PAGES PROLETARIENNES

jeudi 20 février 2014

UKRAINE : MOURIR POUR DES MAFIEUX DES DEUX COTES ?





Pauvres journalistes dépassés par l’événement. Ils se posent la question d’une guerre civile quand celle-ci a déjà commencé depuis deux jours. Les pantins de la bureaucratie européenne gesticulent en faveur de possibles sanctions comme celles, avortées concernant le boucher Assad, quand il est déjà trop tard. Des dizaines de cadavres de manifestants jonchent les rues, abattus lâchement par les snipers policiers (ce qui nous attend demain ici aussi). Gigantesque ombre portée sur l’hypocrisie des JO de Sotchi, bâtis sur une surexploitation éhontée de milliers de travailleurs, le massacre qui se déroule sous nos yeux en Ukraine va changer la donne au niveau international à un autre niveau que lors des printemps arabes ou du tranquille glacis stalinien. D’abord le drame est directement près du cœur de l’Europe. Les images de la répression sont plus nettes et dérangeantes pour un pouvoir mafieux, vraiment à la solde de Moscou, qui ne cède pas ; on se souvient que les dictatures arabes avaient temporisé puis changé la direction de l’Etat sous pression américaine, limitant les dégâts sociaux. L’insurrection de la rue n’éclate pas dans un ciel gris, mais un peu plus de dix ans après la mascarade de la « révolution orange »… car finalement prolétariat et peuple n’ont rien vu venir pour mieux vivre mais subi une succession de mafias rivales du gouvernement et des oppositions. Le cas ukrainien est d'ailleurs plus intéressant que le printemps arabe disparu car il démontre le peu de fiabilité des élections démocratiques bourgeoises qui ne permettent que la promotion de requins arrivistes qui se servent de l'Etat comme moyen d'enrichissement; une manifestante a d'ailleurs eu cette réflexion géniale: "puisque les gouvernements sont tous pourris, il faut qu'on s'occupe nous-mêmes des affaires comme on le fait pour nos blessés par balles de la police"... Dans le combat de rue il n'y a plus ni fachos ni anars, bien que l'on aperçoive le drapeau noir et rouge et des groupes conduits par d'anciens soldats d'Afghanistan mais un peuple qui se bat à main nue contre la mitraille indépendamment de tout critère politique plaqué par les menteurs rétribués par les tueurs de l'Etat capitaliste.
 
Le pouvoir ukrainien se trouvait acculé depuis un mois entre la menace de sanctions occidentales visant les dirigeants et les milieux financiers qui leur sont associés, et le risque de faillite et d'effondrement économique s'il tourne le dos à Moscou. Après s'être détourné de Bruxelles (choquant sa propre population) le gouvernement mafieux avait obtenu un prêt russe de 15 milliards de dollars et une baisse du prix du gaz importé représentant plusieurs milliards de dollars par an. Mais Moscou, qui ne cesse de dénoncer un mouvement mené par des "radicaux", des "extrémistes", voire des "néonazis", n'a versé que trois milliards de dollars et dit maintenant attendre un retour au calme avant de poursuivre son aide.


APRES LA PLACE TAHRIR LA PLACE MAïDAN 
Dans le chaos ukrainien non seulement il n’y a pas d’équipe de rechange (ni islamiste ni orthodoxe…) mais la
puissance tutélaire de l’impérialisme russe ne veut pas céder… ni concéder, sûre de son impunité elle ordonne de continuer à tirer dans le tas. Or, la gravité de la répression dépasse les frontières de l’Ukraine et vient concerner la population européenne, classe ouvrière incluse, beaucoup plus directement que les printemps arabes, et pose la question d’une solidarité internationaliste face aux méthodes dictatoriales cyniques du pouvoir russe comme face à l’impuissance des guignols Hollande et Merckel, à leurs sanctions d'opérette et à leur lamentable légèreté (Fabius s'est barré pour un voyage de prestige en Chine). Depuis l'époque du rideau de fer les réactions occidentales ont toujours été et restent modérées (que Tartempion ou Poutine soit au pouvoir), restriction provisoire des échanges ou refus d'envoyer des boulons pour les boucliers des flics, l'Occident a toujours ménagé ses propres intérêts (cf. les matières premières de l'Est, le blé ukrainien, etc.) et conditionné son "ouverture" aux règles drastiques du FMI comme à l'humiliation du recouvrement des dettes.
La volonté des manifestants n’est pas limitée comme en France par un aller et retour Bastille République avec Mélenchon et Besancenot portant une triste banderole neuneu de tête, mais se manifeste par trois aspects, potentiellement révolutionnaires : tenir tête à la police qui tue par balles, kidnapper les policiers et solidarité de fer face à la mitraille. Du jamais vu en Europe depuis les chars russes en Tchécoslovaquie en 1968  La Pologne en 1981et la Géorgie en 2007 ! Du jamais vu au niveau des massacres! On n'a jamais su le nombre exact de meurtres d'Etat des répressions antérieures. Les tarés de Lutte Ouvrière parlent de centaines de morts en 1981 en Pologne ce qui est invraisemblable. Pour la répression de Poznan en 1956 on a estimé qu'il y eût entre 57 et 78 morts; le chiffre le plus sérieux, au milieu de milliers d'arrestation en 1981 en Pologne, fait état de 81 morts. Dans tous les cas récents comme la répression brutale en Géorgie en 2007 (après la 'révolution des roses' de 2003) il n'y a pas eu la vision d'autant de morts, qui plus est tués en direct devant les caméras du monde entier
Nul doute que si la lutte prend un tour social et déclenche la solidarité prolétarienne à l’Ouest le sanglant Poutine sera obligé de faire profil bas et de coopérer en catimini avec ses compères européens et Obama; ce qu'il fait déjà en faisant sauter le fusibles des chefs tueurs intermédiaires du sanglant Ianoukovitch...
Quels sont les scénarios possibles aujourd’hui à Kiev ?
Selon le spé Georges Mink : « Beaucoup de choses peuvent se jouer aujourd’hui. On est rentrés maintenant dans une situation de guerre civile. Le premier scénario, c’est celui de la victoire insurrectionnelle et de la création d’un pouvoir parallèle par les insurgés à Kiev. Ceux-ci engageraient alors un processus démocratique. Cette hypothèse n’est pas à écarter : les manifestants sont nombreux, armés et déterminés. Il ne s’agit pas que de groupuscules d’extrême droite comme voudrait le faire croire la propagande russe. C’est un mouvement pluriel et solidaire. Un mouvement social et identitaire, qui se bat d’abord pour une Ukraine libre et indépendante. En face, les forces spéciales ont d’abord reculé ce matin. Mais ce peut-être pour laisser la place à l’armée, qui aura consigne de mater les contestataires. C’est le deuxième scénario, celui du pire. Que des Ukrainiens tirent sur des Ukrainiens. C’est déjà ce qui est en train de se produire. Mais jusqu’où l’armée ira-t-elle ? Une partie des recrues de l’armée fera peut-être défection. Le troisième scénario se joue côté russe. La Russie veut à tout prix garder l’Ukraine dans son giron. Toute la question est de savoir ce que va faire Vladimir Poutine. Il peut très bien décider de lâcher Viktor Ianoukovitch pour préserver la paix en Ukraine. Il peut aussi jouer le jeu de la partition territoriale du pays de manière à récupérer l’Est et la Crimée. Mais ce sera au prix d’une forte répression car l’Est est aujourd’hui moins russifié qu’il ne l’était il y a dix ans. Une partie de la population de l’Est soutient la contestation. Poutine peut aussi envoyer en Ukraine des soldats russes sous uniforme ukrainien. Au fond tout le monde est piégé : les insurgés se battent sans beaucoup de perspectives, le pouvoir est disqualifié et n’a plus le contrôle de la situation, Poutine voit les choses tourner autrement qu’il ne l’aurait voulu, et l’Ouest est relativement désarmé. Tout le monde aurait donc intérêt à se mettre autour d’une table et à organiser un scénario de transition, qui passerait par des élections dont sortirait sans doute victorieuse l’opposition. Dans l’hypothèse d’une grande conférence, manque cependant une actrice, l’ex-Première ministre Ioulia Timochenko, toujours emprisonnée alors qu’elle est la seule véritable leader côté opposition (bof…).Que peut faire l’Europe ? Faire pression sur Viktor Ianoukovitch. L’UE dispose d’une gamme de sanctions personnelles : blocage des comptes, refus de visa, menaces de saisine de la justice internationale… C’est la volonté affichée notamment par la Pologne et l’Allemagne. La position affichée hier par le Premier ministre polonais Donald Tusk, favorable à ces sanctions, me paraît être la plus responsable. La Pologne ne veut pas d’un condominium russe à sa frontière, elle à tout intérêt à une Ukraine stable et pacifique. De même que l’Allemagne, dont les liens économiques avec l’Ukraine sont étroits ». Mais cet expert écarte l'idée d'une "guerre civile", car "il n'y a pas de combats entre différents groupes de population, mais un affrontement entre une partie de la population ukrainienne et l'État". Il voit cependant le risque d'un "processus de désintégration du pays", avec des administrations occupées par l'opposition dans l'ouest ou des rassemblements pro-russes dans certaines régions comme la Crimée. Ces foyers de tensions régionaux ont réveillé les craintes d'un éclatement de l'Ukraine, pays aux portes de l'UE mais berceau de la Russie, ancienne République soviétique où une partie de la population parle russe au quotidien, mais où la domination de Moscou reste vécue comme une humiliation dans nombre de régions.  Les pays occidentaux (UE et États-Unis) et la Russie n'ont eu de cesse depuis le début de la crise de s'accuser mutuellement d'ingérence et de pressions destinées à renforcer leur zone d'influence. (…) "il est impensable que le Maïdan (place du centre de Kiev occupée par les opposants) donne son accord pour des discussions" avec un président "qui a du sang sur les mains", explique-t-il. De l'autre, Viktor Ianoukovitch ne peut plus faire marche arrière, il a tellement attisé la violence qu'il est difficilement pensable qu'il ne soit pas poursuivi par la justice s'il quitte la présidence", poursuit-il ».

Les spécialistes ne sont pas des liseuses de la main. Un combat sanglant, commencé pour un rapprochement avec une Europe bourgeoise - qui n’offre aucune contrepartie -  se continue en réalité  en lutte nationale identitaire face à l’impérialisme russe, quand les journalistes se sont ingéniés en vain soit à accuser des « extrémistes de droite » soit à faire état d’une population « mêlée » ; or c’est oublier que l’Ukraine est en faillite économique complète et que la protestation contre la misère accrue est le moteur de la révolte insurrectionnelle. Ni la corrompue emprisonnée Timochenko ni le boxeur épais ne peuvent évidemment représenter la révolte ni présenter une alternative crédible. En l’absence de forces de classe prolétarienne distinctes et organisées (partis ou Conseils) la protestation risque de demeurer dans une sinistre guerre civile pour des objectifs étroitement nationalistes; après les Etats Unis et la Suisse, l'Ukraine est le pays où la population civile détient le plus d'armes à demeure...
Conséquence des espoirs illusoires placés dans les promesses de l’hétéroclite et impuissante bourgeoisie européenne, la révolte civile des ukrainiens est livrée au massacre par les forces policières mercenaires d’un régime corrompu jusqu’à la moelle et valet de Poutine[1]. Ce n’est pas un affrontement entre ukrainiens ou le fait d’extrémistes de droite et de "provocateurs anarchistes" comme le serine une partie de la presse officielle française, conciliante avec l’ogre russe, ni une remise en cause d’un président démocratiquement élu comme le chantent les commentateurs de l’ambassade russe en France, mais une sale opération de répression d’une aspiration à l’indépendance face à  la traditionnelle domination de l’ex-Russie stalinienne. Situation comparable à la terrible répression de la Hongrie de 1956 plus révolte nationale que révolution prolétarienne malgré l’érection de conseils ouvriers à l’époque. Sauf que la domination stalinienne n’est plus ce qu’elle était et que les populations ne sont pas prêtes à céder vu le massacre débridé et la circulation mondiale des images des meurtres des bandes armées
de l’Etat vendu à Poutine.Ce bain de sang plus visible que ceux du passé ne va pas redorer le blason olympique de Poutine (les jeux des "blancs" bien nourris, course à la promotion chauvine pour sportifs surtout fonctionnaires militaires)(*). Il est clair que des "instructeurs russes" guidaient les flics tueurs, et la Russie comme en Pologne de 1981 ne peut plus se permettre d'envoyer directement ses chars, mais elle reste derrière et intraitable même avec le chantage à la guerre mondiale.

(*) A l'origine les jeux du facho Coubertin sont un entraînement en vue de la guerre...

OU LA QUESTION SOCIALE N’EST JAMAIS LOIN

Dans une tribune du Libé moribond, un certain Quentin Boulanger a dit des choses très intéressantes :
« Il s’agit actuellement d’un mouvement différent de celui débuté en novembre après l’échec de l’accord d’association avec l’Union européenne. La révolution actuelle n’a pas été initiée par des questions de politiques étrangères mais bien par des motifs internes. La goutte d’eau qui fit déborder le vase fut l’adoption en catimini fin janvier d’une série de lois liberticides restreignant fortement les libertés d’association, d’expression, de rassemblement. Il s’agit d’une opposition entre un large spectre de la société et un gouvernement kleptocratique, corrompu et abusif. Ce n’est pas l’est contre l’ouest et Monsieur Ianoukovitch n’est pas coupable d’amitié avec le Kremlin mais bien d’abus de pouvoir, d’institutionnalisation de l’impunité et de la justice sélective. En clair, d’une dérive autoritaire qui lui a fait perdre sa légitimité aux yeux du peuple. Les leaders de l’opposition divisés C’est ce peuple qui est dans la rue aujourd’hui, et pas seulement les Ukrainiens favorables à un rapprochement avec l’Europe. Il y a aussi des libéraux, des communistes, des travailleurs et même des militants d’extrême-droite dont une minorité pourrait être qualifiée de néo-nazie, xénophobe et anti-démocratique.
Le conflit n’est donc plus politique mais social et même sociétal entre des manifestants décidés à ne pas reculer et à employer la force s’il le faut et un gouvernement paralysé qui ne sait comment réagir. A ce titre, la démission et la fuite du Premier ministre Azarov, suivi de l’échec de Monsieur Ianoukovitch à trouver un compromis avec les opposants Vitali Klitschko (Alliance Démocratique ukrainienne pour la réforme, libéral) et Arseni Iatseniouk (Front pour le changement, ancien bras droit de Ioulia Timochenko) puis du départ du président ukrainien en Russie au plus fort de la crise sont autant de données révélatrices. De l’autre côté, les leaders de l’opposition, Messieurs Klitschko, Iatseniouk et Tiahnibok (Svoboda, extrême droite) apparaissent divisés et incapables de fédérer les manifestants en vue d’une sortie de crise négociée et pacifique. Il semble que la diversité des citoyens descendus dans la rue est représentative du malaise général de la société ukrainienne mais c’est aussi un élément de blocage du fait de l’incapacité à coordonner les demandes de cette foule aux demandes multiples»[2].
Cet auteur voit bien là la plus grave crise en Europe depuis le démantèlement de la Yougoslavie, (et j'ajoute autrement plus grave que celles concernant la Géorgie et la Tchétchénie) mais veut croire encore à des discussions amicales avec Poutine, or c’est inévitablement vers une sale guerre civile que l’on va être entraîné, où une partie de l’armée ukrainienne va basculer aux côtés des manifestants d’autant qu’il y a déjà probablement plus d’une centaine de morts et que cela ne se pardonne pas. Le battage idéologique des affidés français de la défunte "révolution orange" + les accusations russes de "coup d'Etat financé par l'Ouest" vise à faire passer le soulèvement ukrainien pour ce qu'il n'est pas.
Ce n’est pas ici la lointaine Syrie avec ses boucheries quotidiennes de la population civile mais un massacre au cœur de la zone dite progressiste démocratique… Le camp pro-européen risque de rester déterminant comme espoir frelaté chez les manifestants martyres (cf. « Montrez ce que Ianoukovitch et Poutine font à notre peuple ! » ) mais le déshabillage des fausses promesses des Fabius et consorts finiront par mettre à mal l’hypocrisie impuissante des gouvernements européens et leur adoubement de fait du massacre. Une répression comparable à la famine des années 1930 ou à un écrasement par les chars russes comme en Tchécoslovaquie en 1968, entrainerait l’explosion de l’Europe et des conséquences sociales en Russie graves pour Poutine. L’Ukraine n’est pas la Tchétchénie, elle reste le berceau originaire de la Russie et le massacre des « frères ukrainiens »  s’il devait continuer à ce rythme… olympique ne pourrait être mis sur le dos de terroristes islamistes ! Car il est bien le fait de la férule sanglante du pouvoir capitaliste partout terrorisé par sa propre crise économique mondiale, partout complice et adepte du double langage dès qu’il s’agit de réprimer les vagues courageuses de révolte du peuple et du prolétariat. La répétition de la répression des peuples sous le sabre russe ne peut plus cacher qu'il s'agit d'une REPRESSION GLOBALE DU CAPITAL de soulèvements de la vie AVEC LA COMPLICITE DES POLITICIENS EUROPEENS, qui laissant faire, ont autant de sang sur les mains que Poutine et Ianoukovitch, à qui ils ont été d'ailleurs serrer la paluche.
C'est partout en Europe qu'il faudrait manifester contre la répression des bourgeois assassins complices Ianoukovitch-Poutine-Obama-Hollande-Merckel! Pour la prise du pouvoir par les Conseils ouvriers!





[1] Le fils du chef de l’Etat ukrainien, Alexandre Ianoukovitch, dont la fortune est estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, n'est pas le seul Ukrainien à apprécier le climat helvétique. Les opposants locaux au régime de Viktor Ianoukovitch ont également évoqué la société Metinvest International, installée rue Vallin à Genève, qui appartient au milliardaire Rinat Akmetov, un oligarque proche du président ukrainien. Metinvest International, au capital de 50 millions de francs suisses (40 millions d'euros), est active dans le "commerce de matières premières, de matériaux finis et semi-finis, affaires commerciales et financières".  Alors que les opposants ukrainiens dénoncent la corruption généralisée du régime en place - dont une partie des millions aurait été envoyée vers la Confédération -, de son côté, le régime a demandé l'aide de la justice suisse afin de retrouver les millions de dollars qui auraient été cachés dans les banques suisses par Ioulia Timochenko, ancienne Premier ministre du gouvernement, et aujourd'hui opposante politique emprisonnée pour abus de pouvoir.

[2] « Sortir de la vision Europe contre Russie devient urgent », Libé de ce jour.

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