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mardi 18 avril 2023

COMMENT LES SYNDICATS NOUS ONT baladé DEPUIS TROIS MOIS (2)

 


QUE VOICI UNE ENIEME TENTATIVE DE NOYADE SYNDICALE MAIS SUR UN MODE « INTERNATIONALISTE ».

« […] nous ne sommes pas perdus et nous vaincrons si nous ne désapprenons pas d’apprendre ». « L’autocritique sans ménagement, rigoureuse, l’autocritique qui va au fond des choses, est l’air et la lumière qui font vivre le mouvement prolétarien ». Rosa Luxemburg


La répression simple n'a pas suffi. Les émeutes n'ont pas eu la disproportion que souhaitait le pouvoir ni les incendies de poubelle de quelques blacks blocs retourné l'oupinion poubelle. Un sondage de fabrique policière tente de faire croire que près de 90 % de la population pense que la casse et les heurts avec la police vont se systématiser, selon le dernier baromètre « sécurité des Français » Fiducial/Odoxa pour Le Figaro. Il s'agit d'un montage grossier destiné à faire croire, comme il y a trois mois que le pays est à feu et à sang et que les institutions sont menacées.

Plus préoccupant encore, les Français n'excluent plus l'hypothèse d'une forme d'insurrection dans le pays. Notre baromètre est formel : 57 % de nos concitoyens pensent que la France pourrait connaître l'envahissement d'un bâtiment institutionnel, à l'image du Capitole pris d'assaut par les partisans de Donald Trump aux États-Unis ou des bâtiments publics brésiliens

Autre exemple de question policière, assez invraisemblable, en tout cas dans l'esprit des prolétaires : « Quand la rue est au bord de la surchauffe, une large majorité (77 %) des sondés se dit convaincue que les agents privés de sécurité pourraient soutenir les forces de l'ordre en « signalant aux services de renseignement certains individus qui leur paraissent dangereux »

Or ce ne sont pas quelques blacks blocs qui sont dangereux mais bien le pouvoir . La population souhaiterait plus de police, mais surtout les auteurs du questionnaire : « les Français souhaitent que les forces de l'ordre soient plus nombreuses pour avoir moins recours à la violence », décryptent les auteurs du baromètre (sic) ». «  La brigade motocycliste en charge de la répression de l'action violente (Brav-M) bénéficie d'un relatif soutien du public (83%). Le sondage va j<donc usqu'à inventer des chiffres brejnéviens. L'espérance d'une accalmie en plein vacances d'été ne peut masquer pourtant la vacance du pouvoir. Même en mai 68, la vacance du pouvoir n'avait duré qu'un mois. Les trois mois de la colère contre la réforme n'ont toutefois pas la même importance historique que mai 68, et restent pour l'instant à un niveau politique affligeant tant du côté des prolétaires que du côté du pouvoir. Des feux de poubelles ont remplacé les barricades et l'idée de révolution est peu agitée1. On marche derrière le nihilisme neuf et d'occasion du syndicalisme.

MACRON EN ROUTE POUR SON WATERLOO ?

Je me demande quel conseiller crétin a conseillé Macron d'utiliser cet éloignement à « cent jours » en vue du rétablissement d'une « concorde nationale » ? Comme le dit justement le jeune éditorialiste du Figaro, les cent jours se sont très mal finis ! Il se prend bien finalement pour un empereur comme s'en moquaient les affiches de LFI. Sauf que les empereurs finissent mal.

On en arrive au moment que craignaient le plus les grognards du syndicalisme officiel, les digues corporatives craquent. C'est la première fois dans l'histoire de leur 5ème République qu'une allocution présidentielle est suivie d'un tel tintamarre. Je ne sais pas qui a eu l'idée de lancer l'idée d'un concert de casseroles, mais ce fut génial. Certes les « débordements » étaient à l'initiative des LFI, NPA, PCF, EELV, ATTAC et CGT (sans le reconnaître)2 mais nombre de jeunes emboîtent le pas, guillerets. En Amérique du sud, l’appel à faire résonner les casseroles à une heure précise du soir est une tradition. Il peut être lancé par une organisation, par des tracts mais se fait surtout par le bouche-à-oreille. Cela s’appelle un cacerolazo et son but est d’exprimer le ras-le-bol face à la vie chère que produit le système néolibéral imposé par les différentes dictatures, en Argentine comme au Chili ; mais c'est aussi une arme de la population de droite (cf. contre Allende en 1971). En tout cas la Cacerolazo est un frappant et sonore symbole pour les casseroles vides du peuple, sans être une arme fondamentale pour la suite des luttes ou des protestations.

Macron a évidemment une énorme casserole au cul dont il n'est pas prêt de se défaire avec ses balivernes...sans l'aide des syndicats « unis » et de la gauche bourgeoise contestataire. L'annonce de son allocution avait pourtant été bien préparée et conditionnée par les médias ; sur les deux chaînes d'actualités de l'Etat, BFM et CNEWS, les journalistes de bistrot délayaient et commentaient l'essentiel de l'esbroufe présidentielle : si Macron veut convaincre, il ne doit pas persister sur la question des retraites mais montrer du concret, dire que l'essentiel n'est pas la question de la retraite mais de « l'inflation ». Le tenant principal de cette théorie était bien entendu le serviteur de tous les régimes, l'octogénaire Alain Duhamel. Donc aucune surprise avec son « personne ne peut rester sourd à la colère », mais (foutage de gueule à la Poutine) « il faut tourner la page » ; après le ridicule « il n'y a ni gagnants ni perdants » de son fusible Borne, guère protecteur contre le courant électrique dans la rue.

Perche tendue aux inénarrables syndicats dont les « patrons » rétorquèrent : que nenni, ta déviation sur l'inflation ça marche pas pour nous, la question principale reste la réforme des retraites...on lâchera rien. Or c'est bien le bout de gras que leur laisse Macron, leur fixation sur la réforme alors que d'une part la réforme adoptée institutionnellement est inébranlable et, surtout que dans la masse de la protestation la question est en grande partie dépassée par une réflexion politique plus large contre le pouvoir, et un regard tourné à l'international.

On peut remarquer que l'argument de « l'inflation » a pour la première fois de l'histoire de l'économie capitaliste fait rire des milliers de gens.

La gauche comme Macron nous prend aussi pour des cons, comptant qu'on oublie qu'au début ils étaient tous prêts à s'incliner devant les décisions du Conseil constitutionnel. Au matin de la 2eme promenade syndicale on avait entendu un personnage secondaire, le gringalet Faure, du mini PS, déclarer :«Tout le monde» acceptera la décision du Conseil constitutionnel » et « nous ne souhaitons pas passer à la séquence suivante ». Même les soumis Insoumis, aussi à l'origine d'un recours auprès des Sages. La gauche continuera malgré tout de descendre dans la rue, et ce tant que l'intersyndicale appellera ses défilés une mobilisation, terme bien évidemment militaire pour les généraux syndicaux. Le Berger de la CFDT n'avait pas dit autre chose non plus. Il avait surtout expliqué en substance au gouvernement : « si on ne s'occupe pas du truc, les masses s'en chargeront autrement et plus violemment ». En outre, il y a à peine quelques jours le peu redoutable Berger minaudait : « «On a besoin de trouver un apaisement, je recommande de nommer «deux ou trois médiateurs» pour faire avancer la réforme des retraites du gouvernement » (sic).

Pas de pot ! On semble atteindre un niveau d'exaspération qui inquiète plus les syndicats que le gouvernement, et les deux. Les garde-chiourmes de l'Etat veillent et mouillent toujours plus la poudre de l'indignation : propos durs contre Macron, mais pas le gouvernement (dont les patrons syndicaux ne nient pas la fonction), actions de guérillas ponctuelles organisées par on ne sait qui ni qui contrôle quoi. Et toujours une nouvelle promenade programmée et séquencée ; la CGT semble vouloir organiser seule les deux prochaines avec le point d'orgue du 1 er mai, où il est présumé que les « français » vont venir massivement et que « ça va chier »... comme lors de la journée où la France allait être « mise à genoux », c'est à dire même s'il y a du monde, tout ça pour rien ! Rien que ce nihilisme d'occasion et un RIP pour tenter encore de déculotter Macron avec cette question populiste grossière et bête3 comme tous les députés de la NUPES : « êtes-vous pour ou contre la réforme de Macron ».

OU LE BRAS DE FER NE PEUT PLUS ETRE QU'ENTRE LA SYNDICRATIE ET LA CLASSE OUVRIERE

La théorie du bras de fer des syndicats contre le gouvernement a fait long feu. Pour ceux qui réfléchissent ! Une dizaine de manifestations pour rien, et pour, finalement, accompagner les institutions de l'Etat dont la syndicratie se garde de dénoncer la complicité dans le jeu du pouvoir pour faire avaler ses attaques. Chaque syndicaliste chef, ou commentateur improvisé sur les plateaux télé, fait office de défenseur du parle-ment, dont la démocratie a été violée par le 49.03. Il faut masquer le double jeu et la mauvaise foi des députés bourgeois de gauche ou de droite pour éviter une vraie mise en cause du régime. Certes nos anarchistes de rue drivés par les gauchistes ne cessent de crier qu'ils sont anticapitalistes mais le cul assis sur le confort capitaliste européen et avec les béquilles politiques de la gauche bobo, nullement anticapitaliste mais pour un capitalisme écologique et féministe.

Au fond les médias ne reconnaîtront jamais ce constat clair et évident du CCI : « Tandis que la classe ouvrière s’engage sur le terrain de la lutte de classe, le système capitaliste ne peut que nous plonger dans la faillite et les destructions s’il n’est pas terrassé par le prolétariat. Ces deux pôles de la situation historique vont désormais se heurter et s’affronter davantage dans les années à venir ».

Ce groupe révolutionnaire a eu tendance à l'emballement pendant ces trois mois de protestations cornaquées par les généraux syndicaux, leur groupe World revolution en Angleterre est resté plus perplexe dans ses articles tout en terminant chacun aussi par le coup de clairon sur la nécessité du communisme, terme plus très rassurant. Parler de « notre mouvement » pour une protestation très encadrée par les syndicats c'est aussi prendre des vessies pour des lanternes, malgré une certaine lucidité4.

LA PROTESTATION MASSIVE CONTRE LA REFORME EN FRANCE INSPIRE-T-ELLE LE PROLETARIAT DES AUTRES PAYS ?


Inspirer est un mot un peu fort, mais questionner et intéresser oui. Sans oublier que les ouvriers des autres pays sont eu aussi cornaqués par les mystifications syndicales. L'inspiration n'est peut-être pas la même que le suppose le CCI !

 « L’ampleur de notre mouvement est tel qu’il inspire, en ce moment même, les travailleurs en Allemagne, en Italie, en Tchéquie, au Royaume-Uni… (…) C’est à l’échelle internationale que les grèves se multiplient ».

La multiplication n'est pas forcément un boulevard unifiant pour la lutte de classe, très encombrée par nationalités et spécificités ! Le 30 août 2022 on pouvait lire un article dramatisant concernant la situation sociale en Angleterre : « Tactiquement, le moment est propice pour les mouvements sociaux. Impopulaires lors de « l’hiver du mécontentement » de 1979, qui fit le lit de Margaret Thatcher, les grèves sont aujourd’hui plutôt bien acceptées par la population, solidaire face à la flambée du coût de la vie. Cheminots, postiers, éboueurs, infirmiers, enseignants, avocats : en Angleterre et en Ecosse, les revendications salariales se multiplient. Si le Parti travailliste se tient prudemment à l’écart des piquets de grève, il pousse vigoureusement à l’adoption d’un nouveau plan d’aide massif aux particuliers et aux petites entreprises. Une politique de subventions que les conservateurs, eux aussi, savent inéluctable pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos. Pourtant, grâce aux ressources de la mer du Nord, le Royaume-Uni ne dépend presque pas de la Russie pour son gaz. Mais le pays paie le prix du marché mondial qui, à cause de la guerre en Ukraine, vole de record en record. Le ministre des Finances, Nadhim Zahawi, a reconnu, dans une interview au « Daily Telegraph », que cette hausse pourrait « être très difficile », même pour « une infirmière ou un enseignant confirmé qui gagne 45 000 livres par an » (53 000 euros). Selon l’économiste Jonny Marshall, du think tank Resolution Foundation, « des milliers de foyers verront leur accès à l’énergie coupé, et des millions d’autres vont accumuler des arriérés insurmontables »

Pourtant pas d'insurrection ni de mouvement massif comparable à celui de la France. On peut lire avec intérêt l'interview de ce sociologue pour voir la réalité et complexité de la situation.

Quels sont les éléments historiques, culturels ou sociaux qui expliquent que, malgré leur ampleur, les grèves au Royaume-Uni n’ont pas l’aspect « révolutionnaire » des grèves en France ?

Au Royaume-Uni, on a des grèves par entreprise, par secteur, et sans jamais, ou très rarement, de plus larges convergences. Au contraire, dans le contexte français, les organisations syndicales posent des préavis, et espèrent que ces appels vont être entendus hors des frontières de l’organisation syndicale. Cela se visualise aussi dans les pratiques de la grève. La visibilisation publique du mouvement, en France, c’est la manifestation. Là où, au Royaume-Uni, il y a peu de manifestations syndicales, mais où la grève est visibilisée par la pratique du piquet de grève.

Il y a un deuxième élément plutôt juridique, qui a trait aux différences du droit du travail entre le Royaume-Uni et la France. Outre-Manche, l’action de grève est très fortement encadrée juridiquement : les syndicats ne peuvent en organiser que dans le cadre d’un conflit qui les oppose directement à un employeur. On ne peut donc pas appeler à une grève sur des questions de politique générale, contre des projets du gouvernement, ou en dehors des lieux de travail.

En France, les grèves obtiennent-elles de meilleurs résultats qu’au Royaume-Uni ?

La longue vague de grèves qui a commencé au printemps dernier au Royaume-Uni, et qui se poursuit encore aujourd’hui, a apporté de nombreuses victoires. Dans certaines entreprises et secteurs, les syndicats ont obtenu des accords salariaux favorables et des augmentations de salaire de 10 %, 15 %, parfois plus.

La limite de ces grèves victorieuses est qu’au Royaume-Uni la grève n’est pas un droit individuel, comme c’est le cas dans le contexte français, donc on ne peut faire grève que si on est syndiqué. Or, 25 % des Britanniques sont syndiqués. C’est plus qu’en France mais ça veut dire qu’il y a 75 % des personnes qui ne peuvent pas faire grève.

La comparaison qu’on peut faire n’est pas tant avec le mouvement actuel de lutte pour les retraites, mais avec les grèves salariales qu’il y a eues en France à l’automne, où il y a eu peu de victoires. Cela reflète les faiblesses du syndicalisme français, qui est faible numériquement, et où il y a très peu d’entreprises où les syndicalistes seraient vraiment en mesure d’imposer un rapport de force dans la durée avec l’employeur.

Les Britanniques sont-ils envieux des grèves « à la française » ?

Il est certain que les syndicats britanniques regardent avec envie la possibilité qu’ont les Français de mener des actions de grève, non seulement sur des questions directement liées à l’emploi, mais aussi sur des revendications plus larges et en particulier des revendications d’opposition à des projets gouvernementaux.

En revanche, il y a certains aspects de la pratique de la grève en France que les Britanniques ne regardent pas avec envie. Ce sont principalement des lois relatives au service minimum obligatoire, à savoir l’obligation faite aux grévistes de se déclarer individuellement bien en amont, et également tout ce qui relève du service minimum d’accueil dans les écoles, qui limite fortement l’impact des grèves. Il y a aussi des lois anti-grève dans le contexte français, qui ne sont pas sur les mêmes points que les lois anti-grève britanniques, mais qui ont également un impact »5.

Outre que comme je l'ai déjà maintes fois signalé, la « lutte pour la retraite » n'est pas vraiment unificatrice ni en France, elle ne peut pas constituer un socle commun par rapport aux autres pays européens où ils ont déjà encaissés des retraites à rallonge.

Non la lutte en France fortement cornaquée par les appareils syndicaux n'est pas exemplaire. Elle est une référence certes pour le prolétariat des autres pays eux aussi embourbés dans les manœuvres syndicales, mais insatisfaisante. Comme en France, l'étranger n'a pas encore compris que l'aile sociale de la bourgeoisie a pris les devants il y a trois mois pour limiter voire empêcher tout réel débordement de la classe. La victimisation de Macron par ses propres médias, voire le souhait qu'il connaisse son Waterloo face à des syndicats « honnêtes », fait partie d'un jeu qui peut durer des mois car la bourgeoisie a besoin et sait régner par un chaos qui dissout classes et vraies questions rationnelles. Et les défilés dits « sauvages » sont parfaitement contrôlés par l'extrême gauche bourgeoise, minoritaires et ont pour fonction de rompre l'ennui des défilés soporifiques et ternes. Sans annoncer autre chose qu'une radicalisation sur papier.

Des différences seront exploitées encore longtemps pour diviser le prolétariat international, et j'ai tendance à penser que c'est plutôt la guerre qui en général donne matière à une généralisation de la lutte des classes, et pas « l'inflation » ou les différences de salaires. Ce constat n'invalide pas le besoin de solidarité et d'une réflexion commune. Il n'a rien à voir avec les affabulations ou les comparaisons fielleuses de la gauche bourgeoise et de la CGT, dont la petite dernière excelle déjà à mentir et à déformer en mettant en avant des spécificités « nationales » plus ou moins avantageuses.

NOYER LA PROTESTATION EN FRANCE DANS UN FAUX INTERNATIONALISME

Il n'y a pas que le CCI à s'être aperçu que des luttes de classe se déroulent à l'échelle internationale, la bourgeoisie aussi et son syndicat la CGT, aussi. C'est l'objectif au cours d'un 1er mai gonflé à bloc par des défilés de patrons des appareils syndicaux des pays voisins.

Le baptême du BFM de Sophie Binet, hors de CNEW la facho; la nouvelle promue très contestée de la mafia CGT a montré les limites des radotages syndicaux. C'est le même langage de cheffe servile dans l'appareil d'Etat. Si Macron n'a articulé que du vide, celui de Binet était aussi sidérant. Elle annonça comme la huitième merveille du monde la présence le 1er mais dans le cortège parisien... de tous les syndicats du monde. Dérapage qu'elle rectifie par « de nombreuses délégations de syndicats étrangers ».

En panne de nouveauté pour ses défilés traîne-savates, la CGT innove pour une démonstration (espérée dernière) en croyant frapper un grand coup « internationaliste » ! Le mot anglais demonstration (qui signifie manifestation) obtient ici tout son sens... démonstration exhibitionniste et creuse.

Car la nouvelle patronne féministe de la CGT, sûre de sa beauté et de son intelligence, nous fournit un exemple social type qu'on ne saurait trouver en France sous la « dictature » de Macron : l'Allemagne, et aussi la Belgique : « Les allemands, eux, ont une démocratie sociale qui fonctionne et les belges ont leur salaires indexés sur l'inflation » !

Drôle d'internationalisme diviseur qui met en avant les avantages (présumés)6 des autres et pas ce qui est commun à tout le prolétariat quelle que soit la nation ! Autre mépris du même ordre que celui de Macron par la cheftaine des cadres syndicrates, la focalisation sur la réforme d'un seul homme. Si c'était une seule femme ce serait mieux ? Tout le monde sait ou devrait savoir que ce n'est pas un problème pour les collaborateurs syndicaux comme elle le dit très bien à sa manière mielleuse de patronne syndicale : « nous les syndicats n'avons aucun problème avec les syndicats, ce sont les travailleurs qui ont un problème avec lui ! ». La fonction du syndicalisme d'Etat est rappelée : « si Macron avait retiré sa réforme, nous n'en serions pas là et on aurait trouvé ensemble les bonnes solutions ».

La personnalisation irrationnelle et nunuche de la politique sort de la bouche de la donzelle avec la certitude d'une secrétaire de direction mais seule importe la haine de Macron, car elle évite celle des institutions bourgeoises. Comme les patrons des autres syndicats elle ment en maintenant que c'est toujours le problème des retraites le numéro un ; il y a une part de vérité, même si est tentée l'échappatoire, quand le gouvernement et ses sous-fifres de médias se rendent compte de la tension qui ne vise plus simplement le souci des retraites mais la manière « démocratique » de régner du pouvoir.

Autre mensonge, ce sont les salariés qui décident de la continuation de la lutte. Mais où et quand ? Quand on attend les soirs de manifs la décision des patrons et poltrons de l'intersyndicale ? Avec ce culot de se féliciter de saucissonner la protestation en « luttes sectorielles » !

Le clou de la « démonstration » de la dame BCBG est la dénonciation de la « trahison » de Macron quand on songe que la CGT avait appelé comme toute la gauche bourgeoise à voter pour lui « pour faire barrage au RN » ! C'est « grave pour la démocratie » ! « C'est dangereux ». Elle oublie qu'en votant pour Macron elle votait aussi pour son programme d'attaque des retraites. Elle ment en disant que Macron favorise le RN. C'est la gauche et l'extrême gauche bourgeoises qui, par leur cinéma et leurs outrances exhibitionnistes, favorisent une montée électorale du RN qui, si Macron voulait être vraiment marron et risquait la dissolution, virerait pas mal de pitres irrégulièrement élus comme les arrivistes Caron et Rousseau.





NOTES



1L'édito de Nathalie Arthaud le formule très bien : « Même parmi les opposants à Macron, que ce soit Le Pen ou Mélenchon, personne n’imagine d’autre horizon que cette société d’exploitation et de classes sociales où les intérêts des financiers et des industriels s’imposent à toute la société. Le Pen promet, si elle est élue en 2027, de revenir sur les 64 ans. Mais aucun des partis d'opposition n’est jamais revenu sur aucune des réformes précédentes malgré leurs promesses, et Le Pen est une politicienne aussi attachée et dévouée au monde bourgeois que les autres.Quant à la proposition de Mélenchon de passer à la 6ème République, elle ne changerait rien au problème de fond, c’est-à-dire la nécessité de contester le pouvoir de la bourgeoisie et de ses milliards sur nos vies, sur la société et l’avenir de l’humanité ».

2Et aussi le parti des patriotes de Philippot et des militants du RN présents avec le drapeau bleu-blanc-rouge. Diversité idéologique dans un environnement unitaire déjà fissuré: Agitée par des divergences, l’intersyndicale en quête d’un nouvel équilibre (lefigaro.fr)

3RI montre très bien le risque de dissolution de l'identité de classe : «  la présence de couches sociales intermédiaires plus importantes, le poids des mystifications démocratiques plus marqué, expose davantage les ouvriers aux risques de se noyer dans la colère de couches intermédiaires petites-bourgeoises et ultra-paupérisées. Voire d’être embrigadés derrière une fraction bourgeoise comme le montre la situation au Pérou »

4« L’ampleur de notre mouvement (?)est tel qu’il inspire, en ce moment même, les travailleurs en Allemagne, en Italie, en Tchéquie, au Royaume-Uni… Eux aussi refusent d’être de plus en plus exploités et paupérisés. C’est à l’échelle internationale que les grèves se multiplient. Pourtant, nous ressentons aussi, tous, la limite actuelle de notre mouvement. Au Royaume-Uni, les travailleurs enchaînent les grèves depuis dix mois sans que le gouvernement ne plie. Aucune augmentation réelle des salaires, au-delà de quelques miettes. En France, le gouvernement reste « droit dans ses bottes » et maintient son attaque. Pire, les prix alimentaires flambent et les salaires stagnent. Et la future réforme sur le travail annonce déjà la couleur : plus de flexibilité, plus de précarité ». 'Cf. leur dernier tract informatique)

6Qui permet de passer sous silence la lutte de classe simultanée en Allemagne dont on peut avoir une idée en lisant RI.

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