PAGES PROLETARIENNES

lundi 18 octobre 2021

L'arrogance infamante du gouvernement algérien

 


« La seule négociation, c'est la guerre ». Mitterrand

« La mémoire, c’est l’organisation de l’oubli ». Henry Rousso

« Quelle heure est-il ? » Alain Finkielkraut


La gauche bourgeoise et son extrême gauche ne changeront jamais. Adeptes du mensonge déconcertant, ils prolongent toujours leurs falsifications historiques. On pourrait même estimer que les principaux « complotistes » ce sont ces engeances de bateleurs de foire qui ne se présentent même plus comme les amis de la classe ouvrière. Même la minorité la plus ouvriériste LO s'est convertie à la dénonciation du racisme (et des « discriminations »)1, en lieu et place d'une réelle dénonciation politique du système politique d'exploitation « multiraciale », si j'ose dire avec ses mythes antifas et décoloniaux. Apôtres néo-staliniens des « libérations nationales » - et des pratiques terroristes des affidés « jeunes nationalistes », la plupart des trotskiens n'ont jamais reconnu l'aspect erroné et contre-révolutionnaire de cette théorie « tiers-mondiste » (sauf peut-être Bensaïd). C'est pourquoi, avec les idéologies woke, intersectionnelle et la débilité de la guimauve transgenre, ils continuent sur la même ligne sur le plan d'une rebellocratie, à prétendre « éveiller » les masses... électorales. Avec pour base, la même morale terroriste qui était celle du stalinisme : tu n'est pas d'accord avec les camarades donc tu es un fasciste !

Par contre la classe ouvrière, les gens de peu, évoluent eux et, par leur abstention massive ou même leur vote protestataire (certes pour des bons à rien comme la mère Le Pen et l'histrion Zemmour), ils ont enterré cette « gauche » hâbleuse de carnaval antifa, pleurnicharde et repentante pour n'importe quoi pourvu que la culpabilité soit attribuée à Godot gouvernement.

UNE ETRANGE CABALE ANTI-FRANCE

Plusieurs « infaux » apparues au devant de l'actualité prouvent encore et toujours que l'information est dosée, planifiée, selon l'orientation nécessaire soit face à la menace souterraine du prolétariat, soit par rapport, soit par rapport aux faits divers relevant de la voyoucratie ou d'une immigration sauvage, soit par rapport à l'islamophilie du patronat forcément antiraciste (mais pas anticapitaliste). Je ne prendrai que trois exemples. La période électorale étant une course de coqs le double langage est de mise face à un électorat divers, et « ethniquement » hétérogène, on a donc pu voir un Benzema réintégré en équipe de France bien que directeur et entraîner aient juré ne plus vouloir l'y voir à cause de ses pratiques de racaille. Or l'électorat algérien en particulier vote, poussé par les imams qui les amènent en car s'inscrire sur les listes électorales2. Or les électeurs arabes se plaignaient qu'il n'y ait plus d'arabes en équipe de France sans cacher leur amour pour Benzema. L'étude « scientifique » concernant la « massive pédophilie » dans l'Eglise catholique, pourquoi nous a-t-elle été jetée à la face en ce moment ? Que les curés s'affranchissent de leur castration sexuelle merde, c'est la seule solution !3 Le pouvoir n'est pas simplement commander ou imposer, comme le croient les révolutionnaires simplistes, ou les rebelles crétins, c'est induire. Lancer au grand jour avec force commentaires indignés des sociologues et rougissement de quelques soutanes en période pré-électorale et face au succès de Zemmour, sur la pédophilie cathophilesque, induit bien sûr que « toutes les religions se valent » (dans leur arriération) et implique que les croyants musulmans et leurs conseillers « radicaux » se marrent : « porter le voile est quand même pas criminel comme le viol d'enfants » ! Le troisième élément de cette campagne pour ridiculiser la France et pas seulement sa bourgeoisie, c'est cette commémoration du 17 octobre 1961.

Plusieurs polémistes qualifiés de néo-fascistes par la bien-pensance médiatique de la gauche rétro et bobo – nota l'excellent Mathieu Bock-Côté, ne cessent de dénoncer une prégnance de l'idéologie américaine. C'est un fait incontestable. Les têtes de bloc font toujours le vent et le bon temps chez les pays secondaires, économiquement et politiquement évidemment. La hiérarchisation de la diffusion et le contrôle des informations, pour l'observateur un tant soit peu intelligent, permettent la domination des idées les plus abstruses.

En général on se contente de traiter des problèmes politiques comme s'ils ne dépendaient que du cadre de l'hexagone. On vient de s'indigner qu'un diplomate algérien ait proposé que la masse des algériens en France puissent peser comme communauté organisée en France (comme Erdogan le fait en Allemagne, et dans certaines villes en France). Mais ces pressions, divers lobbies ou assocs de sauvetage de migrants, fonctionnent ainsi depuis belle lurette avec pour pain béni l'éternelle culpabilisation de la France, des divers gouvernement, non en vue d'une révolution prolétarienne internationaliste, par exemple, mais de fait pour annihiler toute reconnaissance de la pourtant indestructible lutte des classes ! On ne peut nier que, même sans concertation, les anti-impérialistes US de jadis ont embrassé sans honte et sans remord cette idéologie de la décomposition sociale et d'une identité nationale, où finalement, malgré les jérémiades de tous les procureurs échevelés d'un colonialisme impardonnable à jamais, la France comme l'Europe restent des colonies des Etats-Unis.

Les commémorations sont en général inutiles, moches et adipeuses de flagornerie. C'est encore plus vrai avec cette énième « anniversaire » du massacre de 1961. Plein de pays comme la plupart des médias de bourrage de crâne en France, y compris le larbin d'Etat Macron, ont déploré, fustigé, dénoncé la politique « coloniale » de la France. Pourtant on ne commémore pas le massacre des américains au Vietnam, même si l'on peut se réjouir que le sida ait tué le principal menteur d'une sinistre guerre en Afrique du Nord... sans aucune arme de destruction massive.

Le plus culotté a été le gouvernement algérien se joignant au coryphée universel pour assouvir ses bisbilles avec le gouvernement français. Macron a été dénoncé parce qu'il avait dit, pourtant en privé, une banalité connue de tous : l'Algérie est dominée et exploitée par une Camarilla militaire. Certes, et sans doute me direz-vous : cela vaut quand même mieux que si c'était la mafia islamiste qui avait réussi à s'installer au pouvoir ! Certes, certes...

DENONCER LA CONCURRENCE VICTIMAIRE QUI JUSTIFIE LE NATIONALISME TERRORISTE (ou le terrorisme nationaliste) et fausse la réalité historique

Néanmoins, en pointant du doigt cet événement, longtemps tenu sous le boisseau mais pas le pire crime de l'époque, les caïds de l'armée algérienne font mine de ne pas voir la poutre qu'ils ont dans l'oeil (lire la notice de Wikipédia sur le massacre de milliers de harkis eux-mêmes lâchés par la bourgeoisie française). Font-ils repentance pour les crimes encore plus disproportionnés de leurs pères « libérateurs du colonialisme » ? Comment osent-ils faire croire – pour ressouder dans un chauvinisme ringard le peuple algérien – que le FLN « avait gagné », alors qu'en réalité il avait perdu militairement car c'est Kennedy qui est venu voir De Gaulle pour lui dire de se casser et de renier son slogan imbécile « L'Algérie c'est la France » !

J'ai à plusieurs reprises rappelé la mystification et l'interprétation unilatérale dominante au profit des tueurs terroristes du FLN. J'ai expliqué que le plus scandaleux avait été, dans le cadre des rackets du FLN sur la population ouvrière immigrée, et en particulier dans le bidonville de Nanterre, les petits chefs nationalistes avaient envoyés au casse-pipe, et endimanchés des milliers de pauvres travailleurs naïfs4. Les bateleurs de foire de la gauche bourgeoise et leurs complices islamo-gauchistes font dans le simplisme le plus crétin. Appeler, sous le régime de couvre-feu, alors que l'on vivait une époque, non de guerre civile nationale, mais de guerre terroriste, où la population était prise en étau des deux côtés de la Méditerranée entre terrorisme d'Etat et terrorisme de type déjà musulmaniaque, c'était en effet envoyer au casse-pipe des centaines qui allaient bientôt se faire bousiller ; deux ami(e)s à moi étaient sur le grand boulevard devant le cinéma Rex et ont entendu les fusillades et vu des cadavres à même le trottoir ou dans des poubelles.

Qu'on imagine à Paris en 1943 qu'un groupe de résistants ait appelé à défiler des milliers et des milliers contre l'occupant nazi, et le massacre aurait été autrement considérable. Pourquoi pas me direz-vous s'il existe dans les masses un besoin irrépressible d'aller même à la mort afin de clamer en faveur d'une liberté indiscutable ? Seulement ce n'est pas sur cette générosité-là que fonctionnait le FLN. Il opérait des descentes menaçantes dans les gourbis des pauvres ouvriers, exigeant l'obole nationaliste, un comportement de musulman conforme, recourant au meurtre, surtout contre les harkis ou les opposant du MNA. Il y a deux ans déjà je titrais :

La commémoration trafiquée du 17 OCTOBRE 1961

(...) A la trinité idéologique qui fonde le totalitarisme politique bourgeois en France – féminisme/écologisme/islamophilisme – il ne faut jamais oublier la pipolisation de la vie politique agrémentée d'un antiracisme de façade5, joujou de l'intégration réussie mais pour une infime minorité. La bourgeoisie multiculturaliste ne repose que sur le maintien des inégalités dans les tribus communautaires. (…) il ne faut jamais oublier que la classe dominante et ses divers pipoles trafiquent en permanence l'histoire passée. C'est Orwell, je crois, qui fait dire à un de ses personnages : « qui maîtrise le passé, maîtrise l'avenir ». Quand la bourgeoisie et ses médias mentent autant sur le présent, on peut leur faire confiance pour officier au crime de mémoire. Dans ce crime les principaux collabos sont évidemment, à l'extrême gauche du capital, les trotskiens, perpétuels défenseurs du stalinisme et de la mystification des libérations nationales, enfin toutefois meilleurs propagandistes de l'islamisme avec leur ancien petit chef Plenel et jappant d'impatience dans la chasse au Zemmour aux côtés des pires indigestes de la République6.(...)

« Hidalgo ne le fait pas de façon neutre ni objective. Elle vise bien évidemment la clientèle des nombreux électeurs bobos ignorants et anticolonialistes à retardement. Elle parade en compagnie d'un sous-ministre algérien, énième bureaucrate issu du sérail des escrocs politiques qui mettent le peuple et le prolétariat algérien en coupe réglée depuis des décennies. Intéressons-nous d'abord à la façon dont procède l'ensemble de la presse, se contentant de reproduire le « communiqué » suivant de l'AFP et la scène, près de la Seine :

« Le 17 octobre 1961 plus de 20.000 Algériens défient, à l'appel du Front de libération nationale (FLN), le couvre-feu qui leur a été imposé dans la capitale. En effet, après une série d'attentats en France contre des policiers, les autorités avaient instauré début octobre 1961 un couvre-feu pour les Algériens, dans Paris et sa banlieue. Le FLN avait appelé les Algériens à braver ce couvre-feu, qualifié de raciste et qui entravait ses activités. La police est submergée et des affrontements commencent. La situation dégénère, plus de 12.000 manifestants sont arrêtés et quelques dizaines à plus de 200, selon les sources, sont tués par balle, à coups de pioche ou de crosse de fusil, et jetés dans la Seine par les forces de l'ordre ». Hidalgo ne se contente pas de commémorer mensongèrement mais elle inaugure ! Le communiqué diffusé par l'AFP maquille la réalité : ce ne sont pas des algériens qui défilent (souvent contre leur gré, voir plus loin) mais qui « défient ». La nuance est de taille, elle signifie un combat, voire une dignité de colonisés et justifiée. C'est tout juste si les attentats arbitraires contre les policiers sont mentionnés, sinon le contexte de la manifestation ne relevait que de la sainteté. On ne qualifie pas le FLN de gang nationaliste, ce qu'il était, mais on extirpe la qualification de raciste « qui entravait ses activités » (?). Dans une formule éthérée et qui ne signifie rien on nous rapporte le propos hidalguien : « une ville qui n'accepte pas ce type de répression ». On est dans la lune et Hidalgo prend le peuple parisien pour un ramassis d'imbéciles sans mémoire ? Son grand manitou Mitterrand devant lequel elle s'est tant courbée, de la même filiation « socialiste » ne clamait-il pas à l'époque que la seule négociation c'était la guerre ? (...)

Le garde des Sceaux Mitterrand, collègue du facho Papon, a laissé sans broncher aller à la guillotine des nationalistes algériens, qu'ils aient ou non du sang sur les mains : 45 décapitations en 500 jours. René Coty a rejeté 45 fois la grâce, pour laquelle Mitterrand s'est prononcé 8 fois seulement. Parmi les guillotinés, un nom est attaché comme une macule à celui de Mitterrand : Fernand Yveton, militant du Parti communiste algérien exécuté le 11 février 1957. En 1981, président de la République, il fait adopter l'abolition de la peine de mort parce qu'on n'est plus en période de guerre; en 1982, il impose à sa majorité l'amnistie pour les généraux putschistes d'Alger de 1961.

ESQUIVER LA VRAIE LECON DU MASSACRE DE 1961 : la fin du mythe antifasciste

Mme Hidalgo reste dans une généralité vaseuse, qui est à la mode anti-France. Toutes les élites bourgeoises se la jouent internationalistes (démocrates) et anticolonialistes post-festum, mais on épargne le grand Charlot qui commandait au « fasciste » Papon. Sur le moment le massacre des jouets du FLN n'a aucune conséquence politique. Il faudra attendre la fin des années 80 pour que Brigitte Lainé et Jean-Luc Einaudi, l'archiviste et l'historien, au détriment de leurs carrières7, parviennent à briser le mur du silence mais qui sera reconstruit finalement par les interprétations frauduleuses de la bourgeoisie « socialiste » et de leurs serviteurs trotskiens. Cette répression de pauvres prolétaires encore colonisés aura pourtant, temporairement, une conséquence historico-politique indéniable. Le miroir brisé de la résistance en France était apparu d'abord à la suite de la sortie du film « Le chagrin et la pitié » en 1971. Même si les abrutis maoïstes continuaient à s'en réclamer, il apparaissait que la population française était restée hors du résistancialisme, soumise, et la part belle était faite surtout aux juifs résistants comme le montage communautariste de Lanzman sur la Shoah. A la fin des années 19808, l'épisode dramatique de 1961 révéla une autre dimension au public : la continuité du personnel politique d'Etat fasciste et démocratique avec la présence au premier plan d'un salaud comme Papon, membre du gouvernement gaulliste, qui intentait procès sur procès aux historiens lanceurs d'alerte comme on dit aujourd'hui. Le fait qu'un gouvernement composé d'anciens pétainistes et de gaullistes ait fait tirer comme des lapins sur les prolétaires algériens, mit en lumière pour les plus attardés que la résistance française était de nature bourgeoise, c'est à dire caméléon et opportuniste en diable.

Mais cette leçon là il fallut la faire oublier aussi promptement. Les trotskiens s'en chargèrent. Puisque la théorie antifasciste avait du plomb dans l'aile, et l'apologie des libérations nationales des tonnes de sang, il suffit de s'accrocher à l'antiracisme puis ensuite, plus longtemps après de se livrer aux éloges de l'islam. Et surtout, comme le voit très bien Zemmour, la mode anti-France est venue coiffer le tout, sorte de transfiguration de l'internationalisme gauchiste néo-stalinien. Depuis deux ou trois décennies c'est très chic de conchier la France en tant que nation (bof) mais surtout en tant que moment historique de la civilisation mondiale avec son histoire propre mais qui se doit d'être culpabilisée9. Le gauchiste moyen de l'après 68 avait cru comprendre que comme la nation c'est ringard, en adoptant toutes les idéologies à la mode transfrontières on pouvait ainsi vivre pleinement un internationalisme imaginaire ici et maintenant.

Car dans ce massacre il n'y a pas qu'un seul responsable, en l'occurrence la France mise dans le même sac que son gouvernement mais le gang nationaliste FLN qui, le FLN qui n'a jamais pu assumer le 17 octobre : il leur aurait fallu s’expliquer sur leurs erreurs et les exactions commises. J'ai déjà plusieurs fois écrit sur le sujet et rappelé l'inconscience dont ont fait preuve les chefaillons nationalistes algériens, dont le plus criminel est connu désormais : Omar Boudaoud.

« De leur côté, les socialistes sont discrédités. Guy Mollet et la SFIO ont trahi leurs électeurs en engageant la France dans la guerre coloniale, en recourant à la torture et à la terreur. En monopolisant le destin de tous les Algériens, le FLN a occulté la mémoire de bon nombre d’entre eux. L’action des émigrés algériens en France s’en est trouvée dévalorisée, voire oubliée. Pour deux raisons. La première est interne au FLN, qui n’a jamais réellement reconnu sa Fédération de France comme une unité combattante alors qu’elle était, au prix de grands sacrifices, son banquier. La seconde raison réside dans l’horreur d’une autre guerre sans nom, celle qui opposait le MNA de Messali Hadj, à l’origine le principal mouvement indépendantiste algérien, au FLN. Cette guerre fut particulièrement dure en France, où il s’agissait de contrôler l’émigration algérienne et la manne financière qu’elle représentait. L’historien Mohamed Harbi estime que quatre mille personnes ont trouvé la mort dans cet affrontement fratricide. Le FLN ne souhaitait donc pas donner trop d’importance à l’action de sa Fédération de France.

Les dirigeants du FLN-France analysent donc le couvre-feu du 6 octobre 1961 comme une menace politique majeure. Aussi, malgré le durcissement de l’action policière, sensible depuis la fin août, et malgré le manque de soutien politique en France, ils prennent le risque de descendre dans la rue. C’est un risque énorme car, même s’ils ne peuvent imaginer l’horreur qu’atteindra la répression, l’expérience passée leur a enseigné que les manifestants seront arrêtés en grand nombre et exposés à la répression policière. Ils ont hélas doublement perdu leur pari, sur le plan humain d’une part, sur le plan politique d’autre part, puisque, on l’a vu, les partis de gauche ne se sont pas mobilisés et que l’opinion publique, mal informée par les médias et abusée par la censure gouvernementale, ne s’est pas retournée en faveur du FLN.

Un fiasco politique doublé d’un martyre cruel, voilà le bilan de la décision politique d’Omar Boudaoud. Un bilan que ni les dirigeants du FLN-France – évincés du pouvoir – ni le FLN lui-même – enclin à noyer les détails honteux de la lutte dans l’aura de sa victoire – n’ont eu à cœur d’honorer ensuite.

C'est comme les commémorations de 14-18, pas une ne dénonce l'impérialisme ! Donc l'ampleur de la répression du régime gaullo-pétainiste a en même temps contribué pour la gauche bourgeoise et son extrême gauche à coiffer d'un voile pudique la terreur et les exactions du FLN contre les prolétaires algériens.

Les nationalistes algériens ne s'adressent pas à des petits voyous arrivistes ratés, mais à des prolétaires qui triment dur et vivent dans des conditions insalubres. Ils ne sont pas chômeurs mais généralement manœuvres dans le bâtiment. La plupart subissent une cotisation mensuelle forcée par le FLN : 3000 francs. Ils sont isolés dans leur bidonville. Leurs camarades de travail français ne les invitent pas chez eux. Les cotisations forcées sont la principale source de revenus des nationalistes qui s'adressent à ces prolétaires sous les termes de « nos frères musulmans ». Le terrorisme de masse est le fait de saint De Gaulle. Il y avait eu les milliers de massacrés à Madagascar en 1945, il y aura un millier de morts parmi les tunisiens le 26 juillet 1961 et bientôt un nombre inconnu d'algériens en plein Paris le 17 octobre 1961 sous le commandement du préfet nazi Papon10.

Le plus comique est l'appel aux français du FLN du 20 octobre 1961 avec des idées communistes (peut-être Daech va-t-il s'en inspirer après lecture de mon rappel : « fraterniser partout dans les usines, les chantiers, les quartiers, les universités, avec les travailleurs et tous les émigrés algériens » (…) annulation du couvre-feu raciste »11, assurant que jamais le FLN n'a exécuté un policier « uniquement parce qu'il est policier. Aucune exécution n'est ordonnée sans que le coupable ait été jugé criminel (sic ». (…) Ce massacre ne sera jamais commémoré comme celui d'un pan de l'idéologie capitaliste de la reconstruction : la continuité entre Etat pétainiste et Etat gaulliste pour tenter de conserver les colonies face aux exigences des nouvelles puissances impérialistes. Il sert de plus, commémoré par la gauche bourgeoise et l'extrême gauche du capital, à rendre service à l'idéologie multiculturaliste américaine qui est la dissolution en acte du prolétariat et une fausse suppression des frontières. Mais, par les temps qui s'accélèrent, franchement le sort électoral de Hidalgo et de sa groupie, cela vous tracasse ?

(…) La lecture rétroactive par la bien-pensance de gauche caviar et du gauchisme bobo des meurtres policiers de prolétaires otages du FLN dans l'inévitable manif au casse pipe d'octobre 1961, oublie de rappeler que des dizaines de policiers en uniforme étaient abattus et que, par conséquent la plupart des « français » assistaient aux « ratonnades » dans l'indifférence. A un toubib qui lui pose la question – à quoi cela sert-il d'abattre un policier qui garde un édifice public ? - un des terroristes de l'époque répond : « c'est un salaud, un tortionnaire ». A ce même médecin qui lui rétorque que cela ne peut que monter encore plus l'opinion contre les nationalistes algériens, il répond qu'il s'en fout, qu'il veut incendier la France. Cette attitude provoque l'indignation jusque parmi les meilleurs « porteurs de valise » du FLN. A l'époque « l'opinion » et celle des policiers n'est pas pour une simple déchéance de la nationalité mais pour la peine de mort sans discussion et publiquement tous les musulmans étaient mis dans le même sac12. Les algériens pris dans les rafles sont systématiquement renvoyés en Algérie dans « leurs douars d'origine » mais plus souvent internés dans des camps. En 1961 Le Monde fait savoir le mécontentement de la population (on ne la formate pas encore avec les sondages) et de la police devant « la faiblesse des lois en matière de répression du terrorisme ».

Au lendemain du massacre de la manifestation pacifique et sans armes, même pas un canif avant la découverte, tenue sous le boisseau, de nombreux cadavres dans la Seine, Jean Ferniot désapprouve la manifestation de la veille (remplacez De Gaulle par Hollande, FLN par Daech et OAS par Marine Le Pen, sans les gauchistes au rang d'extrémistes vu qu'ils se sont fondus dans la gauche caviar antiraciste, et vous aurez le même discours de l'élite d'aujourd'hui) : « En fin de compte, les manifestations parisiennes d'hier, et les raisons qui les ont provoquées, risquent de servir les extrémistes des deux camps. Pour le général De Gaulle, alors que l'OAS multiplie ses provocations et que le FLN étend le théâtre de la violence, le chemin est très étroit qui, pour mener à un règlement, doit éviter les écueils dressés par ses adversaires et, parfois, par des serviteurs trop zélés » (page 219 du livre de Einaudi). Ce n'est pourtant pas l'OAS qui a massacré le 17 octobre ni le FLN qui a tiré dans la foule des ouvriers endimanchés et mains nues !

Exemple pour des générations de journalistes soumis et suivistes, Jacques Fauvet nous révèle comment il a fait école jusqu'à nos jours : « Le FLN ne manquera pas d'exploiter les sanglants incidents de Paris (…) Pourtant il en porte la responsabilité puisque ici et là c'est le terrorisme musulman qui est à l'origine de ces drames (…) Les lâches attentats commis au hasard contre les agents de police ont amené à prendre des mesures, qui sont peut-être critiquables, mais qui visent à

assurer autant la sécurité des musulmans que celle des agents en évitant aux premiers d'être des victimes, comme cela est arrivé, de mitraillades de nuit » (page 220). Etrange qu'il ne nomme pas les auteurs des « mitraillades de nuit » ?

Comique, ou plutôt pitoyable, est l'appel aux français du FLN du 20 octobre avec des idées communistes (peut-être Daech va-t-l s'en inspirer après lecture de mon rappel : « fraterniser partout dans les usines, les chantiers, les quartiers, les universités, avec les travailleurs et tous les émigrés algériens » (…) annulation du couvre-feu raciste », assurant que jamais le FLN n'a exécuté un policier « uniquement parce qu'il est policier. Aucune exécution n'est ordonnée sans que le coupable ait été jugé criminel (sic ).

Inutile d'étayer plus la comparaison. Même s'il existe des similitudes, la situation mondiale est totalement différente. Les libérations nationales, nécessaires certes comme étape historique, se sont révélées être de nouvelles supercheries d'un capital découpé en blocs mais aussi en multiples rivalités de ce qui fût appelé les pays non-alignés. Les pays dits libérés n'ont pas pu procéder à une industrialisation et à un développement d'un prolétariat laïc comme au XIX ème siècle en Europe.

Ce qui me frappe le plus chez le racketteur du FLN est qu'il a tout de même un projet politique concevable ( la mise à bas du colonialisme). Il se paie sur le dos des travailleurs qu'il est chargé de rançonner sinon torture ou peine capitale ; Einaudi ne parle pas des cadavres dans la Seine avant le 17 octobre et sans doute pas exécutés par la police ni de certains corps coulés dans le ciment de chantiers au bénéfice d'héritage pour un compatriote... Le racketteur du FLN dépend de la cotisation forcée de ces mêmes travailleurs. Nos petits paumés de l'islamo-terrorisme sont rétribués par un tas d'intermédiaires de l'Arabie Saoudite, de la Turquie, de l'Iran (bien avant-hier) et ne croient qu'au pognon ou à la possibilité de jouir de meurtres et de viols, comme tout guerrier sous uniforme.

ET LISEZ L'intégralité de la notice de wikipédia :

Après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, les directives du FLN ne sont pas les mêmes dans toutes les wilaya. Certaines vont plutôt dans le sens d'un apaisement. Mais l'état-major de l'Armée de libération nationale (ALN) estime que le « sort des harkis sera décidé par le peuple et devant Dieu ». Les harkis sont inscrits sur des listes noires et surveillés. Dès le 19 mars 1962, des meurtres et enlèvements sont signalés notamment en wilaya V. À Saint-Denis-du-Sig, 16 harkis sont massacrés1.

22 membres du Commando Georges sont massacrés à Saïda en avril 1962. Certains ont été égorgés, d'autres massacrés à coups de baïonnette, de pique, de pierre. Sur les 300 harkis du commando Georges, composé pour l'essentiel d'anciens combattants du FLN « retournés », une soixantaine parviennent à survivre aux massacres des harkis en rejoignant la France. Le sergent du Commando sera notamment ébouillanté vivant dans un chaudron2.

Très rapidement, les harkis commencent à être torturés et massacrés par la population. Les accords d'Évian interdisent à l'armée française d'intervenir, et les soldats français ne peuvent agir à la demande des harkis3. Cependant, ces assassinats restent dans un premier temps des cas isolés. Le FLN se donne le temps de procéder à un recensement complet de ceux qu'ils considèrent comme des traîtres4.

Le 15 avril 1962, les « événements » étant officiellement terminés, le ministère des Armées français ordonne le désarmement immédiat des harkis1. Le 1er mai 1962, toutes les harkas sont dissoutes1.

Le 12 mai 1962, le ministre français des Armées, Pierre Messmer, donne l'instruction de ne pas permettre aux harkis de rejoindre individuellement la métropole, contrairement aux engagements pris par l'armée française5,3. Le 16 mai, le ministre d’État chargé des affaires algériennes, Louis Joxe, demande par télégramme de sanctionner les personnes participant au rapatriement des harkis en France3. 42 500 harkis, avec leur famille, peuvent s'établir en France métropolitaine sur un nombre total de supplétifs évalué entre 200 000 et 250 0006.

C'est à partir de l'indépendance, le 3 juillet 1962, que la situation bascule. Des chefs régionaux du FLN appellent ouvertement au massacre de tous les harkis7. Des civils sont assassinés par l'ALN dans des charniers8. D'autres sont atrocement torturés dans des « centres d'interrogatoires » puis exécutés. Des harkis sont crucifiés sur des portes, certains ont la musculature arrachée avec des tenailles8. Les massacres incluent parfois des femmes et des enfants8.

Le nombre de harkis tués après le cessez-le-feu varie selon les estimations entre 10 000 et 150 000 mais reste incertain9. Il semble qu'en 2005, les historiens s’accordent à évaluer de 60 000 à 70 000 le nombre de morts10. Certains parlent de 150 000 victimes mais ce chiffre est probablement extrapolé. De nombreux harkis furent également arrêtés et emprisonnés.

La suite ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacres_de_harkis

Quasiment à la même époque et en nombre c'est tout de même plus considérable que la probable centaine d'hommes tués à Paris le 17 octobre 1961 ! L'oubli gauchiste est certainement volontaire puisque le trotskisme s'est écroulé en 1945 en s'alliant à la résistance nationaliste, et, sans doute, en participant au massacre (normal?) de milliers de collabos auxquels ils assimilent eux aussi les harkis comme les nationalistes islamistes !


NOTES

1 cf. la banderole où les retraités de LO défilaient au nom de l'interprétation consensuelle et gouvernementale du massacre du 17 octobre 1961. Macron en quelque sorte s'est mis à genoux pour implorer le pardon des bureaucrates algériens, comme il s'était incliné face à Blden.

2Comme en témoigne Didier Lemaire dans son livre sur la gestion communautaire de Trappes.

3Deux frères jumeaux, ex-séminaristes, qui avaient été animateurs des sorties du jeudi dans mon enfance à Albi, personnes adorables, étaient venus me voir à Paris en 1969 pour m'annoncer qu'ils avaient quitté la prêtrise pour vivre une vie d'hommes normaux. Mais avant, leur demandé-je, dans les séminaires que faisiez-vous ? Nous avions posé la question à nos prêtres profs, et sans transition ils nous avaient répondu : branlez-vous le seigneur ne l'interdit pas. L'islam est plus progressiste que le catholicisme. Il ne faut pas refouler l'instinct sexuel et se masturber mais en toute discrétion. Selon les cybercurés c'est un péché, mais pas grave, mais il faut la confesser.

4https://proletariatuniversel.blogspot.com/search?q=17+octobre+1961 (article de 2019 contre la pitoyable Hidalgo) et avant en 2016.



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