PAGES PROLETARIENNES

samedi 1 juin 2019

La plus grande mystification planétaire : L'ECOLOGISME CAPITALISTE



UN NOUVEL EXOTISME POLITIQUE

« Quand j'entends le mot écologie, je sors ma poubelle ». Anonyme

"C'est par la désobéissance et la rébellion que l'homme a progressé. On loue parfois les plus pauvres pour leur frugalité, mais conseiller à un pauvre d'être frugal est grotesque et insultant". Oscar Wilde1
«Ça me fait chier, ils n'ont toujours pas compris l'essentiel ». Nicolas Hulot


Déjà au 18 ème et au 19 ème siècle, pour échapper à un monde bourgeois de plus en plus prosaïque où la science ne laisse plus d'espace au merveilleux et où la religion elle-même avait moins affaire avec la foi ardente qu'avec la morale la plus plate, des idéalistes puis les romantiques rêvent à ce qu'il y a de plus lointain de l'univers social qui devrait être le leur, l'exotisme. Les écrivains ces éternels petits bourgeois voyagent beaucoup. Ils ont visité l'Espagne, l'Italie, le Proche et le Moyen-Orient. C'est l'aspect peu civilisé et barbare qui séduit face à l'ennui d'une société moraliste tout dandy au ventre bien plein. Les sorcières de Goya comme les cavalcades des sauvages en Algérie excitent l'imagination des gens de bien. Mais naturellement les romantiques n'ont fait que voyager et ne se sont pas préoccupés de changer le sort des esclaves. La petite bourgeoisie européenne, politique et surtout trotskiste, a reproduit ce même engouement avec son exaltation des libérations nationales dans les sixties comme aujourd'hui elle défend l'islam pour le bien des anciens colonisés ; c'est une répétition historique des modes et du mental des couches intermédiaires intellectuelles2.

L'écologie pittoresque et hystérique est le nouvel exotisme de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie mondiale. Dans un monde sans âme et où la religion musulmane a remplacé le stalinisme, l'écologie bien pensante est un supplément d'âme pour le capitalisme décadent, la compensation idéale face à un monde sans aventure ni changement de société possible pour tous les bios bien nourris mais désormais hostiles aux voyages en avion pollueur et ennemis de l'auto-individualisme (à gazole ou à bio-carburant).
L'hebdomadaire de la pensée gauche verte bien séante, plus fière que le journal du bien pensant Joffrin, l'OBS a été transcendé par le (petit) miracle électoral de la clique à Jadot : « La transition énergétique a transcendé les clivages politiques (…) la liste de Yannick Jadot a réussi à s'imposer comme la première force de gauche (…) Sans surprise, le groupe EELV arrive largement en tête chez les 19-24 ans, avec 25% des voix (…) Tous (les partis écolos) ont un socle en commun, en faveur d'une Europe plus juste, plus sociale, plus respectueuse de la planète. Tous incarnent un idéal progressiste que les partis de gauche traditionnels ne portent plus (…) Un ciment vert pour construire un autre projet, plus soucieux de l'environnement, plus humain que celui incarné par la technostructure de Bruxelles »3.
L'OBS a toujours été la principale girouette de la gauche bourgeoise en France depuis les sixties et a ainsi pu rouler successivement pour Mendès-France, Rocard, Mitterrand, Hamon et tutti quanti. Pas sûr que sa transcendance pour le dadet Jadot soit une bonne pioche. Mais voilà les clans journaleux espèrent toujours pouvoir se prévaloir d'influencer le pouvoir. L'Elysée s'inquiéterait de la progression des Verts : « Depuis quelques mois, Emmanuel Macron, le président du « Make our planet great again », a déjà multiplié les signaux en direction de cette partie grandissante (sic) de l'opinion qui souhaite voir ses dirigeants (resic) agir enfin pour la préservation du climat (…) Macron doit désormais convaincre de la sincérité de son engagement environnemental, sous peine de voir grandir l'audience d'un EELV recentré et donc apte à séduire de nombreux ex-électeurs LREM (…) Et la défense de l'environnement s'impose comme la mère des batailles de l' « acte II du quinquennat ».
Les journalistes bourgeois de l'OBS cèdent bien évidemment à un immédiat éphémère et dérisoire. Les 13,5% de votes pour les Verts face à 50% d'abstention c'est moins que rien. Les élections européennes intéressent encore moins la classe ouvrière que des élections plus sociales comme les municipales ou les parlementaires qui touchent plus à la vie quotidienne locale et peuvent laisser croire à un contrôle du « peuple ». Les élections européennes c'est bon pour les couches moyennes encore très nombreuses. Chaque clan politique a prétexté que des gilets jaunes avaient voté pour lui, comme les stats truquées en laboratoire qui nous refilent une majorité de djeuns votant verts (la démagogie se sert toujours de la naïveté de la jeunesse indistincte). Les soumis à Mélenchon étaient d'ordinaire plus représentatifs que le PS disparu, les bobos verts, le minuscule PCF ou que la secte LO d'une partie du prolétariat dégoûté du jeu politique « démocratique » mais plein d'illusions électoralistes, mais la secte mélanchonienne a subi son premier coup d'arrêt, malgré sa dose de confiture écologique et de romantisme de gauche radicale . La FI s’est si indigénisée, si communautarisée avec les pires errements du gauchisme exotico-culturel qu’elle a perdu une partie importante de ses soutiens tant militants que votants. L'internationalisme des sectateurs de la mafia à Mélenchon consiste à « niquer les français ». Dans un message publié le soir des élections européennes, une certaine Manon Monmirel a déclaré que «la France et tous les Français aillent niquer leurs mères». Ce n'est que la suppléante du député indigéniste et indigeste Éric Coquerel. Dans sa missive de démission, un ex-apparatchik, Kuzmanovic scelle la vérité de ce barnum isalmo-gauchiste4, immigrationniste et communautariste autant que les apparatchiks verts et trotskistes.

LE MOUVEMENT MAXIMALISTE MARXISTE A -T-IL RATE UN TRAIN ?

Du côté des véritables continuateurs du marxisme, comme théorie de la lutte des classes et primauté du prolétariat, on ne peut pas dire que la question écologique a été prise au sérieux depuis des décennies, non pas inconscience mais par rejet du ramdam bourgeois (récent) sur le sujet, et sans prendre en compte finalement que cette question démontre bien paradoxalement la décadence du capitalisme et provient bien de racines ultra-réactionnaires5. C'est une secte, le CCI, qui étrangement souligne cela6. Peut-on mettre cette négligence sur le même plan que notre aveuglement sur la montée du PS après mai 68 ? Les éléments révolutionnaires peuvent en effet sous-estimer les capacités d'adaptation de l'Etat bourgeois, se tromper d'analyse, d'époque, mais la négligence de l'écologie hypocrite bourgeoise n'est pas à mettre sur le même plan, ce ne fût pas grave. Ce qui serait grave ce serait de ne pas être capable de dénoncer MAINTENANT les manœuvres idéologiques écologiques de privation et de culpabilisation de la classe ouvrière et des pauvres en général.

Le souci de l'écologie est somme toute récent. Il est perçu désormais comme une urgence absolue, une urgence vitale dans un monde néo-libéral triomphant totalement dérégulé. Il est repris en boucle dans les médias. Il cristallise l'attention d'esprits sincèrement inquiets de l'accélération de la destruction de la nature et de ses espèces, qui souhaitent un réel changement et/ou agissent pour celui-ci, mais qui ne se rendent pas toujours bien compte qu'ils sont susceptibles de cheminer vers des solutions aveugles, voire dangereuses, des solutions qui ne prennent pas en compte les conditions concrètes, si ce n'est matérielles. Ce souci bruyant de l'écologie cristallise également l'attention d'une petite caste politique et financière prompte à prononcer de grands discours officiels pour la sauvegarde de cette nature quand leurs décisions politiques en prennent l'exact contre-pied. Le but de la caste bourgeoise est de maintenir sa domination, de faire perdurer le système néo-libéral en place, voire de profiter de cette aubaine pour financiariser la nature, récupérer les problématiques écologiques pour régenter les esprits et faire rebondir un capitalisme effréné en phase d'essoufflement.

Le thème de l'écologie est poisseux. Véritable question, sujet à controverses, casse-tête pour les moralisateurs du vieux monde, il a une nature spécifique qui échappe à la politique. La nature ne se situe-t-elle pas hors de toute lutte sociale ? La nature n'a-t-elle pas toujours été divinisée, conçue comme un absolu même étranger à l'homme ? L 'écologie en la sublimant à nouveau n'est-elle pas désarmante ? Un de ses papes imagiers Yann Arthus-Bertrand, avec son film diffusé mondialement « Home » produit grâce aux subsides de grands capitalistes, mis en scène la culpabilisation de l'homme barbare face à la Nature grandiose. Mais le sujet redevient banalement politique lorsqu'il est question d' « économie d'énergie », de « taxe carbone ». L'Etat s'arroge de mener alors une « écologie punitive ». Parallèlement, une marge d'intellectuels déclassés, d'inspiration bucolique et frugale, militent pour la « décroissance », ils enjoignent souvent à quitter la ville viciée, polluée, déshumanisée pour retrouver l'air pur de la campagne, devenir acteur de son propre destin en
Pierre Rahbi conseillant la comtesse
cultivant son propre jardin, tisser des liens sociaux, solidaires et bienveillants. Le représentant actuel le plus médiatique est Pierre Rahbi. Le zigoto se met en scène comme écrivain et penseur sous l'allure d'un vieux paysan algérien au visage buriné. Il joue au sage, fustigeant le consumérisme béat, le capitalisme ravageur, plaidant pour l'empathie entre les hommes et pour un respect de l'animal. Il se dévoile pourtant très vite pour ce qu'il est, le guru d'une petite secte, qui fait la leçon aux hommes égoïstes, et moque une cupidité transhistorique et congénitale. Il patauge dans l'idéalisme abstrait et des généralités sur l'homme en dehors de cadre capitaliste a contrario de ce dont le mouvement ouvrier s'est généralement débarrassé : l'étouffement social et la tradition sclérosante des campagnes7.

PRESERVATION DE LA NATURE OU DU CAPITAL ?


Sans nous pencher sur les grands conclaves écologiques mondiaux ou nationaux, ni sur les discours des multiples associations de beaux parleurs verts, prenons deux questions qui servent de vade-mecum à l'Etat bourgeois « qui veut sauver la planète »
Prenons un exemple: la voiture, son utilisation et la pollution intolérable qu'elle génère. Ce propos généralisant oublie de nombreuses zones d'un questionnement plus pertinent. La culpabilité pèse sur l'ensemble de la population censée être égoïste car inconsciente d'utiliser un moyen de locomotion polluant. Or, c'est faire l'impasse sur la propagande incessante pour la commercialisation automobile et les raisons de l'utilisation croissante de l'automobile, un emploi éloigné du domicile ou un décentrement pour vivre dans les périphéries à cause du prix des logements réservés à une minorité bobo en centre ville; des magasins excentrés qui obligent à être véhiculés; un réseau de transports en commun défaillant dans son offre et disparaissant progressivement; une absence de mise sur le marché de voitures non polluantes afin de préserver un marché mondial vital pour la reproduction et la marchandisation capitaliste. C'est avec plein d'arguments écologiques vertueux en novembre dernier que Macron et son premier larbin se sont cassés la gueule.
Six mois d'agitation des gilets jaunes ont-ils réussi à faire plier le gouvernement Macron ? Pas du tout. Les prix de l'essence sont remontés naturellement et c'est la faute aux cours mondiaux pas aux taxes de l'Etat français. Et toc ! Pas un gilet jaune pour faire remonter la mayonnaise ! L'Etat bourgeois ne plie que si on le renverse.
Deuxième exemple de lutte écologique bourgeoise, la démolition de la nationalisation EDF.

Le gouvernement « envisage tous les scénarios pour la structure du groupe EDF, y compris de la maintenir en l’état » avait affirmé le mercredi 11 octobre 2018 le nouveau larbin de Macron, bombardé ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, en remplacement d'un Hulot hululant. Le résultat de cette réflexion devait être annoncé en même temps que la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) – une feuille de route attendue fin octobre – ou bien ultérieurement, avait encore précisé M. de Rugy. Elle pourrait se traduire par une séparation des activités nucléaires du reste des activités (énergies vertes, services énergétiques, etc.) ; on va voir de quelle séparation il s'agit. Encore seulement ministre, Macron avait évoqué l'idée de sanctuariser les activités nucléaires - « Nucléaire de France » -. Mais sans être plus explicite. Question hypocrisie gouvernementale, c’est le démissionnaire Nicolas Hulot qui en a parlé le mieux. Il a dit, en quittant ce gouvernement, que sur l’écologie, c’était une mystification. On va voir que l'équipe Macron a attendu la fin de la séquence électorale pour annoncer une hausse importante du prix de l'électricité et attaquer... les salariés d'EDF.
La presse résuma en précédant l'attaque d'un gentil commentaire de gestionnaire :
« Actionnaire à 83,66 % d'EDF, l'Etat pointe fréquemment l'impact de la libéralisation (européenne) du secteur de l'énergie, les deux-tiers des ventes d'électricité d'EDF (en volume) étant désormais exposés aux prix de marché, ce qui fait peser un risque sur la rentabilité d'EDF. En 2021, EDF devra aussi commencer à rembourser ses obligations hybrides, ce qui pourrait nécessiter de renforcer ses fonds propres. Enfin, l'électricien veut construire de nouveaux réacteurs nucléaires, mais avec une nouvelle régulation financière. Autant de dossiers complexes, et pour lesquels il faudra en outre tenir compte des règles européennes de la concurrence ».
Puis on envoya Rugy rugir le véritable message gouvernemental pour sauver la planète :
«  La hausse de 5,9% des tarifs réglementés de l’électricité  est notamment due à la dérive des coûts de production d’EDF ces dernières années."Ce n’est pas en rejetant la responsabilité sur les taxes qu’on améliorera la situation d’EDF"8, ajouta le ministre. "EDF s’endette parce qu’elle n’arrive pas à couvrir ses coûts de production avec ses recettes", a-t-il poursuivi, ciblant les "coûts salariaux" d’EDF et les "dérives sur le parc électro-nucléaire français". "Tous les ans, la Cour des comptes dénonce le fait qu’à EDF, les salariés ne paient que 10% du prix de l’électricité", a relevé le ministre. Il a aussi pointé les "dérives de coût colossales et de temps", pour l’EPR de Flamanville, regrettant qu’EDF soit "incapable de donner une date de mise en service ».

Le compte-rendu des journalistes collait comme un gant aux propos du ministre laquais écolo, Le Figaro fût le plus zélé9 :
« Le « tarif agent » permet à ses salariés, depuis la création d’EDF en 1946, de ne s’acquitter que de 10 % à 15 % du montant payé par le reste de la population. Soit entre 75 et 110 euros par an, contre 750 euros. En 2013, la Cour des comptes avait révélé qu’EDF avait dû provisionner, pour l’année 2010, pas moins de 2,3 milliards d’euros pour le financer. Et précisait que c’est bien le reste des 33 millions de consommateurs qui supporte majoritairement le coût de cet avantage.
« Le groupe EDF représente l’essentiel des coûts de l’électricité. Or ses coûts, et notamment ses coûts salariaux, ont largement dérivé ces dernières années, s’est emporté (sic) François de Rugy. Chaque année, la Cour des comptes dénonce ce fameux tarif agent. Peut-être que le PDG d’EDF pourrait changer cela. »

PAS DE POT POUR RUGY !

Rugy s'est bien gardé de dénoncer ce qui est la principale plaie des entreprises publiques, il y a trop de petits chefs, au moins deux tiers du personnel à mon avis à EDF (mais je ne sais quelle partie de cette entreprise désormais fractionnée en entités au nom ridicule) et surtout l'entretien d'une armada de permanents syndicaux qui ont toujours enrichi le PCF avec leurs tractations municipales et le favoritisme de la nationalisation.
Pas de pot donc pour le langage vertueusement « écolo » du petit télégraphiste de Macron, fin mars 2019, l’Autorité de la Concurrence expliquait que cette augmentation avait pour but de favoriser la concurrence en relevant artificiellement les tarifs d’EDF et permettrait donc, à ses concurrents de proposer des prix égaux ou inférieurs. Bien joué, monsieur le ministre de la Transition écologique, les tarifs vont augmenter de 6% suite à VOTRE décision et vous nous faites croire que c’est de la faute des pauvres, des petits, des employés du service public. L'association de consommateurs CLCV, a dénoncé jeudi 30 mai "un système un peu fou où l'on augmente les prix d'EDF pour faire vivre la concurrence"10.
Le « consommateur » paye surtout les énergies renouvelables éoliennes photovoltaïques par le coût de l’énergie que doit racheter EDF, les taxes Européennes, et celles sur l’électricité. Ce ministre est un gros menteur. Il s'est gardé de signaler le 1% du chiffre d'affaires (au lieu de 1% des salaires dans les autres entreprises) prélevé au profit des syndicats et du CE (une partie servant par exemple à financer des stands à la fête de l'Humanité ou des publicités dans les publications néo-staliniennes de LFI).

COMMENT MENER LE COMBAT CONTRE L'HYPOCRISIE ECOLOGIQUE DU GOUVERNEMENT ET DES PARTIS BOURGEOIS ?

Le vice peu caché de l'écologisme gouvernemental est l'idéologie d'union nationale, ou plutôt de communion universelle supposée de « nous tous », de « l'humanité », derrière ces « sauveurs de la planète » que sont les ministres, députés et autres notabilités. Ces bouffons sont appuyés bien sûr par une noria d'assocs d'écologistes patentés qui invitent à la sobriété heureuse comme si la plupart des hommes ne savaient pas se refréner et ne vivaient que pour la possession consumériste. C'est faire fi des inégalités, de la malbouffe et de la misère. C'est surtout faire injure à ces millions de de pauvres et de prolétaires qui combattent chaque jour pour la survie! La rébellion élitaire contre les pollueurs indifférenciés n'est pas prête d'empêcher la rébellion contre les attaques de l'Etat capitaliste ; André Gorz a très bien vu dès 1974 qu'il faudra combattre ce capitalisme « écologique » mais pas en misant sur sa croissance à lui :
«  Les productions polluantes deviendront des biens de luxe, inaccessibles à la masse, sans cesser d’être à la portée des privilégiés ; les inégalités se creuseront ; les pauvres deviendront relativement plus pauvres et les riches plus riches. La prise en compte des coûts écologiques aura, en somme, les mêmes effets sociaux et économiques que la crise pétrolière. Et le capitalisme, loin de succomber à la crise, la gérera comme il l’a toujours fait : des groupes financiers bien placés profiteront des difficultés de groupes rivaux pour les absorber à bas prix et étendre leur mainmise sur l’économie ».
Le sinistre écologisme bourgeois nous ressort la recette mitée de la libération « personnelle », et réussit assez largement à ce que nombre de gens – l'esprit moutonnier étant largement répandu – se traumatisent s'ils ont jeté du verre à la place du papier. Le sergent chef écologique est entré dans votre tête et instille que la révolution (de la propreté) passe par vous et votre détermination à ainsi sauver la planète en évitant de jeter votre mégot n'importe où. Cela a un côté Big Brother. L'homme pollueur doit combattre sa part mauvaise et c'est dans cette transformation personnelle que résidera le changement de toute la société.
Le moralisme écologiste qui se répand avec de multiples variantes sectaires des végans aux féministes, incite d'abord à la rébellion anarchiste. Comme Octave Mirbeau on s'étonne que « les misérables ne brûlent pas plus souvent la cervelle aux millionnaires qu’ils rencontrent », et en ajoutant aussi aux prêtres de l'écologisme ! Le dandy Oscar Wilde se serait moqué avec tout son talent de cet écologisme à vomir, lui qui dénonça en 1891 les réalités sordides de la société victorienne, la démocratie (« le bâtonnement du peuple par le peuple et pour le peuple ») et un grand soir prolétarien qui déboucherait sur une « caserne industrielle », une tyrannie collectiviste, une négation des désirs individuels (L’Âme de l’homme sous le socialisme).

L'écologisme est aussi une forme de charité dont Wilde se gaussait, cette charité ordinaire qui « abaisse, démoralise » et encourage la soumission. « Ne nous dit-on pas souvent que les pauvres sont reconnaissants de la charité qu’on leur fait ? Certains, sans doute, mais les meilleurs d’entre eux ne le sont jamais. Ils sont ingrats, mécontents, désobéissants, révoltés. Ils ont bien raison. La charité n’est à leurs yeux que ridicule et dérisoire esquisse de restitution, ou une aumône sentimentale que les sentimentaux accompagnent généralement d’une arrogante prétention à exercer leur tyrannie sur la vie privée des pauvres. Pourquoi ceux-ci devraient-ils se montrer reconnaissants des miettes qui tombent de la table des riches ? Ils devraient y être assis, et ils commencent à s’en rendre compte. Quant à être mécontent, quiconque ne le serait pas dans de tels décors et avec un tel mode de vie ne serait qu’une parfaite brute. La désobéissance, pour qui connaît l’histoire, est la vertu spécifique de l’homme. C’est par la désobéissance qu’il a progressé, par la désobéissance et par la révolte. On loue parfois les pauvres de leur frugalité. Il est aussi grotesque qu’insultant de conseiller aux pauvres la frugalité. C’est comme si on conseillait à un homme qui meurt de faim de moins manger. Il est absolument immoral pour un travailleur de la ville ou de la campagne de cultiver la frugalité. L’homme n’est pas fait pour prouver qu’il peut vivre comme un animal mal nourri. Il doit refuser ce genre d’existence, et se mettre à voler (…) Quant à la mendicité, il est moins dangereux de mendier que de voler, mais il est plus noble de prendre que de mendier. Non : un pauvre, qui se montre ingrat, peu frugal, mécontent, et révolté, a des chances d’être une véritable personnalité et d’être capable de grandes choses. »

Wilde nous a bien amusé et son esprit de désobéissance nous enchante mais la mystification écologique est grave de nos jours. Il est de peu d'intérêt d'engager une éventuelle discussion avec les gouvernants sur le thème de la décroissance. Ce thème est une hérésie pour le capitalisme fonctionnant bien. S'il est question d'arrêter la croissance, il meurt plus vite qu'avec un grand soir prolétarien. Qu'est-ce que peut signifier la décroissance invoquée par le gouvernement et ses clercs verts ? La privation pour les classes dépossédées. La perpétuation des inégalités par la raréfaction de la production dans plusieurs domaines. Le capitalisme français a produit trop de HLM par exemple et il doit en démolir des milliers désormais du fait de la désindustrialisation. Il a été incapable d'anticiper l'incendie de Notre Dame de Paris. Tous les jours il y a des catastrophes écologiques dont l'action impérialiste en Afrique est l'épicentre. Il n'y a rien à discuter avec nos oppresseurs. Qu'ils lavent leur culotte eux-mêmes.






POST SCRIPTUM

LE FAMEUX TEXTE d'André Gorz de 1974 :

LEUR ECOLOGIE ET LA NOTRE

Evoquer l’écologie, c’est comme parler du suffrage universel et du repos du dimanche : dans un premier temps, tous les bourgeois et tous les partisans de l’ordre vous disent que vous voulez leur ruine, le triomphe de l’anarchie et de l’obscurantisme. Puis, dans un deuxième temps, quand la force des choses et la pression populaire deviennent irrésistibles, on vous accorde ce qu’on vous refusait hier et, fondamentalement, rien ne change.
La prise en compte des exigences écologiques conserve beaucoup d’adversaires dans le patronat. Mais elle a déjà assez de partisans capitalistes pour que son acceptation par les puissances d’argent devienne une probabilité sérieuse. Alors mieux vaut, dès à présent, ne pas jouer à cache-cache : la lutte écologique n’est pas une fin en soi, c’est une étape. Elle peut créer des difficultés au capitalisme et l’obliger à changer ; mais quand, après avoir longtemps résisté par la force et la ruse, il cédera finalement parce que l’impasse écologique sera devenue inéluctable, il intégrera cette contrainte comme il a intégré toutes les autres.
C’est pourquoi il faut d’emblée poser la question franchement : que voulons-nous ? Un capitalisme qui s’accommode des contraintes écologiques ou une révolution économique, sociale et culturelle qui abolit les contraintes du capitalisme et, par là même, instaure un nouveau rapport des hommes à la collectivité, à leur environnement et à la nature ? Réforme ou révolution ?
Ne répondez surtout pas que cette question est secondaire et que l’important, c’est de ne pas saloper la planète au point qu’elle devienne inhabitable. Car la survie non plus n’est pas une fin en soi : vaut-il la peine de survivre [comme se le demande Ivan Illich], dans « un monde transformé en hôpital planétaire, en école planétaire, en prison planétaire et où la tâche principale des ingénieurs de l’âme sera de fabriquer des hommes adaptés à cette condition » ? (…)
Il vaut mieux tenter de définir, dès le départ, pour quoi on lutte et pas seulement contre quoi. Et il vaut mieux essayer de prévoir comment le capitalisme sera affecté et changé par les contraintes écologiques, que de croire que celles-ci provoqueront sa disparition, sans plus.
Mais d’abord, qu’est-ce, en termes économiques, qu’une contrainte écologique ? Prenez par exemple les gigantesques complexes chimiques de la vallée du Rhin, à Ludwigshafen (Basf), à Leverkusen (Bayer) ou Rotterdam (Akzo). Chaque complexe combine les facteurs suivants :
— des ressources naturelles (air, eau, minéraux) qui passaient jusqu’ici pour gratuites parce qu’elles n’avaient pas à être reproduites (remplacées) ;
— des moyens de production (machines, bâtiments), qui sont du capital immobilisé, qui s’usent et dont il faut donc assurer le remplacement (la reproduction), de préférence par des moyens plus puissants et plus efficaces, donnant à la firme un avantage sur ses concurrents ;
— de la force de travail humaine qui, elle aussi, demande à être reproduite (il faut nourrir, soigner, loger, éduquer les travailleurs).
En économie capitaliste, la combinaison de ces facteurs, au sein du processus de production, a pour but dominant le maximum de profit possible (ce qui, pour une firme soucieuse de son avenir, signifie aussi : le maximum de puissance, donc d’investissements, de présence sur le marché mondial). La recherche de ce but retentit profondément sur la façon dont les différents facteurs sont combinés et sur l’importance relative qui est donnée à chacun d’eux.
La firme, par exemple, ne se demande jamais comment faire pour que le travail soit le plus plaisant, pour que l’usine ménage au mieux les équilibres naturels et l’espace de vie des gens, pour que ses produits servent les fins que se donnent les communautés humaines. (…)
Mais voici que, dans la vallée du Rhin notamment, l’entassement humain, la pollution de l’air et de l’eau ont atteint un degré tel que l’industrie chimique, pour continuer de croître ou même seulement de fonctionner, se voit obligée de filtrer ses fumées et ses effluents, c’est-à-dire de reproduire des conditions et des ressources qui, jusqu’ici, passaient pour « naturelles » et gratuites. Cette nécessité de reproduire l’environnement va avoir des incidences évidentes : il faut investir dans la dépollution, donc accroître la masse des capitaux immobilisés ; il faut ensuite assurer l’amortissement (la reproduction) des installations d’épuration ; et le produit de celles-ci (la propreté relative de l’air et de l’eau) ne peut être vendu avec profit.
Il y a, en somme, augmentation simultanée du poids du capital investi (de la « composition organique »), du coût de reproduction de celui-ci et des coûts de production, sans augmentation correspondante des ventes. Par conséquent, de deux choses l’une : ou bien le taux de profit baisse, ou bien le prix des produits augmente. La firme cherchera évidemment à relever ses prix de vente. Mais elle ne s’en tirera pas aussi facilement : toutes les autres firmes polluantes (cimenteries, métallurgie, sidérurgie, etc.) chercheront, elles aussi, à faire payer leurs produits plus cher par le consommateur final. La prise en compte des exigences écologiques aura finalement cette conséquence : les prix tendront à augmenter plus vite que les salaires réels, le pouvoir d’achat populaire sera donc comprimé et tout se passera comme si le coût de la dépollution était prélevé sur les ressources dont disposent les gens pour acheter des marchandises.
La production de celles-ci tendra donc à stagner ou à baisser ; les tendances à la récession ou à la crise s’en trouveront aggravées. Et ce recul de la croissance et de la production qui, dans un autre système, aurait pu être un bien (moins de voitures, moins de bruit, plus d’air, des journées de travail plus courtes, etc.), aura des effets entièrement négatifs : les productions polluantes deviendront des biens de luxe, inaccessibles à la masse, sans cesser d’être à la portée des privilégiés ; les inégalités se creuseront ; les pauvres deviendront relativement plus pauvres et les riches plus riches.
La prise en compte des coûts écologiques aura, en somme, les mêmes effets sociaux et économiques que la crise pétrolière. Et le capitalisme, loin de succomber à la crise, la gérera comme il l’a toujours fait : des groupes financiers bien placés profiteront des difficultés de groupes rivaux pour les absorber à bas prix et étendre leur mainmise sur l’économie. Le pouvoir central renforcera son contrôle sur la société : des technocrates calculeront des normes « optimales » de dépollution et de production, édicteront des réglementations, étendront les domaines de « vie programmée » et le champ d’activité des appareils de répression. (…)
Direz-vous que rien de tout cela n’est inévitable ? Sans doute. Mais c’est bien ainsi que les choses risquent de se passer si le capitalisme est contraint de prendre en compte les coûts écologiques sans qu’une attaque politique, lancée à tous les niveaux, lui arrache la maîtrise des opérations et lui oppose un tout autre projet de société et de civilisation. Car les partisans de la croissance ont raison sur un point au moins : dans le cadre de l’actuelle société et de l’actuel modèle de consommation, fondés sur l’inégalité, le privilège et la recherche du profit, la non-croissance ou la croissance négative peuvent seulement signifier stagnation, chômage, accroissement de l’écart qui sépare riches et pauvres. Dans le cadre de l’actuel mode de production, il n’est pas possible de limiter ou de bloquer la croissance tout en répartissant plus équitablement les biens disponibles.
Tant qu’on raisonnera dans les limites de cette civilisation inégalitaire, la croissance apparaîtra à la masse des gens comme la promesse — pourtant entièrement illusoire — qu’ils cesseront un jour d’être « sous-privilégiés », et la non-croissance comme leur condamnation à la médiocrité sans espoir. Aussi n’est-ce pas tant à la croissance qu’il faut s’attaquer qu’à la mystification qu’elle entretient, à la dynamique des besoins croissants et toujours frustrés sur laquelle elle repose, à la compétition qu’elle organise en incitant les individus à vouloir, chacun, se hisser « au-dessus » des autres. La devise de cette société pourrait être : Ce qui est bon pour tous ne vaut rien. Tu ne seras respectable que si tu as « mieux » que les autres.
Or c’est l’inverse qu’il faut affirmer pour rompre avec l’idéologie de la croissance : Seul est digne de toi ce qui est bon pour tous. Seul mérite d’être produit ce qui ne privilégie ni n’abaisse personne. Nous pouvons être plus heureux avec moins d’opulence, car dans une société sans privilège, il n’y a pas de pauvres.
André Gorz

André Gorz est décédé en septembre 2007. Ce texte est paru en avril 1974 dans le mensuel écologiste Le Sauvage.



NOTES

1La citation intégrale : « Il est absolument immoral pour un travailleur de la ville ou de la campagne de cultiver la frugalité. L'homme n'est pas fait pour prouver qu'il peut vivre comme un animal mal nourri. Il doit refuser ce genre d'existence, et se mettre à voler ou s'adresser à l'Assistance publique, ce que d'aucuns considèrent comme une forme de vol. Quant à la mendicité, il est moins dangereux de mendier que de voler, mais il plus noble de prendre que de mendier. Non: un pauvre, qui se montre ingrat, peu frugal, mécontent, et révolté, a des chances d'être une véritable personnalité et d'être capable de grandes choses. Il constitue, de toute façon, une saine protestation. Nous pouvons, certes, avoir pitié des pauvres qui pratiquent la vertu, mais nous ne saurions les admirer. Ils ont pactisé avec l'ennemi et ont vendu leurs droits naturels pour un bien mauvais plat de lentilles. Ils sont sans doute aussi d'une extraordinaire stupidité ».   Oscar Wilde http://fraternitelibertaire.free.fr/th_oscar_wilde.htm
2Au XVIIe siècle aussi, la société française se passionnait pour les voyages : l'arrivée du « grand mamamouchi » dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière (1670) est un signe annonciateur, puis on compte la traduction de Les Mille et Une Nuits par Antoine Galland (1704), les Lettres persanes de Montesquieu (1721) et Bougainville qui narre ses multiples voyages. Voltaire et Diderot profitent de cet intérêt de l'exotisme pour critiquer la société par exemple dans Candide ou Supplément au voyage de Bougainville. Depuis trois siècles, sans être du tout subversif, le phénomène s'est poursuivi dans les arts plastiques, la musique, la philosophie, dans toutes les expressions culturelles. Même s'il y a parfois des reflux, une mode comme la world music avec le design et les idées qu'elle véhicule montre que des consommateurs occidentaux aiment toujours à rêver d'étranger.
3Jadot lui-même ne se gonflait pas les chevilles, le milieu vert reste un vivier pour partis politiques et gouvernement et aucunement une force bourgeoise compacte : «  Après, nous ne sommes pas majoritaires et, trop souvent, les conservateurs, les socialistes et les libéraux s’allient pour soutenir les accords de libre-échange ou l'austérité budgétaire.
« Le gouvernement n’a pas de politique écologique. LREM a la capacité à distribuer des postes. Que des écologistes rejoignent, dans une liste, des candidats qui sont proglyphosate, pronucléaire, qui défendent les accords de libre-échange… C’est leur choix, mais c’est une faute.Nous, pour cette élection, avons voulu une liste de combat, avec des paysans, des chefs d’entreprise, des acteurs de la vie sociale, des élus locaux qui, ces dernières années, ont prouvé qu’ils ne naviguaient pas en fonction de qui tenait la barre. »
4Deux raisons à sa démission : « La première tient à l’organisation du mouvement. Dénoncée par la vaste majorité des militants et des responsables régionaux, celle-ci se caractérise par un manque profond de démocratie. La forme horizontale et gazeuse du mouvement, censée reposer sur les initiatives du terrain, recouvre, comme souvent, l’extrême concentration du pouvoir aux mains d’un petit groupe de nouveaux apparatchiks et bureaucrates, aux convictions mollement sociales-démocrates, qui, parce qu’ils n’ont jamais été élus, ne peuvent pas non plus être démis de leurs fonctions. L’absence apparente de hiérarchie assure un fonctionnement largement arbitraire : les décisions sont prises par cette petite nébuleuse, sans appliquer de règles (absentes) ni consulter la base (dépourvue de structure et de moyens d’expression). Ainsi, par exemple, les groupes d’action – cellules de base de la FI – peuvent être, du jour au lendemain, supprimées par la direction et leurs initiatives, interdites parce que contrevenant à de mystérieux « fondamentaux » du mouvement. Un cas parmi d’autres, le GA Hébert du 18ème arrondissement de Paris s’est récemment vu rayer d’un trait de plume, pour le crime d’avoir organisé un débat sur « l’entrisme islamiste dans les syndicats ». Peu importe si la réunion était animée par des militants d’origine maghrébine témoins de la décennie noire du FIS en Algérie et qu’en page 29 de L'Avenir en commun, les Insoumis sont invités à « combattre tous les communautarismes et l'usage politique des religions ». Ces méthodes autoritaires, dans un mouvement qui se veut populaire, révoltent les militants de terrain, provoquant lassitude, désespoir et abandons ».
5Un auteur, Stéphane François (in L'écologie politique. Une vision du monde réactionnaire ? Ed du Cerf, 2012) revient sur la genèse de l'écologie, noria de divers discours « fondamentalistes » anti-Lumières opposant l'antiproductivisme à l'idée de progrès, idéologie décrite comme conservateur sans relier ce nouvel ordre écologique directement au nazisme comme le fait Luc Ferry.
6 Cette secte m'épate par ses beaux restes. Etre une secte n'est pas en soi négatif, car si vous êtes coupé de la société dite normale, vous en voyez d'autant plus les défauts ; regardez moi tout seul je suis aussi une secte à ma façon ! On peut lire cette remarque datant d'il y a quelques années : «  Au sein de la tradition marxiste, cela a signifié un sérieux coup pour la réflexion créative concernant la nature et l'équilibre écologique. À part Christopher Caudwell et Amadeo Bordiga (dans Le Fil du Temps), la réflexion sur le lien indissociable entre homme et nature s’est presque totalement arrêtée jusque dans les années 1980 ».
« C'est le capitalisme qui pollue la terre » : https://fr.internationalism.org/rinte63/ecologie.htm
7Le sujet écologie permet de réfléchir aussi à une constante, l'effritement des barrières politiques et la porosité des grandes questions que Jean-Louis Amselle aborde (Les nouveaux rouges bruns). Dans ce nouveau livre, Jean-Loup Amselle examine donc le phénomène « rouge brun » et le racisme qui lui est lié sous l’angle, non seulement du primitivisme proprement dit, mais aussi de toutes les notions « élémentaires » qui le charpentent : l’autochtonie, la racine, le peuple, la nation, le groupe, la communauté, la culture populaire, la race, la « blanchitude », la « francité », la diaspora, la laïcité et le « Made in France ».Mais s’agissant de ce transfert de l’(extrême) gauche vers l’(extrême) droite, l’auteur se demande également si le marxisme n’a pas sa part de responsabilité. Chez Marx et Engels en premier lieu, mais aussi et surtout chez les anthropologues marxistes qui ont recherché dans les sociétés exotiques les ancêtres contemporains de l’humanité, et qui ont rallié le populisme et le primitivisme. Les penseurs ou des idéologues de tout poil (journalistes, essayistes, philosophes) se sont ainsi emparés des aspects les plus caricaturaux de cette discipline et il en résulterait que le primitivisme et le populisme auréient dorénavant paradoxalement partie liée avec le racisme, expliquant sa nouveauté au phénomène rouge brun actuel. (note repiquée qui me rend dubitatif)

8Sic ! Taxes qui sont européennes !
9Le Figaro : « Le fournisseur d’électricité, qui augmentera ses tarifs de 5,9% au 1er juin, se trouve dans une situation économique difficile. Pourtant, ses agents profitent toujours de nombreux avantages et de salaires surévalués ».
10Le larbin de Macron se ridiculise pourtant en voulant salir les salariés d'EDF, leurs avantages sont relatifs et restent imposables, ils sont indiqués sur la feuille de paie sous la mention « avantages en nature », donc font partie du net imposable. Mais à ce compte toutes les corporations ont des avantages respectifs, sans parler des prébendes faramineuses de monsieur le ministre et ses confrères.

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