PAGES PROLETARIENNES

dimanche 30 octobre 2022

QUAND LES BOBOS ECOLOS NOUS BASSINENT



« Le premier risque naturel en France, ce sont les inondations, donc contrairement aux idées  reçues, ce sont les excès d’eau qu’il faut gérer intelligemment pour ne pas inonder et ne pas en manquer l’été ! 
»

 Confédération paysanne

 

 

Faisant partie des gens qui n'avaient jamais entendu parler des mega-bassines, j'ai d'abord observé d'un œil indifférent le spectacle du gauchisme aux champs, puis j'ai étudié le problème, sachant déjà que l'agitation, elle, était basée sur une dramaturgie ridicule en plein dérèglement idéologique. La phraséologie romantique et nunuche était parvenue à mes oreilles : Les « soulèvements de la terre » se structurent et prévoient de nombreuses actions sur tout le territoire . Il s’agit notamment pour eux de délivrer des terres du capitalisme ! ». Ce qui est beau comme un camion les jours de pénurie d'essence.

Les télévisions n'ont cessé de se scandaliser de ces appels à la « désobéissance civile », qui ne sont pourtant pas nouveau dans le milieu de la bobologie anarchisante ; en août le malheureux Bayou, victime du féminisme stalinien, avait déjà usé de  la formule.

L'invocation de la sécheresse comme annonce de la fin du monde est un refrain également ancien qui sert d'universalisme « radical » à la planète petite bourgeoise, comme elle permet de présenter cette autre couche petite bourgeoise,  tous les agriculteurs – qui se prévalent tous être « chef d'exploitation » - comme des victimes que l'Etat ne renfloue jamais assez, à qui il ne faut que porter secours. A cela élus bobos et piétaille gauchiste nous invente une lutte des classes à la campagne entre « les gros et les petits », d'un côté les salauds de paysans riches qui bénéficient de ces « dangereuses » bassines géantes quand les petits crèvent sous la sécheresse. Je reviendrai sur la vacuité de cette idéologie populiste[1].

Donc et depuis des années des coopératives agricoles misent sur ces bassins de rétention géants pour lutter contre le fléau croissant de la sécheresse. Ces machins sont d'une taille géant en effet. D'une surface de l'équivalent de sept à dix terrains de football et d'une profondeur de 15 mètres, certaines peuvent accueillir jusqu'à 240.000 m³ d'eau. La future réserve en cause destinée à l'irrigation, d'une capacité d'environ 650.000 mètres cubes soit l'équivalent de 260 piscines olympiques, est dénoncée par ses détracteurs comme un «accaparement de l'eau» par l'agro-industrie, doublé d'une aberration écologique à l'heure du réchauffement climatique et des sécheresses à répétition. Ces ouvrages de près d’une dizaine d’hectares et d’une dizaine de mètres de profondeur – soit une capacité de l’ordre du million de mètres cubes – sont sensés permettre de stocker de l’eau en hiver en la pompant dans la nappe phréatique de manière à pouvoir arroser les cultures de maïs en été. Les énervés de la contestation écologique, consterné comme jamais par la faible pluviométrie, argue que ces bassines sont aussi du gaspillage, car sur de telles surfaces l'eau s'évapore en partie.

Les agités du bocal de l'écologie contestataire dénoncent l'accaparement de l'eau et la destruction des nappes phréatiques (les bassines asséchant donc les nappes souterraines) « au profit de l'agro-industrie ». Ce que dénie le syndicat gouvernemental – la Confédération paysainne :

« Il est totalement faux d’amalgamer irrigation et agriculture productiviste !
Selon la doctrine écologiste, l’irrigation servirait uniquement à la monoculture de maïs. Pourtant, tous types de cultures  en profitent : des plantes porte-graines à la production de fourrages destinés aux animaux, que ce soit en agriculture conventionnelle ou en bio. L’irrigation fait partie intégrante de l’agroécologie et facilite la diversification des cultures. Elle est indispensable pour la qualité de certaines cultures à haute valeur ajoutée : les fruits, les légumes, les semences. C’est aussi un facteur d’intensification en polyculture élevage qui permet de sécuriser et de maintenir des petites et moyennes exploitations »[2]
.

Le syndicat paysan (des gros bonnets) n'a pas entièrement tort. Il y a aussi un manque d'eau dans les nappes, obligeant les agriculteurs à pomper sans cesse comme les Shadoks pour remplir ces bassines et ce qui sera de plus en plus difficile face au « réchauffement climatique ». Solution provisoire autant que scandaleuse donc. Pas de quoi invoquer la révolution pourtant !

NO BASSARAN !

Est ressorti du placard mité pour l'occasion le slogan éculé du temps de la guerre d'Espagne qui témoigne de la culture politique limitée des antifas d'opérette du gauchisme.  Le jour J du no bassaran avait été préparé comme une pièce de théâtre : campement de tentes militaires, base arrière et déguisement obligatoire, les guerriers écolos sont en bleu de chauffe sauf Sardine Ruisseau, au milieu de ses collèges mal nupés, qui tient, bandée, son écharpe tricolore pour se donner de l'importance. Bref enfants et petits enfants des papys du Larzac sont venus pique-niquer et se taper du flic.

«Le but de ces actions est que chaque nouvelle tentative de construction de bassine ait un coût économique et politique prohibitif, de sorte à arrêter les projets en cours, précise aux journalistes Nicolas porte-parole des « Soulèvements de la terre ». C’est une action de désobéissance civile : face à des chantiers « climaticides », « on se sent en légitimité d’outrepasser un certain champ de ce que dit la loi pour arrêter ces projets.»

L'organisation de la production paysanne en France est très complexe. Et il ne faut pas oublier que les paysans n'ont jamais aimé les vaticineurs écolos. Vous l'avez tous oublié mais c'est le pitre Brice Lalonde qui avait provoqué jadis un tollé en déclarant tout de go « les paysans polluent » ! Le bobo des villes, qui a horreur de l'odeur des vaches – le pet des vaches est désormais taxé en Australie – n'est toujours pas en... odeur de sainteté à la campagne, mais il faut faire avec désormais puisque le flic gouvernemental est derrière. Et c'est un chantage sur tous les plans des consignes écologiques (qui vont sauver la planète mais pas les paysans du chômage). Tu peux obtenir une bassine sur ton lopin de terre mais à condition de ne plus polluer ! Tu réduis de moitié tes pesticides et tu plantes des haies sur plusieurs kilomètres. La moisson ne sera pas pour autant stalinienne.Des bureaucrates de l'État se sont engagés à visiter régulièrement chaque exploitation, avec réduction des quotas d'eau pour les mauvais élèves, selon la préfecture des Deux-Sèvres.  Donc tu auras suffisamment d'eau pour jouer le jeu et si tu ne le joues pas, attends-toi à ce qu'un escadron de blac bloks viennent te tomber dessus !. Sur dix agriculteurs utilisant la première retenue,  aucun n'a souscrit de réduction de pesticides...

Ainsi, pas seulement pour le paysan riche mais pour tous les autres, le débarquement des troupes blac bloks, des rigolos du NPA et de scientifiques ignares politiquement n'a aucune chance de généraliser une popularité quelconque chez la plupart des « cul-terreux », voire l'hilarité. La possibilité d'une nouvelle ZAD comme à Nantes, qui affolent les chaînes d'infaux Cnews et BFM, n'est pas du tout gênante en ce sens pour le gouvernement, comme ne le sont pas non plus les images de destructions par les anars écolos des tuyaux d'alimentation de la bassine en construction. Bien au contraire, cela représente le chaos d'irresponsables, et rien ne vaut un tel chaos pour gouverner tranquillement. S'il prenait l'envie à Macron de dissoudre le parlement, la plupart des rigolos de la NUPES, les Ruffin, Caron, Ruisseau, etc. iraient chercher carrière dans l'industrie privée ou retourneraient au chaud de leurs professions de fonctionnaires. Macron ne dissoudra pas sinon sa « renaissance » avorterait aussitôt, laissant un grand espoir au RN (les derniers sondages confirment cette réflexion).

SUR LA QUESTION DU TARRISSEMENT DE L'EAU SUR LA PLANETE

On se moque du monde, j'allais dire de la planète. Ce discours fait partie du catéchisme écologique avec le diable « réchauffement de la planète », un drame « qui nous concerne tous », petit ou grand, riche ou pauvre. Ce que je nomme par son nom chauvinisme écologique, ce que des gens plus organisés que moi vous diront « mystification interclassiste ». Je le répète les deux premières et principales pollutions ce sont l'exploitation salariée et la guerre impérialiste. On nous gonfle en ce moment avec les pantalonnades ridicules des excités écologiques quand des centaines de soldats et de civils meurent chaque jour en Ukraine, quand des dizaines de jeunes anti-voiles sont tués en Iran par les barbapapas. Et je me permettrai de terminer pour le moment sur le sujet du tarrissement de l'eau : quel tarrissement ? Il y a plus de surface en eau sur la planète que de terre, l'eau représente 70% de la surface terrestre ! Elle est salée, et alors !

C'est le même problème que pour le pétrole et l'énergie nucléaire. Les écolos ont été et restent les idiots utiles du capital américain et allemand... ces bourgeoisies sont aux mains des compagnies pétrolières, qui ont non seulement tout intérêt à faire croire qu'on peut se passer déjà du nucléaire, mais surtout qui bloquent une recherche fondamentale, qui a déjà dépassé la nocivité du nucléaire, en se basant sur les ressources fournies... par le soleil.

Le problème n'est pas écologique mais politique. La destruction du tissu industriel français pour tout envoyer réaliser en Chine ne reste traitée qu'au niveau du fait divers (il faut savoir que la plus grande partie du bois des forêts françaises est vendue à la Chine, sans protestation écologique !.

Je reviens sur l'eau salée. C'est trop coûteux de dessaler en Grèce ou à Malte, aussi pour l'heure, surtout à Malte, il y a des milliers de bassines sur les toits pour faire le même usage que nous de cette matière si indispensable à la vie ; en France également nous sommes des millions à avoir déposé dans le jardin ou sur le toit des containers ou des grandes bassines. Au long terme, tout cela ne sera pas suffisant. Alors, contre les actions picrocholines ridicules des écolo-bobos, de leurs amis américains des compagnies pétrolières, de leur ami Poutine avec son gaz[3], il faut dire la vérité : plutôt que de produire à outrance des armes de destruction massives, si coûteuses et autrement plus destructrices d'humains que leur « urgence climatique » de mes couilles, la société a les moyens, aura les moyens sous un autre système de généraliser les usines de dessalement présentées comme trop coûteuses aujourd'hui. Comme le montre la photo ci-jointe, le capitalisme est déjà bien plus en avance que nos économiseurs d'eau de village.

La plus grande usine d'Europe de dessalement de l'eau de mer est installée près de Barcelone, en Espagne. Elle transforme l'eau salée en eau douce potable. Elle a été construite après la sécheresse qui a frappé la Catalogne en 2008. De nombreux pays produisent de plus en plus  l'eau dessalée. Merde aux bobos-écolos !

 

LA QUESTION D'UNE LUTTE VIOLENTE SE POSE...

 

Sardine Ruisseau, universitaire mais analphabète en politique, ne rate jamais une occasion de se ridiculiser; au niveau médiatique sa participation à la guerre des bassines s'est soldée par une attaque (inclusive?) au Bescherelle; : ""Nous avions la gorge qui grattions, nous avions les yeux qui brûlions"; puis elle s'est dégonflée lorsqu'on lui a demandé si elle soutenait la violence des nouveaux zadistes de piscine ; elle a commencé par "bafouillons" pour "lâchions" : « non je soutiens une lutte pacifique » (qui ne l'empêche d'être très violente pour déstructurer Jadot pour lui piquer la place).  Ce ne fût pas le cas du brave Poutou, rouge trotskien, gentil ancien ouvrier devenu simple conseiller municipal, le stade suprême de l'engagement politique pour le NPA qui a connu des postes plus honorables comme député européen avec feu Krivine. Poutou a été applaudi par tous les zonards masqués, les étudiants en goguette et les papys scientifiques rigolos avec leur credo mutuel simpliste et des jeunes bobos sans conscience: la violence anti-flic, qui les rapproche un peu plus des potes racailles de banlieue. Or cette apologie de la violence en soi, et en particulier d'une petite bourgeoisie décomposée, est lamentable. Qui mieux que Anselm Jappe, un peu le successeur de Debord, n'a mieux décrypté cette ânerie anarchiste, j'allais dire conarchiste ?

« Aujourd'hui, quoiqu'en dise Michéa, il existe bel et bien un populisme d'extrême gauche dont l'anticapitalisme se réduit aux invectives contre les « fortunes indécentes » des managers et à la défense des « travailleurs honnêtes » contre le capital financier et les revenus sans travail (tout le monde serait d'accord) pour imputer la faute aux banquiers, et non pas au capitalisme en tant que tel » (…) Condamner comme le fait Michéa, les richesses « indécentes » présuppose déjà l'acceptation des richesses marchandes « décentes », et celles-ci ne peuvent que se développer jusqu'à l'indécence. Même les hommes politiques de droite et de gauche condamnent maintenant les « indemnités indécentes » des top managers – ce qui implique cependant d'être d'accord avec des « parachutes dorés » « un peu plus décents ».Ici, Michéa, comme d'ailleurs Christopher Lasch, semble croire en la possibilité que le capitalisme s'autolimite ».(p. 179-180

 

« Face au sabotage ou à d'autres formes de « violence », la question est toujours : qui l'exerce, et dans quel but ?  La gauche radicale a souvent confondu la violence, même employée pour des buts absolument immanents à la logique marchande, tels les revendications salariales, avec la « radicalité ». Le sabotage pourra tout aussi bien se confondre avec l'affirmation violente d'intérêts particuliers et provoquer des réactions violentes également de l'autre part : ainsi les exploitants de terrains cultivés en OGM et saccagés par des faucheurs, ne se sentant pas défendus par l'Etat, pourraient recourir à des agences de sécurité privées. Le caractère émancipateur d'un mouvement d'émancipation, même s'il démarre sur de bonnes bases, n'est jamais garanti dans la durée, il pourra toujours basculer dans un populisme qui « dépasse le clivage gauche-droite ». La transformation de certains mouvements de résistance à l'Etat en mafias qui luttent seulement pour elles-mêmes (comme les FARC en Colombie) est hautement significative. Et, une fois que les « communes » dont parle « L'insurrection » (et dont la conception rappelle quelque peu les survivalistes nord-américains qui se préparent à l'apocalypse) constateront que le reste de la population ne se met pas sur la même voie, elles ne combattront que pour leur propre compte (…) Ce ne sont pas nécessairement les « prolétaires » qui sont les plus enclins à la violence, mais surtout les petits et moyens bourgeois : épargnants floués, propriétaires dont les maisons ont été saisies. Dès qu'on leur donnera satisfaction, ils feront à nouveau allégeance à l'ordre, et ils patrouilleront devant leurs maisons avec des fusils pour les défendre contre d'autres « prédateurs » (…) Le fait de détester la société existante ne veut encore rien dire, il faut voir si c'est pour de bonnes ou de mauvaises raisons. L'islamiste aussi est mû par la haine de cette société, et les supporters fascistes dans les stades crient : « All cops are bastards ». Les négristes (du philosophe A. Négri) croient voir des alliances parfaitement imaginaires – de tous les ennemis de ce monde, du kamikaze palestinien jusqu'au professeur en grève, des banlieues parisiennes aux mineurs boliviens – pourvu que ça pète...(...) Ce qu'on veut fuir aujourd'hui, en général, ce n'est plus l' « adaptation » à un cadre jugé insupportable, comme en 1968, mais la marginalisation dans une société qui se réduit comme peau de chagrin 

Admirer la violence et la haine en tant que telles aidera le système capitaliste à décharger la fureur sur des boucs émissaires. »  (p.87 et suiv.)

ANSELM JAPPE : CREDIT A MORT (ed Lignes 2011)

 



[1] « Les bassines ne concernent qu'une minorité d'agriculteurs, ceux qui sont sur un modèle d'un certain âge. Principalement des cultures de maïs destinées à l'alimentation du bétail et à l'exportation. Et non des productions maraîchères qui vont servir à l'alimentation du bassin de vie local. Résultat : 10 % d'agriculteurs vont avoir un accès privilégié à l'eau et priver d'un bien commun les 90 % restants », a déclaré Christine Graval, conseillère régionale écologiste de Nouvelle-Aquitaine. . Face à la nécessité de s'adapter face aux futures sécheresses qui menacent le monde agricole, les opposants aux bassines prônent d'autres leviers à développer en priorité : agro-écologie, changement de cultures, retour des prairies, avant de construire éventuellement des réserves d'eau, et qui soient plus petites. Mais en fait c'est du bricolage, niveau hippie régionaliste d'antan puisque cela revient au bout du compte à proposer des bassines... plus petites !

[3]Personne ne parle des responsables d'une Méditerranée complètement pourrie désormais par des millions de tonnes de plastique... ce sont les libérés nationaux d'Afrique du Nord qui en portent le chapeau. Chaque fois que j'ai pris le bateau pour l'Algérie, j'ai vu, la nuit, les marins cuistots balancer par dessus bord toutes leurs grandes poubelles... et pas un écolo à l'horizon ni la moindre communication journalistique à ce sujet, faut pas vexer les algériens avec nos besoins en matière première !

1 commentaire:

  1. Les agriculteurs «  petits bourgeois » : ceux, nombreux à faire 60 à 80 heures hebdo, pas un jour de vacances, un suicide tous les deux jours…. on dirait des bobos ( tous les militants ultra gauches), la catégorie marxiste est toujours aussi délirante…

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