PAGES PROLETARIENNES

mardi 22 janvier 2013

Mali : La position du traître couché




Avant d’examiner la prise de position abstraite contre la guerre des maximalistes internationalistes, faisons le détour parmi les charlots bourgeois contestataires pour la galerie de l’intervention impérialiste française. C’est une tradition bourgeoise démocratique illusionniste depuis la pose antimilitariste du souverainiste Chevènement sous Mitterrand Ier de déléguer la fonction de bouffon protestataire, prêt à y perdre sa place de ministre, pour chapeauter cette partie obscure et indifférenciée de l’opinion toujours hostile aux guerres capitalistes, ou cette opinion gauchiste relative prête à soutenir Saddam, Kadhafi ou tout djihadiste pourvu qu’il se dise anti-impérialiste (Chevènement avait d’ailleurs été serrer la paluche au dictateur de Bagdad). Mélenchon, parfait toutou reconnaissant de Mitterrand avait lui aussi joué de cette partition. Deux bouffons sont à nouveau entré en piste sur ce registre qui, disons-le tout net, fait honte à Karl Liebknecht. Mamère et Mélenchon à nouveau.

Dans le web totalitaire comme sur les plateaux TV, les deux lascars rivalisent de circonvolutions autant que de courbettes chauvines. Evidemment ni la clique des Verts ni le Front de gauche n’ont voté contre la guerre à l’Assemblée des prostates éradiquées[1]. A charge aux deux pitres de nuancer leur soutien de fond à leur classe d’appartenance ruinée et obligée de se comporter à nouveau comme en 1830 en pillard manchot. Sous le verbe protestataire filtre le discours servilement pointilleux. Ce pauvre Noël Mamère qualifie de "propagande" les raisons de l'intervention au Mali, ajoutant aussitôt pour les brêles « assumer sa voix discordante «  avec ce genre de démonstration idoine qui tortille du cul sans remettre en cause le fait accompli : « J'entends la propagande, j'entends ce qui est dit par les militaires, a déclaré M. Mamère dans les couloirs de l'Assemblée. Les militaires ne font que répéter ce qu'on leur dit au plus haut niveau. Quand on dit qu'on a répondu à l'urgence, on a d'abord répondu à l'appel du président malien qui n'est que la marionnette des militaires, lesquels militaires s'apprêtaient à le déposer dans la semaine, a-t-il poursuivi. Alors qui a-t-on sauvé ? Le président du Mali ou le peuple malien ? ». Nulle remise en cause de la « gauche au pouvoir » car la cause des « dégâts collatéraux au nord du Mali » c’est Sarko ! N’a-t-il pas lui, maire de Bègles et marieur d’homosexuels, toujours : « … combattu la 'Françafrique'. Les gouvernements de droite ou de gauche qui se sont succédé n'ont fait qu'aider des dictateurs, des spoliateurs et des corrompus. Nous en payons le prix fort aujourd'hui avec cette intervention militaire", a-t-il estimé ». Le gouvernement Hollande est donc avant tout une…victime, victime en plus de cette armée malienne : « de traîne-savate, c'est une armée de familles qui n'ont pas envie de voir leurs cousins se faire descendre dans le nord du Mali ».
La pauvre chef de file marginalisée de EELV, Eva Joly, est sur la même longueur de bassin, l’intervention est « simplement discutable », et, comme Villepin et Mélanchon, elle craint « l’enlisement ». Que de touchantes sollicitudes néo-gouvernementales par ces rudes opposants à la guerre « anti-terroriste » !
La poupée gigogne du Front de Gauche impuissant à envahir le cercueil du PCF, se fend d’un communiqué répercuté par toute la presse aux ordres, lequel avance de pauvres « objections » bien franchouillardes, suivi d’une chronique explicative délirante sur son blog : 1.L’intervention s’est faite sans mandat de l’ONU ; 2. L’appel à l’aide directe du pouvoir malien actuel n’a aucune légitimité onusienne ; 3.Les intérêts de la France n’étaient pas en cause ; 4. Une décision prise sans consultation du Parlement.
Le traître professionnel rampant nuance aussitôt ces rudes admonestations au pouvoir central hollandais en tendant de ses mains fragiles les images de l’enlisement et du soutien malgré tout naturel aux « populations africaines » (lesquelles ?) :
« aux populations africaines sous la férule d’islamistes fous furieux ne saurait être remis en cause » ; nuances renforcées : « Mais un vrai soutien, oui, pas ce qui paraît avoir toutes les chances de passer pour une nouvelle guerre d’occupation. Un soutien mené avec un peu plus de préparation, de doigté diplomatique, un peu moins de naïveté politique et surtout sans cette arrogance balourde et précipitée qui fait si souvent de nous la risée de nos voisins. Car le principal risque est celui de l’enlisement, comme en Afghanistan ou en Libye. Voilà pourquoi la France de François Hollande se retrouve aujourd’hui isolée en première ligne… ». 
Extrait de la prose pervers narcissique du mélanchonesque opposant à la guerre et sa vision des mœurs parlementaires européennes et de son confrère va-t-en guerre Cohn-Bendit, ancien étudiant radical soixantehuitard : « Quand c’est la guerre la parole politique publique et médiatique vire au noir et blanc. Le premier devoir du temps de guerre est de continuer à réfléchir. Sur tous les sujets. Et aussi sur la guerre. Surtout quand ses buts et sa légitimité ne sont pas assurés. La solidarité patriotique s’obtient au prix de la vérité et non des élans d’un jour dans des engagements aveuglés. (…) …Ambiance lunaire au parlement européen. Un « débat » impromptu a été décidé sur la situation au Mali. Dans cette enceinte subliminalement anti française et assez névrotiquement anglo-saxonne, la guerre du Mali a pourtant valu à notre pays beaucoup de remerciements. Comment aurait-il pu en être autrement ? Ici phosphore la plus grande concentration de bellicistes de la planète, après le parlement nord-américain bien sûr. Certes, Daniel Cohn-Bendit ne put s’empêcher de dire toute arrogance germanique bien bue que cette guerre « dépassait peut-être les moyens des Français ». Mais il jeta pourtant le bon pavé dans la mare. En effet il dit son malaise à entendre toutes les belles déclarations  guerrières qui se succédaient mais qui au bout du compte n’empêchait pas que sur le terrain seuls les Français se trouvaient là. Les autres parlent. Et c’est tout. En effet ».
Mélenchon se reprend à peine plus tard pour nettoyer tout soupçon de manque de patriotisme et d’un éventuel clin d’œil aux partisans de la charia : « On comprend aussi après ce que je viens de raconter ce que sont devenues toutes les nuances de ce que j’ai écrit : une transcription en noir et blanc. Qui n’est pas « pour », sans condition, sans réserve, sans question, sans mémoire et sans prédiction défavorable est donc « contre ». C’est-à-dire pour « laisser faire ». Donc pour la prise de Bamako par les terroristes, pour la charia, les supplices publics et l’asservissement des femmes. A moins qu’étant opposé à tout cela, mais sans me mettre au garde à vous,  je sois seulement un inconscient des réalités de notre temps « dans-le-monde-qui-change-et-où-il-faut-defendre-les-frontières-de-la-démocratie-et-des-droits-de-l’homme-et-surtout-ceux-des-femmes » devant chaque pick-up rempli de barbus. Amen !(…)  Puis j’ai conclu en notant que le fait de décider cela tout seul sans saisir le gouvernement ni le parlement est condamnable. Ce sera mon plan pour poser ici quelques arguments qui valent la peine de marquer une pause dans la marche au pas des esprits et des commentaires».
Ce langage de tordu - qui se veut fleuri, arguties baveuses de vieux politicien qui croit, comme M.Jourdain, avoir inventé une prose originale sans le savoir depuis que les médias lui offrent un strapontin permanent, qui plaît tant aux vieux intellos staliniens toujours friands de tout discours protestataire pourvu qu’il masque avec emphase le chauvinisme le plus plat - ridiculise à  nouveau un peu plus le système parlementaire et vient au contraire rendre un fieffé service à « l’opinion » (sacrément con) qui valide l’intervention « rapide » d’un président qui a « gagné enfin ses galons » en ne trainassant pas avec la parlote des libellules politiciennes de l’Assemblée des testicules sans testostérone.

LA DENONCIATION DE LA GUERRE PAR LES CLOWNS GAUCHISTES

Voici le communiqué du « PS d’Algérie », groupuscule trotskien affilié à une certaine IVème Internationale, vieux fossile en bocal des années chaudes des tendres révoltes estudiantines, c’est rédigé par les vieux caciques du NPA à Paris et cela résume une pantalonnade de plus au nom des « peuples opprimés » qui n’en  peuvent plus mais qui ne peuvent même plus se libérer eux-mêmes : « Comme les soulèvements des peuples dans les pays arabes et même en Europe,  la crise malienne trouve ses racines dans le désastre économique et social engendré par le libéralisme, imposé par les puissances et les institutions impérialistes d’une part et, d’autre part, dans les régimes dictatoriaux garants de leurs intérêts. Le peuple Malien, qu’il soit au nord ou au sud, a besoin de développement, de dignité et de prospérité et non pas de bombes et de servitude. C’est au peuple malien de chasser les quelques bandes islamistes armées qui veulent imposer leurs lois. C’est au peuple malien de décider librement de son devenir.
  • - Halte à l’intervention française et impérialiste au Mali !
  • - Non à la guerre coloniale au Mali !
  • - Non à l’ouverture de l’espace aérien algérien aux bombardiers français !
  • - Solidarité avec le peuple et les réfugiés maliens !
  • - Pour une solution politique garantissant les droits démocratiques et le développement à toutes les composantes du peuple Malien !
Secrétariat National du PST ».
On imagine mal comment les différentes composantes ethniques du peuple malien, sans armes, sans colonne vertébrale de classe, pourrait faire la même chose que l’armée de Hollande ! Mais qu’importe, comme les pitres Mamère et Mélenchon, c’est une déclaration pour la galerie !
La « direction française » du NPA (ancien CC de la LCR ou ce qu’il en reste) en remet une couche le 18 janvier après l’assaut contre les preneurs d’otages, qualifié de façon euphémique de « drame »
« Le drame d'In Amenas condamne l’intervention militaire Française au Mali !
François Hollande a cru bon de justifier l'intervention militaire française au Mali par le drame de la prise d'otages en Algérie qui a occasionné au moins 30 morts selon des informations officielles alors que l’ensemble des otages n'a pas été libérés. Loin de justifier l'intervention néocoloniale de la France ce drame la condamne. Comment croire que la guerre pouvait rester limitée au seul Mali ? Comment ne pas penser qu'elle contribuerait à créer un terrain qu'utiliseraient les intégristes islamistes ? L'impasse sanglante de la guerre en Afghanistan en a été une terrible démonstration.  Mais le véritable enjeu de cette guerre n'est pas la lutte contre le terrorisme ou les pratiques barbares des groupes islamistes. Elle ne vise pas à servir la liberté comme le prétend Hollande mais les intérêts géostratégiques et économiques des multinationales au nom desquels sont morts les 30 otages qui leur ont été sacrifiés à In Amenas. La crise malienne trouve ses racines dans le désastre économique et social engendré par le libéralisme, imposé par les puissances impérialistes et les régimes dictatoriaux locaux garants de leurs intérêts. Le peuple Malien, qu’il soit au nord ou au sud, a besoin de développement, de dignité et de prospérité et non pas de bombes et de servitude. C’est au peuple malien de chasser les bandes islamistes armées qui veulent imposer leurs lois. C’est au peuple malien de décider librement de son devenir.
Montreuil, le 18 janvier 2013 ».
Question : c’est quoi et c’est qui le peuple malien ? Le NPA n’appellera pas à manifester dans la rue pour autant car AREVA c’est aussi EDF, et l’uranium du Mali contribue à alimenter en électricité les locaux de l’orga et les voitures écolos des camarades d’EELV.
Lutte Ouvrière prend fait et cause pour la « population locale » et contrairement aux gugusses généralistes du NPA ne parle pas de peuple malien mais de « populations » (populations locales de tous les pays unissez-vous !) :
« Guerre au Mali : l’armée française dans ses basses œuvres
« L’objectif, c’est la reconquête totale. On ne va pas laisser des poches de résistance » , a déclaré à propos du Mali Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Mais la reconquête au profit de qui ? Certainement pas en faveur de la population locale, mais au profit des sociétés dites françaises qui, au cœur de l’Afrique, continuent à exploiter les populations, secondées par ce qui reste de l’État malien. Croire que l’État français, qui dans cette zone a toujours soutenu les pires dictatures pour le compte de ses multinationales, s’est soudainement mué en champion de la démocratie et de la liberté pour les femmes, c’est pire et plus dangereux que de croire au Père Noël ou au Loup Garou ».
Voilà en résumé la « terrible » contestation de la guerre par les populations politiciennes de la gauche de la gauche, du tribun névrosé Mélenchon à la professeure guindée de LO : des commentaires dignes des contes de Hoffman et de Charles Perrault. Si Sarko était droit dans ses bottes, Hollande est sur un tapis volant porté par Ali l’islamiste et les quarante gauchistes.

UN MILIEU MAXIMALISTE empêtré entre radotages de principe et analyses burlesques avec mots d'ordre abstraits :

Le gouvernement de la bourgeoisie française, avec son seul Ayrault, n'aura pas à appliquer le carnet B ni à procéder à l'arrestation des dirigeants maximalistes, non tant pour leur absence de troupes que pour la vacuité et insignifiance de l'impact de leurs jugements. Le CCI est comme toujours le plus collé aux analyses du chaos du point de vue bourgeois. RI n°436 dès  octobre 2012 se complaisait dans une longue description des horreurs djihadistes au nord, recopiage de cette pré-campagne préparatoire à l’intervention (avec ces « horribles » destructions de mosquées de sable et de torchis…) et autres amputations ; le Mali était agité comme élément pour que le prolétarien de base prenne conscience (enfin !) du « vrai visage du capitalisme » : «  Le Mali n’est pas seulement un “Afghanistan africain” mais le visage du capitalisme moribond (…) Voilà un pays en décomposition totale qui ne peut offrir aucune perspective vivable à sa population et à ses enfants livrés à eux-mêmes, dont nombreux sont ceux qui, pour survivre, se laissent manipuler ou se font recruter de force par divers mafieux et autres trafiquants qui les transforment en soldats ou en mercenaires. Voilà comment de simples hommes victimes de la misère du capitalisme peuvent devenir, du jour au lendemain, des tueurs, des “apprentis bourreaux” d’une grande cruauté. Tous ces jeunes, chômeurs et éternels sans travail, tous ces “sans rien” se trouvent à la merci de tous les brigands criminels assoiffés de profits et de sang : “démocrates” civils ou militaires, putschistes, nationalistes indépendantistes, “djihadistes” et autres vrais “fous de Dieu”. (Amina, 9 septembre).
Les bordiguistes dès octobre 2012 voyez aussi venir le chaos – « Sahel: le Mali sombre dans le chaos et la barbarie » - mais, versant opposé du « démocrate CCI » avec un léger pendant plutôt vers les djihadistes comme hier ils étaient aux côtés des libérateurs nationalistes staliniens ; les termes populations alternent avec les vocables « masses déshéritées » : « Ni les populations du nord-Mali, Touaregs ou non, ni en général les masses déshéritées maliennes, ni les prolétaires français, n'ont rien à gagner d'une intervention militaire impérialiste, dont d'une façon ou d'une autre ils feront les frais. Les maux dont souffrent les masses maliennes ne seront pas résolues par la guerre, mais par la lutte sociale et politique; la seule voie pour résoudre les problèmes qui se posent aux prolétaires comme aux masses maliennes réside dans la lutte contre l'ordre impérialiste international qui condamne d'un côté des populations entières à végéter dans une misère sans espoir, et de l'autre les prolétaires du monde entier à une exploitation toujours plus grande. Et dans cette lutte ce sont les prolétaires des pays impérialistes qui ont la responsabilité la plus grande, parce que ce sont eux qui peuvent frapper au coeur le capitalisme mondial et détruire son ordre inhumain.

Non à toute intervention militaire française au Mali!
Impérialisme français hors d'Afrique!
Vive la révolution communiste mondiale! ».

A mi-chemin entre irréalisme et abstraction! On ne nous explique pas comment les « masses maliennes » vont pouvoir lutter contre « l’ordre impérialiste international » (qui n’est justement pas un ordre mais un désordre de rivalités dont l’intervention « solitaire » française est l’illustration et cache un bien singulier capharnaüm). On ne nous explicite pas non plus quelle est cette lutte des « prolétaires des pays impérialistes » qui pourrait soit (éventuellement) arrêter la guerre, ni (en grand écran) « frapper au cœur le capitalisme mondial » ; les luttes coincées des « prolétaires pour leurs intérêts immédiats » en attendant le parti-messie ? Peut-être ben qu’oui peut’tête bin qu’non ! ».
Le 20 janvier le proéminent Parti communiste international revient au galop avec ses magnifiques et redondantes suppositions et un imaginaire politique à couper le souffle avec l’échelle de mesure de base intangible, le travailleur immigré clé de voute de la situation mondiale (en négligeant le millier d' "expatriés" pris en otage par le gang armé à In Amenas):
« L’impérialisme français représente ainsi une menace directe envers toutes les éventuelles luttes d’émancipation des prolétaires et des populations opprimées et exploitées de ces pays, et plus généralement une menace envers le sort des populations civiles qui font toujours les frais des affrontements entres forces et Etats bourgeois. Mais les bourgeois et leurs hommes de paille politiques vont aussi faire payer les frais de leur guerre aux prolétaires de France ; d’abord en aggravant plus particulièrement la pression policière envers les travailleurs immigrés issus de ces régions (le plan « Vigipirate » a été renforcé et, selon la presse, les services policiers cherchent à accroître la surveillance des prolétaires d’origine malienne en France, au nombre de plusieurs dizaines de milliers), et en aggravant l’exploitation capitaliste.
Si au moment où était déclenchée la guerre du Mali, un accord « historique » était signé entre le patronat et les syndicats les plus collaborationnistes pour plier davantage les travailleurs aux exigences capitalistes, et Renault annonçait la suppression de milliers d’emplois, cela relève évidemment du hasard du calendrier. Mais au fond la guerre impérialiste à l’extérieur et la guerre sociale à l’intérieur, ne sont que les deux aspects d’une même attaque du capitalisme pour restaurer ses taux de profit en accroissant l’exploitation, la misère et l’oppression. Et ce n’est pas un hasard si cette attaque capitaliste, qui rencontre l’approbation unanime de tous les partis politiques, du PCF au Front National, est menée par un gouvernement de gauche : jamais un gouvernement de droite n’aurait pu asséner de tels coups sans susciter de réactions ! Comme toujours, les larbins réformistes de la bourgeoisie ~ les grands appareils politiques et syndicaux (et leurs suivistes d’extrême gauche) – sont les seuls capables de paralyser la classe ouvrière quand elle est frappée par la classe ennemie.
Le déclenchement de la guerre au Mali, qui a provoqué par contrecoup la sanglante attaque contre le gisement gazier d’In Amenas en Algérie, doit être compris par les prolétaires comme l’illustration de ce que leur réserve le capitalisme en crise : non pas un avenir d’amélioration graduelle de leurs conditions après un moment difficile, mais un avenir de sang et de larmes, auquel il n’est possible d’échapper que par la lutte. Parce qu’ il vit de leur exploitation, les prolétaires des métropoles impérialistes ont la possibilité de mettre fin au système capitaliste qui ensanglante la planète ; il leur faut pour cela combattre sans hésiter toutes les attaques bourgeoises, dans la perspective de renouer avec la lutte de classe révolutionnaire qui leur a déjà permis dans le passé de se lancer à l’assaut du capitalisme : les prolétaires n’ont à perdre que leurs chaînes, ils ont un monde à gagner !
A bas l’intervention impérialiste au Mali !
Non à l’union sacrée en soutien à la guerre impérialiste !
A bas l’impérialisme français ! Vive l’union internationale des prolétaires !
Vive la reprise de la lutte de classe contre le capitalisme mondial!
Parti Communiste International ».

Plus les mots d'ordre sont étrangers à toute actualité immédiate  et à des années lumière des possibles de la lutte des classes plus ils peuvent être scandés par le lecteur s'il ne déprime pas devant sa glace. Le PCI rejoint le CCI avec un certain soulagement, incontestablement cette guerre de rapine « doit être comprise par les prolétaires comme l’illustration de ce que leur réserve le capitalisme en crise » ! Mais, trois fois hélas, ce n’est pas le cas. Sondages et commentaires internautes à l’appui les prolétaires sont plutôt pour, non pas comme en 14 (on n’oblige personne et la solde des engagés volontaires est démultipliée et garantie) mais parce que la charia … ne passe pas. Réponse au PCI d’un internaute sur indymédia : « …
avec tous les compliment des amputés des mains de Gao,Tombouctou et autres exécutés sommaires par Ansardine...article édifiant...toujours aussi ignobles les marxistes...si vous avez une meilleure idée qu'une intervention militaire dans la situation actuelle, surtout ne vous gênez pas pour faire des propositions...mais arrangez vous quand même pour faire assez vite sans quoi y aura plus assez de gens vivants ou avec des mains pour signer un éventuel traité de paix... mokna






L’ANALYSE HYPOTHETIQUE DE LA FRACTION externalisée du CCI :

Du point de vue des principes, de la dénonciation de la guerre néo-coloniale en cours, rien à redire, le FGCI reste dans la ligne des groupes fidèles à la tradition internationaliste et est certainement le cercle (réduit) à fournir une analyse claire, bien que simpliste avec ses éternels radotages sur la venue imminente d’une nouvelle guerre mondiale. Cette Fraction de Gauche Communiste Internationaliste [2] a vu son communiqué publié aussi par Klasbatalo le 21 janvier (abandonnant tout sens critique), mais son groupe mondial d’obédience (Tendance Communiste Internationaliste, dixit Battaglia en plus modeste) reste absent du concert des protestations alambiquées.
Extraits :

« En Afrique, la France est le gendarme de l'Europe contre les USA et leurs acolytes

Tout comme le refus de ces pays de participer à la 2e guerre américaine en Irak en 2003, l'affirmation des intérêts impérialistes européens portés par la France sur le continent africain et dans le bassin méditerranéen, tout comme les discussions autour d'une défense européenne, marque un moment supplémentaire de la dynamique à la polarisation impérialiste autour de deux axes : l'un américain, l'autre germano-européen.

Pour les prolétaires, pour les ouvriers, il n'y a rien de bon dans cette dynamique d'affrontements impérialistes croissants : outre les guerres et les massacres, outre l'utilisation de la terreur et du terrorisme – les médias et spécialistes bourgeois n'ont de cesse de clamer qu'il va y avoir encore plus d'attentats et de prise d'otage, y compris au cœur même des principaux pays capitalistes –, la militarisation croissante et le développement de la production d'armement – la mise en place d'une « défense européenne » par exemple – viendront encore plus s'ajouter au fardeau de la crise du capitalisme que la classe ouvrière doit payer au prix d'une exploitation accrue et épuisante, du chômage et de la misère, de la répression et de la terreur d'Etat. Pour les prolétaires, rien de bon sinon la perspective de la guerre généralisée, de la barbarie tout azimut, et des sacrifices en tout genre jusqu'à l'ultime, celui de leur vie. Qui est barbare et terroriste ? Le capitalisme. Aux prolétaires de s'y opposer en refusant les sacrifices de tout ordre afin d'en finir avec lui et d'établir leur propre pouvoir. Seule la révolution prolétarienne, la destruction de l'Etat capitaliste et l'exercice du pouvoir politique de la classe ouvrière, bref la guerre de classe contre la bourgeoisie terroriste et barbare, ouvrira la voie à une autre société sans misère et sans guerre : le communisme !
La FGCI, le 20 janvier 2013 ».
Très très bien et encore bravo dans l'abstraction. On attendra encore le temps qu’il faudra que la classe ouvrière, encore en coma prolongé, « refuse les sacrifices de tout ordre » et « détruise l’Etat bourgeois ». En espérant sincèrement le grand soir internationaliste, le problème est dans le titre de la prise de position de nos catastrophiques maximalistes esseulés. Où ont-ils été trouver que la France était le « gendarme de l’Europe » ? Glissement sémantique adipeux car la France reste bien par contre le « gendarme de l’Afrique ». Les USA sont certes en partie derrière les groupes armés (qualifiés en général d’islamistes pour faire plus mieux), mais s’amuser à déléguer la France comme organisme militaire patenté d’une Europe militaire qui n’existe pas, ne fait pas très sérieux. En plus la France n’a aucunement les moyens de s’opposer aux manigances américaines ou russes et chinoises. La réalité est plus prosaïque, comme je l’ai souligné dans mon premier article, la bourgeoisie française agit à la sauvette pour tenter de préserver ses intérêts en tentant d'éviter la partition du sablier malien (qui ressemble vraiment, convenez-en, à un sablier avec cette tentative de faire... remonter le sable même contre les lois de la gravitation). La pauvre, désindustrialisée n’a plus que son pillage colonial pour prétendre damer le pion à la grosse Bertha allemande. L’Allemagne lui a fait comprendre, comme les autres, qu’on ne lui avait rien demandé, et libre à elle d’aller s’embourber dans les mirages du Sahara et du Sahel. On en parle ces temps-ci du couple franco-allemand, on le bichonne, on le commémore. Et pourtant pas de couple plus infidèle. La bourgeoisie allemande a choisi la transgression de la vieille alliance pleurnicharde antifasciste depuis la démolition du mur de Berlin. La robuste Germanie est désormais vent debout tournée vers les plaines russes, leurs matières premières, leur gaz et leur pétrole. L’Europe c’est pour les gigolos français.
Voilà pourquoi la France est solitaire et votre fille muette.

ps: le 22 janvier sur son site le CCI publie un texte "d'analyse" collage de toutes ses banalités habituelles sur le chaos croissant avec pour titre: "Intervention française au Mali: encore une guerre au nom de la paix"; plus laconique tu meurs!

oooooooooooooooo
EXPLICATION DE LA GUERRE DE 1914 PAR LENINE:
" En réalité, la bourgeoisie allemande a entrepris une guerre de rapine contre la Serbie pour la soumettre et étouffer la révolution nationale des Slaves du Sud, tout en portant le gros de ses forces militaires contre des pays plus libres, la Belgique et la France, afin de piller un concurrent plus riche. La bourgeoisie allemande répand la fable d'une guerre qui serait défensive de son côté ; en fait, elle a choisi le moment le plus propice, de son point de vue, pour déclencher la guerre, en utilisant les derniers perfectionnements de son matériel de guerre et en devançant l'emploi des nouveaux armements déjà envisagés et décidés par la Russie et la France.
A la tête de l'autre groupe de nations belligérantes se trouve la bourgeoisie anglaise et française, qui dupe la classe ouvrière et les masses laborieuses en les assurant qu'elle fait la guerre pour la patrie, la liberté et la culture, contre le militarisme et le despotisme de l'Allemagne. En réalité, cette bourgeoisie a, depuis longtemps, acheté de ses milliards et préparé, pour attaquer l'Allemagne, les troupes du tsarisme russe, la monarchie la plus réactionnaire et la plus barbare de l'Europe.
En vérité, la lutte de la bourgeoisie anglaise et française a pour but de mettre la main sur les colonies allemandes et de ruiner une nation concurrente, qui se distingue par un développement économique plus rapide. Et c'est pour ce noble but que des nations « avancées », « démocratiques », aident le tsarisme barbare à opprimer plus encore la Pologne, l'Ukraine, etc., à écraser encore plus la révolution en Russie.
Les deux groupes de pays belligérants ne le cèdent en rien l'un à l'autre, dans cette guerre, qu'il s'agisse des pillages, des actes de sauvagerie, ou des innombrables atrocités. Mais pour duper le prolétariat et détourner son attention de la seule guerre véritablement libératrice, ‑ c'est‑à‑dire de la guerre civile contre la bourgeoisie, celle de « son propre » pays comme celle des pays « étrangers », ‑ pour atteindre ce noble objectif, la bourgeoisie de chaque pays  cherche, par des phrases mensongères sur le patriotisme, à exalter la portée de « sa » guerre nationale et assure qu'elle veut triompher de l'ennemi, non pour piller et conquérir des territoires, mais pour « libérer » tous les peuples, sauf le sien." Et avec le principal rédacteur du CC, pas question d'abstractions:
"La transformation de la guerre impérialiste actuelle en guerre civile est le seul mot d'ordre prolétarien juste, enseigné par l'expérience de la Commune, indiqué par la résolution de Bâle (1912) et découlant des conditions de la guerre impérialiste entre pays bourgeois hautement évolués. Si grandes que paraissent à tel ou tel moment les difficultés de cette transformation, les socialistes ne renonceront jamais, dès l'instant que la guerre est devenue un fait, à accomplir dans ce sens un travail de préparation méthodique, persévérant et sans défaillance.
C'est seulement en s'engageant dans cette voie que le prolétariat pourra s'arracher à l'influence de la bourgeoisie chauvine et avancer résolument, d'une manière ou d'une autre, avec plus ou moins de rapidité, sur le chemin de la liberté réelle des peuples et du socialisme.
Vive la fraternité internationale des ouvriers contre le chauvinisme et le patriotisme de la bourgeoisie de tous les pays !
Vive l'Internationale prolétarienne, affranchie de l'opportunisme !
Le Comité central du Parti ouvrier social‑démocrate de Russie ( 28 septembre (11 octobre) 1914. Paru dans le n°33 du Social-Démocrate (1.11.1914)




[1] « Mali : rompre avec la logique guerrière. Déclaration du Parti de gauche : Le Parti de gauche (PG) prend acte de la décision du Président de la République d'engager militairement des troupes françaises
au Mali. Il rend hommage au lieutenant Damien Boiteux ».(déclaration reproduite sur le site de la tendance CLAIRE du NPA).

[2] La tendance Claire du NPA ouvrirait-elle les bras à la FGCI ? Sur leur site on trouve aussi bien des textes de la FGCI que du PCI, travail de séduction du gauchisme décomposé envers le milieu maximaliste ou vide politique ? La tendance CLAIRE précise « Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La Tendance CLAIRE du NPA (pour le Communisme, la Lutte Auto-organisée, Internationaliste et RévolutionnairE) a été fondée le 14 février 2009, au lendemain du congrès fondation du NPA, par les militants venant de l’ex-Groupe CRI, certains de l’ex-LCR et d’autres sans parti auparavant. Sa base est constituée par le programme fondateur de la IVe Internationale,
« Sommaire du dernier numéro de l'organe de la Fraction de la Gauche communiste internationale (scission du Courant Communiste international)
La crise économique, la marche à la guerre et la lutte des classes s'accélèrent
Prise de position de la Tendance communiste internationaliste sur l'évolution de la crise économique
La crise de la "dette souveraine" international
Résolution honteuse du 16ème Congrès du CCI (2005) contre la Gauche communiste : Dans le secret, le CCI actuel se trahit et trahit la classe ouvrière
Le marxisme est prolétarien et révolutionnaire, l'anarchisme ne l'a jamais été
R. Luxemburg : La socialisation de la société (1918)
LIRE ICI LE BULLETIN ». Pas flatteur, au moins ils n’osent pas reproduire mes articles autrement gênants de PU. !

3 commentaires:

  1. les tres rares sites dissidents en lien ,en complement du votre

    http://juralib.noblogs.org/tag/mali/

    http://www.mediapart.fr/blog/90011

    merci pour votre travail inlassable, bonne continuation

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  2. Vous parlez de la tendance claire dans votre dernier billet.

    Il est dommage que vous vous laissiez aller à de telles attaques. Depuis deux ans, nous avons publié environ 4000 brèves sur notre site ; au gré de nos lectures, nous mettons des liens vers des textes qui nous semblent pouvoir intéresser nos lecteurs. Visiblement obsédé par certains groupuscules, vous suggérez que la présence de liens vers des textes de la FGCI ou du PCI pourrait signaler un rapprochement politique, un "travail de séduction", etc. C'est assez lamentable. Pour votre gouverne, et peut être celle de vos lecteurs, nous avons déjà mis des liens vers vos textes... alors avant d'affirmer que la Tendance claire n'ose pas reproduire votre prose subversive, vous auriez pu vous donner la peine de vérifier. Mais l'envie de cracher votre venin était sans doute plus forte.

    Vos obsessions ne nous empêcherons pas de vous lire, et même de continuer à mettre des liens vers votre site.

    En espérant que vous ne vous laisserez plus aller à de telles facilités,

    Gaston (militant de la tendance claire du npa)

    PS : en effet, les brèves que nous mettons en ligne ne nous engagent pas et ne valent pas approbation. Précision qui (la preuve) n'empêche pas ceux qui veulent procéder à des amalgames de les faire. Mais si vous voulez critiquer nos positions, vous ne manquerez pas de contributions de la tendance claire sur notre site...

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  3. Merci Gaston de ces précisions, et je vous remercie tout de même de faire des liens avec mes textes (je me fais fort d'être irrécupérable), mais ne jouez pas à l'innocent. Vous faites partie d'un courant ...peu clair où magouilles et tactiques de récup sont de notoriété publique; j'ose même ajouter que lorsque les groupes gauchistes s'affaiblissent ou se scindent ils deviennent soudain "plus démocrates", mais bonne journée à vous.

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