PAGES PROLETARIENNES

vendredi 12 juillet 2024

BOOMERANG DU BARRAGE REPUBLICAIN : L’ivresse du pouvoir des bobocrates

Le premier ministre de la France soumise

 « Résultats des législatives : tentez de composer une majorité absolue avec notre simulateur de coalitions ». Le Figaro

« Nous sommes sur le chemin d'une France qui a le sentiment qu'elle n'a plus de classe politique digne de ce nom ». Dominique Reynié

« A quoi sert d'avoir fait des études et obtenu des diplômes, ce dont les « élites » se targuent tant, si c'est seulement pour prendre de haut ceux qui n'ont pas eu cette chance ? Ce « racisme de l'intelligence », qu'avait dénoncé Pierre Bourdieu en son temps » Aquilino Morelle

Sagou K., un Malien qui a blessé trois personnes le 3 février à la gare de Lyon, s'est confié sur ses motivations. Il a reconnu avoir voulu cibler spécifiquement les Français blancs. 


Victoire des médias qui ont bien travaillé pour faire battre le RN. Ils ont interagi en deux temps : ils annoncent une large victoire du RN, ce qui démobilise partiellement ses électeurs et ce malgré les désistements. Ensuite ils matraquent les candidats RN d’incompétence et signent des articles sur une future catastrophe économique. Pas de chance, ils ont trop bien réussi leur coup mais en gonflant le pôle de la gauche mythique et mystique qu'il leur faut démonétiser à son tour, grâce en grande partie à son programme délirant et irresponsable pour la classe bourgeoise et « père Noël » pour les ouvriers.

Ce sont les désistements arrangés et report de voix qui ont fait la différence du vote surprise. Sinon le « parti anti-système » double presque son score en nombre de députés plus : 10,1 Millions de voix, NFP (qui va éclater avant la fin de l'année) : 7,4 Millions de voix Ensemble : 6,3 Millions de voix. Du point de vue de l'ordre bourgeois c'est heureux que le RN n'ait pas la majorité et qu'il ait été aussi vite dégonflé par la simple magouille des biangulaires, duels supprimant des triangulaires trop favorables à ce parti d'apaches.

« Cependant, le « barrage » n’explique qu’une partie de l'échec du RN Ce parti a été confronté à ses propres erreurs et limites. Son programme n’est pas sérieux, ses candidats ne sont pas prêts ; ils n’ont pas été sélectionnés avec soin, ils n’ont pas été suffisamment formés, au point que de nombreuses invitations à débattre lancées par des médias ont été refusées par des candidats RN incapables de faire face ou craignant de ne pas y parvenir. C’est le prix d’un parti depuis toujours dans l’opposition ; c’est aussi la conséquence de sa sociologie, le RN est plus que jamais le parti des ouvriers et des employés, des moins diplômés, des plus modestes, etc. La dissolution aura eu le mérite de mettre en évidence son impréparation et la nécessaire mue qu’il lui faudra opérer ».

Plus que jamais le parti des ouvriers ? Le politologue devait avoir un coup dans le nez. C'est une chose de constater un vote protestataire hétéroclite qui est surtout le fait de couches en déshérence, paysans, petits commerçants, aussi de jeunes1, d'ouvriers et d'employés de province vivant déclassement et mépris, pour les réunir dans un parti des ouvriers qui n'existe plus. Les abstentionnistes en milieu ouvrier restent très nombreux heureusement.

Le retour de la mystique de gauche

Cette mystique encore efficace est venue troubler le but du barrage, amenuiser les extrêmes :

«  Ce fut la plus grosse erreur du président de la République dans cette dissolution : croire que la gauche, parce qu'elle se tapait dessus depuis des mois et se trouvait menée par le pire de ce que la politique pouvait produire, n'existait plus comme réalité solide, soudée et cohérente. Or, la dissolution annoncée, il ne fallut pas plus de quelques heures, pour que toutes les tendances, tous les courants, toutes les chapelles hier ennemis mortels s'embrassent follement au nom de l'unité des forces de gauche face au péril fasciste...rire devant le ridicule de la chose est peut-être légitime, mais ne sert à rien car le mouvement n'est pas un «calcul électoral» mais correspond incontestablement à un mystique de la gauche, une de celle qui ressuscite ceux que l'on croyait morts »2.

La question est de savoir si c'est «la gauche» dans son ensemble qui l'emporte ou plutôt «une ». Stupeur et ballonnement : aucun bloc n’est en mesure à lui seul de former un gouvernement durable parce qu’un tel gouvernement serait tôt ou tard renversé par les deux autres blocs, rivaux mais alliés contre le troisième. Vous avez dit chaos, non mésentente.

Un front, qui n’a de populaire que le nom (la gauche n’attire plus les classes populaires et ouvrières), rejoue la scène primitive de la sainte alliance contre le fascisme. Mais c’est un fascisme imaginaire : 2024 n’est pas 1936 et le parti de la fille n’est plus celui du père ! Ni des Waffen SS, slogan aussi ahurissant que bête.3

Le pôle gauche s’est cristallisé, pour sa part, en une entente improbable, conduisant ses électeurs, à ratifier un programme délirant et à rallier une figure repoussoir au motif de combattre des idées repoussantes. Le camp présidentiel s’est joint à cette scénographie, entre combinazione et hallucination collective, avec les résultats inattendus que l’on voit. Faut-il ajouter que le programme du Nouveau Front populaire constitue non un accord de gouvernement réfléchi, mais un bricolage idéologico-électoraliste visant, avec succès d’ailleurs, à emporter des sièges ?4

« En réalité, la gauche a remporté, comme souvent, une victoire médiatique, celle de l’interprétation des résultats, mais électoralement, elle a subi un échec important. Si, au second tour, on additionne les scores des partis du NFP avec ceux de toutes les gauches, on obtient laborieusement 27,28 % des suffrages exprimés… soit 17 % des électeurs inscrits. Les gauches reculent même par rapport aux élections européennes du 9 juin, où ce total de toutes les gauches dépassait 33,7 % des suffrages exprimés ».

Du point de vue majoritaire la comparaison avec 1981 est hors de propos, mais du point de vue étatique bourgeois ce serait une hérésie suicidaire de recommencer à lui confier « les affaires ».

 Si le NFP a le plus de sièges c'est seulement parce que ce cartel se compose d'une alliance d'une vingtaine de partis. Ces cliques diverses de la gauche bourgeoise ont fortement bénéficié du vote barrage et des reports macronistes, bien plus qu'en 2022, au même titre que le parti étatique Renaissance a bénéficié du vote de la gauche et de la droite. La perspective d'une victoire « facho» était en effet bien plus tangible ce mois-ci. Ce n'est pas une mythique « gauche éternelle » qui l'emporte en chiffres mais un assemblage d'avides de pouvoir, qui bavent de plaisir, où le PS ne renaît pas vraiment de ses cendres, où la clique à Mélenchon gagne peu et n'est plus dominante, sans parler des écolos qui n'étaient plus rien au premier tour et deviennent centre de la mystification « tous unis » pour vous emmener en bateau avec la mise en valeur médiatique de la bêtasse Tondelier.

Une première observation donc : en toute hypothèse, même un gouvernement emmené par le Nouveau Front populaire ne pourrait gouverner par décret sans la signature d’Emmanuel Macron. De surcroît, la Constitution requiert des lois lorsqu’il s’agit de prendre des décisions en matière de droits civiques, de libertés, de droit pénal, ou encore de fiscalité... La liste est loin d’être exhaustive. Par exemple, le rétablissement de l’ISF ne pourrait donc pas être décidé par décret.

«On ne peut pas non plus abroger une autre loi par un décret»«Par exemple, quand Jean-Luc Mélenchon parle d’abroger par décret la réforme des retraites, c’est un slogan !» (Philippe Blachèr, agrégé de droit public et professeur de droit constitutionnel) En outre, le choix d’Élisabeth Borne d’avoir inscrit l’âge de départ à la retraite dans la loi, contraindrait sans doute l’exécutif à demander au Conseil constitutionnel son aval pour toute réforme ou abrogation.

Le revival de la gauche mystique sous le slogan populiste « faire payer les riches et redonner du « pouvoir d'achat » relève de la hotte du Père Noël dont l'emballage est antiraciste et guépéou5. La fée des cadres CGT Sophie Binet a voulu poser à la principale représentante de commerce féerique contre le vol présumé d'une victoire pourtant combinée avec les pires bourgeois, étriquée et fallacieuse. Et avec un programme, certes aguicheur, mais complètement utopique. Le moins fringant Attal n'a pas eu tort de dire que l'augmentation du SMIC à 1600 euros serait «Une machine à détruire l’emploi».  Selon une enquête réalisée fin juin par la Confédération des PME (CPME), si le salaire minimum est porté à 1600 euros nets, alors plus d'un entrepreneur sur dix (14%) «n'aurait d'autre choix que de cesser leur activité tandis que près de trois sur dix (27%) licencieraient une partie de leur personnel pour sauver leur entreprise». La moitié d'entre eux (50%)« se contenterait de répercuter cette hausse des salaires sur leurs prix de vente», alimentant ainsi l’inflation. Enfin, «seul un dirigeant sur dix (10%) serait en capacité d'absorber ce surcoût dans ses marges», précise la CPME. Dans la petite tête du bobocrate moyen .il y a toujours assez de fric et tant mieux si cette revendication appliquée fait chuter le système, en réalité la France seule et pour tomber économiquement au niveau de Cuba, comme la presse bourgeoise la plus lucide le leur reproche 6. Mais la pire ignominie de ce slogan populiste est de ridiculiser les ouvriers en tentant de leur faire croire que combattre le capitalisme c'est seulement augmenter les salaires et dans une proposition vertigineuse7. Les ouvriers ne croient même pas à cette lubie pour petit bourgeois. Du point de vue bourgeois industriel, au niveau international, cette hausse des salaires rendrait également la France moins compétitive pour les exportations avec «un risque d’inflation». Enfin, LFI, qui dans sa course au pouvoir, se moque de ses électeurs bobos, n'aurait pas les voix suffisantes à l'assemblée nationale pour faire voter un si populiste programme, ni les moyens financiers de le mettre en œuvre.

UNE SOLUTION INTERMEDIAIRE SI PEU MYSTIQUE ?

(les milieux financiers détestent l'incertitude)

Estimant que les Français ont, par leur vote, simplement voulu «faire barrage» au triomphe annoncé du Rassemblement national - et non approuver le «programme complètement délirant» du NFP - l’ancien ministre sarkozyste du Travail Bertrand a proposé une issue de secours pas très fiable : «Un gouvernement d’urgence nationale», qui serait dirigé par une personnalité issue des Républicains. «Pour que ça change, ça ne peut pas être un premier ministre du camp présidentiel». Cette équipe pourrait à la fois «rassembler LR, les indépendants, les macronistes, et les hommes et les femmes de bonne volonté.» (hi hi)

 Plaidant à la place pour un exécutif qui devra être «politique» et «comprendre ce qui se passe dans le pays». Avec une ligne directrice : «Plus de sécurité et moins d'immigration.» La macronie et la droite ont beau jeu ne pas avoir ensemble la majorité absolue, Xavier Bertrand a souhaité une coalition qui «se rapprocherait le plus (possible) d’une majorité absolue.» Une manière de tenter de prendre la gauche de vitesse. Et de tordre le bras du camp présidentiel, afin qu’il se range derrière Les Républicains. Or, pas un journaliste n'a cessé de répéter que l'alliance avec les résidus de la droite aurait dû être anticipée et non pas souhait aussi tardif, or l'alliance avec la droite plus rien était déjà un fait depuis le second round de Macron avec les Darmanin et Lemaire.

La bêtise de Macron ne cache même plus les conciliabules secrets entre toutes les cliques bourgeoises, avec le gros Larcher du Sénat, entre Philippe et la mère Le Pen, entre Roussel le petit traître à 2% et Darmanin ou Véran. Le conseiller officieux d’Emmanuel Macron a reçu ces derniers mois à plusieurs reprises Marine Le Pen et Jordan Bardella, en présence notamment d’Edouard Philippe ou du ministre des Armées, en toute discrétion. Thierry Solère aurait rempli un rôle d‘agent de liaison entre le camp présidentiel et le RN. Tous n'ont honte de rien. Surtout pas des subventions publiques aux divers partis bourgeois8.

LE DANGER FACHO ECARTé ET MAINTENANT ?

La gauche anglaise est plus intelligente que la française et pose la question de l'immigration comme limite et pas porte grande ouverte sachant que le populisme frappe partout aux portes.

La surprise du scrutin en Angleterre vient surtout du parti anti-immigration et antisystème Reform UK : il gagnerait 13 sièges, une entrée bien plus fracassante que prévu pour la formation de la figure de la droite dure Nigel Farage Pour Rishi Sunak, la campagne a tourné au chemin de croix. À coup de clips alarmistes sur les réseaux sociaux, sa stratégie a surtout consisté à accuser les travaillistes de vouloir augmenter les impôts et d'ouvrir les vannes de l'immigration illégale. En face, le travailliste Keir Starmer a mis en avant ses origines modestes -. Pour couper l'herbe sous le pied des attaques de la droite et faire oublier le programme dispendieux de son prédécesseur Jeremy Corbyn, il a promis une gestion des dépenses publiques très rigoureuse, sans augmentation d'impôts.Il veut se montrer ferme sur les questions migratoires et se rapprocher de l'Union européenne - sans la rejoindre. Mais il a déjà prévenu ne pas avoir de "baguette magique" et les Britanniques se montrent, dans les sondages, sans illusion sur les perspectives de changement.

 Le populisme ne peut pas être jugé comme une simple expression de la décomposition ou une division entre partis bourgeois. Peut-être comme le produit du racisme des ouvriers blancs comme le pensent les wokistes...et le CCI ? Le problème est-il dans la montée du populisme ou dans l'incapacité de tous les partis à proposer une solution d'avenir ?



ANNEXE



Le danger populiste plus important que les questions posées dans la société ?

ENTREFILET DU SITE DU CCI

« Élections aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France: La gauche du capital ne peut pas sauver ce système à l’agonie 

 La montée du populisme est un produit direct de la décomposition du capitalisme et a créé de profondes divisions au sein de la classe dirigeante. Aux États-Unis, le Parti démocrate semble paralysé dans ses efforts pour empêcher Trump de revenir à la présidence, une issue qui accélérerait le glissement vers le chaos tant aux États-Unis qu’à l’échelle internationale. En France et en Grande-Bretagne, l’histoire est un peu différente, avec Macron et le « Nouveau Front populaire » qui s’allient pour bloquer l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national, et le Labour qui écrase un parti Tory profondément gangrené par le populisme. Malgré cela, les forces du populisme et de l’extrême droite continuent de croître sur le terreau d’une société en décomposition

Des politologues, par ailleurs conseillers de la gauche au pouvoir sont autrement plus lucides et préoccupés non par la méchanceté du populisme mais sur les raisons de son succès, et aussi sur son contenu en partie très dérangeant pour les élites de gauche et d'ultra-gauche.... Sinon dénoncer le populisme c'est ou être populiste soi-même ou simpliste comme un gauchiste et le traiter de mouvement facho, ce que suggère notre austère et planant CCI. Les analyses de la situation sociale mondiale ne peuvent se cantonner au niveau national mais la crise politique en France est une épine dans le pied pour tous les Etats. J'ai envie même de poser une question : le populisme peut-il empêcher la guerre ?

Des citations édifiantes qui n'entrent pas dans le simplisme de la décomposition qui explique tout.

« Enfin, il y a la question du « grand déclassement » économique, industriel et agricole du pays. Le taux de pauvreté atteint 14,5% de la population active et plus de neuf millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Nous avons perdu 2,5 millions d'emplois industriels en 20 ans. En France, l'industrie ne représente plus que 10% de la population active, alors qu'en Allemagne elle atteint 23% et 18% en Italie. L'inertie des gouvernements successifs, de droite comme de gauche, et la démission des élites face à ces trois problèmes a créé la puissance politique, humaine, sociologique et électorale du RN ».

« Cette haine du politique, voire de certains politiques, est essentielle à saisir. Toutefois, la force du RN vient de ce qu'il embrasse à la fois la question sociale et la question identitaire. La gauche nie la question identitaire, la considérant comme « fasciste », ce qui est une attitude puérile. Car l'identité de la France, ce sont aussi les services publics, l'école, l'hôpital ou encore la laïcité. L'identité de la France, c'est la République. Les Français qui votent pour le RN, dans leur immense majorité, ne sont pas des « fachos », mais des citoyens attachés à leur nation » (Aquilino Morelle).

LA SOCIOLOGIE DES PARTIS ET L'ISOLEMENT DU RN (J. Fourquet)

« J’ai fait le décompte des professions des candidats des différentes forces politiques. Chez Ensemble, 59 % des candidats sont chefs d’entreprise, professions libérales, cadres ou ingénieurs. C’est le cas de seulement un tiers des candidats du RN et du Nouveau Front populaire. Le NFP est celui qui compte la plus grosse composante des métiers du cœur: professeurs, profession des arts et spectacles, professions intermédiaires de la santé et du social: 28 % de leurs candidats contre à peine 10 % chez les autres. Et c’est au Rassemblement national, même si ce n’est pas majoritaire, que la proportion de professions intermédiaires, du privé ou du public, des employés et des ouvriers est la plus forte: 24 %, contre 9 % seulement chez Ensemble et 14 % au Nouveau Front populaire ».

Le RN, premier parti de France, n’a pas droit de cité dans un vaste espace central où se concentrent tous les lieux de pouvoir. Et les décideurs ne côtoient jamais au quotidien ces électeurs. Autre relégation, la relégation culturelle. On a vu avec la réactivation de ce front républicain, un peu moins qu’à certaines époques, mais quand même de manière assez nette, fleurir de très nombreuses tribunes ou de prises de position de footballeurs, d’artistes, de chanteurs, d’universitaires, de gens de la culture ou de grands leaders économiques. ...) Cette représentation valorisante n’existe pas pour le RN, dont les électeurs sont dépeints comme des «beaufs» et dont le président a vu ses piètres résultats scolaires dévoilés dans la presse. Le RN lui, bien qu’ayant fait 10,5 millions de voix, n’a eu aucun rappeur, aucun footballeur, aucun rugbyman, aucun chanteur avec lui.(...) Ils se sont illusionnés sur une espèce de magnifique village Potemkine. Les JO permettaient de raconter une belle histoire d’une France unie, rayonnante. C’était très valorisant pour le Président de montrer la France dans un écrin. Mais cela ne correspondait pas à la réalité des problèmes de pouvoir d’achat des Français, de leurs inquiétudes quant à l’insécurité ou l’immigration. Ils ont voulu gommer les fractures françaises, le temps des JO, mais le décor Potemkine s’est déchiré le 7 juillet.

Jérôme Fourquet (toute l'interview est passionnante, à lire sur le Figaro)


NOTES

1La jeunesse ouvrière se fiche de l'hydre facho agitée par la jeunesse bobo diplômée et inculte en histoire. Du côté des jeunes, le vote est très polarisé : 31% des jeunes s'apprêtaient à voter RN aux élections législatives, et 45% d'entre eux voteraient Nouveau Front populaire. Il y a une radicalisation des jeunes. Deux jeunesses se confrontent : d'un côté, nous observons une jeunesse étudiante, des grandes métropoles, habituée aux manifestations, et de l'autre, nous voyons une jeunesse en bas de la hiérarchie sociale, très souvent issue de l'enseignement professionnel, avec des difficultés à rentrer dans la vie active. Cette jeunesse vote massivement pour le Rassemblement national. Toutes ces fractures générationnelles, communautaires ou sociales sont préoccupantes. La gauche ne parvient plus à parler à l'ensemble de la nation et surtout aux gens d'en bas : 21% des ouvriers avaient l'intention de voter pour le NFP contre 60% qui choisissaient le RN !

2Un conseiller d'Edouard Philippe.

3Les ancêtres du parti socialiste ont un pedigree bien plus impressionnant : envoi au massacre de la classe ouvrière en 1914, rebelote en 40 et avec Pétain, sans oublier leurs ministres des colonies dont un certain François M.

5 Libération qui modèle l'opinion bobo décrypte et pourchasse le facho qui est en vous. «Libération» a « froid dans le dos » et dévoile Racistes, complotistes, homophobes, pro-Poutine : la galerie des horreurs des députés RN qui siègeront à l’Assemblée a identifié : 28 élus RN auteurs de saillies et de prises de position discriminantes, violentes ou délirantes. Ils représenteront 20 % des 142 sièges remportés par l’alliance d’extrême droite. Nonna Mayer , sa spécialiste de l'extrême droite « démontre » ils sont toujours tous racistes : : «Les électeurs du RN ne changent pas : 94 % d’entre eux ont le sentiment qu’il y a trop d’immigrés en France»

6Promesses...  « d'un parti qui ne peut rassurer, sur le plan économique notamment, tant l'addition de mesures populistes destinées à enrober le fond du programme répond plus à des commandes électorales qu'à une politique publique cohérente, tenable ou réaliste ». LE FIGARO 

7Il faut préciser que c'est la pensée de base des trotskiens, totalement méprisant pour la classe ouvrière, et devenus l'expression extrême du populisme plus du marxisme. LFI est un organisme obscur de type trotskiste pipolisée. Lambertistes et pablistes sont historiquement acoquinés à ce jour, diverses sectes militantes soutiennent ouvertement Mélenchon et sa clique ; Besancenot et Poutou figurent sur les tribunes communes. Il faut rappeler que Mélenchon a été formé par la pire tendance trotskienne liée avec la CIA au temps de la lutte commune contre le stalinisme. La marionnette de Mélenchon, le NPA : « Ce qui s’est construit au cœur de cette campagne, une gauche unie et militante, doit perdurer : confirmer un programme de rupture, se nourrir et nourrir les mobilisations plus que jamais nécessaires, permettre au plus grand nombre de rester organisé au-delà de ces élections, condition pour faire renaître une véritable gauche de combat ». LO reste indépendant du trotskisme caméléon et hors des réalités : «  Le RN, comme tous les partis en compétition pour gouverner, est respectueux de l’ordre capitaliste et fondamentalement dévoué à la grande bourgeoisie qui détient le monopole des usines, des banques et des chaînes de distribution. Il véhicule les idées les plus réactionnaires : le racisme, la xénophobie, l’oppression des femmes. Le plus grave est que ce nouveau postulant au rôle de sauveur suprême dresse les travailleurs les uns contre les autres en fonction de leurs origines, les divise et les affaiblit, à un moment où le monde du travail a encore plus besoin de son unité pour les combats à venir contre ses ennemis mortels, le grand patronat, les maîtres des grandes entreprises et de la finance. Alors, il est exclu qu’un travailleur conscient vote RN ». 

8La règle est claire : au premier tour, dès lors qu’un parti récolte au moins 1 % des suffrages dans 50 circonscriptions, chaque voix lui rapporte environ 1,10 euro (montant variable en fonction de la participation), et ce, de manière fixe tous les ans. Puis, une fois le second tour passé, chaque parlementaire élu - député ou et sénateur - débloque l’autre volet d’un montant de plus de 37.000 euros par élu et par an jusqu’au prochain renouvellement. Une manne financière qui s’élève à 66 millions d’euros pour l’année 2024. Le grand gagnant de ce redécoupage budgétaire anticipé est sans conteste le Rassemblement national (RN), même si le pactole du parti à la flamme est bien moins élevé qu’espéré. Avec près de 9,4 millions de suffrages récoltés le 30 juin, le RN devrait recevoir toutefois plus de 10,3 millions d’euros du financement public au titre de la première fraction. La déception du second tour, avec « seulement » 124 députés élus, liée aux plusieurs centaines de désistements du « front républicain », a contraint les cadres du RN à revoir leurs projections financières. Le contingent d’élus ajoute néanmoins environ 4,5 millions d’euros à la caisse - contre 9 millions envisagés - portant l’enveloppe totale à près de 15 millions d’euros par an. Le parti deJordan Bardella, qui ne comptait que 2 députés en 2017, est désormais le plus grand bénéficiaire des subventions publiques. Autrement dit, la République soi-disant menacée de mort part le RN, lui verse 10 millions d’euros. En toute logique !…..

Pour la coalition des gauches, si l’enveloppe globale devrait rester similaire - 16 millions d’euros en 2022 contre 16,7 millions prévus en 2025 - le changement du rapport de force interne modifie aussi la donne financièrement. Là encore, les argentiers des formations du Nouveau Front populaire sont d’ores et déjà en train d’évaluer les voix récoltées par leurs candidats respectifs pour estimer leur part du gâteau.

lundi 8 juillet 2024

SURPRISE LEGISLATIVE : Les rebellocrates sauvent la décomposition macroniste


Voter  contre, nouvelle  mode électoraliste puisqu'on ne peut plus voter pour, et pour ce qui est contre et contre ce qui est pour

Ou le triomphe du trucage biangulaire pour la gauche communautariste et chimérique




 «Là où il y a une usine qui ferme, il y a une permanence du Rassemblement national qui ouvre». Bruno Le Maire  (2021).

« En politique, il y a « truc » de l’ordre du « charnel », de « l’irrationnel » qui me portera au pouvoir ». Jordan Bardella

«  Le communautarisme a  pris son essor en 1984, lorsque François Mitterrand, Julien Dray et Harlem Désir, ont décidé de lancer SOS Racisme. Dans leur vision « multiculturaliste », il n'y avait plus de communauté nationale, mais uniquement de multiples communautés d'origines, culturelles ou religieuses, dont on espérait qu'elles coexistent de façon pacifique. En affirmant que « l'immigration n'est pas un problème, c'est le racisme qui en est un », cette gauche mitterrandienne a expulsé la question migratoire du champ rationnel et du débat politique, avec les conséquences terribles que l'on sait ». Aquilino Morelle (cf. interview dans le Figaro avec Pascal Perrineau.)

 

Malgré les doutes, le « front républicain » a réussi à barrer le chemin au fâchisme. Au second tour, le RN et ses alliés restent la première force dans les urnes (37 %, soit 10 millions de voix) mais obtiennent « seulement » 104 députés par le miracle biangulaire, auxquels il faut ajouter les 39 élus dimanche dernier au premier tour. Un écart voix-sièges que Marine Le Pen a dénoncé comme la « volonté populaire bafouée », ce qui est en effet tout à fait constatable par les chiffres.

Les canailles additionnées du « front républicain bourgeois » ont culbuté le scénario imaginé par une majorité de naïfs. Du côté du NFP (25,7 % des voix) donc en dessous des 37% du RN, il n'y a pas de quoi pavoiser, La clique à Mélenchon reste toujours le premier parti de la coalition de la gauche bourgeoise et bobomais stagne autour de 75 députés tandis que le PS double quasiment ses troupes (59), contre 28 pour les Écologistes et 9 pour le Parti communiste français. Sans oublier les dissidents du guru Mélenchon...plus un merdier coalisé qu'une base d'alternative...pas du tout populaire. La majorité présidentielle (23,15 %) fait nettement mieux qu'aux européennes, avec une centaine de sièges pour Renaissance sur les 156 d'Ensemble. De son côté, LR obtient  66 sièges.

Echec du système dans son espoir de mettre fin aux décompositions gouvernementales mais réussite idéologique une participation massive jamais vue...depuis 1981 mais sans Mitterrand possible ni croyance à une possibilité de raser gratis. Au total une solide tripartition bordélique : blocage institutionnel ou une cohabitation en coalition bancale allant de la gauche bourgeoise au centre macroniste lui même divisé1.

 VICTOIRE A LA PYRRHUS DES GAUCHES BOURGEOISES

 Soir surprenant pour certains, merveilleux pour d'autres quand pourtant domine le sentiment que rien ne va changer et que les troupes de Mélenchon et de Macron se sont liguées pour édifier un cordon qui pue compromission et arrangements de mafias. L'idéologie antifa de la gauche bourgeoise sert toujours à empêcher de penser, voici un résultat électoral truqué qui sert à déprimer, mais avec lucidité : « tous unis = tous pourris ». On va raser gratis sauf que le vrai pouvoir l'empêchera. Cette élection bidouillée, où les électeurs sont toujours cocus et dessaisis de tout contrôle, qui sert déjà tout de même à victimiser le RN,  aura encore réussi à généraliser un sentiment d'impuissance et colère pas seulement chez le sous-genre humain - les « racistes avérés » - mais parmi cette population d'en bas qui disait merde au système et à tous ses partis pourris. Mention bien pour la rue, la  colère attendue du marais de l'ultra-gauche émeutière est étouffée dans l'oeuf et les électeurs du RN n'ont que leurs yeux pour pleurer ; les prolétaires parmi eux devraient réfléchir au fait les élections républicaines sont toujours truquées d'une façon ou d'une autre car basées sur l'interclassisme ; nous avons toujours démontré ici que ce n'est pas du complotisme mais une analyse des combinaisons politiques qui ne rendent compte ni se soumettent aux désidératas des électeurs, les leurs aussi (...les leurrent aussi).

On va ramener la retraite à 60 ans, sauf que c'est impossible et intenable pour une économie surendettée. La resucée du front popu   contenait déjà sa futilité historique  populiste. Les fronts popus se sont mal terminés en général ; acquis de 36 repris après quelques mois puis la guerre votée par les mêmes élus du  front popu (les mêmes que ceux qui soutiennent Macron pour l'Ukraine) , sans oublier le massacre en Espagne où aucun barrage hétéroclite n'empêcha le fascisme de triompher.

Or le résultat de ce soir ne confirme pas un danger fasciste mais, ce qui est à la fois rassurant et insoluble : le RN reste un parti protestataire et pas d'adhésion. Il reste avant tout ce que la bourgeoisie en fera ou continuera à en faire, c'est à dire un épouvantail. Est confirmé un bordel en expansion sur des bases populistes et communautaristes, intégrant un curieux vote musulman.2

Le retour de bâton en faveur du cartel hétéroclite des gauches bourgeoises, vu leur programme ultra-bidon - laisse croire aux couches petites bourgeoises excitées et très nombreuses que c'est un triomphe et que le premier ministrable doit leur échoir ; cette prétention basée sur le succès d'un triste grenouillage électoral alliant temporairement droite bourgeoise et gauche bobo est pourtant outrancière, ridicule et aussi lamentable que le retour du dinosaure Hollande. Seul bémol, mais loin de l'accident de Mai 81, la magouille politicienne a un peu trop favorisé LFI prolongeant la crise de régime et ouvrant la voie à des marchandages publics qui vont à nouveau dégoûter la population. Sans du tout vouloir laisser les délirants populistes de la gauche chimérique accéder aux manettes ou incitera à penser qu'on vole plus l'élection à LFI qu'au RN, en repoussant leur prétention à remplacer le RN. Déstabilisation garantie avec le déchaînement des ambitions de cliques avides du pouvoir d'Etat, même les plus chimériques.

UNE IMMORALITE AFFICHEE

L'insoumis bobo, pitoyable rebellocrate3, n’arrive pas à se détacher du jugement moral et psychologique de sa troupe. Il réagit en fonction de peurs fondées sur des suppositions, comme celle d'un fascisme inexistant avec ce lancinant regret de ne pas être considéré comme celui qui pense à la place des autres, les inférieurs sociaux. Le dernier particule néo-stalinien en queue de peloton, LO le résume bien : «  il est exclu qu’un travailleur conscient vote RN »4. On voit que Libération obligeait l'électeur à voter moralement...

Peut-on dire que l’inversion de tendance du RN au front popu bis a prouvé ou prouverait le pouvoir de matraquage idéologique des médias, des footeux et des cénacles artistiques prenant le parti du bien ? Le matraquage sur le présumé danger fasciste a été lourdingue mais sans le bricolage électoral du « barrage », mais avec le maintien des triangulaires, le RN serait resté en tête des cliques au Parlement ; il reste majoritaire en voix comme on l'a vu.. Cet article était déjà en grande partie écrit la veille du jour J et j'y décryptais la stratégie des « biangulaires » préparée au sommet de l’Etat . Les élections organisées par le système ne sont jamais favorables aux masses ni utilisables par la classe ouvrière. Face aux pires résultats électoraux la bourgeoisie a toujours les moyens de retomber sur ses pieds. Après les deux avertissements précédents qui recelaient non un danger fasciste mais un réel danger de déstabilisation économique et politique, voire international avec un parti ni préparé au pouvoir ni doté du personnel bureaucratique compétent, il fallait trouver la parade la plus adéquate et ce fût la simple suppression des dites triangulaires

 Il faut dire que si le RN avait pu échapper au « barrage antifa », il eût été moins arrogant pour gouverner en se pliant aux objectifs financiers, de plus disposé à laisser tomber ses projets les plus intenables .que LFI, qui, avec un nombre de voix électorales toujours aussi inférieur mais augmentées avec celles des bourgeois républicains, emporte une partie de la mise, aussi étonnante que frauduleuse, pour prétendument doubler le « parti facho » par le miracle d'un « vote contre » mais ne mettant nullement en cause le capitalisme ni les cadors complices de mafias pourtant opposées sur à peu près tout « en temps normal » !5

 Le bobo politique, surtout militant, est un fasciste qui s'ignore. Mais un fasciste de gauche sans bottes et  sans Luger. Ce soir toutes les cliques se déclarent gagnant-gagnant après l'élimination de Hitler.

La première grande révélation de cette trilogie électorale restera d'avoir montré les curés de gauche baissant culotte avec le principal argument de la religion capitaliste : la morale ; argument apolitique dont les Marx et Lénine se sont souvent moqués, comme ils ont montré que, question morale, la bourgeoisie dans son ensemble viole ses propres lois lorsque ses intérêts sont en danger.

 Nul mieux que le journal hippie-gauche bourgeoise Libération n'aura été si expansif sur la bonne morale à suivre. Son dernier édito samedi avant l'imminent coup d'Etat hitlérien, heureusement renversé par un front moral et immoral, bavait de morale bienséante : « C’est une catastrophe qui n’a rien de naturelle, et elle risque de s’abattre sur la France ce dimanche, bouleversant notre système de gouvernance et détruisant notre équilibre social, ébranlant des équilibres politiques, effaçant tout repère moral et plantant solidement au centre du pouvoir un monstre que l’on croyait terrasser ». (en vérité Hitler sommeillait encore dans un blockhaus du Pas-de-Calais).

Merci de nous avoir averti du danger mais dansez ici et maintenant !

 Ce journal moral des gauches bourgeoises et rebellocrates n'avait-il pas mené plusieurs enquêtes grandes révélations des tares de futurs députés RN qui ne sont qu'un ramassis de sombres crétins racistes, antisémites (comme la gauche dite radicale mais chimérique?), etc. Le curé de Libé se prenait pour Léon Blum en 1934, proclamant : « Les fascistes ne passeront pas ! ». Le même Léon Blum qui laissa tomber l'Espagne écrasée par Franco et revint sur les acquis du front popu pour mieux préparer la guerre.

 « L’extrême droite attend son heure de gloire dès dimanche soir, prête à réaliser un programme politique bâti presque exclusivement sur la chasse au bouc émissaire, sur la stigmatisation de catégories entières de la population et sur la restriction de nos libertés. En clair : le péril est bien là, clair et imminent. Il ne peut être relativisé. Il ne peut être accepté. Pour Libération, le barrage à ce déversement de haine est une obligation morale, n’en déplaise à Emmanuel Macron. Pour nous, le RN, c’est toujours non ». Et hop c'est un non falsifié qui l'a emporté ! L'ordre capitaliste est sauf !

Il y avait15 raisons d’avoir peur du Rassemblement national :

« Pour l’éducation, l’environnement, la justice, le soutien à l’Ukraine, l’immigration, les droits des femmes, les médias, les finances publiques, la police, la cohésion européenne, l’arrivée d’un gouvernement d’extrême droite présente des dangers majeurs, au vu des intentions affichées par le parti de Marine Le Pen. Petit florilège ».

Tout est mêlé dans le florilège en évitant les mots autorité et débordement migratoire (la restaurer dans la rue, à l'école, etc.), envoyer nos soldats en Ukraine...toutes les questions listées qui relèvent de l'impuissant et aveugle « pas de vague » resteront posées voire amplifiées !

 TOI L'ELECTEUR MINUS HABENS

L'essentiel pour les très rares cas où on vous demande votre avis dans l'espace politique de la bourgeoisie élitaire, certes comme minus habens , c'est que vous participiez nombreux. Encore une fois chapeau ! C'est réussi ! Citoyens vous êtes félicités, tout bien considérés bons à rien même en tant que voteurs et super naïfs en croyant pouvoir peser dans un cadre bourgeois prédéfini où sont toujours reconduit les mêmes avec leurs programmes chimériques.  Cela ne changera rien au chaos provoqué par un imbécile qui a jeté une grenade qui lui a explosé dans les pieds. Participation record donc également pour ce deuxième tour de farces et attrapes.

 Pour ce dernier épisode, moins surprenant que le premier, il fallait s'y attendre ; l'appareil d'Etat allait tenter de récupérer sa mise, après avoir mobilisé toutes ses forces idéologiques, artistiques, politico-syndicales et islamo-gauchistes pour favoriser ce réflexe pavlovien qu'on nomme  « barrage de gauche » bien-pensante. Manque de pot la désignation d'un danger imminent par un simple footballeur masqué  n'a pas réussi à rediaboliser le RN de la clique à Bardella qui reste majoritaire dans le pays en voix...bafouées..  Les sondages quasi infaillibles depuis le début, et troublant les habituelles quiétudes des messes électorales, laissaient planer étrangement le doute sur la victoire facho en faisant baisser le score du RN pour atténuer la surprise programmée.

La semaine précédent le tour fatidique de la grande décomposition annoncée, avait vu l'invention de ce bizarre front républicain, bâtard éloigné et fantasmé de deux précédentes inventions de fronts popus cartels hétéroclites et inconsistants étrangers à la classe ouvrière et à toute idée de révolution, patchwork de catégories sociologiques, d'islamisme et de délires en tout genre 6 Lequel front républicain était aussitôt doté d'un nouveau gadget : le désistement antifa. Oh la noble cause ! Qui se dégonfla en l'espace de trois jours ; j'adore ces 56% des français pour qui les désistements sont une manœuvre politicienne !7


DES TRIANGULAIRES TRANSFORMEES EN BIANGULAIRES

Nous nous pâmions de rire !Le deuxième terme n'existant pas, j'ai donc dû le créer, mais il faut reconnaître qu'il fait louche, de même que les médias évitent de parler de collusion, complicités rebutantes ou calculs sans principe de politicaillerie classique. J'ai hésité de qualifier aussi ceci de bipolaire, qui veut dire changement d'humeur mais pas vraiment manipulation ou concussion. Bipartition conviendrait encore moins car le fait que Mélenchon incite à choisir un candidat de droite ou de droite macronienne ne présente aucun risque de rétablir la sempiternelle bipartition comedia del arte gauche/droite, dissoute par des années de mépris du prolétariat et du peuple par les élites bourgeoises de toutes leurs cliques politiques. Les biangulaires ont signé la mort du macronisme centriste et du bègue Bayrou. L'histoire de France s'en souviendra probablement comme de la fabrique des biangulaires...bipolaires.

 On nous avait rejoué la terreur du fâchisme, doublée d'une peur des violences des rebellocrates au « grand soir » d'une élection marquée par le risque de prise du pouvoir du fâchisme mais finissant en bris de vitrines et feux de poubelles. La baisse du chiffrage des intentions de vote pour le RN soulevait d'espoir le cœur des antifas de France et de Navarre. On se résolvait sans vergogne à croire à l'intermède d'un « gouvernement technique » aux ordres du même Macron déconfit. Moitié de gouvernement toxique prolongeant le maintien de l'ordre en décomposition et continuant à fermer les yeux sur le bordel migratoire et une insécurité généralisée surtout dans les quartiers pauvres ou concernant les personnes isolées et sans défense.

La préparation de ce deuxième tour de piste électoral biangulaire a eu pour but le quadrillage des opinions, comme toujours, impossible pour une lutte quelconque ou de classe, de déborder sur ce terrain. Autre renfort pour atténuer cette crise du parlementarisme, celui des rebellocrates de la clique à Mélenchon et des folles écologistes (dont personne ne veut plus). Cette parodie d'antiparlementarisme des rebellocrates (déjà mise en scène par les  trumpistes), qui menaçait d'attaquer le parlement au soir fatidique du triomphe du jeune Hitler, reste très parlementariste à condition que vous votiez pour eux. Car le ridicule ne se voit pas.

 Les rebellocrates communautaristes et girouettes électorales ont dissous l'internationalisme dans leur espace de mondialisme antiraciste , le cartel des rebellocrates s'était mis à appeler à l'assaut du parlement au soir des élections face à une victoire relative du RN ou de moins en moins absolue grâce au montage cinématographique bipolaire, et pipolaire, alliant très classiquement la carpe et le lapin. Le dénigrement de l'idée nationale ne signifie pas internationalisme – quand en plus les rebellocrates soutiennent le nationalisme palestinien très antisémite – mais multiculturalisme dissolvant toute histoire nationale ( dont Marx n'a jamais dit qu'il fallait en dissoudre les traditions pour les fondre dans cet exotisme bêbête de créolisation). Aquilino Morelle, bien que mêlé à divers scandales, reste un génie politique que se sont arrachés plusieurs partis de la gauche bourgeoise ; c'est lui qui a le mieux analysé les mues commuautaristes et immigrationnistes de la gauche caviar.

Ce magouillage entre élites politiques inamovibles pouvait satisfaire tout  le monde :

1.     éliminer tout gouvernement fantaisiste des dits extrêmes (bourse dixit et milieux financiers atterrés dans toute l'Europe)

2.     peuplé d'incapables et de premiers venus, le RN pouvait souffler et sortir gagnant à deux titres : comme victime « on a volé le pouvoir au peuple », qu'il gagne ou que finalement il ait perdu formellement.

3.     la gauche bourgeoise et bobo triomphant sans honte pour « faire barrage au fâchisme » en s'alliant avec les pires autres concurrents bourgeois

4.     Macron affaibli peu équipé pour limiter les dégâts avec un gouvernement technique lui laissant le pouvoir de nuisance militariste et des bagarres dérisoires sans fin à l'Assemble des parlementeurs.

 

 Le vrai danger des extrêmes apparaît en conclusion : en plus de leur nullité politique avec leurs programmes débiles, chimériques et fantaisistes - plus de flics pour le RN et  raser gratis selon le front popu bis - ils vont activer le chaos .

 

NOTES

1 NFP 193 ENSEMBLE 168 RN 143

2De plus , pas que succès autochtone mais aussi allogène. Comme l'a souligné Pascal Perrineau : « Nos enquêtes montrent que 62% des musulmans ont voté pour la liste de Manon Aubry. Il n'existe pas d'équivalent. Qui aurait dit que le destin de la gauche se dessinerait dans un vote communautaire à base religieuse? ». Le drapeau palestinien exhibé à l'Assemblée et dans la rue à la place du drapeau français, ça paye ! En plus çà fait internationaliste, tout en ne restant qu'une pauvre apologie d'un nationalisme. Jamais un parti politique de gauche hystérique, comme LFI, n'avait autant mobilisé le vote allogène ; exemple d'intégration réussie à la mystification électorale française dans un cadre pourtant...patriotique ! L'internationalisme de l'islam dissout la classe ; il exprime la volonté et les besoins du capital L'immigrationnisme détruit l'internationalisme et divise la classe face, invasion nounous voilées dans l'espace public, etc... trop d'immigration tue l'immigration

3 Le terme rebellocrate est un néologisme forgé par feu le polémiste pointu Philippe Muray. Il désigne un individu qui se prétend rebelle, mais qui en réalité est proche du pouvoir. Un rebellocrate est un rebelle de façade, souvent un membre du gouvernement ou une personnalité influente, qui encourage les autres à se révolter contre le système tout en restant lui-même bien intégré dans les cercles de pouvoir C’est un concept péjoratif qui met en lumière l’hypocrisie de ceux qui prêchent la rébellion tout en bénéficiant des avantages du système en place. 

Dès les années 1950, le psychologue social Solomon Asch remarque que la présence d’un rebelle dans une équipe de travail y augmente le nombre de bonnes décisions. Dans son expérimentation, 37 % des professionnels d’une équipe étaient prêts, par conformisme, à suivre un mauvais choix de leur hiérarchie, tout en sachant qu’elle avait tort. En y introduisant un rebelle, le nombre de suiveurs est tombé à 5 %. (et lire : Petit manuel d’une rebelle moderne (Les Presses littéraires) de,Camille Voiry.

4 Qu'est-ce qu'un travailleur conscient, un type qui vote pour qui et pour quoi, ou qui vote pas, un membre de la secte trotskienne ? A part tenter depuis 50 ans de dépasser 1%, LO rend service au principal système de domination idéologique de la bourgeoisie, ridiculisant en permanence la notion de parti révolutionnaire et méprisant ces ouvriers qui disent merde à leur façon au système dominant.

5Le journal bourgeois Libération titre « deux vainqueurs : la république et la gauche » mais masque le trucage « démocratique » en ajoutant « une France majoritairement de droite ».

6 50 ans avant Perrineau, le petit groupe Révolution Internationale, du point de vue du prolétariat choquait les sectes gauchistes avec les mêmes constats : « Pour les tenants de cette gauche des minorités, ces couches populaires « pensent mal », en considérant l'immigration, l'insécurité ou la nation comme des questions fortes et légitimes. Pour eux, la gauche doit s'éloigner de ces catégories populaires, pour tenter d'inventer une capacité majoritaire nouvelle à partir des femmes, et du combat néo féministe, des jeunes, et des immigrés. Le genre, l'âge et l'origine deviennent l'alpha et l'omega de cette gauche. Aujourd'hui, cette logique s'épanouit avec la France insoumise. La campagne de LFI pour les élections européennes s'adressait à une série de minorités segmentées, et voulait, dans le contexte de la situation à Gaza, créer un vrai vote communautaire » (cf. Interview dans le Figaro). Suite de RI le CCI actuel reste sur la position immigrationniste gauchiste.

7 64 % des électeurs du Nouveau Front populaire et 49 % des électeurs Renaissance assurent que ces désistements les incitent « plus encore » à voter pour un adversaire politique et contre le RN. « Le front républicain n’existe plus vraiment en tant que réflexe spontané des électeurs. Mais le désistement républicain, lui, fonctionne remarquablement. Il est redoutablement efficace pour sur-mobiliser contre le RN », souligne Gaël Sliman, président d’Odoxa. 71 % des Français pensent, d’ailleurs, que « si le RN ne parvient pas à obtenir une majorité absolue aux élections législatives, ce sera la conséquence de ces désistements républicains ».En tout cas, quelle que soit l’issue du scrutin dimanche, la « clarification » souhaitée par Emmanuel Macron au moment de dissoudre l’Assemblée n’apparaît pas clairement aux yeux des Français. Une large majorité des sondés pensent que la France sortira affaiblie (58 %) plutôt que renforcée (15 %) de ces élections législatives.


Le camembert bordélique ci-dessous produit de la décomposition macronesque