PAGES PROLETARIENNES

jeudi 3 janvier 2019

QUAND LES "GAUCHES COMMUNISTES" SE PRECIPITENT POUR ENTERRER LES GILETS JAUNES


"Gauches communistes" cela ne vous dira rien à vous lecteur anonyme, j'avais titré ultra-gauche, pas bon non plus, même si on classait ces minorités naguère dans une soit disant ultra-gauche anti-syndicale et anti-parlementaire. Ce sont des résidus ou sectes issus du début du mouvement communiste en Italie en 1920 et des critiques de Lénine en Allemagne et en Hollande vers la même époque: PCI, CCI, etc. que je rassemble en général comme milieu marxiste sous le terme générique de maximalisme.


La lutte antifasciste contre le FN n'était que du théâtre ».Lionel Jospin (2009)

"Tout ce qui se passe ici est politique". Interpellé mercredi soir à Paris, le "gilet jaune" Eric Drouet est sorti de garde à vue, jeudi 3 janvier. Accompagné de son avocat, le chauffeur routier de Seine-et-Marne a estimé : "La façon dont c'est fait c'est politique, même eux n'ont pas l'habitude que ça se déroule comme ça". L'homme a précisé : "Que des hauts gradés assistent à l'audition, que ça soit eux-mêmes qui posent des questions c'est du jamais-vu, c'est complètement politique (..) on a été auditionnés au moins quatre ou cinq fois sur les mêmes sujets."

N'est-ce pas un paradoxe que l'extrême droite ait plus compris le mouvement des gilets jaunes qu'une gauche protestataire pourtant si attentive aux « petits », aux « invisibles », aux « ouvriers et employés ». Comment se fait-il que la plupart des syndicats et partis qui se réclamaient naguère de la classe ouvrière, voire des couches moyennes ou d'un « peuple de gauche » soient restés non seulement muets mais hostiles à la plus grande révolte de masse en France depuis mai 1968 ?
Certainement parce que ces mêmes syndicats et partis sont devenus invisibles lorsqu'il s'agit de défendre réellement les intérêts de la classe ouvrière ou en tout cas d'une classe, effacée des tableaux des sociologues et devenue « périphérique » pour ne pas dire accessoire. Il n'y aurait plus que de grandes villes gentrifiées où une seule « classe moyenne » cotôirait la minorité de privilégiés. Les partis de la gauche bourgeoise se sont effondrés dans l'opinion après leurs successifs gouvernements d'austérité et d'accompagnement de sujets sociétaux qui gomment toutes les différences de classe pour mieux perpétrer la paix sociale et la misère invisible.

L'extrême droite, fille décatie d'une droite bourgeoise elle aussi usée par tant d'années de dur labeur anti-ouvrier au profit des possédants, a su s'inscrire dans le mouvement de protestation contre les taxes, non que la question des taxes soit une spécificité petite bourgeoise, ni parce qu'elle serait sensible au revenu des prolétaires, mais parce qu'elle a saisi l'occasion de combattre contre « la pauvreté ». Combattre la pauvreté n'est pas subversif, les curés de toute obédience la combattent depuis des siècles. La pauvreté n'a pas de classe sociale même si elle est le lot des plus basses classes. Elle ne s'attaque pas au système capitaliste autrement que par la réclamation d'une meilleure répartition des richesses, c'est à dire un objetif purement utopique mais porteur électoralement, que ce soit par la dénonciation de l'Europe supranationale ou la dénonciation de la finance internationale. Dans ce créneau grenouillent de petits personnages, les Soral, Cousin, Chouard et même un « cercle Marx » qui boit l'apéro avec ces ci-devants ; lequel cercle a même trouvé une toute petite citation comme quoi Marx aurait été pour une interruption totale de l'immigration. Une fake new aurait dit Engels ! Les Soral, Cousin, Chouard assurent à l'occasion qu'ils ont une formation de base marxiste, marxiste-stalinienne plus sûrement. Les deux premiers sont des phraseurs hypocondriaques et le dernier un vague rejeton des communisateurs disparus puisqu'il ne parle ni de classes ni de couches mais "d'humains" qui, avec la « capsule » du chiméRIC pourraient servir de rustine au système démocratique bourgeois dégonflé, en présentant par exemple une liste minable de 8% 'd'intentions de vote aux prochaines et inutiles élections européennes.

Tous ces gens-là ne sont pas très dangereux au fond, car à leur façon, dans le même créneau que les gauchistes, ils jouent le jeu du système pour y obtenir ce strapontin que mendie sans cesse l'épicier, le cordonnier et le pâtissier.

Le vrai drame de notre époque est bien plutôt la disparition de tout groupe révolutionnaire conséquent vraiment expression du proltariat et apte à en refléter les besoins et ambitions. Je ne parle pas ici des grands barnums électoraux de la gauche traditionnelle qui ne représente plus depuis un siècle qu'une des fractions de la bourgeoisie. Il n'y a plus que des sectes ou surtout quelques individus dispersés, l'un peut se désigner comme parti, quand deux autres prétendre se targuer d'être un regroupement d'organisations. C'est ridicule me direz-vous. Oui mais le ridicule ne tue toujours pas.
Prenons ce qu'il reste de l'ancien parti bordiguiste. Celui-là il s'est pincé le nez face à ces ploucs qui puent le gazole ; les petits bourgeois faisaient leur cirque :
« Les agitations des classes moyennes et les mouvements organisés ou dirigés par des éléments de la petite bourgeoisie se manifestent d’un bout à l’autre de la planète depuis quelques années. Dans les médias l’attention se porte sur les problèmes, les difficultés et les réactions des classes moyennes; elles sont tantôt présentées comme le nouvel acteur menaçant de troubler l’ordre politique et social à la place du prolétariat, tantôt comme un précieux facteur de la stabilité de ce même ordre, et il conviendrait donc de les choyer et de les soutenir ».
Le petit bourgeois se laisse bercer par l'idéologie ronflante de la « souveraineté populaire ». On évoque François Ruffin, devenu depuis député de LFI, qui prônait lors du mouvement bobo des « nuit debout »une «alliance» entre les «classes intermédiaires» (dont il estimait être le représentant) et les travailleurs contre «la toute-puissance des riches» et au nom de la démocratie qui serait «une responsabilité collective». Certes un démagogue de plus en piste, mais assimiler le mouvement des gilets jaunes aux « nuit debout », c'est un peu comparer le jour et la nuit, non ?

Depuis un siècle le dernier mohican du robuste « parti communiste international » ne bouge pas un pouce de la théorie prolétarienne du prolétariat missionnaire et pur, et reste sur le bord de la route sans que personne ne vérifie son pouls malgré son AVC. L'autre malade, en état de fibrillation cardiaque, se nomme Gilbert Gruc. Sur son blog qui hésite entre Révolution ou Guerre, comme il avait négligé de s'intéresser aux ploucs de la périphérie, se rabat sur la prise de position d'un lointain cercle espagnol Nuevo machin qui n'y comprend pas grand chose outre de n'être point sur place. Une chose est sûre (ouf) le mouvement est en recul, surtout parce que la classe ouvrière n'a pas pris le relais. Pourtant ces ploucs, qui auraient dû rester invisibles, ne nous préviennent-ils pas de la violence qui nous attaend ?
« L’autre leçon que nous devons tous retirer, surtout les révolutionnaires, est que les confrontations massives entre les classes dans lesquelles nous sommes ouvertement entrés maintenant, vont être extrêmement violentes du fait de la répression massive et brutale employée par les États, y compris dans les pays "à tradition démocratique ».
Que c'est virilement dit ! Comme si les bagarres de rue montraient le chemin et non pas une réflexion et une pause provisoire sur le sens à donner au mouvement.
Le groupe espagnol éloigné, avec sa paire de jumelles veut bien concevoir que ce sont au début des revendications propres à la classe ouvrière qui ont émergé avec le mouvement, contrairement à la secte CCI qui, comme on le verra plus bas, méprisant totalement le combat typiquement petit bourgeois contre les taxes... Par contre, avec une image sordide, Nuevo machin se bouche le nez :
« Du point de vue des prolétaires, le danger est de s’attacher au fœtus d’un mouvement qui a avorté, s’enfermant de nouveau dans la "citoyenneté" et sous les drapeaux populaires et patriotiques ». Ces braves citoyens espagnols imaginent eux aussi que les ouvriers périphériques et les petits entrepreneurs ruinés avaient envie de défiler avec le chiffon rouge de la CGT gouvernementale ou le chant russo-stalinien. Gilbert Gruc abonde dans leur étude sociologique de régions anciennement staliniennes récupérées par un électorat RN, racontar des médias qui cache l'expulsion à la périphérie des ouvriers classiques du type sans réserve et sans diplôme. Nuevo machin ne veut pas voir revenir un « prolétariat d'un autre âge », du type de celui de 1830 à la remorque de la jeune bourgeoisie révolutionnaire : « Alors qu’aujourd’hui, nous sommes dans un capitalisme décrépi dans lequel le révolutionnarisme petit-bourgeois est l’apogée de la réaction. Soixante-dix ans de stalinisme et vingt ans de campagnes sur la "disparition de la classe ouvrière" ont déformé et détruit la mémoire prolétarienne ».
Nuevo machin espère donc rencontrer plein de Gilbert Gruc : «  pour que nous devenions les dissolvants des citoyennetés et le ferment utile pour l’organisation en classe.Il est temps de dépasser le moment "gilets jaunes". Tout ce qui s’agite ne va pas nécessairement de l’avant. Il est temps de rencontrer de nouveaux camarades, de discuter avec eux, de retrouver les outils basiques et de nous organiser ».

Quand enfin Gilbert Gruc consent à s'exprimer c'est pour se moquer de revendications typiquement plouques et aucune expérience de cet outil formidable qu'est l'hydre de la grève syndicale, ce summum de la révolution à venir : « … une grande majorité d’ouvriers, de prolétaires, surtout en province, peu habitués, voire pas du tout, à se mobiliser soit par la grève, soit dans les manifestations, rejetés loin des villes et lieux de travail par les prix des loyers et de l’immobilier, sont obligés d’utiliser leur voiture pour aller au travail. C’est précisément sur ces revendications et caractéristiques petite-bourgeoises, au nom du "peuple français", regroupant toutes les couches de ’travailleurs’ salariés et prolétaires, mais aussi petit entrepreneurs, auto-entrepreneurs, artisans, commerçants, paysans parfois, que le parti de gauche France Insoumise de Mélenchon dispute à l’extrême-droite et au Rassemblement National de Marine Le Pen le privilège de la défense du peuple français, du drapeau national et du nationalisme le plus crasse ».

 "Et ils ont tout à perdre en se laissant entraîner à des méthodes et des objectifs de lutte qui ne peuvent que nuire à la défense de leurs intérêts et les amener dans l’impasse du nationalisme et de la xénophobie, voire du racisme ". En effet on l'a vérifié à l'Arc de triomphe où ils se sont tous agenouillés devant la tombe du soldat inconnu et quand ils ont fait acte de xénophobie en chargeant violemment nos CRS en particulier à Nantes, à Bordeaux et à Marseille.
Et ces petits bourgeois qui se disent anti-syndicalistes, tous ces petits entrepreneurs merdiques, les fonctionnaires flics de base qui ont pourtant tant de raisons de considérer aussi leurs syndicalistes professionnels comme des traîtres, "n'ont qu'une peur pathologique de la... lutte ouvrière" :  
« En l’absence de perspective ouvrière, ce sentiment ’anti-syndicaliste’ parmi ces secteurs les moins expérimentés du prolétariat en France s’est reconnu, à tort, dans "l’anti-syndicalisme" du petit-bourgeois qui n’est autre que l’expression de sa peur pathologique devant la lutte ouvrière et la perspective du communisme. Les syndicats s’en garderont d’autant plus... ».

C'est ce « les syndicats s'en garderont d'autant plus... » qui est sinistre : s'il y avait eu moins de petits commerçants ou de petits entrepreneurs ruinés on aurait eu la chance de voir les syndicats traîtres se pointer ?
A la fin présumée du mouvement des gilets jaunes, les « ouvriers les plus combatifs » (lesquels et où étaient-ils en décembre?) offriraient des « garanties » d'affrontement « politique » en montrant le « véritable terrain et chemin de l'affrontement au capital » (où ça ? Dans l'entreprise?) quand le mouvement des gilets jaunes n'a cessé d'affronter, à plusieurs reprises, et avec culot, l'Etat sur son véritable terrain... les Champs Elysées !

Mais il y a pire que cet individu-parti esseulé, le CCI sans parties. La sentence tombe lourdement sur les ploucs en gilets jaunes : « La révolte populaire des “gilets jaunes” n’appartient pas au combat de la classe ouvrière. Au contraire, ce mouvement interclassiste, n’a pu surgir et occuper tout le terrain social, pendant plusieurs semaines, que sur le vide laissé par les difficultés du prolétariat à engager massivement la lutte, sur son propre terrain de classe, avec ses propres méthodes de lutte, face aux attaques économiques du gouvernement et du patronat ».

Rien de choquant en soi pour ce titre de propriété dont l'attribution dépendait naguère des seuls partis staliniens. Tu es ceci, tu es cela, c'est moi seul qui en décide, disait le parti Jupiter à moustache. Les ploucs de province vont donc en prendre pour leur grade : « Le fait que de nombreux travailleurs salariés parmi les plus pauvres se soient embarqués dans ce mouvement interclassiste, initié sur les réseaux sociaux, les a rendus particulièrement vulnérables aux idéologies les plus réactionnaires et anti-prolétariennes : le nationalisme patriotard, le populisme de l’extrême droite (avec son programme politique “franchouillard” et anti-immigrés), et finalement la revendication du Referendum d’Initiative Citoyenne (RIC). Ce n’est pas un pur hasard si le parti du Rassemblement National de Marine Le Pen (de même que toute la droite) a soutenu les “gilets jaunes” depuis le début ! »

Un observateur impartial pourrait se demander quel journaliste macronien ou militant du NPA a encore pu dégobiller autant de tartufferies... Non, non, c'est bien le Courant Communiste International en France et au nombre tout au plus de quinze zigotos.
La démarche est la même que celle de l'Etat bourgeois. Ils ont été tellement déstabilisés voire intrigués par ce mouvement non inscrit dans la « perspective communiste en boite de ronron » qu'il possèdent jalousement, qu'il est venu enfin le temps de se venger, de cracher sur un cadavre pourtant encore en bonne santé. Ils puaient tous le diesel ces petits bourgeois, c'est pour la bagnole qu'ils ont bougé pas pour le communisme intégral ! Il ont profité en plus ces caves du vide que le prolétariat avait laissé (pourquoi ne pas reconnaître qu'ils ont été la rançon prolétarienne à l'humiliation des cheminots?) dans les rails tout tracés du revendicationnisme pépère ! Ces ploucs ne se sont-ils pas laissé entraîner par cette minable « petite bourgeoisie paupérisée et révoltée » et contre quoi, je vous le donne en mille Mme la Marquise, les taxes, les taaaaxes, ahahahahaha ! Voilà bien quelque chose qui est typique de la claaasse intermééédiaireu !

En lisant le site du NPA avant les événements du mois de novembre dernier, ou même le retournement de la secte bourgeoise Lutte ouvrière, vous pouvez voir que le plumtif du CCI n'a eu qu'à recopier les même insanités dans son désir de vengeance effrénée contre un mouvement qu'il n'a pas plus pu encadrer que ses concurrents en gauchisme antiraciste et anti-peuple : « La révolte populaire des “gilets jaunes”, du fait qu’elle véhicule en son sein les stigmates nauséabonds de la décomposition de la société capitaliste (les préjugés xénophobes, la peur de l’invasion des migrants qui viennent “manger le pain des Français” et “profiter de nos impôts”…), constitue un appel à la responsabilité du prolétariat face à la gravité des enjeux de la situation historique actuelle ».

Ah la décomposition , le maître mot de la secte pour expliquer tous les complots de la bourgeoisie ou les atténuer... La secte CCI se prélasse comme toutes les sectes gauchistes dans le déni des flux migratoires anormaux et pas du tout pour aider à l'affirmation du prolétariat mais plutôt pour le déposséder de son projet universaliste en confiant la défense des « réfugiés » aux cadors gouvernementaux et à leurs agitateurs gauchistes. Mélenchon a été souvent moins cons que ces gardiens d'un temple vermoulu du marxisme pédagogue et saint, en voyant très justement les fachos et les fâchés comme il y a des cons et des gens intelligents partout. Leur mauvaise foi est aussi ridicule que leur appel à un prolétariat missionnaire qui n'existe que dans leur tête vide.
Le mot d'ordre de ralliement « solidarité avec les immigrés », à pouffer de rire ! C'est l'hôpital que se fout de la charité! C'est le mondialisme qui se moque de la périphérie « blanche et raciste » ! C'est la multiculturalité qui se moque de la ruralité ! Non pas qu'il ne faille pas soutenir tel ou tel immigré s'il est insulté ou menacé – et tous les immigrés ne sont pas des prolétaires - mais on n'a pas à contribuer aux appels démagogiques à gérer la catastrophe humaine imposée par les guerres du capitalisme. Le mouvement s'est moqué initiatlement du parti bourgeois écologique avec son écologie punitive, comme on peut également se gausser du CCI avec son immigration gauchiste punitive ! Le CCI comme son avorton Dutruc Gilbert imagine encore un « vivre ensemble éducatif » dans les entreprises surtout avec l'extension des salles de prières ». Il n'est qu'une des caisses de résonance de l'idéologie bourgeoise "réformatrice en déculturation" comme l'écrivait Wiewiorka : « ...aux yeux des classes dominantes, c'est le peuple qui est intrinsèquement raciste, c'est donc aux couches populaires qu'il convient en priorité d'imposer « un vivre ensemble éducatif ». L'excellent Guilluy, qui indispose tant l'intelligentsia universitaire que les penseurs gauchistes, qui a bien souligné le changement de nature de l'immigration, explique depuis plusieurs ouvrages que l'invisibilité des couches populaires (autrement dit d'une grande partie de la classe ouvrière sans statuts privilégiés ni CDI, contribue à l'occultation de la question sociale, et politique, par la prédominance de querelles catégoreilles ou sociétales (luttes partielles disait le bon RI naguère) : luttes des femmes, lutte antiraciste, droits des anciens colonisés à chier sur l'histoire en général, écologie bourgeoise, lutte des sexes et des ethnies, etc.
Et quand un mouvement social, par une échappée belle hors des promenades syndicales et des échéanciers politiques, vient réduire au niveau des faits divers ces amusements orchestrés par toute la bobogie bourgeoise et trotskiste, on se met à lui cracher dessus parce qu'il ne rentre pas dans les schémas et on lui trouve des poux dans la tête. Misérable secte !

Même les gauchistes et les éditorialistes bourgeois ne se sont pas enhardis à enterrer le mouvement « insaisissable », savonnette qui échappe aux paluches des pires politiciens et remise mai 68 à une campagne de promotion pour les ordures Goupil et Cohn Bendit. Le plumitif en chef du CCI, planqué en province lui ne s'est pas gêné depuis son clavier pour l'envoyer, ce « mouvement interclassiste, nationaliste et réformiste » dans l'impasse de « l'absence de perspective pour la société », emmené par une bande de ploucs « bougnat maître chez soi ». C'est lâche de reprendre le discours de Macron contre « la foule haineuse », et de s'agenouiller ainsi devant le despote. C'est hautain et méprisable d'oublier nos morts, nos yeux crevés, tant d'espoirs et de mobilisations qui resteront gravés dans l'histoire contrairement à cette râclure de bidet. Et ce n'est pas digne du tout de prétendus promoteurs du prolétariat pur et dur.

DEUX PROFS MODERNISTES MONTRENT AUSSI LE BOUT DE LEUR NEANT

« Temps critiques » pourrait être le nom d'un parti gilet jaune. Nous entrons en effet dans une époque très critique pour la Capital sans s'affoler ni s'enthousiasmer pour une venue certaine de la révolution prolétarienne. Nous avons suffisamment ridiculisé le mouvement communisateur il y a quelques années sans avoir besoin de porter l'effort aujourd'hui pour en montrer l'inconsistance. Mais les profs associés s'ils me font toujours marrer, peuvent être ponctuellement moins stupides, quoique traînant toujours les séquelles de leur passé gauchiste, que les révolutionnaires amateurs et retraités de l'ultra gauche. Dupont et Dupond vont au moins à l'essentiel de ce que tout bon marxiste moyen peut s'être demandé sans cracher sur le mouvement des gilets jaunes.
Ni la question de la grève générale, ni la question du blocage de la production à partir des usines
n'ont été posés. Donc toute « convergence des luttes » aurait été une vue de l'esprit. Or nos profs observateurs sont mal renseignés. Ces questions ont été posées maintes fois, mais elles ne pouvaient déboucher sur une réponse immédiate. Pourquoi ? J'ai participé à une des premières assemblées dans le Pas de Calais à la veille du 17 novembre, et, par exemple, alors que la question du blocage de l'usine Valeo avait été posée, les ouvriers de cette usine intervinrent pour s'y opposer. Une telle occupation « de l'extérieur » aurait non seulement placé les prolétaires en chômage technique, mais aurait été vécue comme une agression dans une région où le travail est devenu denrée rare. Il eût mieux valu que cela parte « de l'intérieur », mais comment partir de l'intérieur vers un extérieur qui était encore flou et mobilisé par la seule lutte contre les taxes ? Quant à la grève générale, si on n'en parle guère c'est parec qu'elle a fini par apparaître comme une incantation syndicaliste et d'anarchistes arriérés et l'attente éternelle du retour du petit Jésus.
Nos deux profs observateurs sont pourtant très pervers pour tenter de son refourguer leur idéologie de disparition du prolétariat :
« Les révoltés des ronds-points sont certes pour beaucoup des salariés (ou assimilables à des salariés quand ils bénéficient d’emplois aidés ou d’aides au retour à l’emploi), mais il y a aussi bien d’autres occupants non salariés ou anciens salariés (notamment des auto-entrepreneurs pauvres et surtout des retraités qui sont loin de tous partir en avion low cost pour des destinations exotiques). Ce n’est pas à partir du rapport de travail qu’ils interviennent, mais à partir de leurs conditions de vie et de leur inexistence sociale. Une lutte, certes, mais une lutte sans classe plutôt qu’une lutte de classes. Il ne sert donc à rien d’y rechercher ce qui serait son aile prolétarienne pour lui donner une transcroissance qu’elle n’a manifestement pas l’intention de manifester ».

La classe ouvrière est pourtant bien présente, et en majorité comme ils le reconnaissent, mais non seulement ils sont incapables se savoir comment fonctionne cette classe ouvrière, car en tant que fonctionnaires comme la troupe du CCI, ils n'ont pas de problèmes de fin de mois et ils s'imaginent, avec leur génétique gauchiste, que les prolétaires comme tels ne peuvent lutter qu'enfermés sur leur lieu de travail ! Puis, comme ils n'imaginent pas que « les sans dents » et « sans diplômes » puissent voir plus loin que les ronds-points et penser à un autre avenir que la pérennité capitaliste, ils nous entraînent dans leur habituelle pensée hippie, leur adoration de la ZAD bobo et du cycliste Coupat. Le mouvement était bon et beau parce qu'ils couchaient sur des palettes sous la tente ! Où la solidarité « n'était pas un vain mot » ou « des personnes se relaient pour préparer la nourriture ».
Puis quand ils reviennent au plan politique, c'est le ton docte et pédagogique de l'éducateur qui s'élève au-dessus des contingences des gardiens un peu boyscouts des ronds-points : « défiance vis-à-vis de toute organisation politique ou syndicale, mais aussi au fait que les conditions présentes ont épuisé toutes les formes historiques que l'on a pu connaître ». Les gilets jaunes « ne peuvent pas faire des Conseils de Ronds-points » comme il y a eu des Conseils ouvriers. On ne les contredira pas sur ce point, moi-même je me suis senti quelque peu ridicule de proposer la formation d'un conseil ouvrier à Etaples dans une assemblée cornaquée par des petits bourgeois. Mais ce n'est pas le mouvement ni dans sa durée ni dans son expression actuelle qui importe, ni cette théorisation sur les chaussettes d'Attali de gilets jaunes « nomades », ce qu'ils ne sont pas du tout.
Les critiques qu'ils portent au chiméRIC sont par contre pleinement valables, mais insuffisantes dans l'explication du RIC comme « refuge » à un mouvement qui se cherche. Le mouvement comme tel est voué à s'éteindre, il sera relayé ultérieurement par des formes nouvelles de la lutte des classes et de la classe principale, le prolétariat, sur lesquelles nous ne pouvons pas anticiper qui seront impulsées par la violence répétée des attaques économiques et politiques du Capital ; sans oublier des attaques terroristes de la police à un niveau inégalé depuis la guerre d'Algérie ; arrestations massives préventives, persécutions de Coupat et d'Eric Drouet, contrôle renforcé de ce qui se dit sur les médias, indifférence cynique des médias pour les milliers de blessés. Le pullulement de pancartes pour ce chiméRIC m'a consterné et pas tellement pour la bêtise de cette « capsule » au démocratisme bourgeois (comme le définit ce pauvre petit prof Chouard, qui parle aussi des « humains » comme nos humanitaires de « Temps critiques ») - c'est à dire une rustine sur le système de foutage de gueule démocratique – mais parce que la classe ouvrière, celle au travail, est encore gavée par la société de consommation et qu'aucun groupe vraiment révolutionnaire n'est venu sur le terrain opposer un programme alternatif. Par contre nos petits profs modernistes et retraités des voitures en ont un de programme, celui du prince des bobos, Hamon, le revenu « garanti », le petit éléphantineau de la bobocratie parisienne qui traite Eric et Maxime de sales électeurs du RN quand lui a véritablement les mains sales pour sa participation au gouvernement bourgeois.

Enfin, ils n'ont rien compris au décryptage subversif de Christophe Guilluy qu'ils dénoncent comme « conseiller du prince », ce qu'il n'est pas ou moins qu'eux, vu la manière dont les médias l'ont écarté de leur spectacle depuis un mois au profit d'une armada de lèche-culs comme Boulouque. Guilluy en bon géographe démontre très bien l'exclusion de la classe ouvrière des grandes villes à dominante bobo et immigrée, mais chacun dans son ghetto.
Les frères siamois de Temps critiques, comme Robin Goodfellow, montrent leur appartenance de classe au quartier bobo avec cinémas et théâtres, terrasses de restos avec clochards couchés sous les hautes chaises. Ils causent entre gens cultivés des schémas du capital, de la baisse tendancielle du taux de profit et, accessoirement, de ces ploucs en gilets jaunes qui ne sont pas « descendus dans la rue en 2015 pour la défense du service public », même si les agents du service public soigneusement encadrés et encartés n'ont jamais rien fait ni fait grève pour ces ploucs des petites entreprises de province, trop occupés à aménager leur CDI et leur petite retraite, en chantant les refrains syndicaux. C'est sûr qu'il ne faut pas cherches des convergences « anticapitalistes » avec des ploucs pareils ni « communistes », vu que les « communistes » c'est tous ces profs admirateurs de Chavez et Lula, voire de Poutine quand Trump se permet de commettre un tweet un peu trop grossier.



dimanche 30 décembre 2018

QUI EST EN LUTTE ? LE PEUPLE INDISTINCT OU LE PROLETARIAT



« Mon Dieu, ayez pitié du pauvre prolétaire ».
Lammenais
« Ce sont précisément les hommes qui transforment les circonstances et que l'éducateur a lui-même besoin d'être éduqué ».
Marx (thèses sur Feuerbach n°2, 1845)



Un onzième œil crevé à Toulouse, des informations succintes puis des démentis qui peinent à rectifier sur la mort d'un manifestant à Nantes, les réseaux sont haletants. Chacun déverse sa bile, une haine qui viole plus la bonne orthographe française qu'elle ne débouche sur une réelle réflexion collective pour véritablement dire « Halte » à une répression qui se vante de ne pas faire de mort, mais fait pire en estropiant à vie des centaines de jeunes filles, de jeunes hommes, mais au vrai des prolétaires de tout âge. La vengeance est la seule suite envisagée, vengeance colérique, plus sanglante dans les mots qu'elle ne pourrait l'être dans la réalité. Dans ce flot de borborygmes et d'insanités, de menaces de mort comme d'hystériques appels aux armes, il y a un combat à mener, politique et raisonnable pour calmer la furie et expliquer qu'une vraie révolution moderne ne se nourrit pas d'appel à des meutres ou à des vengeances, qu'il ne faut pas cultiver l'impulsivité ni l'ignorance. Sur ce terrain, il y a quelques personnes courageuses et sensées, peu audibles encore ou couvertes de crachats, au point qu'on se demande combien de vieux fachos, d'impérissables staliniens et des flics appointés se sont faufilés là pour aviver les plaies, se mêler aux crachats ; j'en ai coïncé une de ces folles qui appelait à tondre les femmes GJ ouvertes à des pourparlers, lui rappelant que c'est son parti le PCF à la Libération qui avait lui aussi cautionné ces horreurs.
Toutes les petits sectes d'extrême droite ou du gauchisme trotskien envoient aussi des éclaireurs, qui se font souvent rembarrer ou restent ignorés. Pour ma part je regrette profondément que le milieu révolutionnaire maximaliste, du haut de sa morgue universitaire, ne se mêle point à ces bagarres du « vil peuple ». Ils en sont aux abonnés absents parce qu'ils n'y ont rien compris au début et qu'ils sont destinés à rester comme sectes sur le trottoir de l'histoire. Pourtant on n'y parle point de "sauvegarde de l'entreprise", du manque de rouleaux de papier chiotte, mais… de renverser l'Etat, de mener une insurrection, de s'armer pour répondre à la violence inouïe des flics encouragée par les médias; toutes questions sur lesquelles nos révolutionnaires spectateurs, mais connaisseurs de l'histoire du mouvement révolutionnaire, auraient bien des choses à "conseiller" pour relativiser des propositions irréfléchies et ahurissantes, et, accessoirement signaler que les policiers sont aussi internautes et jeteurs d'huile sur le feu des emportements de celle-là ou celui-ci; les plus insurrectionnalistes, appelant les autres à aller au casse-pipe sont souvent des jeunes femmes, nouvelles pétroleuses?
Le texte du présumé "éducateur du peuple le trotskien Didier Lapeyronnie que nous allons déshabiller nous permettra d'expliquer le pourquoi de cette cécité et de cette apathie. Commençons par décrypter cette référence incongrue du mouvement des gilets jaunes au peuple, notion ringarde, dépassée par le marxisme et l'économie politique qui ont montré que la société est divisée en classes ; notion mise à mal par la décolonisation où tous les peuples enciennement colonisés ont été maltraités et réduits à nouveau en esclavage par leurs propres bourgeois, au nom du « peuple ».
Comprenons d'abord pourquoi. Ce large mouvement de fond depuis la classe « périphérique », celle des provinces et des PME, ne pouvait pas en référer à 1917 puisque, depuis 30 ans, on s'est débarrassé du stalinisme en y incluant dedans les débuts de la révolution prolétarienne en Russie. Il ne pouvait pas arborer à nouveau un drapeau rouge qui est celui des traîtres professionnels de la CGT et toute la clique des trotskistes qui en sont perpétuellement les rabatteurs dans des grèves flouées ou hyper corporatives, plus utiles aux restructurations du capital qu'à une émancipation de toute la classe ouvrière ; d'ailleurs j'ai remis en place quelques fonctionnaires qui se pointent en disant « et nous ? », alors que, bénéficiaires de la sécurité de l'emploi et de quelques avantages corporatifs, ils n'ont jamais bougé leur cul pour soutenir les ouvriers de la boite privée à côté.
Le drapeau tricolore qui a horrifié tant de bobos antifas et antiracistes reste celui du « peuple français » dans toutes les cérémonies commémoratives et footballistiques, je le préfère quand même au drapeau nazi ou au drapeau des staliniens. Ce drapeau reflète l'illusion que, la France étant assiégée par les « menées européennes », on pourrait s'en servir pour se protéger par des solutions nationales. Cela est aussi compréhensible même si cette illusion sert de terreau électoral au RN ou au parti à vieux cons comme le Frexit. Mais tout cela n'est que le décor du « début ». S'il fallait mépriser toutes les grandes révolutions du passé parce qu'elles ont commencé comme de braves idéologues puristes l'avaient dessiné sur le papier, on n'en parlerait même plus. Eclairons nos amis prolétaires gilets jaunes sur l'intérêt de se défier de cette notion de peuple.

Au commencement était l’Action, telle est ici notre devise ; et l’action, c’est que les conseils d’ouvriers et de soldats se sentent appelés à devenir la seule puissance publique dans le pays et apprennent à l’être ».
Rosa Luxemburg (1918)

PEUPLE, CLASSE OUVRIERE OU PROLETARIAT ?

En 1968, le sociologue Morin avait parlé de « révolution introuvable » ce qui n'était pas faux. Peut-on imaginer aujourd'hui un « prolétariat intriuvable » ? Les socialistes prémarxistes - dont la tradition se prolongera dans le mouvement ouvrier occidental jusqu'à la Première Guerre mondiale - utilisaient plus volontiers, pour définir la classe ouvrière le terme de producteurs (« producteurs sauvons-nous nous-mêmes). Le pape des anrachistes, Proudhon, parla de « classes ouvrières » ; le terme de « producteurs », mettant volontairement l'accent sur l'aspect utile à toute la société de cette classe, créatrice de la richesse sociale, plus que celui de « prolétariat », synonyme de misère et de frustration (mais qui va si bien au mouvement actuel pourtant). Le changement de terminologie dans la seconde moitié du XIX e siècle n'est pas fortuit en qualificatif de classe ouvrière parce qu'il s'agit de son affirmation originale face à la classe bourgeoise qui s'est débarrassée de la féodalité. Paradoxe du pléonasme classe ouvrière/prolétariat, c'est le qualificatif de classe ouvrière qui s'imposa aussi au début du XX e siècle après l'échec de la vague révolutionnaire mondiale comme si le prolétariat devait se retrancher et se défendre plus solidement dans sa caractérisation professionnelle. On disserta souvent encore sur la disparition des paysans mais ce qui fût plus marquant à l'époque des deux révolutions industrielles était la disparition des travailleurs indépendants, absorbés par l'expansion du salariat où ils ne sont plus qu'une catégorie minoritaire refusant de « tomber dans le prolétariat ».

L'extension massive du prolétariat en dehors des « classes ouvrières » professionnelles est une constante du développement capitaliste. Successivement, à des périodes différentes selon les pays, la grande industrie et les secteurs de service qui y sont liés ont absorbé l'ancienne classe ouvrière compagnonne, la quasi-totalité des artisans, de nombreux petits patrons, la grande majorité de la paysannerie européenne. Au risque de donner raison aux modernistes communisateurs imaginant une classe moyenne universelle. On peut faire rentrer dans une bouteille autre chose que de l'eau, une bouillie imbuvable aussi ; un groupuscule mondialiste, le CCI, n'a-t-il pas tenté de faire entrer dans cette bouteille l'éphémère mouvement bobo de « nuit debout » ? A l'heure actuelle, même s'il contient dix pour cent d'épiciers, le mouvement est majoritairement prolétarien, de cette classe ouvrière « périphérique » qu'on se surprend à découvrir avec horreur dans les masures des journalistes milliardaires.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, le capitalisme européen, après avoir quasi achevé la prolétarisation de la paysannerie autochtone, puise ses réserves de main-d'œuvre dans la paysannerie africaine et asiatique et les ghettoïse dans les grandes cités d'où est expulsé le prolétariat « périphérique » et blanc, tandis que le capitalisme américain a achevé depuis bientôt cinquante ans la conversion des anciens esclaves agraires en armée de réserve industrielle parquée dans de multiples ghettos urbains qui ne se vivent pas comme prolétariat mais victimes du racisme « institutionnel ».

En 1900, la France comptait 7 406 000 salariés pour une population active de 20 482 000 personnes, soit 36 p. 100. En 1968, plus des trois quarts de la population active était salariée, ce qu'on oublie et qui explique l'apparition inattendue d'une grève généralisée ni appelée par les anarchistes ni convoquée par la CGT. Tout en reconnaissant la quasi-disparition des activités « indépendantes » - la plupart des nouveaux entrepreneurs sont en sous-traitance ou dépendants de la circulation informatique – il a bien fallu reconnaître que la part des ouvriers proprement dits avait considérablement régressée depuis des décennies au profit de ce que l'on appelle bizarrement les « nouvelles classes moyennes salariées ». Expression fumiste qui masque le clivage entre une aristocratie ouvrière des services publics, docile derrière ses syndicats ultra catégoriels et cette classe périphérique de la « petite entreprise » éloignée et invisible pour les bonzes catégoriels et les politiciens de la gauche bourgeoise parisienne. Sur les pannonceaux on lit surtout « le peuple en colère ». N'y aurait-il plus une petite place pour la « conscience de classe » ?

L’expression « conscience de classe » appartient au répertoire marxiste. Afin de définir une classe sociale, Karl Marx ne s’en tenait pas à l’unique critère de la place occupée dans le rapport de production. En reprenant à son compte une catégorie idéologique du philosophe Hegel, il proposait de distinguer la classe « en soi » et la classe « pour soi ». La première notion désignait un ensemble d’individus qui, bien que partageant objectivement des conditions de vie similaires, sont dénués d’attaches réciproques, ne sont représentés par aucune organisation politique et n’ont aucunement conscience de former un tout social cimenté par des intérêts communs. C’est en ces termes que, dans Le 18-Brumaire de Louis Bonaparte (1852), Marx décrit la paysannerie française. Comparables à des pommes de terre entassées dans un sac, les paysans parcellaires ne forment pas une véritable classe sociale. Pour atteindre le stade de la catégorie « pour soi », il aurait fallu que ces petits producteurs prennent conscience de la place qui est la leur et des intérêts partagés que, collectivement, ils pourraient défendre avec la classe ouvrière; comme nos gilets jaunes aujourd'hui, mais ils n'ont pas eu le temps puisque la paysannerie, en tout cas dans les pays dits riches ne compte plus que pour du beurre et reste dominée par une minorité de riches fermiers.
Dans Misère de la philosophie (1847), Marx avait déjà abordé la question en indiquant que la classe pour soi est le produit de la domination du capital qui place les ouvriers dans une situation comparable tout en organisant, sur le marché du travail, une concurrence meurtrière entre les détenteurs de la force de travail. L’expérience commune et la lutte que celle-ci suscite a montré historiquement que cela pouvait permettre à la masse « prolétarienne » de se retrouver elle-même et de transformer ses intérêts en intérêts de classe. Le problème est la société bourgeoise fonctionne à l’aide de fausses apparences qui occultent la réalité objective des rapports sociaux et des intérêts de classe.
Du point de vue de ses prédictions socio-économiques, la prévision de Marx de « couches moyennes » vouées tendanciellement à « tomber dans le prolétariat » ne s’est pas réalisée tout en montrant une paupérisation absolue des conditions de vie du prolétariat et une consolidation du pouvoir d'achat des classes moyennes.
Le prolétariat s'est-il clivé entre « classe ouvrière en lambeaux » voire nouveau lumpenprolétariat et prolétariat petit bourgeois : fonctionnaires, salariés des services publics et noria de petits boutiquiers ?
N'importe quel démagogue, déguisé en gilet jaune, va nous répondre qu'il n'y a plus de classe ouvrière, mais, franchement, lorsque vous en voyer un, dûment vétu du gilet jaune, qui vient de vous déclarer qu'il n'y arrive plus avec 800 euros par mois et que « la classe moyenne est en colère », on sourit.
Au fond pour la bande de voyous d'élus macroniens il n’y avait pas de question sociale, il n’y avait que des « pauvres » ou des « inutiles au monde » vous savez ces … petits blancs racistes pas fichus d'envoyer leurs enfants en fac comme les immigrés intelligents.
Or la « question sociale » des ouvriers périphériques « racistes », c’est justement tout l’inverse : non plus la question de la pauvreté des sans-travail mais celle de la pauvreté au travail, celle de travailleurs qui sont à la fois la source de l’accumulation formidable de richesses pour les actionnaires et les milliers de parasites politiques et syndicaux. Les sous-citoyens, ceux qu'on n'ose même plus nommer « ouvriers » parce qu'ils sont redevenus finalement des sans réserve comme on les voyait au dix neuvième siècle, ils sont bien ces « prolétaires sans feu ni lieu » dont parle Marx dans le Capital.

« On va taper sur le prolétaire »
Abdel Kherdine (porte parole giet jaune sur LCI le 29 déc 2018)

Car, pour les macroniens et les mélenchoniens, il n’y a pas de question sociale, et donc pas de prolétariat mais des citoyens appeler à accélérer la transition écologique... punitive. Si le prolétariat, déguisé en citoyen, est la classe qui travaille et ne bénéficie pas, ou pas assez, des fruits de son travail, alors il devient la confirmation majeure du Bien qu’est censée incarner la bourgeoisie antiraciste et sans frontières, laquelle lui offre pour seule solution la réussite entrepreneuriale et le RIC. Dans cette configuration ledit peuple (et non pas le prolétariat) est encouragé à devenir petit bourgeois. J'ai assez analysé et démonté la chimère invraisemblable du RIC pour me contenter ici de citer... un suisse :

« Le RIC le RIC vous n avez plus que ça dans la bouche....je suis pour une démocratie directe mais vivant en Suisse je sais que ça ne marche pas comme vous croyez. J arrête pas d essayer de faire passer le message qu au lieu du RIC faut devriez exiger des grosses augmentations de salaires et j explique comment le financer et que cela relancera l économie en plus. Tout le monde dit qu il ne finit pas la fin de mois, qu il y a urgence, mais vous préférez demander d urgence le RIC qu une augmentation massive des bas et moyens revenus...dites moi comment vous mangerez mieux dans quelques semaines, dans quelques mois avec le RIC, ça se mange le RIC ? ».

LA REVENDICATION DU RIC CACHE UNE OBSCURE « STRUCTURATION »

Si j'étais méchant je dirais que cette soudaine popularité du RIC est la peur du vide, on se raccroche à une bouée crevée parce qu'on ne voit pas plus loin que le gros bahut d'Eric Drouet. J'avas souligné au début l'absence de démocratie sur les premiers piquets et des comportements de révoltés plus fachos que prolétariens. Cela ne s'est pas amélioré depuis. Prenons les réseaux mis en place par des clans ou potes des « débutants » de la protestation, qui restent à mon avis les plus sincères contrairement au cadre commercial Cauchy et à la parapsychologue Jacline Mouraud. Les réseaux permettent avant tout un histrionisme débridé, on se « met en ligne », on se filme « manifestant », « beuglant contre les CRS », de véritable discussion ? Très peu. Dominent la harangue, l'injonction, l'insulte, les menaces contre la terre entière et Macron en particulier.
Les journalistes, ces pelés ces vendus, n'ont pas cessé de s'inquiéter en faveur d'une structuration du mouvement « protéiforme », ne voyant pas qu'elle existe pratiquement depuis le début via une organisation très pointue des réseaux avec des communications parallèles non accessibles à tous (sauf à la police). Peu disert nos petits chefs gilets jaunes. Drouet a dit que c'est sa maman qui régissait son un club de passionnés d’automobile, le «Munster crew family», dont plusieurs autres membres l'ont aidé à « organiser l’événement ». Qui sont ces « munster crew », cette « famille » dont se réclame désormais Drouet ? Ils collectionnent en temps normal les vieilles guimbardes ? Certainement pas des théoriciens du prolétariat ni du peuple, mais pas non plus des gens éclairés pour faire avancer la question sociale, peut-être plus aptes à cultiver la colère et les points de rencontre dans la partie de gendarmes et voleurs qui finit par être ridicule et fait prendre bien des risques inutiles à des manifestants plus prompts à obéir qu'à réfléchir. Drouet s'est gonflé les chevilles à son tour et édicte des ordres du jour comme un caporal chef ; une foule de bénis oui oui lui crie son amour déjà.
site. On apprenait aussi qu'il ne sort jamais sans « ses potes »

Je ne suis pas le seul à critiquer de l'intérieur ce mouvement, car je suis solidaire et révolté moi aussi, mais voici un échantillon de ce qu'on peut trouver comme critiques sincères :

« Tout cela sera proposé et voté.Par contre il faut vraiment arrêter de vouloir suivre des chefs ,lá c' est le danger.Être vigilants que nos revendications soient dedans et ne pas oublier nos morts ,les gens en prison.Premier point pour moi la libération des prisonniers , l' abandon des charges contre les GJ ,des bourses pour les jeunes sans yeux,des aides pour les soins aux mutilés ( pas des cagnottes)Pas d' aides au dèlá du 3 enfant.Obligation de travailler un quota de temps pour des allocations même si c' est en nettoyant,desherbant,repeindre les murs de leurs lieux de vie pour récuperer la dignité de celui qui travaille( tous confondus,des profiteurs il y a en a partout)
Redonner le sens premier à la solidarité sociale et non pas pour acheter une paix sociale avec les emigrés pour les rendre redevables.Et fin des impôts abusifs.Fin des privileges ,ISF.
Priorité aux plus faibles: retraitès,handicapés,( dispositifs pour les mantenir au travail s' ils le souhaitent) ,aide aux enfant handicapés pour insertion scolaire en bonnes conditions.
Reloger les SDF en logements sociaux et les familles françaises qui galèrent.Prioité aux pme au lieu des banques.Un conseil des sages à chaque REFERENDUM pour surveiller la mise en place des mesures.Par tirage au sort...et seulement pour 3 mois,etc ».

« impossible de publier sur ce groupe « soutien à Eric Drouet » et on doit vous faire confiance, suivre aveuglément alors que vous dites que chaque citoyen doit se représenter lui même, sa va mal finir votre connerie, vous croyer que vous êtes nombreux mais sachez que les personnes qui eux sont des vrais prolétaires patientent et quand ils vont sortir, là vous verrez combien ils sont et croyez-moi les armes sont prètes ».
Un internaute anonyme.

« ...mais pourtant des petits chefs tu en as déjà à vrai dire hélas pour le mouvement des GJ. ils décident même maintenant des revendications qui seront portées auprès du gouvernement. tu ne vois pas toi même qu'un tout petit groupe a pris la main sur le mouvement pour faire passer leurs propres revendication et qu'il se servent du mouvement des GJ comme tremplin pour arriver à leurs fins? »
Un autre internaute anonyme.

Ces défauts ne sont pas mortels encore pour le mouvement, ils deviendront pitoyables dans le reflux. Je ne cesse de répéter que le mouvement des gilets jaunes n'a pas d'avenir comme tel, ce qui ne veut pas dire qu'il ne contient pas l'avenir. Les animateurs du mouvement dans son aspect agitationniste n'arriveront plus à mobiliser de vastes foules. Par contre les attaques du gouvernement qui vont reprendre malgré les miettes concédées, vont favoriser l'apparition d'une nouvelle vague beaucoup plus puissante et qui sera armée par les principes mis en avant par le mouvement d'insubordination avec ce gilet si banal mais si subversif : refus de l'encadrement syndical, boycott des élections sous contrôle étatique, dénonciation permanente des milliardaires journalistes collabos, contrôle permanent des élus. La prochaine vague ne sera pas celle brouillonne et anarchiste du peuple mais du prolétariat toutes fractions confondues. Et l'aiguillon entre les deux vagues est décrit ci-dessous.

Les 'gilets bleus' de Macron ont brisé l'élan, la trajectoire, et plus que ça, la jeunesse d'une dizaine de jeunes rendus aveugles et d'un millier d'estropiés à vie.

Un site, vécu des gilets jaunes fait voir et témoigner les grands blessés (la répression honteuse qui ne fait pas de mort comme a dit Castaner mais meurtrit à vie!) et a lancé une cagnotte permanente ; son auteur courageux Gabin Fromont fournit des infos extraordinaires qu'on aurait attendu plutôt d'un groupe révolutionnaire : « une petite entreprise propose de reverser 5% de ses revenus pour la cagnote aux blessés », merci aux révolutionnaires restés derrière leur écran TV de contribuer à leur tous pour NOS blessés, et en hommage à NOS morts.

ON VA EXPLIQUER MAINTENANT COMMENT LA PETITE BOURGEOISIE INTELLECTUELLE ET MILITANTE GAUCHISTE ET ULTRA GAUCHE N'Y COMPREND RIEN ET PERSISTE DANS SON MEPRIS ;

COMMENT DIDIER LAPEYRONNIE SOCIOLOGUE, EDUCATEUR ET ACTIVISTE DU NPA SE MOQUE DU MOUVEMENT DES GILETS JAUNES

Ce type est membre de la tendance CLAIRE du NPA, pas forcément la plus bornée ni la plus claire. Le 27 décembre le journal Libération lui publie son article. Dès le début il compare le mouvement au sac de patates paysans du XIX ème siècle ainsi que Marx caractérisait cette classe, ce qui est déjà assez méprisant et ahistorique car les gilets jaunes sont surtout des prolétaires de la « France périphérique » considérée comme raciste par l'élite et les gauchistes. Pauvres gilets jaunes, ils ne sont « rien » : « (ces) moments du peuple » qui n'annoncent rien mais exacerbent l'urgence à retrouver les chemins de la lutte des classes ».
Dans le cerveau étroit d'un trotskiste lambda éducateur ne pas commencer avec des syndicats qui vous encadrent c'est du rien, et il faudraient qu'il viennent en urgence « retrouver les chemins »...du syndicalisme car la lutte des classes ne sauraient se passer de syndicalistes trotskiens et de leurs chefs staliniens. La lutte de classe c'est aussi avancer avec de petits drapeaux rouges et le masque grimaçant du commissaire politique Trotsky.
Ce mouvement n'est pas original : « il est d'une grande banalité » assure méprisant le trotskien qui se bouchait le nez depuis le début. Il ne s'agit pas de la bonne vieille classe ouvrière encadrée par syndicats staliniens et glorifiées accessoirement comme masse de manœuvre par les sectes trotskistes, mais de « perdants de l'économie globalisée », défilant (horreur!) derrière drapeau tricolore et Marseillaise ! De quoi en tirer dix fessées avec un raisonnement bourgeois basé simplement sur le même rejet d'un fascisme ultra droite supposé par le ministre de l'Intérieur ; il y a une étroite communion de pensée entre l'Etat dit libéral (mon œil!) et le trotskisme sociologique et politique !

Ce serait en effet un peuple tout barbouillé. Qui s'indigne plus moralement que socialement (cet imbécile d'intellectuel trotskien n'a pas vu que la force du mouvement a toujours reposé sur les revendications immédiates typiques du prolétariat!). Il évite de nommer la bourgeoisie, mais la nomme « l'élite » : « le 'peuple' veut procéder à l'exclusion de l'élite et la punir » (no comment).
Le mouvement n'est « ni de droite ni de gauche », ce qui veut dire plutôt f..., vous m'avez compris, mais le maître à penser de Lapeyronnie, le petit Macron n'avait-il pas défini sa « révolution » comme « ni de droite ni de gauche » ? Les trotskiens n'ont jamais bougé depuis le début, et les sectes « marxistes » et « anarchistes » non plus : « L'ensemble prend la forme d'une volonté de revenir au passé, non dans une logique réactionnaire (mais si mais, dis-le!) mais pour y rterouver les équilibres sociaux et politiques assurant un avenir plus juste pour les « petits » leur permettant de reprendre la route » (allusion au routier Eric?). C'est une bande d'abrutis « incapables de se structurer ou d'accepter une négociation » (ce que les trotskistes JP Mercier et Cisco savent si bien faire). Car la lutte de classe version sociologue trotskiste c'est « construire des revendications en agrégeant les multiples demandes », ce que sait trop bien faire tout militant syndicaliste de base trotskien et pourquoi il se fait jeter ici et maintenant.
Ce mouvement est une merde, un vrai repère à fachos : « Peu substantiel, il est facilement manipulable par des idéologies plus consistantes, ouvert aux rumeurs et sensible aux théories « complotistes », « il n'y a rien d'autre que des sentiments de la colère et un immense ressentiment », « teintés d'une forte xénophobie, parfois de racisme, mêlés à l'hostilité aux pauvres (sic les migrants, clientèle à bobologie mais surtout pas « prolétaires » eux aussi) qui bénéficient d'aides sociales » (cf. le système social français vache à lait du monde entier...). Pauvre con de trotskiste ! Voilà qui est typique de l'intellectuel de gauche, du bobo militant pour un avenir social stalinien, on dénonce ce qui échappe à la gauche bourgeoise comme proto-fasciste ! Minable ! Or puiqu'il est sourd comme les voyous qui nous gouvernent, je souligne simplement avoir assisté à et combattu moi-même plusieurs tentatives d'intrusion de plein de sectes des deux extrêmes, refoulés des racistes et des RN. On peut dire mieux sur l'accusation de vide, que le RIC, même si je le combats et qu'il est inapplicable, contient la revendication révolutionnaire de la démocratie directe ce dont la gauche bourgeoise et ses gauchistes ne veulent pas puisqu'ils sont naturellement bourgeois et substitutionnistes.
Notre éducateur trotskien, par son positionnement de classe, reste lié aux nouvelles couches moyennes (le haut du panier) associées à la circulation et à la réalisation du capital. Vivant comme un parasite, il ne peut pas ressentir les conditions objectives profondes de ce mouvement et voit comme définitive son apparence politique inconsistante. Le philistin universitaire ne peut pas ressentir les souffrances sociales et se pose des questions métaphysiques sur l’identité culturelle, et laisse supposer que la peur de l'envahissement migrant et culturel serait motivé par le racisme. La dépossession, l'exclusion, l’exploitation, la paupérisation, la précarisation pour engraisser une classe dirigeante avec des couches d’encadrement du capital, bobos et soutiens d’un capitalisme propre relèverait d'une pauvreté volontaire. Il est hors sol et pérore devant une salle vide.

Ce pauvre  éducateur trotskiste oublie sciemment l’absence de réelle lutte de classe prolétarienne depuis des décennies et l’inertie des centres industriels et de la masse des fonctionnaires « encorporatisés » grâce aux syndicats. Les gilets jaunes ont magnifiquement cassé au contraire ce conformisme revendicatif mortel ponctué de lamentables manifestations « autorisées » en charentaises» qui font le bonheur des organisateurs syndicaux et des structurateurs trotskistes.

Le philistin pédagogue ne veut pas prononcer le mot prolétaire (qui ferait ringard) lui aussi quand la plupart de ces manifestants le sont généralement, eux qui luttent au prix de leur intégrité physique, qui risquent la prison et perdent souvent de l’argent à être régulièrement sur les lieux des manifestations, car, eux contrairement au parasite universitaire, ils n’ont rien à perdre (definition du prolétariat!)
Notre imbécile d’universitaire réédite l'interprétation de l'élite pédagogue selon laquelle on n'aurait affaire qu'à quelques ploucs en marge des grandes cités internationalistes et antiracistes.

LA GAUCHE BOURGEOISE ET LES SYNDICAUX TROTSKISTES REVENEZ !

Quelle belle imposture quand l'éducateur Lapeyronnie veut prêter son mépris et ses conceptions élitaires à Marx ! Marx aurait été « violemment hostile à ce type de mouvement » de type « bonapartiste ». Pardi ! Il se permet de ressortir ce qu'il formulait du bout de ses lèvres antifas au début, les gilets jaunes mais oui bien sûr c'est comme les « paysans parcellaires » dont se moquait Marx avec cette « volonté de retourner en arrière comme l'appel au peuple et la philosophie de la misère ». C'est en outre à cause de la tragique « disparition de la Gauche » que ces ploucs viennent nous jouer un « moment » populaire, merci pour ce moment... « qui comme les paysans parcellaires, va précipiter l'effondrement de la démocratie ». A cause de ces patates « il a fallu attendre près d'un demi-siècle pour que les luttes de classes s'affirment par la construction (la structuration?) d'un mouvement ouvrier et d'une Gauche politique ».
C'est franchement minable et très macronien comme discours révisionniste de la véritable histoire du mouvement ouvrier et l'effacement complet des processus révolutionnaires de jadis. Des pages entières du 18 brumaire de Louis Bonaparte détruise les arguties de ce petit intello trotskiste. On pourrait lui balancer à la gueule chaque page des luttes de classe en France où Marx remet à sa place la petite bourgeoisie révolutionnaire limitée mais autrement couargeuse que nos bobos parisiens actuels.

Marx est bien plus dur pour les voyous gouvernant :
« La cour, les ministères, le sommet de l’administration et de l’armée sont envahis d’une foule de drôles, du meilleur desquels on doit dire qu’on ne sait pas d’où il vient, une bohème bruyante, mal famée, rapace, qui se glisse dans les uniformes galonnés avec la même dignité grotesque que les hauts dignitaires de Soulouque ». 

La petite bourgeoisie artisanale c'était autre chose que les pleutres bobos trotskistes et leurs lâches syndicalistes :

« Le 4 décembre, le prolétariat fut poussé au combat par le bourgeois et l'épicier (…) Bourgeois et épiciers crurent avoir atteint leur but. Ceux qui ne se montrèrent pas le lendemain, ce furent l'épicier et le bourgeois. Par un coup de main de Bonaparte, le prolétariat parisien avait été privé, dans la nuit du 1 er au 2 décembre, de ses guides, les chefs de barricades ». Marx (le 18 brumaire de Louis Bonaparte)

La révolution est un processus pas un encadrement par les forces bourgeoises syndicales et politiques :

« Mais la révolution est consciencieuse. Elle n'en est encore qu'à la traversée du purgatoire. Elle exécute sa besogne avec méthode. Jusqu'au 2 décembre, elle avait accompli la moitié de ses préparatifs, et elle accomplit maintenant l'autre moitié. Elle n'a d'abord parachevé le pouvoir parlementaire que pour pouvoir le renverser. Maintenant qu'elle a atteint ce but, elle parachève le pouvoir exécutif, le réduit à sa plus simple expression, l'isole, le pose en face d'elle-même comme unique objectif, afin de concentrer contre lui toutes ses forces de destruction. Et quand elle aura accompli cette seconde moitié de son travail préparatoire, l'Europe bondira de son siège pour lui crier dans l'allégresse : « bien creusé, vieille taupe ! ». Marx (le 18 Brumaire de Louis Bonaparte)