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vendredi 15 juin 2012

Ce n'était pas une révolution... rien n'a changé



Tunisie : déçus par la révolution, galvanisés par la religion !??(c’est la presse bourgeoise française la plus puante qui l’affirme, le trust US Le Point et L’Express)

Des émeutes qui détournent de la question principale: rien n'a changé, les mêmes assassins policiers et militaires sont toujours en place comme en Egypte, après la comédie des procès de deux ou trois dirigeants. Comme en Europe la bourgeoisie peut bien provoquer des émeutes pour des conneries, et elle est relayée par la presse française. Lire ci-dessous.

Des émeutes ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi et mardi toute la journée dans plusieurs régions de la Tunisie, dont Cité Intilaka. Certains boivent de l'alcool, d'autres fument des drogues, mais tous ont "défendu" l'islam.
À Cité Intilaka, banlieue populaire de Tunis, la vie reprend son cours. Le métro circule de nouveau. Quelques klaxons de voiture retentissent. Des traces de pneus brûlés, des pierres et des cartouches de gaz lacrymogènes qui traînent sur le sol témoignent des affrontements qui ont opposé les forces de l'ordre aux manifestants pendant près de 24 heures. Mais dans les rues, ce mercredi 13 juin, pas un seul policier ou militaire.
"Il y avait environ 2 000 personnes dans la rue à cause des dessins. Il ne faut pas s'attaquer à Dieu, c'est un sujet très sensible", explique le gérant de la librairie Nasser, qui fait l'angle devant la station de métro. Il sort de son tiroir une feuille A4 sur laquelle figurent quatre peintures. Ces affichettes auraient été accrochées aux murs de la ville et étaient censées représenter les tableaux de l'exposition du Printemps des arts. Trois d'entre eux étaient bel et bien exposés au palais Abdellia, à La Marsa, mais le quatrième qui représente Mahomet sur un âne en train de chevaucher La Mecque ne l'était pas.
"Ces images nous ont tous choqués. Ce sont des salafistes, mais aussi des voleurs et des gamins de 14-16 ans qui manifestaient", témoigne un serveur du Café de l'oasis, qui avait vidé sa terrasse la veille. "Beaucoup sont des jeunes en manque de sensations fortes", nuance, de son côté, Hichem, étudiant en informatique.

"C'est la faute d'Ennahda"

"Le gouvernement s'est moqué de nous ! On veut qu'il réagisse à ces dessins", fustige Marouan Ghribi, pour qui la décision de porter plainte pour "atteinte aux valeurs du sacré" contre les organisateurs de l'exposition est "insuffisante". Qamis, barbe en bataille, n'y va pas par quatre chemins : "Les responsables de ces images doivent être jugés selon la loi islamique. Selon la religion, tous ceux qui touchent au Prophète ou à Allah doivent être tués", assène ce vendeur de prêt-à-porter, père de deux enfants. Il sait pourtant que, fin mars, le mouvement Ennahda, dominant au sein de l'Assemblée constituante, a déclaré que la charia ne serait pas inscrite dans la Constitution. Une décision dénoncée dimanche par le chef d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri. "Pourquoi ils se sont présentés comme des islamistes ? Le peuple ne votera pas pour eux aux prochaines élections", lance Marouan.
"Tout ça, c'est la faute du gouvernement d'Ennahda. C'est lui qui a pris cette décision d'exposer. C'est la faute du ministre de la Culture", dénonce un jeune homme âgé de 16 ans portant une casquette militaire. Le palais Abdellia, où se tenait l'exposition tant controversée, se trouve être sous la tutelle du ministère de la Culture. La voix éraillée, l'adolescent soulève son tee-shirt pour montrer la brûlure laissée par une grenade lacrymogène prise en pleine poitrine la veille. Un de ses doigts est pansé. "On manifestait pacifiquement. Puis la police est arrivée et a tiré des gaz lacrymogènes", raconte-t-il. À ses côtés, un autre jeune homme du même âge ramasse une cartouche tombée au sol. Dans la nuit de lundi à mardi, les forces de l'ordre ont tiré en l'air pour disperser les manifestants. "Ils nous tiraient dessus avec des balles qui ne tuent pas", explique le lycéen. Des balles à blanc ? "Non, des balles qui lâchent de petits projectiles."

Choisir entre les bars et la mosquée

Les vitres du café Le rendez-vous sont brisées. "Une personne a sauté par la fenêtre du premier étage, parce que la police a envoyé des grenades lacrymogènes à l'intérieur. Elle a les deux jambes brisées", explique Wahid Rajhi, le propriétaire. Lui se vante de boire de l'alcool. La prière ? "Des fois", répond-il, ce qui ne l'empêche pas de "donner raison aux salafistes". Les cheveux grisonnant, il explique de manière pointilleuse : "Il y a des choses dans la vie qui sont très sacrées. On ne joue pas avec la religion. La religion passe avant tout, même avant les parents ! Salafistes ou pas, il faut respecter la religion." Contradictoire ? "C'est très personnel, la religion. Je peux boire et prier. Avant [sous Ben Ali, NDLR], quand on allait à la mosquée, on était suivis. Et on ressortait sans passeport ni travail. Mais on avait la religion dans nos coeurs. Maintenant, on est libres. Avec Ennahda, je peux choisir entre les bars et la mosquée", sourit cet homme qui porte de grosses lunettes de soleil noires.
"Moi, je fais pas la prière, mais je suis allé manifester. On a attaqué ma religion", lâche Mohamed, 21 ans. Devant les regards interrogatifs des adolescents à ses côtés, il justifie : "Je suis étudiant, je ne peux pas pratiquer correctement." Lui n'est "pas du côté des salafistes. Mais ils font des choses bien. Ils collectent de l'argent pour aider les veuves, par exemple. Et ils ont protégé des bâtiments qui allaient être attaqués [mardi] soir [premier soir du couvre-feu, NDLR]. Ils sont bien."

"La religion, on grandit avec"

Du haut de ses 17 ans, Najeh est, lui aussi, allé protester "à cause des dessins qu'il a vus sur Facebook". Mais sa cible, c'était la police : "Elle ne nous donne aucune liberté. Ceux qui fument des joints prennent le risque d'aller en prison pendant un an et de ne pas avoir de travail après. C'est pas normal." En rougissant, celui qui se vante d'avoir fait la révolution avoue fumer des joints. En janvier 2011, Cité Intilaka était l'un des principaux foyers de contestation de la capitale. "En fait, c'était pas une révolution. Rien n'a changé. On a toujours la pauvreté et le chômage."
"Certains vont dire que c'est de la démagogie, mais c'est pas ça. Je comprends ceux qui ont manifesté. L'adoration du Prophète et d'Allah unit tout le monde ici. Personne ne nous l'impose, on grandit avec", rappelle Hichem. Assis sur des marches, à l'ombre d'un magasin fermé, il estime que "la liberté d'expression absolue n'existe pas et n'a jamais existé. Dans n'importe quelle société, il y a des tabous."

EN  EGYPTE L'ARMEE LEGIFERE A SA MANIERE

En Egypte, grand pays arriéré, où ont lieu régulièrement des exactions contre les femmes qui ne veulent plus avoir des têtes de tortues avec le voile obligatoire des bigots, où l’armée réprime les prolétaires en lutte, la fiction de la démocratie salafiste a du plomb dans l’aile. La bourgeoisie US qui a voulu jouer avec des apprentis sorciers – incapables de toute façon d’apporter une solution à la crise capitaliste - fait machine arrière avec son armée de mercenaires égyptiens.
Jeudi, la Haute Cour constitutionnelle égyptienne a décidé d'invalider un tiers des sièges de la Chambre basse du Parlement, élue durant l'automne et l'hiver dernier. Ce sont les fauteuils des députés indépendants qui sont visés. La plupart d'entre eux, frères musulmans ou salafistes, sont en fait issus des partis politiques islamistes et ont bénéficié de leur appui pendant la campagne. D'après la décision de justice, ce traitement de faveur n'est pas conforme au principe d'égalité inscrit dans la Constitution de 1973. Cette décision entraînerait de facto la dissolution du Parlement et crée un sentiment de vertige intense, à deux jours du deuxième tour de la présidentielle et à moins de deux semaines de la date butoir fixée par les militaires pour rendre le pouvoir aux civils et retourner dans leurs casernes. Le plus drôle est cette presse française qui ose parler de « démocratie en panne » !
Une  parenthèse démocratique avec des salafistes et des Frères Musulmans au parlement, est-ce une blague ? Une démocratie en panne ? On ne sache point que les Frères Musulmans étaient des modèles de démocratie ; en tout cas ils sont éligibles par la démocratie représentative bourgeoise car bien financés dans ce cadre pourri typiquement occidental.
La plus haute instance juridique du pays a également validé la candidature d'Ahmed Chafiq, en lice pour le second tour de la présidentielle. Ancien général, dernier premier ministre de Moubarak, le candidat tombait sous le coup de la loi d'isolement, votée par le Parlement en avril, et ratifiée par le Conseil militaire, à la tête du pouvoir exécutif depuis la chute de l'ex-raïs. Ahmed Chafiq avait alors porté plainte devant la Commission électorale, qui avait transmis l'affaire à la Haute Cour constitutionnelle. Cependant, peu croyaient à l'invalidation de sa participation. «Cette loi d'isolement est anticonstitutionnelle, car, selon la Constitution de 1973, n'importe qui peut être candidat, et seule la justice peut s'y opposer, non le Parlement», précise Clément Steuer, chercheur en sciences politiques tombales et pharaoniques au Caire. Ces deux décisions sont rendues au lendemain d'un décret émis par le ministre de la Justice, donnant le droit à la police et aux services de renseignements militaires d'arrêter des civils barbus sans autre justification, jusqu'à l'adoption de la nouvelle Constitution.
Maintenant que le Parlement est dissous, qui va endosser le pouvoir législatif? Des sources militaires ont annoncé jeudi que l'armée pourrait assurer ce rôle jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée. On ne sait ni quand ni dans quelles conditions ce scrutin aura lieu. Se pose également la question de la rédaction de la Constitution, alors qu'après plusieurs semaines de paralysie les députés du Parlement, chargés de nommer les membres de la Constituante, avaient trouvé un terrain d'entente. Un envoyé d’Allah serait pressenti.
Verra-t-on un jour une vraie révolution dans les pays arabo-musulmans ou démocratico-musulmaniaques? Pas tant que la religion lave le cerveau des masses ...dans ces pays !

EN TUNISIE LA JUSTICE MILITAIRE EFFACE SES CRIMES 

 Notre sympathie va beaucoup plus dans le sens du peuple tunisien, qui a été à l’avant-garde d’une juste révolte contre l’oppression étatique mais sans pouvoir dissoudre l’armée bourgeoise et le pouvoir capitaliste. Derrière l’exaltation du drapeau national, c’était foutu d’avance, la révolution sera internationale ou ne sera pas. Derrière le respect de l’aliénation religieuse, comme théorie pour endormir les masses pauvres, demeure la soumission la plus honteuse aux mêmes dirigeants impunis. C’est pourquoi nous partageons et comprenons la colère des familles des victimes des massacres militaires et policiers. Et nous fichons des émeutiers choqués des offenses à Allah (un prétexte débile).
Le ministère de l’Intérieur a refusé l’accès aux registres des crimes qui consignent minutieusement l’utilisation des armes. « La seule vérité qu’on a découverte, c’est que personne ne veut la découvrir. Tout a été fait pour ramener l’affaire à une histoire d’indemnités financières, comme si c’était un simple accident de la circulation », a clamé un avocat face au tribunal..
Aucun accusé n’a reconnu pendant l’audience avoir donné l’ordre de tirer. « Tous les avocats de la défense sont unanimes : quand une émeute vise directement les institutions de l’Etat, on ne peut pas attendre d’ordres. Les policiers étaient en situation de légitime défense, c’est la réalité du terrain qui a commandé leur action », estime Sami Souissi, avocat de Rafik Belhaj Kacem, qui souligne aussi les manquements de l’instruction, comme l’absence d’expertise balistique. Les salauds de militaires n’avaient donc pas besoin d’ordre pour tirer, ils tiraient naturellement puisque c’est leur métier dans les pays à touristes.
Les familles et leurs soutiens réclament toujours que le processus judiciaire soit confié à une instance civile, et non militaire. Après l’annonce du verdict, quelques troubles ont éclaté à Kasserine. « Mais les familles des victimes ont convaincu les jeunes de se calmer », rapporte un membre du conseil municipal. Indignées, elles n’en travaillent pas moins à une réponse. « C’est le calme avant la tempête, lance Helmi Chneti, frère d’une victime. Nous allons attendre quelques jours que le pays se stabilise [des émeutes en début de semaine ont éclaté et le couvre-feu a été décrété dans plusieurs régions, ndlr], mais on ne va pas fermer nos gueules. »
D’autres procès sont en cours, notamment celui qui concerne les victimes du Grand Tunis. D’après le rapport de la commission chargée d’établir les abus commis pendant la révolution, 338 personnes ont trouvé la mort lors du soulèvement.
Nous n’irons plus en vacances ni en Tunisie, ni en Egypte, ni en Syrie tant que les massacreurs resteront impunis. C’est dommage pour l’amplification de la misère et pour l’immigration massive. C’est dommage pour les milliers de travailleurs qui vivent de cette industrie, mais s’ils sont les complices électoraux du port obligatoire du voile pour les femmes, qu’ils comprennent que cela nous gêne pour profiter du soleil.

Les vraies vacances pour tout le monde c'est quand les prolétaires des deux côtés de la Méditerranée lutteront ensemble contre LA crise économique CAPITALISTE, leurs meurtres impunis et surtout la complicité de notre bourgeoisie et des Etats du croissant arabe. En laissant au musée de la hache et du rouet, et Allah et les paradis artificiels.


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