PAGES PROLETARIENNES

mercredi 15 octobre 2014

LE SUICIDE raté de ZEMMOUR


Ou quand la bourgeoisie française s'est couchée devant l'occupant allemand et fait la même chose avec l'occupant américain, constat dont aurait dû partir Zemmour au lieu de batifoler avec des circonstances atténuantes pour le boucher de Verdun et celui des enfants juifs... Sarkozy la banane l'avait précédé en exigeant que dans les écoles on sanctifie "le vainqueur de Verdun" (encore une idée de Buisson). En s'appuyant sur le vieux con de 40 Zemmour donne hélas des verges pour se faire battre et surtout amoindrir un propos qui n'a rien à voir avec Pétain (faut-il remercier Sarkozy et Hollande de trier les immigrés ou leur reprocher de ne pas exiger de l'Angleterre un ferry boat pour emporter vers la Perfide Albion libérale à géométrie variable les 2000 réfugiés qui attendent dans les rues de Calais les désidérats des patrons british?). Il rend service surtout à la gauche au pouvoir en confortant la mystification de la focalisation sur les immigrés "en général", quand plus que les pauvres hères qui lanternent au pied des Préfectures, l'utilisation idéologique de la "tolérance" religieuse et vestimentaire est une superbe arme de la gauche caviar pour diviser les prolétaires et encourager l'obscurantisme. Le triomphe du folklore public islamiste est surtout le reflet de l'absence d'horizon politique alternatif au capitalisme!
La légende des mille ans d'histoire de France avec laquelle le petit juif pied noir venu d'Algérie veut fayoter au "bon français" est une légende nationale éculée. La nation n'existe qu'à partir de 1789. L'histoire, et même l'histoire nationale, n'existe pas avant le XIXe siècle, elle n'est qu'un fatras d'histoires religieuses ou repose sur les écrits éclectiques des auteurs successifs. La discipline histoire ne naît qu'au XIXe et sert à la formation du sentiment national, comme la météo quotidienne à la télé a moins pour fonction d'indiquer la température dans les régions qu'à imprimer dans le cerveau l'image hexagonale éternelle.
Ce qu'il y avait avant n'est qu'une histoire de diverses peuplades en guerres de rapines et religieuses. La nation est par conséquent un moment transitoire dans l'histoire de l'humanité. Anticommuniste primaire (en regrettant que les flics n'aient pas tiré à Villiers le Bel il se réjouit que les Versaillais aient tiré sur les Communards p. 500) Zemmour n'a d'autre perspective qu'un impossible retour en arrière dans la misère des années 1950 qu'il n'a pas vécue.

Il est rare qu'un polémiste "raciste", "homophobe", "islamophobe" soit autant livré à la vindicte des médias à la veille des prix littéraires, que les principaux médias dirigent leurs projecteurs et leurs loupes grossissantes avec tant d'ardeur et de réprobation pour qu'on n'y voit point le début d'une campagne d'intoxication idéologique, ou sa prolonagtion récurrente et aléatoire.

Eric Zemmour, qui fait partie de l'élite des journalistes du panel médiatique est venu troubler les grosses ventes de la pétasse Trierweiler, amante arriviste répudiée heureusement par le président en titre de la République bourgeoise. Et alimenter la problématique immigrée récurrente, confuse et prurit national incessant. Son épais ouvrage "Le suicide français", avant même d'avoir été lu par les lecteurs ordinaires a fait l'objet d'une décrédibiliation en règle. La Licra nationaliste commandita un sondage ad hoc à OpinionWay

On s'en prit d'abord à sa présumée "rhébabilitation de Pétain" qui aurait sauvé la majorité des "juifs français". Quand on lit la démonstration de Zemmour, on se pose deux questions: la première est qu'avec une demi-vérité on ne restaure pas la vérité. C'est vrai que l'Etat vichyste a "marchandé", c'est vrai aussi que des collabos ont sauvé des juifs. C'est vrai qu'une partie des résistants et des "justes" français ont aussi sauvé des juifs. C'est vrai surtout, et là Zemmour a raison, que l'Etat d'une France vaincue a été soumis aux désidératas des nazis, dont la théorie raciale était avant tout une théorie nationaliste d'éradication du communisme en remplaçant les prolétaires internationalistes par les juifs apatrides.
La première question est de se demander pourquoi à la fin des années 1960 la focalisation sur la Shoah a pris son envol avec l'historien US Paxton, mettant fin à toute gloriole nationale résistancialiste. Zemmour, partant d'un point de vue national poussiéreux, part en vrille en posant la question de l'immigrationnisme de travers et du point de vue francophile. La deuxième question est pourquoi a-t-il débuté son livre passionnant à beaucoup d'égards sur une prétendue "résistance pétainiste" à l'ogre nazi? Pour arguer d'une dignité minimum du roman national? Ou pour faire un clin d'oeil aux vieux admirateurs de Pétain, un important lectorat d'électeurs du FN qui ont besoin de trouver une assise historique aux reniements successifs envers l'impérialisme américain? Et qui se précipitent en masse pour en faire un best-seller, et qui sera de plus en plus un best-seller au fur et à mesure que les élites taperont dessus. Et sa référence à la grandeur de De Gaulle (assassiné par les bobos de mai 68) n'est-elle pas un antidote à l'accusation attendue de restauration du pétainisme, à la manière de la vieille barbe crapoteuse Maurras ou de Marine la coquine?
La campagne de la Shoah à la fin des sixties n'est pas dûe à la critique par un historien extérieur à la France (Paxton) d'une histoire passée franco-française que les historiens du cru auraient été incapables de faire, elle est une campagne germano-américaine pour ridiculier la bourgeoisie française (nota sa fraction gaulliste) et lui faire payer Mai 68.

On s'en prend ensuite à ses chiffres exagérés des enfants immigrés (sept millions alors qu'ils ne seraient que trois millions et des poussières). Zemmour exagère les chiffres sans doute mais ses contempteurs ne prennent jamais le métro; ou sont toujours dans les aéroports comme il s'est brillamment moqué du nunuche Attali et de son "retour à soi". Le Monde et les journaux télévisés, les émissions de débats ne bruissent que du cas Zemmour. Or, comme chacun sait le gouvernement est celui de la gauche caviar, c'est à dire celui qui est le donneur d'ordre des idées dominantes. Un gouvernement "socialiste" empêtré dansla crise économique, qui méprise les "sans dents", qui supprime les allocations chômage pour le deuxième enfant mais pas pour le troisième ou le sixième, qui veut fliquer à mort les abonnés à pôle emploi, ne peut pas être tout à fait innocent de tant de leçons d'antiracisme et de défense de l'idéologie républicaine nouvelle du commnautarisme si européen et universaliste.

Zemmour veut nous conter le roman national de mille ans de francisation mais cet historicisme ne tient pas la route, non par ce qu'il se contredit – il ne fait pas un réel historique rigoureux de l'apparition et du développement de la nation française qui commence parfois au XIXe siècle et à d'autres pages avec le grand Charlot général – et s'enfonce dans des descriptions sociologiques agrémentées de ses conceptions machistes ou ces banalités ordinaires freudo-lacaniennes (la mort du père avec la décapitation de Louis Capet et la mort de la famille en position du missionnaire). Depuis bien avant la décapitation de Louis XVI, puis l'échec de Napoléon et la retraite de De Gaulle, jamais les peuples en révolte n'ont considéré despotes ou dictateurs comme leur père1. Trotsky, jeune président du Soviet en 1905 n'avait-il pas répliqué à un prince du tsar: "nous ne sommes pas vos enfants"! Que le minuscule Zemmour ait besoin d'un père comme Debord regrettait de ne pas être un baraqué, c'est son problème pas celui de l'histoire de France ni de la lutte des classes.

LA RELIGION ARRIEREE EST PLUS LE VRAI PROBLEME QUE L'IMMIGRATION

L'enveloppe explicative au déclin de la France concernant l'envahissement immigré n'est pas et n'a jamais été un problème français mais mondial. Le déclin de la bourgeoisie française est plus lié à sa défaite lors des deux guerres mondiales et à ses faiblesses économiques et politiques qu'à la question de l'immigration, qui n'est qu'un épiphénomène social qui n'a pris un tour dramatique et insoluble que depuis l'effondrement du bloc de l'Est et l'étouffement des aires des anciennes colonies par des guerres interminables où la France (officielle) est aussi criminelle que les autres grandes puissances et dans la continuité impérialiste des généraux héros de Zemmour, les Pétain et De Gaulle.

Zemmour ne se place pas au niveau historique plus général dont j'ai traité moi, d'une problématique immigrée moderne liée désormais à la fuite éperdue face aux guerres et au chômage de masse (cf. Mon livre "Immigration et religion"). Il n'a pas tort cependant sur la plupart des conséquences de l'envahissement musulman qu'il décrit depuis les années 1970. Mais il ne voit pas les causes réelles ni l'utilisation de ce phénomène non pas en soi contre "la tradition française" ou les "français de souche méprisés", lequel est à la fois un besoin du Capital pour renouveler une classe ouvrière manuelle et soumise, et une nécessité pour diviser cette même classe ouvrière grâce à une religion arriérée et fétichiste.
Il est étonnant, même s'il se distingue aimablement de toute assimilation aux thèses du FN qu'il ne rende pas hommage à sa prescience; c'est le FN et l'extrême droite qui dès la fin des années 1960 avaient mis en garde contre "l'envahissement" mais nullement comme une impéritie du capitalisme mais avec cet esprit colonialiste arriéré et raciste hérité des Drumont et Ferry. A gauche et à l'extrême gauche, et même ultra-gauche, nous n'y vîmes que le discours "raciste" même au moment du "regroupement familial", et pas une possible montée d'intégrisme religieux et une tiermondisation/halalisation des villes européennes2.

Le FN n'est qu'une faction politique oligarchique comme les autres qui rament dans l'empirisme habituel des politiciens à courte vue. En réalité plus sérieusement des prévisionnistes avaient déjà soulevé le problème. Certains avaient tiré l'alarme en disant que laisser le tiers-monde se paupériser aurait pour conséquence que des "hordes" de populations pauvres viendraient chercher refuge dans les pays riches. On a oublié qu'il y a une trentaine d'années l'ONU et les organisations charitables de la gouvernance mondiale sous l'égide des deux blocs plaidaient pour une "aide aux pays en développement".
Face à la fuite éperdue de populations paupérisées face aux guerres causées par la rivalité des grandes puissances, on a envie de poser: où est passée l'aide aux pays "en voie de développement"? Que sont devenus les grands programmes de l'ONU depuis que Balavoine s'est tué en hélicoptère en venant contribuer à la pose de pompes à eau?
Ce n'est donc pas une simple immigration de "peuplement" à laquelle on assiste depuis tant d'années qu'à une fuite éperdue devant la guerre et la misère, ni à une simple manipulation des Etats vertueux et de leurs amis gauchistes angéliques. Que ces derniers militent utopiquement pour une ouverture totale des frontières n'est pas bien méchant en soi, sauf à entériner l'aggravation de la division entre prolétaires autochtones (souvent anciens immigrés depuis plusieurs générations) et sans destination en leur faisant croire que la misère peut être partagée nationalement.
La faiblesse de la démonstration de Zemmour est là: dans une solution nationale étriquée "comme avant", comme avant la crise, comme avant la guerre, comme à l'époque des Capétiens, comme à l'époque de Pompidou et de De Gaulle, voire de 89 ou 93, mais on ne sait pas trop s'il admire ou rejette la révolution "française".

En outre, bouffon parmi les bouffons, ne posant pas les termes en classes antagonistes mais en rival des Marchais, Mélenchon et Le Pen, il contribue à alimenter les fausses questions. Sur la période de la guerre cela redevient la question des juifs, pas la guerre capitaliste ignoble, pas les déportations à Auchswitz non seulement de juifs étrangers, mais de résistants, de syndicalistes ou de tous ceux qui osèrent dire merde à la soldatesque occupante. Le problème n'est pas le chiffrage de l'immigration ou la fixation sur le "banditisme maghrébin" mais l'utilisation d'une religion débile pour rigifier des ghettos banlieusards, des poches de misère.

Et c'est dommage car, non seulement il a raison concernant l'islamophilie gouvernementale et gauchiste, dans la description du tableau invraisemblable des accoutrements et des désidératas antiques d'une partie de ces populations qui se refusent à s'intégrer au prolétariat, mais parce quil nous livre une histoire réelle de la pourriture de la bourgeoisie française comme aucun maximaliste révolutionnaire (même Debord) n'a été capable de la décrire sur quarante années de vilenies, de gangstérisme et de prévarications de tout ordre. Des vérités sui resteront ensevelies sous les reproches de racisme, d'exagérations, de collusion avec le FN, etc.
Il faut lire ce livre intégralement et vous saurez bien des choses sur les mafias qui nous gouvernent: la création de SOS racisme, gang étatique, Canal +, cette merde télévisuelle, l'invention des Restos du coeur (il ignore qu'Attali et Goupil tiraient les ficelles de ce pauvre Coluche), le soubassement des dénationalisations, la fabrication de la Shoah, BHL l'exhibitionniste, le nul politique Sartre, l'invention du RMI et de l'assistanat, les chiottes de Skyrock, les gogols du Rap, la tolérance des prénoms excluants, les mafias du football (pages magnifiques sur la cosa nostra de l'OM), la victimologie des communautés officialisées (l'histoire du dérisoire CRIF), l'armée inféodée aux Etats-Unis (malgré un ringard regret de la conscription égalitaire), la tragédie-comédie de Sciences-po.
A noter aussi, pour la première fois qu'un essayiste s'en sert avec brio, la démonstration de l'utilisation idéologique des chansons; les saltimbanques n'apparaissent plus comme reflétant l'humeur du temps mais comme de solides propagandistes guimauves de l'idéologie dominante de P.Perret à JJ Goldman et Cie.

Contrairement aux louanges de ses fervents admirateurs, convaincus de tenir là le polémiste anti-système majeur, Zemmour ne propose aucune solution à l'éclatement des modes relationnels classiques dans et entre les classes, au niveau vestimentaire, social et religieux, qu'une vaine complainte nostalgique au passé des petits boutiquiers roublards bouffé par les supermarchés, aux ploucs dépeçés par les banques, au chef de famille respecté dont l'épouse élève les gosses et assure la tambouille. Il y a trop de Poujade dans ce noyé de l'immigration envahissante mais paupérisée et endoctrinée. Sur la question taraudante de l'immigration, même s'il a raison sur l'utilisation perverse de la ghettoïsation religieuse et arrogante de l'immigration – et l'halalisation des quartiers -, Zemmour maintient la confusion entre ancienne immigration magrhébine (plus ou moins contrôlée) dont les enfants sont inintégrables en effet mais plus du fait de la société capitaliste en faillite excluante, et les nouveaux boat-people symboles de la gabegie capitaliste incapable de donner du boulot à tous sur ses anciennes aires tout comme destructrice de vie sociale paisible et de bien-être dans les zones du toujours tiers-monde abandonnées à la guerre.

Sa conclusion est pitoyable. Prenant à témoin le peuple boudeur (abstentionniste) il fait l'éloge du
présumé dernier "père de la nation" vieux général qui a "rétabli la souveraineté de la France"! Le coq gaulois fier comme Artaban mais les deux pieds dans la merde de sa puissance disparue? Aucun raisonnement historique hors hexagone, mais hors-sol de la vérité historique, rien sur le nouveau partage du monde mais focalisation sur des personnalités qui ont cru "faire l'histoire".
"40 ans d'égalitarisme et d'individualisme (qui ne pût accoucher) d'un nouveau père de la nation"!
Jugement de valeur psychologique creux qui excuse la crise capitaliste, la propaganda anarchiste individualiste du pouvoir et des médias (dont certes les bobos parvenus de 68), les pertes de repère politique après 40 ans de mépris de la classe ouvrière et d'amalgame du socialisme au stalinisme, etc. De la même taille que le nain Thiers, Zemmour râle après "la nostalgie de cet ordre qui n'existe plus"!
Le plus risible est un appel à la restauration du nationalisme stalinien: virer l'euro donc rétablir le franc (millénaire voire millionnaire), "retissser la trame de son capitalisme d'Etat" (= renationaliser! Revenez Thorez et Marchais!). Après un clin d'oeil au lectorat FN comme je l'ai noté en intro, Zemmour finit par un cl'in d'oeil au lectorat PCF (ou ce qu'il en reste) par son obstination sarkozienne à cracher sur mai 68 ("Mai 68 fût une révolution de la société contre le peuple"!?), dans des termes qui ravissent outre-tombe Marchais et ses gros bras, avec cette notion foireuse de peuple si agréable aux oreilles électoralistes staliniennes quand 68 avait remis sur la table la notion plus inquiétante de prolétariat.
L'invocation pitoyable de la "spécificité chrétienne et romaine" du "royaume des Francs" prolongé par le képi du général et la braguette de Hollande ne vaut pas mieux que le dogme islamiste.
Plus catho que le plus ordinaire des cathos butés Sainte Jeanne Zemmourien veut buter les nouveaux protestants dans leurs "La Rochelle islamiques". Et, faisant référence à la puissance auvergnate dans son corset de maille gaullienne il nous exhibe flambant neuf son héros colbertiste moderne, ventru et avec sa clope car il nous la faut "la poigne de Pompidou"(p.526). Et terminer en citant ce crétin de Marcl Gauchet nous laisse pantois. Notre éclat de rire à l'évocation du laquais des Rothschild aux sourcils épais s'est arrêté net. Tout ça pour ça.



1C'est une problématique d'historiens et de psychologues bourgeois. Par exemple, dans la plupart des œuvres littéraires de la littérature canadienne-française du XIXe siècle, on trouve le thème du père et celui de la perte de son pouvoir, interprété comme un résultat de l'onde de choc au Québec de la décapitation de Louis XVI en France... Or, malgré une culture assez hétéroclite et bardée de citations, la connaissance de Zemmour plafonne sur le sujet à un niveau gaullien, ras des pâquerettes franchouillardes. Le roi était le représentant de dieu sur terre en zone catho européenne. Ce n'est pas la décapittaion du roi qui signifia la mort de dieu le père, ou du pater familia tout court, mais la dynamique de l'époque des Lumières, produite indirectement par la révolution capitaliste qui fît progressivement éclater toutes les barrières mentales antiques et féodales, à une lutte des classes de plus en plus internationale, où l'on fît voler en éclat les vieilles superstitions et remit en cause l'exploitation de la femme par l'homme (en ce sens Marx est le premier féministe si je puis dire).

2Mai 68 n'a tué aucun père, mais il est vrai que c'est la petite bourgeoisie estudiantine qui a tenu le haut du pavé (faisant passer au second plan une grève de masse fort pacifique des "ouvriers-consommateurs" peu déterminés à brûler leur propre bagnole) et prit le pouvoir déjà avec les concessions féministes de Giscard, puis avec tous les anciens chefaillons gauchistes nommés par Mitterrand ce grand ami de Bousquet qui s'était si bien occupé avec Laval des enfants d'immigrés juifs... Il est déplorable pourtant que notre génération ait fait sienne une façon de conchier la France à la manière des anars surréalistes des années 30 (Aragon en tête), conchier l'Etat bourgeois et sa classe dirigeante est une chose mais nier toute culture nationale est une imbécillité. Jusqu'à preuve du contraire les plus grandes oeuvres artistiques mondiales sont le produit de cultures nationales différentes, toutes aussi respectables les unes que les autres. Bien sûr que je suis fier d'être né au pays de Voltaire et Pasteur comme j'aurais été fier d'être né au pays de Bordiga ou de Mandela. Cela ne veut pas dire que je pourrais être pour le maintien des frontières en réaction à une Europe supranationale, emoliente et régie par une bureaucratie obscure. Ce sont les gauchistes, trotskiens en tête, qui collaborent depuis toujours à la mystification européenne et ainsi créent une frontière "européenne" (les fameux Etats socialistes d'Europe à la manque) coupée du reste du monde sous-développé (ou dit facétieusement en développement) alors que les frontières n'ont plus de raison d'être nulle part et que la révolution communiste aura pour première tâche de mettre fin au développement inégal du capitalisme en mettant fin justement aux immigrations sauvages de la peur de la guerre, de la faim et de la misère. A moins que par hypothèse, selon l'acception de nos sectes trotskiennes, le pouvoir prolétarien européen ne trouve matière à accueillir les millions de crève la faim des zones où le capitalisme continuera à régner et à assiéger... l'Europe des Etats socialistes ou les Etats socialistes d'Europe, truie politique invraisemblable; navrante copie projetée des "démocraties populaires"...

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