PAGES PROLETARIENNES

mardi 19 juin 2012

Une discussion privée qui dégénère


IMMIGRATION ET SANS-PAPIERS (clandestins, immigrants, etc°) : 
NE PAS TOUT MELANGER


La question de l’immigration est un puits sans fond où tous les problèmes ne peuvent être traités au même niveau : immigration ancienne qui suppose intégration, immigration nouvelle qui peut signifier surnombre, jeunes prolétaires en transit d’un pays à un autre face à  des appels d’offre de travail, réfugiés politiques qui demandent asile et protection. Aux arrivées dites illégales s’opposent parfois des expulsions arbitraires et scandaleuses. La magistrature bourgeoise joue de ses finasseries juridiques pour faire tout retomber sur le dos des flics si l’affaire se passe mal. Les journalistes sont à l’affût de toute bavure qui fera vendre leurs salades sur le sujet et leur morale sur les droits de l’homme bafoué ; la morale journalistique évite toujours de se mêler au même moment Des réalités de l’économie, de la dichotomie sociale, des pantalonnades culturelles et religieuses, et préfère parler de races plutôt que de classes, d’intérêt national plutôt que de problèmes humains. (j’aurai l’occasion de traiter plus à fond du problème ultérieurement).
En septembre 2010, le transfuge socialiste aux ordres de l’ancien gouvernement Sarkozy, ledit ministre de l'immigration, Eric Besson, reconnaissait que plus de 75 % des décisions de reconduite à la frontière des étrangers en situation irrégulière en France ne sont pas exécutées. En présentant son projet de loi relatif à l'immigration, à l'intégration et à la nationalité, qui était soumis le 27 septembre de cette année-là à l'Assemblée nationale, il estimait que "les efforts d'intégration de l'immigration légale et de lutte contre l'immigration illégale seront vains si nos procédures d'éloignement des étrangers en situation irrégulière restent aussi peu efficaces". Deux ans après ce projet de loi, et avec la victoire de la bourgeoisie rose il n’y a rien de changé, et rien ne changera dans ce domaine.  Sauf que le refus de reconnaître en quoi il y a problème par les élites et les militants bobos continuera à être sanctionné par un important vote dit d’extrême droite et une abstention (qui a atteint en certaines banlieues ouvrières les 70% lors des toutes chaudes dernières législatives) ; d’ailleurs, les dépités politologues qui n’y comprennent toujours rien, ont choisi la solution la plus simple : désormais les abstentionnistes sont classés dans la même catégorie que les électeurs du FN !
Bref personne ne peut avouer que le problème est insoluble dans le capitalisme increvable, excepté les discours électoraux simplistes, du côté de la droite et de son extrême : faut stopper ; quand, du côté de la gauche bourgeoise et de son extrême : il n’y a pas de problème d’immigration ! Et si vous persistez à assurer qu’il y en a un, vous voilà traité de « raciste » ou catégorisé « ami de Marine Le Pen ».

OU LE PROBLEME VIENT DE LA CONFUSION DE L’IMMIGRATION AVEC LA RELIGION…

Chaque fois que le thème de l'immigration est abordé, je suis surpris par la violence des réactions. J'avoue ne pas très bien comprendre la haine –le mot n'est pas trop fort- que semble parfois susciter le sujet. L’immigration n’est au fond que la démarche (en général sauf exceptions douteuses) de  malheureux prolétaires qui sont simplement à la recherche d'une vie meilleure. Bien sûr, « chez nous » également, il y a des pauvres, des chômeurs, des déclassés… mais ce ne sont pas les immigrés qui en sont responsables. Les coupables ne sont pas à rechercher parmi plus malheureux que soi. Au contraire, il devrait poindre naturellement une solidarité de classe entre « malheureux », comme naguère – il y a au moins 70 ans – quand l’intégration de tout travailleur étranger apparaissait naturelle et « internationaliste » sur les lieux de travail et dans les villes ouvrières. Mais de l’eau a coulé sous les ponts, du sang et des larmes surtout, et les religions se sont répandues, pour toutes les raisons qu’on voudra ou qu’on peut supposer ; ceci ne sera pas discuté ici.
On assiste ici et maintenant à une double confusion. L’immigration n’apparaît plus que comme une couverture de la religion quand celles et ceux qui exhibent les signes religieux avec provocation ne sont pas des salariés mais des « femmes d’intérieur » voilées (françaises « de souche » parfois) et des assistés intellectuels qui oublient de se raser. Sur les chantiers, dans les entreprises, la religion n’a pourtant pas sa place, et reste très limitée (on peut regretter que sous le gouvernement Jospin aient été autorisées des salles de prière dans certaines usines… concession hautement hypocrite).
Tout l’environnement médiatique nous chante qu’il y a une montée de l’intégrisme, un envahissement de l’espace public, en même temps que « trop d’immigrés ». Ici aussi une double confusion s’installe, l’immigration n’importe pas la religion musulmane en l’occurrence puisque celle-ci est déjà présente, le prosélytisme religieux est généralement le fait de ceux qui sont déjà là, donc de nationalité française ! Si développement de la religion musulmane il y a, encore faudrait-il être en mesure d’en évaluer les paramètres, les critères de croissance, et ne pas se contenter de dire « j’ai vu foule à la mosquée ».
Venons-en au clash d’une discussion privée inopinée sur les « sans-papiers ». Les « sans-papiers » ne sont pas tous les immigrés, peuvent détenir des papiers ou pas ; on conviendra que leur premier souci, pour leur part, n’est pas la religion ni l’hostilité à l’Occident (thèse de l’imbécile député suisse Ziegler). Or, si on se laisse porter par la rumeur : s’ils arrivent, c’est avec leur religion et donc qu’avec celle-ci ils vont « nous envahir » !
A la question : y a t-t-il une montée de l’intégrisme en France et un problème d’immigration, notre couple d’électeurs de Mélenchon bondit immédiatement en s’opposant par la négative. Le mari – évoquant les « clandestins » de Calais précise aussitôt qu’il faut « arrêter de déconner » :
- il faut leur donner des papiers et du travail ! Faut arrêter de payer les CRS qui font un boulot de fainéants…
Je me dresse aussitôt contre cette affirmation bien mélenchonienne et utopique. Je tente d’essayer d’argumenter qu’il s’agit d’un problème insoluble pour les Etats bourgeois qui se renvoient la balle, que le Capital n’intègre même plus les chômeurs et que c’est pareil de plus en plus pour les immigrés… et qu’on ne peut point accueillir toute la misère du monde… :
-          Je veux bien de tes sans-papiers mais qu’ils ne déchirent pas les leurs, qu’ils ne soient pas d’anciens génocidaires, et qu’ils prennent la queue comme tout le monde à Pole emploi, sans doubler ceux qui attendent déjà !
La discussion dégénère aussitôt en empoignade de sourds :
-          T’es victime de l’enfumage de la presse et du FN !
-          Mais il y a une réalité de l’intégrisme qui s’impose au niveau électoral dans les pays de la soit disant révolution de jasmin ? Et le voile qui se répand…
-          Le voile ne me gêne pas! dit sa compagne, elles sont libres de le porter ou pas au Maroc…
- Non elles sont pas libres puisqu'elles sont obligées en majorité de le porter, parce que c'est la loi, loi familiale et étatique!
- et la croix?
La croix je m'en fous, elle ne cache pas le visage et le nez!
-          Oui, précise l’autre, tu confonds avec l’Iran et l’Arabie Saoudite… tu n’es pas pour la tolérance et la diversité…
-          Ce n’est pas vrai qu’elles ont le choix pour le voile, répond P., je connais le Maroc, il y avait ce même machisme il y a vingt ans…
-          C’est pas vrai, réplique la mélenchonienne, je me promenais au Maroc en bikini ou même les seins nus il y a trente ans ! Et d’abord vous êtes racistes, il y a pas de race !
-          Bien sûr que si il y a des races, et le nier c’est cela le racisme. Le reconnaître n’est pas faire du racisme…
-          Mais tu n’es pas tolérant !
-          La tolérance je m’en fous, votre tolérance de la diversité des encadrements idéologiques religieux c’est avec çà qu’ils vous gouvernent, et qu’ils gouvernent les peuples arriérés… je suis contre toutes les religions
-          Quoi tu insultes un grand peuple comme l’Egypte, comme la Tunisie ?
-          Je me fiche du peuple, c’est quoi cette notion ? La bourgeoisie locale + son armée + un peuple paupérisé ? Cela vous évite de parler de classes sociales !
-          Tu n’écoutes pas. Les français sont le peuple le plus raciste !
-          Non c’est les espagnols (je me marre) !
-          Tu parles vite.
-          Non j’essaie d’arriver à tes oreilles…
-          Mais c’est une minorité, renchérit la mélenchonienne, en faisant allusion aux salafistes et non pas aux immigrés en général.
-          Pardon les exactions en Tunisie et en Egypte ne sont pas minoritaires depuis quelques mois !
-          Mais c’est des minorités de fachos…
-          Non ma chère c’est l’armée elle-même, et on a vu battre des femmes à terre, ce qui n’est pas de l’enfumage médiatique que je sache…
-          Ton raisonnement c’est du racisme…
Trois, quatre, cinq à s’invectiver, les uns traités de fascistes et d’idiots, les autres de bobos angéliques hors des réalités, ce n’est plus que bruit et fureur, comptage de points, bégaiements, puis peu à peu impossibilité pour chacun de formuler un raisonnement cohérent. Je ne vois pas d’autre issue que de les mettre à la porte :
-          Allez cassez-vous on a rien en commun, rentrez-bien dans vos pénates !
Conclusion je m’en suis voulu, connaissant les mélenchoniens primaires, d’avoir laissé la soirée dériver sur l’immigration, en fait elle a dérivé sur tout autre chose : l’aspect culturel et religieux d’une visibilité musulmane, bien éloignée des histoires de sans-papiers et du chômage. Et comme succédané l’utilisation de notions comme le fascisme, le nationalisme dont personne ne connait plus la signification exacte (sauf celle du MAL mal défini) et le racisme comme explication à une pathologie xénophobe ou une haine de soi aussi fumeuse et emberlificotée que les jupes de ma grand-mère.
Comment expliquer ce dérapage avec des gens qui, personnellement, sont honnêtes et irréprochables ?
1)      D’abord un esprit sectaire d’éléments baba cools, typique des électeurs du Front de gauche, qui n’ont toujours pas compris pourquoi ils avaient ramassé leur veste aux présidentielles et aux législatives. L’intellectuel petit bourgeois est un grand sentimental, et il aime à poser au diffuseur de morale, surtout s’il vit éloigné des problèmes des « beaufs » ouvriers. Il y a trente ans déjà, des fils à papa conduisirent la lutte des Foyers Sonacotra vers le néant, après l’extinction des feux médiatiques, « immigrés en lutte » comme « travailleurs sans papiers » se retrouvaient toujours isolés sans plus un maoïste à l’horizon (je peux citer des cas concrets édifiants). Avec une idéologie à la fois étroitement chauvine et prétendument internationaliste, les dinosaures du PCF ont abandonné tout critère de classe au nom de la même charité chrétienne que les assocs de curés, au nom d’un antiracisme gribouille et d’une hospitalité foireuse. Notre mélenchonien qui se proclame encore fièrement « stalinien », et reste prêt à vous démontrer que vous avez été « enfumé » pendant 50 ans par les salauds de l’intelligentsia libérale, vous met au défi de respecter « la diversité ». Ce qui est le comble pour ce dernier mohican de la « totalité » du parti unique en état de mort catatonique malgré la perf (perfusion) de l’antifasciste de salon Mélenchon, qui ne nous a ni sauvé des âneries de Marine Le Pen ni garanti contre le retour des profits et des délits de l’élite de la bourgeoisie rose. Le stalinisme a été une école de pensée policière, et ses derniers vieillards peinent à user encore de l'intimidation et de l'invective.
2)      Pour des discussions d’ordre politique, le domaine du privé est contre-indiqué, sans cadre comme pour une réunion publique de parti, avec une organisation des débats, un tour de parole respecté, c’est le caca complet, le règne du n’importe quoi.
L’idée principale qu’il était souhaitable de voir approfondie la voici : pourquoi n’y a –t-il plus intégration dans un mode de vie moderne, libéré des colifichets religieux, mais un repli sur soi dans tel communautarisme, telle ornière nationale ou régionale ou tribale ?
L’intégration des nouveaux arrivants passe pour une resucée du vieux colonialisme. Intégration est devenu une insulte. Vive la diversité ! Vive la tolérance des coutumes les plus antiques ! Or l’intégration, dans le mouvement ouvrier, chez les Marx, Engels, etc. était considérée comme progressiste et nécessaire. Engels s’inquiétait que les immigrants aux Etats Unis fassent l’effort d’apprendre l’américain. Tout cela ne serait plus qu’un fatras vieillot selon nos modernes apôtres de la tolérance, de la tolérance de l’intolérance oui !:(comme j’ai dû le crier à un de mes interlocuteurs au cours de la soirée). 

LE PROGRES EST INTERDIT DESORMAIS AU MEME TITRE QUE LA REVOLUTION PROLETARIENNE (soupçonnée la perfide de vouloir niveler les superstitions religieuses), progrès au sens d’un vivre ensemble, d’une mise en commun des savoirs et des besoins vitaux. C’est chacun pour soi l’adage qui raidit les méchants électeurs du FN ! C’est chacun pour soi qui raidit des femmes voilées en France qui en même temps desservent leurs sœurs outre Méditerranée, qui ne le supportent plus.
Et pourtant, le soleil luit à l’horizon mes frères… La gauche bourgeoise, ses néo-staliniens et leurs gauchistes vont vraiment à contre-courant face à une jeunesse qui, sur le terrain – de Tunisie à la France - ne veut plus des curés et imams (qui prétendent l’éduquer à la passivité). Quand je discute avec mes amis prolétaires arabes, ils me confirment que le port du voile est en régression… insensiblement, même si vous en voyez quelques unes qui traînent dans les rues aux heures où les autres sont au travail et ont pris le temps de se maquiller avant de se glisser dans le métro.

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DIFFERENCIER LES PROBLEMES ET LES CATEGORIES
A.    Sur le contrôle de l’immigration : en matière d'étrangers en situation irrégulière, on nage en pleine hypocrisie, le filtrage est une institution capitaliste qui se fiche des droits de l’homme : l’immigré est autant appelé avidement comme travailleur qu’éjectable comme prolétaire. Evidemment que le flot d'étrangers qui cherchent à s'installer en Europe ne va pas se tarir. Evidemment que cela n’est pas fait pour réduire le chômage. Evidemment que les gouvernements vont chercher à augmenter le niveau des expulsions et à renforcer les mesures de rétention. Evidemment que le délit pour aide à étranger en situation irrégulière s'appliquera toujours pour le simple citoyen qui a apporté un petit secours humanitaire (et les gauchistes chrétiens se sont même dégonflés sur ce plan depuis les menaces sarkozystes..). Evidemment que tout le monde bobo et les magistrats infantiles se déchargent du sale boulot sur les CRS sinon les angéliques iraient tôt ou tard se plaindre aux bureaux des pleurs du nombre de vagabonds qui squatteraient leur résidence secondaire…

B.     L'hypocrisie a encore de beaux jours devant elle: personne n'a la possibilité de déclarer étanches nos frontières et de virer tous les clandestins; personne ne demande à l'inverse la régularisation de tous les étrangers qui désirent s'installer en France parce que le capitalisme ne leur donne plus de boulot décent dans leur pays; personne ne propose non plus une limite claire au delà de laquelle il serait légitime d’expulser un trop plein d’individus de toute sorte…

C.     L’hypocrisie universelle de la bourgeoisie ne fait jamais avouer à ses thuriféraires nationaux que la solution au chômage mondial n’est pas que tous les habitants du sud soient régularisés en termes civiques et salariaux au nord…
Il faut noter enfin (car l'hypocrisie n'est pas à sens unique) qu'une masse d'arrivants est constituée d'éléments petits bourgeois floués par la crise, qui viennent chercher fortune en pays riches, et qui ne peuvent pas être mis sur le même plan que les véritables malheureux envoyés par leur village avec un pécule accumulé par tous pour que les jeunes puissent le faire fructifier et contribuer à la survie de la collectivité...
e

Une résolution du Parlement européen pose (hypocritement) la résolution d’une partie du problème :
« « 29 Pour dissuader les migrants de s’expatrier et notamment de risquer leur vie dans l’aventure de la migration clandestine les pays européens préconisent en général de maintenir les Africains chez eux en dispensant une large aide au développement. Cette aide est le fait d’initiatives personnelles ou associatives et provient aussi des contributions bilatérales ou multilatérales des Etats et des bailleurs de fonds. De nombreux rapports indiquent qu’elle est largement détournée, souvent inefficace, créatrice d’assistanat plus que de productivité, et qu’elle n’a pas atteint un seuil de visibilité suffisant pour provoquer une réaction significative des populations concernées. La population des pays d’accueil y participe peu parce qu’elle ne fait souvent aucune différence entre des Africains qui viennent de pays et d’ethnies différentes, avec des traditions, des cultures, des religions, des pratiques sociales spécifiques. Seuls les jumelages et la coopération décentralisée qui impliquent la population locale facilitent les contacts entre l’Europe et l’Afrique et permettent non seulement de répondre aux besoins spécifiques de la communauté concernée mais d’assurer un suivi des opérations, souvent absent dans les processus d’aide au développement ».
Un auteur africain, courageux et réaliste, résume bien la chose :
« Près de 50 ans après les indépendances, la responsabilité n'incombe plus qu'aux anciens colonisateurs ; les Africains sont aujourd'hui les principaux responsables de leurs malheurs. Diaspora et Élites africaines, à quoi servez-vous si vous ne pouvez même pas affronter les dirigeants incompétents de vos pays pour proposer et corriger les trajectoires de développement local, à moins d’être vous-mêmes incompétentes ? Hauts diplômés et incompétents ne sont malheureusement pas incompatibles ! Jeunesse africaine, à quoi rêves-tu si tu n’as pas l’ambition d’un monde meilleur en restant sur les terres de tes parents ? D’autant que nombreux sont les Africains qui ne présentent même pas les capacités à s’intégrer en Europe pour défaut de bagages suffisants de savoirs fondamentaux ou de blocages culturels les incitant au communautarisme.
Et puisque les Africains ne veulent pas rester chez eux pour développer leurs propres pays, dès qu’ils franchissent les frontières pour venir en Europe, qu'ils soient expulsés tout de suite pour qu’ils comprennent que « l’Europe et l’Amérique du Nord ne peuvent pas accueillir toute la misère du monde ». Aussi étonnant que cela puisse paraître, je suis tout à fait d’accord avec cette politique de l'Occident. Comme dirait Bill Gates, “We must think global and act local”. C’est sûrement cela, la Mondialisation ».Emmanuel Nkunzumwami.Auteur de "La Nouvelle Dynamique Politique en France", Editions L'Harmattan, Paris, Décembre 2007.

ANNEXE : éléments concernant les sans papiers et leur défense dans le bordel généralisé

A héberger un sans-papiers, tu ne risques juridiquement rien car il n'y a pas de "délit à la solidarité" qui existe. Mais on risque une mise en examen possible pour "aide à lentrée, au séjour et à la circulation détrangers en situation irrégulière, en bande organisée". Comme les textes de loi sont vagues, les tentatives d'intimidations sont nombreuses pour que vous ayez peur d'héberger un sans-papier. Un tunisien en règle vivant en france a été condamné à 4 mois ferme pour avoir héberger chez lui 2 amis de son village. des clandestins donc. Il leur a fourni des certificats d'hébergements, ce qui lui a valu cette condamnation. Voilà, avec Sarko, ça va être plus stricte. En résumé, héberger SEULEMENT un sans-papiers n'est pas un délit en France. Car la solidarité n'est pas un crime tandis que la non-assistance à une personne en danger en est un (et oui la rue c'est dangereux!). Bye
Un candidat a l´asile politique n´a en général pas le droit de travailler et perçoit une allocation-survie de 300 euros par mois par adulte. Cela vise à éviter l´exploitation des réfugiés politiques, et tenter frauduleusement de régulariser une situation irrégulière par l´abus du droit d´asile (exemple : travail au noir découvert par la police) est puni par la loi. Si cette personne n´a pas le droit de travailler, c´est donc problématique.
Il existe un Guide du sans papiers interpellé :
Quand un sans-papiers se fait arrêter deux possibilités complètement différentes dans leur conséquences et leur déroulement s’offrent à l’administration :
-  première possibilité : procédure correctionnelle (comparution immédiate pour le délit de séjour irrégulier ; la personne risque alors en général 3 mois de prison ferme et une interdiction du territoire ; puis la personne passe dans le circuit que nous allons décrire ici : rétention en vue d’expulsion). Pour le début de cette procédure, il faut se référer au guide des manifestants actifs : la procédure correctionnelle y est décrite. Notez que la libération jusqu’au procès (en cas de refus de la comparution immédiate) est plus qu’aléatoire pour quelqu’un qui n’a pas de papiers car ses garanties de représentations seront toujours jugées insuffisantes.
-  deuxième possibilité (la plus courante) : C’est la procédure administrative, que nous allons décrire maintenant. Elle consiste à faire dépendre directement la personne du circuit spécifique aux étrangers. Il est à noter que le choix entre ces deux circuits appartient seulement à l’administration, qui raisonne, le plus souvent, en fonction des disponibilités pratiques (places en rétention, en correctionnelle....)
Un sans-papiers qui se fait arrêter en France alors qu’il y a une trace de son passage (demande de séjour ou simple arrestation) dans un autre pays de l’espace Schengen suivra la même procédure que les autres, mais il sera renvoyé dans le dernier pays de l’espace Schengen où il a laissé cette trace de son passage. Ce pays se chargera lui-même de son expulsion. Pour essayer d’éviter les possibilités d’arrestation quand on est sans papiers, lisez quelques conseils pratiques en fin de guide.
"Deux bénévoles humanitaires ont été condamnés, avec dispense de peine, en soixante-cinq ans pour être entrés dans la chaîne des passeurs : en clair, ils avaient transporté des fonds, pris de l’argent à des étrangers en situation irrégulière qu’ils avaient apporté à des passeurs."
Ce n’est pas l’avis des deux intéressés, Jean-Claude Lenoir et Charles Frammezelle, dit « Moustache », deux bénévoles de Calais effectivement condamnés en 2003 pour « aide au séjour irrégulier ». Selon leurs dires, ils n’avaient pas « pris de l’argent à des étrangers en situation irrégulière », mais s’étaient portés garants à La Poste pour que des réfugiés puissent retirer de « petites sommes ». Quant à le donner à des passeurs, ces migrants, demandeurs d’asile, n’étaient visiblement pas intéressés pour traverser la Manche… Les deux bénévoles ont d’ores et déjà annoncé leur intention de porter plainte, pour diffamation, contre le ministre.
En matière d’immigration, les différents pactes et directives signés récemment par les 27 témoignent au contraire d’une volonté de se barricader. Dans le pacte européen sur l’immigration et l’asile, les membres de l’Union européenne ont ainsi renforcé les moyens de l’agence Frontex, chargée de lutter contre l’immigration clandestine aux frontières de l’Europe. Ses bateaux et hélicoptères traquent les migrants qui tenteraient d’entrer illégalement sur le continent. Selon les décomptes du site Fortress Europe, 13 767 immigrés sont morts aux frontières de l’UE depuis 1988.
Les tests génétiques : (généralement pas connu du public, les tests du poignet des jeunes clandestins ont pour but de vérifier s’ils sont adultes, alors qu’ils se font passer pour ado ou enfant ; le disocèse d’Arras a protesté contre ce test  avec des maires sans rien y changer: « Nous nous réjouissons de l’interpellation faite  au gouvernement par les maires de Calais, Cherbourg et Dunkerque. Nous nous réjouissons que des élus d’appartenances politiques variées , à l’Assemblée nationale  comme au Sénat , se soient opposés à l’imposition des tests génétiques et au non hébergement d’urgence des sans papiers ». (site du diocèse d’Arras).
L’ACCUEIL DES ETRANGERS FAIT PARTIE DU BUDGET DE L’Etat et peut s’avérer dispendieux :   LA PROCEDURE DE PREVISION ET DE GESTION DES CREDITS D’HEBERGEMENT D’URGENCE 1. Cadre de l’audit 􀂾 Des dysfonctionnements constatés : sous-calibrage initial récurrent des crédits, suivi insuffisant, imputation budgétaire peu lisible entre deux dispositifs : 􀀹 Programme « accueil des étrangers et intégration » : 35,7 M€ prévus en LFI 2006 􀀹 Programme « politiques en faveur de l’inclusion sociale » : 148,6 M€ prévus en LFI 2006 􀂾 Inadéquation entre l’offre du dispositif d’hébergement d’urgence et les besoins des publics auxquels il s’adresse. 2. Les constats : 􀂾 Malgré l’augmentation sensible des capacités, les dispositifs sont saturés et fonctionnent à flux tendus. 􀂾 La majorité des personnes prises en charge ne relèvent pas d’une problématique de mise à l’abri temporaire. (2006)
Puni pour avoir aidé un sans-papier ?(réflexion d’une naïve chrétienne et humaniste)
Aude Nectar - jeudi 23 avril 2009
J'ai été voir le film Welcome pendant les vacances. J'ai voulu savoir la part du vrai et du faux dans cette triste histoire. A calais des centaines de réfugiés sont tolérés, surtout des afghans, ayant à peine de quoi manger et souvent pas de toit pour dormir. Mardi, 200 migrants ont été interpelés par 500 policiers et gendarmes (visez le rapport de forces) pour nettoyer un peu avant la visite d'Eric Besson aujourd'hui même. Ils ont tous un seul désir, atteindre l'Angleterre coute que coute, dussent-ils risquer leur vie pour y arriver. Les habitants de la ville les croisent, connaissent leur misère, mais n'ont pas le droit de sympathiser avec eux, de les aider de quelle que manière que ce soit. S'ils les hébergent ne serait-ce qu'une nuit, ils sont convoqués au poste. S'ils recommencent, c'est la tôle et une grosse amende. Vincent Lindon aide un jeune kurde pour reconquérir sa femme, bénévole dans une association qui leur distribue des repas (ce qui est interdit, parfois les flics viennent disperser tout le monde). Puis il s'attache à lui. Ce jeune est super motivé pour rejoindre sa petite amie à Londres. Il a failli mourir dans un camion en voulant traverser la manche clandestinement. Mais il est prêt à le retenter à la nage. Professeur de natation, Vincent Lindon lui apprend le crawl et l'héberge. Touché par son histoire d'amour, il souhaite que le plan de son protégé réussisse. Il est dénoncé par un voisin (qui a un paillasson Welcome devant sa porte...), et se retrouve à la fin avec de gros problèmes judiciaires. Pour savoir si le gentil gars rejoint sa belle, je vous laisse voir le film.
Mes supers réflexions suite à ce film : On laisse ces gars à Calais, personne n'a le droit de les aider, et on les empêche de rejoindre l'Angleterre, qui ne veut pas les accueillir. Super logique. Ca me laisse pantoise. Une amie prof d'éco au lycée me disait que c'était scandaleux qu'il y ait de tels écarts entre le Nord et le Sud, et qu'on devrait (idéalement) recevoir tous les immigrés qui souhaitent fuir leur dur quotidien, afin qu'ils bénéficient des mêmes conditions de vie que nous. Je suis d'accord dans le principe, ce serait beau et généreux, mais peut-on décemment intégrer, héberger, former, faire travailler autant de monde ? Parce que si les gens circulaient et s'installaient où bon leur semble librement, il en viendrait en masse de tous les pays plus pauvres. J'ai suivi en 2007 des chômeurs longue durée pour les aider à retravailler ou trouver une formation. Dont des immigrés qui savaient à peine lire et écrire. Certains, surtout des femmes, refusaient de venir aux cours de français proposés gratuitement. Elles pointaient et suivaient ce bilan pour continuer à avoir des aides, mais ne voulaient pas plus que ça s'intégrer. D'autres étaient super courageuses. L'une révisait pour le concours de sage-femme, avec un mari alcoolique qui lui balançait ses livres par la fenêtre pour la faire chier. Elle le craignait mais s'accrochait quand même. Une autre venait d'Algérie et voulait être comptable (son métier d'origine) mais tout en gardant le voile. Elle ne comprenait pas que les employeurs ne l'acceptent pas. Tous n'avaient pas de logement assez grand pour leur famille. On a vu comment certains sont logés dans des immeubles insalubres qui finissent par prendre feu. Et malheureusement, un nom à consonance étrangère sur un CV, j'ai pu constater que c'était un sacré obstacle. J'ai été confrontée au racisme d'employeurs. Même sérieux et avec une bonne expérience, un togolais avait du mal à atteindre l'étape de l'entretien. Et ce n'était pas encore la crise à l'époque. J'étais atterrée car je l'aimais bien ce gars. Un jour il est venu avec sa petite fille adorable. Il gardait espoir mais était déçu de cette intolérance, qu'on ne lui laisse pas sa chance pour un nom pas français, un pur délit de faciès. Dans la rubrique Autres, à la fin du CV, je lui ai demandé de virer qu'il faisait partie d'une association africaine avec un nom qui risquait de hérisser le poil de beaucoup de recruteurs intolérants ou frileux. Qui allaient penser que cet homme soigneux, gentil, intelligent, ne s'intégrait pas assez bien, ne voyait en dehors du boulot que des africains. Il a compris et a enlevé la ligne qui la foutait mal. Ca m'a fait chier d'en être réduite à faire ça, mais c'était pour son bien. Je lui aurais bien changé son nom si j'en avais le droit, et là je vous assure qu'avec son expérience il l'aurait décroché ce boulot tant espéré. Alors il faut raison garder. Oui pour partager notre confort de vie, mais je demande un minimum d'effort d'intégration de toute part, et c'est pas gagné, et pouvoir recevoir les étrangers dans des conditions décentes. Avoir l'esprit plus ouvert pour tous. Je suis une fervente partisane de la discrimination positive pour les étrangers et les femmes. Ne soyons pas hypocrites, il y a un problème, des inégalités parfois injustifiées, à compétences égales ce sont souvent les hommes blancs qui sont embauchés, et si ce moyen est bas il permettrait de faire avancer les choses. A Calais c'est du n'importe quoi. Le paradoxe du système. Ils veulent tous traverser la Manche parce que dès qu'un demandeur d'asile met un pied sur le territoire anglais, il a droit à un logement, à des aides de 30 à 40 livres par semaine. Sans parler du travail au noir assez aisé. Ils sont donc refoulés avant, mais ceux qui arrivent clandestinement à toucher le sol ne peuvent plus être renvoyés. C'est bizarre quand même. La maire de Calais Natacha Bouchart réclame moins d'assistance, elle voudrait que soit les Britanniques entrent dans Schengen, soit ils revoient leurs conditions d'accueil qui attirent de loin beaucoup de monde, tout en espérant et faisant tout pour qu'ils ne viennent pas. Il y aurait selon elle 800 réfugiés à Calais. L'effet Welcome semble faire évoluer la situation des réfugiés à Calais. Les associations devraient bientôt disposer d'un emplacement sur le port de Calais. De l'autre côté de la ville, c'est une installation sanitaire qui devrait voir le jour sous forme d'un nouveau bungalow équipé de douches, lavabos, lave-linge... Une proposition portée par la municipalité. Dans le film, on voit que les réfugiés ne peuvent prendre leur douche nulle part, même pas à la piscine en payant. Ensuite, qu'est-ce que le délit de solidarité ? Il existe bel et bien. Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier, d'un étranger en France sera punie d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 Euros (menace inapplicable des magistrats infantiles). Le 8 avril 2009, dans toute la France, 5 500 “délinquants de la solidarité” se sont présentés comme prisonniers volontaires, affirmant avoir, un jour, aidé un homme ou une femme sans-papiers en difficulté.  La solidarité, aider son prochain, serait donc bien aujourd'hui un délit.  La bonté est punie dans notre triste monde, notre pays soit-disant moderne et civilisé. Ca me fout les boules ça. C'est tellement généreux et rare quelqu'un qui vient tendre la main à une personne en difficulté, inconnue de surcroît, et on décourage et punit ceux qui le font. Ça pousse à l'égocentrisme et au chacun pour soi. Eric Besson a tenté de nier ces faits, mais toute la vérité a été rétablie dans le Journal d'un Avocat, pour ceux que ça intéresse,
ICI
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LES CONTRADICTIONS DE LA LOI BOURGEOISE ICI
ET CONSEILS CONTRE LES INTRUSIONS DES FLICS :
Le défaut de papier est considéré comme un délit (« séjour irrégulier »). Au commissariat, un procureur peut décider d’envoyer un sans-papier interpellé au tribunal pénal. La peine pour séjour irrégulier est en général de 3 mois de prison et une interdiction du territoire français (ITF). La peine maximale est de 1 an de prison, 3 750 euros d’amende et une Interdiction du Territoire Français (ITF) de 3 ans. Si vous résidez sur le territoire français alors que vous avez été expulsé depuis moins de 1 an ou si vous avez une interdiction du territoire français, vous risquez une peine de 3 ans de prison maximum. L’enfermement au centre de rétention est ensuite systématique afin de préparer l’expulsion. Mais la majeure partie des sans-papiers interpellés sont envoyés directement en centre de rétention après 24h de garde à vue. Pour les condamnations, on distinguera toujours la peine maximale encourue et la peine prononcée en général par les tribunaux. En effet, les textes de lois ont pour but de faire peur avec des peines impressionnantes, mais, en réalité, les juges n’appliquent jamais les peines maximales prévues par la loi.

Ne pas ouvrir la porte aux flics, leur parler à travers la porte ; Laisser son passeport chez un ami
Des arrestations au domicile ont déjà eu lieu sur dénonciation des voisins mais aussi dans le cas d’un refus de régularisation à la suite d’un dépôt de dossier en préfecture. Par exemple, la circulaire Sarkozy de juin 2006 promettant la régularisation des parents d’enfants scolarisés a permis de ficher massivement ces familles avec leur adresse. Qu’est-ce qu’un domicile ? La notion de domicile est large. Il s’agit de tout lieu de résidence possible (par exemple une chambre d’hôtel ou un bureau), où la personne, « qu’elle y habite ou non, a le droit de se dire chez elle, quel que soit le titre juridique de son occupation et l’affectation donnée aux locaux » (jurisprudence : crim. 14
Janvier 1914).
Dans tous les lieux qui peuvent être considérés comme un domicile, les flics n’ont
pas le droit de rentrer si on ne leur ouvre pas, sauf s’il s’agit d’une perquisition ordonnée
par un officier de police judiciaire, un procureur ou un juge. Attention, les flics
trouveront toujours un prétexte pour qu’on leur ouvre la porte. La meilleure chose
à faire est de toujours refuser d’ouvrir la porte.
Dans les foyers, les hôtels ou les hôpitaux, seules les chambres sont considérées
comme domicile. Pour les espaces collectifs des foyers et des hôtels, c’est le gérant
du lieu qui peut se dire chez lui et décider de laisser ou non rentrer les flics. Si des
arrestations ont lieu dans les espaces collectifs, il faut vérifier au moment du procès si
le gérant avait bien donné son autorisation, en termes juridiques : « son assentiment
exprès ».
Garde-à-vue et passage au pénal :

Pendant la garde-à-vue, évitez de signer tout procès-verbal mentionnant que vous
avez refusé d’embarquer ou que vous avez été violent. Faites appeler quelqu’un
qui peut organiser un soutien à l’extérieur.
Le passage en comparution immédiate signifie que l’administration a l’intention
d’envoyer le sans-papier en prison puis de le remettre en rétention pour pouvoir
l’expulser. Refuser d’embarquer est un délit qui n’est pas forcément poursuivi par le
procureur, notamment lorsqu’il y a une pression extérieure. En général, la peine est
de 3 mois ferme et de 3 ans d’ITF. Dans la loi, ce délit est puni de 3 ans de prison
maximum et d’une interdiction de territoire français (ITF) de 15 ans maximum.
Si les passagers sont intervenus dans l’avion et/ou si les proches sont intervenus
à l’aéroport, il faut essayer de démontrer au juge que ce sont eux qui ont fait
échouer l’expulsion. Si personne n’est intervenu, ni dans l’avion, ni dans l’aéroport,
il va falloir essayer de montrer la légitimité du refus d’embarquement (attaches en
France, procédures de régularisation possibles, recours juridiques inachevés...).
Si vous avez été condamné, à la fin de la peine de prison, vous êtes transféré en rétention.
après. En général, la mairie ne transmet pas à la préfecture les changements de date.
Restez vigilants le jour de la cérémonie, venez entourés et laissez votre passeport
à un ami. Légalement, les maires ne peuvent pas refuser un mariage. Pourtant,
certains le font et, au pire, ils appellent eux-mêmes les flics sous prétexte de mariage
blanc.
Aux banques et à La Poste : Tous les flics ne portent pas d’uniforme : des employés
de banques signalent parfois des sans-papiers à la police et utilisent différents
moyens pour les retenir jusqu’à l’arrivée des flics (par exemple, garder les papiers ou
refuser de donner l’argent). Essayez d’être accompagné lors de vos démarches.
Connaître ces différentes justifications légales du contrôle n’empêche pas de se faire
contrôler si on n’a rien fait : les flics font ce qu’ils veulent. Mais, il est important de
savoir si il y a des vices de procédures (voir encart p. 25) : dans les 3 jours suivant
son arrestation, le sans-papier passera devant le juge du 35bis. Celui-ci décidera si
l’arrestation est illégale ou pas et donc de la libération ou du maintien en rétention de
la personne (voir chap. sur tribunaux). Quelquefois l’arrestation est jugée illégale
par le juge du 35bis : c’est une des principales chances de s’en sortir et d’être
libéré. Le déroulement de la garde-à-vue est également important, car là aussi les flics
ne respectent pas toujours la procédure.

Après le 5 juin 2012

Selon David Rohi, l’avis de la Cour de cassation a déjà eu au moins un effet, dans un tribunal de Toulouse. Un juge des libertés et de la détention, qui y validait toutes les garde à vue depuis des mois, en a annulé une mercredi.
A la place, la police peut avoir recours à d’autres procédures : l’audition libre dans les locaux de la police, laissée au bon vouloir de la personne contrôlée, et surtout, la possibilité de garder à disposition une personne pendant quatre heures pour vérifier son identité. Des mesures moins répressives pour "des personnes qui ne se considèrent pas comme des délinquants et sont bien souvent choquées par les gardes à vue", estime David Rohi.
La garde à vue est quant à elle limitée aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’avoir "commis ou tenté de commettre un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement". Ce qui pourrait, selon Stéphane Maugendre, président du Gisti (Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés), entraîner des "effets pervers" : des placements pour des délits annexes plus ou moins fondés, tels qu’outrage aux forces de l’ordre, ou occupation illégale d’un lieu dans le cas d’une interpellation dans un squat.
Finalement, ce frein aux gardes à vue de sans-papiers pourrait avoir une incidence, certes sur le nombre de gardes à vue lui-même, qui avait explosé dans les années 2006-2008, mais aussi, dans une moindre mesure, sur le nombre d’expulsions. Et ce n’est pas un mal, juge David Rohi : "Après une politique d’expulsions massives, qui a concerné 62 000 personnes en 2010 et consistait bien souvent à jeter de la poudre aux yeux, dans le cas des Roms par exemple qui peuvent facilement revenir sur le territoire national, le nouveau gouvernement est invité à ne pas poursuivre une politique du chiffre." On verra la gauche hollandaise à l’œuvre, qui ne devrait pas bêtement ouvrir les portes toutes grandes…

Immigration : ce que les candidats n’ont pas dit pendant le débat

3 mai 2012 - Nouvel Obs - Elsa Vigoureux
La question est au coeur de la discussion depuis le soir du premier tour. Avec son lot de mensonges et de fantasmes. Décryptage, chiffres à l’appui. D’après une enquête Ipsos, parue en août 2011, plus de la moitié des Français considèrent que les immigrés sont trop nombreux. Et qu’ils ont un effet négatif dans le pays.
(enquête partiale et douteuse, je joins entre parenthèses mes commentaires)
Pourtant, la France n’est pas le pays le plus accueillant en la matière, puisqu’elle se place loin derrière l’Allemagne qui comptait plus de 10 millions d’immigrés en 2010, contre 6,7 millions en France à la même période ( ???). Nourris de fantasmes et pétris de peurs, largement alimentés par les discours politiques, les Français ignorent certaines vérités sur l’immigration (les français – sous-entendu les ouvriers – sont des cons ignorants parce qu’ils ne croient pas aux manipulations chiffrées ou aux jongleries des tartuffes de la gauche bobo ! La nature de l’immigration peut être très différente d’un pays riche à un autre, en Allemagne les turcs sont plus nombreux à retourner cycliquement dans leur pays).
Un rapport d’audit de 2011 mené pendant près d’un an par des parlementaires de tous bords sur la politique d’immigration a, par exemple, apporté un éclairage sur des aspects peu ou mal connus de la question. On y apprend, entre autres, que les migrants subsahariens ont en moyenne un niveau d’instruction supérieur aux personnes vivant en France métropolitaine - 40% d’entre eux sont diplômés de l’enseignement supérieur. (et alors ? Ne pourraient-ils pas mettre leur savoir au service du pays ou de la région d’où ils viennent ?)
En dépit de leur sous-qualification et de leur précarité, les immigrés rapportent plus à la France qu’ils ne lui coûtent. En effet, 70% d’entre eux ont entre 20 et 60 ans, contre 53% pour les Français. Ils sont donc plus nombreux dans les classes d’âges d’actifs, cotisent plus. Ils travaillent plus longtemps et meurent plus tôt que les Français. Contrairement au fantasme ambiant, les immigrés profitent donc bien moins que les Français des prestations de santé et de retraite. (c’est pas prouvé)
Dans ce rapport parlementaire, Martine Billard (Parti de gauche) faisait valoir une autre étude, selon laquelle si les immigrés "coûtent" annuellement 47,9 milliards d’euros en dépenses de protection sociale, en revanche, ils rapportent 60,3 milliards en cotisations. Soit un solde largement positif. (curieux calcul basé sur le raisonnement fallacieux des amis de Mélenchon, l’exploitation des travailleurs toutes catégories confondues rapporte incommensurablement plus que toutes les additions aléatoires de cotisations sociales).
L’immigration pourrait même être synonyme d’enrichissement... Selon une étude des Nations Unies (Ortega et Peri, 2009), 74 pays qui ont augmenté leur population de 1% grâce aux migrants ont vu leur PIB enregistrer une hausse de 1% entre 1980 et 2005.( n’importe quoi !)

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