PAGES PROLETARIENNES

jeudi 7 février 2013

Existe-t-il plusieurs classes ouvrières ? et est-ce que çà peut « péter » ?



C’est le constat que font les deux sociologues intelligents dont je publie par après l’analyse des prétendus risques d’explosion sociale, selon le premier flic de France et ses porte-voix gauchistes et anarchistes, pourtant un cran en dessous de ce qu’on disait naguère en tentant de se persuader soi-même sans voir tout à fait quelle forme « l’action radicale » ou « l’insurrection » pourraient prendre : « çà va péter ! » Et çà ne pète jamais. Et ce n’est pas parti pour péter vu la capacité à « mouiller la poudre » des divers figurants mis en scène par les médias, y inclus les ouvriers licenciés qui aimeraient bien « tout faire péter » dans ce monde de profiteurs autistes et tant de corporations composites si étrangères les unes aux autres, avec des privilèges régaliens dans le public face au privé historiquement parent pauvre.

LE SPECTRE DES CASSEURS ?

L’ETAT TENTE D’ANTICIPER LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE LA CRISE MONDIALE MAIS IL EST ENCORE CAPABLE D’ANTICIPER LA REVOLTE SOCIALE EN GONFLANT DES BAUDRUCHES
L’alerte a été donnée aux pompiers sociaux et aux CRS star war par Valls en personne :  « attention explosion sociale en vue », « Front sociale : le spectre des casseurs », entendez « des casseurs et certains syndicalistes bornés vont attenter à la paix sociale alors qu’il faut privilégier les parlotes entre « partenaires ». Front social : Le ministère de l'Intérieur s'attend à une action musclée de l'extrême gauche, le 12 février, au siège de Goodyear, à Rueil-Malmaison. Les durs de la CGT menacent aussi d'agir, ce jour-là, à Paris :
http://www.lefigaro.fr/icones/coeur-.gif »Dans les services de police, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre: les durs de la CGT voudraient mener des opérations coup de poing à Paris même. Le prétexte aux débordements pourrait être un comité central d'entreprise de la société Goodyear, le 12 février, à son siège de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). «Les plus radicaux des coordinations syndicales des différentes entreprises en difficulté (Renault, PSA, Goodyear, donc, mais aussi Sanofi ou Candia) se fédèrent pour monter sur la capitale», assure un syndicaliste policier, qui parle d'une volonté chez certains d'aller «au contact». En clair: le ministère de l'Intérieur redoute le retour des casseurs ».
Les  terrrribles « convergences » « fédérées » gauchistes « vont monter à Paris » ! Les bourgeoises en tremblent déjà comme des feuilles cuivrées d’automne ! L’Etat, débonnaire, n’est nullement inquiet, ceux qui vont « monter à Paris » sont les plus bêtes, ceux qui croient que la lutte c’est brûler des pneus et casser du flic. Les services municipaux de Delanoë vont nettoyer à la fin du cortège les tracts appelant à pendre les patrons ou à « faire pression » pour un « vrai gouvernement de gauche ».
L’Etat ne serait qu’un croupion impuissant s’il se contentait d’attendre, et alors massivement le combat de classe trouverait son tremplin naturel, la généralisation sans mot d’ordre. Prévoir et diviser est dans la nature de l’Etat bourgeois. Aucun Etat ne peut régner sans diviser les diverses catégories de « salariés » et les exclus du salariat. Les Etats modernes ont toujours privilégié les fortes concentrations de travailleurs indispensables au fonctionnement de la nation capitaliste (longévité de l’emploi, retraites, comités d’entreprise, etc.) au détriment des exploités des PME. Ce fut le cas pour les mines longtemps poumon de l’industrie capitaliste et les administrations rouages du bon fonctionnement de l’Etat (logement, chauffage, retraite de bonne heure). La libéralisation généralisée du capitalisme en décomposition a légèrement écorné ces privilèges, ou tout au moins ces garanties – quand à la Poste, à ex-EDF ou à France-télécom se développe un salariat à plusieurs niveaux – mais sans les supprimer pour tous. La solidarité ouvrière moderne est devenue un mystère comme le monstre du Loch Ness.
Heureux de ce qu’il nomme individualisme casanier, l’Etat a besoin sans vergogne d’une « aristocratie ouvrière ». Et comme le disaient nos maîtres en théorie du mouvement révolutionnaire prolétarien,  elle est pas belle pour l’essentiel cette « aristocratie » du travail, et même  pas du travail puisque je vise en premier lieu les fonctionnaires syndicaux qui ne travaillent pas, ou travaillent en tout cas à encadrer et diviser les ouvriers depuis des décennies. Toutes les principales attaques portées contre telle ou telle partie du prolétariat (précarité, retraites, licenciements, etc.) sont passées grâce d’abord à l’action perverse et paralysante de ces parasites du prolétariat qui prétendent parler et décider en son nom.
Cette masse énorme de bonzes professionnels, ainsi que les cadres planqués des différentes mafias syndicales et gauchistes qui disposent du pouvoir népotiste d’embauche dans les ports, les municipalités et la presse ne fait pas partie de la classe ouvrière. Il s’agit bien d’une armée de mercenaires contre le prolétariat ; c’est la seule concession que je fais aux deux sociologues qu’on va lire ci-après. Avec la complicité de l’Etat et du patronat, vous remarquerez que ces ennemis de classe n’utilisent jamais les termes de « prolétaires », plus couramment celui de « salariés », qui fait plus légal mais aussi plus « dépendant » des négociations des « partenaires sociaux » ; le terme « travailleurs » ou « camarades » peuvent faire leur réapparition fugitive le temps des tensions grévistes ou sociétales. Mais point trop n’en faut. Le bréviaire politico-syndical de base commun aux activistes syndicaux du parti stalinien, du NPA et des divers anarchistes reste : tout est de la faute aux patrons !
Or ce n’est pas vrai, la plupart des fermetures sont causées par la crise mondiale catastrophique. Désigner les seuls patrons comme les seuls « criminels sociaux » avec les flics accessoirement, sert à tous ces maraudeurs de la lutte des classes à esquiver leur propre vide politique, qui lorsqu’ils tentent d’argumenter, ne peuvent nous débiter que les banalités éculées de l’autogestion plouc et cette vieille chanson stalinienne d’un Etat d’assistance, paternaliste et bienveillant où les grands caïds syndicaux seraient assurés d’un poste ministériel, comme jadis – ainsi que l’ignorent les innocents maximalistes – ils s’emparèrent des meilleures places dans la hiérarchie des Conseils ouvriers en Russie. Nos fiers ennemis du patronat prient chaque semaine pour garder … ce patronat.
Dans la crise il n’y a pas un problème de ripoux chefs d’entreprise. Ils sont tous ripoux dès l’instant où ils embauchent leur premier « salarié », pour lui tondre la laine sur le dos. Ils sont tous des ripoux de la crise car, généralement ils sont au courant de la venue de la faillite, avec leurs compères des mafias syndicales, des mois avant pour ne pas dire des années avant. Et ils ne font rien pour tenter une sauvegarde de LEUR boite ni pour prévenir bien sûr les « salariés ». Ils font tout, avec leurs hauts cadres pour s’en mettre plein les poches jusqu’au jour de la faillite annoncée officiellement. Ils ont mené des tractations secrètes avec le gouvernement, c’est sûr. Le gouvernement, qui sans patronat ne serait plus qu’un vulgaire Mali décomposé, ne fait pas grand-chose non plus ; ses sous-fifres des lambris dorés font des listes de milliers et calculent comment on va pouvoir les gérer dans le cadre de l’assistanat[1].
Sous les cris de l’hystérique Montebourg, qui peut croire à une relance du disque rayé stalinien «produisons français » (avec la note ci-dessus que vous venez de lire) et à la transparence des « partenaires sociaux » quand pour  deux usines à Amiens, qui se font face de chaque côté de la rue – qui faisaient partie du même groupe capitaliste – subissent un remède de cheval différent : la porte pour ceux de Goodyear et des horaires et conditions de travail inadmissibles au court terme pour ceux de Dunlop !
 Dans le même temps, l’idéologie totalitaire écologiste vient conforter la promesse d’une renaissance de l’économie capitaliste avec l’évocation complètement fumeuse de la perspective de très nombreux emploi pour développer les moulins à vent. Ce lobby en tête de l’Europe invente une série d’arguties pseudo-scientifiques pour rayer de la carte des millions de voitures des pauvres « trop visibles » (le pauvre pue et pollue) pour leur faire payer la chute de l’industrie automobile. Marie Antoinette lorsqu’on lui disait « le peuple a faim et n’a pas de pain », répondait : « alors ils n’ont qu’à manger des gâteaux ». Le lobby écologiste et son exécutif gouvernemental français arbore ce même genre de faconde aristocratique : « le peuple ne peut plus se payer de voitures ni trouver du travail », alors… « mon bon, qu’on le distraie avec le mariage des pédés » ! Et qu’on cesse de nous importuner avec la procréation d’entreprises assistées !

UNE CASTE CONTRE LA CLASSE : Après les patrons voyous ... les syndicats voyous :

Il faut remonter à 2009, au tout lendemain de la crise de 2008 pour trouver autant de wagons de licenciements, ou presque. Et, contrairement au discours ambiant bipolaire, les ouvriers ne sont pas amorphes. Ils sont en rage, et nous avec eux. Mais ont-ils les bons moyens pour se défendre ? Et est-ce qu’on ne les mène pas en bateau dans le mur, hein ? Il faut la poser la question et ne pas dire comme l’activiste syndicaliste moyen de la secte LO « on a raison de lutter », oui mais de lutter pour quoi, avec qui et comment ?
L'usine de PSA à Aulnay reste quasiment paralysée depuis un bout de temps. Des débrayages ont à nouveau touché Renault. La grève s'enlise dans l'usine de PSA à Aulnay, quasi paralysée depuis le 16 janvier sans que la presse et les sites anarcho-gauchistes ne s’en émeuvent. La mafia CGT avait à nouveau appelé à la grève de façon à pouvoir informer les salariés « par petits groupes » - pour de meilleures conditions de sécurité - sur le plan de restructuration. En réalité les voyous syndicaux organisent déjà la débâcle ; vieille technique de caste syndicale, la fossilisation de la lutte en petits groupes rend impossible toute AG de décision collective. Le terrorisme syndical organise des petits groupes de combat en prévoyant de « casser du CRS » comme jadis à Vitry, çà défoule les troupes et la violence « de caste » empêchera vraiment tout risque d’extension dans la population prolétaire. Le PCF est moribond sur le plan parlementaire mais il peut encore servir comme valet de la bourgeoisie  en alimentant d’un personnel qui se targue d’un combat « communiste » dans les syndicats CGT et les municipalités. Comme il l’avait pratiqué pour saboter la protestation contre la réforme des retraites[2], le syndicalisme peut compter sur une masse de « jeunes retraités », comme en Allemagne d’ailleurs. Après les braves indignés voici les « citoyens retraités en colère » pour gonfler artificiellement les promenades syndicales dérivatives. Premier constat : manifester prend du temps et dieu sait si les pensionnés en disposent. Parmi les activistes des processions syndicales française et allemande, on trouve des employés à temps partiel, des lycéens, des enseignants et surtout des préretraités et des retraités. Caractéristique commune : ils n'ont pas à s'occuper d'enfants et s’amusent à perpétuer la religion de la contestation, sans compter que la marche pépère est bonne contre le cholestérol et le diabète. Des milliers de retraités de l’aristocratie ouvrière, dûment encartés ou activistes du gauchisme, viennent passer le temps en gonflant avec une discipline de maison de retraite les chétives promenades des apparatchiks syndicaux. Ce ne sont plus que manifs truquées comme lors du sabotage de la prétendue lutte sur les retraites. Ces « retraités de confiance » des appareils ont des revenus supérieurs à la moyenne et exerçaient des métiers qualifiés ou étaient déjà acteurs de la voyoucratie syndicale.
Dans toutes les manifs à venir les « gros bras » à la retraite vont servir de « cadres rassurants » contre les élément « incontrôlables », le même genre de fable qui avait servi lors des processions contre le CPE. Ce ne sont ni plus ni moins que des flics supplémentaires en civil, capable de violence contre tout récalcitrant débordant les flonflons de guirlandes corporatives et des grosses baleines gonflées dans les airs. Le syndicalisme de base encourage la violence impuissante en se réservant de jouer les intermédiaires si la violence s’avérait « justifiée » ou disons réellement « incontrôlable ». Preuve supplémentaire des méthodes de voyous qu’on qualifiait jadis de « staliniennes », la violence des sbires CGT associés d’ailleurs souvent avec des anars confraternels et idiots : des œufs et des écrous ont été lancés vendredi dernier et lundi sur des agents de maîtrise et des cadres; de gros pétards éclatent régulièrement. Un témoignage rapporte que : «les grévistes (environ 250 personnes) continuent d'intimider les non-grévistes sur la ligne de montage». Bonjour la solidarité « de classe » et la capacité de « convaincre » les autres « salariés ».
Ce terrorisme verbal et physique dans les usines la presse le qualifie de « radicalisation ». Sachant les méthodes de terrorisme syndical, il y a beaucoup de mépris de la part du ministre d’Etat qui sait tout : «Aujourd'hui, on assiste moins à des mouvements sociaux qu'à des implosions ou explosions sociales», a souligné Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, sur BFMTV. Valls ne remet nullement en cause l’artificielle et terroriste violence des sbires CGT mais botte en touche : «  Les services de renseignement ont reçu récemment comme instruction de suivre «au plus près» les entreprises en difficulté, afin de prévenir «les risques d'incidents» ou d'éventuelles «menaces sur l'outil de production en cas de radicalisation d'un conflit».
Menaces sur l’outil de production, déjà réduit à néant ? Il rigole le ministre ! Dans les faits les pantalonnades syndicales ne dérangent en rien le patronat, bien au contraire. Les perturbations de la production avaient été anticipées sans aucun doute avec les « partenaires sociaux » pour gruger les prolétaires.  PSA, qui devrait annoncer la semaine prochaine une situation de son activité automobile «extrêmement déficitaire», selon Denis Martin, le directeur industriel, dit avoir identifié 3500 possibilités de postes de reclassement - dont 1300 en interne - pour les 2800 salariés d'Aulnay. Le superman de la procréation industrielle assistée, l’hystérique Arnaud Montebourg, le ministre du Procréation improductive donc, a de son côté estimé sur RTL que la fermeture de l'usine d'Aulnay était inéluctable, sans s’énerver  et oubliant ses promesses rassurantes en toc. Le ménestrel du chômage inévitable a laconiquement ajouté «En tout cas, nous n'avons pas trouvé d'autre solution», tout en estimant que PSA avait «trop tardé» et «dissimulé» sa situation. Il y a de quoi devenir violent face à pareil foutage de gueule.
Parallèlement, des « salariés » ont débrayé sur plusieurs sites de Renault (Flins, Douai, ou Sandouville) pour protester contre l'accord de compétitivité proposé par la direction, qui faisait l'objet d'une nouvelle réunion de négociation avec les syndicats. Et encore une réunionnette prévue mardi prochain ; ils adorent çà les « partenaires sociaux ». «Il va falloir que la direction soit plus précise sur le planning de développement de modèles et les affectations de production en France», a déclaré Dominique Chauvin, de la CFE-CGC. Nissan, l'allié de Renault, pourrait, en cas d'accord, produire sa petite Micra à Flins, selon une source interne. Il peut vous paraître incroyable, voire inadmissible qu’on balade ainsi les ouvriers. Là, à Aulnay, ou à Flins ils sont coincés dans une grève corporative extrêmement tendue et qui du fait de cette tension prouve que quelque chose cloche au niveau des magouilles syndicales. Là-bas, à Amiens ceux de Goodyear peuvent battre la semelle et faire grève cela n’a plus aucune importance. Les gauchistes syndicalistes leur ont promis la « convergence » des luttes, c'est-à-dire une longue procession syndicrate le 12 et après rentre chez toi camarade ton syndicat et Pôle emploi s’occuperont du reste. La presse s’occupe elle du vedettariat des nouveaux bonzes syndicaux :
« Trois leaders syndicaux, Jean-Pierre Mercier, Mickaël Wamen et Édouard Martin[3], monopolisent la parole et donnent de la France l'image d'un pays qui lutte contre la mondialisation, le capitalisme. Jean-Pierre Mercier, Mickaël Wamen, Édouard Martin… grâce à leur charisme et à leur effet d'entraînement, ces trois leaders syndicaux sont sous les feux des caméras. À eux seuls, ils monopolisent la parole et donnent de la France l'image d'un pays qui lutte contre la mondialisation, le capitalisme… Et ce, avec la bénédiction, plus ou moins voulue, de leur direction confédérale. «Ce sont des fortes personnalités qui tiennent un discours différent, rapporte un expert en relations sociales. Ils sont les seuls à s'exprimer car, bien souvent, les leaders des confédérations n'ont rien à dire, faute d'idées ou de stratégie alternative à opposer.»C'est notamment le cas aujourd'hui avec la CGT, contente de l'image de combat renvoyée par Jean-Pierre Mercier chez PSA Aulnay et Mickaël Wamen chez Goodyear Amiens. «Leur discours est relayé au plan politique par Lutte ouvrière et le Front de gauche, juge un spécialiste des syndicats. Il permet à Bernard Thibault de présenter à François Hollande l'image d'un syndicat contestataire. Et tant pis si ces leaders conduisent les salariés, dont ils se soucient peu, dans le mur. Ça permet aussi au patron de la CGT de faire oublier quand Xavier Mathieu, le leader des Conti à Clairoix qu'il n'avait pas soutenu, l'avait traité publiquement de racaille et de traître.»
Ouais et pourtant ledit Xavier Matthieu, aussi creux politiquement que les trois nouveaux gugusses, n’était qu’un représentant de commerce syndical étroit, juste fort en gueule comme il y en a tant dans les sectes gauchistes. Mais la prétention des syndicalistes n’a pas de limite, face au no future et no retraite du capitalisme grabataire, voilà ces éternels bonimenteurs d’estrade qui ont toujours tout fait pour limiter la lutte à la corporation, sachant l’inanité de tout « recul » des possédants ils se proclament « révolutionnaires ». La révolution, ils l’assurent va se produire à partir des planches pourries du syndicalisme par nature contre-révolutionnaire !

Poursuivons le façonnage du vedettariat syndicrate, plus souvent trotskien  ou apparenté qu’on ne l’imagine, par la presse bourgeoise, les temps sont durs et il faut faire « radical » même si ce ne sont que des mots abstraits :

« Les Mercier, Wamen et consorts ne cachent d'ailleurs pas la finalité de leurs actes. «Jean-Pierre Mercier utilise le syndicalisme comme un levier pour parvenir à la révolution», confirme Bernard Vivier, le directeur de l'Institut supérieur du travail. Et il aurait tort de se priver. Lors des dernières législatives, où il s'est présenté sous étiquette Lutte ouvrière, le syndicaliste n'a obtenu que 0,72 % des voix alors qu'il en a rassemblé 28 % lors des élections chez PSA à Aulnay. Idem pour Mickaël Wamen, le «fils spirituel» du communiste Maxime Gremetz à Amiens, qui s'est présenté sans succès à la députation en juin pour le Front de gauche mais fait la pluie et le beau temps dans son entreprise. Le syndicaliste, qui prône aussi la révolution, se dit «fier» de bloquer toute reprise de Goodyear depuis six ans. Édouard Martin, le dirigeant de la CFDT chez ArcelorMittal à Florange, n'est pas fait de la même veine. «C'est une belle gueule qui souffre, assure Bernard Vivier. Même s'il se sent trahi, son combat n'est pas teinté d'idéologie politique.» La nationalisation du site qu'il a prônée n'était qu'un moyen de sauver la sidérurgie du déclin. Pas une fin en soi. «Il n'y a pas de différence de fond avec Laurent Berger, dont il est proche et avec lequel il est en contact», assure-t-on d'ailleurs au siège de la CFDT ».
Ces « terribles révolutionnaires syndicrates » sont-ils les futurs faiseurs de « l’explosion sociale »  et des « débordeurs » des machines officielles? Que nenni ajoute le journaliste, du ministre aux pontes syndicaux avec un mot assez répugnant pour esquiver celui de généralisation, une éventuelle « coagulation » :
« Reste que peu d'acteurs pensent que la quête de ces extrémistes de la cause prolétarienne puisse essaimer. «Une coagulation de la contestation n'est pas à l'ordre du jour», assure Jean-Dominique Simonpoli, directeur de l'association Dialogue et ex-responsable de la fédération CGT des banques et assurances. Pour lui, seuls des mouvements sporadiques et compréhensibles, mais potentiellement explosifs, continueront à voir le jour. Comme à Aulnay, Amiens ou Florange ».
Braves journalistes aux ordres qui tressent des lauriers à grandes gueules syndicalistes qui jouent les indignés sur commandes médiatiques. Ils sont déjà expert en manipulation de la parole, j’allais dire monopolisation ce qui est kif-kif En fait, ils causent un très grand tort à toute initiative de prise en charge d’une autre lutte, étendue et solidaire par coordination, de la part des prolétaires des entreprises concernées. Ils ne débordent pas leur appareil mais restent sous ses ordres ou sous les ordres du comité central clandestin de LO ce qui est du pareil au même. Les professeurs dirigeants de LO ont un fil à la patte et tiennent trop à leur petit confort. Et puis, comme un entrefilet le confirme : «… de discrets pourparlers ont lieu actuellement avec les organisations syndicales pour tenter de raisonner les jusqu'au-boutistes »[4].
Un Site des convergents syndicaux (et je reste poli) appelle lui aussi à la révolution, mais avec l’habituel simplisme anti-patronal du flic de base syndical, un raisonnement néo-stal, et une phraséologie à chier  en mauvais français (le bonze rédacteur aurait pu se faire corriger par un étudiant ami ou un intellectuel comme le fils Paul Laurent (avec ce genre de discours la révolution n’est pas là d’advenir, c’est tout au plus une bouillabaisse de syndicalisme et d’électoralisme jacobin) :

Le patronat et les syndicats jaunes cherchent à diviser la base.

Le patronat n’a pas froid aux yeux. Il cherche à diviser la base en tenant responsable la radicalisation de la lutte de la base du syndicat CGT qui se refuse de négocier. Car selon le patronat une telle attitude ne permettra pas de sauver des sites. Un discours délirant qui cherche à diviser les travailleurs qui prennent conscience de l’intérêt du combat de classe et cela fait peur à la bourgeoisie. Oui, négocier si cela va dans le sens des intérêts des travailleurs. Qui sont les responsables de l’orchestration de la casse industrielle ? Pire, comme ils ont fait à Philips Dreux des syndicats jaunes, reprochent aux leaders locaux de la CGT, Jean-Pierre Mercier chez PSA Aulnay et Mickaël Wamen chez Goodyear Amiens, de mener un combat politique. Il est temps de rappeler, dans un combat de classe il ne faut jamais s’interdire l’idée politique. Comment peut on défendre les droits des travailleurs si on s’interdit les idées qui touchent le monde dans lequel on vit ? Est il nécessaire de rappeler que ceux qui votent les lois sont ceux qui siègent à l’assemblée nationale ceux que vous avez élus en tant que travailleurs citoyens. C’est aussi à l’assemblée nationale que s’organise et se votent les réformes, et notamment celles qui touchent le code du travail. Les argumentaires des plans de restructurations et de fermetures sur des difficultés économique ne sont pas fondé comme veulent nous le faire croire le patronat mais dans la motivation de l’augmentation des profits au détriment de l’avenir de milliers de travailleurs. Le patronat affirment au quotidien que l’actionnaire est roi et exigeant, dans un monde de concurrence exacerbée. Or, la vie nous à démontré que tous ceux qui ont plié à se rompe sous des mesures de plus en plus insupportable n’ont pas été mis à l’abri de fermeture de site ou de perte d’emploi.

Appel des Goodyear le 12 février, grève de la fonction publique le 12 !!!!!. Privés Publique Convergeons les luttes !!!!!


Alors que les consciences collectives prennent forme, suite au meeting du 24 et du rassemblement le 29 janvier, des succès qui donnent l’espoir d’une perceptive de la convergence des luttes. Car des luttes corporates mènent aux défaites. les Goodyear appel à un rassemblement le 12 février à RUEIL MALMAISON devant le siège du groupe et nous devons tous y répondre, de même que nous devons répondre aux appels de PSA Sanofi Renault ect ect ect. Et pourquoi par faire de cette journée du 12, une occasion de converger le privé et le public le dans un rassemblement unitaire, sachant que la fonction public appel à la grève le 12 février 2013. Les consciences des travailleurs doivent s'orienter dans une stratégie socialisme. L'auto organisation sous contrôle ouvrier des sites doit être la perceptive afin de démontrer que les licenciements et les fermetures usine ne sont pas un horizon indépassable et elle pose aussi la question du pourvoir de l’état. Ce combat vers la révolution socialisme ne pourra pas se faire seul, il faut toutes les forces. Soyons les soldats de la révolution pour une société nouvelle basée sur la propriété collective et la gestion de l’économie par les travailleurs!!!!!!  (les Philips sur le blog de la CGT Philips Dreux)
Laurent, fils de, et chef du PCF décati, n’ose pas parler de révolution depuis le siège du principal parti collabo de la bourgeoisie (et financé par elle) mais lisez et riez :
Comment expliquez-vous le score finalement modeste de la gauche de la gauche à la présidentielle, alors que l’économie capitaliste connaît sa plus grave crise depuis 80 ans ?
« Parce que cohabite chez la majorité des Français un double sentiment : d’abord une très forte attente d’un vrai changement. Cette attente s’est exprimée lors du référendum européen de 2005, de la bataille des retraites, de la présidentielle 2012. En même temps, les Français doutent de pouvoir s’attaquer au capitalisme lui-même. Nous avons un gros travail à faire pour expliquer que c’est possible. »

ANNEXES

*Repiqué sur Atlantico le débat suivant est intéressant, même s’il est marqué par les limites politiques de ces deux sociologues, comme leurs confrères ils sont incapables de voir la classe ouvrière et d’en apprécier la dangerosité comme telle. Je leur réponds simplement en une phrase non il n’existe pas des mais UNE classe ouvrière qui est certes entravée par de nombreux parasites… salariés certes eux aussi mais comme les pandores en uniforme ! Ils déniaisent bien des idées reçues cependant, puisse cette réflexion déciller les prolétaires victimes qui nous liront éventuellement.

RISQUE D’IMPLOSION OU D’EXPLOSION SOCIALE ?

Atlantico : Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a déclaré mardi s’inquiéter des risques d' «implosion ou explosion sociale» liés aux mouvements que pourrait créer la vague de licenciements et de fermetures d’usines en France. La situation économique du pays et l’état d’esprit actuel de la classe ouvrière justifient-ils cette inquiétude ?

Dominique Andolfatto : Je ne suis pas au cœur de ces entreprises mais ce que je constate de nouveau dans la sociologie des mouvements sociaux c’est la multiplication de ceux-ci dans les entreprises privées, petites et grandes. Traditionnellement, cela était bien souvent réservé aux fonctionnaires, aux cheminots, aux entreprises de transports plus ou moins liées à l’Etat. De là à dire, que cela va entraîner une explosion sociale, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Mathieu Zagrodzki : Je ne crois pas que l’on puisse répondre de manière univoque à cette question car la contestation sociale virulente et violente a toujours existé dans notre pays. Sans même considérer l’ensemble de l’histoire sociale de la Vème République, il y a toujours des blocages d’autoroute, des déversements de fumier ou des PDG retenus dans leur bureau. Il est possible qu’il y ait une montée des crispations ces dernières semaines à cause de la vague des licenciements mais ce n’est pas pour autant qu’il pourrait y avoir un embrasement généralisé du pays ni une agrégation des causes et des problèmes.

Historiquement, jusqu’à quel degré de violence les mouvements sociaux sont-ils allés ?

Mathieu Zagrodzki : Il y a eu historiquement deux grands moments où la violence a été particulièrement élevée dans les mouvements sociaux. Le premier est bien évidement mai 68 qui a été exceptionnel tant par sa longueur que par son intensité. Cela a notamment donné lieu à l’apparition et la disparition des fameux voltigeurs, ces motards qui percutaient les manifestants à l’aide de barres de fer. Mai 68 a donc été une sorte de prise de conscience pour les pouvoirs publics qui ont compris que certaines pratiques n’étaient plus acceptables dans la gestion des conflits sociaux. La deuxième période marquante fut probablement les manifestations contre le projet Devaquet en 1986 qui, au-delà des dizaines de blessés, a provoqué la mort de Malik Oussekine et a profondément choqué l’opinion publique.
Dominique Andolfatto : J’entends de plus en plus souvent parler de radicalisation des mouvements sociaux mais je crois qu’il y a là une profonde erreur d’analyse. Les mouvements sociaux ont toujours été violents, et ils le sont plutôt moins qu’avant. Il existe cependant deux éléments qui contribuent à cette vision. Premièrement, les divers porte-paroles de ces mouvements sociaux sont contraints de faire dans le spectaculaire, dans le virulent afin d’émouvoir les médias et de les attirer à eux. Il est apparu une injonction qui oblige les mouvements sociaux à entrer dans une dramaturgie qui n’existait pas auparavant. Ensuite, les mouvements sociaux étaient autrefois assez solidement encadrés par les syndicats qui avaient de leur côté une solide tradition militante et de très nombreux membres mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. En dehors des grandes entreprises, les salariés sont donc bien souvent livrés à eux-mêmes, dos au mur, et sont donc souvent plus prompts à agir plus vite et de manière plus extrême que les grosses organisations syndicales.

Un tel mouvement pourrait-il emporter l’adhésion des Français et ainsi se propager ? Quelles causes pourraient faire l'amalgame ?
Dominique Andolfatto : En général, la violence fait peur à l’opinion et met fin aux mouvements sociaux plutôt qu’elle ne les encourage. La France est malade d’une conviction qui consiste à penser que les mouvements violents emportent toujours l’adhésion générale probablement héritée de la Révolution française et qui est pourtant complètement fausse. Lors des évènements de mai 1968, la diffusion télévisée d’images violentes a brutalement entravé le mouvement dans l’opinion. Je n’imagine pas que les autres causes qui divisent actuellement la France puissent s’associer de quelque manière que ce soit. Ce serait marier la carpe et le lapin. Les mouvements urbains et sociétaux comme le mariage pour tous sont complètement déconnectés des questions économiques qui poussent les ouvriers à la revendication sociale. De plus sur la question du mariage, ce sont surtout les antis qui se sont mobilisés et j’ai du mal à croire que ces gens, qui sont pour la plupart bien loin de l’idéologie syndicale, puissent s’associer aux métallos et aux autres. Il peut évidemment exister des violences ponctuelles mais aucun phénomène de coagulation de ces causes qui sont dispersées par manque de structures claires.
Mathieu Zagrodzki : Il est assez peu probable de voir apparaître une agrégation des causes qui provoquerait des mobilisations sociales bien plus importantes que des manifestations ouvrières. Au moment des manifestations contre le CPE, une partie des syndicats étudiants avaient essayé d’attirer à eux la jeunesse défavorisée des cités à sa cause mais sans grand succès. Cela s’était même retourner contre eux avec l’apparition de groupes de casseurs et de détrousseurs issus de cette jeunesse qui frappaient et dépouillaient les manifestants. Bien que les problématiques des cités et des licenciements ne soient pas tout à fait déconnectées, puisqu’elles sont fonctions de questions socio-économiques globales touchant à la pauvreté (l’emploi, le logement), elles ne sont pas vouées à fonctionner ensemble. L’autre exemple clair est que, lors des émeutes de 2005 dans les banlieues, celles-ci étaient très peu politisées et aucune revendication politique claire n’en est sortie.

La classe ouvrière française a-t-elle atteint un niveau de désespoir qui pourrait catalyser la lutte des classes ?

Dominique Andolfatto : Il n’est plus possible aujourd’hui de parler d’une classe ouvrière mais de plusieurs classes ouvrières. Les intérêts des différents groupes d’ouvriers sont bien souvent divergents tant cette classe est plurielle. Le problème de fond reste donc la dispersion et la très faible implantation syndicale dans cette classe car les représentants sociaux sont de plus en plus souvent des cols blancs qui ont plus de mal à fédérer les populations salariées. Il existe donc un regain de combativité qui n’est pas forcément empreint de désespoir car même si la situation n’est pas parfaite nous sommes bien loin de l’opposition patron/salariés du 19ème siècle. De plus en plus, les choses se règlent dans une discussion autour d’une table.

Quel pourrait être le rôle des syndicats dans une telle situation ? Se positionneraient-ils comme médiateurs ou comme leaders du mouvement ? 
Dominique Andolfatto : La tradition syndicale est plutôt à la modération et c’est bien pour cela que les différents gouvernements ont donné un rôle important aux syndicats. Les politiques y voient des modérateurs entre une base désorganisée, parfois en colère, et l’élite patronale. Les syndicats sont supposés faire office de pont dans la hiérarchie sociale pour faciliter la négociation. Les syndicalistes jettent rarement de l’huile sur le feu bien que lorsqu’ils ne sont pas entendus ou satisfaits ils peuvent céder à la tentation de la radicalité. En général, ils cèdent même plutôt à la discussion afin de trouver des portes de sortie et de mettre rapidement fin aux contestations.
Mathieu Zagrodzki : Là encore, si l’on se réfère à l’exemple du CPE, on constate qu’un tournant a été pris lorsque la CGT a offert son service d’ordre aux manifestants afin de lutter contre les casseurs et les dépouilleurs. Ces services d’ordres sont très organisés et ont réussi à très bien gérer l’intérieur du cortège pendant que les policiers s’occupaient de l’extérieur et des rues avoisinantes. Cela a permis d’institutionnaliser les revendications car les grandes centrales syndicales n’ont aucun intérêt à voir une manifestation dégénérer. Cela les discrédite tant auprès des citoyens que des décideurs politiques.

Comment la classe politique peut-elle éviter d’encourager ces mouvements sociaux ? Cela passe-t-il par la réforme des syndicats ?

 

Mathieu Zagrodzki : Dans toutes les situations d’alerte à propos d’une situation sociale tendue considérée comme pouvant dégénérer, le pouvoir politique doit mettre en œuvre une politique de prévention et de présence policière afin de canaliser le problème. Cependant, il est à noter que cela peut parfois avoir l’effet inverse et être considéré comme une provocation. Le dernier exemple en date est celui des ouvriers de Florange qui souhaitaient rendre visite à Nicolas Sarkozy dans son QG de campagne en mars dernier et qui se sont retrouvés face à un rempart de CRS. La situation s’est rapidement envenimée car les ouvriers ont considéré qu’agir ainsi témoignait d’une criminalisation de la revendication ouvrière et de la contestation sociale.
Dominique Andolfatto : Le paradoxe du syndicalisme français est qu’il a déjà beaucoup de pouvoir mais peine à séduire les foules de milliers de salariés. A l’inverse, quand le DGB tape du poing sur ma table les patrons allemands écoutent car en face d’eux sont assis des gens qui représentent des centaines de milliers, voire des millions, de travailleurs. Ils ont le pouvoir d’arrêter totalement le travail dans un lander. La classe politique n’a pas beaucoup de moyens d’action face à la colère des salariés pour la simple et bonne raison qu’elle n’en a pas pour réguler réellement l’économie. Cela nourrit une sorte de désespérance imputable à la sensation qu’il n’y a pas de capitaine dans un bateau un peu fou. Enfin, il ne suffira pas d’une réforme pour faire changer la structure syndicale française qui est la résultante d’une construction longue et empreinte d’histoire. 
Propos recueillis par Jean-Baptiste Bonaventure


ELEMENT DE REFLEXION SUR LA VOYOUCRATIE SYNDICALE QUI A SUCCEDE AUX NMPPP            :           PRESSTALIS

En octobre, les éditeurs de presse, l'État et Presstalis avaient trouvé un accord pour sauver le distributeur d'un dépôt de bilan. Chacun devait mettre la main à la poche pour renflouer Presstalis, qui, de son côté, s'engageait à faire une grande purge dans ses effectifs pléthoriques. Un plan qui coûterait plus de 200 millions d'euros. Près de 1250 emplois doivent être supprimés en trois ans, soit la moitié des 2500 salariés. Cela donne une idée des sureffectifs!

Des cadres étonnamment nombreux, payés jusqu'à 7000 euros

La clé du problème est simple. En dix ans, le volume de journaux à acheminer chaque jour a diminué de 25 %. Or, dans le même temps, les effectifs de Presstalis sont restés constants. Ce qui explique que l'entreprise creuse chaque année ses pertes. Aucun gain de productivité n'a été fait. Ainsi, depuis la modernisation des imprimeries, le comptage des paquets de journaux se fait automatiquement. Mais il y a toujours des employés de Presstalis pour regarder passer ces paquets toute la nuit!
L'activité de Presstalis est celle d'un logisticien qui vient prendre les journaux à la sortie des imprimeries pour les répartir dans les 27.500 points de vente à travers la France. Mais, différence de taille, cette activité est assurée, depuis 1945, par le Syndicat du livre CGT, qui a le monopole de l'embauche et a signé une convention collective qui assure des salaires particulièrement généreux. «Pas du tout, se défend Marc Norguez, secrétaire général du SGLCE-CGT, majoritaire chez Presstalis. Les ouvriers gagnent 2600 euros net par mois sur treize mois pour un travail de nuit, de week-end et dans des conditions pénibles.» C'est effectivement le salaire de base des ouvriers. Mais il faut y ajouter les primes d'ancienneté, de travail de nuit, de casse-croûte, de pénibilité, de jours fériés… ce qui, au final, représente un salaire de trois fois à trois fois et demie le smic brut (4200 à 5000 euros) ! Sans compter que chaque jour férié et chaque nuit travaillée ouvrent droit à une journée de récupération. Enfin, le taux d'encadrement chez Presstalis est étonnamment élevé. Et ces cadres sont payés de quatre à cinq fois le smic brut (5700 à 7100 euros) en moyenne. Résultat, le coût d'un employé de Presstalis équivaut à nettement plus du double de celui des employés d'un autre logisticien, et son temps de travail est nettement inférieur de moitié. Presstalis tente actuellement de reclasser ses salariés dans d'autres entreprises, mais les différences de salaires sont trop importantes.
Outre les dépôts en province, Presstalis compte 450 employés à son siège et 350 personnes dans ses centres parisiens. Les négociations sur le sort des salariés du siège et de la province pourraient rapidement aboutir. En revanche, le blocage est complet sur les centres parisiens, qui cristallisent tous les problèmes. Presstalis veut concentrer les trois centres en un seul à Bobigny, sous-traiter totalement la gestion des magazines à Geodis et faire passer les effectifs de 350 à 120 personnes, avec, à la clé, des indemnités de départ d'au minimum 100.000 euros en moyenne par personne. Le tout permettrait d'économiser 22 millions d'euros par an. «Nous rejetons ce plan et ne sommes pas dans une logique de négociation. Nous allons poursuivre les actions de blocage», explique Marc Norguez, qui s'insurge contre la sous-traitance des magazines et propose que deux centres de traitement soient conservés et qu'une cinquantaine de postes seulement soient supprimés grâce à des mesures d'âge. La situation est ubuesque. Presstalis multiplie les plans de départ depuis des décennies. Il y en a eu en 1994, 2000, 2004, 2007 et donc en 2013. Les précédents plans, financièrement extrêmement généreux, permettaient à leurs bénéficiaires de partir avant l'âge de la retraite, tout en restant payés par le groupe. Du coup, la pyramide des âges chez Presstalis montre aujourd'hui une majorité d'employés jeunes. Et, monopole d'embauche oblige, la plupart des employés actuels sont les enfants, les neveux, les cousins… des employés partis avec un chèque de 200.000 euros en moyenne lors du plan précédent!

Battes de base-ball, marteaux et rails de chemin de fer

Trop jeunes pour partir en préretraite, trop payés pour se reclasser, les salariés actuels de Presstalis n'ont plus rien à perdre. D'où la radicalisation du mouvement et la violence des actions. Mercredi, 300 ouvriers ont tenté de bloquer le centre de Bonneuil, géré par Geodis pour la distribution des magazines. En septembre 2012, 200 ouvriers avaient déjà débarqué dans ce centre avec des battes de base-ball, des barres à mine et des marteaux. Ils l'avaient mis à sac et avaient même démonté les rails de chemin de fer appartenant à la SNCF. Enfin, pour s'assurer qu'aucun magazine ne serait commercialisé, ils les avaient arrosés avec des lances à incendie. Depuis, le centre est sous protection policière. Un autre soir, un éditeur prévenu d'une grève dans la distribution avait décidé de ne pas imprimer les journaux. Coup de fil immédiat d'un responsable du syndicat: «Si vous n'imprimez pas, nous ne pourrons pas détruire les journaux. Imprimez, sinon la grève sera prolongée.» Des exemplaires ont donc été sortis pour être détruits! Et les éditeurs ne portent presque jamais plainte. Car toute plainte serait suivie de mesures de rétorsion encore plus violentes. Et les groupes de presse n'ont plus les moyens financiers d'engager un bras de fer long et coûteux avec le syndicat. Ils savent qu'il serait possible de mettre en place des circuits de distribution alternatifs à Presstalis et deux fois moins coûteux. Mais les autres logisticiens et les répartiteurs pharmaceutiques qui pourraient effectuer ce travail sont terrorisés à l'idée de transporter des journaux. Et aucun groupe de presse ne veut prendre le risque de quitter Presstalis, ce qui entraînerait immédiatement l'effondrement du système et donc celui de la presse.




[1] LA POSTE ACHÈTE 3000 SCOOTERS TAÏWANAIS ALORS QUE LES SCOOTERS PEUGEOT LICENCIENT !!Comment la France peut elle supporter d'avoir de tels imbéciles et menteurs comme ministres. Ils passent leur temps à déclamer des discours vides sur la compétitivité et le "made in France" et achètent étranger au nom de La Poste qui appartient à 100 % à l'état. Le résultat : l'usine de Dannemarie (Haut-Rhin) va fermer. Une centaine de postes devraient être supprimés, une grande partie des employés restants étant reclassés dans des usines du groupe consacrées à l'automobile. Le reste des effectifs sera déplacé à Mandeure, où une centaine de postes pourraient aussi disparaître.

[2] La presse totalitaire du lobby Nouvel Obs-20 minutes vient de sortir un sondage fait main brejnévien, comme Sarko n’aurait pas osé  en produire : « RETRAITE - Le recul à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite semble inéluctable pour 60% des sondés, selon une enquête révélée en exclusivité par «20 Minutes»...Du jamais vu. La peur des Français sur les perspectives de leur propre retraite est au plus haut depuis le lancement en 2006 du baromètre annuel commandé par le Cercle des Epargnants à l’institut CSA et au Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique (Cecop) dont 20 Minutes dévoile en exclusivité les conclusions de l’enquête 2013. 67% des personnes interrogées entre le 8 et le 9 janvier se disent inquiètes, contre 60% en 2011 et 57% en 2012. Une crainte très forte chez les 25-34 ans (38%) contre 29% chez les 35-49 ans et 24% pour les 50-54 ans. La fabrique totalitaire du mensonge déconcertant peut compter sur la comprenette chétive des internautes qui s’écrient : « ben oui, c’est les retraités qui ont donné leur acquiescement pour que les jeunes ne fassent pas tomber leur pension ! ». Privé et public, actifs et retraités, plusieurs classes ouvrières où une arrogante propagande de division par la propagandastaffel sondagière ?

[3] Voilà le langage collabo que tient la vedette Martin et la façon dont il use du verbe « péter » : Dans un tract rédigé le 31 janvier sur le site Goodyear d'Amiens-Nord (Somme), menacé de fermeture, la CGT brandit la menace de «l'énervement total» et de «l'embrasement social». Et d'ajouter: «La colère à exprimer» pourra l'être à Rueil, le 12 février, pour un premier grand test. Chez PSA, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), des cadres évoquent une cinquantaine d'«énervés» sur les 2750 employés du site. «Lutte ouvrière agit en sous-main pour les aiguillonner», confie un policier local (terrrribles trotskiens !). Les plus durs auraient, selon les autorités, des liens avec les cités avoisinantes, comme à Amiens-Nord. Les racailles alliés aux durs de la CGT c’est un peu comme les potaches qui ont stoppé un train à Marseille, des potes de Merah, comme l’a affirmé l’émission idiote C dans l’air ? «Ce n'est pas la mobilisation de masse, nuance un expert des ex-RG, mais la radicalisation progresse. En toile de fond, il y a le désespoir d'une partie de la classe ouvrière qui ne croit plus aux promesses des partis de gouvernement.» À Florange (Moselle), le meneur CFDT d'ArcelorMittal, Édouard Martin, se dit «inquiet de la tournure que ça peut prendre». «Je pense que ça peut péter, parce que la ­situation est très, très tendue», spécule-t-il, notamment chez les jeunes. Entendez : eux sont violents, voire de futurs terroristes, moi je ne le suis point et je ne les couvrirai pas !

[4] Un rassemblement qui dégénérerait à Paris serait un mauvais signal, dit celui-ci, si l'on se réfère à la maxime chère à Napoléon: «Je suis plus inquiet d'un rhume à Paris que d'une épidémie en province.» Quelques rassemblements visant à faire la jonction entre les divers mouvements revendicatifs ont déjà eu lieu ces dernières semaines, mais sans incident notable, comme devant le magasin Virgin, sur les Champs-Élysées, le 29 janvier. À lui seul, le collectif contre les licenciements boursiers, qui veut rejoindre le cortège du 12 février, a réuni plus de 700 personnes très remontées, devant le ministère du Travail, ce jour-là. Aucune inquiétude, comme les fameuses coordinations des années 1900, les cartels d’alliés gauchistes de circonstance servent à dériver vers la violence stérile ou à stériliser par la monopolisation de la parole par une noria de petits chefs militants déclassés.

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