PAGES PROLETARIENNES

vendredi 12 juillet 2024

BOOMERANG DU BARRAGE REPUBLICAIN : L’ivresse du pouvoir des bobocrates

Le premier ministre de la France soumise

 « Résultats des législatives : tentez de composer une majorité absolue avec notre simulateur de coalitions ». Le Figaro

« Nous sommes sur le chemin d'une France qui a le sentiment qu'elle n'a plus de classe politique digne de ce nom ». Dominique Reynié

« A quoi sert d'avoir fait des études et obtenu des diplômes, ce dont les « élites » se targuent tant, si c'est seulement pour prendre de haut ceux qui n'ont pas eu cette chance ? Ce « racisme de l'intelligence », qu'avait dénoncé Pierre Bourdieu en son temps » Aquilino Morelle

Sagou K., un Malien qui a blessé trois personnes le 3 février à la gare de Lyon, s'est confié sur ses motivations. Il a reconnu avoir voulu cibler spécifiquement les Français blancs. 


Victoire des médias qui ont bien travaillé pour faire battre le RN. Ils ont interagi en deux temps : ils annoncent une large victoire du RN, ce qui démobilise partiellement ses électeurs et ce malgré les désistements. Ensuite ils matraquent les candidats RN d’incompétence et signent des articles sur une future catastrophe économique. Pas de chance, ils ont trop bien réussi leur coup mais en gonflant le pôle de la gauche mythique et mystique qu'il leur faut démonétiser à son tour, grâce en grande partie à son programme délirant et irresponsable pour la classe bourgeoise et « père Noël » pour les ouvriers.

Ce sont les désistements arrangés et report de voix qui ont fait la différence du vote surprise. Sinon le « parti anti-système » double presque son score en nombre de députés plus : 10,1 Millions de voix, NFP (qui va éclater avant la fin de l'année) : 7,4 Millions de voix Ensemble : 6,3 Millions de voix. Du point de vue de l'ordre bourgeois c'est heureux que le RN n'ait pas la majorité et qu'il ait été aussi vite dégonflé par la simple magouille des biangulaires, duels supprimant des triangulaires trop favorables à ce parti d'apaches.

« Cependant, le « barrage » n’explique qu’une partie de l'échec du RN Ce parti a été confronté à ses propres erreurs et limites. Son programme n’est pas sérieux, ses candidats ne sont pas prêts ; ils n’ont pas été sélectionnés avec soin, ils n’ont pas été suffisamment formés, au point que de nombreuses invitations à débattre lancées par des médias ont été refusées par des candidats RN incapables de faire face ou craignant de ne pas y parvenir. C’est le prix d’un parti depuis toujours dans l’opposition ; c’est aussi la conséquence de sa sociologie, le RN est plus que jamais le parti des ouvriers et des employés, des moins diplômés, des plus modestes, etc. La dissolution aura eu le mérite de mettre en évidence son impréparation et la nécessaire mue qu’il lui faudra opérer ».

Plus que jamais le parti des ouvriers ? Le politologue devait avoir un coup dans le nez. C'est une chose de constater un vote protestataire hétéroclite qui est surtout le fait de couches en déshérence, paysans, petits commerçants, aussi de jeunes1, d'ouvriers et d'employés de province vivant déclassement et mépris, pour les réunir dans un parti des ouvriers qui n'existe plus. Les abstentionnistes en milieu ouvrier restent très nombreux heureusement.

Le retour de la mystique de gauche

Cette mystique encore efficace est venue troubler le but du barrage, amenuiser les extrêmes :

«  Ce fut la plus grosse erreur du président de la République dans cette dissolution : croire que la gauche, parce qu'elle se tapait dessus depuis des mois et se trouvait menée par le pire de ce que la politique pouvait produire, n'existait plus comme réalité solide, soudée et cohérente. Or, la dissolution annoncée, il ne fallut pas plus de quelques heures, pour que toutes les tendances, tous les courants, toutes les chapelles hier ennemis mortels s'embrassent follement au nom de l'unité des forces de gauche face au péril fasciste...rire devant le ridicule de la chose est peut-être légitime, mais ne sert à rien car le mouvement n'est pas un «calcul électoral» mais correspond incontestablement à un mystique de la gauche, une de celle qui ressuscite ceux que l'on croyait morts »2.

La question est de savoir si c'est «la gauche» dans son ensemble qui l'emporte ou plutôt «une ». Stupeur et ballonnement : aucun bloc n’est en mesure à lui seul de former un gouvernement durable parce qu’un tel gouvernement serait tôt ou tard renversé par les deux autres blocs, rivaux mais alliés contre le troisième. Vous avez dit chaos, non mésentente.

Un front, qui n’a de populaire que le nom (la gauche n’attire plus les classes populaires et ouvrières), rejoue la scène primitive de la sainte alliance contre le fascisme. Mais c’est un fascisme imaginaire : 2024 n’est pas 1936 et le parti de la fille n’est plus celui du père ! Ni des Waffen SS, slogan aussi ahurissant que bête.3

Le pôle gauche s’est cristallisé, pour sa part, en une entente improbable, conduisant ses électeurs, à ratifier un programme délirant et à rallier une figure repoussoir au motif de combattre des idées repoussantes. Le camp présidentiel s’est joint à cette scénographie, entre combinazione et hallucination collective, avec les résultats inattendus que l’on voit. Faut-il ajouter que le programme du Nouveau Front populaire constitue non un accord de gouvernement réfléchi, mais un bricolage idéologico-électoraliste visant, avec succès d’ailleurs, à emporter des sièges ?4

« En réalité, la gauche a remporté, comme souvent, une victoire médiatique, celle de l’interprétation des résultats, mais électoralement, elle a subi un échec important. Si, au second tour, on additionne les scores des partis du NFP avec ceux de toutes les gauches, on obtient laborieusement 27,28 % des suffrages exprimés… soit 17 % des électeurs inscrits. Les gauches reculent même par rapport aux élections européennes du 9 juin, où ce total de toutes les gauches dépassait 33,7 % des suffrages exprimés ».

Du point de vue majoritaire la comparaison avec 1981 est hors de propos, mais du point de vue étatique bourgeois ce serait une hérésie suicidaire de recommencer à lui confier « les affaires ».

 Si le NFP a le plus de sièges c'est seulement parce que ce cartel se compose d'une alliance d'une vingtaine de partis. Ces cliques diverses de la gauche bourgeoise ont fortement bénéficié du vote barrage et des reports macronistes, bien plus qu'en 2022, au même titre que le parti étatique Renaissance a bénéficié du vote de la gauche et de la droite. La perspective d'une victoire « facho» était en effet bien plus tangible ce mois-ci. Ce n'est pas une mythique « gauche éternelle » qui l'emporte en chiffres mais un assemblage d'avides de pouvoir, qui bavent de plaisir, où le PS ne renaît pas vraiment de ses cendres, où la clique à Mélenchon gagne peu et n'est plus dominante, sans parler des écolos qui n'étaient plus rien au premier tour et deviennent centre de la mystification « tous unis » pour vous emmener en bateau avec la mise en valeur médiatique de la bêtasse Tondelier.

Une première observation donc : en toute hypothèse, même un gouvernement emmené par le Nouveau Front populaire ne pourrait gouverner par décret sans la signature d’Emmanuel Macron. De surcroît, la Constitution requiert des lois lorsqu’il s’agit de prendre des décisions en matière de droits civiques, de libertés, de droit pénal, ou encore de fiscalité... La liste est loin d’être exhaustive. Par exemple, le rétablissement de l’ISF ne pourrait donc pas être décidé par décret.

«On ne peut pas non plus abroger une autre loi par un décret»«Par exemple, quand Jean-Luc Mélenchon parle d’abroger par décret la réforme des retraites, c’est un slogan !» (Philippe Blachèr, agrégé de droit public et professeur de droit constitutionnel) En outre, le choix d’Élisabeth Borne d’avoir inscrit l’âge de départ à la retraite dans la loi, contraindrait sans doute l’exécutif à demander au Conseil constitutionnel son aval pour toute réforme ou abrogation.

Le revival de la gauche mystique sous le slogan populiste « faire payer les riches et redonner du « pouvoir d'achat » relève de la hotte du Père Noël dont l'emballage est antiraciste et guépéou5. La fée des cadres CGT Sophie Binet a voulu poser à la principale représentante de commerce féerique contre le vol présumé d'une victoire pourtant combinée avec les pires bourgeois, étriquée et fallacieuse. Et avec un programme, certes aguicheur, mais complètement utopique. Le moins fringant Attal n'a pas eu tort de dire que l'augmentation du SMIC à 1600 euros serait «Une machine à détruire l’emploi».  Selon une enquête réalisée fin juin par la Confédération des PME (CPME), si le salaire minimum est porté à 1600 euros nets, alors plus d'un entrepreneur sur dix (14%) «n'aurait d'autre choix que de cesser leur activité tandis que près de trois sur dix (27%) licencieraient une partie de leur personnel pour sauver leur entreprise». La moitié d'entre eux (50%)« se contenterait de répercuter cette hausse des salaires sur leurs prix de vente», alimentant ainsi l’inflation. Enfin, «seul un dirigeant sur dix (10%) serait en capacité d'absorber ce surcoût dans ses marges», précise la CPME. Dans la petite tête du bobocrate moyen .il y a toujours assez de fric et tant mieux si cette revendication appliquée fait chuter le système, en réalité la France seule et pour tomber économiquement au niveau de Cuba, comme la presse bourgeoise la plus lucide le leur reproche 6. Mais la pire ignominie de ce slogan populiste est de ridiculiser les ouvriers en tentant de leur faire croire que combattre le capitalisme c'est seulement augmenter les salaires et dans une proposition vertigineuse7. Les ouvriers ne croient même pas à cette lubie pour petit bourgeois. Du point de vue bourgeois industriel, au niveau international, cette hausse des salaires rendrait également la France moins compétitive pour les exportations avec «un risque d’inflation». Enfin, LFI, qui dans sa course au pouvoir, se moque de ses électeurs bobos, n'aurait pas les voix suffisantes à l'assemblée nationale pour faire voter un si populiste programme, ni les moyens financiers de le mettre en œuvre.

UNE SOLUTION INTERMEDIAIRE SI PEU MYSTIQUE ?

(les milieux financiers détestent l'incertitude)

Estimant que les Français ont, par leur vote, simplement voulu «faire barrage» au triomphe annoncé du Rassemblement national - et non approuver le «programme complètement délirant» du NFP - l’ancien ministre sarkozyste du Travail Bertrand a proposé une issue de secours pas très fiable : «Un gouvernement d’urgence nationale», qui serait dirigé par une personnalité issue des Républicains. «Pour que ça change, ça ne peut pas être un premier ministre du camp présidentiel». Cette équipe pourrait à la fois «rassembler LR, les indépendants, les macronistes, et les hommes et les femmes de bonne volonté.» (hi hi)

 Plaidant à la place pour un exécutif qui devra être «politique» et «comprendre ce qui se passe dans le pays». Avec une ligne directrice : «Plus de sécurité et moins d'immigration.» La macronie et la droite ont beau jeu ne pas avoir ensemble la majorité absolue, Xavier Bertrand a souhaité une coalition qui «se rapprocherait le plus (possible) d’une majorité absolue.» Une manière de tenter de prendre la gauche de vitesse. Et de tordre le bras du camp présidentiel, afin qu’il se range derrière Les Républicains. Or, pas un journaliste n'a cessé de répéter que l'alliance avec les résidus de la droite aurait dû être anticipée et non pas souhait aussi tardif, or l'alliance avec la droite plus rien était déjà un fait depuis le second round de Macron avec les Darmanin et Lemaire.

La bêtise de Macron ne cache même plus les conciliabules secrets entre toutes les cliques bourgeoises, avec le gros Larcher du Sénat, entre Philippe et la mère Le Pen, entre Roussel le petit traître à 2% et Darmanin ou Véran. Le conseiller officieux d’Emmanuel Macron a reçu ces derniers mois à plusieurs reprises Marine Le Pen et Jordan Bardella, en présence notamment d’Edouard Philippe ou du ministre des Armées, en toute discrétion. Thierry Solère aurait rempli un rôle d‘agent de liaison entre le camp présidentiel et le RN. Tous n'ont honte de rien. Surtout pas des subventions publiques aux divers partis bourgeois8.

LE DANGER FACHO ECARTé ET MAINTENANT ?

La gauche anglaise est plus intelligente que la française et pose la question de l'immigration comme limite et pas porte grande ouverte sachant que le populisme frappe partout aux portes.

La surprise du scrutin en Angleterre vient surtout du parti anti-immigration et antisystème Reform UK : il gagnerait 13 sièges, une entrée bien plus fracassante que prévu pour la formation de la figure de la droite dure Nigel Farage Pour Rishi Sunak, la campagne a tourné au chemin de croix. À coup de clips alarmistes sur les réseaux sociaux, sa stratégie a surtout consisté à accuser les travaillistes de vouloir augmenter les impôts et d'ouvrir les vannes de l'immigration illégale. En face, le travailliste Keir Starmer a mis en avant ses origines modestes -. Pour couper l'herbe sous le pied des attaques de la droite et faire oublier le programme dispendieux de son prédécesseur Jeremy Corbyn, il a promis une gestion des dépenses publiques très rigoureuse, sans augmentation d'impôts.Il veut se montrer ferme sur les questions migratoires et se rapprocher de l'Union européenne - sans la rejoindre. Mais il a déjà prévenu ne pas avoir de "baguette magique" et les Britanniques se montrent, dans les sondages, sans illusion sur les perspectives de changement.

 Le populisme ne peut pas être jugé comme une simple expression de la décomposition ou une division entre partis bourgeois. Peut-être comme le produit du racisme des ouvriers blancs comme le pensent les wokistes...et le CCI ? Le problème est-il dans la montée du populisme ou dans l'incapacité de tous les partis à proposer une solution d'avenir ?



ANNEXE



Le danger populiste plus important que les questions posées dans la société ?

ENTREFILET DU SITE DU CCI

« Élections aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France: La gauche du capital ne peut pas sauver ce système à l’agonie 

 La montée du populisme est un produit direct de la décomposition du capitalisme et a créé de profondes divisions au sein de la classe dirigeante. Aux États-Unis, le Parti démocrate semble paralysé dans ses efforts pour empêcher Trump de revenir à la présidence, une issue qui accélérerait le glissement vers le chaos tant aux États-Unis qu’à l’échelle internationale. En France et en Grande-Bretagne, l’histoire est un peu différente, avec Macron et le « Nouveau Front populaire » qui s’allient pour bloquer l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national, et le Labour qui écrase un parti Tory profondément gangrené par le populisme. Malgré cela, les forces du populisme et de l’extrême droite continuent de croître sur le terreau d’une société en décomposition

Des politologues, par ailleurs conseillers de la gauche au pouvoir sont autrement plus lucides et préoccupés non par la méchanceté du populisme mais sur les raisons de son succès, et aussi sur son contenu en partie très dérangeant pour les élites de gauche et d'ultra-gauche.... Sinon dénoncer le populisme c'est ou être populiste soi-même ou simpliste comme un gauchiste et le traiter de mouvement facho, ce que suggère notre austère et planant CCI. Les analyses de la situation sociale mondiale ne peuvent se cantonner au niveau national mais la crise politique en France est une épine dans le pied pour tous les Etats. J'ai envie même de poser une question : le populisme peut-il empêcher la guerre ?

Des citations édifiantes qui n'entrent pas dans le simplisme de la décomposition qui explique tout.

« Enfin, il y a la question du « grand déclassement » économique, industriel et agricole du pays. Le taux de pauvreté atteint 14,5% de la population active et plus de neuf millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Nous avons perdu 2,5 millions d'emplois industriels en 20 ans. En France, l'industrie ne représente plus que 10% de la population active, alors qu'en Allemagne elle atteint 23% et 18% en Italie. L'inertie des gouvernements successifs, de droite comme de gauche, et la démission des élites face à ces trois problèmes a créé la puissance politique, humaine, sociologique et électorale du RN ».

« Cette haine du politique, voire de certains politiques, est essentielle à saisir. Toutefois, la force du RN vient de ce qu'il embrasse à la fois la question sociale et la question identitaire. La gauche nie la question identitaire, la considérant comme « fasciste », ce qui est une attitude puérile. Car l'identité de la France, ce sont aussi les services publics, l'école, l'hôpital ou encore la laïcité. L'identité de la France, c'est la République. Les Français qui votent pour le RN, dans leur immense majorité, ne sont pas des « fachos », mais des citoyens attachés à leur nation » (Aquilino Morelle).

LA SOCIOLOGIE DES PARTIS ET L'ISOLEMENT DU RN (J. Fourquet)

« J’ai fait le décompte des professions des candidats des différentes forces politiques. Chez Ensemble, 59 % des candidats sont chefs d’entreprise, professions libérales, cadres ou ingénieurs. C’est le cas de seulement un tiers des candidats du RN et du Nouveau Front populaire. Le NFP est celui qui compte la plus grosse composante des métiers du cœur: professeurs, profession des arts et spectacles, professions intermédiaires de la santé et du social: 28 % de leurs candidats contre à peine 10 % chez les autres. Et c’est au Rassemblement national, même si ce n’est pas majoritaire, que la proportion de professions intermédiaires, du privé ou du public, des employés et des ouvriers est la plus forte: 24 %, contre 9 % seulement chez Ensemble et 14 % au Nouveau Front populaire ».

Le RN, premier parti de France, n’a pas droit de cité dans un vaste espace central où se concentrent tous les lieux de pouvoir. Et les décideurs ne côtoient jamais au quotidien ces électeurs. Autre relégation, la relégation culturelle. On a vu avec la réactivation de ce front républicain, un peu moins qu’à certaines époques, mais quand même de manière assez nette, fleurir de très nombreuses tribunes ou de prises de position de footballeurs, d’artistes, de chanteurs, d’universitaires, de gens de la culture ou de grands leaders économiques. ...) Cette représentation valorisante n’existe pas pour le RN, dont les électeurs sont dépeints comme des «beaufs» et dont le président a vu ses piètres résultats scolaires dévoilés dans la presse. Le RN lui, bien qu’ayant fait 10,5 millions de voix, n’a eu aucun rappeur, aucun footballeur, aucun rugbyman, aucun chanteur avec lui.(...) Ils se sont illusionnés sur une espèce de magnifique village Potemkine. Les JO permettaient de raconter une belle histoire d’une France unie, rayonnante. C’était très valorisant pour le Président de montrer la France dans un écrin. Mais cela ne correspondait pas à la réalité des problèmes de pouvoir d’achat des Français, de leurs inquiétudes quant à l’insécurité ou l’immigration. Ils ont voulu gommer les fractures françaises, le temps des JO, mais le décor Potemkine s’est déchiré le 7 juillet.

Jérôme Fourquet (toute l'interview est passionnante, à lire sur le Figaro)


NOTES

1La jeunesse ouvrière se fiche de l'hydre facho agitée par la jeunesse bobo diplômée et inculte en histoire. Du côté des jeunes, le vote est très polarisé : 31% des jeunes s'apprêtaient à voter RN aux élections législatives, et 45% d'entre eux voteraient Nouveau Front populaire. Il y a une radicalisation des jeunes. Deux jeunesses se confrontent : d'un côté, nous observons une jeunesse étudiante, des grandes métropoles, habituée aux manifestations, et de l'autre, nous voyons une jeunesse en bas de la hiérarchie sociale, très souvent issue de l'enseignement professionnel, avec des difficultés à rentrer dans la vie active. Cette jeunesse vote massivement pour le Rassemblement national. Toutes ces fractures générationnelles, communautaires ou sociales sont préoccupantes. La gauche ne parvient plus à parler à l'ensemble de la nation et surtout aux gens d'en bas : 21% des ouvriers avaient l'intention de voter pour le NFP contre 60% qui choisissaient le RN !

2Un conseiller d'Edouard Philippe.

3Les ancêtres du parti socialiste ont un pedigree bien plus impressionnant : envoi au massacre de la classe ouvrière en 1914, rebelote en 40 et avec Pétain, sans oublier leurs ministres des colonies dont un certain François M.

5 Libération qui modèle l'opinion bobo décrypte et pourchasse le facho qui est en vous. «Libération» a « froid dans le dos » et dévoile Racistes, complotistes, homophobes, pro-Poutine : la galerie des horreurs des députés RN qui siègeront à l’Assemblée a identifié : 28 élus RN auteurs de saillies et de prises de position discriminantes, violentes ou délirantes. Ils représenteront 20 % des 142 sièges remportés par l’alliance d’extrême droite. Nonna Mayer , sa spécialiste de l'extrême droite « démontre » ils sont toujours tous racistes : : «Les électeurs du RN ne changent pas : 94 % d’entre eux ont le sentiment qu’il y a trop d’immigrés en France»

6Promesses...  « d'un parti qui ne peut rassurer, sur le plan économique notamment, tant l'addition de mesures populistes destinées à enrober le fond du programme répond plus à des commandes électorales qu'à une politique publique cohérente, tenable ou réaliste ». LE FIGARO 

7Il faut préciser que c'est la pensée de base des trotskiens, totalement méprisant pour la classe ouvrière, et devenus l'expression extrême du populisme plus du marxisme. LFI est un organisme obscur de type trotskiste pipolisée. Lambertistes et pablistes sont historiquement acoquinés à ce jour, diverses sectes militantes soutiennent ouvertement Mélenchon et sa clique ; Besancenot et Poutou figurent sur les tribunes communes. Il faut rappeler que Mélenchon a été formé par la pire tendance trotskienne liée avec la CIA au temps de la lutte commune contre le stalinisme. La marionnette de Mélenchon, le NPA : « Ce qui s’est construit au cœur de cette campagne, une gauche unie et militante, doit perdurer : confirmer un programme de rupture, se nourrir et nourrir les mobilisations plus que jamais nécessaires, permettre au plus grand nombre de rester organisé au-delà de ces élections, condition pour faire renaître une véritable gauche de combat ». LO reste indépendant du trotskisme caméléon et hors des réalités : «  Le RN, comme tous les partis en compétition pour gouverner, est respectueux de l’ordre capitaliste et fondamentalement dévoué à la grande bourgeoisie qui détient le monopole des usines, des banques et des chaînes de distribution. Il véhicule les idées les plus réactionnaires : le racisme, la xénophobie, l’oppression des femmes. Le plus grave est que ce nouveau postulant au rôle de sauveur suprême dresse les travailleurs les uns contre les autres en fonction de leurs origines, les divise et les affaiblit, à un moment où le monde du travail a encore plus besoin de son unité pour les combats à venir contre ses ennemis mortels, le grand patronat, les maîtres des grandes entreprises et de la finance. Alors, il est exclu qu’un travailleur conscient vote RN ». 

8La règle est claire : au premier tour, dès lors qu’un parti récolte au moins 1 % des suffrages dans 50 circonscriptions, chaque voix lui rapporte environ 1,10 euro (montant variable en fonction de la participation), et ce, de manière fixe tous les ans. Puis, une fois le second tour passé, chaque parlementaire élu - député ou et sénateur - débloque l’autre volet d’un montant de plus de 37.000 euros par élu et par an jusqu’au prochain renouvellement. Une manne financière qui s’élève à 66 millions d’euros pour l’année 2024. Le grand gagnant de ce redécoupage budgétaire anticipé est sans conteste le Rassemblement national (RN), même si le pactole du parti à la flamme est bien moins élevé qu’espéré. Avec près de 9,4 millions de suffrages récoltés le 30 juin, le RN devrait recevoir toutefois plus de 10,3 millions d’euros du financement public au titre de la première fraction. La déception du second tour, avec « seulement » 124 députés élus, liée aux plusieurs centaines de désistements du « front républicain », a contraint les cadres du RN à revoir leurs projections financières. Le contingent d’élus ajoute néanmoins environ 4,5 millions d’euros à la caisse - contre 9 millions envisagés - portant l’enveloppe totale à près de 15 millions d’euros par an. Le parti deJordan Bardella, qui ne comptait que 2 députés en 2017, est désormais le plus grand bénéficiaire des subventions publiques. Autrement dit, la République soi-disant menacée de mort part le RN, lui verse 10 millions d’euros. En toute logique !…..

Pour la coalition des gauches, si l’enveloppe globale devrait rester similaire - 16 millions d’euros en 2022 contre 16,7 millions prévus en 2025 - le changement du rapport de force interne modifie aussi la donne financièrement. Là encore, les argentiers des formations du Nouveau Front populaire sont d’ores et déjà en train d’évaluer les voix récoltées par leurs candidats respectifs pour estimer leur part du gâteau.

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