PAGES PROLETARIENNES

vendredi 22 novembre 2013

UNE IMAGE QUI TROUBLE LE MESSAGE SUBLIMINAL DE LA PROPAGANDASTAFEL




 « La seule chose qu’on sait pour le moment est que le tireur est flou ».
(Anonyme sur Rue 89)

La presse bourgeoise a eu très peur trois jours durant. Un « tueur fou » menaçait toutes les « rédactions » de la bourgeoisie ronronnante après avoir certes grièvement blessé un sous-fifre photographe. Mobilisation ministérielle autour de l’égocrate Demorand pour fustiger une atteinte incommensurable à la « liberté de la presse » qui « courageusement » maintiendra le cap…italisme. Ciel ! Les deux principaux organes de la droite arrogante et de la gauche bobo - BFM et Libération - avaient été visités par un « tueur fou », nullement « jeune homme » mais identifié impulsivement comme de type « européen » et quadra. Il s’avéra (heureusement ?) que même si le type, avec des narines gonflées de cocaïnoman ressemblait plus à feu le fouille-merde Delarue, il était bien « maghrébin » pas néo-caucasien: toute la presse d’étaler alors son nom en grosses lettres en une : « Adbelhakim Dek­har ». Cela sentait la perversion antiraciste à plein nez. Alors que l’on fit un foin considérable pour un épisode provincial où madame la ministre de l’injustice sociale fût bêtement brocardée par des gosses mal embouchés – que le plus élémentaire discernement d’Etat eût dû taire face au voyeurisme populacier – l’exhibition du nom algérien de Dekhar devient ainsi subrepticement, volontairement du plein gré de la mafia journalistique, pourvoyeur de racisme et de fantasme anti-immigré, plus raciste au fond finalement que la singerie stupide de mômes à l’encontre de Taubira. Un racisme infantile peut en cacher un autre.

Avant qu'il ne soit découvert, Dekhar était présenté comme un quasi génie du crime, rompu aux techniques de recherche de la police, hyper déterminé, etc. Maintenant qu'il a été arrêté, il s’avère qu’il n’était qu’un minable pourvoyeur d’armes à un couple d’assassins impulsifs, on décortique sa vie pour justifier qu'il était bien l'ennemi N°1 qui terrorisait les passants du métro plus que la destruction des emplois: passé judiciaire lourd[1], il est parti au Royaume-Uni pendant plus de 10 ans (à quand le rapprochement avec l'assassinat du soldat Lee Rigby à Woolwich?), il a été retrouvé dans un parking sous-terrain (l'image subliminale de la bête tapie dans son antre est sous-jacente). Ses voisins, après coup, le trouvent louche (le contraire serait étonnant!) et quand aux experts et déontologues qui l'ont analysés lors de sa première arrestation, ils ont bien vu l'affabulateur puisqu'il dénonçait la médiocrité de médias servant une soupe pour endormir les citoyens (mais n'était-ce pas aussi le propos d'un ancien responsable de TF1? n'est-ce pas le cas aussi ici: n'y a-t-il aucune information plus importante que le cas de ce marginal?).
L’organe obsessionnellement anti-Hollande – qui nous gonfle avec ses sondages quotidiens -et porte-voix de l’usurpateur Copé - Le Figaro - glorifie une « enquête éclair » alors qu’un seul marginal (dit « tueur fou », détraqué, délirant…), qui se baladait avec un fusil en bandoulière dans le métro (sans bousculer personne), a tenu en échec les pandores pendant près de quatre jours et ne menaçait nullement la population en général :
« Trois jours d'une enquête éclair auront suffi aux hommes du 36, quai des Orfèvres pour capturer le tireur isolé qui a semé la panique lundi dans Paris, déclenchant tour à tour deux fusillades avant de mener une prise d'otages finissant sur les Champs-Élysées. Trois jours pendant lesquels la France a retenu son souffle, espérant qu'aucun nouveau coup d'éclat ne vienne endeuiller Paris ou sa proche couronne. Trois jours pour mettre enfin un nom sur le visage faussement poupin du suspect diffusé sur un cliché. Et replonger, à la surprise générale, dans une tragédie vieille de 20 ans qui frappe encore la mémoire ».

Résumé de ce nouveau fait divers troublant pour nos lecteurs internationaux :

« Depuis jeudi midi, Adbelhakim Dek­har est placé en garde à vue par la brigade criminelle pour être entendu des chefs «tentatives d'assassinats» contre le rédacteur en chef de BFMTV qu'il avait menacé de son fusil vendredi dernier, contre l'assistant photographe de 23 ans qu'il a grièvement blessé lundi matin dans le hall de Libération et contre plusieurs personnes qui restent à identifier lors de la fusillade qu'il avait déclenchée peu après au pied de la tour de la Société générale, sur le parvis de la Défense. Le tireur présumé est aussi entendu pour «enlèvement et séquestration», après la prise d'otage d'un retraité de la SNCF entre Puteaux (Hauts-de-Seine) et le quartier des Champs-Élysées. Sa garde à vue, déclenchée depuis mercredi à 19h05, court sur une durée de 48 heures et devrait s'achever vendredi en fin d'après-midi. Lors de ses premières auditions, le suspect a invoqué son «droit au silence» faute d'avoir eu accès au dossier de l'enquête, a annoncé jeudi soir son avocat, Me Rémi Lorrain ».

Malgré caméras de surveillances et super examen d’ADN les flics seraient pourtant restés bredouille sans la traditionnelle « balance ». Puis les policiers sont stupéfaits :
« À la stupeur générale, les policiers découvrent qu'il s'agit d'Abdelhakim Dekhar, 48 ans, déjà condamné à quatre ans de prison en 1998 dans le cadre de la tuerie de la Nation, impliquant en octobre 1994 Florence Rey et Audry Maupin. Lancé dans une équipée sanglante, le couple diabolique avait déclenché une fusillade au cours de laquelle trois policiers et un chauffeur de taxi avaient été tués. Audry Maupin ayant également trouvé la mort dans cette action. Dekhar, surnommé Toumi, avait fourni l'arme, en l'occurrence un fusil à pompe, ayant permis au couple de perpétrer les assassinats ».
D’autres articles décrivent Dekhar comme un type louche qui hantait les squats parisiens et se faisait passer pour un espion de la police algérienne, voire avait été un « conseiller ultra-gauche » des « tueurs de la nation » Rey et Maupin.
La balance a expliqué que ce type qu’il hébergeait lui avait confié « avoir fait une connerie » (lucide le type pas si fou qu’on le hurlait) et confié son intention de mettre fin à ses jours. Il est en effet retrouvé en état de semi-coma dans une Renault Clio d’un parking souterrain. Cerise sur le gâteau les enquêteurs ont révélé avoir trouvé une lettre testamentaire « délirante » où il serait question d’empêcher la venue du fascisme. On n’en saura pas plus ; si ça se trouve la lettre n’est pas plus délirante que les salades des journalistes bourgeois cire-pompe des puissants.

Deux choses sont frappantes :
-          Le nombre important de soutiens à la « démarche » de Dekhar visant la dictature de la presse et l’impossibilité des masses de s’exprimer, dans les commentaires des divers journaux si l’on ignore les habituels crétins des extrêmes qui s’invectivent par faits divers interposés (certains exigeant l’interdiction des bien pacifiques groupes d’extrême gauche), une « compréhension » qui se moque apparemment des tonnes de merde lâche déversées sur « l’arabe terroriste » ;
-             Le film où Dekhar entre dans les locaux de BFM arme au poing a quelque chose d’émouvant, qui échappe à toute la mafia journalistique (comme la tricherie de Ribery), mais pas à nous les sans-grades, les rien du tout : Dekhar s’écarte avec respect du vieux handicapé qui a du mal à monter les marches avec sa canne ! Une racaille aurait bousculé sans ménagement le vieux. Dekhar prend soin d’éviter de le faire tomber pour grimper ensuite les marches vers un autre objectif auquel il renoncera finalement. Et de repartir en sens inverse, toujours sans bousculer le vieux.

Tout cela pour dire, en ce qui me concerne, que ce type est terriblement humain, et qu’il visait les puissants et leurs larbins journalistes et s’il a dérapé, comme toujours avec ce genre d’opération (d’impuissance solitaire) en risquant de tuer un pauvre petit photographe, il reste tout de même intriguant.
De toute façon chaque fois qu’un individu pointe une arme vers les « pouvoirs constitués » il est automatiquement descendu en flèche comme « forcené ». Si c’est cet autre individu qui égorge femme ou enfant, il ne sera caractérisé que comme « jeune homme »… mis en examen. Il y a un racisme du langage chez nos élites[2]et une mauvaise conscience qui confine à la trouille dès que pointe le bout d’un mousqueton.
Enfin il y a une certaine dignité de la part de « l’inculpé » à réclamer son « droit au silence ». Ou un motus bouche cousue suggéré par ses anciens collègues en uniforme. Le type, visiblement, n’est pas fou.









[1] Une peine de 4 ans pour avoir refilé l’arme au jeune couple de tueurs plus affolés et inconscients que professionnels du crime (…d’Etat), Dekhar aurait-il eu peine amoindrie du fait qu’il bossait non seulement pour la police algérienne mais aussi pour les collègues franchouillards ?
[2] Lire sur Rue 89 : Pour garder ses privilèges, l’élite de gauche accuse les ultrariches

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