PAGES PROLETARIENNES

lundi 17 février 2014

LES SERGENTS RECRUTEURS DE TARNAC




 Vilipendés et pourchassés sous le tsar Kozy, revoici nos héros tarnaciens honorés par une tribune du Monde sous l’auguste appellation de « Le groupe de Tarnac » et qui se targuent d’une fabuleuse découverte : « L’antiterrorisme est un mode de gouvernement » ; le billet est signé par les dix épiciers de Tarnac, dont le fameux écrivain Julien Coupat rongé par l’anonymat et son inutilité publique.
Il y a une étonnante et bien peu ébruitée connivence entre la gauche bourgeoise au pouvoir et le terrorisme « de gauche ». On se souvient qu’une des premières mesures de Mitterrand avait été d’élargir, pardon relâcher les membres d’Action Directe, qui ne se génèrent pas pour récidiver. Avec le gouvernement Hollande il était naturel qu’on redonne la parole officielle aux terroristes d’opérette disons de mouture néo-debordienne dégénérée dans le cadre du principal journal gouvernemental d’un Etat qui allie dans une merveilleuse alchimie d’estrade démocratique le « facho Vallss » et l’écologie anti-industrielle et antiraciste. Derrière tout jeune anar excité ne se cache-t-il pas un futur vieil électeur de gauche repentant[1]. Que nous dit doctement la confrérie des marginaux insurrectionnalistes ?

« L'antiterrorisme est magique. Il a non seulement l'art de faire passer des chihuahuas pour des loups, mais en outre celui de faire taire toute protestation à son sujet. Deux lycéens de 15 et 16 ans dont on s'alarmait en janvier, entre compassion et surprise, qu'ils aient pris le chemin de la Syrie sont ainsi devenus à la fin du mois des « apprentis djihadistes » sous contrôle judiciaire. Et nul ne moufte. Deux gamins mis en examen pour « participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », deux gamins ramenés de Turquie par des proches et cueillis à leur retour par la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en guise de comité d'accueil. Tout est dans l'ordre, passons à la suite ».(Le Monde du 14-18)


Pas besoin  non plus de lire le blog snob anarcho-castoriadien ‘Lieux commun’ ni la tribune mondialiste morale certifiée  antiraciste et post-trotkienne de Yves Coleman pour vous faire une idée de l’indigence théorique et politique des ticouns   (traduction de ti cons en langage tarnacien) la nébuleuse de l’ex-comité invisible. En tapant  sur mon moteur de recherche ‘Hazan’ ou ‘antiterrorisme’ vous trouverez sur ce blog tout ce qu’il faut savoir sur ces cuistres et le petit commerce Hazan et Cie[2].
La suite du billet des honorables critiques expérimentés de « l’antiterrorisme de gouvernement » ne distingue en rien l’antiterrorisme de fabrique du gouvernement Sarkozy de celui aussi pitoyable du gouvernement Hollande. L’idéologie de fabrique des employés de la firme Hazan ne se préoccupe nullement du terrorisme idéologique bien pensant destiné à rassurer les masses sur l’utilité et la vigilance de la police. Non il se préoccupe de la vacuité « de jeunes gens… qui décident d’agir en conséquence » et que dont les « autoradicalisés » comprennent leur « engagement à combattre l’armée de Bachar Al-Assad » contrairement à la lâcheté dominante : « Moralement, il est vrai, c'est eux ou nous : ou bien nous sommes des lâches, des cyniques, des cœurs tannés qui assistent tranquillement au carnage du fond de nos sofas, ou bien nous avons affaire à des « monstres embrigadés en un mois sur Internet » au terme d'un « processus d'autoradicalisation fulgurant ». 

UN ENGAGEMENT GAUCHISTE QUI MENE AU SOUTIEN DE L’ISLAMISME OU/ET DU
CAPITAL FRANCAIS

Biberonnés à l’idéologie antifasciste de la Résistance nationale et au mythe de la révolution espagnole comme avant-garde de la destruction du nazisme, nos épiciers d’un gauchisme ringardisé exhibent leur ignorance des tenants et aboutissants de la grande mystification du XXème siècle en l’érigeant en modèle d’engagement : « Ici, gober le bobard est le prix à payer pour notre confort moral. En d'autres temps, on n'aurait pas attendu pour monter des brigades internationales de volontaires auxquelles auraient participé de futurs George Orwell, et c'est bien sûr de ne l'avoir pas fait que nous avons, en lieu et place, des Brigades Al-Nosra et des otages ». Ah le beau conte gauchiste récurrent des "brigades internationales" ces cocus de l'antifascisme embrigadés volontaires en Espagne pour se faire encadrer par chefaillons staliniens et anarchistes dans les prolégomènes de la future guerre mondiale impérialiste! Le cinéaste trotskien Ken Loach avec "Land and Freedom" a bien montré, par devers lui, que cette guerre d'Espagne ne fût qu'une sinistre préparation à l'embrigadement des esprits enfiévrés et grugés par une révolution qui avait très vite tourné court... les braves anarchistes qui avaient accourus apprirent surtout à marcher au pas et surtout à bannir les assemblées délibératives... Quant à Orwell, bel exemple d'épiciers ignorantins, il faudrait nous expliquer pourquoi il collabora avec les services secrets anglais et défendit l'impérialisme britannique durant toute la guerre...

Certes l’antiterrorisme des Sarkozy et Valls se sert de quelques présumés terroristes de papier pour terroriser (« terreur discursive) « l’ensemble de la population » (mais on ne nous dit pas quelle classe). Certes nous sommes observés jusque dans nos chiottes par la NSA amerloque et ses affiliées françaises. Mais quelle honte de mettre en examen « deux élèves de seconde » pas fichus de les passer leurs examens ! Mensonges du « secret-défense » ! Et vérité confondante : « Le Parti socialiste n'a pas plus le pouvoir d'être socialiste que celui de sortir du paradigme mondial, libéral de la sécurité. Quant aux magistrats, n'en parlons pas : comment oseraient-ils contredire la police de la société ? ».
Voilà un discours propre à flatter la nébuleuse anarcho-gauchiste des bobos habités par leur échec social et politique. Discours vaseux qui a peu de chance de « conscientiser les masses dans leurs sofas » vu les aigreurs contre la trop grande mansuétude gouvernementale à l’égard des « apprentis djihadistes » (cf. « qu’on les y laisse et qu’ils ne reviennent pas sur notre auguste territoire » selon le vulgum pecus) ; lequel gouvernement plaide à minima pour « décourager les autres petits jeunes radicalisés sur Internet qui auraient l'intention de se rendre là-bas ». La Fabrique des simplismes politiques se charge des « djeuns » révoltés :
« La perspective politique est à l’avenant. Face au délabrement en cours, il convient d’utiliser toutes les ressources de la démerde, vieille démangeaison anarchiste qui continue unilatéralement à voir dans les diverses formes de survies des résistances politiques exemplaires. Aux mensonges de l’État sur la menace des regroupements « barbares » du bas des tours – menace bonne à emporter une civilisation –, on n’oubliera pas, par exemple, d’opposer ses propres fantasmes, en soulignant notamment les aspects fraternels, subversifs, pour tout dire salvateurs, que les bandes, en regard de la solitude sociale, contiennent et propagent. Empli de la foi nécessaire aux missionnaires, « les invisibles » iront donc courir la banlieue nord de Paris pour peser l’âme de quelques « racailles » et déterminer si leur volonté d’en découdre ne serait pas l’effet d’une tiqqounnerie inconsciente »[3].

Deux reproches conviviaux au gouvernement de la gauche bourgeoise

Le premier : sa prétention à rééduquer des « gamins de 15 ans » par l’antiterrorisme ! Mais sur le fond l’indigence politique des plaisantins de Tarnac n’est qu’une apologie de l’invraisemblable « guerre révolutionnaire »… délaissée par not’gouvernement : « voilà qui permet à bon compte de faire un peu oublier la contradiction saignante entre la position officielle de la France envers le régime syrien et sa paralysie effective ».
Le deuxième (complexe dit Munich 1938)[4] « Ce qu'il y a de sidérant, c'est évidemment que depuis trois ans on laisse un peuple se faire massacrer, bombarder, torturer, gazer par tout un appareil contre-insurrectionnel déchaîné, et non que des jeunes gens trouvent cela intolérable et décident d'agir en conséquence ».
Selon nos épiciers anarchistes, sans leur père protecteur papy Hazan (blanquiste maoïste)[5], les « jeunes de 15 ans » ont un bon fond, mettre fin au massacre en Syrie. Soit, MAIS AU SERVICE DE QUI ? De l’impérialisme américain qui finance tel ou tel gang djihado-mafieux ? Au nom du chef de bande mercenaire Mahomet ? Au nom du petit ergoteur de la finance française Hollande ?
L’inanité et la nullité politique d’une telle dénonciation morale de l’idéologie antiterroriste n’est en fait qu’une nouvelle apologie de la guerre rédemptrice qui affabule à son tour sur le mensonge déconcertant des médias sur la volonté de certaines grandes puissances de mettre fin aux massacres contre les salauds Assad et Poutine comme s’il dépendait de tel ou tel impérialisme rival de faire cesser meurtres et viols, comme s’il fallait gober ce militarisme post-colonial « humanitaire » qui prétend mettre fin à des barbaries triviales entre cathos et musulmans ou entre « tribus » primitives. Comme en 1914 l’anarchisme révèle son habilité à choisir un camp, de préférence dominant et le plus mystificateur ; hier c’était la défense de la « patrie socialiste », aujourd’hui c’est « l’ingérence humanitaire » au nom d’Allah ou de la démocratie.
Comme on comprend l’intérêt financier des éditions La Fabrique et la préservation d’un lectorat critique pour le trust Le Monde obligé de dire des demi-vérités qui ne remettent pas en cause l’action impérialiste de leur gouvernement[6]. Les épiciers de Tarnac ne le disent pas mais ils ont tout lieu avec leur raisonnement complice, de se féliciter de l’opération militaire en Centrafrique comme ils peuvent déplorer l’inaction du gouvernement Hollande, voire son humiliation par le grand manitou Obama !
Quel prolétaire n’est pas choqué par cette guerre « mondiale » sous-jacente partout, au Moyen Orient, en Afrique, dont les horreurs nous sont exhibées chaque jour, dans ces zones où les attentats pissant le sang sont quotidiens ? Quel prolétaire conscient n’est pas choqué par la débauche d’argumentaires humanitaires pour justifier les bagarres terribles de l’ombre par milices interposées des grandes puissances en lice ? Quel prolétaire conscient ne peut pas vomir face au discours va-t-en guerre d’irresponsables anarchistes prêts à comprendre voire à soutenir des jeunes lycéens endoctrinés pour aller se faire zigouiller au nom de la justice foireuse d’Allah (où la croyance cesse d’être religieuse pour être létale), ce nouveau cache-sexe d’un impérialisme de sous-développés ?



CONSEILS AUX JEUNES PUCEAUX: FAITES L'AMOUR PAS LA GUERRE



[1] Lors de l’affaire de Tarnac, louche et  instrumentalisée par la police de Sarkozy et ses journalistes, les principaux politiciens de la gauche bourgeoise avaient apporté leur soutien « moral », les Voynet Cohn Bendit, Mamère, Braouzec, Hollande, etc.
[2] En  juin 2013 dans « Mutation de l’antiterrorisme ou le nouvel ennemi (présumé) de l‘intérieur », j’écrivais : « Comme l’antifascisme, l’antiterrorisme a pour fonction de faire passer les démocraties impérialistes pour des victimes. Les attentats terroristes de toute sorte servent en même temps d’enfumage pour voiler et répandre l’incompréhension sur les guerres incessantes des démocraties dominantes dans les aires où elles s’entredéchirent – avec chair à canon locale – pour maintenir leurs « chasses gardées » ou conquérir ce qu’il reste des marchés… ou des marchandages impérialistes. (…) L'errance sociale est le nouveau nom pour désigner le fondamentalisme religieux, nous voila bien avancés ! Le type qui tranche lâchement, et par surprise, la gorge d'un soldat est le soldat du nationalisme islamiste et on ne peut lui trouver des excuses à 2 balles ! Il est totalement mystificateur de vouloir faire croire tout simplement au déséquilibre de ces individus, comme ça, sans raison valable réelle ... De l'auto-enfumage! En admettant qu'ils soient effectivement des déséquilibrés, il faut savoir qu'ils servent au renforcement de l’antiterrorisme, doublé de la fable selon quoi l’acte terroriste serait la seule compensation à la misère sociale et au chômage de masse.
Sans doute on assiste à un envahissement des démonstrations religieuses largement permises par la bourgeoisie occidentale, alors qu’en Orient et en Turquie les populations dénoncent cet éteignoir calotin soutenu par l’Occident en pays arriérés comme chez les faux développés. Sans doute que cette société est tellement déshumanisée et pourvoyeuse d’exclusion généralisée qu’elle pousse nombre de laissés pour compte à  se jeter dans les bras de l’obscurantisme étroitement subversif seulement par la bombe ou le couteau, qui n’est que cette espèce de nihilisme anarchiste suicidaire qu’ils nomment islam radical.

Sans doute que les millions de laissés pour compte, les vagues « paumés » aussi (comme les journaleux les qualifient du haut de leur confortable mercenariat), les « populations marginalisées » confondues avec quelques tarés assassins, auraient des raisons d’avoir d’autres espoirs politiques pour sortir de la tutelle miséricordieuse du terrorisme et de l’antiterrorisme, en particulier la volonté de changer partout de société et de mettre fin aux privilèges des puissants et de leurs acolytes des partis et syndicats. Ce sera pour plus tard.
On nous abreuve de « paumés islamistes » et de "loups solitaires" mais les loups journalistes chassent toujours en MEUTE ! ».


[3] A lire sur le site de Lieux communs : « Tarnac, retour sur un aveuglement politique ».
[4] C'est-à-dire qu’il eût fallu que les démocraties capitalistes déclarent la guerre dès lors à l’Allemagne préventivement... Nos « djeuns » de Tarnac ont bien été à l’école de l’historicité bourgeoise moderne avec leur vieux maître Hazan, jacobin-anar le jour, et blanquiste-maoïste la nuit, national-révolutionnaire pour faire l’instruction aux jeunes lycéens « chihuahuas ». Quant à l'innocence supposée  voire à l'exemplarité supputée de merdeux de 15 ans, c'est un sommet de pusillanimité théorique de bobos ordinaires! Tant de faits divers démontrent que des mômes ou des ados sont capables des pires cruautés!
[5] Cf. mon article sur ce blog concernant les « premières mesures révolutionnaires » facétieuses et infantiles du jacobin dégénéré Hazan (L’insurrection qui revient de loin 10 janvier 2004) ; extrait : « L’apologie de l’émeute n’est que l’apologie de la marginalité et du jeune délinquant qui tient coopérative avec son deal au bas de l’immeuble, nouvelle catégorie révolutionnaire la « jeunesse » (du bas des immeubles) « jouera son rôle dans la mise à bas du capitalisme démocratique » : « Elle mettra en application la politique des halls d’immeubles qui vaut bien celle des émissions de France-Culture et des éditoriaux de la presse asservie ». Il est vrai que dans la société libérée du capitalisme démocratique le concierge aura perdu toute utilité car les clés des appartements seront autogérées par les habitants des halls d’immeubles ».

[6] Cf. lire l’excellent tract des bordiguistes : « A bas l’intervention militaire française en Centrafrique » : « Le gouvernement français a décidé à la mi-décembre d’envoyer plusieurs centaines de soldats en Centrafrique, officiellement 1600 pour une durée limitée, là aussi officiellement à 16 mois. Le grand quotidien bourgeois Le Monde parle à ce sujet de « pieux mensonge destiné à ménager une opinion publique peu concernée », mais l’expérience a suffisamment démontré que les mensonges « pieux » ou non, accompagnent toujours les interventions impérialistes (…) en réalité, l’impérialisme français a des intérêts bien réels en Centrafrique… notamment l’uranium » (22.12.2013).

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