PAGES PROLETARIENNES

vendredi 11 octobre 2019

Drôle d'urgence climatique ou impatience petite bourgeoise ?



« Vous montrez votre poing aux étoiles »

Karl Liebknecht aux artistes expresssionnistes (1913)

REVUE DE PRESSE

Le vendeur du kiosque porte d'Orléans, probablement d'origine syrienne, peste contre les trois heures d'embouteillage qu'il lui faut supporter chaque matin pour venir prendre son boulot ; avant il filait tout droit via la place du Châtelet... Je lui explique mon point de vue. Ce blocage inédit du centre parisien qui fait chier les centaines de milliers qui se rendent au travail tous les jours dans des embouteillages interminables n'a pas pour but, comme l'assure la secte britannique XR (Extinction Rebellion), l'enlisement des gentlemen farmer avec leurs bottes de foin et arms secrètes, mais est une nouvelle manifestation de l'impuissance de l'Etat bourgeois. C'est l'électorat bobo qui risque de couiner fortement si se reproduisait la gentille répression de juin au pont Sully. Gare aux proches municipales. Vu que la bourgeoise « socialiste » Hidalgo soutient cette brave « désobéissance civile », Grivaux, le petit de Macron, verrait ses chances s'évanouir si la police de Jupiter en venait à malmener cette variété de zadistes si représentative de l'électorat diversitaire et marginal parisien, architectes et docteurs en écologie. Donc laissons mariner dans leur jus polluant ces automobilistes réacs.

LA MODE EST A LA REBELLION... Rebelles de quoi ? pourquoi manifestez-vous ?

Ecologisme, terrorisme de guerre et islamisme, curieuse époque ! Elisabeth Levy définit seulement deux religions obligatoires à notre époque, le féminisme policier et plaintif et l'écologie, oubliant l'islam conquérant. La religion n'a pas changé de nature, elle reste l'opium du pauvre, comme le terrorisme individuel reste la vengeance de l'aliéné. La société capitalo-multiculturaliste a comme principe fondamental de cloisonner les questions et les problèmes mais de les relier lorsque cela l'arrange. Le refrain écologiste n'aurait aucun lien avec l'espoir du capitalisme de se ressourcer, par exemple en vendant des voitures propres et comme argument pour démultiplier taxes et amendes. Le terrorisme serait un phénomène venu d'ailleurs, souvent presque exclusivement de l'islam ou de fous furieux qui prétextent l'islam comme motivation à leurs meurtres (86 morts à Nice... avec dans le tas de simples croyants).
Le cours de l'actualité brouille même l'essentiel, la constance du bruit médiatique à nous donner le vertige de l'incompréhension, nous plongeant dans l'hébétude. Un crime succède à un autre, une déclaration de guerre turque - « Source de paix » (quand la précédente se nommait « rameau d'olivier ») - vient réduire à néant les petits soucis écolos de nos bobos parisiens. Pourtant même si les simplistes idéologues néo-staliniens de Lutte ouvrière récusent tout lien, immigration et islam sont bien les deux mamelles qui mobilisent ou interpellent « l'opinion mondiale » ; ces deux éléments ne sont pas prioritairement manipulation gouvernementale mais deux facteurs de la décadence capitaliste, au sens où ce système ne peut plus réguler (l'a-t-il jamais pu?) l'ensemble de la société sans violences internes et externes accrues.

RADICALISATION OU RADICALIENATION ?

Ces dernières années ont vu l'explosion de la fabrique des mots dans les propagandes diverses, du terme prisé par les amis des terroristes dits « radicalisés » (islamophobie) au terme sympathique aux souverainistes (dénislamisme). Je peux en inventer plein moi aussi, mais il y en a un qui me sort par le nez : radicalisation. Voyons la définition wikipédia : « La radicalisation est un processus dynamique par lequel un individu accepte et soutien l'extrémisme violent de manière croissante ».
La radicalisation (terme féminin, sic!) mène à tout et en particulier au terrorisme. On a compris que ce mot valise signifierait une sorte de durcissement de l'individu mécontent de son sort et du coup prêt à en rendre responsables ses semblables et à les zigouiller1. C'est bien une fausse définition du phénomène d'aliénation qui semblait si bien avoir été identifié dans les sixties et que tous nos multiculturalistes gauchistes ont oublié. Radialénation convient beaucoup mieux pour tenter d'expliquer ce comportement de taré islamisant ou pas. La définition de wikipédia est typiquement américaine et libérale bourgeoise : tout se passerait dans la tête malade de tel paumé, sans aucune relation avec son milieu ambiant et les aliénations de son époque. Or nous vivons une époque vraiment aliénée, pas radicalisée (au sens de jadis : volonté des masses de faire la révolution) mais abêtisée, islamisée, culpabilisée par l'hydre du réchauffement climatique et pas du profit capitaliste, etc. On peut même dire pour ce qui concerne les religions et en prime l'islam, c'est qu'elles n'ont pas seulement fait retour, du fait de l'effondrement du faux communisme stalinien, mais qu'elles sont devenues l'expression suprême de l'aliénation actuelle généralisée. L'islam, par la masse planétaire qu'elle supervise, justifie tout même l'injustifiable, surtout quand ses représentants « soft » prennent la parole2. On est en pleine radicaliénation en période de paix comme en période de guerre ! La palme du scandale échoie constamment aux aliénés de l'islam, cette confiture idéologique bâtarde (à interprétation infinie) de révolte impuissante et apolitique, même pas contre un capitalisme décadent et nihiliste de toute émancipation, mais contre l'autre partie de l'humanité pour qui dieu est mort depuis Platon. Religion et idéologie de guerre par dessus tout. Le terme alien ou aliene date d'ailleurs de l'époque de l'éclosion de cette idéologie sectaire ; il signifie étranger et étrange, aversion, au sens de ennemi. Etre « aliene » n'était pas au sens originel être fou mais avoir perdu sa liberté, perte de toute indépendance, laisser d'autres décider à sa place3. L'islam est aliénation par définition ; cela n'interdit pas à ceux qui y croient de continuer à y croire à leur façon mais cela relève d'un mode de vie et d'une pensée féodale ; c'est mon avis et je le partage. Mais désormais quel conte si utile aux gouvernements capitalistes et aux chantres de la bobologie intellectuelle ! Il ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.
Le laxisme à l'égard du mode de vie de d'accoutrement islamistes a été mis en place en France sous l'ère du collabo Mitterrand par sa gauche suiviste « antiraciste » :
« Ainsi, SOS racisme, courroie de diffusion du prêt à penser multiculturaliste transformé en haine du récit national, soutint vaille que vaille les collégiennes voilées, le hijab n'étant qu'un bout de tissu sans aucun sens politique. Harlem Désir et même Malek Boutih, à l'époque, préféraient s'en prendre aux fascistes racistes qui empêchaient ces jeunes filles d'exercer leur liberté religieuse » (…) Les municipalités PCF et PS géraient leurs populations avec un clientélisme mêlant paternalisme colonial et internationalisme prolétarien de bas étage. L'islamisme y vit toujours comme un poisson dans l'eau ». La journaliste rappelle qu'en 2004 Le Pen soutenait lui aussi le port du voile islamique à l'école, donc une sorte de libanisation de la société française4.

IMMIGRATION OU MENACE D'INVASION ?

Le très honoré organe de la gauche sélect l'OBS se paye le luxe d'arborer le diable à gilet moitié jaune (mais moitié juif) Finkielkraut qui dit bien des vérités dérangeantes pour les pucelles rougissantes du gauchisme et la secte à Plenel : « … Il pense qu'il n'a pas changé , que c'est la gauche qui s'est transformée quand l'antiracisme a pris le relais de l'antifascisme ». Le Monde par contre lui reproche son « obsession de l'immigration »5, mais on va voir que, contrairement aux pudibonds de la presse de gauche bourgeoise, cette obsession est généralisée en particulier au moment de la guerre, et qu'elle tend à n'être plus sous-jacente comme veulent le faire croire les bisounours gauchistes mais permanente parmi les populations, non en soi par rejet de l'étranger, mais comme manifestation de l'impuissance du capitalisme à réguler les transhumances humaines et surtout à proposer autre chose que la fuite éperdue dans ses zones de massacres impérialistes.

Nombre de commentateurs se font traiter de fascistes lorsqu'ils évoquent par exemple la poussée démographique de l'Afrique, alors que, tenant compte de l'incapacité du capitalisme à développer ces immenses régions et à éradiquer la misère, les transhumances ne feront que s'amplifier sans rien solutionner. C'est à droite qu'on trouve en ce moment plus de lucidité. Vous direz que je suis donc passé à droite et je vous emmerde. Prenons un Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro, il tient presque un discours typique du CCI :

« Pour paraphraser Gramsci, nous nous situons dans un interrègne, entre deux « hégémonies ». Un monde se meurt et un autre tarde à naître. La décomposition du vieux monde n'est pas achevée. Il résiste en jetant toutes ses forces dans la bataille, comme on peut le constater aujourd'hui au Royaume-Uni et en Italie. Mais dans la brume apparaissent déjà les contours du monde à venir. Sera-t-il populiste ou le populisme ne sera-t-il qu'une étape transitoire contribuant avant tout au dégagisme des anciennes structures ? Une chose paraît certaine, l'ordre global tel qu'on l'a connu, est à terme condamné. Contrairement à ce qu'avait théorisé Francis Fukuyama après la chute du bloc soviétique, l'Histoire n'est pas finie : la « mondialisation heureuse » régie par la technocratie et le marché, est désormais une idée du passé. Car la classe moyenne occidentale, après avoir adhéré à la mondialisation, constate qu'elle en est la grande perdante. Elle souffre d'une triple dépossession, économique, culturelle et démocratique, mais n'entend pas disparaître. Le vote populiste n'est rien d'autre que son cri de révolte ».
Le vieux monde, selon lui, c'était aussi celui des années 80 « qui rêvait d'abolir les frontières » : le mouvement populiste exprime, en effet, leur volonté de protéger leur modèle social et leur identité face aux migrations massives (…) Ils n'aspirent pas à un monde fermé mais à un monde stable » (…) Macron est en fait le dernier représentant du vieux monde technocratique et marchand (…) Il n'est pas impossible que demain s'opposent deux formes de populisme. Celui des classes populaires contre les élites »6. Il aurait pu ajouter que le petit peuple n'est pas aveugle face à « l'industrie de l'immigration »7 et aux incroyables passe-droits voulus par le grand patronat parce que sinon... qui s'occuperait du sale boulot dans le bâtiment, les arrières-cuisines et l'entretien ? Mais il s'agit d'une « radicalisation » patronale qui fait fi de toute bienséance sécuritaire : imams terroristes expulsables non expulsés, terroriste père de famille sommé de rester « pour bien élever son enfant »... Yeux fermés sur les collègues fonctionnaires au comportement féodal. La loi prévoit en effet qu’une carte de séjour temporaire portant la mention «vie privée et familiale» soit délivrée de plein droit «à l’étranger qui n'est pas en état de polygamie, qui est père ou mère d’un enfant français mineur résidant en France, à la condition qu’il établisse contribuer effectivement à l’entretien et à l’éducation de l’enfant (...)». Qu'il soit terroriste aliéné et confirmé importe moins que ce salaud de polygame qui encaisse plusieurs allocations. Erdogan est en train de faire sauter les verrous des tueurs de Daech « français » qui auront le droit de revenir au pays en famille SVP. Mais voilà que je tombe dans la propagande de l'extrême droite, pauvre de moi. Les tarés pourront donc élever leurs fils tarés sans souci et ceux qui tiquent face à ces lois bourgeoises « libérales » sont forcément des gros fachos et qu'on leur crache à la gueule. La tuerie à la Préfecture de police - où il est obligatoire d'embaucher multicultuel, même ceux qui prient 5 fois dans les chiottes ou consultent leur imam par portable pendant les horaires de travail - n'est qu'un début d'action du cheval de Troie qui ronge à l'intérieur et qui gangrène l'Etat lui-même8. Ce n'est pas l'islam qui est en cause mais c'est l'islam qui cause.

Alors il faut le dire : il y a invasion et invasion. Quand les soudards de Erdogan envahissent la zone tampon avec le territoire contrôlé par les Kurdes (des terroristes selon le pacifiste Erdogan) c'est un pléonasme. Mais quand les millions seront chassés brutalement ce sera une simple immigration ?

LA GUERRE COMME REVELATEUR

(De l'utilité de l'ordre islamiste, pour Erdogan, pour Trump et le bonapartisme macronien)

La nouvelle guerre kurdo-turque – l'opération banalement impérialiste « Source de paix » - suscite l'émoi et moult indignations pacifistes, pourtant elle est récurrente. En 2007, Révolution Internationale titrait déjà ce qu'ils pourraient titrer encore aujourd'hui sans honte : « Menaces d'invasion du Kurdistan par la Turquie : un risque supplémentaire d'aggravation du chaos au Moyen-Orient » 9.
En novembre 2014, j'avais reproduit sur ce blog l'appel des bordiguistes : « Non à la mobilisation pro-impérialiste autour du Kurdistan ! » Communiqué du Parti Communiste International. Il vaut son pesant de cacahuètes de rappeler une précision d'importance de ce communiqué concernant la « gauche du capital » très islamophile pourtant mais fière des femmes soldats sans voile :

« C'est en tout cas l'avis des trotskystes du NPA de Toulouse; dans leur communiqué du 19/10 intitulé «Soutien total et inconditionnel aux combattantes et combattants de la liberté [!] de Kobané» ils n'hésitent pas à écrire: «le NPA salue l'efficacité des frappes de l'US Air Force de ces 4 derniers jours». Et, saluant aussi «la décision de l'état-major US d'intégrer un commandant des YPG [milices kurdes liées au PKK] à son QG des frappes aériennes» et se félicitant par avance d'une «remontée des bretelles de la Turquie à [une réunion de] l'Otan», le NPA toulousain «dénonce la veulerie et l'hypocrisie du gouvernement Valls et de François Hollande et de l'Union Européenne» qui resteraient spectateurs des événements!
A notre connaissance la direction du NPA n'a pas claironné publiquement des positions aussi clairement pro-impérialistes; mais elle a signé avec des organisations pro-kurdes et les sociaux-impérialistes du PCF et cie, une lettre pour demander à Hollande le soutien militaire de l'impérialisme français aux combattants de Kobané – ce qui revient au même. On peut lire dans cette lettre: «Notre pays [sic!] s’est engagé aux cotés des Irakiens et des Kurdes pour mettre un terme à l’emprise des djihadistes sur cette partie du monde, et c’est une bonne chose». Le NPA est ainsi passé en quelques semaines de la condamnation de l'intervention impérialiste française à son approbation! Ces prises de position sont la conséquence logique de l'engagement dans la campagne de mobilisation impérialiste qui était manifeste dès le mois d'août avec un communiqué «exigeant» – de qui sinon de l'impérialisme? – la fourniture d'armes «à toutes les forces qui combattent le confessionnalisme» donc y compris même aux forces bourgeoises réactionnaires pourvu qu'elles combattent ISIS! Peu après les divers grands Etats impérialistes occidentaux accédaient aux «exigences» du NPA... ».
Passons sur le fait déplorable que les bordiguistes sont aussi des suce-boules de l'islamisme mais ils restent toujours très loin de l'indignité des gros trotskiens dès qu'il s'agit de qualifier toute guerre comme « révolutionnaire » (de la même manière qu'ils imaginent que l'invasion migratoire sans limite amènera à l'effondrement du capitalisme). Avec « Source de paix », le NPA peut nous rejouer sa source de connerie : Soutien au Rojava (enclave kurde) : « L’expérience du confédéralisme démocratique en plein chaos syrien est, malgré ses difficultés et ses limites, porteuse d’un espoir pour toute la région. Le développement du multiconfessionnalisme, le respect de l’autonomie des nationalités, les avancées concernant les droits des femmes rendent son existence intolérable pour l’autocrate Erdogan ».

Dans le concert de protestations hypocrites pacifistes chacun fait mine d'oublier qu'il s'agit surtout d'une opération de politique intérieure, pas forcément destinée à durer. À l’exception du parti laïc prokurde HDP, si la plupart des formations soutiennent le double objectif affiché d’Erdogan: empêcher que les Kurdes du Rojava (le Kurdistan syrien) ne consolident leur autonomie et ne fassent leur jonction avec les Kurdes de Turquie pour former l’embryon d’un «État kurde» ; et mettre en place, le long de sa frontière, une «zone de sécurité» permettant de relocaliser une partie des quelque 3,5 millions de réfugiés syriens. Il faudrait une guerre courte car l'importance des tueries risque de mettre en branle à nouveau le prolétariat en Turquie face à la militarisation du pouvoir. Pour l'instant, Erdogan qui est fragilisé par la perte de contrôle de la capitale Ankara, flatte une opinion – bien autrement « envahie » que nous en France – qui en a marre de «payer la facture des réfugiés syriens à la place des Européens». «Si vous essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants», a lancé, jeudi, Erdogan à l’attention de l’Union européenne, clouant le bec aux vertueux chefs d'Etat européens « source de guerre » eux aussi.
En tout cas – il n'y a aucun problème n'est-ce pas ? - voilà près de 4 millions de réfugiés jetés à la gueule de l'Europe où il n'est pas question de quotas, d'accommodement, de juste répartition ou de limitation. C'est ça et les tueurs djihadistes en plus ! Silence radio des bisounours de Médiapart et des bobos multiculturalistes !
On va pourtant esquiver encore la question du boom migratoire même si un affolement comparable à celui de 2015 est perceptible parmi la bourgeoisie européenne. Les nationalistes kurdes, aux femmes combattantes sans voile, capables d'atrocités comme les militaires turcs (surtout collabos syriens ivres de revanche) pourront compter sur Charlie Hebdo et sa chérie Caroline Fourest, qui a pris les devants avec son film « Soeurs d'armes ». Charlie nous refait tristement le coup de la guerre d'Espagne avec une interview complaisante de cette idiote : « Aux armes citoyennes »10. Gageons que tout ce petit monde va se bousculer samedi place de la République pour soutenir le bon camp kurde, avec le drapeau sablier – qui ressemble au drapeau nazi – de la secte XR plus ou moins abouchée avec des clans gilets jaunes phagocytés par la gauche « radicale » (hi hi) du Capital.

DETRUIRE LE CAPITALISME AVANT QU'IL NE NOUS DETRUISE ?

C'est le titre d'un article de Frédéric Lordon dans le Monde Diplo, un titre qui a été volé au CCI qui le rabâche depuis ses débuts il y a presque un demi-siècle et qui est, certes, une bonne, une valeureuse idée. Quoique discutable et discutée, comme on le verra dans le reste de la presse consacrée à la question de l'émancipation. Quoi faire en particulier avec le mini Tchernobyl à Rouen (très très symbolique)11, masqué par les mensonges éhontés de notre Etat raisonnablement écologiste. Lordon écrit bien et dénonce brillamment les derniers souffles du capitalisme lui aussi, presque marxiste, même si, comme on l'a vu parader aux « nuit debout », ce n'est que de la gonflette :
«  De la même manière que les grotesques incantations du « Vivre ensemble » sont le plus sûr indicateur d’une société où l’oligarchie fait sécession, le mâchonnage de la « responsabilité de l’entreprise » est celui d’un capital à qui tous les degrés de l’irresponsabilité ont été ouverts. Il n’y a que les amateurs de bondieuseries sécularisées pour croire que la vertu sauvera le monde, c’est-à-dire auto-régulera les salaires patronaux, auto-disciplinera la finance, et auto-nettoiera les petites salissures de l’industrie. Sauf imbécillité complète caparaçonnée d’idéologie, nul ne peut croire que ceux à qui on donne toutes les autorisations n’iront pas au bout de toutes les autorisations. D’ailleurs ils y vont.
Nous savons donc maintenant de connaissance certaine que le capitalisme, assisté de tous ses fondés de pouvoir gouvernementaux, détruira jusqu’au dernier mètre carré de forêt, assèchera jusqu’à la dernière goutte de pétrole, polluera jusqu’au dernier étang, et suicidera jusqu’au dernier salarié suicidable (il faudra bien en garder quelques-uns) pour extraire le profit jusqu’au dernier euro. Il s’agirait maintenant de faire quelque chose de ce savoir »12.

Mais intéressons-nous plutôt à ceux de nos vieux camarades qui persistent dans la solution marxiste à la lutte des classes. Mais qu'on me permette un intermède sur la situation bien plus intéressante que la guerre avec les kurdes dans un pays secondaire où se déroule un mouvement gilets jaunes multiplié par dix. Un pays où le prénom du président est Lénine ! Ce président Lenin Moreno doit affronter une vague de protestation jamais vue depuis 2007. Sa politique de rigueur visant à réduire les dépenses publiques afin de pouvoir rembourser la dette contractée auprès des institutions internationales comme le FMI ou d’autres Etats passe mal. Une politique d’austérité en fait imposée par le Fond monétaire international. En échange d’un prêt accordé à l’Equateur, le FMI pose comme condition la suppression des subventions du carburant. Ça représente plus d’un milliard de dollars par an, répercuté sur les prix à la consommation depuis jeudi dernier. Depuis jeudi dernier, le prix du carburant a augmenté de 123%. Autant d’argent que doivent finalement, débourser les consommateurs. Or, en Equateur, le transport de marchandises se fait par la route. C’est pourquoi, le mouvement de contestation est porté par les petits producteurs, les indigènes, les syndicats et d'autres organisations civiles. La presse en parle comme d'un fait divers. Dommage, c'est la carte sociale en miniature des affrontements qui vont se généraliser demain.

Prenons le blog d'un clone du CCI, Révolution ou guerre, qui décrit avec une belle plume les enjeux et auquel je souscris entièrement comme tout honnête homme :

«  Développement durable ou décroissance - quels qu’en soient les formes et les degrés - ne remettent pas en cause le facteur du réchauffement climatique : le capitalisme ; c’est-à-dire l’accumulation sans cesse renouvelée et élargie du capital, la recherche toujours plus effrénée du profit, et la marchandisation généralisée. Et les solutions politiques qui accompagnent l’une et l’autre sont inévitablement de fausses solutions du point de vue de la préservation de la planète ; et de vraies impasses et pièges idéologiques et politiques du point de vue de la classe révolutionnaire, le prolétariat. Il en va de l’idéologie écologiste comme du pacifisme. Le capitalisme c’est la guerre - autre thèse classique du marxisme - et le pacifisme, quelles que soient la conscience et la sincérité de chaque pacifiste, n’est qu’un moyen et un moment de la préparation à la guerre impérialiste. Le capitalisme c’est aussi la destruction inévitable de l’environnement et l’écologisme, quelle que soit la conscience et la sincérité de chaque écologiste (souvent aussi pacifiste d’ailleurs), n’est qu’un moyen et un moment de l’embrigadement derrière et pour la défense de l’État démocratique en vue de la guerre impérialiste généralisée ».
La démonstration est parfaite et de facture classique, mais là où j'ai à redire est ce qui suit inévitablement :

« Pourquoi et comment le communisme est la seule "solution" ? Seul le communisme peut en finir avec les guerres et la production qui dévastent la planète. Bien évidemment, nous ne parlons pas du soit-disant communisme, en fait une forme particulière de capitalisme d’État due à des conditions historiques elles-aussi particulières, de l’ex-URSS ou de la Chine staliniennes qui faisait de la croissance de la production industrielle le critère de la supériorité de leur soit-disant socialisme sur le capitalisme ». Et de nous citer, non pas le pape du CCI Chirik mais un certain bordiguiste aux vues lumineuses (il aurait pu nous citer aussi quelques pensées de Claude Bitot le plus prolixe sur le sujet) :
« L’on peut établir que les rythmes de l’accumulation dans le socialisme, mesurés en quantités matérielles comme des tonnes d’acier ou des kilowatts d’énergie, seront lents et peu supérieurs au rythme d’accroissement de la population. Relativement aux sociétés capitalistes mûres, la planification rationnelle de la consommation en quantité et en qualité et l’abolition de l’énorme masse des consommations anti-sociales (de la cigarette au porte-avions) déterminera probablement une longue période de baisse des indices de la production et donc, si l’on reprend des termes anciens, un désinvestissement et une désaccumulation » (A. Bordiga).

Continuons l'argumentaire de notre ami :

« Sauvegarder la planète ne peut se réaliser que si on produit pour les besoins humains et non pour le profit. Mais aussi, et de manière beaucoup plus immédiate, en faisant disparaître la menace de guerre impérialiste généralisée à laquelle le capitalisme en crise mène inévitablement. Voilà pourquoi le combat contre l’État capitaliste et sa destruction sont la véritable urgence pour la sauvegarde de la planète. (...)
La campagne actuelle contre le réchauffement climatique - aussi réel et dangereux soit-il - vise au contraire à entraîner les populations, en particulier la jeune génération, derrière les États capitalistes et l’idéologie démocratique au nom des peuples. Et à détourner leur attention de la lutte des classes et du prolétariat international. À l’heure même où la classe capitaliste redouble partout ses attaques contre les prolétaires du fait de l’impasse économique et des tensions et guerres impérialistes croissantes. À l’heure où une confrontation massive entre les classes devient la question centrale. Car de son issue dépend le sort de l’humanité : vers une société sans exploitation, ni classe, ni misère, ni guerre ou bien vers une guerre impérialiste généralisée.
À ceux qui veulent vraiment combattre le capitalisme et ses conséquences dramatiques de tout ordre : ce n’est pas dans les manifestations encouragées, favorisées et même organisées par les États, qu’ils pourront faire avancer la "cause de la sauvegarde de la planète". C’est en rejoignant les combats prolétariens, luttes ouvrières, grèves, manifestations, etc. et en se rapprochant des minorités prolétariennes et révolutionnaires, surtout les groupes politiques de la Gauche communiste. Car ainsi, et seulement ainsi, ils pourront trouver un engagement militant et une cohérence théorique et politique qui leur permettront de s’intégrer et de participer activement au combat pour la véritable sauvegarde de la planète et de l’humanité : la lutte historique du prolétariat révolutionnaire international pour le communisme ».

Voilà tout est dit et personne dans le courant maximaliste, y inclus la maison mère le CCI, ne pourrait trouver redire. On peut comparer avec le vide sidéral des bobos XR et pas XXL du Châtelet13.

COMMENT S'EMANCIPER DE L'EMANCIPATION ?

Ce discours surtout gréviculteur est daté. Il ne peut plus marcher au temps de l'ubérisation. Il ne pose pas les questions de la lutte politique de classe qui ne peut plus être corporative et il esquive le fait que les révolutions ne sont pas des grèves mais une série de phénomènes où la grève n'est ni la plus importante ni un aboutissement. Quant à se rapprocher des « minorités révolutionnaires » c'est une plaisanterie j'espère. Ce milieu dispersé est atone, impuissant, même pas attirant.
Regardons du côté des idéologues bourgeois et nihilistes, cela nous aidera peut-être. Marianne nous présente un débat entre le célèbre Taguieff et le sociologue Alain Caillé : Faut-il s'émanciper de l'émancipation ?
Dans son livre Taguieff « analyse le contenu souvent flou de la notion, autant défendue par les libéraux que par les communistes et montre comment les projets d'émancipation ont jusqu'ici tous échoué ». Taguieff commence par poser une question pas si bête qu'elle en a l'air :
« Il faut bien sûr se demander de quoi il faudrait s'émanciper, mais alors pourquoi ou en vue de quoi s'émanciper ? ». Taguieff n'y voit d'emblée qu'une foi désuète dans le progrès et ne propose qu'une série de casseroles :
« L'émancipation totale ou absolue n'est qu'un concept vide, une vue de l'esprit. Il faut revenir au concret : s'engager en faveur de l'émancipation des esclaves, des femmes, des juifs, des colonisés, etc. (il aurait pu ajouter des migrants), plutôt que de s'enflammer à propos de l'émancipation de l'humanité ». Le concret de ce pauvre Taguieff est pourtant la banalité de la pensée bobo actuelle où tout est découpé en tranches et chacun enfermé dans son émancipation... communautaire14. L'autre, le nommé Caillé, comme le lait, va dans le même sens idiot et en rajoute : « … remettre en cause la domination masculine, dont les affaires MeToo, ligue du Lol ou Epstein ont montré qu'elle restait moins affaiblie qu'on ne pouvait le croire ».
Ne faut-il pas découpler émancipation et progrès (ben voyons!) ?
Taguieff : « L'émancipation est pensée ordinairement par ses apologistes d'hier et d'aujourd'hui comme la condition de l'exercice de la liberté pour tout sujet individuel. C'est sur cette croyance commune que je l'interroge, c'est elle que je dissèque au scalpel ».
Apparemment Taguieff méconnaît totalement le fond des débats sur la transition du capitalisme au communisme et des débats historiques dans toute l'histoire du mouvement ouvrier qui ne sont pas motivés par la simple petite liberté individuelle. Ce genre d'intello n'a pas plus de jugeote dans la cervelle que le plouc terroriste de base qui réduit l'histoire de son monde au conflit individuel.
Plus consternant dans cette philosophie idéaliste individualiste est la limite posée à la question de l'émancipation à ma disparition à moi en tant que petit individu : « La mystique de l'émancipation partage avec celle du progrès le refus des limites, le rejet de la finitude humaine ». Quel con ! Lorsque Paul Lafargue se suicide (à mon âge sic!), ce n'est ni par désespoir ni pour mettre fin à l'avenir communiste.
Le nullard de Marianne en rajoute une couche : « L'inflation du mot « émancipation » qui intervient à partir des années 90 dans les milieux de la gauche radicale (laquelle ? Ndt) ne révèle-t-il pas un besoin de nouveaux grands récits, comme l'ont été le socialisme, l'anarchisme, le communisme, le libéralisme ou le positivisme ? ».
Taguieff qui n'y connaît rien, pas plus que l'autre naze de journaleux qui croit que la question de l'émancipation date de 1990, décrète « la perte de crédibilité du projet révolutionnaire (mais lequel ? Ndt), devenu objet de nostalgie et lieu de mémoire. L'émancipationnisme est un refuge : un ressassement rhétorique qui fait rêver les yeux ouverts. Il permet d'oublier la dure réalité sociohistorique, et ainsi de s'en protéger : processus infini, l'émancipation est toujours pour demain, comme la révolution, la « vraie ». La promesse d'émancipation reste dans le ciel des abstractions réconfortantes ».

Ce type n'a jamais eu faim. Ce type n'a jamais eu froid. Son seul drame est d'être devenu chauve. Peut-être était-il plus dans la réalité lorsque des cheveux protégeaient son crâne des bisous des bourgeois de Neuilly ?
L'autre Caillé, moins intelligent, redécouvre les premières âneries du précédent : « … ce qui est frappant c'est que très souvent, et curieusement cette exhortation à la seule mancipation individuelle se présente comme un appel à la seule émancipation individuelle, fondé sur l'idée que tous les désirs des individus sont légitimes en tant que désirs (…) s'émanciper en tant qu'individu, c'est très précisément celle que nous adressent le néolibéralisme et le marché (…) C'est une société dans laquelle nous serions tous des maîtres. Visée bien évidemment inaccessible ».
Caillé ne connaît rien non plus ni à Marx ni à la problématique de changement de société hors du petit raisonnement individuel. Je ne vais pas épiloguer ici sur la théorie des besoins dans le marxisme, quasi scientifique, qui ne signifie pas nivellement comme s'ingénie à le faire croire la rance propagande : à chacun selon ses besoins, les hommes et les femmes n'ont pas tous les mêmes besoins et pourront se passer, peuvent se passer de « l'accumulation », mot que ces faux derches évitent d'analyser. Même Guy Debord qui est cité n'a jamais dépassé la problématique simpliste anarchiste. Et Taguieff avec son « Extension du domaine du don », évoquant la notion d'aliénation puis la trouvant confuse nous sert finalement des propositions de curé à la Kropotkine, la position du donateur... couché.
Quant à la question de l'émancipation de l'humanité de la barbarie capitaliste, de ses guerres et crimes sociaux, les événements en cours vont se charger de la remettre en lumière, flambant neuve dans les manifestations et insurrections de masse dépassant le surplace des divers petits rebelles à la noix, en entraînant la couche rétive intermédiaire et encore bornée. Pendant que les petits culs terreux de Marianne continueront de se mirer devant la glace.


NOTES


1Les médias réussissent le tour de force de se mettre à niveau des plus incultes aliénés qui ne sont jamais en rapport avec l'institution judiciaire ni n'ont de comptes à rendre à la société, mais se braquent sur tel juge, tel flic ; en voici la caricature répercutée par le Figaro : « «L’homme interpellé jeudi 10 octobre à Tourcoing, né en 1984 et déjà connu des services de police, a fait l’objet d’une dénonciation évoquant un converti à l’islam radicalisé qui souhaitait s’en prendre à un magistrat belge avec lequel il avait eu maille à partir», ajoute le quotidien régional, reprenant également l'AFP. L'individu « avait eu maille à partir » avec le magistrat, donc tout jugement au tribunal ne consisterait plus qu'en un règlement de compte... individuel !
2L'organe de propagande US le Huffpost interroge une bigote musulmane diplômée qui se moque de Castaner, « il n'a pas à se prendre pour le grand Mufti de France » auquel seule la bigote se doit d'obéir. A la question : « Pour vous, le fait de ne pas saluer une femme au travail n’est pas un signe “inquiétant”? », la réponse est un tantinet féministe et carrément salfiste : « Ce qui prime en droit, c’est la liberté individuelle. On a le droit de ne pas vouloir faire la bise à quelqu’un, même si cela peut être vexant par ailleurs. L’Etat n’a pas à statuer là-dessus, sinon on rentre dans le polissage des comportements et le contrôle des corps ». C'est plus drôle quand la bigote diplômée invoque libertés fondamentales (islamiques?) et l'unité nationale (islamique?) : « On est en train d’inciter à la discrimination de milliers de Français de confession musulmane. C’est très dangereux: on met des coups de canif dans les libertés fondamentales et l’unité nationale ». C'est pire face à la question suivante ; « Dire “Charlie c’est bien fait”? La bigote nuance que c'était apologie du terrorisme mais pour nuancer que des personnes « ont dit qu'elles n'étaient pas solidaires »... hein pourquoi elles dont dit ça ? « Il y a un dialogue à ouvrir ». Ah bon, avec les tarés qui criaient de joie ? Lorsque l'employé de l'agence américaine lui ressort la question stupide et individualisée du gouvernement : « Selon vous, comment détecter une personne qui s’apprête à commettre un attentat terroriste islamiste? » - la réponse est aussi infâme que le reste et lèche-cul du gouvernement : « S’il y a des signes d’intention de passage à l’acte, là, oui, évidemment ça tombe sous le coup de la loi ». Mais de la loi islamique ou de la loi française ? La façon de poser les questions et les réponses de la bigote sont consternantes et complètement aliénées au discours dominant qui personnalise la violence ; une violence qui imbibe de plus en plus le moindre rapport social, de manière impulsive et accélérée le plus souvent. Qui pose la question de dans quel état ce monde s'effondre et non pas dans cette démarche de veilleur de nuit où je vais veiller à ce que mon voisin ne m'égorge pas.
3Cette religion qui méprise tant les femmes, se permet de dicter leur intimité. Quelle ne fût pas mon indignation quand une amie musulmane, épouse d'un pote, me racontait qu'elle suivait les consignes de son imam pour la gestation de son enfant et qu'il lui recommandait de bien suivre le ramadan, en particulier de ne pas manger même en voyage (ce que ne recommande pourtant pas les textes...) ; voire la conseillait pour ses règles. J'en devenais presque féministe ! Que les voilées se comportent en soumises, cela je peux le comprendre après des siècles de machisme, mais qu'elles ne prétendent pas être libres.
4Trente ans de soumission par Barbara Lefebvre, Causeur n°72, octobre 2019. La campagne de déni était intense, le 19 décembre 1989, Eric Guebhali, alors secrétaire général de SOS Racisme et le journaliste Guy Konopnicki , publiaient une tribune retentissante dans le journal Libération  où ils écrivaient notamment  "  il n'y a pas de problème immigré , il y a le racisme".

5Ce que le pseudo historien le plus pourri de la gauche caviar, Noiriel, reproche aussi à Zemmour, qualifié d'héritier de l'antisémite Drumont. C'est puéril et révisionniste comme tout que qu'écrit ce cuistre de Noiriel qui n'ose même pas organiser de vrais débats sur ses bricolages ou déformations d'histoire. A Arcueil il avait organisé une lecture de ses œuvres par les spectateurs, ce qui fait que je n'ai pas pu aller lui porter la contradiction. Il tient à sa clientèle, tous les directeurs arabes des médiathèques de la RP l'accueillent régulièrement comme un prince de l'histoire multiculturée. Cf. « Zemmour/Drumont Pas d'amalgame » par Georges Bensoussan.
6In Causeur n°72 : « les populistes sont des lanceurs d'alerte » et le RN, lui, « est incapable de gouverner » (ce que je ne cesse de dire). Cet auteur est très bon sur plusieurs plans des mystifications de la gauche caviar et des trotskars ringards : « … ceux qui annoncent le retour du fascisme à la mode des années 1930, dont les populismes seraient les héritiers, ont une guerre ou deux de retard. A mon sens la vraie menace est celle de la balkanisation ou la libanisation des sociétés occidentales. La libération des forces du marché, conjuguée au multiculturalisme, n'a pas produit le village mondial pacifié espéré, mais au contraire le retour d'un féodalisme meurtrier (…) les sociétés occidentales semblent en voie de « zadisation »... attaquées par le bas par les tribus... Je compare l'effondrement du monde néolibéral à celui du bloc soviétique. Malgré toutes ces visions lucides, ce journaliste n'a évidemment, comme ses compères, aucune possibilité ni moyens politiques de réfléchir à notre seule alternative.
7Cf. dans Marianne 1177 : « Ils se font du blé sur le dos des migrants ». Un fonds d'investissement propriétaire d'hôtels dans lesquels sont logés des demandeurs d'asile promet à ses souscripteurs un copieux rendement. Et sans risque car c'est l'Etat qui règle le prix des chambres ».
8Pour les nuls voici un peu d'histoire. Les chevaux de Troie informatiques (ou Trojan horses en anglais) tirent leur nom d'une célèbre légende de la Grèce antique, racontée par Homère dans l'Iliade et reprise par Virgile dans l'Énéide. Le cheval de Troie est la méthode utilisée par les Grecs pour conquérir la ville de Troie : le héros Ulysse fit construire un immense étalon de bois qu'il plaça devant les portes de Troie et dans les flancs duquel il se cacha avec ses compagnons. Lorsque les Troyens découvrirent ce cheval, ils le firent entrer eux-mêmes dans leur cité. Ils s'endormirent sans méfiance tandis que le cheval se trouvait dans leurs murs. À la nuit tombée, Ulysse et ses compagnons sortirent de leur cachette et ouvrirent les portes de la ville au reste de l'armée, qui la détruisit et massacra ses habitants.
9https://fr.internationalism.org/ri385/menaces_d_invasion_du_kurdistan_par_la_turquie_un_risque_supplémentaire_d_aggravation_du_chaos_au_moyen_orient.html
10Charlie n°1420.
11Ce n'est pas une blague, c'est bien le milliardaire américain Warren Buffett, quatrième fortune mondiale qui est propriétaire du chimiste Lubrizol depuis 2011.
13La reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet.
  1. La réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025, grâce à une réduction de la consommation et une descente énergétique planifiée.
  2. L’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l’origine d’une extinction massive du monde vivant.
  3. La création d’une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d’une transition juste et équitable.

14Facteur intéressant au premier abord, les vraies couches moyennes (en médecine, ingénieurs, etc.) sont désormais attaquées de plein fouet sur les retraites en particulier (les toubibs raquent pour ces salauds de notaires), la plupart des professions intermédiaires sont de plus en plus précarisées. Pourtant, prolétarisés en quelque sorte sans s'en rendre compte, ces couches ont la tête dure et au lieu de comprendre qu'elles doivent se fondre dans le mouvement d'émancipation du prolétariat, elles se laissent encore égarer dans les marais écologiques ou citoyennistes.

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