PAGES PROLETARIENNES

vendredi 25 août 2017

BARCELONE : l'étrange silence de la gauchosphère sur les dernières exactions des primates islamistes

dessin  paru dans Charlie


« D'un certain point de vue, le silence des intellectuels est le vecteur le plus fort de l'islamisme ».

Boualem Sansal


« On porte le niqab ! On porte le voile ! Et si ça ne vous plaît pas, eh bien préparez-vous à déménager car les musulmans sont ici et resteront là. Nous on est ici pour demeurer et conquérir ce pays afin d'en faire un Etat musulman. Celui qui n'est pas d'accord soit. Eh bien qu'il aille ailleurs ».

Sharia4Belgium1

Prémices ratées d'une campagne mondiale antifa écourtée

Etrange concomitance de deux dates. Le 12 août à Charlottesville (USA) et le 18 août à Barcelone (Espagne). Deux drames mais deux traitements différents. Avec la voiture « bélier » d'un activiste d'extrême droite qui avait foncé sur la tête de la manifestation « antiraciste », tuant une jeune femme et estropiant plusieurs manifestants de la gauche américaine, les médias du monde entier disposaient là d'un fait divers bien sanguinolent pour ressortir Hitler de ses cendres. Partout du plus petit journal provincial aux journaux nationaux et aux blogs gauchistes, la « peste brune », la « montée des fascismes » et autres diableries des années 30 et 40 du siècle passé, refirent surface destinées à faire florès et meubler les conversations audiovisuelles entre journalistes et spécialistes de l'extrême droite (comme il y a des spécialistes viticoles ou du moteur diesel).

Pas de pot, tel un canadair, la camionnette « folle » de Barcelone est venue éteindre ce début d'incendie antifa destiné à meubler la fin de l'été. Depuis une dizaine de jours on a compati dans tout l'univers des démocraties vaccinées contre le nazisme et le choléra. On a couvert les ramblas de fleurs et de bougies. On a chanté « même pas peur ». Les animateurs de milliers de blogs gauchistes ont même cru bon de ressortir le miteux slogan stalinien « no pasaran », qui avait déjà servi à rien en 1939 face aux hordes de Franco, islamistes et catholiques, avec leur très guerrier cri "viva la muerte" mais celle de leurs victimes.

la provoc  a au moins perturbé  la paix des tombes
Les extrêmes, à la fois les primates de daech mais aussi les primaires de Charlie Hebdo ont montré dans quel mépris ils tenaient ces habituelles pleurnicheries :

  • « toute une flopée de responsables religieux, de politiques, d'analystes spécialisés et autres qui nous expliquent que « ces attentats n'ont rien à voir avec l'islam » (Dar al-Islam)
  • « … un travail de propagande est parvenu à distraire nos esprits et à dissocier ces attentats de toute question religieuse. Aujourd'hui, plus personne ne s'interroge sur le rôle de l'islam dans l'idéologie de daech » (édito de Riss, Charlie n°1309)2.

Et on ne peut leur donner tort sur ce point. Rien à craindre, mêmes condoléances, même jérémiades contre « le terrorisme », applaudissements pour urgentistes, flics et pompiers. La foule des touristes dans son émoi n'a même pas été fichue de lyncher le tueur qui court toujours, et la police non plus. Mais on adore voir ces larmes de compassion, de contrition et d'impuissance universelle.


A quoi bon une énième fois s'indigner contre une nouvelle boucherie terroriste puisqu'il y en a partout dans le monde, et ailleurs même pire qu'ici en Europe. Le « même pas peur » n'est-il pas une arme suffisante pour tirer la langue aux tueurs islamisants ? Sans oublier l'immense banderole qui va précéder bientôt des dizaines de milliers de marcheurs en deuil « NON AU TERRORISME » qui confirmera la conviction du peuple catalan, pardon espagnol, à s'opposer de toutes ses forces (pacifistes et policières) au monstre qui sème la mort en bagnole et avec de simples couteaux de boucher. On apercevra de gentilles petites pancartes du genre « Vous n'aurez pas ma haine », cette haine étant pourtant très matérialisée en permanence mais réservée au seul FN en France.


La messe antiterroriste espagnole avait complètement effacé la messe antifasciste made in USA ! Chacun pouvait se réfugier à nouveau dans la méditation de son choix : les islamistes sont les nouveaux nazis, les assassins kamikazes n'ont rien à voir avec une religion d'amour et de paix, les « jeunes hommes » de cette obédience ne sont que le produit de notre société (Macron), il faut « désarabiser la France » (Radio Courtoisie), on n'a qu'à plus bombarder chez eux (les gauchistes réunis), ce sont des fous (un psy lacanien), leur cerveau a été « mangé par un imam » (journaliste freudien), c'est la faute au chômage et à l'exclusion sociale des immigrés (les gauchistes encore), etc.

L'opinion bcbg dominante en France reste qu'il faut dissocier islam et terrorisme et ne pas dire du mal de cette religion que certains font presque passer pour un communisme primitif, sachant qu'il y a autant de chance d'avoir un dialogue fructueux avec un croyant de cette espèce qu'il y en avait de causer avec un stalinien pur jus naguère. Bref les querelles font rage mais en lisière de l'atmosphère d'enterrement, prétexte à recueillement décervelé où tous les chats sont gris et où personne finalement n'est responsable de quoi que ce soit3. Constater que l'islam est une religion envahissante, par ses accoutrements et les comportements salafistes, fait de vous un suppôt du nazisme. Si vous comprenez pourquoi il y a sept millions de musulmans en Espagne (deux fois plus qu'en France), c'est à dire que le capital espagnol comme le capital allemand a besoin de cette idéologie de soumission pour surexploiter ses nombreux travailleurs agricoles (l'Espagne est le jardin de l'Europe pour ses fruits et légumes), et que, comme à Molenbeck et toutes les grandes villes européennes il y a au sein de ces populations forcément une certaine proportion de délinquants et de candidats au djihad, toutes ces considérations prouvent simplement que vous pensez comme un fasciste. Heureusement des gens de votre espèce (il y en a quelques-uns) qui montrent le bout de leur nez, sont rapidement refoulés. Ainsi, vendredi dernier à Barcelone, quand une vingtaine de manifestants « islamophobes » ont tenté de remonter les ramblas, les touristes ont cette fois réagi en criant : « non aux racistes ».

Un des grands amis du patronat espagnol, Mounir Benjelloun, président de la Fédération espagnole des groupes religieux islamiques, préfère rester optimiste : « Je pense que l’Espagne saura faire la part des choses et ne pas nous assimiler aux coupables, afin que le message xénophobe ne se répande pas. »


L'ETRANGE OMERTA DE LA GAUCHOSPHERE


Autant ils avaient hurlé contre le loup fasciste face à l'assassinat en voiture bélier – qui n'était qu'une réplique au mode de tuer islamique, l'extrême droite utilisant d'autres méthodes jusque là – autant le silence s'est installé sur les sites des groupes gauchistes depuis la dizaine de meurtres à Barcelone. J'ai consulté régulièrement leurs sites, mais rien de rien : à la dénonciation hystérique du fascisme en Amérique, avaient succédé la dénonciation du méchant Macron, du grand méchant Trump et les thèmes fémino-racio-sociaux qui font saliver leurs lecteurs bobos et enseignants.

Seul LO avait publié un court communiqué minable : « Barcelone l'horreur ! », refusant de
s'associer à l'Union nationale4. Or ne rien dire pour un groupe politique face à ce nouvel acte de « guerre civile », de « crimes contre les civils » c'est bien se coucher devant l'union nationale. Mais pas seulement. Dans le cas du NPA, héritiers du courant trotskyste qui a soutenu à peu près tous les plus sanglants dictateurs de la planète, c'est aussi, en se taisant, se faire les porteurs de valises des tueurs islamistes, se montrer « compréhensifs » avec des « victimes de l'impérialisme» ; mais il faudra m'expliquer comment un jeune français d'origine arabe, mais bien né en France, considérant que c'est sa guerre (la bagarre opaque entre grandes puissances pour le pétrole) qui l'autorise à aller « se former » là-bas pour revenir tuer au hasard ceux qui n'avaient le défaut que d'être ses compatriotes ? Dans la tête du trotskien neuneu ce ne sont pas des crimes mais de la revenge « normale » ; les crimes islamofascistes ne sont-ils pas qu'un sous-produit de la misère sociale, de l'impérialisme occidental, du passé colonial et du racisme français ?5

pour le NPA il ne s'est rien passé à Barcelone!
Plus probant de la complicité du NPA avec les tueurs (qui sont tout de même des « immigrés » sanctifiés) : « l'islamisme n'existe pas »6. Le NPA qui s'apprêtait à livrer une avalanche de guimauve antifa après Charlottesville en a été pour ses frais, mais pour squizzer complètement le massacre terrible à Barcelone. Assez honteux pour un groupe qui se prétend parti politique lutteur contre les injustices ; Besancenot seul nous a fait pitié, il a publié sur sa page facebook l'encart confus et nul, traduit en espagnol : « Vos guerres, nos morts », sa misérable bougie de souteneur des assassins islamistes voire fleur de rhétorique humaniste7.


LE TERRORISME DIT ISLAMISTE N'EST PAS FACILE A DENONCER


Comme un malheur tombé du ciel (du méchant Allah?) la mort qui frappe toutes ces pauvres victimes qui nous restent anonymes, mais qui auraient pu être vouzoumoi, l'action lâche des assassins sans foi ni loi, sans humanité ni cortex cérébral, frappe de stupeur et paralyse la réflexion.

La question revient à chaque fois, obtuse : qui sont ces terroristes ? Pourquoi ces salopes d'assassins ont-ils massacrés tant de gens innocents ? Pourquoi l'Etat et sa police ne nous protègent pas ?

Deux zozos « spécialistes » sont considérés comme des sommités seuls aptes à interpréter les intentions des bouchers islamistes. L'ex-mao Olivier Roy veut nous faire avaler qu'il ne s'agirait que d'une révolte générationnelle avec une formule passablement idiote et perverse : «Il ne s’agit pas de la radicalisation de l’islam, mais de l’islamisation de la radicalité.» Ce ne serait pas du tout une question de religion. Gilles Kepel pense que les bases du terrorisme s'articulent autour de l'islam. Les deux mentent.

L'accommodement des Etats bourgeois dominant à ce cycle ininterrompu de meurtres sans raison véritable ni logique finit par nous gonfler. Il faut arrêter d'invoquer les croisades, Napoléon et Jules Ferry, ou même Pôle emploi. Le silence des antifasciste gauchistes comme les pleurs des galonnés et des encravatés du système inégalitaire, révèlent au fond que le système a besoin de ces « coups de sang ».

Comme pour les assocs d'aide aux migrants, il s'est développé toute une industrie d'urgentistes en toute urgence et en tout genre, de « réparateurs psychologiques », d'instituts de « déradicalisation » qui ne sont tous, si ce n'est des truands8, qu'un emplâtre sur tant de jambes de bois à venir. En vérité, derrière les slogans creux « tous unis contre le terrorisme », le système ne lutte en rien contre celui-ci, non parce qu'il le produit ou ne souhaiterait pas que sa population en subisse toujours les conséquences mais parce que c'est comme ça. Rien ne ressemble plus à un cadre tueur djihadiste qu'un DRH de France télécom ou d'une foultitude d'entreprises où le droit de tuer (bien sûr psychologiquement) ne vaut pas mieux. Le régime d'exception Sentinelle donne permis lui aussi (comme l'arrogance patronale) de tuer aux flics face à celui qui « refuse d'obtempérer » ou de mettre les mains sur la tête, comme l'a montré la vidéo du 19 août dans le Loiret ou encore plusieurs tabassages arbitraires ayant entraîné la mort sans intention officielle de la donner (dixit Adama Traoré) ou mutilation sexuelle.

Finalement le terroriste pour l'Etat n'est-ce pas le citoyen lambda qui refuse d'obtempérer aux caprices de ses cognes ou de ses magistratueurs, mais pas les djihadistes en prison qui ont droit au portable « pour pouvoir appeler leur famille ». Abdeslam ne veut pas causer, mais on lui offre un court de tennis au lieu de faire rouler un camion sur sa tête de cul9.

Les chefs des tueurs terroristes islamistes s'expriment d'ailleurs très bien voire mieux que les cadres de France télécom et débite en toute logique la dialectique « œil pour oeil », comme le démontre bien le livre de Achraf Ben Brahim :

« Quant à les tuer, on les tue comme ils nous tuent ! Sauf que nous on tue de vieux rockers, des vieux satanistes au Bataclan, eux ils envoient des bombes sur les nourrissons » (p.193).


Je ne sache point que les vieux rockers, qui n'étaient pas vieux pour la plupart, aient bombardé des nourrissons ni ne soient responsables de décennies de colonialisme ou d'un dictateur maoïste !

Personne n'a évoqué le fait que, au moment où l'Italie fait barrage à l'invasion de migrants, ceux-ci se rabattent sur l'Espagne. On est tenté de penser au complot, du moins au laisser-faire de la bourgeoisie espagnole qui va devoir gérer d'autres arrivées massives au même moment, quand la population espagnole est apeurée et où l'on crie sur tous les toits qu'au moins cinq mille combattus de daech vont revenir en Europe, et qu'on sait pas quoi on va ne faire ?10

Donc dénoncer les exactions criminelles des assassins islamiques n'est pas impossible à condition de se dissocier de la propagande à sens unique de l'Etat bourgeois. Et c'est ce qu'a fait d'une manière classique, assez marxiste finalement LO, dont le comité central (clando) avait dû rentrer de vacances le 21, et c'est pas mal (antidaté car il n'y avait encore rien le 23), comparé à leur premier communiqué ambigu qui sous-entendait que c'était la faute aux bombardements en Irak ou au colonialisme de Bugeaud.




Refuser la barbarie des terroristes et celle du capitalisme


Editorial  

21/08/2017

14 morts et 120 blessés à Barcelone et Cambrils jeudi dernier ; 12 à Londres en mars et juin ; 22 à Manchester en mai ; 5 à Stockholm en avril ; 12 à Berlin en décembre à l’occasion du marché de Noël ; 86 à Nice le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais… Les attentats se suivent et se ressemblent. Et c’est à chaque fois la même sidération face à l’horreur, la même émotion face à ces vies brisées et… les mêmes discours hypocrites des chefs d’État qui se posent en défenseurs de la liberté et de la paix contre la barbarie.

Mais ces attentats ne surviennent pas dans un ciel serein. Ils rappellent ceux qui frappent quasi quotidiennement en Irak et en Afrique - le dernier en date, à Ouagadougou au Burkina Faso ayant fait 18 morts -, et ils répondent à la guerre conduite par les grandes puissances au Moyen-Orient.

Ces attentats sont odieux et barbares, mais les bombardements de la coalition menée par les États-Unis comme ceux de la Russie sur Mossoul, Alep ou Raqqa ne le sont pas moins. Combien de civils, d’enfants, de femmes et d’hommes innocents enterrés sous les décombres des quartiers rasés de ces villes martyres ?

Les dirigeants des grandes puissances veulent se donner le beau rôle mais quand il s’agit de défendre leur domination, ils n’hésitent pas à piétiner les vies humaines et surtout, ils portent l’écrasante responsabilité du chaos dans lequel nous nous enfonçons.

Ce sont leurs manœuvres et leurs coups tordus qui ont enfanté les monstres qu’ils dénoncent aujourd'hui comme des dangers pour l’humanité. Al Qaïda fut fondée par Ben Laden, que les États-Unis finançaient en Afghanistan dans leur guerre contre l’Union soviétique. Et Daech est le fruit pourri de la guerre anglo-américaine menée en Irak à partir de 2003.

Les chefs d’État occidentaux veulent se servir du dégoût légitime que provoquent les attentats pour nous faire approuver leurs interventions guerrières. Leurs appels incessants à l’unité nationale contre le terrorisme visent à nous souder derrière leur politique impérialiste. Il ne faut pas marcher dans cette tromperie.

Une victoire militaire sur Daech est tout à fait probable. Et après ? L’impérialisme est incapable d'assurer des relations entre les peuples, entre les ethnies et entre les religions sans recourir à l’oppression. Toute l’histoire du Moyen-Orient est marquée par les rivalités des grandes puissances pour la colonisation et le pétrole et cela ne cessera pas avec l’élimination de telle ou telle bande armée.

L'impérialisme est basé sur l’exploitation et le pillage. Il se nourrit des inégalités et de la pauvreté. Il engendre et exacerbe les rivalités entre les pays.

Il n’est qu’à voir les coups de menton de Trump contre la Corée du Nord, qui est allé jusqu’à menacer de déchaîner le « feu et la fureur » sur ce pays de 25 millions d’habitants, évoquant même la possibilité de faire usage de l’arme nucléaire, pour comprendre que se mettre à la remorque de la politique des grandes puissances nous mène droit à la catastrophe.

Le monde est devenu une poudrière. Les rivalités impérialistes entre les États-Unis, la Russie ou encore la Chine, la domination que ceux-ci veulent préserver sur les régions plus pauvres de la planète créent un climat de plus en plus guerrier dont personne ne peut dire où il va nous mener.

Aujourd'hui, les principales victimes du chaos engendré par l’impérialisme sont des Syriens, des Erythréens, des Soudanais, des Maliens, des Afghans. Ils fuient pour beaucoup les régions dévastées par les bandes armées, la misère, voire la famine qui s’en suit. Demain, ce peut être nous.

Sans remettre en cause les fondements du capitalisme et la domination de l’impérialisme, aucun des problèmes qui se posent aujourd'hui à l’humanité ne peut être résolu, ni le risque d’une guerre généralisée, ni le terrorisme, ni la crise économique ou écologique.

Mais l’humanité n’est pas condamnée à subir un ordre social aussi injuste qu’inégalitaire et fou. Un autre monde est possible. Il faut qu’un parti mette en avant cette perspective sans quoi la situation ne peut que pourrir sur pied.

Face à la barbarie de la société actuelle, il est essentiel qu’il y ait des femmes et des hommes pour défendre autour d’eux, dans les entreprises et dans les quartiers populaires la perspective de changer de fond en comble la société.

Renverser la propriété capitaliste et mettre en commun les moyens de production sont une nécessité pour mettre fin à l’exploitation de la majorité par une minorité et pour qu’enfin les immenses possibilités que recèle la société fassent progresser le sort de tous les peuples de la planète".


C'EST PAS MAL MAIS CELA N'EXPLIQUE PAS TOUTE LA BARBARIE

En temps de guerre, et on est « en guerre » nous répètent nos politiciens, les soldats peuvent faire à peu près n'importe quoi, torturer, tuer l'ennemi, et plus ils tuent ou sont tués plus ils fantasment sur la barbarie en face qui est du même type que la leur. Mais dans les guerres « normales » du XX e siècle on a rarement vu une telle apologie et exhibition des meurtres. Les nazis n'exhibaient pas systématiquement leurs massacres et on fait un maximum pour faire disparaître leurs chambres à gaz. Les kamikazes japonais avaient un code d'honneur et autrement respectables que les nazislamistes morveux, ne visaient qu'à tuer des militaires pas des civils. Les tueurs soldats tar&s d'une cause nihiliste et délirante sont bien le produit d'une société en décomposition, produits stupides qui se nourrissent autant de jeux videos, d'images internet que des conneries contenues dans le coran. Mais, drogués ou pas, c'est presque une banalité de constater qu'ils sont motivés par l'instinct primate de jouir en tuant. En tout homme existe un cerveau reptilien. Quel père de son enfant violé et tué n'a pas rêvé égorger l'assassin ? Quel ouvrier persécuté au travail n'a pas rêvé de dézinguer son contremaître ? Réactions de primates qui existent aussi entre politiciens, que l'on pense à Bérégovoy et à tant d'autres soit disant « suicidés ». Je ne vais pas vous faire un cours sur l'histoire de la violence mais elle a connu des hauts et des bas.

Dans les premières sociétés humaines, la violence létale est faible au paléolithique connaît un pic au mésolithique avant de redescendre un peu au néolithique. Elle remonte ensuite nettement à l'âge de fer pour perdurer jusqu'au Moyen âge. L'âge moderne est pire avec les meurtres de masses organisés pendant les guerres mondiales et même hors de ces boucheries.

La violence serait pour certains tributaire de l'organisation sociétale du groupe humain considéré. Ainsi, de manière très nette, il ressort de ces recherches que les organisations en tribus ou celles qui voient la domination d'un chef, sont bien plus génératrices de violences entraînant la mort que les modes d'organisation étatique. Au final que Hobbes l'emporte aux poings, contre Rousseau11.  Je pense contrairement à cet auteur que la guerre, le temps de la guerre est propice à toutes sortes d'exactions contre son prochain, vengeances, raffinement dans les tortures. La guerre libère les instincts primaires dans l'homme. Tout homme revêtu d'un uniforme, national ou daechien, n'est pas forcément un tueur, ni capable de devenir un tueur, mais l'exception n'infirme pas la généralité.


  FREUD avait donné un beau titre à un ouvrage consacré à l'instinct de mort « Malaise dans la civilisation », mais, même si nombre de ses analyses des frustrations nous permettent de comprendre la barbarie12, en liant tout à la libido il abandonne l'anthropologie historique et le rôle malsain de la politique ; il est au bout du compte passablement réactionnaire :
« Le terme de libido peut de nouveau s'appliquer aux manifestations énergétiques de l'Eros pour les distinguer de l'énergie de l'instinct de mort. Il faut le reconnaître, nous n'en saisissons que plus difficilement ce dernier sous la seule forme pour ainsi dire d'un résidu, deviné derrière les manifestations érotiques, et qui nous échappe dès que son alliage avec elles ne le trahit plus. C'est dans le sadisme, où il détourne à son profit la pulsion érotique, tout en donnant satisfaction entière au désir sexuel, que nous distinguons le plus clairement son essence et sa relation avec l'Eros. Mais lorsqu'il entre en scène sans propos sexuel, même dans l'accès le plus aveugle de rage destructrice, on ne peut méconnaître que son assouvissement s'accompagne là encore d'un plaisir narcissique extraordinairement prononcé, en tant qu'il montre au Moi ses vœux anciens de toute-puissance réalisés. Une fois modéré et dompté, et son but pour ainsi dire inhibé, l'instinct de destruction dirigé contre les objets doit permettre au Moi de satisfaire ses besoins vitaux et de maîtriser la nature. Comme, en fait, nous avons eu recours à des arguments théoriques pour admettre son existence, il nous faut concéder qu'elle n'est pas non plus complètement à l'abri d'objections théoriques; en tout cas, elle nous paraît bien répondre au réel dans l'état actuel de nos connaissances. Les recherches et interprétations à venir apporteront à coup sûr la lumière décisive.
Dans tout ce qui va suivre, je m'en tiendrai donc à ce point de vue que l'agressivité constitue une disposition instinctive primitive et autonome de l'être humain, et je reviendrai sur ce fait que la civilisation y trouve son entrave la plus redoutable. Au cours de cette étude, l'intuition, un moment, s'est imposée à nous que la civilisation est un processus à part se déroulant au-dessus de l'humanité, et nous restons toujours sous l'empire de cette conception. Nous ajoutons maintenant que ce processus serait au service de l'Eros et voudrait, à ce titre, réunir des individus isolés, plus tard des familles, puis des tribus, des peuples ou des nations, en une vaste unité: l'humanité même. Pourquoi est-ce une nécessité? Nous n'en savons rien; ce serait justement l'oeuvre de l'Eros. Ces masses humaines ont à s'unir libidinalement entre elles; la nécessité à elle seule, les avantages du travail en commun ne leur donneraient pas la cohésion voulue. Mais la pulsion agressive naturelle aux hommes, l'hostilité d'un seul contre tous et de tous contre un seul s'opposent à ce programme de la civilisation, Cette pulsion agressive est la descendante et la représentation principale de l'instinct de mort que nous avons trouvé à l'œuvre à côté de l'Eros et qui se partage avec lui la domination du monde. Désormais la signification de l'évolution de la civilisation cesse à mon avis d'être obscure: elle doit nous montrer la lutte entre l'Eros et la mort, entre l'instinct de vie et l'instinct de destruction, telle qu'elle se déroule dans l'espèce humaine. Cette lutte est, somme toute, le contenu essentiel de la vie. C'est pourquoi il faut définir cette évolution par cette brève formule : le combat de l'espèce humaine pour la, vie. Et c'est cette lutte de géants que nos nourrices veulent apaiser en clamant : «Eiapopeia du ciel!»13.
Avec un tel raisonnement Freud eût fait un bon militant de daech !
Konrad Lorenz désapprouve complètement Freud, pour lui la pulsion de mort n'explique rien. Il montre que l'agression n'a en elle-même rien de pathologique ou de "mauvais". Elle est un "instinct" qui, comme beaucoup d'autres, aide à la survie des espèces. C'est l'agressivité qui, par exemple, contribue à la sélection des sujets les plus forts et les plus aptes à la reproduction. Mais si le comportement agressif peut être parfois exagéré jusqu'à devenir nuisible et manquer son but, l'évolution a "inventé" des mécanismes ingénieux pour diriger cette agressivité vers des voies inoffensives. Chez l'homme, à qui manque malheureusement ce dispositif de sécurité, l'instinct d'agression semble avoir dépassé son utilité depuis que les armes modernes ont multiplié les possibilités de destruction. Selon Lorentz, l'étude de la conduite des animaux peut nous éclairer sur les dangers qui nous guettent. En se penchant avec un humour attentif sur les mariages des oies sauvages, les combats territoriaux de certains poissons ou les inhibitions quasi morales des loups, Lorenz nous guide vers des réflexions imprévues et toujours profondes. Lorentz mérite d'être lu pour ses développements originaux sur l'agression, qui n'est pas en soi le mal absolu à d'autres époques et qui correspond à des étapes de l'évolution. Evidemment cela n'a plus rien à voir avec l'agression du tueur islamiste ou alors en vue de la sélection aliénée par la charia et tout le tintouin.Il montre tout de même que l'homme moderne manque d'affects et a acquis des oeillères sur ses propres crimes, que la révolution communiste ne va – si elle a lieu – pas circonvenir de sitôt.
« Les couches émotionnelles profondes de notre personne n'enregistrent tout simplement pas le fait que le geste d'appuyer sur la gâchette fait éclater les entrailles d'un autre humain. Aucun homme normal n'irait jamais à la chasse au lapin pour son plaisir s'il devait tuer le gibier avec ses dents et ses ongles et atteignait ainsi à la réalisation émotionnelle complète de ce qu'il fait en réalité.(...) J'ai écrit en 1955 : « Je crois que l'homme civilisé d'aujourd'hui souffre en général de l'incapacité d'abréagir ses pulsions d'agression. Il est plus que probable que les effets nocifs des pulsions agressives de l'homme que Freud voulait expliquer par une pulsion de mort spécifique proviennent tout simplement du fait que la pression de l'agression intraspécifique a fait évoluer dans l'homme, à l'époque la plus reculée, une quantité de pulsions agressives pour lesquelles il ne trouve pas de soupape adéquate dans la société actuelle. (...)14

Enfin, délaissant le paléolithique, le mésolithique et le monolithique, je ne peux clore cet entretien avec toi lecteur mon ami qu'en notant qu'un groupe de milliardaires d'Hollywood avec le célèbre clown Clooney vient de se cotiser pour remettre une somme fabuleuse aux organismes gauchistes antifascistes de Charlottesville, regrettant que ces riches gens n'aient pas pensé plutôt à remettre cet argent aux familles des morts et des blessés handicapés de Barcelone. Sans doute que la lutte contre le fascisme imaginaire est plus importante que la très accessoire terreur islamiste.


notes

1La loi d'Allah pour le monde, You tube, 17 juin 2011, cité p.64 du livre de Achraf Ben Brahim : « L'emprise, enquête au cœur de la djihadosphère, ed. Lemieux (2016). Un des meilleurs diplomates mielleux de la propaganda islamisante tout azimut, Tariq Ramadan a envahi you tube de toutes ses prestations contre divers politiciens et journalistes, chacun de ses movies est encensé par ses fans qui insultent ou menacent de mort celui qui se permet de commenter les nullités argumentaires de ce bateleur de foire faux-cul. Mieux même, car je ne me prive pas de dénoncer ce petit personnage, je suis blacklisté et empêché de contrer ce sinistre marchand d'islam soft et démocrassouille.

2Charlie Hebdo ne me fait plus rire depuis les années de la mainmise du truand Val idéologue de gouvernement, mais j'ai bien aimé cette dernière couverture (même si elle est limitative pour la compréhension complexe du crime djihadiste) parce qu'elle a secoué la torpeur des biens pensants et des communiants ministériels. Les gauchistes se sont gardés de crier à leur tour à l'islamophobie mais n'en pensent pas moins car recruter des islamistes ouvre la porte au paradis communiste stalinien. Les ignobles assassins islamistes avec leurs discours rasoirs brut de fonderie et de conneries prêtent à rire, n'aurons-nous toujours que le rire à leur opposer?

3Il faut éviter de caractériser, nommer les choses, ou exprimer son indignation (adage officiel : vous z'aurez pas ma haine !). Obama avait donné le ton : « il faut éviter de parler d'islamic terrorism » ! L'ancien magistrat et député Alain Marsaud, lui en a fait les frais sur un plateau TV. Ayant le tort de s'indigner de l'oecuménisme ambiant : "À aucun moment on a entendu le mot d'islamo-fascisme, d'islam intégriste [...] On n'a pas osé nommer l'ennemi!""Que ce soit les journalistes ou les responsables politiques, pas un seul en deux jours n'a parlé d'attentats islamistes". Le pauvre homme, qui a claqué ensuite la porte du studio, se fait agonir le lendemain par toute la presse... oecuménique. Valls en son temps s'est fait agonir par toute la bien-pensance de gôche car il avait eu le malheur d'oser dénoncer « l'islamo-fascisme » ; il est depuis considéré comme un sale type qui tend la main au FN ! Certes caractériser l'islamisme assassin de fascisme est encore lui faire honneur, même si je comprends qu'un internaute puisse le formuler plus subtilement : « Tous les musulmans et heureusement ne prennent pas le coran au pied de la lettre car les écrits sont tellement archaïques qu'ils sont devenus fascisants à notre époque. Que les musulmans arrêtent de prendre pour argent comptant ce manuscrit de vieilles sornettes comme peut l'être la bible avec des versets totalement ignares ». J'analyse plus loin dans cet article que le cervelet des tueurs islamistes est plutôt noyé dans l'idéologie de guerre et l'instinct jouissif de tuer.

4C'est la position qu'avaient adopté les deux principaux groupes trotskiens français à l'époque de l'attentat contre Charlie. « A l’extrême gauche, on rejette toute idée d’unité nationale suite à l’attentat qui a causé la mort de 12 personnes, mercredi 7 janvier, à Charlie Hebdo. Pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) comme pour Lutte ouvrière (LO), hors de question d’aller manifester dimanche aux côtés du PS, de l’UMP, et de tous les autres partis ayant appelé à exprimer leur soutien à l’hebdomadaire. « Se retrouver derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy, être avec ceux qui font la danse du ventre au Front national, c’est au-dessus de nos forces. Je ne peux pas mélanger ma tristesse avec n’importe qui », explique au Monde Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA. L’ex-candidat à la présidentielle a participé aux premiers rassemblements parisiens suite à l’attaque contre Charlie Hebdo. « C’était des manifestations humanistes », dit-il. Mais, selon lui, « nous assistons depuis hier à une instrumentalisation politique. » Il précise toutefois : « Nous ne menons pas campagne contre la manifestation, des tas de gens bien iront de façon individuelle. »

5Dans la sphère intellectuellement et politiquement limitée de l'extrême gauche ; ils s'y connaissent pourtant en invention de mots-valise ; si vous employez le mot islamo-fascisme, le fasciste c'est vous, islamo-gauchiste veut dire que vous reprenez un terme fabriqué par l'extrême droite ; pas de pot, grand producteur de néologisme, je revendique aussi celui-ci. Ce flicage de la pensée confirme la nature bourgeoise et queuiste du gauchisme. Orwell leur aurait aussi pissé à la raie. Le flicage du vocabulaire est le même en France et en Algérie. En Algérie, dit Boualem Sansal, c'est les flics qui se chargent de vous filer une amende ou de vous mettre en prison si vous utilisez le mot terrorisme. En France les gauchistes se chargent de la censure. Ils sont les premiers à dénigrer l'idée de complot, idée forcément facho. Quant aux tueurs islamistes ils ne complotent pas, ils se baladent.

6La bêtise est double en général, non seulement ils couvrent les assassins islamistes -ils devraient d'ailleurs dénoncer la police lorsque celle-ci les abat comme des chiens sanguinaires qu'ils sont – mais ils ignorent complètement que ce ne sont pas des guerres religieuses au MO, mais que les clans ne sont que les marionnettes des grandes puissances en lice ; on lit ainsi ce tissu d'âneries : « On est dans une confusion quant à la représentation de l’islam dans la politique, comme si toutes les organisations politiques qui se réclamaient de l’islam avaient le même projet. C’est absurde. Et la meilleure façon de s’en rendre compte, c’est de regarder les conflits en cours au Moyen-Orient : nombre d’entre eux naissent des antagonismes politiques entre différents courants se revendiquant de l’islam. Cela veut bien dire que les projets politiques ne sont pas les mêmes, que les organisations ne sont pas les mêmes ». Les gauchistes ont aussi leurs spécialistes débiles, en l'occurrence un certain Pierre Puchot.

7Quant aux groupes qui se disent héritiers de la « gauche communiste », que je nomme « maximalistes », le grand rien. En réalité ils n'existent plus. Ce ne sont que quelques individus dispersés, voire des couples pervers, sans troupes, et, comme je l'ai déjà dit, ils sont en vacances donc pas besoin de prendre position par rapport au prolétariat... lui-même touriste. Et aussi incapable de répondre aux machines infernales qui l'ensanglantent désormais périodiquement, laissant sans doute la tâche à la police démocratique qui lui fait mettre les mains sur la tête, fouille superficiellement les valises et hop, circulez y a rien à voir !

8Un moyen pour des pouffiasses perverses de s'enrichir sur le dos de l'Etat, daech s'est bien moqué de cette entreprise ridicule du comique « vivre ensemble » : « En France, ils ne veulent que des apostats. Déradicalisation veut dire en vérité désislamisation. Mais ils ne peuvent pas dire les choses cash sinon c'est trop choquant » (L'emprise p.232).

9C'est une bizarre situation de guerre orwellienne où les pires assassins islamistes sont respectés en prison. En 1945, des prisons furent ouvertes aux familles des martyrs pour qu'ils torturent les collabos ou nazis qui avaient massacrés leurs proches... (témoignage de mon père).

10Si la guerre était aussi claire et de longue durée que nous le chantent sans cesse nos gouvernants, il y a pourtant une solution toute simple, pratiquée par leur ancêtre le général De Gaulle en 1945 : des milliers de prisonniers allemands ont été gardés en France pour déminer. Les soldats de daech, vaincus eux aussi, peuvent être renvoyés en Syrie et en Irak pour déminer les mines qu'ils ont posé et aider à reconstruire... Encore faudrait-il que la guerre cesse réellement...

11 David Namias : l'instinct de meurtre est un héritage de nos cousins primates.

12Il est manifeste que les djihadistes sont de grands frustrés sexuels, et que les braves papas musulmans antiterroristes, donc otages à mécréants, doivent passer plus d'une douce nuit en leur grand âge en pensant au mythe des 72 houris qui les attendent auprès d'Allah là haut dans les nuages brumeux de l'islam avec des anges et une bonne dose d'enfumage.

13Badiou reprend l'idée à Freud maismontre bien l'utilisation qui est faite des actes barbares : Badiou : «La frustration d’un désir d’Occident ouvre un espace à l’instinct de mort»
« Le caractère idéologique, religieux et antisémite des meurtres est évident. D’autre part, la réponse prend la forme d’un vaste déploiement de masse, voulant symboliser l’unité de la nation derrière son gouvernement et ses alliés internationaux autour d’un mot d’ordre lui-même idéologique, à savoir «nous sommes tous Charlie». On se réclame d’un point précis : la liberté laïque, le droit au blasphème.
En novembre, le meurtre est indistinct, très évidemment nihiliste : on tire dans le tas. Et la réponse n’inclut pas de déploiement populaire, son mot d’ordre est cocardier et brutal : «guerre aux barbares». L’idéologie est réduite à sa portion congrue et abstraite, du genre «nos valeurs». Le réel, c’est le durcissement extrême de la mobilisation policière, avec un arsenal de lois et de décrets scélérats et liberticides, totalement inutiles, et visant rien de moins qu’à rendre éternel l’Etat d’urgence. De là résulte qu’une intervention rationnelle et détaillée est encore plus urgente et nécessaire. Il faut convaincre l’opinion qu’elle ne doit se retrouver, ni bien entendu dans la férocité nihiliste des assassins mais ni non plus dans les coups de clairons policiers de l’Etat ».

14Le blog de Cepheides.

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