la violence la plus brutale pour maintenir l'ordre bourgeois et les profits capitalistes.
Sans remonter aux terribles massacres par lesquels il a répondu aux révoltes ouvrières tout au long du dix-neuvième siècle, souvenons-nous de la tuerie en octobre 1961 par la police de centaines de travailleurs algériens manifestant pacifiquement à Paris. Le gouvernement vient d'ailleurs de décréter l' «état d'urgence», une mesure d'exception créée lors de la guerre d'Algérie et qui avait déjà été utilisée en 2005 lors des émeutes des banlieues...
Lorsque la décision avait été prise de participer aux bombardements en Irak, le gouvernement avait appelé à «l'union nationale» pour soutenir une guerre à laquelle il affirmait participer pour protéger la population française comme la population irakienne contre les crimes terroristes; ces appels à l'union entre tous les citoyens ont été réitérés depuis et ils le sont à nouveau aujourd'hui.
Il s'agit en réalité d'appels aux prolétaires à se solidariser avec «leur» impérialisme national, c'est-à-dire avec les capitalistes qui les exploitent, qui oppriment les prolétaires et les masses déshéritées des pays dominés, qui pillent la planète et qui mènent des guerres incessantes. L'union nationale ne sert que la bourgeoisie, les prolétaires en sont toujours les victimes, que ce soit en étant exploités sur leur lieu de travail, en servant de chair à canon.
Toutes les mesures dites de sécurité qui depuis des mois et des années sont continuellement renforcées (plans vigipirate, mobilisation de l'armée, espionnage massif des communications, etc.) n'ont jamais servi à protéger les populations, comme le démontrent une fois de plus les derniers attentats; elles ne servent qu'à protéger les intérêts des bourgeois et à défendre le système capitaliste par l'intimidation des «fauteurs de trouble» potentiels et tout particulièrement des prolétaires.
L'Etat bourgeois est cent fois plus efficace pour arrêter des travailleurs qui déchirent la chemise de leur patron que pour empêcher des attentats contre les habitants de Paris: démonstration que les victimes civiles ne sont jamais que des «dommages collatéraux» dans les entreprises impérialistes, sous les bombes en Syrie et en Irak comme dans les rues ou les lieux de concert de la capitale.
Mais les cadavres des victimes sont cyniquement utilisés pour alimenter les campagnes d'union nationale et de soutien à l'Etat et à ses forces de répression, et pour susciter l'adhésion aux campagnes militaires. D'ores et déjà les politiciens des partis de droite et de gauche multiplient les déclarations martiales. Rien d'étonnant à cela: en fidèles partisans de l'impérialisme, ils avaient déjà approuvé les récentes interventions militaires françaises en Libye, en Afrique et au Moyen-Orient; ils sont également unanimes pour soutenir les actions du gouvernement et appeler à l'union interclassiste.
Les prolétaires ne doivent pas se laisser abuser par ces représentants ou ces serviteurs de la bourgeoisie; ils ne doivent accorder aucune confiance au gouvernement et aux institutions de l'Etat bourgeois, qui sont au service exclusif de leurs ennemis de classe. Les sanglantes attaques de Paris et Saint Denis sont la conséquence des agissements criminels de ces derniers, les djihadistes répondant par des actes terroristes individuels au terrorisme à grande échelle des impérialistes.
Vouloir se protéger du terrorisme djihadiste ou le combattre en se rassemblant derrière l'Etat bourgeois, ne signifierait pas seulement pour le prolétariat accepter de se rendre complice du terrorisme impérialiste; cela signifierait aussi accepter de rester l'éternelle victime consentante du capitalisme.
Les attentats de Paris et d'Ankara, ceux de Beyrouth ou du Tchad, comme les guerres en Ukraine ou au Moyen-Orient, sont la préfiguration de l'avenir de misère, de massacres et de guerres généralisées que le capitalisme en crise réserve au prolétariat et aux masses du monde entier.
Pour y échapper, il n'y a pas un camp bourgeois à choisir contre un autre; il n'y a pas d'autre solution que la destruction du capitalisme, destruction qui ne peut s'accomplir que par la révolution communiste internationale.
Parce qu'il est la classe sociale dont l'exploitation fait vivre le capitalisme, le prolétariat possède en lui la capacité d'en finir avec le mode de production capitaliste et la société d'injustice et d'oppression, de guerres et de massacres, édifiée sur ses bases: il suffit qu'il refuse de continuer à se laisser exploiter pour faire s'écrouler ce gigantesque édifice.
C'est la voie de la reprise de la lutte prolétarienne, de la guerre de classe révolutionnaire contre toutes les bourgeoisies et tous les Etats bourgeois; elle implique de briser les liens patiemment tissés depuis des décennies pour tenir le prolétariat enfermé dans l'interclassisme, de rompre avec les multiples forces et institutions de la collaboration de classe, d'abandonner les illusions dans l'union nationale, la démocratie et l'Etat, qui sont entretenues par tout un ensemble d'amortisseurs sociaux, afin de trouver les forces et les armes de classe et de reconstituer l'organisation politique pour mener le combat.


Ce n'est pas une voie facile, rapide ou sans risques; mais le prolétariat s'y est déjà historiquement engagé lorsque par le passé il s'est lancé à l'attaque des citadelles capitalistes. Il devra nécessairement s'y engager à nouveau demain, sur la base des positions politiques, programmatiques et théoriques marxistes inlassablement défendues par la Gauche Communiste, sans se laisser arrêter ni intimider par les coups de l'adversaire. Il trouvera alors la force de venger toutes les victimes du capitalisme en mettant définitivement fin à ce système infâme.


Non aux guerres capitalistes!
Non à l'union nationale!
Pour la reprise de la lutte de classe!
Pour la révolution communiste internationale!



Parti Communiste International
www.pcint.org

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