PAGES PROLETARIENNES

jeudi 21 octobre 2021

INTERNATIONALISME ISLAMISTE et COSMOPOLITISME BOURGEOIS

 


« Je suis contre l’intégration. Le bon immigré est celui qui acquiert une formation, une valeur ajoutée, et qui rentre chez lui » . Hassan II


L'internationalisme de classe, ouvrier, communiste a disparu des radars. Seules quelques minorités marxistes se font plaisir à en évoquer le glorieux passé, sans se rendre compte combien la bourgeoisie a dévitalisé le terme ou l'applique à n'importe quoi. Il n'y en a plus que pour le cosmopolitisme de « citoyen du monde » contre la « barbarie identitaire ». L'européisme, créé après guerre sous domination américaine, en même temps que la séparation en deux du pays, l'Allemagne qui fût le phare de la lutte de classe jusqu'au début du XX ème siècle, n'était qu'un substitut à l'ancien internationalisme, visant à faire croire que le nationalisme avait disparu et qu'une fédération d'Etat guérirait le capitalisme de son appétence à la guerre. Sans allonger, la lutte « internationale » contre l'hydre terroriste a aussi fonction de faire avaler un « internationalisme démocratique », comme hier nous avions un internationalisme anti-stalinien.

La oumma, elle, a été pendant des siècles la définition de la communauté religieuse musulmane en soi, dans les divers lieux où elle s'était développée. Aujourd'hui le terme est largement repris par des mouvements politico-religieux panislamiques, et serait donc en rivalité avec l'internationalisme révolutionnaire du socialisme puis du communisme. En réalité, toutes les religions ont eu vocation à s'étendre au monde entier sans cet esprit internationaliste qui veut mettre fin à toutes les aliénations y compris religieuses, composantes de l'esprit bourgeois de conservation sociale et de prières pour la fin des inégalités. Elles ont toutes correspondu à des étapes de civilisations différentes, mais toutes se sont révélées impuissantes à « se mondialiser », parce que, étant toutes plus ou moins arriérées et en perpétuels conflits avec leurs concurrentes, elles ont été happées par les nations ; au XXI ème siècle elles restent inévitablement cloisonnées dans le cadre national. Les papes successifs n'ont jamais été considérés comme des internationalistes désintéressés. Sans revenir sur le pote à Hitler, Pie XII, ils ont été des animateurs de la féodalité comme des larbins du règne de la bourgeoisie. Inutile d'évoquer les manitous des autres sectes religieuses ils ne représentent rien que des idiots qui se la jouent messianique.

Je vais essayer par contre de mieux étayer la thèse que je défends depuis longtemps d'un internationalisme dévoyé ou décrédibilisé par la domination idéologique bourgeoise. En particulier avec le retour du religieux avec la même fonction d'appui au pouvoir existant qu'au 19 ème siècle.

Claudie Weill a déjà bien montré la liquéfaction de l'internationalisme après l'échec de la révolution en Russie :

« Avec l’accession des socialistes au pouvoir dans divers pays après la Première Guerre mondiale, puis la transformation de la IIIe Internationale — le Komintern — en instrument de la politique étrangère soviétique, l’internationalisme semble basculer dans le registre des relations internationales, relevant peu ou prou de la diplomatie traditionnelle, avec une tendance pour l’Internationale ouvrière et socialiste et la Fédération syndicale internationale à tabler sur les organismes internationaux tels que la Société des nations et l’Organisation internationale du travail »1.

Jean Birnbaum ajoute pour sa part, avec le concept vague de « militants de gauche » :

« Croyant en une force internationaliste capable de briser la domination de l’Occident, certains militants de gauche étaient persuadés que, tôt ou tard, la religion serait abandonnée au profit de l’émancipation. Non sans nostalgie, ils ont repensé aux manifestations propalestiniennes au cours desquelles le service d’ordre de telle ou telle organisation anarchiste ou trotskiste était encore assez vigoureux pour expulser du cortège ces partisans du djihad liés à l’ex-humoriste Dieudonné et à l’extrême droite radicale. Et puis ils ont songé à ce moment pivot, autour de 2010, où il avait fallu admettre que le rapport de forces avait changé : sur le pavé parisien, désormais, la vieille garde révolutionnaire était trop faible pour maîtriser les islamistes.

Or ce renversement des équilibres dans la rue avait une signification plus vaste. Il scellait la fin d’une époque, celle où les gauches européennes se croyaient si désirables qu’elles pouvaient polariser toutes les colères du monde. Dès 2005, le philosophe (trotskien) Daniel Bensaïd (1946-2010), l’une des références de la gauche révolutionnaire, constatait que les dirigeants anticolonialistes de jadis, ceux qui se réclamaient souvent du marxisme, avaient été remplacés par des profils inquiétants : « L’heure n’est plus aux luttes de libération des années 1950 et 1960, et à leurs grandes promesses. Les leaders n’ont plus pour nom Ho Chi Minh, Guevara, Cabral, Lumumba, Ben Bella, Ben Barka, Malcolm X, mais Ben Laden, Zarkaoui ou Mollah Omar »2.

Olivier Roy qui minimise la prégnance du terrorisme islamique est plus proche du CCI et n'y voit qu'une sorte de décomposition d'un islam mondialisé, et il a profondément raison sur la production moderne d'un individu taré:

« « Nous assistons aujourd’hui à un mouvement de reconstruction de l’identité musulmane s’opérant à partir de l’individu et visant à ré-islamiser une communauté qui ne peut s’incarner dans un territoire donné, sinon sous une forme virtuelle et fantasmatique. Le surgissement de formes radicales de religiosité n’est pas un fait isolé ; il fait partie d’une mutation plus générale. Que ce soit sous la forme de la quête spiritualiste, du néo-fondamentalisme ou de l’internationalisme djihadiste, ce double processus d’individualisation et de déterritorialisation marque la globalisation de l’islam contemporain, et donc son occidentalisation. Loin d’exprimer un « choc des civilisations », les tensions qu’il manifeste sont le syndrome d’une déculturation mal vécue ».

Or il ne s'agit pas d'un choc des civilisations entre une croyance typiquement moyenâgeuse et un monde moderne qui ne croit plus majoritairement aux vieilles superstitions et au fatras religieux ; les termes de choc des civilisations (fabriqués par Huntigton) sont quelque peu outranciers et inadéquats. Le règne du capitalisme jusqu'à nos jours « dans la boue et le sang » ne permet pas de le caractériser comme une civilisation. Et, en son sein la menace létale permanente - principalement des paumés qui se réclament d'un islam rigoriste et le comportement arrogant de tout croyant s'imaginant investi de l'obligation d'égorger un enseignant (qui ne donne pas de bonnes notes à leur rejeton) comme de massacrer des spectateurs qui écoutent de la musique - est certainement plus dûe à la dérive débile des individus dans le capitalisme décadent qu'au simple islam, mais comme par un étrange hasard, cette politique criminelle et nihiliste est surtout portée par des arabes. Il ne faut pas le préciser car ce serait plus une conception raciste qu'un constat ; de même que la presse tait le nom arabe, souvent, de certains criminels car le bon peuple serait racisé, quand bien même il sait, et ce savoir ne grandit ni les journalistes hâbleurs ni les curés de l'antiracisme professoral.

De même que les « libérations nationales » n'ont jamais été une marque d'internationalisme, et que être internationaliste pour les gauchistes c'est être contre l'Etat français en soutenant le camp d'en face, hier la Russie stalinienne, aujourd'hui l'idéologie américaine ou n'importe quel Etat ancienne colonie. Ils sont devenus ce qu'il y a de plus traître à l'internationalisme de classe. Je reste toujours estomaqué de la bienveillance de l'Etat (colonial) pour n'avoir pas ridiculisé les « porteurs de valise », sans doute parce que l'orchestration de ces fausses libérations était opérée par Washington et Moscou, et que nos assocs clandestines de l'époque savaient qu'elles étaient couvertes par plus puissants que l'Etat français. Depuis 50 ans cependant les « porteurs de valise » sont encore exhibés comme des héros, et il y a même en Algérie encore un groupe trotskiste qui défend depuis des années l'Etat oppresseur du peuple algérien.

C'est dans une institution de l'Etat français qu'on trouve une analyse géopolitique des plus conséquentes. Sous l'égide de l'école militaire (mais oui!) un Flavien Bourrat démontre par devers lui que le principal opposant (mais pas concurrent) à l'internationalisme de classe est « l'internationalisme » islamiste 3:

« Ce phénomène, qui s’est amplifié à la faveur des soulèvements observés dans le monde arabe et en Iran depuis une dizaine d’années, révèle la priorité désormais accordée au cadrenational dans la conduite politique interne comme extérieure des pays, en mêmetemps que le rejet des ingérences étrangères et des utopies transnationales. Ce retour global du national interroge sur les dynamiques dont il est porteur, mais aussi sur les contradictions et les résistances qu’il rencontre au gré des situations et des crises affectant l’ensemble de la région. Il fait ainsi ressortir les tensions entre nationa-lisme étatique et internationalisme islamiste, mais aussi la difficulté pour plusieurs pays
d’accéder au statut d’État-nation viable, et enfin la question du retour éventuel premier lieu, le nationalisme étatique prôné par les pouvoirs en place et revendiqué désormais par une large partie des opinions publiques fait face depuis plusieurs décennies à
l’internationalisme islamiste porté par les courants de type Frères musulmans dans le monde arabe et le régime de Téhéran. Ensuite, nombre d’États-nations de la région apparaissent comme des constructions inachevées, fragmentées et soumises à des forces centrifuges s’exprimant sur des bases régionales, ethniques ou confessionnelles, ce qui fragilise et ralentit l’établissement d’un cadre stato-national viable et accepté.

Enfin, cette primauté accordée au nationalisme étatique et patriotique, en donnant la priorité au réalisme, au pragmatisme, est-elle susceptible de faciliter la mise en place, au-delà des frontières, de rapports de force constructifs et de cadres de sécurité collective ? Au contraire, risque-t-elle de renforcer les confrontations dans la quête d’émergence d’un ou plusieurs hégémons régionaux. (...)

L’effondrement du mythe du nationalisme arabe, consécutif à la guerre des Six-Jours en juin 1967, a permis à la sensibilité watani (cf. ma patrie en arabe) de se renforcer et de s’affirmer dans les discours comme dans les pratiques des gouvernements de la région. Dans leur vision de l’État et de la société, les islamistes contemporains accordent une importance primordiale à l’Umma, la communauté des musulmans, et rejettent ce qui la divise, considérant qu’il n’existe pas de vraies frontières à l’intérieur de la Nation islamique. En 2000, Abdeslam Yassine, fondateur et guide de la plus importante association islamiste marocaine, Justice et Bienfaisance, exprimait son point de vue sur la question du Sahara occidental, dont le Royaume du Maroc a fait la cause nationale par excellence : « Quant à nous, notre option est claire et sans équivoque : l’unité des peuples musulmans au travers des frontières scélérates héritées de notre histoire ancienne et récente » (Abdeslam Yassine, Mémorandum à qui de droit, 2000)

L’islamisme demeure désormais dans le monde arabe le seul projet idéologique internationaliste cohérent (? JLR). Concrètement, cette inclination pour une vision et un activisme transnational a conduit les mouvements islamistes politiques à relativiser, sinon à contester certains symboles des États-nations de la région, voire à privilégier la défense de causes supranationales jugées islamiques au détriment de la protection des intérêts nationaux apparaissant en contradiction avec le sentiment exprimé par une majorité d’Iraniens, l’internationalisme islamiste porté par le régime de Téhéran se heurte parallèlement à la résilience des nationalismes séculiers qui s’expriment ailleurs dans la région, dans la rue comme en Irak et au Liban, ou au sein des pouvoirs en place. De fait, l’obstacle au maintien de l’influence iranienne dans le monde arabe est bien le retour d’un nationalisme patriotique, économique et séculier chez les chiites irakiens et libanais, qui ne permet plus à Téhéran de développer un soft power à l’échelle régionale.

Cette puissance du nationalisme intérieur et, dans les cas égyptien et tunisien,de l’attachement à l’État, a joué contre les islamistes, qu’ils appartiennent au courant poli-tique ou jihadiste.À la faveur de la prise de contrôle en juin 2014 de pans entiers des territoires nationaux syrien et irakien par l’Organisation État islamique, cette dernière avait déclaré avoir aboli la frontière entre les deux pays, supposée créée par les accords Sykes-Picot de 1916. À partir de là, certains analystes y ont vu une contestation beaucoup plus large de structures éta-tiques jugées artificielles et non viables : « N’assiste-t-on pas à une revanche de l’histoire avec des processus d’effondrement d’États qui ont en commun d’être des créations colo-niales à la légitimité peu assurée et aux frontières artificielles. »

Cette lecture des forces centrifuges en mouvement dans plusieurs pays de la région ANMO, interprétées comme une phase historique de remise en cause des États, frontières et institutions sur la base de configurations ethniques ou politico-religieuses, apparaît néanmoins comme une doxa his-toriquement contestable : « En lui accordant en 2016 une importance qu’il n’a pas, ce rappel sert la cause des partisans d’un remodelage de l’Orient comme solution aux tensions politiques internes ». Dans les faits, on a pu assister depuis une quinzaine d’années à une exacerbation des sentiments nationalistes, comme en particulier chez les Kurdes du Moyen-Orient, et identitaires au sein des États fractionnés qui semblent traduire une désaffection des populations concernées vis-à-vis des États-nations dans lesquels ils vivent, voire la non-viabilité originelle de ces derniers. Pourtant – et les récents mouvements protestataires en témoignent– il n’existe pas de rejet a priori d’un État unitaire et cohérent, ni de la nation comme espace de souveraineté des pays multicommunautaires comme le Liban, la Syrie, ou l’Irak, subsiste une incapacité de proposer une lecture du passé et d’un projet futur acceptable par l’ensemble de la nation. Concernant l’État, ce n’est pas tant sa structure en elle-même et sa légitimité qui sont contestés que son déficit ou le détournement de ses moyens et de sa mission au profit des régimes et des pouvoirs en place. D’autant qu’après plusieurs années marquées par des processus de dislocation et de fragmentation intérieures, on constate que dans les pays les plus touchés par ce phénomène comme l’Irak et la Libye, un sentiment national subsiste et s’exprime malgré tout. dans le courant de l’automne 2019, des manifestations d’envergure ont eu lieu à Bagdad et dans le sud du pays, demandant sous le double slogan « L’Iran dehors » et « Nous voulons une patrie » le départ des militaires iraniens, et mettant en cause les milices chiites Hashd Chaabi considérées comme le bras armé du régime de Téhéran. Signe supplémentaire de ce sentiment de résilience nationale, les populations chiites d’Irak, lors de ces manifestations, ont, tout autant que les sunnites, exprimé leur ferveur patriotique, défiant à la fois un gouvernement (…).

ENCORE SUR L'ISLAMO-GAUCHISME

Sur France Inter le vendredi 20 novembre 2015, le journaliste Thomas Legrand parlait d'or : Où est l’extrême gauche dans la lutte contre l’islamisme radical ?

« Les limites du fédéralisme dans la région. L’apparition récente, à la suite de processus de guerre civile, de « zones grises » dont le pouvoir central a perdu le contrôle et pouvant le cas échéant prendre la forme de « proto-États », comme dans le cadre du Kurdistan irakien ou de la Rojava en Syrie, pose avec une acuité renforcée la pertinence et la viabilité du fédéralisme dans une manière générale, il n’existe plus au Moyen-Orient de pays capables, dans le contexte actuel, d’exercer une influence notoire sur la région tout en étant mus par une ambition nationale. Une telle démarche nécessiterait des capacités militaires, diplomatiques et économiques autonomes qui, en dépit des apparences et d’un volontarisme parfois affiché, font défaut à l’ensemble des acteurs étatiques. On peut considérer qu’à la lumière des événements survenus ces dernières années, le plus grand risque auquel s’exposent tant les pays que les sociétés de la région est le développement d’« États-nation» dépourvus d’identité nationale et minés par de nouvelles solidarités ethniques, confessionnelles et communautaires. Pour y faire face, il est nécessaire d’encourager le développement d’un récit national et une conscience du passé là où ceux-ci font défaut, de telle sorte que le sentiment d’appartenance nationale finisse par l’emporter (...) l’extrême-gauche, de son côté, est présente en banlieue mais inexistante dans les cités.

Elle s’est faite dépouiller le marché de l’utopie par l’islamisme. Elle est parfois aveuglée par des positions pro-palestiniennes qui, visiblement, l’empêchent d’appréhender les dérives islamistes. Une pression de plus en plus lourde s’exerce sur une population qui ne se considère pas spécialement comme musulmane, mais qui, du fait de ses origines, est soumise à l’injonction des islamistes radicaux. C’est cette population (ce peuple) que l’extrême-gauche n’arrive plus (ou ne veut plus) armer politiquement contre l’obscurantisme. Ce devrait être pourtant un combat exaltant pour l’extrême-gauche libertaire ou internationaliste : prendre de front les réactionnaires musulmans, sexistes, pudibonds. L’extrême-gauche, c’est son honneur, a toujours défendu les immigrés. Si elle ne redevient pas le défenseur de ceux qui subissent la pression de la mafia islamiste radicale, ce sera l’extrême droite qui s’en chargera. Et avec d’autres buts pour la société ».

Idéologiquement les gauchistes sont restés des porteurs de valises complices de criminels, certes sans armes, mais de manière feutrée, insinuante, dans l'entreprise, les municipalités, les manifs. Ils méritent bien d'être taxés d'islamo-gauchisme. Ils tolèrent au nom d'une liberté qui n'en est pas une ce carnaval d'un mode de vie qui rabaisse la femme, en fait l'otage de l'homme, en plus lui fixant des règles de conduite invraisemblables d'une bigoterie du temps de l'obscurité médiévale (par exemple la femme voilée qui se promène seule n'a pas le droit de converser avec un homme)4. Ces obligations de comportements, sous surveillance des imams, sont normales pour les politiciens gauchistes surtout depuis que dans les banlieues PCF et PS au service de communautés musulmanes poussent et même embarquent en autobus les croyants pour les faire s'inscrire sur les listes électorales. De la fin des années 1950 au début des années 1970, anarchistes et gauchistes se faisaient un plaisir de « bouffer du curé », ces arriérés, exploiteurs du peuple, maintenant pédophiles avérés. Les imams, tout autant parasites sociaux que les curés, méritent par contre de ne pas être blasphémés parce qu'ils seraient des cannes pour les pauvres. Leur tiers-mondisme a mué en politique de charité pour les otages de l'islamisme sans que pour autant ils aident au quotidien la majorité des prolétaires musulmans, c'est pour la façade... électorale ; une fois les lampions éteints ils renouent avec leur quartier bobo et leur antiracisme de bistrot. Cette tactique démagogique à l'égard des musulmans ne date pas de la journée d'hier mais d'une leçon de Mitterrand premier qui avait manipulé, avec Harlem Désir et Dray, une campagne de séduction où il fût dit que le vote des beurs lui était acquis « contre la droite raciste ».

Et en effet, en faisant ami-ami avec les cliques et politiciens musulmans, plus de cinq années après ces remarques du journaliste, c'est un Zemmour qui se charge de cette tâche à sa manière « pas très catholique » mais cathodique ; avec évidemment un anti-internationalisme, caché sous le rejet de l'Europe, et typique des pires bardes de l'extrême droite. Sa solution est ridiculement « versaillaise » puisqu'il prône, comme au moment de la Restauration de 1830 – et il l'a dit carrément face aux bigots réunis à Versailles - l'alliance entre la bourgeoisie et les gilets jaunes ! Franchement appeler à une révolution « patriotique » (remugle puant de 1914)par une alliance entre la droite bourgeoise et ce qu'il reste des ploucs gilets jaunes, sur le simple rejet des immigrés, c'est se moquer non seulement du peuple français mais surtout du prolétariat ; rappelons que les gilets jaunes de base furent surtout égarés et trimbalés par des boutiquiers forts en gueule et que les retraités présents, même anciens ouvriers, confirmaient être ficelés dans la mentalité de rebellocrates petits bourgeois hors de la production, et sans autre projet politique que les habituelles mièvreries démocratiques. En deuxième lieu, cette faconde de l'histrion de bénir ces deux entités est franchement ignoble : aux bourgeois je promets de les aider à réussir la solution « libérale » des privations à l'encontre des prolétaires (dont la retraite repoussée à 67 ans) et, aux hétéroclites ploucs de la révolte éphémère contre le racket pétrolier, je montre du doigt les responsables, non pas l'Etat capitaliste mais les immigrés en général « profiteurs » du système de couverture sociale française. Même si je conchie la bien pensance de dénoncer tout contradicteur comme fâchiste, on pense tout de même au dictateur à petite moustache qui offrit à sa bourgeoisie la guerre mondiale dont elle rêvait et comme pitance à la classe ouvrière l'antisémitisme.

Je pense toujours plus ou moins que le système dominant, entre omerta et mensonges, va tenter de se débarrasser d'une façon ou d'une autre de l'histrion nombriliste, même avec n'importe quelle indignation minable (sa gaminerie avec un fusil d'expo face aux journalistes). Cependant c'est déjà fait pour la classe ouvrière, avec sa copie du genre d'avant-guerre -fusion patriotique des classes – il s'est pour de vrai tiré une balle dans le pied, ou il a été mal conseillé. Tant pis pour lui, la classe ouvrière l'emmerde.

LE PROBLEME DE L'IMMIGRATION MASSIVE EST UN PROBLEME

Qui n'a pas été inventé par le « raciste Zemmour », « mauvais juif » (cf. BHL), ou « futur Hitler », ni ne se résume au phénomène complexe de la migration comme causalité à tous les malheurs du monde. C'est d'abord un problème structurel et après cultuel, qui sert à faire perdre confiance en elle à la classe ouvrière, et à la rallier au « combat patriotique » contre la noria islamiste. Il y a trente ans on comptait six millions d'ouvriers dans l'industrie en France, désormais ils ne sont plus que trois millions. Les cadres, eux, quand ils ne se vendent pas plus cher aux Etats-Unis, ont augmenté en nombre et se fichent que les usines soient en France ou ailleurs. Les ouvriers formels peuvent bien s'employer dans les services... ou se recycler au chômage ce n'est pas leur problème. Quand ils vont au restaurant ils voient un triomphe de l'internationalisme bobo dans le fait d'être servi par des sans-papiers noirs payés au lance-pierre, qui font un job que les français racistes blancs ne veulent plus faire !

Les premiers écolos, gauchistes tiers-mondistes recyclés avaient déjà défendu la décroissance au début des années 1970, théorie péquenote que leurs successeurs persistent à défendre alors qu'elle ne peut qu'entraîner un écroulement économique dramatique, voire un affaiblissement du potentiel économique et commercial de chaque pays européen, pas seulement la France, qui en effet est réactionnaire et raciste... Tout ce qui sabote l'économie française est internationaliste ! Délaisser la moissonneuse-batteuse pour le retour à la faux et à la fourche pourrait restaurer en partie le drapeau rouge soviétique mais sans le marteau. C'est un fait que la classe ouvrière ne pouvait se développer que sur la base de la croissance industrielle, mais ce sera terminé plus vite encore avec une éventuelle parvenue au pouvoir d'un strapontin écologiste. La réaction écologique détruit ce processus, non pas qu'il n'y ait pas ce phénomène grandissant des pollutions diverses, mais parce que s'occuper de prétendre à la gestion et à la sauvegarde du capitalisme est parfaitement réactionnaire et étranger à la classe qui est sensée remplacer le capitalisme après la révolution ; et dans une dynamique nullement ouvriériste où en grande partie la masse des prolétaires est tout à fait incompétente pour gérer la société à grande échelle, même si elle doit contrôler et participer majoritairement aux grandes décisions sociales et politiques.

GEORGES MARCHAIS AURAIT-t-il été un précurseur ? (il y a plus de 40 ans)

Ne pas combattre l'islamisation progressive de la société en France, c'est se faire complice des pires arriérations, sans oublier les pitoyables concessions sur la « liberté de porter un voile ». C'est surtout avaliser, comme disait une chanson de rock, une politique anti-sociale qui vent prêter main-forte au pouvoir de diviser en permanence la classe ouvrière, tout en flinguant l'irénisme naïf d'une immigration renforçant le prolétariat. Avant d'être mis au ban de la société conviviale islamo-gauchiste pour perversion sexuelle, le melting-pote des gauchistes hystériques, un chefaillon salafiste, Tariq Ramadan le bien nommé, avait substitué, comme tant d'autres gurus musulmans, et dans toute la France, des revendications religieuses à la place des aspirations sociales, et politiques de la première génération d'immigrés. Comme il avait relancé les projets de mosquée, meilleures marques de l'envahissement religieux dans les rues. Ce qui fédère une grande partie des musulmans désormais, c'est toujours la construction d'une mosquée et les élus, résidus de PCF et du PS, accèdent plus volontiers à cette revendication qu'aux aspirations sociales d'antan. Cela n'est en rien subversif, et dans certaines mosquées on peut tranquillement bouffer du mécréant. Marchais n'a pas eu le temps de vivre assez longtemps pour voir qu'un problème accessoire dans les années 1970 et pitance pour Le Pen, allait devenir majeur et incontournable, bien que sujet à évitement de la part de tous les gouvernants et de leurs confrères gauchistes.

« La présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l'immigration posent aujourd'hui de graves problèmes. Cela crée des tensions, et parfois des heurts entre immigrés des divers pays. Cela rend difficiles leurs relations avec les français. Quand la concentration devient trop importante (…) la crise du logement s'aggrave ; les HLM font cruellement défaut et de nombreuses familles françaises ne peuvent y accéder. Les charges d'aide sociale nécessaire pour les familles immigrées plongées dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des communes peuples d'ouvriers et d'employés. L'enseignement est incapable de faire face (…) Il faut regarder (les problèmes) en face et prendre rapidement des mesures indispensables. » Georges Marchais(lettre au recteur de la Mosquée de Paris le 6 janvier 1981, publiée dans le journal L'Humanité.

Douze ans auparavant, le même Marchais avait subi l'ire de la jeunesse petite-bourgeoise organisée en sectes gauchistes. Sa tribune journalistique fustigeait ces "groupuscules gauchistes" qui "s'agitent" depuis plusieurs semaines à la faculté de Nanterre, ces "faux révolutionnaires" qui, "objectivement, servent les intérêts du pouvoir gaulliste et des grands monopoles capitalistes", et ces "révolutionnaires", "des fils de bourgeois qui rapidement mettront en veilleuse leur flamme révolutionnaire pour aller diriger les entreprises de papa"...

Au passage, Georges Marchais s'en prenait au meneur, qu'il nommait maladroitement "l'anarchiste allemand Cohn-Bendit". Une formule très ambiguë qui ridiculisa le PCF, et poussera, la semaine suivante, des milliers de manifestants (dont moi) à scander, en signe de soutien estudiantin et antifa : "Nous sommes tous des juifs allemands". Ce début de décadence idéologique d'un PCF chauvin mais avec la double nationalité russe, le marginalisant même en milieu ouvrier, n'allait pas produire dans le milieu étudiant petit bourgeois des révolutionnaires par milliers mais féconder une école pour tant de politiciens véreux d'un futur parti qui allait se nommer socialiste et montrer avec le guru Mitterrand que la gauche bourgeoise peut faire aussi mieux que la droite pour le Capital. Si Marchais n'est qu'en partie ambigu sur la question de l'immigration (qui n'était pas massive à l'époque et réglementée), et sans les ghettos d'aujourd'hui et les égorgements d'individualistes musulmaniaques, son pronostic d'avenir bourgeois des têtes de file des soixantehuitards s'est complètement vérifié : ils « ont rapidement mis en veilleuse leur flamme révolutionnaire pour aller diriger les entreprises de papa »... ou tel clan de députés ! On a vu défiler depuis quatre décennies les pires crapules politiques « gauchistes de formation » se mettant totalement au service de la réaction bourgeoise en particulier pour signifier « la disparition de la classe ouvrière », et inspirer jusqu'à aujourd'hui la musique assommante des médias aux ordres (wokisme, décolonisation rétroactive, islamophile, féminisme, antiracisme contre les blancs, théorie des genres, intersectionnalité et autres délires sous le label de la cancel culture, toutes questions criantes de l'idéologie dominante totalement ignorées par nos chères minorités maximalistes radotant leur espoir de grèves massives tombées du ciel).

En Allemagne aussi, les anciens gauchistes allaient avoir force de loi dans les arcanes du pouvoir. L'interdiction du voile en France a fait s'indigner les « internationalistes » de gouvernement. Gerhard Schröder : « Je ne peux pas interdire à une fille d'aller à l'école avec un foulard (…) interdire aux croyants de suivre les règles de leur religion n'est rien d'autre qu'un fondamentalisme laïc imposé par l'Etat ». L'archevêque de Canterbury protesta aussi via le Sunday Time : « Le laïcisme dogmatique du gouvernement français devient très provocateur et destructeur ». Bonze labellisé fils d'immigré au PS, Malek Boutih avait jugé « scandaleux que l'on puisse au nom de la laïcité intervenir ainsi dans la vie privée des gens ». L'islamophile indien Bilal Hamon avait cru bon d'y ajouter : « naguère dans les cafés ouvriers il n'y avait pas de femmes », alors qu'il n'a jamais mis les pieds au bord d'une usine, ni vécu dans les années 1950.

En outre le système européen dominant est plutôt « internationaliste », ce n'est plus la nation (réactionnaire) qui décide. En ce qui concerne les migrations, le droit n'est pas totalement édicté par le législateur français. « Il n’est plus souverain en matière d’immigration », explique à Marianne la constitutionnaliste Anne-Marie Le Pourhiet. Celle-ci rappelle que la France « a concédé des compétences en matière d’asile, d’immigration et de franchissement des frontières ». Par exemple, c’est l’Union Européenne qui fixe les conditions que doivent remplir les réfugiés pour bénéficier du droit d’asile.

En parallèle, la Convention européenne des droits de l’Homme, et la Cour qui en dépend, statue elle aussi sur des questions relatives à l’immigration et à l’asile. Elle ne dépend pas de l'Union Européenne, mais du Conseil de l'Europe, une organisation supranationale qui comprend 50 États. La France a ratifié la CEDH, qui est en principe tenue de respecter ses décisions, sans qu'elles soient contraignantes. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a ainsi condamné, jeudi 2 juillet, la France pour les « conditions d’existence inhumaines et dégradantes » de demandeurs d’asile, contraints de vivre « dans la rue » pendant plusieurs mois et « privés de moyens de subsistance ». Ne voilà-t-il pas un internationalisme en acte même s'il ne change rien au sort des concernés ? Dans la réalité c'est un laxisme, si utile aux patrons, qui domine et implique que l'accusation de racisme empêche toute objection, tout en minimisant les nombreux actes criminels directement lié à l'immigration sauvage et les agressions répétées contre les profs (pas de vague!).

En conclusion, il ne pourra jamais exister un internationalisme islamique. D'abord parce le propre des religions c'est d'avoir le diable pour exister, et s'il n'y avait plus de diable, auraient-elles de raisons de parader ? Imaginez que le capitalisme disparaissent ? Quelle horreur pour tous ces déchets parasites de curés, d'imams et de gurus de toute obédience superstitieuse ? OU encore une victoire du communisme qui les enfermerait tous dans des camps, de travail manuel en plus !

Les religions ont besoin les unes des autres dans la compétition planétaire et à chaque siècle ce sont des guerres incessantes, plus ou moins criminelles, plus ou moins étendues, mais toujours vaines. Mais le comble de cette implantation et pérennité des religions dépend de l'Etat national, qui ne se veut pas imputrescible. Nous avons démontré par ce texte, j'espère, qu'il leur est impossible de symboliser notre internationalisme de classe, que celui-ci est irréfragable. Pour qu'il réussisse à son terme il requiert une homogénéité de la société humaine, que seuls les millions d'exploités du prolétariat peuvent développer, hors des simagrées religieuses et contre les menteurs professionnels, surtout les apôtres de la gauche bourgeoise, ou ce qu'il en reste.


NOTES

3https://www.irsem.fr/media/5-publications/notes-de-recherche-research-papers/nr-irsem-113-bourrat-fait-national.pdf

4casawiyadefrance a écrit:salam alikoum, aujourd'hui cela va bientot faire 1 ans que je porte le voile et j'en remercie Dieu mais je me pose souvent cette question la femme musulmane peut-elle parler au hommes? merci de me repondre

salam alikom ma soeur ce qui est sur deja, c'est que c'est interdit de parler seul a seul avec un homme parceque le sheytane est la. les savants disent qu'il est toléré mais il faut surout pas que la femme parle avec une jolie voi, sur un ton seducteur . si tu parle a un homme essai detre froide chuiya jdis pa méchante mais faut que tu laisse aucune porte a sheytane. sinon jcrois que c écrit nulle part que c interdit, mais faut quand meme une raison, si c pour tchatcher voila koi lol allah ou ahlem 

lundi 18 octobre 2021

L'arrogance infamante du gouvernement algérien

 


« La seule négociation, c'est la guerre ». Mitterrand

« La mémoire, c’est l’organisation de l’oubli ». Henry Rousso

« Quelle heure est-il ? » Alain Finkielkraut


La gauche bourgeoise et son extrême gauche ne changeront jamais. Adeptes du mensonge déconcertant, ils prolongent toujours leurs falsifications historiques. On pourrait même estimer que les principaux « complotistes » ce sont ces engeances de bateleurs de foire qui ne se présentent même plus comme les amis de la classe ouvrière. Même la minorité la plus ouvriériste LO s'est convertie à la dénonciation du racisme (et des « discriminations »)1, en lieu et place d'une réelle dénonciation politique du système politique d'exploitation « multiraciale », si j'ose dire avec ses mythes antifas et décoloniaux. Apôtres néo-staliniens des « libérations nationales » - et des pratiques terroristes des affidés « jeunes nationalistes », la plupart des trotskiens n'ont jamais reconnu l'aspect erroné et contre-révolutionnaire de cette théorie « tiers-mondiste » (sauf peut-être Bensaïd). C'est pourquoi, avec les idéologies woke, intersectionnelle et la débilité de la guimauve transgenre, ils continuent sur la même ligne sur le plan d'une rebellocratie, à prétendre « éveiller » les masses... électorales. Avec pour base, la même morale terroriste qui était celle du stalinisme : tu n'est pas d'accord avec les camarades donc tu es un fasciste !

Par contre la classe ouvrière, les gens de peu, évoluent eux et, par leur abstention massive ou même leur vote protestataire (certes pour des bons à rien comme la mère Le Pen et l'histrion Zemmour), ils ont enterré cette « gauche » hâbleuse de carnaval antifa, pleurnicharde et repentante pour n'importe quoi pourvu que la culpabilité soit attribuée à Godot gouvernement.

UNE ETRANGE CABALE ANTI-FRANCE

Plusieurs « infaux » apparues au devant de l'actualité prouvent encore et toujours que l'information est dosée, planifiée, selon l'orientation nécessaire soit face à la menace souterraine du prolétariat, soit par rapport, soit par rapport aux faits divers relevant de la voyoucratie ou d'une immigration sauvage, soit par rapport à l'islamophilie du patronat forcément antiraciste (mais pas anticapitaliste). Je ne prendrai que trois exemples. La période électorale étant une course de coqs le double langage est de mise face à un électorat divers, et « ethniquement » hétérogène, on a donc pu voir un Benzema réintégré en équipe de France bien que directeur et entraîner aient juré ne plus vouloir l'y voir à cause de ses pratiques de racaille. Or l'électorat algérien en particulier vote, poussé par les imams qui les amènent en car s'inscrire sur les listes électorales2. Or les électeurs arabes se plaignaient qu'il n'y ait plus d'arabes en équipe de France sans cacher leur amour pour Benzema. L'étude « scientifique » concernant la « massive pédophilie » dans l'Eglise catholique, pourquoi nous a-t-elle été jetée à la face en ce moment ? Que les curés s'affranchissent de leur castration sexuelle merde, c'est la seule solution !3 Le pouvoir n'est pas simplement commander ou imposer, comme le croient les révolutionnaires simplistes, ou les rebelles crétins, c'est induire. Lancer au grand jour avec force commentaires indignés des sociologues et rougissement de quelques soutanes en période pré-électorale et face au succès de Zemmour, sur la pédophilie cathophilesque, induit bien sûr que « toutes les religions se valent » (dans leur arriération) et implique que les croyants musulmans et leurs conseillers « radicaux » se marrent : « porter le voile est quand même pas criminel comme le viol d'enfants » ! Le troisième élément de cette campagne pour ridiculiser la France et pas seulement sa bourgeoisie, c'est cette commémoration du 17 octobre 1961.

Plusieurs polémistes qualifiés de néo-fascistes par la bien-pensance médiatique de la gauche rétro et bobo – nota l'excellent Mathieu Bock-Côté, ne cessent de dénoncer une prégnance de l'idéologie américaine. C'est un fait incontestable. Les têtes de bloc font toujours le vent et le bon temps chez les pays secondaires, économiquement et politiquement évidemment. La hiérarchisation de la diffusion et le contrôle des informations, pour l'observateur un tant soit peu intelligent, permettent la domination des idées les plus abstruses.

En général on se contente de traiter des problèmes politiques comme s'ils ne dépendaient que du cadre de l'hexagone. On vient de s'indigner qu'un diplomate algérien ait proposé que la masse des algériens en France puissent peser comme communauté organisée en France (comme Erdogan le fait en Allemagne, et dans certaines villes en France). Mais ces pressions, divers lobbies ou assocs de sauvetage de migrants, fonctionnent ainsi depuis belle lurette avec pour pain béni l'éternelle culpabilisation de la France, des divers gouvernement, non en vue d'une révolution prolétarienne internationaliste, par exemple, mais de fait pour annihiler toute reconnaissance de la pourtant indestructible lutte des classes ! On ne peut nier que, même sans concertation, les anti-impérialistes US de jadis ont embrassé sans honte et sans remord cette idéologie de la décomposition sociale et d'une identité nationale, où finalement, malgré les jérémiades de tous les procureurs échevelés d'un colonialisme impardonnable à jamais, la France comme l'Europe restent des colonies des Etats-Unis.

Les commémorations sont en général inutiles, moches et adipeuses de flagornerie. C'est encore plus vrai avec cette énième « anniversaire » du massacre de 1961. Plein de pays comme la plupart des médias de bourrage de crâne en France, y compris le larbin d'Etat Macron, ont déploré, fustigé, dénoncé la politique « coloniale » de la France. Pourtant on ne commémore pas le massacre des américains au Vietnam, même si l'on peut se réjouir que le sida ait tué le principal menteur d'une sinistre guerre en Afrique du Nord... sans aucune arme de destruction massive.

Le plus culotté a été le gouvernement algérien se joignant au coryphée universel pour assouvir ses bisbilles avec le gouvernement français. Macron a été dénoncé parce qu'il avait dit, pourtant en privé, une banalité connue de tous : l'Algérie est dominée et exploitée par une Camarilla militaire. Certes, et sans doute me direz-vous : cela vaut quand même mieux que si c'était la mafia islamiste qui avait réussi à s'installer au pouvoir ! Certes, certes...

DENONCER LA CONCURRENCE VICTIMAIRE QUI JUSTIFIE LE NATIONALISME TERRORISTE (ou le terrorisme nationaliste) et fausse la réalité historique

Néanmoins, en pointant du doigt cet événement, longtemps tenu sous le boisseau mais pas le pire crime de l'époque, les caïds de l'armée algérienne font mine de ne pas voir la poutre qu'ils ont dans l'oeil (lire la notice de Wikipédia sur le massacre de milliers de harkis eux-mêmes lâchés par la bourgeoisie française). Font-ils repentance pour les crimes encore plus disproportionnés de leurs pères « libérateurs du colonialisme » ? Comment osent-ils faire croire – pour ressouder dans un chauvinisme ringard le peuple algérien – que le FLN « avait gagné », alors qu'en réalité il avait perdu militairement car c'est Kennedy qui est venu voir De Gaulle pour lui dire de se casser et de renier son slogan imbécile « L'Algérie c'est la France » !

J'ai à plusieurs reprises rappelé la mystification et l'interprétation unilatérale dominante au profit des tueurs terroristes du FLN. J'ai expliqué que le plus scandaleux avait été, dans le cadre des rackets du FLN sur la population ouvrière immigrée, et en particulier dans le bidonville de Nanterre, les petits chefs nationalistes avaient envoyés au casse-pipe, et endimanchés des milliers de pauvres travailleurs naïfs4. Les bateleurs de foire de la gauche bourgeoise et leurs complices islamo-gauchistes font dans le simplisme le plus crétin. Appeler, sous le régime de couvre-feu, alors que l'on vivait une époque, non de guerre civile nationale, mais de guerre terroriste, où la population était prise en étau des deux côtés de la Méditerranée entre terrorisme d'Etat et terrorisme de type déjà musulmaniaque, c'était en effet envoyer au casse-pipe des centaines qui allaient bientôt se faire bousiller ; deux ami(e)s à moi étaient sur le grand boulevard devant le cinéma Rex et ont entendu les fusillades et vu des cadavres à même le trottoir ou dans des poubelles.

Qu'on imagine à Paris en 1943 qu'un groupe de résistants ait appelé à défiler des milliers et des milliers contre l'occupant nazi, et le massacre aurait été autrement considérable. Pourquoi pas me direz-vous s'il existe dans les masses un besoin irrépressible d'aller même à la mort afin de clamer en faveur d'une liberté indiscutable ? Seulement ce n'est pas sur cette générosité-là que fonctionnait le FLN. Il opérait des descentes menaçantes dans les gourbis des pauvres ouvriers, exigeant l'obole nationaliste, un comportement de musulman conforme, recourant au meurtre, surtout contre les harkis ou les opposant du MNA. Il y a deux ans déjà je titrais :

La commémoration trafiquée du 17 OCTOBRE 1961

(...) A la trinité idéologique qui fonde le totalitarisme politique bourgeois en France – féminisme/écologisme/islamophilisme – il ne faut jamais oublier la pipolisation de la vie politique agrémentée d'un antiracisme de façade5, joujou de l'intégration réussie mais pour une infime minorité. La bourgeoisie multiculturaliste ne repose que sur le maintien des inégalités dans les tribus communautaires. (…) il ne faut jamais oublier que la classe dominante et ses divers pipoles trafiquent en permanence l'histoire passée. C'est Orwell, je crois, qui fait dire à un de ses personnages : « qui maîtrise le passé, maîtrise l'avenir ». Quand la bourgeoisie et ses médias mentent autant sur le présent, on peut leur faire confiance pour officier au crime de mémoire. Dans ce crime les principaux collabos sont évidemment, à l'extrême gauche du capital, les trotskiens, perpétuels défenseurs du stalinisme et de la mystification des libérations nationales, enfin toutefois meilleurs propagandistes de l'islamisme avec leur ancien petit chef Plenel et jappant d'impatience dans la chasse au Zemmour aux côtés des pires indigestes de la République6.(...)

« Hidalgo ne le fait pas de façon neutre ni objective. Elle vise bien évidemment la clientèle des nombreux électeurs bobos ignorants et anticolonialistes à retardement. Elle parade en compagnie d'un sous-ministre algérien, énième bureaucrate issu du sérail des escrocs politiques qui mettent le peuple et le prolétariat algérien en coupe réglée depuis des décennies. Intéressons-nous d'abord à la façon dont procède l'ensemble de la presse, se contentant de reproduire le « communiqué » suivant de l'AFP et la scène, près de la Seine :

« Le 17 octobre 1961 plus de 20.000 Algériens défient, à l'appel du Front de libération nationale (FLN), le couvre-feu qui leur a été imposé dans la capitale. En effet, après une série d'attentats en France contre des policiers, les autorités avaient instauré début octobre 1961 un couvre-feu pour les Algériens, dans Paris et sa banlieue. Le FLN avait appelé les Algériens à braver ce couvre-feu, qualifié de raciste et qui entravait ses activités. La police est submergée et des affrontements commencent. La situation dégénère, plus de 12.000 manifestants sont arrêtés et quelques dizaines à plus de 200, selon les sources, sont tués par balle, à coups de pioche ou de crosse de fusil, et jetés dans la Seine par les forces de l'ordre ». Hidalgo ne se contente pas de commémorer mensongèrement mais elle inaugure ! Le communiqué diffusé par l'AFP maquille la réalité : ce ne sont pas des algériens qui défilent (souvent contre leur gré, voir plus loin) mais qui « défient ». La nuance est de taille, elle signifie un combat, voire une dignité de colonisés et justifiée. C'est tout juste si les attentats arbitraires contre les policiers sont mentionnés, sinon le contexte de la manifestation ne relevait que de la sainteté. On ne qualifie pas le FLN de gang nationaliste, ce qu'il était, mais on extirpe la qualification de raciste « qui entravait ses activités » (?). Dans une formule éthérée et qui ne signifie rien on nous rapporte le propos hidalguien : « une ville qui n'accepte pas ce type de répression ». On est dans la lune et Hidalgo prend le peuple parisien pour un ramassis d'imbéciles sans mémoire ? Son grand manitou Mitterrand devant lequel elle s'est tant courbée, de la même filiation « socialiste » ne clamait-il pas à l'époque que la seule négociation c'était la guerre ? (...)

Le garde des Sceaux Mitterrand, collègue du facho Papon, a laissé sans broncher aller à la guillotine des nationalistes algériens, qu'ils aient ou non du sang sur les mains : 45 décapitations en 500 jours. René Coty a rejeté 45 fois la grâce, pour laquelle Mitterrand s'est prononcé 8 fois seulement. Parmi les guillotinés, un nom est attaché comme une macule à celui de Mitterrand : Fernand Yveton, militant du Parti communiste algérien exécuté le 11 février 1957. En 1981, président de la République, il fait adopter l'abolition de la peine de mort parce qu'on n'est plus en période de guerre; en 1982, il impose à sa majorité l'amnistie pour les généraux putschistes d'Alger de 1961.

ESQUIVER LA VRAIE LECON DU MASSACRE DE 1961 : la fin du mythe antifasciste

Mme Hidalgo reste dans une généralité vaseuse, qui est à la mode anti-France. Toutes les élites bourgeoises se la jouent internationalistes (démocrates) et anticolonialistes post-festum, mais on épargne le grand Charlot qui commandait au « fasciste » Papon. Sur le moment le massacre des jouets du FLN n'a aucune conséquence politique. Il faudra attendre la fin des années 80 pour que Brigitte Lainé et Jean-Luc Einaudi, l'archiviste et l'historien, au détriment de leurs carrières7, parviennent à briser le mur du silence mais qui sera reconstruit finalement par les interprétations frauduleuses de la bourgeoisie « socialiste » et de leurs serviteurs trotskiens. Cette répression de pauvres prolétaires encore colonisés aura pourtant, temporairement, une conséquence historico-politique indéniable. Le miroir brisé de la résistance en France était apparu d'abord à la suite de la sortie du film « Le chagrin et la pitié » en 1971. Même si les abrutis maoïstes continuaient à s'en réclamer, il apparaissait que la population française était restée hors du résistancialisme, soumise, et la part belle était faite surtout aux juifs résistants comme le montage communautariste de Lanzman sur la Shoah. A la fin des années 19808, l'épisode dramatique de 1961 révéla une autre dimension au public : la continuité du personnel politique d'Etat fasciste et démocratique avec la présence au premier plan d'un salaud comme Papon, membre du gouvernement gaulliste, qui intentait procès sur procès aux historiens lanceurs d'alerte comme on dit aujourd'hui. Le fait qu'un gouvernement composé d'anciens pétainistes et de gaullistes ait fait tirer comme des lapins sur les prolétaires algériens, mit en lumière pour les plus attardés que la résistance française était de nature bourgeoise, c'est à dire caméléon et opportuniste en diable.

Mais cette leçon là il fallut la faire oublier aussi promptement. Les trotskiens s'en chargèrent. Puisque la théorie antifasciste avait du plomb dans l'aile, et l'apologie des libérations nationales des tonnes de sang, il suffit de s'accrocher à l'antiracisme puis ensuite, plus longtemps après de se livrer aux éloges de l'islam. Et surtout, comme le voit très bien Zemmour, la mode anti-France est venue coiffer le tout, sorte de transfiguration de l'internationalisme gauchiste néo-stalinien. Depuis deux ou trois décennies c'est très chic de conchier la France en tant que nation (bof) mais surtout en tant que moment historique de la civilisation mondiale avec son histoire propre mais qui se doit d'être culpabilisée9. Le gauchiste moyen de l'après 68 avait cru comprendre que comme la nation c'est ringard, en adoptant toutes les idéologies à la mode transfrontières on pouvait ainsi vivre pleinement un internationalisme imaginaire ici et maintenant.

Car dans ce massacre il n'y a pas qu'un seul responsable, en l'occurrence la France mise dans le même sac que son gouvernement mais le gang nationaliste FLN qui, le FLN qui n'a jamais pu assumer le 17 octobre : il leur aurait fallu s’expliquer sur leurs erreurs et les exactions commises. J'ai déjà plusieurs fois écrit sur le sujet et rappelé l'inconscience dont ont fait preuve les chefaillons nationalistes algériens, dont le plus criminel est connu désormais : Omar Boudaoud.

« De leur côté, les socialistes sont discrédités. Guy Mollet et la SFIO ont trahi leurs électeurs en engageant la France dans la guerre coloniale, en recourant à la torture et à la terreur. En monopolisant le destin de tous les Algériens, le FLN a occulté la mémoire de bon nombre d’entre eux. L’action des émigrés algériens en France s’en est trouvée dévalorisée, voire oubliée. Pour deux raisons. La première est interne au FLN, qui n’a jamais réellement reconnu sa Fédération de France comme une unité combattante alors qu’elle était, au prix de grands sacrifices, son banquier. La seconde raison réside dans l’horreur d’une autre guerre sans nom, celle qui opposait le MNA de Messali Hadj, à l’origine le principal mouvement indépendantiste algérien, au FLN. Cette guerre fut particulièrement dure en France, où il s’agissait de contrôler l’émigration algérienne et la manne financière qu’elle représentait. L’historien Mohamed Harbi estime que quatre mille personnes ont trouvé la mort dans cet affrontement fratricide. Le FLN ne souhaitait donc pas donner trop d’importance à l’action de sa Fédération de France.

Les dirigeants du FLN-France analysent donc le couvre-feu du 6 octobre 1961 comme une menace politique majeure. Aussi, malgré le durcissement de l’action policière, sensible depuis la fin août, et malgré le manque de soutien politique en France, ils prennent le risque de descendre dans la rue. C’est un risque énorme car, même s’ils ne peuvent imaginer l’horreur qu’atteindra la répression, l’expérience passée leur a enseigné que les manifestants seront arrêtés en grand nombre et exposés à la répression policière. Ils ont hélas doublement perdu leur pari, sur le plan humain d’une part, sur le plan politique d’autre part, puisque, on l’a vu, les partis de gauche ne se sont pas mobilisés et que l’opinion publique, mal informée par les médias et abusée par la censure gouvernementale, ne s’est pas retournée en faveur du FLN.

Un fiasco politique doublé d’un martyre cruel, voilà le bilan de la décision politique d’Omar Boudaoud. Un bilan que ni les dirigeants du FLN-France – évincés du pouvoir – ni le FLN lui-même – enclin à noyer les détails honteux de la lutte dans l’aura de sa victoire – n’ont eu à cœur d’honorer ensuite.

C'est comme les commémorations de 14-18, pas une ne dénonce l'impérialisme ! Donc l'ampleur de la répression du régime gaullo-pétainiste a en même temps contribué pour la gauche bourgeoise et son extrême gauche à coiffer d'un voile pudique la terreur et les exactions du FLN contre les prolétaires algériens.

Les nationalistes algériens ne s'adressent pas à des petits voyous arrivistes ratés, mais à des prolétaires qui triment dur et vivent dans des conditions insalubres. Ils ne sont pas chômeurs mais généralement manœuvres dans le bâtiment. La plupart subissent une cotisation mensuelle forcée par le FLN : 3000 francs. Ils sont isolés dans leur bidonville. Leurs camarades de travail français ne les invitent pas chez eux. Les cotisations forcées sont la principale source de revenus des nationalistes qui s'adressent à ces prolétaires sous les termes de « nos frères musulmans ». Le terrorisme de masse est le fait de saint De Gaulle. Il y avait eu les milliers de massacrés à Madagascar en 1945, il y aura un millier de morts parmi les tunisiens le 26 juillet 1961 et bientôt un nombre inconnu d'algériens en plein Paris le 17 octobre 1961 sous le commandement du préfet nazi Papon10.

Le plus comique est l'appel aux français du FLN du 20 octobre 1961 avec des idées communistes (peut-être Daech va-t-il s'en inspirer après lecture de mon rappel : « fraterniser partout dans les usines, les chantiers, les quartiers, les universités, avec les travailleurs et tous les émigrés algériens » (…) annulation du couvre-feu raciste »11, assurant que jamais le FLN n'a exécuté un policier « uniquement parce qu'il est policier. Aucune exécution n'est ordonnée sans que le coupable ait été jugé criminel (sic ». (…) Ce massacre ne sera jamais commémoré comme celui d'un pan de l'idéologie capitaliste de la reconstruction : la continuité entre Etat pétainiste et Etat gaulliste pour tenter de conserver les colonies face aux exigences des nouvelles puissances impérialistes. Il sert de plus, commémoré par la gauche bourgeoise et l'extrême gauche du capital, à rendre service à l'idéologie multiculturaliste américaine qui est la dissolution en acte du prolétariat et une fausse suppression des frontières. Mais, par les temps qui s'accélèrent, franchement le sort électoral de Hidalgo et de sa groupie, cela vous tracasse ?

(…) La lecture rétroactive par la bien-pensance de gauche caviar et du gauchisme bobo des meurtres policiers de prolétaires otages du FLN dans l'inévitable manif au casse pipe d'octobre 1961, oublie de rappeler que des dizaines de policiers en uniforme étaient abattus et que, par conséquent la plupart des « français » assistaient aux « ratonnades » dans l'indifférence. A un toubib qui lui pose la question – à quoi cela sert-il d'abattre un policier qui garde un édifice public ? - un des terroristes de l'époque répond : « c'est un salaud, un tortionnaire ». A ce même médecin qui lui rétorque que cela ne peut que monter encore plus l'opinion contre les nationalistes algériens, il répond qu'il s'en fout, qu'il veut incendier la France. Cette attitude provoque l'indignation jusque parmi les meilleurs « porteurs de valise » du FLN. A l'époque « l'opinion » et celle des policiers n'est pas pour une simple déchéance de la nationalité mais pour la peine de mort sans discussion et publiquement tous les musulmans étaient mis dans le même sac12. Les algériens pris dans les rafles sont systématiquement renvoyés en Algérie dans « leurs douars d'origine » mais plus souvent internés dans des camps. En 1961 Le Monde fait savoir le mécontentement de la population (on ne la formate pas encore avec les sondages) et de la police devant « la faiblesse des lois en matière de répression du terrorisme ».

Au lendemain du massacre de la manifestation pacifique et sans armes, même pas un canif avant la découverte, tenue sous le boisseau, de nombreux cadavres dans la Seine, Jean Ferniot désapprouve la manifestation de la veille (remplacez De Gaulle par Hollande, FLN par Daech et OAS par Marine Le Pen, sans les gauchistes au rang d'extrémistes vu qu'ils se sont fondus dans la gauche caviar antiraciste, et vous aurez le même discours de l'élite d'aujourd'hui) : « En fin de compte, les manifestations parisiennes d'hier, et les raisons qui les ont provoquées, risquent de servir les extrémistes des deux camps. Pour le général De Gaulle, alors que l'OAS multiplie ses provocations et que le FLN étend le théâtre de la violence, le chemin est très étroit qui, pour mener à un règlement, doit éviter les écueils dressés par ses adversaires et, parfois, par des serviteurs trop zélés » (page 219 du livre de Einaudi). Ce n'est pourtant pas l'OAS qui a massacré le 17 octobre ni le FLN qui a tiré dans la foule des ouvriers endimanchés et mains nues !

Exemple pour des générations de journalistes soumis et suivistes, Jacques Fauvet nous révèle comment il a fait école jusqu'à nos jours : « Le FLN ne manquera pas d'exploiter les sanglants incidents de Paris (…) Pourtant il en porte la responsabilité puisque ici et là c'est le terrorisme musulman qui est à l'origine de ces drames (…) Les lâches attentats commis au hasard contre les agents de police ont amené à prendre des mesures, qui sont peut-être critiquables, mais qui visent à

assurer autant la sécurité des musulmans que celle des agents en évitant aux premiers d'être des victimes, comme cela est arrivé, de mitraillades de nuit » (page 220). Etrange qu'il ne nomme pas les auteurs des « mitraillades de nuit » ?

Comique, ou plutôt pitoyable, est l'appel aux français du FLN du 20 octobre avec des idées communistes (peut-être Daech va-t-l s'en inspirer après lecture de mon rappel : « fraterniser partout dans les usines, les chantiers, les quartiers, les universités, avec les travailleurs et tous les émigrés algériens » (…) annulation du couvre-feu raciste », assurant que jamais le FLN n'a exécuté un policier « uniquement parce qu'il est policier. Aucune exécution n'est ordonnée sans que le coupable ait été jugé criminel (sic ).

Inutile d'étayer plus la comparaison. Même s'il existe des similitudes, la situation mondiale est totalement différente. Les libérations nationales, nécessaires certes comme étape historique, se sont révélées être de nouvelles supercheries d'un capital découpé en blocs mais aussi en multiples rivalités de ce qui fût appelé les pays non-alignés. Les pays dits libérés n'ont pas pu procéder à une industrialisation et à un développement d'un prolétariat laïc comme au XIX ème siècle en Europe.

Ce qui me frappe le plus chez le racketteur du FLN est qu'il a tout de même un projet politique concevable ( la mise à bas du colonialisme). Il se paie sur le dos des travailleurs qu'il est chargé de rançonner sinon torture ou peine capitale ; Einaudi ne parle pas des cadavres dans la Seine avant le 17 octobre et sans doute pas exécutés par la police ni de certains corps coulés dans le ciment de chantiers au bénéfice d'héritage pour un compatriote... Le racketteur du FLN dépend de la cotisation forcée de ces mêmes travailleurs. Nos petits paumés de l'islamo-terrorisme sont rétribués par un tas d'intermédiaires de l'Arabie Saoudite, de la Turquie, de l'Iran (bien avant-hier) et ne croient qu'au pognon ou à la possibilité de jouir de meurtres et de viols, comme tout guerrier sous uniforme.

ET LISEZ L'intégralité de la notice de wikipédia :

Après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, les directives du FLN ne sont pas les mêmes dans toutes les wilaya. Certaines vont plutôt dans le sens d'un apaisement. Mais l'état-major de l'Armée de libération nationale (ALN) estime que le « sort des harkis sera décidé par le peuple et devant Dieu ». Les harkis sont inscrits sur des listes noires et surveillés. Dès le 19 mars 1962, des meurtres et enlèvements sont signalés notamment en wilaya V. À Saint-Denis-du-Sig, 16 harkis sont massacrés1.

22 membres du Commando Georges sont massacrés à Saïda en avril 1962. Certains ont été égorgés, d'autres massacrés à coups de baïonnette, de pique, de pierre. Sur les 300 harkis du commando Georges, composé pour l'essentiel d'anciens combattants du FLN « retournés », une soixantaine parviennent à survivre aux massacres des harkis en rejoignant la France. Le sergent du Commando sera notamment ébouillanté vivant dans un chaudron2.

Très rapidement, les harkis commencent à être torturés et massacrés par la population. Les accords d'Évian interdisent à l'armée française d'intervenir, et les soldats français ne peuvent agir à la demande des harkis3. Cependant, ces assassinats restent dans un premier temps des cas isolés. Le FLN se donne le temps de procéder à un recensement complet de ceux qu'ils considèrent comme des traîtres4.

Le 15 avril 1962, les « événements » étant officiellement terminés, le ministère des Armées français ordonne le désarmement immédiat des harkis1. Le 1er mai 1962, toutes les harkas sont dissoutes1.

Le 12 mai 1962, le ministre français des Armées, Pierre Messmer, donne l'instruction de ne pas permettre aux harkis de rejoindre individuellement la métropole, contrairement aux engagements pris par l'armée française5,3. Le 16 mai, le ministre d’État chargé des affaires algériennes, Louis Joxe, demande par télégramme de sanctionner les personnes participant au rapatriement des harkis en France3. 42 500 harkis, avec leur famille, peuvent s'établir en France métropolitaine sur un nombre total de supplétifs évalué entre 200 000 et 250 0006.

C'est à partir de l'indépendance, le 3 juillet 1962, que la situation bascule. Des chefs régionaux du FLN appellent ouvertement au massacre de tous les harkis7. Des civils sont assassinés par l'ALN dans des charniers8. D'autres sont atrocement torturés dans des « centres d'interrogatoires » puis exécutés. Des harkis sont crucifiés sur des portes, certains ont la musculature arrachée avec des tenailles8. Les massacres incluent parfois des femmes et des enfants8.

Le nombre de harkis tués après le cessez-le-feu varie selon les estimations entre 10 000 et 150 000 mais reste incertain9. Il semble qu'en 2005, les historiens s’accordent à évaluer de 60 000 à 70 000 le nombre de morts10. Certains parlent de 150 000 victimes mais ce chiffre est probablement extrapolé. De nombreux harkis furent également arrêtés et emprisonnés.

La suite ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacres_de_harkis

Quasiment à la même époque et en nombre c'est tout de même plus considérable que la probable centaine d'hommes tués à Paris le 17 octobre 1961 ! L'oubli gauchiste est certainement volontaire puisque le trotskisme s'est écroulé en 1945 en s'alliant à la résistance nationaliste, et, sans doute, en participant au massacre (normal?) de milliers de collabos auxquels ils assimilent eux aussi les harkis comme les nationalistes islamistes !


NOTES

1 cf. la banderole où les retraités de LO défilaient au nom de l'interprétation consensuelle et gouvernementale du massacre du 17 octobre 1961. Macron en quelque sorte s'est mis à genoux pour implorer le pardon des bureaucrates algériens, comme il s'était incliné face à Blden.

2Comme en témoigne Didier Lemaire dans son livre sur la gestion communautaire de Trappes.

3Deux frères jumeaux, ex-séminaristes, qui avaient été animateurs des sorties du jeudi dans mon enfance à Albi, personnes adorables, étaient venus me voir à Paris en 1969 pour m'annoncer qu'ils avaient quitté la prêtrise pour vivre une vie d'hommes normaux. Mais avant, leur demandé-je, dans les séminaires que faisiez-vous ? Nous avions posé la question à nos prêtres profs, et sans transition ils nous avaient répondu : branlez-vous le seigneur ne l'interdit pas. L'islam est plus progressiste que le catholicisme. Il ne faut pas refouler l'instinct sexuel et se masturber mais en toute discrétion. Selon les cybercurés c'est un péché, mais pas grave, mais il faut la confesser.

4https://proletariatuniversel.blogspot.com/search?q=17+octobre+1961 (article de 2019 contre la pitoyable Hidalgo) et avant en 2016.