PAGES PROLETARIENNES

samedi 14 décembre 2013

ASSUMER LA DIMENSION ARABO-ORIENTALE DE LA France, ETC .





(Le rapport qui fait scandale)

Le métronome de la droite bourgeoise, Le Figaro, a été une nouvelle fois en pole position pour lancer une campagne contre la gauche bourgeoise au pouvoir, et une attaque où le gouvernement Ayrault-Hollande aura donné le gourdin pour se faire assommer. Le contenu était livré aux seuls abonnés mais tout a été très vite vers la fin de la journée. Votre serviteur l’avait passé d’ailleurs la journée à souffrir la lecture totale de ces pensums de l’élite antiraciste et conviviale. Passons sur les cris d’orfraie du filou Copé et de ses compères de la droite élimée, qui se sont ingéniés à prendre le relais dans la dénonciation d’un rapport « dangereux pour notre république ». Or ce n’est ni un problème national ni spécifiquement français.
Il s’agit en fait de cinq rapports, sous la rubrique humoristique « Mobilités sociales » commandités par l’actuel gouvernement en panne d’idées concernant une nouvelle campagne idéologique destinée à faire fureur en vue des élections municipales :
-          Refondation de la politique d’immigration
-          Faire société commune dans une société diverse
-          Vers une politique française de l’égalité
-          Refonder la politique d’intégration
-          L’habitat facteur d’intégration.

Les cinq rapports ont le même contenu antiraciste, communautariste et anti-français. Chaque rapport est présenté par un couple l’un au nom français, l’autre au nom arabe. Cet attelage interracialiste patronne une ribambelle d’illustres inconnus mandarins universitaires, bonzes syndicaux, ex-gauchistes recyclés, envoyés du Medef et d’antiracistes confirmés, où l’on note la présence de Danielle Tartakowsky, seule notoriété identifiable. Cette compagnie de probables francs-maçons, ex-maoïstes et honorables sommités du parti oligarchique PS, affiliée ou consoeur du think tank Terra Nova, nous a concocté un texte au souffle khmer rouge incontestable. Le texte qui condense toutes les âneries des autres – le troisième : « Vers une politique française de l’égalité » - et figure comme cible de toute l’armada déconfite de la droite sarkozienne, restera un texte de référence du début du XXIème siècle, un monument de la littérature gouvernementale. Merci au Figaro de nous l’avoir signalé. Qui va lire les brouets du site du Premier ministre ? 

"La France devrait assumer la dimension "arabo-orientale" (comme afro-antillaise, océanindienne, mélano-polynésienne ou sud-est asiatique) de son identité et sortir de son attitude postcoloniale", expliquent les auteurs, qui proposent aussi de donner la possibilité d'"un enseignement dès le collège d'une langue africaine". Au sujet de la laïcité, il est préconisé la "suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires concernant notamment le voile". Est aussi visée la circulaire de mars 2012 sur l'accompagnement des sorties scolaires qui empêche les mamans voilées d'accompagner les élèves lors des sorties scolaires. Pour empêcher les désignations stigmatisantes, il est aussi suggéré de créer un délit de « harcèlement racial » et « d’étudier le recours à la sanction ». Ce rapport en cinq volets était sensé faire l’objet d’une réunion interministérielle début janvier 2014 à Matignon comme « feuille de route » du gouvernement en matière d’intégration des immigrés. Las la révélation prématurée des outils de propagande du gouvernement par Le Figaro provoquant le scandale, a contraint le président lui-même et son affidé de Matignon à lâcher  précipitamment ledit rapport qu’ils n’avaient certainement pas eu le temps de lire tellement il est ardu et empli d’imbécilités…
Lecteur pour que tu ne sois pas perdu en route tout au long de mon propre résumé du pensum principal, sache que dans la cervelle de la confrérie antiraciste le capitalisme est remplacé par le racisme ; ainsi du comprendras mieux les ressorts de ce bricolage idéologique qui exclut toute lutte des classes (le mot n’y est cité que trois fois) et pourquoi en réalité l’élite bourgeoise se démasque dans son combat feutré pour un capitalisme « propre » et une exploitation certifiée antiraciste. Nul simplisme binaire de ma part, il n’y a pas que les classes dans une vision économiste syndicaliste, sinon Rosa Luxemburg n’aurait pas défendu l’officier bourgeois Dreyfus. Il existe des problèmes politiques qui ne sont pas toujours liés à l’opposition des classes, tels que le ou les racismes, tels que le mensonge et la vérité. Le problème du racisme est un problème réel, très contemporain, souvent plus lié à la peur fantasmatique de l’étranger qu’à une pulsion morbide. Mais, pour reprendre la maïeutique des auteurs du rapport près le gouvernement, l’antiracisme produit encore plus du racisme, comme l’antifascisme moderne produit du fascisme démodé[1]. Et si le racisme n’avait rien à voir finalement avec l’accusation de stigmatisation des immigrés ? C’est ce que nous verrons en analysant au plus près les insanités, les variations absconses et les données classiques de la gauche bourgeoise contenues dans le prototype gouvernemental.

OU LA RACE REMPLACE LA CLASSE

Un rapport qui commence par « La société française est fortement clivée » ne peut pas être entièrement malhonnête. Mais dénigrer d’emblée la société française comme raciste prête à soupçon, surtout quand il est assuré qu’elle est plus inégalitaire que les autres. Quels autres ? Certes on conviendra avec les auteurs, nombreux et multiraciaux, qu’il persiste « des inégalités de classe, de sexe et d’ordre ethnico-racial », comme on peut se moquer de l’hypocrite « ascenseur social » républicain. La propaganda socialo-gauchiste pointe cependant son nez avec un concept vague, quoique courant, jamais défini comme tel, le racisme. Ce mal incarné est semble-t-il originel de tous les autres maux (comprenez dits communautaristes) : le « racisme produit des groupes raciaux » ! Qui n’existeraient pas… En effet pour les conseillers gouvernementaux : il n’existe pas de races, ni d’ethnies ; ce qui est un déni flagrant de la réalité. C’est la chanson qu’on entend tous les jours sur les ondes radiaux et télévisuelles. Certes il n’existe qu’une race humaine mais elle se décompose en races noire, blanche, jaune etc. L’Etat juif estime même qu’il est le chef de la « race juive ».
Nulle part n’est expliqué le racisme ni en quoi il serait lié fatalement à la question de l’immigration. Pas question de l’analyser comme un élément de l’idéologie capitaliste ni de rapports sociaux aliénés. Nullement opposés à « l’intérêt national », nos petits rapporteurs sont en effet simplement les télégraphistes d’une « nouvelle nation », d’une « grande nation » (cf. modèle USA) multiculturelle et multiraciale, car ils se revendiquent pleinement de la principale supercherie bourgeoisie républicaine : liberté, égalité, fraternité, dont Marx se moqua si bien (artillerie, infanterie, cavalerie)[2].
Lorsqu’’ils en viennent à l’épineuse question de « l’intégration », c’est sans aucune approche historique de la constitution des nations et des classes. Nos sociologues en herbe restent le nez collé aux problèmes récents posés et instrumentalisés par l’immigration. L’intégration des prolétaires étrangers par exemple, qu’on la nomme assimilation ou simplement prolétarisation n’a jamais produit un tel foin par le passé dans un cadre national défini, mais le problème a toujours plus ou moins existé quoiqu’ils feignent de l’avoir oublié.
Avec le refrain qui va rythmer tous les rapports – « vivre ensemble », « ici et maintenant » (gimmick de la gauche caviar mitterandolâtre) – ces larbins intellectuels du gouvernement tink tank du PS oligarchique révèlent leur fond de culotte de classe dominante : bourgeois et prolétaires de toutes couleurs peuvent vivre en harmonie sous les auspices du dieu Capital !
Ergotant une prétention à renouveler l’attirail idéologique de la bourgeoisie décadente ne les voilà-t-il pas en train de secouer le cocotier des mots consensuels qui régissaient jusque là le bon paternalisme antiraciste : haro sur la fumisterie de « l’intégration » face voilée de « l’assimilation » néo-colonialiste ! Et cette honte de l’Eduque Naze d’enseigner à des enfants régularisés de sans-papiers que leurs ancêtres étaient les Gaulois ! Ces anti-identitaristes gigotent pourtant dans un étrange équilibrisme qui sent l’idéologie amerloque plurielle en a-classiste. Baste, gouvernants et gouvernés la nouvelle définition du peuple ou si vous voulez du prolétariat local sera le « Nous inclusif et solidaire » ; terminologie qui fait très élite patronnesse !
Sans partir de l’état du monde capitaliste, sans tenir compte primordialement de la crise mondiale, nos rapporteurs restent confinés au ras des pâquerettes de cet « hexagone » honteux où « le discours de préséance nationale aurait conduit à stigmatiser l’immigration », une conception « ethno-nationaliste ». On remarquera que ces militants obscurs du PS ne parlent jamais du chauvinisme, du nationalisme de leur propre parti dans les guerres coloniales ni de la politique impérialiste actuelle de leur chef de file. Ils ne disent pas, frères de sang du sieur Montebourg, qu’il n’y a pas de solution nationale à la crise ni que la nation indépendante est une fumisterie, non ils maquillent : « Le registre national n’est pas une solution à la crise ». Par contre le « registre européen », « multiracial », pâle copie de la gouvernance US, est une solution conviviale pour « vivre ensemble ». Ils précisent bien que leurs intentions ne sont nullement internationalistes : « Non qu’il faille enterrer la notion de nation mais la reformuler comme « grande nation » (cf. appellation US contrôlée) entre altérité et civilité » (sic).
Suivez bien le raisonnement de l’élite des laquais gouvernementaux : le racisme a produit les racistes, la « préséance nationale » (pas le nationalisme) a produit la stigmatisation de l’immigration. Haro aussi sur l’ancien terme consensuel de la gauche électorale la « laïcité », elle est désormais péché majeur. Elle n’est plus recevable car elle « produit » l’hostilité aux religions et en premier lieu à l’islam. Alors qu’il est tangible de se fonder désormais sur la reconnaissance bienveillante de « la communauté dans son ensemble de multiples différences morales et d’intérêts » (sic). D’aucuns bicheront vers un inconscient penchant en faveur de l’éclatement de l’Etat en communautés comme en Centrafrique, mais n’anticipons pas. Après la carotte antiraciste voici poindre le bâton. Il faut « tout faire » pour préserver la paix sociale grâce aux « régulateurs de conflits »… syndicaux et pénaux. Les expressions politiques et religieuses sont à mettre sur le même plan dans le droit canonique français, lequel est plus respectable que la France. 

LES INVENTIONS DE LA NOUVELLE POLITIQUE ANTIRACISTE

S’appuyant sur feu le stalinien Balibar, à ne pas confondre avec Babar, nos modernistes rapporteurs dénoncent au passage un « racisme européen » nouvelle entité de think tank ou simple compassion avec les Roms ? Ces serviteurs rampants de l’Etat vont même jusqu’à promettre une vraie démocratie aux citoyens « multiculturels » et « multireligieux » : « Les citoyens et les publics ( !?) doivent apporter leur expertise ( ?) sur le fonctionnement réel des politiques » ; mais en conseillant d’abord les politiciens professionnels au pouvoir !
Il faut s’insurger contre la « racialisation » du groupe dominant ! Avec un style qui frise du Julien Coupat dans le texte, il n’est pas précisé qui est ce « groupe dominant ». Enfin une définition, quoique lapidaire et nunuche du racisme : le racisme est une importation coloniale. Les rapporteurs anciens maoïstes défenseurs des peuples de couleur du « tiers-monde » ont dû batailler ferme pour infibuler cette définition auprès des collègues du sérail SFIO. Au demeurant le problème du voile « a été inventé » ; et ensuite sans doute les bigotes musulmanes se sont senties obligées de le porter… Il a été inventé pas exporté.
Autre invention, l’immigration. Cette invention ne daterait que des années 1970, fleurons de la lutte mao-gauchiste pour la préférence immigrée « de classe ». Les grèves de ces années sont maquillées comme prémonitoires de la refondation de la politique d’intégration pas comme banales luttes ouvrières… Et de saluer le mouvement (national) des travailleurs algériens qui, épaulés par le gouvernement d’Alger, « ont lutté ensemble contre la suspension de l’émigration vers la France » (note exigée par les rapporteurs ex-maoïstes de libération nationale refondue).
« On » a inventé également avant Giscard que ces populations devaient « rentrer chez elles ». C’était pourtant la norme avant le « regroupement familial » où l’ouvrier immigré, après avoir gagné un bon pécule, retournait au pays et envoyait à sa place son cousin. Le regroupement familial du gouvernement Giscard n’eût pas pour but d’humaniser les conditions du travailleur maghrébin mais de le fixer et de mettre ses enfants à la suite en usine.
Les inventions de nos potaches de cabinet ministériel sont infinies et inverses sans vergogne les données. La crise capitaliste qui freine le besoin d’exploiter les travailleurs immigrés en nombre devient « discrimination massive ». Euréka tout s’explique, le racisme a subsumé la capitalisme !
Enfin, l’antifasciste qui sommeille sous l’antiraciste retrouve la bonne explication gauchiste à tous les maux de la terre : « l’équation immigration = problème » est une invention de l’extrême droite ! CQFD ! C’est d’ailleurs aussi l’extrême droite qui a inventé le communautarisme, qui sans les fachos n’aurait jamais existé !
Allez encore une trouvaille des crânes d’œuf gouvernemental, pour la route. Si les immigrés sont concentrés dans les banlieues, c’est à cause de l’argument raciste (de l’extrême droite) le fameux « seuil de tolérance » slogan pourtant repris par les camarades gouvernementaux de l’époque ! La critique aux camarades du passé reste fraternelle : un antiracisme de façade « a relégitimé le phénomène raciste et banalisé la discrimination ».
Comme nos petits rapporteurs ne peuvent pas tout inverser ni réinventer, ils concèdent que le chômage (patronné par les camarades ministres) « d’élément structurel de l’économie capitaliste impute désormais aux individus la cause de leur non-emploi ». L’innocence les mains pleines confine au ridicule à cet endroit. La solitude du chômeur sans diplôme ou avec, frappe autant l’ouvrier « blanc raciste » que le « noble immigré multiculturel ». Et aussi vrai qu’il y a une approche « handicapologique » des problèmes sociaux par les compères de droite gouvernementale ou les camarades de gauche gouvernementale !
Toujours dans l’invention, et vues d’avion, les émeutes de banlieue de jadis sont traduites en « affirmation des enfants d’immigrés en réaction à la violence raciste »… pas policière ni patronale, car nos rapporteurs respectent les institutions qui fondent l’Etat de droit.
Haut fait d’armes de l’équipe gauchiste de Mitterrand, comme l’a reconnu le petit Julien Dray récemment, la Marche des beurs – qui fait l’objet de la promotion du pitre Djamel – fût le nec plus ultra de la lutte anti-discriminatoire contre la « pédagogie couscous » ; quand elle ne fût qu’une campagne promotionnelle du PS. Toujours dans la contestation fictive, ou la volonté de dépasser les anciens clichés, les petits rapporteurs daubent le slogan afférent « touche pas à mon poste » en celant la vérité mitterandienne : « ce slogan… a dépolitisé le problème ». Il a surtout fait croire aux jeunes de cette époque que la politique se résumait à cette jérémiade antiraciste à condition de laisser les politicards du PS et leurs gauchistes s’occuper de la vraie politique. C’est exactement avec la même méthode que procède nos cuistres gouvernementeurs puiqu’ils s’en servent d’argument pour soutenir que « le racisme n’est pas traité comme une question politique mais comme le défaut d’une socialisation nationale ». Du Derrida dans le texte ? Non encore une fois ces gens veulent faire passer des vessies pour des lanternes le racisme tels qu’ils le conçoivent est un SENTIMENT VAGUE comme l’antiracisme qui permet aux gogos qui l’avalent de croire participer à la politique alors qu’on les fait surnager dans une guimauve inoffensive. Derrière leur esquive de la problématique de l’assimilation ou de l’intégration (honnie comme impie) la vraie question reste : la SOCIALISATION des jeunes voués au chômage capitaliste et l’impéritie des gouvernants.
Croyant toujours pouvoir faire ficeler les masses dans leur fausse politique, magma idéologique moraliste, ils conseillent leurs maîtres gouvernants en insinuant que « des critères socio-économiques dissolvent le problème en privilégiant la question sociale » ; leurs maîtres n’ont pas besoin de la leçon sur le sujet depuis 40 ans ils nient toute existence de la classe ouvrière multiraciale. Plus pervers ils se servent encore de la résonance individuelle (dixit l’ouvrier français ou immigré fait son propre malheur, réflexion typique de l’ancien CERES de Chevènement) : « Subsumant la question éthique (sic) à la question sociale l’ethnicité ets imputable à la subjectivité des individus ». Ou encore dans le registre gauchiste débilitant : « le discours déspécifie l’immigration en l’assimilant à la question sociale ».
Coup de chapeau aux ancêtres en déspécification, la gauche au pouvoir qui avait commencé à entrer dans « une logique de reconnaissance d’une société multiculturelle » a été vachement freinée par la méchante cohabitation de 1986 ! Et les commis d’Etat n’ont pas dû se relire assez car ils se tirent immédiatement une balle dans le pied : « La Gauche (avec un G majuscule) se voit accusée d’importer, à travers son discours sur le « multiculturalisme » un « modèle anglo-saxon » contraire à la « tradition française ». Dont acte.

LA PERCEE DES AMIS DE TARIQ RAMADAN

« L’IMMIGRATION A ETE TRANSFORMEE EN PROBLEME » assurent les conseillers obscurs de Hollande. Car elle n’est pas un problème en période de crise pour tous ceux qui patientent à Calais ou qui se noient au large de Lampedusa ? Car elle n’est pas un problème pour tous les prolétaires français qui font la queue pour un logement ou pour du travail ?
Visant les concurrents de la droite bourgeoise et de l’extrême droite villageoise, squizzant surtout la crise de leur système capitaliste républicain, ils déplorent : « On a refabriqué officiellement de l’altérité ». Ce qui est vrai et faux à la fois. Gouvernements de gauche comme de droite se plaisent à jouer sur tous les tableaux pour inventer des différences entre prolétaires nationaux et immigrés. Mais aussi la décomposition des rapports sociaux remet au premier plan des communautés religieuses et des croyances et comportements rédhibitoires. Il s’agit toujours pour les conseillers en élimination de problèmes raciaux plus que sociaux de nier la crise politique et économique de leur classe d’appartenance. Et de dénoncer des présupposés qui ont fait fureur du fait de « l’effritement du pouvoir intégrateur des grandes institutions (sic) que sont l’école les syndicats, les églises (resic) sous le boutoir de la crise économique ». Car « l’égalité juridique formelle existe » mais tout est de la faute à la discrimination raciste ! Tout comme « l’immigration n’est pas un potentiel de fragilisation de la société française et du « modèle français » que les dirigeants « à leur insu ont contribué à ethniciser les rapports sociaux ». C’est toujours le monde à l’envers, l’envers de la réalité chez les élites. Des rapports sociaux décomposés et la négation des classes, n’ont pas généré les pertes d’identité que nous subissons mais c’est le racisme, catégorie immanente et insaisissable qui a fragmenté les nations, même si nos cuistres restent hexagonaux dans la théorie.
Le « foulard islamique », non pas importation de malheureux désocialisés ou non reconnus comme citoyens devient dans la version clownesque des conseillers de l’Elysée « transmutation de conflits locaux en affaire d’Etat ». Mieux : « c’est une affaire qui n’en est pas une » pour des gens qui habitent le cinquième et le seizième arrondissement parisien.
Les amis de Tariq Ramdan sont nombreux apparemment chez les conseillers de l’Elysée qui décrient « une logique de soupçon à l’égard de l’islam », faisant mine d’oublier le ramdam impérialiste mondial contre l’hydre Al Qaida auxquels ils ont totalement adhéré. Ils peuvent assaisonner la laïcité à leur nouvelle foi multiculturelle, celle-ci « n’implique pas la liberté par les élèves de manifester dans l’établissement scolaire leurs convictions religieuses ». Tiens l’enceinte des écoles « républicaines » devrait devenir le foutoir des querelles de croyance religieuse ?
Il y a aussi des féministes bourgeoises parmi les conseillers : « L’Europe a tardé à faire émerger une politique antidiscriminatoire (…) », heureusement : « la stratégie politique de la lutte contre les discriminations proprement dites émane de l’usage tactique du droit européen (sic) par les luttes féministes ».
Quittons les catégories pour revenir au cœur de la production capitaliste, l’entreprise. Les petits rapporteurs vont encore une fois saluer leur vrai pays, pourtant raciste l’Europe : « Depuis 1995 la commission européenne a initié la reconnaissance des discriminations et du racisme dans l’entreprise ». Ce dont se fout le patronat sauf si un salarié porte plainte. Mais pas la CGT, ce grand syndicat gouvernemental saboteur des grèves généralisées : « … qui a initié des recherches sur le racisme dans l’entreprise et l’action syndicale à son égard ». N’est-ce pas grâce à notre chère camarade M. Aubry en 1998 qu’a été reconnu en France l’existence des discriminations raciales et la responsabilité de l’Etat ». C’est sans doute pourquoi la camarade Aubry ne participe pas à un gouvernement raciste !
Encore une couche de satisfecits pour un autre camarade gouvernant Jospin : « Jusqu’au milieu des années 2000 (cf. gouvernement Jospin-Chirac) l’Etat a initié une « politique de prévention et de lutte contre les discriminations ». C’est pourquoi les racistes l’ont fait tomber ? Ou pour sa politique d’austérité anti-ouvrière ?
Gloire au « rôle pionnier des représentants et militants syndicaux dans la lutte contre les discriminations ». Oui gloire aux saboteurs des grèves des blancs !
On regrettera que « les institutions clés d’une politique répressive (justice, police, gendarmerie…) n’ont pas été formées à la politique anti-discrimination ». Vous aurez remarqué que la politique répressive n’est nullement mise en cause par nos supplétifs d’Etat.
Toujours dans l’inversion permanente des causalités je ne peux résister à vous citer cette causalité cul par dessus tête de nos pervers rapporteurs : « L’interdiction aux mères d’élèves de porter le voile dans les accompagnements scolaires… a généré la libération de la parole raciste ». Et du Tariq Ramdan pur jus : « L’islam a été stigmatisé comme obstacle à l’intégration… alors que tous les travaux scientifiques (sic) sur le rapport des musulmans à la société française invalident cette analyse » !
Les stupidités alternent avec des jugements de valeur abstraits. N’est-il pas scandaleux que les parents immigrés jactent un mauvais français à leurs enfants à la maison au lieu de continuer à communiquer dans leur langue d’origine ? La laïcité n’est pas une valeur mais l’islam si. L’école discrimine (qui, quoi, comment). L’ensemble du marché du travail n’est pas ouvert à toutes les nationalités ; alors pourquoi pendant cinquante ans la gauche et les syndicats ont-ils exclus les non nationaux des « nationalisations » ? Surchômage des immigrés, à voir. Discrimination des immigrés au recrutement ? Et les femmes, les handicapés, les sans diplômes…
Des affirmations absconses non explicitées ponctuent invariablement ce lamentable rapport hétéroclite: « L’ethnicité n’est pas une qualité intrinsèque de certains groupes c’est au contraire le produit de rapports de pouvoir » !? Celui du gouvernement Hollande et de la masse qui croule sous les impôts ?
Nouveau concept hollandais la « maltraitance politique » contre des « populations vues comme immigrées ». Mieux : « surdité politique aux questions démocratiques majeures soulevées par les populations elles-mêmes ». Il est incontestable que l’exigence de port du voile, de la soumission de la femme, de son éjection des lieux réservés aux hommes en France en Tunisie ou en Egypte a été un apport majeur « aux questions démocratiques » !
On pourrait continuer comme cela longtemps mais les rapports rabâchent les mêmes âneries, les mêmes écarts par rapport à la vérité sociale que cela deviendrait fastidieux. Tout est la faute au racisme, à la colonisation, à l’extrême droite et jamais à la connerie. Ces bourgeois adipeux nient la question sociale au nom d’une hystérie antiraciste, la « racialisation » devenant le stade suprême de l’exploitation.
Si la ségrégation des élites fût évoquée en passant, il n’y a aucune explication autre que la morale antiraciste à la réalité de la « ségrégation sociale » qui concerne toute la classe ouvrière nationale ou immigrée. La ségrégation ethnique serait plus forte que la ségrégation sociale. Cette élite de larbins d’Etat se permet de se moquer des victimes « qui se taisent », qui de toute façon n’ont pas leur mot à dire dans les médias, dans les réunions syndicales et dans le barnum électoral de ces faiseurs de rois démocratiques en toc.
C’est bien du gauchisme décomposé rallié à la collaboration étatique que pouvait provenir un projet aussi verbeux, totalitaire et imbitable : « La gouvernance doit s’immiscer partout ». La « justice » doit sévir contre le racisme comme si la justice y pouvait grand-chose. Plus effrayant et d’inspiration khmer rouge la police de la société antiraciste propose de créer partout des groupes de contrôle et des réseaux locaux de vigilance antiraciste, une formation accélérée des profs au module antiraciste et à la diversité… comme au Canada, d’inventer une nouvelle histoire planétaire avec des grands hommes non plus blancs mais noirs, arabes, etc. Et développer les langues des ex-colonies qui ne servent à rien pour trouver du travail mais peuvent enfoncer un peu plus les pauvres dans leurs spécificités régionales ou nationales.

Après les errements du mariage gay, Hollande a fait marche arrière dans l’affolement mais il ne peut pas oblitérer que ce magma grotesque est le produit du cortège de son milieu d’affabulateurs conseillers des exploiteurs successifs du parti socialiste bourgeois.

Voici les principales pistes grotesques avancées dans le rapport :
- suppression du terme d'intégration
- reconnaissance des identités multiples et des cultures plurielles
- multiplication des instances de contrôle des droits des immigrés, dont une "cour des comptes de l'égalité"
- évaluation de la politique publique tous les 5 ans
- limitation du recours aux circulaires substitutives de la loi
- révision des programmes scolaires d'histoire en y intégrant "l'histoire des mouvements de population dans leur globalité", "ceux liés à l'esclavage et à la traite négrière, aux colonisations, à l'immigration économique..."
- augmentation du nombre d'étudiants étrangers dans les grandes écoles et les classes préparatoires intégrées
- renforcement des moyens et des méthodes pédagogiques de l'école pour les enfants en difficulté scolaire dans les écoles où sont scolarisés les enfants des milieux populaires.(du pipeau !)
- développement des langues vivantes des immigrés à l'école
- suppression des règles scolaires discriminatoires concernant notamment le "voile"
"l'histoire des mouvements de population dans leur globalité", "ceux liés à l'esclavage et à la traite négrière, aux colonisations, à l'immigration économique..."
Ou sur le site du gouvernement.




[1] Les élites se moquent d’ailleurs de l’antifascisme pipole des agités gauchistes en rappelant dans une note qu’il est vain de communier contre le nazisme par exemple « avec la lettre de Guy Môcquet 2007 ou en confiant aux enfants des écoles la mémoire des 11.000 enfants juifs de France tués pendant l’holocauste 2008. Mais pour tacler le blaireau Sarkozy.
[2] En note il sera ajouté plus loin contre l’inévitable accusation de couchage sous l’idéologie américaine, que la discrimination positive américaine « vise un objectif patriotique ». Tu l’as dit bouffi.

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