PAGES PROLETARIENNES

lundi 25 novembre 2013

BESANCENOT FAIT SON CINEMA




 Le gauchisme est moribond, comme l’anarchisme il est à la pensée politique ce que la superstition est à la pensée cartésienne. Il n’aura jamais eu finalement un succès électoral légaliste que dans les pays sous-développés à dictature militariste tiers-mondiste. Pire, dans son marasme final il est endetté sur le parquet de l’Etat bourgeois. Le NPA, qui n’a pas réuni son quota de veautants est redevable de millions au maître des lieux. Comment rembourser avec une très faible mise et crédibilité politique? La bande à Sarkozy a renfloué son navire autrement pourri d’escrocs usurpateurs à la Copé elle, mais elle disposa de l’avalanche de billets des très riches comme Bettencourt, aucunement gâteuse manipulée. Puisque l’extrême gauche bourgeoise est éclatée et que règne le chacun pour soi de particules qui ne sont même plus crédibles pour les ouvriers, car ils ne sont que les joueurs de fifre des campagnes gouvernementales dites antiracistes et antifascistes[1]. De plus généralité éclusée, quand la gauche bourgeoise est au pouvoir, le gauchisme se garde de l’attaquer de front ; la bourgeoisie restant pour ces pauvres petits derges : la droite + les riches + la police.
Le clip du figurant électoral Besancenot allant braquer la vieille Bettencourt n’était pas fait pour me déplaire[2] sauf que l’humour en politique devient vite grinçant lorsqu’il dévoile un arrière-fond nauséeux et un propos pervers.
L’ancêtre du NPA, la LCR a abandonné officiellement la théorie de la lutte armée vers 1973. Intramuros les militants trotskiens vous assureront qu’ils ne sont pas devenus naïfs et qu’ils restent persuadés que le pouvoir est toujours au bout du fusil. Le court-métrage qui met en vedette Besancenot  est bien l’avatar du double langage (pour initiés au vieux fond stalinien du trotskysme moderne) dont est capable la confrérie du NPA. Mais double langage circonstanciel à visée pacifiste électoraliste… les municipales et les européennes se profilent.

UN DISCOURS SUBLIMINAL LACHEMENT PACIFISTE

Ni le NPA ni LO, ni la plupart des blogs anarchistes n’ont dit un mot sur les frasques sanglantes de Adbelhakim Dekhar   qui réveillerait plutôt le souvenir de leurs sinistres « années de plomb » et un débat souffreteux et risqué sur la question de la violence… de classe. Pitch : Zoom sur une réunion d’un comité central sympa et jeune du NPA où figurent le gentil Poutou et une nana moche. Zoom sur un Besancenot pensif qui soudain fait un rêve. Il va suivre les pas de Sarkozy allant racketter la vieille milliardaire Bettencourt, mais avec cagoule et revolver. Après avoir escaladé un mur Besancenot assomme le gardien avec sa crosse de revolver puis entre dans le salon de la vieille (un militant du NPA déguisé en vieille), braque son revolver en criant « souscription ». La vieille débile lui demande d’ôter sa cagoule et, défaut de casting, Besancenot pose négligemment son revolver sur la table. La vieille s’en empare et l’on tremble qu’elle ne le retourne contre son agresseur. Mais non elle joue dangereusement avec et c’est Besancenot qui la met en garde, en même temps qu’il lui rappelle qu’elle a « fait 68 » et « participé à l’altermondialisme » pour la flatter et faire rire la confrérie NPA. Elle finit par faire le chèque. L’alarme retentissant Besancenot s’enfuit. On le retrouve derrière les barreaux, déclarant, piteux : « finalement c’était pas un bon plan ! »[3].

Pas très subtil le clip trotskien mais lamentable du point de vue révolutionnaire. Probablement au souvenir
des deux principales gaffes du NPA – le dîner avec Rouillan et le soutien au voile musulmaniaque – le figurant politique Besancenot est chargé de montrer qu’il peut ôter la cagoule et se dévoiler « face aux riches » et qu’il est piètre manieur de révolver, voire que se servir inopinément d’une arme ne peut que vous conduire en prison.

LE FIGURANT POLITIQUE BESANCENOT SE DECOUVRE

Plus qu’à son maigre potentiel d’électeurs, le NPA s’adresse à l’Etat bourgeois (gauche gouvernementale) pour obtenir un moratoire de ses dettes en lui sussurant : voyez ! on n’est pas pour la violence, on s’attaque aux riches (en leur laissant les armes) ; mieux encore, par la seule persuasion verbale on peut les flouer et les dévaliser, et on ridiculise la droite en opposition… soyez magnanime car on a tant appelé à voter pour vous au deuxième tour qu’il serait injuste que vous ne compreniez pas notre humour.
Ce clip minable est pervers. Il vise aussi à entortiller une clientèle de destination (ouvriers et déclassés) dans un faux problème – plutôt voter (pour renflouer un parti comme les autres prétendant au pouvoir) que prendre le révolver d’un individu en cagoule, supposant qu’il serait naturel de braquer les très riches. La semi-réussite du clip trotskien provient alors surtout des farouches militants de droite et d’extrême droite qui font le « buzz » en se déchaînant contre « le facteur » en rappelant le passif militariste du gauchisme (Dekhar est même du coup  plus situé dans le gauchisme que dans l’ultra-gauche disparue). Pour les « fachos », les « gauchos » restent des terroristes en puissance. Rigolos et Figuros restent pourtant dans le même bateau dont nous nous fichons nous les millions de spectateurs étrangers à cette représentation.
Est-il besoin de conclure en rappelant que pour le mouvement révolutionnaire prolétarien il n’est pas de changement radical, de révolution sans violence et que la « prise d’armes » contre les dominants - pas contre les riches en soi[4] - est inévitablement nécessaire et « normale » en temps de confrontation majeure des classes. Mais une violence non pas individuelle ni terroriste mais sous le contrôle collectif des assemblées et organismes de classe. Parce que les élections truquées et oligarchiques de la démocratie bourgeoise existent pour perpétuer inégalités et exploitation.

Le trotskysme électoraliste n'est plus lui qu'un mendigot déclassé.








[1] Il ne reste plus à la gauche bourgeoise (et à  sa queue gauchiste et anarchiste fonctionnaire et syndicale) pour pleurnicher que les ombres du passé ou des travers exagérément amplifiés.
[2] Marre des discours langue de bois comme du marxisme appliqué et poussif !
[3] Sur le trust Atlantico, un certain  Benoît Rayski - qui se vante d’avoir écrit « Le gauchisme, maladie sénile du communisme », brouet superficiel et nunuche au niveau ras des pâquerettes des vomissements et autres gerberies des commentateurs bobos fachos du Net dès qu’ils voient la tronche à la « vedette Besancenot » - se moque de cette lubie populiste « prendre l’argent là où il est » mais mélange tout en la qualifiant de néo-maoïste, et se goure totalement en pensant qu’une telle vidéo propagandiste pourrait générer de nouveaux Abdelhakim Dekhar.

[4] La révolution n’est pas une question d’argent comme le radotent ces cons de gauchistes syndicalistes en assurant que la crise pourrait être résolue et le chômage avec « en prenant l’argent là où il est » !

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