PAGES PROLETARIENNES

mardi 17 novembre 2015

QUELQUES REFLEXIONS POUR EN FINIR AVEC LA FOUTAISE DE L'ANTI-TERRORISME



Notes pour expliquer le crime terroriste et les fabulations de l'anti-terrorisme à partir de l'ouvrage de Jacques Fremeaux « La question d'Orient » (Fayard 2014)


LES ATTENTATS SUICIDES NE SONT PAS UNE INVENTION ISLAMIQUE

« Dès cette époque ( années 80), cependant, apparaissent d'autres formes de terrorisme, qui se fondent sur des mots d'ordre exclusivement musulmans, le but affirmé du combat n'étant plus seulement, voire plus du tout, la libération nationale et un ordre international plus juste, mais prioritairement voire uniquement , la défense (ou la victoire) de l'islam. Les militants n'hésitent pas à recourir aux actions suicides. Les premières qui frappent l'opinion sont celles des chiites du Hezbollah, dont les attentats dirigés contre les forces de l'ONU, américaines et françaises, débarquées à Beyrouth, paralysent la solution de reconstruction inspirée par les occidentaux sur une base favorable à Israël, en amenant le retrait de ces contingents (1983) (…) En dépit de ses références religieuses et du fanatisme affiché de ses membres, ce type d'action présente surtout des analogies avec le courant né avec la fin du siècle en Occident, et dont on suit la trace depuis les nihilistes russes et les anarchistes, en passant par une infinité de mouvements qui cherchent à renverser l'ordre établi, républicains irlandais, adversaires de la République de Weimar, jusqu'aux Brigades rouges d'inspiration marxiste. La méthode, qui conduit le terroriste à mourir en faisant exploser sa bombes, ne suit guère la tradition du coran, qui proscrit le suicide. Elle représente plutôt une invention de la Deuxième Guerre mondiale que les militaires japonais ont voulu inscrire dans la tradition séculaire de leur pays en prétendant ressusciter l'esprit des kamikazes » (p. 402-403)

QUI FINANCE LES ACTIONS TERRORISTES ?

« … le 11 septembre souligne un certain nombre d'éléments nouveaux, et tout d'abord la nature même du mouvement Al-Qaïda. Bien renseigné, suffisamment financé (budget évalué à 30 millions de dollars), rassemblant un petit nombre de militants islamistes prêts à tout, et notamment à des actions suicidaires, il se présente sous la forme d'un réseau très souple, loin des organisations structurées selon le modèle révolutionnaire. Ses objectifs s'écartent de tout projet étatique. Ses agents s'installent dans les pays où la montée des courants religieux crée des conditions favorables. Ils y exercent leur action en faveur d'une radicalisation, mais surtout ils les utilisent en vue de lancer des actions hostiles aux Occidentaux, accusés d'agresser les musulmans. Les origines de ce mouvement sont moins pures que ne voudraient le faire croire ses déclarations d'intransigeance. Al-Qaïda paraît en effet avoir eu pour principaux « parrains » non pas ces « Etats-voyous » que la propagande occidentale dénonce depuis le milieu des années 1990, mais ces pays infiniment respectables que sont les Etats Unis et l'Arabie Saoudite » (p. 403).
« On n'ignore pas non plus que l'Arabie Saoudite et l'Iran encouragent les attentats-suicides en Palestine en versant des indemnités aux familles des « martyrs » (p.409)
La fourniture et la circulation des  armes est étrange, voici ce que je répercutais comme info juste après l'intervention russe: "En réponse à l'intervention militaire russe, la CIA et les monarchies du Golfe ont livré de nombreux missiles antichars TOW aux rebelles syriens. Avec ces nouvelles armes, ces derniers ont détruit des dizaines de blindés.
La rébellion syrienne a infligé de lourdes pertes à l'armée de Bachar el-Assad grâce aux missiles antichars américains TOW qu'elle a reçus en grand nombre ces dernières semaines. L'offensive terrestre de l'armée syrienne au nord de Hama, lancée début octobre avec le soutien aérien de la Russie, a été ralentie par la destruction de plusieurs dizaines de blindés par ces missiles sophistiqués, livrés massivement aux rebelles via la Turquie par l'Arabie saoudite et le Qatar, principaux soutiens du soulèvement armé contre Bachar el-Assad, ou par la CIA".

Plus bizarre, on persiste à nous faire croire depuis 3 ans que daesch est invincible, que cette noria de bandes armées peut terroriser le monde entier mieux qu'Al Qaïda, alors que les Etats blindés des dictateurs Saddam Hussein et Kadhafi, bien plus puissants ont été éliminés en quelques semaines. Enfin, il est intéressant de noter ce que vient de déclarer Poutine, que parmi les commanditaires on compterait d'honorables membres du G20, des éminences grises de Total, des financiers français...

ET LES RUSSES SONT-ILS BLANCS FACE A L'ISLAMISME ?

Poutine reprend la tradition des Staline et Krouchtchev soit par l'assimilation à la curaille d'Etat soit par la criminalisation des tchétchènes .  « La politique soviétique elle-même n'est pas exempte de machiavélisme, en dépit de l'athéisme officiel. Dès 1944, Staline, désireux de mobiliser les religieux musulmans après les chrétiens orthodoxes, avait conclu à l'issue d'entretiens avec le mufti d'Oufa, un accord établissant une organisation chargée et de rétribuer le personnel religieux relevant des rites sunnite et chiite (… mais se plante en Afghanistan où l'armada US contribue à valoriser l'islamisme) (…) en 1991, la coalition américaine, en écrasant militairement le régime de Saddam Hussein , contribue à décrédibiliser la capacité du nationalisme révolutionnaire proche de l'URSS, à remettre en cause la prépondérance occidentale » (p.405)

A QUOI CORRESPONDAIT L'ELIMINATION DE SADDAM HUSSEIN ?

« L'élimination de Saddam Hussein semble fournir une solution indirecte en vue de sortir de ce blocage (la rigidité saoudienne et sa guerre de l'ombre, note de jlr). Un Moyen-Orient en paix rendrait l'alliance saoudienne moins indispensable... » (p.409).
On sait le chaos qui s'en est suivi, mais nullement un affaiblissement de l'impérialisme US, qui règne justement par ce chaos, pour tout dire, cette mise en scène du terrorisme, ennemi opaque, insaisissable et criminel. Même politique de vitrine pour l'impérialisme russe : « (après 2001) Le président Poutine assure son collègue Bush de son appui total dans la lutte contre le terrorisme » (p.413). Cette accolade est utile à Poutine pour sa reprise en main du Caucase où une partie des indépendantistes tchétchènes reçoivent des subsides de l'Arabie Saoudite.

QUELLE DESTRUCTURATION DES SOCIETES « POSTMODERNES »

Les pages sur la métamorphose de l'Occident (p.447 et suiv) à la suite de la critique d'un ouvrage de Edward Saïd sont intéressantes pour essayer de comprendre le nihilisme islamiste, où toute logique, toute mémoire historique disparaissent ; c'est une déstructuration aussi déplorable que celle des bobos écologistes, sublimés par la théorie du genre, qui en viennent à vouloir abolir l'idée d'une différence de nature entre l'être humain et les animaux (en prolongation de la stupide théorie qui prétend qu'il n'existe qu'une race humaine, attendez-vous à être traité de raciste si vous appelez un chien un chien et un chat un chat!) : « … cette ignorance de l'histoire considérée en tant que « conscience rationnelle que l'espèce humaine a d'elle-même » (Schopenhauer) aboutit à faire disparaître, pour les sociétés humaines, la liberté d'opérer des choix en fonction des expériences passées » (p.449). L'acculturation qui frappe les classes pauvres, surtout immigrées (exclues de l'hypocrite mixité sociale) est aussi dramatique que les fautes de français que commet le petit politicien Sarkozy à chaque phrase ; sauf que le blaireau est appuyé par les financiers, et les derniers de classe voués à la tentation violente et suicidaire.
La propaganda médiatique n'a pas répercuté des sifflets dans les écoles contre la messe nationale, comme lors des attentats de janvier (excepté à Marseille où une empathie naturelle porte une certaine population frère à se sentir proche des « martyrs », cf. la banderole des « ultras » du foot « Je suis Paris », détruite).Attaque contre la classe ouvrière des deux côtés - l'obscur mercenariat djihadiste se fiche des classes prétendant terroriser les "populations mécréantes", mais rend service aux Etats démocratoques en encourageant la fusion nationale sécuritaire - ce sont surtout des bobos qui ont été assassinés froidement; et, du coup, comme ils sont les principaux vecteurs du pacifisme, tout le monde se contentera de quelques bombes jetés sur le sable du désert syrien et la possible expulsion d'une dizaines de pousse-au-crime salafiste; y aura pas photo.

Nike et coran font bon ménage, et relient jeunes déshérités à l'ordre proposé par les militants et tueurs islamistes ; la politique traditionnelle n'a jamais été qu'un moyen de tuer l'autre, mais seulement psychologiquement, quand l'islamisme propose de vraiment concrétiser le meurtre, ce qui est résolument « post moderne » pour ne pas dire « pré-moderne ». Ce qui me pousse à dire que, de même que la bourgeoisie américaine cultive le multiculturalisme et favorise le folklore vestimentaire musulman, de même les bourgeoisies suivistes européennes n'explicitent jamais la démarche suicidaire des militants-soldats islamistes ; dénoncer le « rêve islamiste », le « paradis salafiste » relèverait du blasphème c'est à dire du racisme ; remettre en cause la poussée salafiste à l'ombre des mosquées relève aussi du blasphème, fasciste celui-là. Or le meilleur service à rendre aux jeunes paumés, sans avenir, rejetés par une société très hiérarchisée, classieuse et méprisante, serait de dénoncer l'islamisation de la société comme une nécessité téléguidée par le Capital et ses nombreux serviteurs de haut rang et de parfaite compromission. Les sectes trotskiennes LO et NPA sont la risée du web face aux derniers attentats à Paris pour leur esquive de ces questions. LO fait dans la charité en pleurant les morts, et le NPA qui prétend dénoncer l'impérialisme français en Syrie laisse supposer que l'action des tueurs dits islamistes n'en seraient que la conséquence ce qui ne signifie pas autre chose qu'un nouveau « soutien critique » à ces porcs assassins, comme naguère leurs pères en trotskisme ont soutenu les pires dictateurs tiers-mondistes ; c'est de la guimauve Plenel dans le même jus stalinien (= la violence des faibles autorise tout!). Et surtout on n'y trouve aucune critique réelle du terrorisme ni des grandes puissances qui « fabriquent » un terrorisme qui avait été jusque là la qualité 'professionnelle' des « Etats voyous » !

Voyons les explications plus fines de Frémeaux, qui sous-estime la légitimation par les Etats – au nom de la démocratie multiculturaliste de l'expansion musulmane (supplétive au stalinisme) alors qu'il montre très bien comment les grands Etats manipulent l'hydre terroriste pour justifier leurs actions impérialistes (je veux dire : peu importe ce que pense tel ou tel musulman mais ce que n'importe quel abruti est amené à faire) ; il a aussi tendance à voir les islamistes comme un tout du fait de leur théorie éliminationniste très simpliste, et à intellectualiser leurs recrues outre mesure alors que ce sont en général des ratés sociaux plus mus par la haine que par « la bonne parole qui sauve le monde » :

«  Ceux-ci (les islamistes) ne rejettent pas l'apport des sciences et des techniques modernes, auxquelles ils se contentent en général de délivrer des brevets de conformité avec le message du coran, censé soutenir toute science. C'est qu'ils refusent non pas formellement la modernité, qui a pu paraître longtemps, y compris en Occident, se concilier avec la conservation de la morale traditionnelle et des valeurs familiales, mais l'esprit postmoderne, qui a tendance à déconstruire l'image de la religion et à affaiblir l'unité communautaire par le défi de la diversité culturelle. Le rapport au temps est tout aussi inconciliable, puisque l'islamisme radical valide un retour aux origines fondé sur une vision d'un passé qui ne peut avoir de valeur que dans sa réactualisation, au sein d'un temps mythique : la Cité parfaite du prophète, telle qu'une lecture de la tradition la reconstitue, en dehors de toute critique. Ce temps mythique est étranger au temps vectoriel de l'histoire, mais plus encore à l'affirmation d'une mémoire non islamique et d'une finalité extra-religieuse, attachée, au fond, à la construction d'un être en dialogue perpétuel avec des forces vitales dont la science permet de partager les secrets sans porter atteinte à l'intégrité du Cosmos (!?).
Tout se passe comme si, dans la société mondiale, ces islamistes avaient choisi d'assumer (avec toute l'hypocrisie inséparable de ce rôle) la mission de champions d'un conformisme que les idéologies des années 1960 ont ridiculisé, marginalisé, voire interdit en Occident, mais auquel ils redonnent une crédibilité effrayante. Ils tiennent ce rôle tout à la fois au sein du monde musulman traditionnel, dont ils contribuent à conforter les particularismes, et au sein des sociétés occidentales, où leur influence est forte auprès de populations musulmanes en nombre croissant » (p.450).

Des explications bien alambiquées qui esquivent que la religion musulmane est, comme toutes les religions importantes, un instrument d'abrutissement et de soumission des peuples et des prolétariats, et éclairent peu sur l'instrumentalisation du terrorisme islamique, ses réels fondements militaristes au service d'Etats prédateurs avec ce double langage qui lui est favorable via le multiculturalisme et l'antiracisme compréhensif. Frémeaux reconnaît plus loin que la religion musulmane, cette aberration, est ménagée par les pouvoirs et qu'on se bouscule pour négocier avec des augustes représentants charlatans : « La perspective (de travail avec ceux-ci) paraît d'autant plus séduisante qu'elle correspond à l'idéal américain qui consiste à laisser la plus large liberté interne aux différentes communautés à condition qu'elles acceptent les règles constitutionnelles et les lois de la libre entreprise » (p.478).
Faut-il le reformuler ? : « L'économie capitaliste tend à rapprocher les classes dirigeantes dans un même luxe et à confondre les prolétariats dans une misère uniforme » (p.501). Les salopards de financiers occidentaux fabricants de chômage de masse ….continuer à serrer la paluche aux gros salopards saoudiens qui font couper la main aux voleurs de pommes !

Ecrit avant la période de fabrication (US) de Daesch (prononcez dash comme la lessive) l'ouvrage a le courage de conclure sur la non séparation de cette religion et ses dites déviances du fait – non certes en soi de l'illusion religieuse – mais d'un monde désincarné :
« L'influence des islamistes ou jihadistes, peu importe comment on les appelle, n'est qu'un symptôme d'un univers déculturé, dans lequel une religion finit par être réduite à devenir le pacte d'une organisation criminelle ».

CONTRE L'ENFUMAGE DE HOLLANDE ET CIE
DANS LA PRETENDUE LUTTE ANTI-TERRORISTE


On peut s'inspirer des réflexions d'un Pierre Conesa qui explique que le terrorisme ne se combat pas par la guerre. Il y a une espèce de confusion typiquement hâbleuse-gouvernementale qui nous rabâche « qu'on est en guerre » ! Oui, eux les gouvernants et leur classe de bourgeois participent à la guerre occulte et multiple en Syrie, où l'ennemi (invisible) est désigné comme «le terrorisme » ; ce qui est un non sens ou demanderait des explications moins simplistes. Nous, victimes ou possibles victimes des meurtres planifiés par des réseaux louches, voulons comprendre non les motivations de exécutants terroristes (on s'en fout, un tueur mérite d'être tué, et c'est ce qui se passe) mais d'analyser ce qui conduit à une telle connerie inhumaine, pour la dissoudre autrement efficacement que par la multiplication des uniformes policiers. Conesa propose lui de discuter avec les curés musulmans, ce qui est aussi stupide et inutile que de discuter société et politique avec leurs confrères des autres religions. Ce qui nous intéresse nous prolétaires c'est de discuter entre nous pour réfléchir à comment foutre en l'air cette société qui génère pas seulement inégalités et exploitation mais perversité criminelle islamique, au service de grandes puissances dans une lutte à mort géopolitique qui nous dépasse et où on nous envoie des petits assassins de merde qui n'ont qu'un poix chiche dans le crâne, drogués ou pas.
Il n'y a pas plus d'Allah que de Daesch dans leur petite tête. Les médias taisent la vérité: c'était être embauché dans l'armée française ou dans l'armée mercenaire des pétromonarques et de la fraction US déguisée. Aucun des aspirants djihadistes n'a fait un crédit pour le voyage en Syrie. Ils peuvent y aller en famille, tous frais payés d'avance à partir d'ici et on leur promet une belle solde de mercenaire. Sauf que l'espérance de vie et les "conditions de travail" sont plus pénibles et risquées qu'un trouffion national gaulois. Pour appuyer sur une gâchette pas besoin de savoir lire et écrire (Brighelli moque super bien le communiqué des mercenaires primaires et circulaires: http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-etat-islamique-explication-de-texte-16-11-2015-1981932_1886.php

Les organisateurs de l'ombre ont la tâche facile. Les Etats européens sont des Etats faibles. Il n'y a aucune cohésion nationale. Taubira était la seule à ne pas chanter la Marseillaise à Versailles, comme son pote Benzéma, bad girl et bad boy font partie du cirque des "opposants" à la nation ringarde et laïque et confirment la maxime: on est désolé et advienne que pourra!



SOURCES

Lire un bon résumé du livre :


Lire aussi les réflexions de Pierre Conesa :







ANNEXE



Objectif n°1 : désigner la cible

Pour Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense, l’objectif premier d’une politique de contre-radicalisation est de “désigner la cible“, car “c’est le seul moyen de faire comprendre que la composante musulmane de la société française n’est pas concernée dans sa totalité par ces comportements“.
La cible, pour ce spécialiste des questions stratégiques internationales, a un nom : le salafisme. “Le salafisme est une idéologie propagée par l’Arabie saoudite dans les années 1980-90 pour lutter contre les Frères musulmans, qui avaient fait l’erreur de soutenir Saddam Hussein pendant la guerre du Golfe. Le salafisme, abondé par l’argent de l’Arabie saoudite, a propagé partout des mosquées avec des imams salafistes, y compris en Algérie, et nos amis algériens l’ont payé“.
Inutile donc de stigmatiser toute une communauté. Au contraire, selon Pierre Conesa, il faut s’appuyer sur la “classe moyenne musulmane“. Une démarche qui oblige à comprendre d’abord les racines de ces mouvements de ré-islamisation.

Les “reborn muslims”, des enfants de parents “trahis par la République”

Je voudrais rappeler un épisode qu’on a vécu dans les années 1980, c’est la Marche des beurs, qui était sur la thématique ‘liberté, égalité, fraternité’. La réponse du Parti socialiste, à l’époque, a été de constituer SOS racisme avec aucun des leaders de la Marche. Et ça, c’est le genre de choses qui a fait que les enfants de ces gens-là, qui avaient cru à la République, se sont ré-islamisés. Donc les “reborn muslims”, ceux qui vont ensuite donner naissance à ces salafistes, sont des enfants dont les parents ont été trahis par la République“.
Pour l’auteur du rapport “Quelle politique de contre-radicalisation ?”, il est urgent de trouver un interlocuteur crédible dans la communauté musulmane, car elle est le réseau le plus “avancé, puisque c’est elle qui, à travers les imams, les théologiens, les présidents d’associations, les travailleurs sociaux, connaît la communauté. Or quel est leur interlocuteur aujourd’hui ? Le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman), mais c’est une structure qui ne fonctionne pas“.
Au coeur de la politique de contre-radicalisation, il y a donc la communauté musulmane. “On ne va pas définir une politique de contre-radicalisation sans les élites musulmanes. Il y a des volets entiers qui ne relèvent pas du gouvernement. Ce n’est pas le ministre de l’Intérieur  qui va tenir un discours théologique. Donc aujourd’hui construire cette interface est une première chose“.

Une nouvelle politique extérieure : “le terrorisme ne se combat pas par la guerre”

Au-delà de la politique intérieure, la France doit aussi “se resituer complètement sur la scène internationale“, poursuit Pierre Conesa. ”Autre aspect important, c’est la perception de l’ensemble de la communauté sur les ratés de la politique extérieure. On a depuis une dizaine d’années utilisé la force armée pour aller sur des tas de théâtres extérieurs pour lesquels aujourd’hui il n’y a aucun résultat positif. Le terrorisme ne se combat pas par la guerre. Il ne se combat pas non plus par l’augmentation des budgets de la police et du renseignement. C’est un des volets seulement“.

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