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mardi 12 mars 2024

ET DANS LA GUERRE IL EST OU LE PROLETARIAT, BORDEL ?



Est-il coincé dans une nouvelle affaire Dreyfus ou interpellé pour défendre les valeurs (capitalistes) bourgeoises ?

« Nous condamnons le traitement cruel infligé à la population civile des territoires occupés. La dévastation de localités entières, l’arrestation et l’exécution d’innocents pris comme otages, le massacre d’individus désarmés, sans égard à l’âge ni au sexe, qui ont eu lieu en représailles d’actes du désespoir et de légitime défense, justifient la plus sévère condamnation. La même faute commise par d’autres armées ne peut servir d’excuse. (...)

Nous mettons les gouvernements et les classes dirigeantes de tous les pays belligérants en garde contre la poursuite de ce carnage et appelons les masses laborieuses de ces pays à en imposer la cessation. Seule une paix née sur le terrain de la solidarité internationale peut être une paix sûre. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous à nouveau malgré tout ! (…)  nous refusons les crédits demandés ».

Karl Liebknecht (2 décembre 1914, traduction Robert Paris)


Nulle part ni en Ukraine ni en Palestine ! Inexistant, dissout dans les horreurs quotidiennes ! Opération banale en revanche, on assiste aujourd'hui à un entraînement conjoint de troupes russes, chinoises et iraniennes. En même temps notre Napoléon III au petit pied plaide pour l'envoi de « nos troupes » au front ukrainien. Il est intéressant par conséquent, pour comprendre où en est la dangerosité de la guerre mondiale actuellement en gestation, d'en revenir aux débuts des guerres en Ukraine et en Palestine. Le spécialiste en géopolitique du Figaro nous livre une information, étonnante pour les naïfs convaincus de la seule méchanceté de Poutine , Renaud Girard :

« Au mois de mars 2022, il y avait eu à Istanbul des négociations approfondies entre Russes et Ukrainiens et un compromis avait été pratiquement atteint. C’était une neutralisation de l’Ukraine assortie de garanties de sécurité internationales, un statut d’autonomie pour le Donbass et le report à vingt ans de la question de la Crimée.

Il y a encore un flou historique sur les raisons pour lesquelles l’accord n’avait finalement pas été signé. Est-ce parce que les Ukrainiens renoncèrent à le signer après que le premier ministre britannique Boris Johnson, en visite surprise à Kiev le 9 avril 2022, les eut dissuadés d’accepter ce compromis, en leur expliquant que les sanctions occidentales allaient détruire l’économie russe et en leur promettant une aide militaire substantielle, qui leur permettrait de chasser l’envahisseur russe de tous les territoires ukrainiens selon le droit international, y compris la Crimée ? »1.

Le spécialiste ajoute deux remarques essentielles :

« Ni les Russes ni les Ukrainiens ne vont s’effondrer. Les premiers jouissent d’une profondeur stratégique sans égal et du soutien économique des pays du « Sud global ». Les seconds ont une armée qui tient bon et ils jouissent d’un soutien militaire et financier occidental inouï depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

    « Dans la guerre d’Ukraine, l’événement collatéral qui pourrait changer la donne serait le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le candidat républicain a assuré qu’il pourrait « faire la paix en 24 heures ». À quelles conditions ? Nul ne le sait aujourd’hui, sans doute même pas lui ».

Le rappel d'emblée du sabordage du compromis du mois de mars 2022 par le délégué anglais de l'impérialisme américain montre que l'agresseur ne fût pas vraiment le méchant Poutine et que ce sabordage manifesterait plutôt un affaiblissement du pachyderme US, hypothèse du CCI depuis longtemps ; lorsqu'on est obligé de provoquer quelqu'un c'est qu'on est en position de faiblesse, laquelle peut être constatée également au Moyen Orient par l'incapacité de Biden de faire cesser le massacre du néo-nazi Netanyahu, ce qui est à mon avis du cinéma du président gaga, l'Etat hébreu restant le principal mirador des intérêts US dans la région. Massacrez massacrez, il en restera toujours quelque chose...de positif pour terroriser la population mondiale, l'habituer aux massacres massifs de civils et la préparer à la nécessité de faire la guerre pour retrouver la paix.

Le front ukrainien, malgré quelques avancées ou reculs des deux camps, est pratiquement immobile depuis deux années preuve que la dictature russe n'est pas à l'agonie mais que le problème se trouve plutôt sur le versant occidental du capitalisme. Avec pour preuve que la droite bourgeoise américaine plaide pour cesser toute aide à Zelenski, contre la gauche démocrate, qui a mené toutes les guerres américaines depuis cent ans. Les républicains de droite, paradoxalement posent comme représentants d'une opinion publique pacifiste lassée par cette guerre lointaine et et qui n'a plus envie de voir partir ses boys au casse-pipe. Paradoxe pour les fans d'un prolétariat messianique et mythique, enfermé dans ses grèves corporatives et apolitiques, le principal fossoyeur de cette guerre pourrait donc être le fou furieux Trump !

Mais pas vraiment, car le retrait américain poussera l'Europe à s'armer de façon plus intensive face au besoin de l'impérialisme russe de retrouver les frontières (sans limites) de son empire stalinien, acquis en 1945 avec l'aval américain.

QUE VAUT L'ARGUMENT D'UN PROLETARIAT EUROPEEN RETIF A PARTICIPER A UNE NOUVELLE GUERRE MONDIALE ?

Cette conception défendue par une petite minorité, et que j'ai longtemps partagée, reste utopique pour l'heure . Ce ne sont pas les quelques grèves économiques qui préparent les prolétaires à lutter contre la guerre ; l'article sur le refus de la guerre en 1917 évoqué par le CCI comme une révolte ouvrière est une pure affabulation comme je l'ai déjà démontré : le vrai refus initial avait été les désertions massives des soldats et les manifestations des femmes2.

Macron est apparu bien isolé voire provocateur mais il n'est qu'une pièce de l'échiquier qui se met en place, basé sur l'inéluctabilité de la guerre. Il est donc très utile et urgent que les voies oppositionnelles de la plupart des partis, surtout de gauche contrairement aux Etats Unis s'élèvent pour protester avec véhémence, surtout rassurer à bon compte une population et une classe ouvrière « européenne », qui n'a pas besoin que des brûlots marxistes recopient à longueur de pages les honneurs déjà exposées par tous les médias pour savoir que la guerre ça pue, ça tue et ça entretue.

Mais que pèsera ce sentiment anti-guerre pour une population conditionnée depuis des décennies à « l'ennemi principal » le terrorisme planétaire, vague, inventé hors capitalisme, divers, islamiste ou d'extrême droite ? Si un attentat immense autrement plus grave que le simple meurtre d'un archiduc rase une ville entière, si Macron et Zelenski étaient « liquidés » comme Navalny ?

LA GUERRE CONTRE LES CIVILS A GAZA N'EST-ELLE PAS UNE CONTRIBUTION POUR DISSOUDRE TOUTE REBELLION INTERNE DU PROLETARIAT AU SEIN DES PAYS DE L'EUROPE?

Vérifions si cette proposition est aussi farfelue qu'elle en a l'air. Cette guerre, comme celle d'Ukraine est d'abord au service de l'impérialisme américain avec son mirador juif raciste et sanglant. L'appréhension réelle du massacre du sept octobre dernier relève de moins en moins du complotisme, depuis que récemment de jeunes soldates israéliennes ont témoigné du laisser-faire du haut commandement de l'armée « hébreu »aux ordres d'un criminel de guerre. Les armes de destruction massive ne furent que des motocyclettes et des ULM conduits par des tueurs sadiques aux ordres d'un nationalisme tout aussi sadique que celui de l'Etat « hébreu » propriétaire pour l'éternité de la « terre promise », comme vous le savez ...non pas dieu mais Lord Balfour en 1917 . C'est la bible impérialiste britannique qui a fait tomber une province de l'Empire ottoman, en chute libre, pour la refiler non pas aux troupes arabes qui combattaient aux côtés de Laurence d'Arabie mais aux juifs.

Il y aurait beaucoup à expliquer ou à déduire sur ce bizarre don aux juifs sionistes. Faire croire à la prééminence juive dans la politique mondiale à égalité avec leur rôle dans la révolution russe de 1917, confirmer l'avis des petits Hitler dénonçant les juifs comme saboteurs de l'armée allemande en 1914 ? Pression des importants lobbies juifs en Amérique ? La vraie cause est que les anglais ont été baisés peu après par les américains dont le but était et reste le contrôle des champs pétroliers ! De plus nouvel Etat bien utile après la guerre et la révolution russe (russes blancs) comme réservoir de millions de réfugiés, chassant au besoin les populations arabes présentes sur les lieux depuis des siècles.

Fidèle à cette tradition centenaire de préservations de ses intérêts pétroliers l'armada US, en totale complicité avec la clique à Netanyahu, avait tout intérêt à un « deuxième front », qui signifie non une faiblesse, mais la nécessité de confronter l'ennemi régional l'Iran, plus ou moins allié de la Russie et de la Chine.

Le massacre de Netanyahu, plus important que soupesé, ne s'avère pourtant pas si dramatique en politique virtuelle internationale que le pleurnichent les journalistes. Le monde se voit divisé en deux camps : le nord et le sud, beau remplacement de celui Ouest/Est. A l'intérieur des pays « développés » les clivages religieux sont avivés, surclassant la vieille opposition prolétariat/bourgeoisie. Fachos des kibboutz comme militaires israéliens étalent un racisme sans scrupules (« les arabes sont des rats qui rampent dans des galeries souterraines » et des « bons à rien »). Arrogance militaire sans feinte à destinations des « antisémites » (contre le massacre des arabes, sic!) : sans Tsahal vous les européens seriez envahis par les hordes islamistes !

Comptant parmi les indignés des massacres par les soldats juifs, il vaut d'examiner la blague d'un humoriste sur la radio d'Etat France Inter. Après un sketch polémique dans lequel il comparait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à "un nazi sans prépuce", l'humoriste et chroniqueur Guillaume Meurice a reçu des menaces de mort. Par précaution, l'émission dans laquelle il tient une chronique n'a plus eu lieu en public. L'argument du prépuce était certes osé, voire déplacé, voire favorisant le nationalisme juif, mais le fond de la polémique reste : on ne peut pas qualifier un juif de nazi vu la mémoire de la Shoah imprescriptible. Certes, mais il ne faudrait pas permettre que la mémoire de l'ignoble massacre des juifs ne cautionnent les mêmes pratiques d'extermination même à une échelle limitée3. Avec ou sans prépuce Netanyahu se comporte comme un nazi raciste. Il y a eu des juifs nazis dans le parti de Hitler et même à une haute responsabilité, tel Emil Maurice (à ne pas confondre avec le petit rigolo Meurice)4Comment ne pas noter que Poutine lui aussi joue avec l'antisémitisme en même temps qu'avec l'accusation de nazisme n'importe comment.

Au total la polémique raciste, des deux côtés, induite par cette guerre de rapine impérialiste, présente tous les ingrédients pour déboussoler le prolétariat des pays centraux, rappelle par conséquent la confusion introduite par...l' Affaire Dreyfus5.

COMMENT L'AFFAIRE DEREYFUS A SERVI A PREPARER L'UNION NATIONALE EN FAVEUR DE LA GUERRE

Je crois être le seul à avoir rappelé depuis des décennies, même à mes débuts dans le CCI, que l'Affaire Dreyfus à préparer l'union nationale. Il faut rappeler que cette affaire manipulée par l'armée, accusant un innocent capitaine juif a pour facteur explosif la trahison. Or depuis la défaite en 1870 face à l'armée allemande la France est humiliée. L'armée est redevenue un sanctuaire intouchable gage de vengeance pour récupérer tôt ou tard l'Alsace et la Lorraine. L'espionite fait rage, comme on dit aujourd'hui la parano. Il a suffi qu'une femme de ménage trouve un bordereau dans la poubelle d'un officier...

La polémique va prendre des proportions inouïes, divisant la population en deux camps mais pas en deux classes. La presse se déchaîne, toutes les cliques politiques, des royalistes aux anarchistes, s'y mettent, délaissant toute question de lutte des classes.(comme seul en est capable l'antiracisme de nos jours). En parallèle au scandale public pour savoir si Dreyfus est innocent, elle permet à la plupart des juifs français de s'identifier au chauvinisme national ; ils seront parmi les premiers à aller au casse-pipe. Jusqu'en 1914 il ne sera question que de défendre la République et de se méfier des espions allemands, avec en permanence un souci populaire, sous-estimé par les partis socialistes d'aller foutre la pâtée aux boches et de reprendre les provinces perdues.


COMMENT SE PASSE UN VOTE DES CREDITS DE GUERRE EN 1914 ET EN 2024 


A Paris les crédits de guerre ont été voté unanimement même par le parti socialiste le 5 août 1914. Le même jour, le président de la République Raymond Poincaré reçoit avec la plupart des membres du gouvernement les directeurs de journaux et les félicite : « de leur attitude patriotique et la si haute compréhension qu’ils ont de leur tâche ». La famille Rothschild annonce qu’elle met son hôpital parisien à disposition des autorités militaires pour recevoir des blessés rapatriés du front. Dans la capitale, deux décisions sont prises pour qu’une partie du lycée Louis-le-Grand et des Galeries Lafayette soit transformée en hôpital.

 Le 4 août 1914, la fraction parlementaire du SPD (Parti socialiste allemand) au Reichstag avait voté également en faveur des crédits de guerre pour la Première guerre mondiale. Avec les paroles tant fameuses que mal famées de son chef de file, Hugo Haase: «nous n'abandonnerons pas la patrie à l'heure du danger», le SPD se rangea aux côtés de l'empereur Guillaume II et de son gouvernement et soutint ce qui allait être, jusque là, la plus énorme et la plus sanglante boucherie de l'histoire de l'humanité.

Le vote en faveur des crédits de guerre constituait une trahison sans précédent des propres principes « socialistes » du SPD. Rosa Luxembourg caractérisa l'événement ainsi: «Jamais, de toute l'histoire de la lutte des classes et depuis qu'il existe des partis politiques, il n'y avait eu un parti qui, en l'espace de vingt quatre heures avait cessé aussi complètement, comme ce fut le cas pour la social-démocratie allemande, d'être un facteur politique et ce, après être devenu une force de premier plan et avoir rassemblé autour de lui des millions de personnes». Elle tirait cette conclusion: «Le 4 août 1914 la social-démocratie allemande a abdiqué et l'Internationale socialiste s'est effondrée». Louable constat mais qui ignorait que en France comme en Allemagne les deux peuples n'avaient pas digéré la guerre précédente près d'un demi-siècle auparavant et que, collant à ce revanchisme, la social-démocratie avait été rongée graduellement par l'opportunisme, comme l'analysa Lénine plus lucide que Rosa.

Cet après-midi 12 mars 2024 s'est tenu un simulacre de vote des crédits de guerre au parlement français

La « chambre basse »était loin d'être pleine, seuls les extrêmes étaient présents en nombre (LFI et RN). Le premier ministre, le colonel Gabriel Attal tint le discours d'un représentant de commerce en matériel d'armement, bombes au kilo, drones à la douzaine, canons à la tonne pour le principal client ukrainien. Le petit télégraphiste macronien s'en donna à cœur joie (la main sur le cœur) pour alter sur les risques d'une victoire de la Russie : un cataclysme économique pour le pouvoir d'achat, sans compter la hausse du carburant mortelle pour la bagnole du peuple. Ou devons « réagir » pour éviter à la Russie de gagner la guerre. Nous devons trouver un chemin entre indifférence et cobelligérance. Nous devons confirmer notre unité DERRIERE L'UKRAINE. Et enfin cette fleur de rhétorique de boucher pour terminer : « mes tripes en ce moment s'enroulent autour des français ».

J'avoue être assez stupéfait. C'est la première fois en France que j'entends un premier ministre parler comme un général et détailler ventes d'armée et nécessité infuse d'aller à la guerre « quand il le faudra ».

Toujours garder en arrière plan , cher lecteur, que nous ne sommes plus en 1914 où le parlement comptait encore des représentants socialistes des ouvriers, certes destinés à trahir mais quand même pas des gens ayant trahit depuis longtemps. Aujourd'hui ce ne sont même pas des traîtres mais tous les affidés de la classe dominante.

J'attribuerai la palme d'or au représentant du PS qui soutien l'accord gouvernemental. La guerre est presque toujours inévitable, assure d'emblée l'encravaté à la chevelure sauvage Louis Le Grand. Il pratique ensuite la surenchère à un armement « suffisant » avant d'envoyer des « troupes combattantes ». Face au risque d'isolationnisme américain il faut un armement plus conséquent

Le porte-drapeau de l'autre « Horizon » de guerre du grenadier Edouard Philippe récité carrément le discours du colonel Attal Sans honte bue.

C'est le parti écologique qui nous fait le plus grand plaisir de vérifier que les anarchistes (nos bobos d'aujourd'hui) sont aussi prompts pour « l'envoi d'armes » afin de défendre « l'humanitarisme européen ». Peccadille du président tout de même de ne pas les avoir consultés. Enfin cinq nécessités indispensables :

  • nécessité d'une armée européenne

  • ne plus dépendre des Etats Unjs

  • protester contre la guerre à Gaza

  • ne pas déshabiller le ministère des armées

  • arrêter de payer le gaz russe.

Monte ensuite à la tribune le seul représentant du peuple travailleur syndiqué à la CGT, le sémillant Fabien Roussel au cheveu a argenté qui fait défaillir les mémés électrices babouchkas communistes. Son père putatif Marchais aurait dit « c'est un scandâââle », mais lui hausse simplement le ton. Oui il faut soutenir l'Ukraine mais il y a des limites. On ne peut as envoyer des jeunes sous la menace nucléaire ! Sachant qu'on peut détruire toute la civilisation ! Mais...et le blé ukrainien ? C'est pas du dumping social et la mort de nos agriculteurs ! Il faut aussi cesser le feu etles crimes à Gaza ! En continuité avec toute notre histoire (sic) nous assurons que nous nous opposerons toujours à la guerre mondiale. Nous appelons le gouvernement à se ressaisir. Nous votons contre l'accord. Vous êtes majoritairement pour mais les français sont majoritairement contre.

Puis c'est la mère Le Pen qui monte au perchoir avec sa coupe oxygénée à 70%. Oui nous devons soutenir l'Ukraine mais il y a des limites. La vie de nos soldats nous est précieuse. Oui il y a eu négligence de notre matériel militaire. Nous nous abstiendrons.

Enfin débarque un élégant brushing de LFI qui parle très fort, virulemment contre la déclaration irresponsable de Macron. L'aide n'est pas aussi importante pour nos armées. Il ne faut pas affaiblir nos capacités militaires. Macron veut passer à une économie de guerre mais sans réfléchir aux conséquences sociales ! Il existe des solutions ! Il faut redonner sa chance à la démocratie ! L'ONU est garante du droit international et de l'intégrité des frontières. Il faut être au devant du combat pour la paix.

Voilà. Panégyrique assez minable de ces députaillons, même pas comparable aux députés traîtres de 1914, car, par leurs remarques patriotiques et militarisatrices au gouvernement ils sont déjà traîtres « professionnels » et des soumis à l'idéologie patriotique capitaliste depuis longtemps.

UN PROLETARIAT PRESENT PAR OMISSION

En conclusion, je peux me permettre deux remarques sur Trump et le simulacre parlementaire français. Il est sûr qu'il n'y a rien à attendre pour l'instant des prolétariats russe, ukrainien, arable, etc. Une entrée en guerre en Occident européen , comme en 14, absorberait toutes querelles religieuses dans une nouvelle union nationale « pour sauver nos valeurs », après par exemple un attentat particulièrement odieux. Les options de la bourgeoisie, aux USA comme en France, ne sont pas de l'ordre de la décomposition. La possible victoire populiste d'un Trump peut coller au dégoût de la guerre par cette importante partie « ouvrière blanche » de son électorat mais aussi de larges couches petites bourgeoises issues de parents militants contre la guerre du Vietnam. La bourgeoisie américaine sait toujours qu'une mobilisation de la classe ouvrière pour le sacrifice patriotique est toujours difficile, dangereuse et aléatoire. Elle a dû attendre septembre 1941 pour entrer en guerre grâce à l'inversion des sondages.

Idem en France, l'armée n'est appelée à entrer en guerre que un an après la déclaration de 1939. Le cirque parlementaire auquel je vous ai permis d''assister est en quelque sorte un sondage maison . LFI et le RN sont les fleurons girouettes assez représentatifs de la haine des deux guerres à Gaza et en Ukraine pour la masse des prolétaires ici. Seule mise en garde que je me permettrai ici, leur opposition n'est que fictive, le jour où ils seront convaincus de vous voir endoctriné, ils voteront tous pour la guerre capitaliste.




NOTES

2Je note avec une certaine fierté qu'un groupe antimilitariste a traduit et publié mon interview de Marc Chiric il y a 40 ans, avec mon pseudo Pierre Hempel : English – ANTIMILITARISTICKÁ INICIATIVA [ AMI ] (noblogs.org) Initiative que loue le blog du CCI, sans signaler que j'en suis l'auteur, ce qui est normal puisque je suis un « policier bavard »/

Correspondance avec Initiative antimilitariste | Courant Communiste International (internationalism.org)

3Le secrétaire du petit PCF a dû faire amende honorable pour son assimilation disproportionnée avec la Shoah, religion unilatérale qui peut rapporter gros. Le fils du couple héroïsé Klarsfed, le franco-Israélien Arno Klarsfeld (il a été réserviste de Tsahal mais à l'arrière) percevait 7 000 euros par mois en tant que membre du Conseil d’État. Pourtant il « n’y met presque jamais les pieds ». C’est en tout cas ce que révèlait Capital dans son numéro de février 2014. Le fiston de Serge et Beate avait été nommé à la plus haute des juridictions administratives françaises par Nicolas Sarkozy à la fin de l’année 2010. Soit une rémunération totale d’au moins 252 000 euros sur 3 ans.

4 D’origine juive, ami intime d’Adolf Hitler, Emil Maurice est le fondateur de la SA et du Strosstrupp Hitler (à l’origine de la SS). Compagnon de la première heure d'Adolf Hitler, inscrit dès la fin de 1919 à la DAP (embryon du futur parti nazi), bien qu'ayant un arrière-grand-père juif, il est un patriote convaincu. En 1921, il est le chef du premier service d'ordre rapproché, à l'origine de ce qui va devenir la SA. Au début de 1923, il est l'adjoint de Berchtold à la tête du Stosstrupp (embryon de la SS) et participe activement au putsch de Munich, le 9 novembre 1923. Arrêté, il est très proche d'Adolf Hitler à la prison de Landsberg, il en est en quelque sorte le majordome et en devient son ami, il sera un des rares à pouvoir le tutoyer. Il contribue d'ailleurs à la frappe du manuscrit de Mein Kampf et le sortira clandestinement de la prison. Cet ami du tribun devient son chauffeur, mais aussi le cofondateur de la SS, dont il sera le n°2 ! ? jusqu'à la brouille avec Hitler fin 1927, à cause de sa nièce, Geli Raubal. La réconciliation aura lieu en 1933 et Emil Maurice deviendra SS-Oberführer, obtiendra une dispense de Hitler pour son mariage ; il sera le seul officier SS d'origine juive à pouvoir avoir cette autorisation.

Une boutade de De Gaulle à Londres montre que blaguer sur le prépuce n'est pas antisémite. Refusant d'accueillir le chef de la milice le salaud Darnan, le général ajoute: "alors si Darquier de Pellepoix se fait circoncire, il faudra que je l'accepte!".

5C'est d'ailleurs un an après le jugement de Dreyfus que Herzl théorise la création d'un Etat juif.

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