PAGES PROLETARIENNES

jeudi 19 novembre 2015

UN MILIEU MAXIMALISTE REVOLUTIONNAIRE DANTONESQUE


Le milieu maximaliste brille par sa dispersion et des carences d'analyse évidentes, doublé d'un attentisme stupéfiant. Excepté le Pcint qui a pris position très rapidement, avec une tonalité de facture classique, assez généraliste et loin d'une analyse basique des formes actuelles de l'impérialisme, qui n'est pas convaincante pour le prolétaire lambda;
Rien de la part de la secte CCI (qui par le passé prenait position rapidement dans les moments graves) dans une désaffection théorique et organisationnelle proche de la décomposition létale. 
Que de billevesées prétentieuses et creuses du côté des « fractions » ou autres qui hélas, avec une arrogance calamiteuse (« on vous l'avait bien dit » ou « c'est la faute au capitalisme ») ne disent ni n'expliquent rien. La palme du bêtiser politique 2015 revient au GIGC qui, reprenant l'argument imbécile et fumeux des Hollande-Valls, vient rafler de justesse la médaille de meilleure phrase opportuniste du mouvement révolutionnaire embaumé : « Dans l'attente d'une position plus élaborée » ! Et de nous ressortir leur communiqué de janvier 15 sur feu Charlie ! On trouve là en effet la théorie en sarcophage du CCI embaumé d'il y a vingt ans, mais qui n'est pas seulement hors réalité mais valide l'argumentaire bourgeois du « nous sommes en guerre », sans être capable de nous expliquer de quelle guerre il s'agit ! Une guerre coloniale ? Non, plus de colonies. Une guerre impérialiste ? Non, le prolétariat n'y est pas engagé comme tel. Une guerre humanitaire (contre un terrorisme opaque), certainement pas. Une guerre de rapine pétrolière ? Mais alors qui est au service de qui ? Une guerre contre le dictateur Assad ? Mais au profit de qui ? Une guerre aux côtés des gangs terroristes concurrents de Daesch ? Une guerre contre un Etat... qui n'existe pas !

Il conviendrait sans doute, s'ils étaient capables d'un peu de discernement,  de qualifier d'expéditions militaires hasardeuses les décisions interventionnistes de l'Etat français sous les Sarkozy puis Hollande, dans un contexte mondial où la guerre mondiale est encore impossible. En réalité les quelques individus ou couples qui composent le maximalisme, ne disposant pas du cadre d'analyse et de réflexion d'un véritable parti de classe, sont désarmés et bredouillent ou radotent des généralités. Ils n'ont aucune prise sur la réalité et complexité des rivalités et complots des compétiteurs capitalistes ; une réalité complexe qui nécessite non pas de crier aux « méchants capitalistes » mais de surligner le risque rapproché d'un nouveau chambardement économique qui, seul, peut expliquer l'accélération des présentes tensions terroristes, planifiées par les grandes puissances. 
L'homme de la rue est plus lucide que nos révolutionnaires archivistes! Nombre de ceux avec qui j'aime à discuter déplorent la manipulation régnante, les soudaines découvertes de caches terroristes au lendemain des attentats alors que "vigipirate" veillait comme jamais; ils ne croient pas non plus que Daesch soit enrichi avec quelques bidons d'essence vendus en catimini à la Turquie, ni que la religion musulmane est "profondément" pacifique, et les réfugiés autre chose que des victimes...

Nier la notion généraliste de « guerre » - mondiale au demeurant – est primordial, ce qui signifie que le prolétariat n'est pas mobilisé pour icellle. La place majeure prise par le spectacle du terrorisme, sanglant et pas très aveugle (sont visés essentiellement les civils innocents pas les sièges des trusts capitalistes), plus l'apologie des polices, confirment qu'il faut « mobiliser le prolétariat », donc qu'il ne l'est pas encore en dépit de toutes les pleurnicheries nationales. ET qu'il faudra encore plus de sang et de larmes pour le convaincre de transmuer son pacifisme attentiste en désir de boucherie vengeresse. C'est pourquoi, optimistes dans la volonté de persuasion, des ministres bourgeois nous informent qu'il faut s'attendre aux gaz ! Dans le même sens que le premier d'entre eux avait affirmé dès janvier... que cela durera longtemps... jusqu'à ce que le bourrage de crâne et de TNT puissent enfin avaliser une nouvelle défaite historique du prolétariat, enfin convaincu de "partager" la barbarie capitaliste ! En attendant les prochains attentats criminels des fous du capitalisme, nos révolutionnaires n'élaborent pas grand chose. Ils s'attendent à élaborer, devant leur écran blanc. Ils sont aussi nombreux que la cariole de Lénine à Zimmerwald mais pas capables de la hardiesse théorique de cet immense théoricien.

ANNEXE LAMENTABLE :

extraits du site Révolution ou Guerre :

Massacre et terreur aveugle à Paris : le capitalisme, c’est la guerre impérialiste ! (14 novembre 2015) (ouaf la trouvaille inédite! notule de jlR)


Plus d’une centaine de morts, des centaines de blessés, (…) Ils (série d'attentats sanglants) répondent à l’intervention massive et brutale des principales puissances impérialistes en Syrie. À leur tour, ces attentats vont relancer encore plus la guerre et les rivalités impérialistes en particulier au Moyen-Orient, avec leur lot de tués, de misère et de populations contraintes, pour survivre, de fuir la guerre et de migrer. Une fois de plus, la réalité macabre vient confirmer la vieille position du mouvement ouvrier et du marxisme : le capitalisme, c’est la guerre. Aucune paix n’est possible tant que cette société de misère et de mort ne sera pas mise à bas. Dans l’attente d’une prise de position plus élaborée sur ce qui vient de se passer à Paris, nous republions notre position suite aux attentats contre Charlie Hebdo et le magasin kacher du 7 janvier 2015 à Paris dans laquelle nous affirmions que « plus le capitalisme s’enfonce dans la crise économique et dans les rivalités impérialistes guerrières, plus le terrorisme se développera et frappera les populations innocentes ». La réalité du monde capitaliste n’a fait que confirmer, ô combien, notre affirmation d’alors.
Le GIGC, 14 novembre 2015.

Cette poignée poignante de malheureuses veuves du CCI nous renvoie à la TCI (tendance communiste internationale, référence groupale archéologique) sur le site de laquelle brille un titre d'une originalité dantonesque hallucinante: « Barbarie, barbarie et encore plus de barbarie »1, avec en prime une imitation du slogan lamentable de janvier : « je suis prolétariat international » ; j'aurais plutôt proposé à ces comiques italiens : « je n'emporterai pas l'internationalisme à la semelle de mes souliers ».
Le fond de la dénonciation de la guerre en général par un certain Fabio Damen n'est certainement pas mauvais mais reste vague et confus. La traduction en français est malheureusement un massacre sémantique, plus barbare que le capitalisme, plus pitoyable qu'un écrit de Zola, autant que l'argumentaire est une ridicule copie du bourrage de crâne médiatique : « La barbarie de Daesh procède de ses intérêts économiques et politiques, ceux d'un État impérialiste naissant prétendant défendre les masses défavorisées qui ont accepté sa religion comme la seule voie de salut et ont vendu leur dignité en tant que classe exploitée en ce monde pour un hypothétique bonheur après leur mort ».

Que nos dantoniens daltoniens cessent de regarder la télé !

Daesh n'est pas un Etat en construction, mais un marais de bandes armées dont les commanditaires restent opaques. C'est une fabrique de la fausse opposition civilisation capitaliste/arriération musulmane, comme hier libéralisme/stalinisme. L'équation simpliste visant encore une fois à éliminer la seule équation historique crédible : capitalisme/communisme.

Le milieu maximaliste actuel ne négocie pas en secret avec la contre-révolution comme cela était supposé avec l'opportuniste Danton, mais risque comme tel, avec le rabâchage des vieilles formules élimées de finir, hélas, comme tous les opportunistes de l'histoire, kiki coupé ou kaput théoriquement et politiquement.

Je préfère le vrai Danton à ses pâles imitateurs anonymes: « L'opinion publique est une putain, la postérité une sottise ! ».


1La formule bien connue de l'orateur Danton était celle-ci : « « il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France sera sauvée ! »; un méchant potache pourrait traduire de l'italien damenesque: "il nous faut de la barbarie, encore de la barbarie, toujours de la barbarie, et l'internationalisme sera sauvé!".

mardi 17 novembre 2015

QUELQUES REFLEXIONS POUR EN FINIR AVEC LA FOUTAISE DE L'ANTI-TERRORISME



Notes pour expliquer le crime terroriste et les fabulations de l'anti-terrorisme à partir de l'ouvrage de Jacques Fremeaux « La question d'Orient » (Fayard 2014)


LES ATTENTATS SUICIDES NE SONT PAS UNE INVENTION ISLAMIQUE

« Dès cette époque ( années 80), cependant, apparaissent d'autres formes de terrorisme, qui se fondent sur des mots d'ordre exclusivement musulmans, le but affirmé du combat n'étant plus seulement, voire plus du tout, la libération nationale et un ordre international plus juste, mais prioritairement voire uniquement , la défense (ou la victoire) de l'islam. Les militants n'hésitent pas à recourir aux actions suicides. Les premières qui frappent l'opinion sont celles des chiites du Hezbollah, dont les attentats dirigés contre les forces de l'ONU, américaines et françaises, débarquées à Beyrouth, paralysent la solution de reconstruction inspirée par les occidentaux sur une base favorable à Israël, en amenant le retrait de ces contingents (1983) (…) En dépit de ses références religieuses et du fanatisme affiché de ses membres, ce type d'action présente surtout des analogies avec le courant né avec la fin du siècle en Occident, et dont on suit la trace depuis les nihilistes russes et les anarchistes, en passant par une infinité de mouvements qui cherchent à renverser l'ordre établi, républicains irlandais, adversaires de la République de Weimar, jusqu'aux Brigades rouges d'inspiration marxiste. La méthode, qui conduit le terroriste à mourir en faisant exploser sa bombes, ne suit guère la tradition du coran, qui proscrit le suicide. Elle représente plutôt une invention de la Deuxième Guerre mondiale que les militaires japonais ont voulu inscrire dans la tradition séculaire de leur pays en prétendant ressusciter l'esprit des kamikazes » (p. 402-403)

QUI FINANCE LES ACTIONS TERRORISTES ?

« … le 11 septembre souligne un certain nombre d'éléments nouveaux, et tout d'abord la nature même du mouvement Al-Qaïda. Bien renseigné, suffisamment financé (budget évalué à 30 millions de dollars), rassemblant un petit nombre de militants islamistes prêts à tout, et notamment à des actions suicidaires, il se présente sous la forme d'un réseau très souple, loin des organisations structurées selon le modèle révolutionnaire. Ses objectifs s'écartent de tout projet étatique. Ses agents s'installent dans les pays où la montée des courants religieux crée des conditions favorables. Ils y exercent leur action en faveur d'une radicalisation, mais surtout ils les utilisent en vue de lancer des actions hostiles aux Occidentaux, accusés d'agresser les musulmans. Les origines de ce mouvement sont moins pures que ne voudraient le faire croire ses déclarations d'intransigeance. Al-Qaïda paraît en effet avoir eu pour principaux « parrains » non pas ces « Etats-voyous » que la propagande occidentale dénonce depuis le milieu des années 1990, mais ces pays infiniment respectables que sont les Etats Unis et l'Arabie Saoudite » (p. 403).
« On n'ignore pas non plus que l'Arabie Saoudite et l'Iran encouragent les attentats-suicides en Palestine en versant des indemnités aux familles des « martyrs » (p.409)
La fourniture et la circulation des  armes est étrange, voici ce que je répercutais comme info juste après l'intervention russe: "En réponse à l'intervention militaire russe, la CIA et les monarchies du Golfe ont livré de nombreux missiles antichars TOW aux rebelles syriens. Avec ces nouvelles armes, ces derniers ont détruit des dizaines de blindés.
La rébellion syrienne a infligé de lourdes pertes à l'armée de Bachar el-Assad grâce aux missiles antichars américains TOW qu'elle a reçus en grand nombre ces dernières semaines. L'offensive terrestre de l'armée syrienne au nord de Hama, lancée début octobre avec le soutien aérien de la Russie, a été ralentie par la destruction de plusieurs dizaines de blindés par ces missiles sophistiqués, livrés massivement aux rebelles via la Turquie par l'Arabie saoudite et le Qatar, principaux soutiens du soulèvement armé contre Bachar el-Assad, ou par la CIA".

Plus bizarre, on persiste à nous faire croire depuis 3 ans que daesch est invincible, que cette noria de bandes armées peut terroriser le monde entier mieux qu'Al Qaïda, alors que les Etats blindés des dictateurs Saddam Hussein et Kadhafi, bien plus puissants ont été éliminés en quelques semaines. Enfin, il est intéressant de noter ce que vient de déclarer Poutine, que parmi les commanditaires on compterait d'honorables membres du G20, des éminences grises de Total, des financiers français...

ET LES RUSSES SONT-ILS BLANCS FACE A L'ISLAMISME ?

Poutine reprend la tradition des Staline et Krouchtchev soit par l'assimilation à la curaille d'Etat soit par la criminalisation des tchétchènes .  « La politique soviétique elle-même n'est pas exempte de machiavélisme, en dépit de l'athéisme officiel. Dès 1944, Staline, désireux de mobiliser les religieux musulmans après les chrétiens orthodoxes, avait conclu à l'issue d'entretiens avec le mufti d'Oufa, un accord établissant une organisation chargée et de rétribuer le personnel religieux relevant des rites sunnite et chiite (… mais se plante en Afghanistan où l'armada US contribue à valoriser l'islamisme) (…) en 1991, la coalition américaine, en écrasant militairement le régime de Saddam Hussein , contribue à décrédibiliser la capacité du nationalisme révolutionnaire proche de l'URSS, à remettre en cause la prépondérance occidentale » (p.405)

A QUOI CORRESPONDAIT L'ELIMINATION DE SADDAM HUSSEIN ?

« L'élimination de Saddam Hussein semble fournir une solution indirecte en vue de sortir de ce blocage (la rigidité saoudienne et sa guerre de l'ombre, note de jlr). Un Moyen-Orient en paix rendrait l'alliance saoudienne moins indispensable... » (p.409).
On sait le chaos qui s'en est suivi, mais nullement un affaiblissement de l'impérialisme US, qui règne justement par ce chaos, pour tout dire, cette mise en scène du terrorisme, ennemi opaque, insaisissable et criminel. Même politique de vitrine pour l'impérialisme russe : « (après 2001) Le président Poutine assure son collègue Bush de son appui total dans la lutte contre le terrorisme » (p.413). Cette accolade est utile à Poutine pour sa reprise en main du Caucase où une partie des indépendantistes tchétchènes reçoivent des subsides de l'Arabie Saoudite.

QUELLE DESTRUCTURATION DES SOCIETES « POSTMODERNES »

Les pages sur la métamorphose de l'Occident (p.447 et suiv) à la suite de la critique d'un ouvrage de Edward Saïd sont intéressantes pour essayer de comprendre le nihilisme islamiste, où toute logique, toute mémoire historique disparaissent ; c'est une déstructuration aussi déplorable que celle des bobos écologistes, sublimés par la théorie du genre, qui en viennent à vouloir abolir l'idée d'une différence de nature entre l'être humain et les animaux (en prolongation de la stupide théorie qui prétend qu'il n'existe qu'une race humaine, attendez-vous à être traité de raciste si vous appelez un chien un chien et un chat un chat!) : « … cette ignorance de l'histoire considérée en tant que « conscience rationnelle que l'espèce humaine a d'elle-même » (Schopenhauer) aboutit à faire disparaître, pour les sociétés humaines, la liberté d'opérer des choix en fonction des expériences passées » (p.449). L'acculturation qui frappe les classes pauvres, surtout immigrées (exclues de l'hypocrite mixité sociale) est aussi dramatique que les fautes de français que commet le petit politicien Sarkozy à chaque phrase ; sauf que le blaireau est appuyé par les financiers, et les derniers de classe voués à la tentation violente et suicidaire.
La propaganda médiatique n'a pas répercuté des sifflets dans les écoles contre la messe nationale, comme lors des attentats de janvier (excepté à Marseille où une empathie naturelle porte une certaine population frère à se sentir proche des « martyrs », cf. la banderole des « ultras » du foot « Je suis Paris », détruite).Attaque contre la classe ouvrière des deux côtés - l'obscur mercenariat djihadiste se fiche des classes prétendant terroriser les "populations mécréantes", mais rend service aux Etats démocratoques en encourageant la fusion nationale sécuritaire - ce sont surtout des bobos qui ont été assassinés froidement; et, du coup, comme ils sont les principaux vecteurs du pacifisme, tout le monde se contentera de quelques bombes jetés sur le sable du désert syrien et la possible expulsion d'une dizaines de pousse-au-crime salafiste; y aura pas photo.

Nike et coran font bon ménage, et relient jeunes déshérités à l'ordre proposé par les militants et tueurs islamistes ; la politique traditionnelle n'a jamais été qu'un moyen de tuer l'autre, mais seulement psychologiquement, quand l'islamisme propose de vraiment concrétiser le meurtre, ce qui est résolument « post moderne » pour ne pas dire « pré-moderne ». Ce qui me pousse à dire que, de même que la bourgeoisie américaine cultive le multiculturalisme et favorise le folklore vestimentaire musulman, de même les bourgeoisies suivistes européennes n'explicitent jamais la démarche suicidaire des militants-soldats islamistes ; dénoncer le « rêve islamiste », le « paradis salafiste » relèverait du blasphème c'est à dire du racisme ; remettre en cause la poussée salafiste à l'ombre des mosquées relève aussi du blasphème, fasciste celui-là. Or le meilleur service à rendre aux jeunes paumés, sans avenir, rejetés par une société très hiérarchisée, classieuse et méprisante, serait de dénoncer l'islamisation de la société comme une nécessité téléguidée par le Capital et ses nombreux serviteurs de haut rang et de parfaite compromission. Les sectes trotskiennes LO et NPA sont la risée du web face aux derniers attentats à Paris pour leur esquive de ces questions. LO fait dans la charité en pleurant les morts, et le NPA qui prétend dénoncer l'impérialisme français en Syrie laisse supposer que l'action des tueurs dits islamistes n'en seraient que la conséquence ce qui ne signifie pas autre chose qu'un nouveau « soutien critique » à ces porcs assassins, comme naguère leurs pères en trotskisme ont soutenu les pires dictateurs tiers-mondistes ; c'est de la guimauve Plenel dans le même jus stalinien (= la violence des faibles autorise tout!). Et surtout on n'y trouve aucune critique réelle du terrorisme ni des grandes puissances qui « fabriquent » un terrorisme qui avait été jusque là la qualité 'professionnelle' des « Etats voyous » !

Voyons les explications plus fines de Frémeaux, qui sous-estime la légitimation par les Etats – au nom de la démocratie multiculturaliste de l'expansion musulmane (supplétive au stalinisme) alors qu'il montre très bien comment les grands Etats manipulent l'hydre terroriste pour justifier leurs actions impérialistes (je veux dire : peu importe ce que pense tel ou tel musulman mais ce que n'importe quel abruti est amené à faire) ; il a aussi tendance à voir les islamistes comme un tout du fait de leur théorie éliminationniste très simpliste, et à intellectualiser leurs recrues outre mesure alors que ce sont en général des ratés sociaux plus mus par la haine que par « la bonne parole qui sauve le monde » :

«  Ceux-ci (les islamistes) ne rejettent pas l'apport des sciences et des techniques modernes, auxquelles ils se contentent en général de délivrer des brevets de conformité avec le message du coran, censé soutenir toute science. C'est qu'ils refusent non pas formellement la modernité, qui a pu paraître longtemps, y compris en Occident, se concilier avec la conservation de la morale traditionnelle et des valeurs familiales, mais l'esprit postmoderne, qui a tendance à déconstruire l'image de la religion et à affaiblir l'unité communautaire par le défi de la diversité culturelle. Le rapport au temps est tout aussi inconciliable, puisque l'islamisme radical valide un retour aux origines fondé sur une vision d'un passé qui ne peut avoir de valeur que dans sa réactualisation, au sein d'un temps mythique : la Cité parfaite du prophète, telle qu'une lecture de la tradition la reconstitue, en dehors de toute critique. Ce temps mythique est étranger au temps vectoriel de l'histoire, mais plus encore à l'affirmation d'une mémoire non islamique et d'une finalité extra-religieuse, attachée, au fond, à la construction d'un être en dialogue perpétuel avec des forces vitales dont la science permet de partager les secrets sans porter atteinte à l'intégrité du Cosmos (!?).
Tout se passe comme si, dans la société mondiale, ces islamistes avaient choisi d'assumer (avec toute l'hypocrisie inséparable de ce rôle) la mission de champions d'un conformisme que les idéologies des années 1960 ont ridiculisé, marginalisé, voire interdit en Occident, mais auquel ils redonnent une crédibilité effrayante. Ils tiennent ce rôle tout à la fois au sein du monde musulman traditionnel, dont ils contribuent à conforter les particularismes, et au sein des sociétés occidentales, où leur influence est forte auprès de populations musulmanes en nombre croissant » (p.450).

Des explications bien alambiquées qui esquivent que la religion musulmane est, comme toutes les religions importantes, un instrument d'abrutissement et de soumission des peuples et des prolétariats, et éclairent peu sur l'instrumentalisation du terrorisme islamique, ses réels fondements militaristes au service d'Etats prédateurs avec ce double langage qui lui est favorable via le multiculturalisme et l'antiracisme compréhensif. Frémeaux reconnaît plus loin que la religion musulmane, cette aberration, est ménagée par les pouvoirs et qu'on se bouscule pour négocier avec des augustes représentants charlatans : « La perspective (de travail avec ceux-ci) paraît d'autant plus séduisante qu'elle correspond à l'idéal américain qui consiste à laisser la plus large liberté interne aux différentes communautés à condition qu'elles acceptent les règles constitutionnelles et les lois de la libre entreprise » (p.478).
Faut-il le reformuler ? : « L'économie capitaliste tend à rapprocher les classes dirigeantes dans un même luxe et à confondre les prolétariats dans une misère uniforme » (p.501). Les salopards de financiers occidentaux fabricants de chômage de masse ….continuer à serrer la paluche aux gros salopards saoudiens qui font couper la main aux voleurs de pommes !

Ecrit avant la période de fabrication (US) de Daesch (prononcez dash comme la lessive) l'ouvrage a le courage de conclure sur la non séparation de cette religion et ses dites déviances du fait – non certes en soi de l'illusion religieuse – mais d'un monde désincarné :
« L'influence des islamistes ou jihadistes, peu importe comment on les appelle, n'est qu'un symptôme d'un univers déculturé, dans lequel une religion finit par être réduite à devenir le pacte d'une organisation criminelle ».

CONTRE L'ENFUMAGE DE HOLLANDE ET CIE
DANS LA PRETENDUE LUTTE ANTI-TERRORISTE


On peut s'inspirer des réflexions d'un Pierre Conesa qui explique que le terrorisme ne se combat pas par la guerre. Il y a une espèce de confusion typiquement hâbleuse-gouvernementale qui nous rabâche « qu'on est en guerre » ! Oui, eux les gouvernants et leur classe de bourgeois participent à la guerre occulte et multiple en Syrie, où l'ennemi (invisible) est désigné comme «le terrorisme » ; ce qui est un non sens ou demanderait des explications moins simplistes. Nous, victimes ou possibles victimes des meurtres planifiés par des réseaux louches, voulons comprendre non les motivations de exécutants terroristes (on s'en fout, un tueur mérite d'être tué, et c'est ce qui se passe) mais d'analyser ce qui conduit à une telle connerie inhumaine, pour la dissoudre autrement efficacement que par la multiplication des uniformes policiers. Conesa propose lui de discuter avec les curés musulmans, ce qui est aussi stupide et inutile que de discuter société et politique avec leurs confrères des autres religions. Ce qui nous intéresse nous prolétaires c'est de discuter entre nous pour réfléchir à comment foutre en l'air cette société qui génère pas seulement inégalités et exploitation mais perversité criminelle islamique, au service de grandes puissances dans une lutte à mort géopolitique qui nous dépasse et où on nous envoie des petits assassins de merde qui n'ont qu'un poix chiche dans le crâne, drogués ou pas.
Il n'y a pas plus d'Allah que de Daesch dans leur petite tête. Les médias taisent la vérité: c'était être embauché dans l'armée française ou dans l'armée mercenaire des pétromonarques et de la fraction US déguisée. Aucun des aspirants djihadistes n'a fait un crédit pour le voyage en Syrie. Ils peuvent y aller en famille, tous frais payés d'avance à partir d'ici et on leur promet une belle solde de mercenaire. Sauf que l'espérance de vie et les "conditions de travail" sont plus pénibles et risquées qu'un trouffion national gaulois. Pour appuyer sur une gâchette pas besoin de savoir lire et écrire (Brighelli moque super bien le communiqué des mercenaires primaires et circulaires: http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-etat-islamique-explication-de-texte-16-11-2015-1981932_1886.php

Les organisateurs de l'ombre ont la tâche facile. Les Etats européens sont des Etats faibles. Il n'y a aucune cohésion nationale. Taubira était la seule à ne pas chanter la Marseillaise à Versailles, comme son pote Benzéma, bad girl et bad boy font partie du cirque des "opposants" à la nation ringarde et laïque et confirment la maxime: on est désolé et advienne que pourra!



SOURCES

Lire un bon résumé du livre :


Lire aussi les réflexions de Pierre Conesa :







ANNEXE



Objectif n°1 : désigner la cible

Pour Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense, l’objectif premier d’une politique de contre-radicalisation est de “désigner la cible“, car “c’est le seul moyen de faire comprendre que la composante musulmane de la société française n’est pas concernée dans sa totalité par ces comportements“.
La cible, pour ce spécialiste des questions stratégiques internationales, a un nom : le salafisme. “Le salafisme est une idéologie propagée par l’Arabie saoudite dans les années 1980-90 pour lutter contre les Frères musulmans, qui avaient fait l’erreur de soutenir Saddam Hussein pendant la guerre du Golfe. Le salafisme, abondé par l’argent de l’Arabie saoudite, a propagé partout des mosquées avec des imams salafistes, y compris en Algérie, et nos amis algériens l’ont payé“.
Inutile donc de stigmatiser toute une communauté. Au contraire, selon Pierre Conesa, il faut s’appuyer sur la “classe moyenne musulmane“. Une démarche qui oblige à comprendre d’abord les racines de ces mouvements de ré-islamisation.

Les “reborn muslims”, des enfants de parents “trahis par la République”

Je voudrais rappeler un épisode qu’on a vécu dans les années 1980, c’est la Marche des beurs, qui était sur la thématique ‘liberté, égalité, fraternité’. La réponse du Parti socialiste, à l’époque, a été de constituer SOS racisme avec aucun des leaders de la Marche. Et ça, c’est le genre de choses qui a fait que les enfants de ces gens-là, qui avaient cru à la République, se sont ré-islamisés. Donc les “reborn muslims”, ceux qui vont ensuite donner naissance à ces salafistes, sont des enfants dont les parents ont été trahis par la République“.
Pour l’auteur du rapport “Quelle politique de contre-radicalisation ?”, il est urgent de trouver un interlocuteur crédible dans la communauté musulmane, car elle est le réseau le plus “avancé, puisque c’est elle qui, à travers les imams, les théologiens, les présidents d’associations, les travailleurs sociaux, connaît la communauté. Or quel est leur interlocuteur aujourd’hui ? Le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman), mais c’est une structure qui ne fonctionne pas“.
Au coeur de la politique de contre-radicalisation, il y a donc la communauté musulmane. “On ne va pas définir une politique de contre-radicalisation sans les élites musulmanes. Il y a des volets entiers qui ne relèvent pas du gouvernement. Ce n’est pas le ministre de l’Intérieur  qui va tenir un discours théologique. Donc aujourd’hui construire cette interface est une première chose“.

Une nouvelle politique extérieure : “le terrorisme ne se combat pas par la guerre”

Au-delà de la politique intérieure, la France doit aussi “se resituer complètement sur la scène internationale“, poursuit Pierre Conesa. ”Autre aspect important, c’est la perception de l’ensemble de la communauté sur les ratés de la politique extérieure. On a depuis une dizaine d’années utilisé la force armée pour aller sur des tas de théâtres extérieurs pour lesquels aujourd’hui il n’y a aucun résultat positif. Le terrorisme ne se combat pas par la guerre. Il ne se combat pas non plus par l’augmentation des budgets de la police et du renseignement. C’est un des volets seulement“.

dimanche 15 novembre 2015

CARNAGE A PARIS: Prise de position du PCint

attentats de Paris:
le capitalisme est responsable
guerre de classe contre le capitalisme!
«Nous sommes en guerre!», tel est le leitmotiv des personnalités gouvernementales comme des politiciens des divers partis français, après les meurtriers attentats de Paris et Saint Denis.
Mais en fait ce n'est pas d'hier que l'impérialisme français est en guerre, même si jusqu'ici les populations françaises n'en ressentaient guère les contrecoups dans leurs chairs.
Il y a un peu plus d'un an le président Hollande annonçait en grande fanfare la décision de participer aux bombardements américains en Irak, décision qui fut suivie par l'envoi sur le terrain de plusieurs dizaines de commandos des «Forces Spéciales»; il y a quelques semaines le gouvernement décidait de participer aux bombardements en Syrie; il y a quelques jours il annonçait l'envoi dans le Golfe Persique d'un groupe aéronaval (porte-avions, sous-marin nucléaire d'attaque et navires de guerre en protection) pour intensifier sa participation à la guerre en Irak et en Syrie. Sous le gouvernement dit «de gauche», l'impérialisme français fait preuve d'une poussée d'agressivité militaire qu'il n'avait pas connu depuis... les gouvernements du socialiste Mitterrand.
Il s'agit cependant d'une vieille et sinistre tradition impérialiste tricolore; sous Sarkozy, les cercles impérialistes avaient été à l'origine de la guerre en Libye qui a plongé ce pays dans un chaos dont il n'est toujours pas sorti. On ne compte pas le nombre des interventions militaires en Afrique depuis la fin officielle des colonies; rappelons seulement les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi au Rwanda qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts. Quant aux guerres coloniales, elles ont causé aussi des centaines et des centaines de milliers de victimes.
L'impérialisme français est sans doute l'un des plus rapaces et sanglants représentants de l'impérialisme, ce système de domination de la planète par une poignée de grands centres capitalistes et d'Etats à leur service; mais, comme ses confrères, il est aussi en guerre contre ses propres prolétaires, n'hésitant pas à user de la violence la plus brutale pour maintenir l'ordre bourgeois et les profits capitalistes.
Sans remonter aux terribles massacres par lesquels il a répondu aux révoltes ouvrières tout au long du dix-neuvième siècle, souvenons-nous de la tuerie en octobre 1961 par la police de centaines de travailleurs algériens manifestant pacifiquement à Paris. Le gouvernement vient d'ailleurs de décréter l' «état d'urgence», une mesure d'exception créée lors de la guerre d'Algérie et qui avait déjà été utilisée en 2005 lors des émeutes des banlieues...
Lorsque la décision avait été prise de participer aux bombardements en Irak, le gouvernement avait appelé à «l'union nationale» pour soutenir une guerre à laquelle il affirmait participer pour protéger la population française comme la population irakienne contre les crimes terroristes; ces appels à l'union entre tous les citoyens ont été réitérés depuis et ils le sont à nouveau aujourd'hui.
Il s'agit en réalité d'appels aux prolétaires à se solidariser avec «leur» impérialisme national, c'est-à-dire avec les capitalistes qui les exploitent, qui oppriment les prolétaires et les masses déshéritées des pays dominés, qui pillent la planète et qui mènent des guerres incessantes. L'union nationale ne sert que la bourgeoisie, les prolétaires en sont toujours les victimes, que ce soit en étant exploités sur leur lieu de travail, en servant de chair à canon.
Toutes les mesures dites de sécurité qui depuis des mois et des années sont continuellement renforcées (plans vigipirate, mobilisation de l'armée, espionnage massif des communications, etc.) n'ont jamais servi à protéger les populations, comme le démontrent une fois de plus les derniers attentats; elles ne servent qu'à protéger les intérêts des bourgeois et à défendre le système capitaliste par l'intimidation des «fauteurs de trouble» potentiels et tout particulièrement des prolétaires.
L'Etat bourgeois est cent fois plus efficace pour arrêter des travailleurs qui déchirent la chemise de leur patron que pour empêcher des attentats contre les habitants de Paris: démonstration que les victimes civiles ne sont jamais que des «dommages collatéraux» dans les entreprises impérialistes, sous les bombes en Syrie et en Irak comme dans les rues ou les lieux de concert de la capitale.
Mais les cadavres des victimes sont cyniquement utilisés pour alimenter les campagnes d'union nationale et de soutien à l'Etat et à ses forces de répression, et pour susciter l'adhésion aux campagnes militaires. D'ores et déjà les politiciens des partis de droite et de gauche multiplient les déclarations martiales. Rien d'étonnant à cela: en fidèles partisans de l'impérialisme, ils avaient déjà approuvé les récentes interventions militaires françaises en Libye, en Afrique et au Moyen-Orient; ils sont également unanimes pour soutenir les actions du gouvernement et appeler à l'union interclassiste.
Les prolétaires ne doivent pas se laisser abuser par ces représentants ou ces serviteurs de la bourgeoisie; ils ne doivent accorder aucune confiance au gouvernement et aux institutions de l'Etat bourgeois, qui sont au service exclusif de leurs ennemis de classe. Les sanglantes attaques de Paris et Saint Denis sont la conséquence des agissements criminels de ces derniers, les djihadistes répondant par des actes terroristes individuels au terrorisme à grande échelle des impérialistes.
Vouloir se protéger du terrorisme djihadiste ou le combattre en se rassemblant derrière l'Etat bourgeois, ne signifierait pas seulement pour le prolétariat accepter de se rendre complice du terrorisme impérialiste; cela signifierait aussi accepter de rester l'éternelle victime consentante du capitalisme.
Les attentats de Paris et d'Ankara, ceux de Beyrouth ou du Tchad, comme les guerres en Ukraine ou au Moyen-Orient, sont la préfiguration de l'avenir de misère, de massacres et de guerres généralisées que le capitalisme en crise réserve au prolétariat et aux masses du monde entier.
Pour y échapper, il n'y a pas un camp bourgeois à choisir contre un autre; il n'y a pas d'autre solution que la destruction du capitalisme, destruction qui ne peut s'accomplir que par la révolution communiste internationale.
Parce qu'il est la classe sociale dont l'exploitation fait vivre le capitalisme, le prolétariat possède en lui la capacité d'en finir avec le mode de production capitaliste et la société d'injustice et d'oppression, de guerres et de massacres, édifiée sur ses bases: il suffit qu'il refuse de continuer à se laisser exploiter pour faire s'écrouler ce gigantesque édifice.
C'est la voie de la reprise de la lutte prolétarienne, de la guerre de classe révolutionnaire contre toutes les bourgeoisies et tous les Etats bourgeois; elle implique de briser les liens patiemment tissés depuis des décennies pour tenir le prolétariat enfermé dans l'interclassisme, de rompre avec les multiples forces et institutions de la collaboration de classe, d'abandonner les illusions dans l'union nationale, la démocratie et l'Etat, qui sont entretenues par tout un ensemble d'amortisseurs sociaux, afin de trouver les forces et les armes de classe et de reconstituer l'organisation politique pour mener le combat.


Ce n'est pas une voie facile, rapide ou sans risques; mais le prolétariat s'y est déjà historiquement engagé lorsque par le passé il s'est lancé à l'attaque des citadelles capitalistes. Il devra nécessairement s'y engager à nouveau demain, sur la base des positions politiques, programmatiques et théoriques marxistes inlassablement défendues par la Gauche Communiste, sans se laisser arrêter ni intimider par les coups de l'adversaire. Il trouvera alors la force de venger toutes les victimes du capitalisme en mettant définitivement fin à ce système infâme.


Non aux guerres capitalistes!
Non à l'union nationale!
Pour la reprise de la lutte de classe!
Pour la révolution communiste internationale!



Parti Communiste International
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