PAGES PROLETARIENNES

jeudi 7 septembre 2017

IRMA, UN OURAGAN COMPLICE DE LA BOURGEOISIE ?


QUELLE BONNE 
INSTRUMENTALISATION POLITIQUE!

 "Les conditions climatiques ne permettent pas un déplacement présidentiel"
Jupiter président (ce jour, AFP 17:48)

Les conditions sociales permettront à Jupiter Bobo 1er de s'envoler - en compagnie de son philosophe de l'apocalypse écologique, le comique Hulot - au-dessus des îles meurtries par l'ouragan féminin le mardi 12 afin de survoler la vedette à la journée d'inaction syndicale.

« Sous le Capital, toute chose est transformée en son contraire » (Marx, de mémoire)

Jamais une tempête naturelle aussi dévastatrice n'aura été aussi bien accueillie par les « hautes autorités de l'Etat »1. Quand bien même ils ne se sont pas vantés de l'incroyable impéritie étatique et de la débandade des secours, grâce en particulier à la mise hors fonction du célèbre dieu portable et de la fée électricité. Pensez, toute la gauche dévastée dès avant les orages d'été par le tsunami électoral macronesque, avec son Méluchon de foire et son moustachu ringard CGT, laissait planer la menace mille fois éculée d'une féroce rentrée sociale, fantôme qui ne troublait la nuit que de quelques climatologues bien lotis de Neuilly hors réalité  (cf. les bourgeois de l'Obs complètement plantés avec leur une macronesque croyant que cela allait "cogner"socialement). Dès les premiers vents à trois cent à l'heure sur les terres lointaines néo-coloniales... Adieu veaux, vaches, cochons, grèves, manifs ! tout ce pétrin s'était également envolé sous la baveuse dramatisation cocardière.
Place à la « so-li-da-ri-té na-tio-na-le » ! Nos trois Dalton de la cupidité de caste sont apparus dans leur ordre de grandeur : Fifi le grand dadais qui sait pas répondre à toutes les questions, Titi Macron le petit chef du milieu (centriste vermifuge) qui sait pas trouver les bons mots pour qualifier le déboulé d'Irma2, et enfin Gégé de Lyon, le sinistre papy de l'Intérieur (au si doux nom d'oiseau) qui effarouche même pas un flic de base lorsqu'il mate le pli du futal. Jadis, pour les photos de familles nombreuses on plaçait les enfants par ordre de taille, le plus grand n'était pas forcément le plus intelligent ni le plus petit le moins3.

Le feuilleton dûment chapitré sur la perpétuelle décoction de la loi « travaille » (et ferme ta gueule) avait plus au moins titillé l'oreille des prolétaires en vacances. Pourquoi les journaleux en parlaient-ils d'ailleurs ? Puisqu'ils se foutent de notre avis et des guignols élus députés savates à coups d'ordonnances du cadre supérieur! Et on n'y comprenait plus rien en plus sauf qu'il s'agit toujours de glisser le tapis rouge aux patrons et de mépriser toujours plus les prolétaires. Pour les gauchistes sanglants (en paroles) avec le PDG de la République, « on est tous attaqués »... Pas vrai ! La loi ne concerne pour l'instant que le privé, et elle est une réplique féroce à ce que tout maniaque syndicaliste feint d'ignorer : le rejet du travail par toute une partie de ceux qui sont destinés au salariat, le dégoût des faux-culs de Pôle emploi, l'impossibilité de les discipliner comme naguère4 . Le secteur public est attaqué lui en dessous de la ceinture sur ses « privilèges »; je te salue vieil océan de privilèges! Et paf pour le jour de carence de ces fainéants, une mesure qui contente... les prolos du privé !Hein oui oui et ces salauds de cheminots qu'ont la retraite sitôt alors que la loco à vapeur puante et chuintante a disparu. Faudra voir à ce qu'ils s'alignent sur le commun des mortels cotisants. La pompe aspirante a bien fait basculer la petite bourgeoisie artisanale dans le régime général, pourquoi qu'ils n'y seraient pas alignés eux aussi ces « fainéants », y a pas qu'eux qu'ont droit de mourir à 90 piges ! So-li-da-ri-té na-tio-na-le ! Suppression des emplois aidés, euphémisme bureaucratique, qui succède à tant d'autres bricolages pour déguiser le chômage massif ; ils n'avaient pas osé le nommer « travail pour assistés ».
Vous allez me dire que le gouvernement ne fait que ressortir de la naphtaline la recette « divise pour régner », avec l'éternelle complicité des bazars syndicaux, de base et du sommet. OK mais désormais c'est SE-CON-DAI-REU avec la charité primordiale et baveuse pour « nos îles » (dramatisation circonstancielle et opportunisme garanti). Un cyclone « qui nous touche tous » c'est comme un attentat terroriste, soit vous mettez les mains sur la tête, soit vous êtes cyniques et complices ! « Il faudra, a ajouté le président climatologue, lutter, toutes et tous, contre le réchauffement climatique ». Quand la station météorologique locale l'aura informé qu'il peut venir parader sans risque, notre climatologue à l'international (dixit ses larbins de BFM) pourra venir avec mémère faire la distribution de dames patronnesses aux sans abris face à une catastrophe naturellement capitaliste (que nous devons tous combattre si dieu le veut), à l'égal de son pote Trump et sa mémère en talons aiguilles.

Pas très maligne quand même cette équipée gouvernementale égogologique. Ti Macron ne sait pas jouer au bonneteau. L'astuce fît rire tous les auditeurs prolétariens sauf les journaleux qui continuent à causer entre eux de présupposés macronesques pour rattraper Angélique Merkel via un nouveau généreux appel à la so-li-da-rité nationale, d'où il ressort cette vieillerie : je te donne d'une main ce que je reprends de l'autre. 5 euros étaient piqués aux APL pour les étudiants en juillet et voici que Ti Macron, meurtri dans son intelligence (hors pairs débileux) par les indignations, proposa aux propriétaires de baisser de 5 euros leurs loyers... Quelle finesse de comptable ! Et quel appel brillant à la solidarité nationale ! De l'Etat d'assistance on passe à l'Etat magicien. Macron pourra bientôt passer au plus grand cirque du monde du brave Patrick Sébastien. Bon le tour de passe-passe est moins grave pourtant que les attaques sur les allocs chômage et les retraites, mais il participe au brouillage. Tous pour un, tous pour rien.
Levez le doigt: qui a envie de défiler pour une cacophonie de revendications ou de défense parcellaire de telle ou telle corporation, et derrière les traîtres d'hier, CGT et consorts gauchistes, et le comique troupier Méluchon, flanqué du roi déchu des bobos, Hamon ?

Ti Macron peut dormir du sommeil des Dalton, lequel a été fort court. Oh combien de nouvelles Louisiane et Irma la douce pour noyer toute théorie des classes antagonistes? Un avenir plein d'aussi beaux tourbillons nucléaires, face auxquels toute lutte de classes est ridicule, quand seuls dieu ou not'gouvernement peuvent éventuellement nous sauver en attendant l'apocalypse finale entre le fou coréen et le fol amerloque .



NOTES

1Objectons que pour une fois le CCI sera d'accord avec la bourgeoisie, en fin de journée Jupiter a déclaré la guerre au réchauffement de la planète, et mieux encore, au nom du monde entier. Mégalo? Non! Bobo premier. Dans le communisme il n'y aura jamais de catastrophe naturelle, si l'on en croit le CCI épaulé involontairement par Bobo 1er. C'est le capitalisme de nos jours qui est responsable de toutes les nuisances. D'ailleurs c'est un sujet lancé en off par les médias officiels ; le Figaro osant même : « pensez-vous que le réchauffement climatique soit responsable d'Irma ? ». C'est dans l'air, et vous serez servis en débats transcendantaux sur la philosophie écologique, élevés culturellement par le petit-fils de Monsieur Hulot au niveau supérieur (la vie de la planète) pour ne pas rester confinés au ras de vos grèves franco-françaises, et en vue d'un communisme qui n'était que stalinisme ; car, en effet, le stalinisme était le communisme, ainsi que l'assure un primitif du Figaro. Et non pas l'inverse.
2Son lapsus sur le cyclone, « il a attaqué... », non un cyclone n'attaque pas, il dévaste, détruit, sème la désolation. Le lapsus révèle surtout que le ti mitron de l'Elysée sait bien qu'il lui faut continuer à porter « l'attaque » contre la classe ouvrière, certes surtout en métropole car dans «nos îles » la charité sera un devoir, et la reconstruction devrait fournir des emplois aux entreprises métropolitaines et aux diverses assocs de scouristes patentés, sans oublier les cellules de soutien psychologique et les inénarrables ONG. Sur ces dernières lire : https://blogs.mediapart.fr/revue-frustration/blog/100215/pourquoi-faut-il-detester-les-humanitaires, de la revue Frustration, malgré leurs limites politiques et une conclusion débile à la LO « faut reprendre aux riches!). Sur le soutien politique aux terroristes en bonne santé mentale, lire l'article islamo-gauchiste pur suivant : https://www.npa2009.org/actualite/sante/le-djihadisme-une-maladie-mentale
3Goscinny s'est d'ailleurs outrageusement moqué de la saga des frères Dalton qui n'étaient ni idiots ni de simples crapules. Deux d'entre eux étaient d'ailleurs d'anciens flics démissionnaires révoltés par la corruption de la jeune bourgeoisie US, et leurs premières escapades bancaires auraient été plutôt à mettre dans la lignée de la bande à Bonnot. Il y avait trois frères et un autre qui ne l'était pas, et qui n'était pas toujours le même individu. Mais sur le perron élyséen, la figuration contrite de nos trois lascars, même sans chapeaux, nous fournissait le même air d'imbécilité que les Dalton dans la version imaginée par Goscinny. Leur compassion cyclonesque noyait toute tornade...sociale présumée septembrissime !
4J'aurai l'occasion ultérieurement de développer sur cette sorte de déshérence vis à vis du travail – que le bobo Hamon essaie de récupérer – qui est une sorte de réaction « en creux », très individualiste, de nombreux jeunes prolétaires. « Ils ne sont plus fiables », m'ont dit des patrons de PME, « des apaches » m'a dit un autre, « on ne peut plus compter sur eux, un jour ils n'ont pas envie de venir, ils ne viennent pas et ne cherchent même pas à s'excuser ». Pauvres patrons, comme je les plains. Il y a là bien sûr une forme d'insubordination sociale qui ne mène pas forcément à la conscience de classe, mais à cette mentalité d'assistés qui donnent de bons électeurs du FN ou des variétés de psychopathes, terroristes réels ou en carton pâte. Les excités du gauchisme comme les partisans du moindre effort, comme les fainéants syndicaux et les divers salariés des ONG défendent évidemment les porteurs de cette mentalité, qui est assez proche de la leur, et qu'ils font passer pour une motivation révolutionnaire. J'ai fait partie de cette génération où on conseillait aux jeunes ouvriers de d'abord bien faire leur travail pour avoir ensuite toute autorité pour gueuler et faire grève. Depuis longtemps c'est chacun pour soi, et le héros reste celui qui glande le mieux. L'Etat des patrons a parfaitement saisi cette situation « antisociale » (les chefs syndicaux aussi) et c'est pourquoi, pas par méchanceté ou simple appât du gain, il met en place une loi de type terroriste, parce qu'il sait que le prolétariat n'en peut plus d'un système qui ne produit que du travail de merde, et surtout pour la majorité des boulots de merde. Mais ce n'est ni le refus du travail ni le repli sur soi qui permettront la révolution.

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