PAGES PROLETARIENNES

mardi 25 décembre 2018

QUAND LES FLICS SE COMPORTENT COMME DES VOYOUS

LE GOUVERNEMENT LEUR A DEMANDE DE "TAPER FORT" pas encore de tuer
Pierre Hempel dubitatif sur la vanité policière
Interview de notre grand spécialiste des mouvements sociaux, syndicaux et radicaux, des apaches de la presse et des médias en général, de l'anarchisme et du gauchisme, du capitalisme et du communisme, de la connerie et de son arrogance, etc. Pierre Hempel.

Jean-Louis Roche : Je tenais à avoir ton analyse de l'étape actuelle de la grande représentation théâtrale du mouvement des Gilets Jaunes à un moment où l'hystérie sécuritaire et la moralisation par l'élite d'une France menacée soudain par un prétendu regain d'antisémitisme, ou plutôt une insistance générale des médias aux ordres pour instiller que les gilets jaunes ne seraient finalement manipulés que par l'ultra droite. C'est d'ailleurs pourquoi, hier lundi, j'ai laissé ma TV éteinte parce que dès le matin ils passaient en boucle la " terrible agression de trois malheureux flics à moto" au coin du Fouquet's ainsi qu'une brave dame importunée dans le métro par une paire de tarés antisémites. Cette énième tentative autoritaire et « pédagogique » de réduire l'incendie social me sembla tellement navrante de mauvaise foi que je ne pus supporter plus longtemps la servilité de la plupart des journalistes à un despote pourtant complètement discrédité. Sur LCI, sur France infos, on pouvait lire dans la bande discontinue et subliminale : « Trop de dérives pour durer ? » ou « Est-ce la dérive de trop ? ». J'ai trouvé aussi que la victimologie réservée par tous ces plumitifs en cravate aux seuls flics blessés ou en danger était un peu fort le café compte tenu des nombreuses exactions des flics toutes catégories confondues contre ceux qu'ils n'appellent même pas citoyens mais « gilets jaunes », comme hier on les nommait « sans culotte » ou « bolcheviques ».

Pierre Hempel : Je comprends parfaitement ton indignation mais tu ne vas pas me faire croire que tu es surpris par cette nouvelle hystérie des obligés de la corruption étatique ? Ils avaient tenté le coup lors de l'acte II à l'Arc de triomphe, si je me souviens bien, où on attendait un Macron dans la pose du sauveur gaullien contre le chaos, mais qui s'était traduit en fuite éperdue au milieu des sifflets en plein quartier bourgeois pourtant. Les deux gourdins utilisés par les médias serviles depuis dimanche, la Shoah punitive comme la victimologie pour trois flics provocateurs n'ont pas abusé la grande masse des spectateurs ni ceux que l'on traite avec mépris de « gilets jaunes »; traite-t-on journaleux et godillots macroniens de « costard-cravate » ?

JLR : l'image la plus passée en boucle ne pouvait être l'épisode pricrocholin d'une petite mémé dans je ne sais quelle station de métro se dressant vigoureusement contre trois crétins, dont la version fût si multiple et variée qu'on peut tout aussi bien l'avoir inventée, mais cette « grande violence » (dixit E. Philippe) de trois flics à moto pris en chasse par une « horde » de sauvages gilets jaunes. Désolé mais on a vu bien pire, des centaines de brutalisations physiques par les flics contre des manfestants sans armes que leurs mains ! J'avoue que je suis très fluctuant sur la police, je peux être indigné qu'on assassine un policier, heureux qu'ils abattent un taré terroriste, mais mon jugement a complètement basculé depuis ce que je les vois faire depuis plus d'un mois, quelle bande de salopards ! Et cette utilisation hors de proportion d'un antisémitisme supposé généralisé à cause des gilets jaunes dont s'est ému le premier ministre, « [de] gestes antisémites » et d’« un simulacre de décapitation du chef de l’Etat ». « Il est hors de question de banaliser de tels gestes qui doivent faire l’objet d’une condamnation unanime et de sanctions pénales ».

PH : Attention, nous fluctuons tous suivant que les flics sont bons pompiers ou incendiaires cyniques. Nous savons tous que le recrutement prioritaire, du point de vue efficacité dans la répression – et ce n'est pas nouveau en histoire – consiste à embaucher dans la racaille en banlieue. Vois les tronches de la plupart des CRS jeunes. Ils n'attendent que ça cogner ; ils se sont formé naturellement par eux-mêmes, cela allège les coûts des stages de formation de la CRS nationale. Par contre les CRS plus vieux, pères de famille, qui ont peut-être un de leurs enfants parmi les protestataires ou un beau-frère, on ne les voit pas s'acharner sur des femmes à terre (ce qu'un CRS islamiste peut pratiquer sans remords). Les planqués de la BAC sont très zélés en civil et avec un casque, sans même le brassard police de leur pote Benalla, pour alpaguer par derrière les manifestants les moins épais. Mais attention de ne pas généraliser, je te signale que je suis en train de lire un ouvrage - « Désobéir » des flics sous l'occupation (de Limore Yagil, ed nouveau monde ) - qui décrit comment nombre de flics ont été assez dignes pour ne pas collaborer avec les nazis.
Je t'ai déjà démontré dans un entretien précédent que je ne crois pas à une révolution khmer rouge ni à la nécessité de nouveaux goulags. Pourquoi ? Parce que les masses de citoyens, y compris en uniforme, ne veulent plus de bain de sang ou de guillotine ; cette dernière est d'ailleurs le symbole le plus crétin du mouvement par des incultes en histoire . Quoique la référence à la révolution française ne soit pas dûe aux quelques ignares qui s'en prétendent les successeurs. Il est évident que l'école ultra-réactionnaire des Courtois et Boulouque (hyper invité à la TV) sert de contre-feu pour évite de s'inspirer de la révolution russe de 1917. La chute de l'Union soviétique est la toile de fond évidemment de cet évitement pour en revenir à une véritable révolution moderne et autrement plus dangereuse pour le capitalisme ; une révolution qui a arrêté la Première Guerre mondiale et qui s'en est pris avant tout aux institutions et pas aux individus. Le « gilet jaune » moyen en se référant à 1789 est par conséquent comme un sans-culotte moyen, il ne fait pas référence à des classes sociales, ni même à la classe ouvrière qui à l'époque était quasi inexistante. Comme de plus on nous a seriné depuis une quarantaine d'années que la classe ouvrière n'existait plus, ou en tout cas qu'elle ne recouvrait plus qu'une minorité, une couche de six millions de personnes, alors banco roulons pour cet euphémisme « couche moyenne » !
Une porte-parole gilet jaune a très bien détruit l'hypocrisie des journaleux de télé concernant la prétendue arme de Eric Drouet ainsi que le racisme et la violence éperdue prêtés aux manifestants1, ce qui fait que le lendemain, ce jour, les rodomontades du premier commis avaient fondu comme neige au soleil. A chaque fois le mouvement gagne encore la bataille des images malgré les pires, ou les plus grossières roueries du système et de ses médias.

Mais, après cet aparté, permets moi de revenir à la question de la répression policière. Sur les réseaux, nos internautes sans mémoire et plein de haine ont recours finalement aux mêmes stupides amalgames que ceux du gouvernement : ce serait une dictature nazie ou en passe de le devenir! Ce n'est pas vrai, ni de près ni de loin, faut pas déconner. Le gouvernement a autorisé bien sûr des tabassages inqualifiables à ses cognes contre des manifestants pacifiques et désarmés. Mais en couvrant autant de centaines mutilations et dommages irréversibles sur les têtes, s'il peut arguer sans honte « défendre les manifestants » et éviter les morts, il n'échappe pas à la vindicte, pour le coup populaire, face à la réalité des photos et vidéos des nombreux tabassages, qu'on ne voit surtout pas sur les « chaînes » mais que la population entière peut visionner sur les réseaux. L'innovation technique se retourne contre le système. Nul doute que si nous avions eu de telles preuves formelles en 1968 nous eussions pris les armes. Il faut par conséquent le noter, jamais on n'aurait osé faire appel aux armes à l'époque autant qu'aujourd'hui ; les appels sont surtout le fait d'excités, d'enragés, mais expriment tout de même un point de non retour, une haine sur la personne de Macron et qui ne s'éteindra qu'avec son départ. L'appel aux armes a été particulièrement réitéré au moment de l'arrestation du jeune routier Eric Drouet, avec pléthore de déclarations d'amour sur facebook. Il ne faut pas toucher aux symboles considérés comme purs. L'arrestation subite de Eric a d'ailleurs été considérée comme une connerie dans les cercles du pouvoir. Il a d'alleurs été relâché le lendemain avec un motif d'inculpation minable. Par contre, de très dures sanctions tombent sur les anonymes et cela passe à l'as ; deux jeteurs de pierres sur les CRS dans l'Est ont été condamnés à un an de prison ferme ! Quand Benalla court toujours ou que les tueurs de femmes sont laissés en liberté.
L'élite bourgeoise a eu une sacrée trouille, il paraît que lors de l'acte II, (le projet d'envahir l'Elysée), un hélicoptère avait été afretté au cas où il aurait fallu exfiltrer le petit marquis de la finance en vitesse. Mais la plus grande peur, peut-être est-ce que j'exagère, a été selon moi la trouille que les masses de policiers mettent casques à bas et crosse en l'air !
JLR : non tu n'exagères pas, je le pense aussi, c'est pourquoi il a lâché aussi rapidement la prime. Mais est-ce que tu ne crois pas plutôt parce que les conseillers de Macro avaient peur que les flics « se laissent aller » à tirer dans le tas et à violer comme ils l'ont fait en 1848 ?

PH : Pas du tout, tu es un peu cinglé ! On n'est plus au dix-neuvième siècle ! Et je ne crois pas que c'était pour ménager la « fatigue » et atténuer le ras le bol des heures sup non payées, qu'ils ont allégé le nombre du troupeau pour le sixième acte. Ils pens aient sérieusement que le mouvement était sur son déclin et qu'il serait facile de ridiculiser un nombre réduit de manifestants face aux caméras du monde entier. Or, pas de pot, au pas de course les quelques centaines de gilets en jaune ont ridiculisé le nombre pourtant encore légèrement supérieurs de policiers. Cette humiliation, ils ont tenté de s'en venger avec l'utilisation de la riposte contre trois motards provocateurs. J'y viendrai par après. Ce qu'il importe de souligner est que la police « démocratique » dans un pays « parlementaire » ne peut pas se permettre de tirer dans le tas comme la police tsariste jadis ou les escouades de nazis. Pas simplement parce que cela ne s'est jamais produit ainsi, ou de façon limitée sous le gouvernement Blum ou en 1947 face aux mineurs mais massivement dans les colonies à Madagascar et en Algérie, mais parce que les « fonctionaires » policiers ne sont plus majoritairement des fils de ploucs sans foi ni loi comme les képis du dix neuvième siècle. Ils viennent pour la plupart de la classe ouvrière et ont gardé des liens familiaux étroits avec la population qu'ils fréquentent plus que les ghettos des riches. D'une certaine façon, peut-être plus que la fonction de préservation des intérêts bourgeois, leurs fonctions de protection de la population contre le lumpen prolétariat, des femmes battues (mais c'est relatif), de surveillance des écoles, de tempérance des conflits de voisinage, de surveillance de la circulation automobile, ils sont sans tous s'en rendre compte une filière de « fonctionnaires » de la classe ouvrière, avec des syndicats pour les augmentations de salaire, pour les mutations, concernant les abus de la hiérarchie. Ce n'est plus l'armée Barbare de Napoléon ou de Thiers. Par conséquent si la minorité gouvernante, au profit de la minorité enrichie par l'exploitation des prolétaires producteurs, leur demande de tirer dans le tas, malgré la capacité servile et cynique d'une minorité, il y a tous les risques que les fusils se retournent rapidement contre les commandiatires. Ne parlons pas de la composition de l'armée où les fils de prolétaires sont en majorité écrasante et totalement impropres à une guerre civile, comme l'a reconnu un député bourgeois.

JLR : Tout cela me fait marrer quand je pense au NPA qui ne cesse par avec les bobos parisiens à chaque défilé pour la sœur d'Adama Traoré de crier « dissolution de la police ». En ce moment ils ne crient plus ce slogan idiot, ils sont si silencieux aux côtés de leur concurrents ouvriéristes de LO finalement, si compréhensifs envers cet ordre « antiraciste » et « immigrationniste » contre les méchants fachos qui contrôlent les gilets jaunes. Mais je voudrais aborder les interprétations de cette images des flics à moto assaillis soudainement par es manifestants qu'on dirait venus d'on ne sait où, et qui, d'abord, m'avait choqué aussi.

PH : Oh il y a sur le web tant d'exactions bien plus choquantes des flics ! Ce qui m'importe de surligner c'est ça : On n'a pas le droit de se défendre face à la violence des flics en république « démocratique », tant qu'ils ne tuent pas massivement ? Il faut prendre les coups, se laisser crever un œil par des armes « légalement autorisées » par les gentils démocrates qui nous exploitent et se moquent de nous. J'ai bien ri quand j'ai appris que des députés godillots avaient eu la vitrine de leurs permanences pétées ! L'un surtout parce qu'il s'appelle « Chiche », ce qui est un appel à la casse, non ?
Concernant cet épisode qui a été traité au niveau d'un attentat terroriste par les médias, qui a motivé
de longues séquences d 'éducation au pacifisme par tous les journalistes, qui ne vont pas risquer de perdre leur place et fonction pour de vulgaires « gilets jaunes », le trucage a consisté en boucle à faire défiler le simple assault des flics, sans montrer aucunement comment ces mêmes flics avaient provoqué.
Le journal Libération a fort bien décrypté l'épisode qui n'est pas à l'honneur de la police, qui prouve que certains sont prêts à « tirer dans le tas » avec leur revolver « démocratique ». Ce sont ces zélés motards qui ont jetés leur petites bombes en direction de lointains manifestants, plutôt clairsemés et qui marchaient tranquillement. Interrogation : ne doit-on pas y voir d'abord une manifestation d'incompétence ? La fonction des motards n'est pas de lancer grenades lacrymogènes ni bombes assourissantes, ou alors ils font double emploi avec les CRS et gendarmes mobiles ? Deux, voire trois motos pour barrer une partie d'un long cortège ne peuvent prétendre imressionner les manifestants. Pour cela il faut une rangée de CRS, protégés par des camions et une autre rangée de CRS, et ces mêmes CRS se mettent à canarder sur ordre seulement si un danger immédiat est manifeste. Or pour qui se sont pris les trois clowns qui ont été contraints de s'enfuir à bride abattue ? Pour des braves qui se verraient bien récompensés d'une médaille par le pâtelin Castaner ? Je dois dire que Castaner s'en sort plutôt bien avec son long pardessus gris, col relevé ; un ministre de l'Intérieur doit faire au moins un mètre quatre vingt cinq et sans embonpoint ; on aurait eu du mal à imaginer le petit vieux ratatiné de Lyon venir prêcher le « rétablissement de l'ordre » ; le mignon Griveaux s'en sort bien aussi dans l'humilité ; le premier commis de droite fait sérieux mais n'incline ni à l'empathie ni à l'antipathie, il est quelconque. Ce sont tous de bons commis d'Etat bourgeois mais le problème c'est leur caïd, complètement démonétisé.
La scène donc des « violences volontaires commises contre des agents de police » a été sérieusement caviardée en boucle au point que l'image de victimologie policière a été sérieusement ébranlée pour le public. Le bourgeois Le Monde s'en est ému, je te lis :

« Plus que les faits eux-mêmes, vos questions concernent la diffusion de ces images: «Pourquoi le début de la vidéo des motards agressés sur les Champs-Elysées a été diffusé tronquée au début (et à la fin)?», nous demande ainsi Nicolas. «Les chaînes d’information ont-elles menti en raccourcissant cette séquence?», questionne Thierry. «Comment se fait-il que l’ensemble de la presse TV et papier ne montre qu’une partie de la vidéo d’hier soir sur les violences des manifestants à Paris envers quelques policiers en moto?», nous interroge Niko.
« Pour mieux comprendre cette affaire, il faut reconstituer la chronologie de la diffusion de ces images. Deux journalistes différents ont tourné les vidéos qui ont été le plus partagées, à la fois sur les réseaux sociaux et dans les médias: Stéphanie Roy et Clément Lanot. Tous deux publient une première vidéo de quelques secondes à 17h29. Dans un cas comme dans l’autre, on ne voit que le passage le plus violent de l’affrontement entre les quatre motards de la compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) de Paris, et les manifestants. Dont les images du policier qui sort son arme à feu. Ainsi, comme CheckNews a pu le vérifier, BFM TV a par exemple diffusé des images de la scène dès 18h45, où l’on ne voit que les policiers être attaqués. Mais à partir de 22h33, la chaîne diffuse un reportage avec une séquence plus longue qui comprend le moment où les policiers jettent des projectiles (des images qui semblent correspondre à celles tournées par Stéphanie Roy) avant d’être chargés par la foule ».
Ce sont les détonations des grenades explosives des deux zélés flics qui ont attiré la foule, c'est classique dans toute manifestation, sauf que les trois idiots se sont trouvés cons. Je te lis le passage de Libération :
« Un déroulé qui colle avec celui donné par l’autre journaliste, Clément Lanot, au Parisien. Selon lui, la situation était déjà «très tendue» à ce croisement avant l’affrontement. «Il y avait eu des tirs de lacrymos juste avant, c’est pour ça que je me suis dirigé dans cette direction. J’ai alors vu ces motards prendre position au bout de l’avenue Georges-V, comme pour bloquer d’éventuels manifestants qui désireraient sortir du cortège. C’était un peu ridicule vu leur nombre. J’ai senti que ça allait mal se passer. Ça ne se voit pas à l’image, mais il n’y avait pas que des gilets jaunes, derrière moi, il y avait des individus cagoulés, vêtus de noir».
Les images de policiers à moto pris à partie par des «gilets jaunes» à Paris, samedi, ont choqué et soulevé de nombreuses questions sur les raisons et le déroulé de cette scène. Mensonge garanti avec le sous-ministre Nunez sur BFM-Flic le soir même : «Un policier sort effectivement son arme en protection de ses collègues, il n'en fait pas usage, il protège ses collègues pour faire reculer les assaillants». Non le zélé flic veut protéger sa peau. La risquait-il ? Il la faisait risquer aux manifestants oui ! Et si un lynchage avait débuté, je ne doute pas que des gilets jaunes, comme à l'arc de triomphe, auraient empêché le massacre. Et je lis ce que tu n'as entendu sur BFM ni chez ses concurrents en servilité étatique, l'avis des pigistes de terrain :


Une provocation inutile, selon plusieurs commentaires 2.


JLR : Enfin pour terminer, car je ne veux pas abuser de ton temps de libre prolétaire qui se fiche de jouer au citoyen libre, peux-tu nous dire ce que tu penses de « L'affaire du siècle » ?

PH : Ah oui. Très drôle ! En moins d'une semaine, plus d'1,6 million de personnes ont signé en ligne un texte pour soutenir un recours en justice contre l'État français. Un moyen de dénoncer "l'inaction climatique du gouvernement"."L'affaire du siècle", relayée par des célébrités, est désormais la pétition la plus signée de l'histoire de France. Le texte a recueilli plus d'1,6 million de signatures en moins d'une semaine. Selon l'une de ses initiatrices, Marie Toussaint, son succès n'est pas surprenant. "Pendant longtemps ça a été théorique le changement climatique, on le savait, on le voyait sur d'autres territoires très lointains et tout d'un coup ça rentre dans notre vie personnelle ». Je lis une compréhension très immédiate immédiatement qui a « fait réagir le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy. "Je partage cette impatience, je comprends cette impatience qui est exprimée (...) nous ne pouvons plus nous contenter de signer des accords internationaux, il faut agir ici et maintenant", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Twitter jeudi 20 décembre. Les ONG attendent désormais un engagement fort de l'État avant d'enclencher leur action en justice. En France, depuis 2016, les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d'augmenter ». J'ai beaucoup ri en prenant connaissance de ce remake de la pétition de Priscilla contre les taxes. J'ai pensé à la manif gaulliste de 68 sur les Champs. Voilà un autre petit complot minable du gouvernement dans la guerre des images. Il commandite une pétition tordue, qui semble le culpabiliser comme responsable (ce qui fait que autant de gilets jaunes ont pu signer) de la négligence du changement climatique (pitié ne plus utiliser « taxe carbone »), laquelle recueille bien plus de signatures nunuches écolos que la pétition qui a lancé les gilets jaunes... et le tour est joué. On prépare le retour du prétexte à payer des taxes « climatiques » ! Bof, ils auraient pu avoir un million de signatures que nous ririons plus encore.

JLR : merci de tes réponses. Elles me conviennent et je les partage.



NOTES

laeticia dewalle

2Selon la version la plus grossière d'une syndicaliste policière, cela donne : « le policier aurait pu utiliser son arme puisqu'il se trouvait en position de légitime défense. Selon Linda Kebbab, les motards ont été aperçus par la foule qui poursuivait les CRS. Les fonctionnaires ont alors fait usage de leurs grenades de désencerclement pour tenter de se ménager une possibilité de fuite. "En vain", déplore-t-elle. "Ils sont agressés. Quand on sait que des lynchages à mort de 10 contre 1 font régulièrement la Une, aisé de comprendre ce qui serait arrivé aux policiers s'il n'étaient pas parvenus à fuir." Pauvre tartuffe !
Seul LE HUFFPOST est honnête : « En effet, après que les images de l'agression ont été diffusées, de nombreux manifestants avaient rétorqué que les membres des forces de l'ordre avaient auparavant fait usage de leurs grenades, et ce en direction d'une foule pacifique. Les images dévoilées ce jour n'en dévoilent guère plus quant à la réalité de la menace subie par les fonctionnaires ».


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