PAGES PROLETARIENNES

samedi 6 avril 2013

VERS UNE NOUVELLE GUERRE MONDIALE ?


Alors que notre bourgeoisie nationale nous amuse avec ses affaires financières à la noix qui font pouffer la City de Londres, il se passe des choses plus graves à l’international. Il faut délaisser la servile et unanime presse de chiottes française pour examiner le problème militariste ou les menaces récurrentes du petit gros de Corée du Nord, Kim Jong II, fils à papa peu sûr de son avenir dans un pays en quasi autarcie, autrement dit en voie d’étouffement.
Radio Canada fournissait début avril les infos suivantes :
Les États-Unis ont positionné une plateforme-radar semi-submersible pouvant détecter les missiles balistiques et un contre-torpilleur capable d'envoyer des missiles près des côtes nord-coréennes, a affirmé lundi un responsable du Pentagone. Selon la source du Pentagone qui a voulu conserver l'anonymat, ce déploiement est une initiative « de prudence » pour que Washington puisse avoir « plus d'options en matière de missiles de défense si cela devenait nécessaire ». La chaîne américaine CNN ajoute que cette initiative pourrait s'inscrire dans le cadre d'un déploiement naval plus important. Plus tôt lundi, les États-Unis ont annoncé avoir déployé des avions de chasse furtifs F-22 en Corée du Sud, son allié. Arrivés dimanche, les avions doivent participer à des manoeuvres américano-sud-coréennes jusqu'au 30 avril. Ces déploiements se font sur fond de tensions avec la Corée du Nord. Pyongyang a déclaré il y a trois jours être en état de guerre avec la Corée du Sud après s'être irrité des manoeuvres militaires américaines chez son voisin. Au cours des dernières semaines, le régime de Kim Jong-un a multiplié les menaces, se déclarant prêt à mener d'éventuelles frappes contre des cibles militaires américaines avec ses missiles et ses unités d'artillerie à longue portée. Pyongyang a évoqué comme cibles l'île de Guam, Hawaï et le continent américain. La Corée du Nord a déjà menacé de lancer une attaque nucléaire contre les États-Unis et la Corée du Sud. Mais malgré le tir réussi, le 12 décembre dernier, d'une fusée considérée par la Corée du Sud et ses alliés comme un missile balistique, les experts ne pensent pas que la Corée du Nord dispose de missiles équipés de charges atomiques capables de frapper le continent américain, ni l'île de Guam ou Hawaï.
Washington a tout de même déclaré prendre au sérieux les menaces de la Corée du Nord, mais la Maison-Blanche a noté lundi que la rhétorique belliqueuse de Pyongyang n'était accompagnée d'aucune action militaire, « que ce soit par une mobilisation à grande échelle ou dans le positionnement de ses forces ». De son côté, la présidente sud-coréenne Park Geun-hye a promis lundi une réponse militaire forte et rapide en cas d'attaque de la Corée du Nord ».
Toute cette agitation relève plutôt de l’exhibition de biceps plutôt que d’une option prioritaire, comparée au battage régulier contre l’Iran ou les divers terrorismes à la mode.
Les escarmouches entre les deux Corées sont récurrentes. Déjà en 2010, les corps de deux civils avaient été découverts sur une île sud-coréenne bombardée la veille par l'armée nord-coréenne, plus deux soldats et 18 blessés. Les deux civils tués, qui étaient portés disparus, étaient âgés d'une soixantaine d'années et appartenaient à un groupe de 12 maçons qui construisaient des logements pour les soldats stationnés sur l'île, selon l'agence Yonhap.
Séoul (capitale du sud) avait aussitôt riposté et promis des représailles. Ces affrontements étaient déjà présentés comme parmi les plus graves depuis la guerre de Corée (1950-1953) dans une zone de la dite mer Jaune que se disputent les deux Corée et qui a été le théâtre d'autres incidents meurtriers par le passé. L'agression nord-coréene avait provoqué un tollé dans les principales capitales capitalistes. Les Etats-Unis plaidant pour une réaction internationale «mesurée et unie» y compris avec la Chine, principal allié du régime de Pyongyang (capitale du nord). Déjà était supposé exister un nouveau programme d'enrichissement d'uranium mené par le régime « totalitaire » de Pyongyang (ou voyou si vous voulez). La bourgeoisie US, qui disposait déjà de  28000 soldats déployés en Corée du Sud, jugeait «prématuré» d'envisager une quelconque action militaire (il vaut mieux faire figure d’agressé dans la guerre moderne). «Barack Obama devait s'entretenir incessamment par téléphone avec son homologue et allié sud-coréen Lee-Myung-Bak » (toujours en 2010).

«Nous allons travailler à une réponse avec la Chine, avec tous nos partenaires du dialogue à six (les deux Corées, la Chine, le Japon, les Etats-Unis et la Russie, ndlr) » avait déclaré Mark Toner, un porte-parole du département d'Etat américain. «Cela sera une réponse mesurée et unie». Washington espère une collaboration fructueuse avec l'empire du Milieu. La Chine a déjà fait part de sa «préoccupation» et jugé «impératif» de relancer le processus de négociations sur le nucléaire nord-coréen. Moscou avait condamné les tirs nord-coréens et mis en garde contre une «escalade». La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et d'autres pays européens ont eux aussi condamné l'attaque nord-coréenne, ainsi que l'Otan. Le Premier ministre japonais Naoto Kan avait ordonné à ses ministres de se préparer «à toute éventualité».
Avril 2013, L’Express, seul hebdo à y consacrer sa une sur le web, ne veut pas être dupe : «  Roulez tambours, sonnez trompettes : la Corée du Nord a placé son armée en ordre de combat, le 26 mars, et demandé à son artillerie de se tenir prête pour frapper les bases militaires des Etats-Unis. Venant de tout autre pays, des appels aussi virils provoqueraient l'effroi. Mais les menaces de Pyongyang ont été accueillies dans une indifférence totale ou presque, car son armée est incapable de lancer un missile intercontinental. Si la Corée du Nord doit faire peur, c'est peut-être pour cela : le régime de Kim Jong-Un en est réduit à agiter des armes qu'il ne possède pas. Comme un athlète qui prétendrait vanter la taille de ses biceps en montrant du doigt des ballons gonflés à l'hélium...  A quoi joue la dictature dynastique de Kim Jong-Un? La Corée du Nord semble décidée à maintenir la tension au maximum sur la péninsule. Son essai nucléaire, le 12 février dernier, a entraîné de nouvelles sanctions de l'Organisation des Nations-Unies (Onu). Le 11 mars, la dénonciation unilatérale par Pyongyang de l'armistice signé en 1953 avec Séoul, à la fin de la guerre de Corée, semblait destinée à attirer l'attention, fût-elle hostile. De fait, dix jours plus tard, les 47 Etats membres du Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, à Genève, ont accepté la création d'une commission d'enquête - la première du genre - sur les innombrables violations des droits de l'homme en Corée du Nord.  Pourquoi le régime de Pyongyang cherche-t-il à attirer sur lui les feux des projecteurs, à la manière de ceux qui affirment que la mauvaise publicité, c'est malgré tout de la publicité ?...  Pour tenter de comprendre, il faut sans doute se projeter à la place de Kim Jong-Un. Arrivé au pouvoir après la mort de son père, Kim Jong-Il, en décembre 2011, le leader de la Corée du Nord est très jeune: il aurait entre 29 et 30 ans, selon ses biographes. En d'autres termes, il est au début d'un mandat qui s'annonce long et qu'il pourrait garder "à vie", s'il parvient à ne pas commettre d'erreur. Sa survie politique se confond avec sa survie tout court. Comment, dès lors, prolonger le plus longtemps possible son règne autocratique ?  
A tort ou à raison, Kim Jong-Un peut estimer que le moindre signe d'ouverture lui serait fatal. En Libye, Mouammar Kadhafi a accepté d'abandonner son programme nucléaire sous la pression des pays occidentaux avant d'être renversé par des rebelles appuyés par ces mêmes pays occidentaux. Du point de vue de Kim Jong-Un, le précédent n'est guère rassurant: mieux vaut prendre exemple sur le cynisme de Bachar el-Assad, le leader syrien, et tenter par tous les moyens de conserver une "dictature à l'ancienne".  
Ce ne sera pas simple, car le régime est vulnérable. Les menaces sont internes, d'abord : alors que 28% des enfants nord-coréens souffrent de malnutrition chronique, comme le souligne un récent rapport de l'Onu, les habitants sont de mieux en mieux informés sur l'extraordinaire prospérité de l'ennemi historique sud-coréen, capitaliste et démocratique. Mais l'essentiel du danger est ailleurs. Pour sa survie, Pyongyang dépend des approvisionnements énergétiques, de l'appui financier et du soutien diplomatique de Pékin. Or certains intellectuels, en Chine, s'interrogent ouvertement sur la sagesse qu'il y a à maintenir à flot un allié aussi imprévisible : les bonnes relations avec les Etats-Unis ne devraient-elles pas l'emporter sur le reste, dans l'intérêt des Chinois eux-mêmes?  Nul doute que de telles questions sèment la panique, à Pyongyang, dans les hautes sphères du régime. Ce qui explique, peut-être, l'agitation et les déclarations martiales de ces derniers mois... ».

Dans son enquête, publiée le mois dernier, le journaliste citait un membre anonyme des services de renseignement de la Corée du sud: "Pyongyang recommandera aux missions diplomatiques étrangères d'évacuer leurs ressortissants étrangers", annonçait-il. Ce serait, selon ses dires, la deuxième phase d'un plan en trois étapes, destiné à tout faire pour que la péninsule coréenne semble se rapprocher de l'état de guerre... sans pour autant verser dans un conflit armé. Auparavant, prédisait la même source, "Pyongyang multipliera les déclarations menaçantes en direction du Sud afin de faire croire que la guerre est imminente". De fait, c'est ce qui s'est produit... 
Un agent sud-coréen aurait correctement prédit l'enchaînement des événements jusqu'à présent, qu'annonçait-il pour la suite? Rien de bon. Selon lui, la troisième étape -celle qui reste à venir, si on le considère comme une source crédible- prendra la forme d'un "attentat terroriste contre un édifice public dans le Sud, tel qu'un aéroport, ou une attaque armée comme celle menée contre le Cheonan". 
Le Cheonan est une corvette de la marine sud-coréenne, dont le naufrage, en 2006, a provoqué la mort de 46 marins. Séoul accuse Pyongyang, de manière convaincante, d'avoir torpillé le bâtiment depuis un sous-marin. 
Faut-il craindre que la prophétie se réalisera? Difficile à dire. Nos confrères de Séoul ont parfois tendance à dramatiser les très rares informations fiables venues du Nord. Selon l'auteur de l'article déjà cité, Kim Jong-un aurait échappé, l'an dernier, à une tentative d'assassinat - une information capitale, si elle est exacte, mais qui n'est pas corroborée. 
Pour autant, l'action terroriste est un modus operandi largement éprouvé par le régime nord-coréen, l'un des plus isolés de la planète. Outre des dizaines de kidnappings menés au Japon et ailleurs, Pyongyang est parvenu à décapiter, en 1983, le cortège présidentiel sud-coréen, lors d'une visite officielle en Birmanie. Quatre ans plus tard, peu avant les Jeux olympiques de Séoul, un Boeing sud-coréen explose en vol avec 115 personnes à bord... Pyongyang nie, sans convaincre, toute participation à ces actions. 
Si le leadership nord-coréen était un animal, il serait un loup affamé, errant dans la forêt. Le loup est traqué. Il a faim. Et il sait que sa survie est en jeu... Une guerre ouverte serait suicidaire de la part de Pyongyang. Mais personne ne peut exclure une action terroriste ou, a minima, un tir symbolique de missile. De la part du jeune leader nord-coréen, ce serait sans doute la manière la moins risquée d'imposer son autorité au sein du régime ».

Assiégée et prisonnière d’elle-même, la camarilla bourgeoise nord-coréenne, qui n’a plus feu Chavez pour la soutenir moralement, exprime à son petit niveau l’affolement de la bourgeoisie mondiale face à la crise sans solution, exprime donc qu’une « bonne » (façon de parler) nouvelle guerre extensive donc mondiale est la seule solution pour relancer l’économie capitaliste moribonde. Pas vraiment du goût des mastodontes chinois et américain pour l’heure qui estiment encore avoir besoin de préparation, et ne sont pas sûrs de leurs alliances diverses et aléatoires. Sans compter que le prolétariat des pays riches est prêt à réserver des surprises planétaires non seulement à la haute bourgeoisie mais aussi à ses intellectuels vagabonds, seconds violons..

1 commentaire:

  1. Achtung ! Doucement sur l'"Etat ouvrier" nord-coréen : si tout ça arrive aux oreilles de la LTF (les "sparts", ceux pour qui socialisme se conjugue avec armes nucléaires, bref "socialisme ET barbarie") leur réplique contre cette attaque réactionnaire sera Kim-Jong-Untesque ! C'est qu'on rigole pas chez ces preux défenseurs des "révolutions sociales" encore debout : Chine, Corée du Nord, Vietnam, Laos et Cuba (on ne les compte plus que sur une main : on tient le bon bout !...flute, encore une gaffe, tant pis !) On est même fier de rapporter que la Chine dispose dorénavant de missiles intercontinentaux pouvant atteindre les Etats-Unis (cf. "Le Bolchévik" n°201, sept.2012). Bref, aux premiéres loges de la lutte anti-impérialiste, la Spartacist League (le clone yankee de nos sparts froggys à nous) ne manquera pas d'applaudir la réception des tirs chinois le jour venu. Pour sûr, apprenant que la Corée du Nord oeuvre héroïquement à complèter l'offre chinoise, les prolos nord-américains doivent jubiler devant tant d'attention communiste fraternelle. Et dire que nous, maudits prolétaires européens, sommes orphelins de la puissance nucléaire soviétique depuis deux décennies ! Mais quand serons-nous enfin à la portée du feu nucléaire chinois ! Pour l'heure, je ne crois pas à un risque d'escalade guerrière au "pays du matin calme" (!) : la Chine veille au grain, pas question d'être entrainée par le trublion nord-coréen dans un conflit la desservant. Et puis, la preuve que l'heure n'est pas si grave : aucun média n'a signalé le départ de chaloupes remplies de sparts en direction de la Corée du Nord pour apporter leur "soutien militaire inconditionnel" ! (un billet d'humour de Kryptofaf, le fourbe anonyme). PS: Mes commentaires (un doublon remanié en fait dont je pensais avoir planté la première version) ont finalement été publiés (cf: ceux du 27 et 29 mars en rapport au texte du 20 mars intitulé: "Arte et Lénine: la boche attitude"). La Zensur, sur ce blog, laissant à désirer, je me vois donc poussé à poursuivre mes élucubrations...

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