PAGES PROLETARIENNES

vendredi 18 novembre 2016

DERNIER TOUR DE PISTE DES PRIMATES DE DROITE : PREPARER LA SOCIETE A LA GUERRE ET REFORMATER UNE CLASSE OUVRIERE ...d'apprentis soldats

Des plaidoiries militaristes pour une reformation morale et statistique de la classe ouvrière

Contrairement à la gauche bourgeoise au pouvoir qui promet chaque jour une fin de la crise et de loger tous les migrants et tous les SDF de souche, qui mène la guerre au Moyen Orient aux frais de l'Etat français pour les voisins européens et pour combler le désengagement US, dans un but soi-disant humanitaire, la droite bourgeoise tient plus un langage de vérité : défendre les intérêts de la France, habituer les tout petits dès la maternelle à chanter la Marseillaise et à porter un uniforme (peu après la gauche reprendra les devants avec le soutien de Le Pen: http://www.lejdd.fr/Politique/Le-service-militaire-fera-t-il-son-retour-828850), supprimer les garanties sociales, allonger sans cesse le départ en retraite, généraliser l'ubérisation du travail, supprimer des milliers de fonctionnaires (ces privilégiés aux avantages éternels, quoique moindres comparés aux privilèges des députés, des patrons et du personnel répressif), pour enfin retrouver une sorte de vivre ensemble, jovial et patriotique. Quoiqu'ils en disent, l'élection imprévue du « populiste » Trump – mais ne sont-ils pas au fond tous aussi populistes ? - a conditionné leurs prestations à tous, chacun voulant apparaître comme le Monsieur plus anti-système ! Une notion qui fait des ravages dans les rêves les plus stupides de ce tas d'arrivistes.
Aucune question gênante ne fut posée. On resta dans les généralités malgré les ronds de jambe de NKM, trop théâtrale, plus Sarah Bernard relookée pré-raphaélite que Nathalie Artaud1.

N'ayant pas jugé utile de vous fournir un résumé du deuxième débat, vu les radotages inconsistants des polichinelles de la droite caviar, pain au chocolat et Prisunic, je peux par contre porter mon appréciation sur leur troisième prestation consensuelle et si bien mise en scène par leurs partenaires journalistes, qui comportait des redites pesantes des deux confrontations précédentes..
D'emblée ce qui frappe venant de la mise en scène d'une telle émission de propagande néo-stalinienne – à la fin de l'émission on entend le petit ¨Pujadas crier « vive la politique et vive le débat » - c'est que les questions visaient à provoquer ou rallumer les conflits de personnes, ce que les vedettes politiciennes de la droite classique surent globalement et subtilement esquiver. Au-dessus du lot, Droppy Fillon réussissant le tour de force de ridiculiser la lamentable mode journalistique - ânounisation ou ardisonnation – qui consiste à favoriser le spectaculaire au lieu du sérieux, et à préférer la franche rigolade aux sujets de fond. Les journalistes ne faisant d'ailleurs que leur boulot – tenter de rendre moins insipide la tricherie et le mensonge politique permanent du discours bourgeois. Fillon était le seul à avoir eu le courage de désapprouver la conclusion de son émission précédente par une comique de variétés, conférant non pas légèreté à l'interview politique mais ridiculisant un peu plus la prestation politique de tout politicien. Peu de choses en vérité au vu de son programme sinistre comme sa tronche de Droppy aux gros sourcils de sévère maître d'école. Celui qui est présumé avoir « le plus travaillé » son programme sort des âneries économiques invraisemblables telle que la suppression des 35 heures pour redémarrer la France, et en passant à 39 heures... créer des emplois ! D'abord la moyenne horaire des prolétaires en France est déjà à 39 heures en France (comme le lui a rétorqué Poisson je crois) et ensuite si, en effet les 35 heures, gadget d'Aubry et de Jospin ont peut-être créé 300.000 emplois – et mesure destinée à séduire l'électorat bobo – on ne voit pas comment en supprimant 500.000 fonctionnaires (il a retaillé les 600.000 qu'il visait la semaine dernière) et en obligeant ceux qui restent à travailler 39 heures cela créerait des emplois !!! Au contraire cela augmentera le chômage ! Le candidat le plus sérieux se retrouve en tête de la loterie parce qu'il fait preuve de sérieux, qu'il a « la carrure », mais parce que sondés et spectateurs ne lisent jamais les programmes. L'aliénation électorale est telle que la pose, le coup d'éclat, ou une répartie saillante, constituent le meilleur moyen de gagner ces moutons d'électeurs qui font mieux ce devoir électoral minable que leur devoir conjugal. Comme Juppé, Sarkozy a un peu mouché au passage Fillon le tristounet en précisant que : oui passer à 39 heures mais pas payé 35 ! et de nous resservir ce fabuleux « travailler plus pour gagner plus » ; objection que les journaleux de la chaîne publique, archi-rétribués, n'ont pas jugé utile de relever tout à leur passion pour « l'épaisseur » retrouvée du petit Droppy.

Les questions de fond de ce troisième épisode devaient porter sur la guerre, l'éducation et la coercition. Questions traitées « en soi » jamais en comparaison ou en parallèle avec les actuels gestionnaires du capital. Ni Pujadas, ni papy Elkabach, l'indétrônable, ne se seraient risqués à par exemple mettre en situation nos probables prochains exploiteurs : « est-ce que vous auriez attaqué la classe ouvrière pour la loi travail avec la même violence que le gouvernement Holande ? ». Ni : « est-ce que les flics ont bien été utilisés par Cazeneuve et n'auraient pas dû tirer sur les grévistes pour en finir au plus vite au lieu de les bombarder de gaz lacrymogènes  et de blablater pendant des mois avec ces salauds des syndicats? »

Pourtant l'essentiel de la prochaine soupe à la grimace ne se cache pas plus que les chaussettes Kindy : guerre, répression et fossilisation/reformation de la classe ouvrière.

Le discours est immédiatement très belliciste boyscout, transsubtantation franchouillarde de l'esprit de lord Baden-Powell. Le grand dadet immature Lemaire, sans son béret, est en pointe pour mettre la baïonnette au fusil, virtuellement de sa part (à d'autres de se faire embrocher). Copé en culotte courte et NKM en jupe plissée sont pas mal aussi, avec un léger désaccord : Boy Copé veut faire écoper tous les jeunes de 6 mois de service « national » quand soeurette NKM pencherait pour trois mois seulement. A peu près toute la rangée d'oignons bourgeois est pour le retour de Monseigneur Dupanloup : uniforme scolaire avec blason, salut au drapeau tous les matins avant d'aller pisser, Marseillaise à la tombée de la nuit.

Là où ils sont tous inquiétants c'est sur la question de la guerre, soldats au sol, pas au sol, leurs mic-macs même entre eux laissent accroire les pires suppositions... si au bout de leur réforme de l'Eduque naze ils parviennent à rétablir le service « national », bien dans l'air du temps. Bien sûr que Pujadas s'est gardé de poser la question gênante (si évidente) : est-ce que vous continuerez sur la lancée belliciste de Hollande ? Bien sûr qu'ils continueront, pour amplifier même : déduire les 25% que la France sort de sa poche pour protéger militairement l'Europe des 3% européen. Bombarder daech d'abaord, Assad ensuite. Juppé se fait rectifier par Fillon ou Poisson lorsqu'il dit que l'Iran est le principal ennemi, non répond l'autre : l'Arabie Saoudite. Enfin je résume parce que cette histoire de guerre contre le monstre islamiste commence à bien faire, cachant si bien les contrastes inter-impérialistes des grandes puissances et de leurs petits intermédiaires, que le djihadisme comme personnification d'un nouveau nazisme n'est pas très crédible. Il ne faut attendre aucune vérité sur les causes, implications et conditions de la guerre anti-terroriste en cours, de la part de ces fieffés menteurs professionnels.

LA TRILOGIE PRODIGIEUSE : ECOLE- ARMEE- POLICE

Deux écoles ; mais aussi emplois à deux vitesses. On eût droit à moult jongleries sur les allocs (Sarko en veine lepéniste veut les supprimer pour les migrants), le smic au rabais, la promesse de rajouter quelques centimes aux retraités pauvres et de faire rouler sur l'or les handicapés, sans oublier les emplois-rebonds misérables du plus lamentable « jeune » politicien nullard des encravatés en scène.

Mais, soit dit en passant, pour faire de bons militaires et de bons ouvriers manuels, faut d'abord une solide culture de l'obéissance à l'école, et surtout en finir avec cette fredaine (des autres boyscouts de la gauche caviar) « l'égalité des chances ». Et la rangée des cabochards de la diaspora républicaine-caine de s'étriper sur la formation à deux vitesses des esprits rapides et des « esprits lents », identifiables dès la maternelle. Lemaire est le plus réac, dès la sixième (onze ans) un enfant doit savoir s'il veut être pâtissier, mécano ou docteur...), ou dit plus artistiquement : « chaque enfant doit savoir découvrir le talent qu'il a en lui »2. Tous ces braves bateleurs de foirails d'insister sur les « fondamentaux » : l'apprentissage de la lecture, de la langue française... mais jusqu'à onze ans ou quatorze ans, âge de l'apprentissage ré-inventé ou re-généralisé. Cela me rappelle le sermon de nos profs racistes des fifties : « si tu es pas fichu de faire tes devoirs tu finiras balayeur comme l'arabe du coin » !3 La pré-raphaélite NKM s'indigne tout de même que grand dadet classieux imagine qu'un enfant de onze ans puisse trouver en lui si jeune quel métier il va faire plus tard !4

LA LECON DE MORALE INDUSTRIELLE

Le problème réel, sous couvert de lutte pour le retour à la fable du plein emploi (et pour en finir avec la dette publique, hé hé!) on peut en résumer ainsi l'imaginaire des candidats au mensonge suprême :

  • il faut des universités indépendantes, gérées comme des PME, avec un proviseur-patron ;
  • il faut pas faire du mot sélection un mot tabou : dès ses onze ans le fils d'ouvrier, à l'esprit lent, ne doit pas emmerder les esprits rapides, donc fissa vers l'apprentissage ;
  • les petits patrons (avec leurs gros bides et leur cynisme) doivent pouvoir venir enchanter dans la cour de récré les mêmes défavorisés aux métiers manuels (car tous les métiers sont nobles, etc. etc.)
  • il doit y avoir une plus grande proximité entre policiers, enseignants et chefs d'établissement (cf. le sergent chef Copé, qui insiste aussi comme les autres sur un redéploiement des « maisons de correction ») ; il n'est pas dit si les policiers vont pouvoir  recruter à leur tour dans les cours d'école5, ou si leur épopée ne vise qu'à transmettre aux chères têtes blondes et crépues le prestige de l'uniforme, pas celui de pandore bien sûr, mais le kaki.

Ces marionnettes de l'ordre dominant se sont bien expédiées de petits flèches assassines comme lors des deux précédents feuilletons, mais ils apparaissaient si complices au fond, celui-là aspirant, malgré son faible sondage, à un poste élevé si son voisin de droite l'emporte, celle-ci un ministère de l'écologie si son voisin de gauche surmonte le tiercé gagnant. Juppé ressemble de plus en plus au plus mauvais d'entre tous, clone d'un Chirac vieilli, mêmes intonations oratoires. Sarkozy fait de plus en plus la cancre de la classe, pour ses saillies et son indiscipline. Droppy, les chevilles gonflées parce qu'il creuse son sillon, sort des âneries plus drôles que ses épais sourcils de bilieux avec sa défense de cet OVNI incongru : "la liberté de réussir" ! Nous les prolétaires on se contentait jusqu'à cette auguste phrase, de la « liberté de perdre » son emploi, sa femme et sa vie à la gagner.
S'ils appliquent leur programme, ils nous donnent toutes nos chances en faveur de la révolution. Ils sont si vides au niveau des perspectives qu'on pourrait même penser que Hollande garde toutes ses chances de renverser la vapeur.
Finalement c'est le néo-facho Poisson qui a eu le bon mot de la fin au milieu de tous ces cyniques. Il a mis un bémol à leurs dithyrambes tout en jambes sur la révolution robotique; pré-raphaélite NKM s'était gargarisée avec le mot, comme Lemaire avec ses emplois rebonds sous-payés ; sus aux ringards avait pronostiqué celle qui se prend pour une star de Bollywood et se croit plus belle que Rachida Dati : « révolution car émergence du travail in-dé-pen-dant... nouvelles technologies...nouvelles valeurs ! ».

Crac boum, Poisson mettait tout ce pathos par terre : « L'essor du numérique remet en cause la protection sociale. Les robots ne paieront pas les cotisations sociales. On va vers une marchandisation des relations sociales. Deux voisins seront obligés pour dialoguer de passer par une plate-forme contrôlée par des robots ». Poisson serait-il la réincarnation de Guy Debord ?

Allez, rendez-vous dimanche soir pour le dépouillage de la société du spectacle présidentiel.

NOTES

1Il y a un point commun entre la nouvelle égérie de LO et cette dame distinguée, comme avec toutes les polichinelles du plateau TV, c'est leur commune passion (récente dans la secte LO) pour les élus locaux (ah... les signatures de base pour être candidat, comme se moque le PCI) ! Or, je le répète les élus des porte manteaux du Capital français sont autant des pourritures que leurs chefs parlementaires et autant des ennemis « populistes » de la classe ouvrière, la plupart étant toubibs, avocats, bouseux, profs en retraite, etc. (sic ! z'avez compris mon joke sur les élus départementaux?)
2C'est la paradigme de la pensée Auteuil-Neuilly-Passy pour supprimer le collège unique et perpétuer les « proles », les enfants de la classe ouvrière autrement dit : reproduire indéfiniment les inégalités sociales.
3Il est vrai que la gauche bourgeoise et ses psychos débiles, chargés des programmations new wave, avec la théorie égalitariste, la diminution des « fondamentaux » (lecture, écriture, histoire de France) , bac et masters à l'encan, avec facs de psycho ou de philo qui servent à rien, s'ingénie à perpétuer échec, non intégration et exclusion, avec pour souci principal d'occuper les jeunes en attendant qu'ils aillent pointer à pôle emploi. L'égalité fumeuse des chances scolaires remplace le temps passé à l'armée, et la droite offre comme « progrès » : de restaurer le service militaire !
4Pour autant que je me souvienne, je n'en savais rien, ne voulais pas savoir, boulanger ? Aviateur ? Chanteur ? Peut-être pas une vie de merde comme grouillot salarié...
5Un bon point pour l'ultra- réaliste Fillon, qui creuse son sillon une nouvelle fois face à l'arrogant Copé, qui veut 50.000 flics de plus, et qui ajoute à la fulgurante montée de Droppy ; lors des trois débats Fillon n'a pas varié, c'est vrai, non seulement il faut payer les policiers, ces non-productifs, par des emprunts bancaires mais en plus en augmenter le nombre ne peut résoudre ni la crise sociale ni les violences ni le chômage ! Couché Copé !

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