PAGES PROLETARIENNES

vendredi 11 janvier 2013

RAPIDES NOTES DE LECTURE



Danton, le géant de la révolution par David Lawday


Un bon livre d’histoire par un anglais « dantoniste ». Le personnage truculent de Danton vaut le détour, c’est un bourgeois courageux. Son éveil au libéralisme le conduit à sa perte sous la Terreur. Beaucoup moins clair que Robespierre sur la question de la "guerre révolutionnaire", le premier ministre commissaires aux armées passe son temps à essayer de rattraper et dédommager les Belges victimes des pillages et viols des soudards du félon Dumouriez, pseudo héros de la fausse bataille de Valmy de l'armée de "la liberté", oppresseur des peuples sur le terrain loin des utopies partisanes anarchistes et marxistes.
L’auteur nous mène dans les secrets d’alcôve avec ce Danton Frankenstein qui va récupérer le cadavre de sa première femme Gabrielle - décédée en couches alors qu'il trinquait avec les généraux à Bruxelles - pour lui mouler le visage, qui épouse peu après une ado de 16 ans, puis est guillotiné deux mois plus tard. A lire les phrases sonores de Danton, à écouter sa grivoiserie on croit entendre Depardieu dans le rôle titre. Difficile en effet désormais de détacher Danton de Depardieu. Danton est un centriste, souvent confus, hésitant mais sans conteste courageux jusqu’au bout et bourré d’ironie féroce contre le puceau vertueux Robespierre dont il s’est souvent si bien moqué. Seule différence avec Depardieu, il n'a pas quémandé un passeport russe pour ne pas emporter "la patrie à la semelle de ses souliers".
 Il s’est cru tout puissant. Fatale erreur en période révolutionnaire. Le livre se lit donc comme on visionne un film passionnant. Ceux qui désirent connaître un peu mieux du point de vue des classes opprimées la Révolution des bras nus, ont intérêt à lire les grands classiques (Lefebvre, Aulard, D.Guérin, Dommanget, etc.) mais aussi Hazan et… jl Roche (cf La guerre révolutionnaire de Robespierre à Lénine).


Mao, sa cour et ses complots, Derrière les murs rouges par Jean-Luc Domenach


Une bonne mise à jour du stalinisme chinois après tant d’ouvrages. Mais pour ceux qui n’ont jamais lu il y a quarante ans Simon Leys ou les articles de Piere Souyri dans Socialisme ou Barbarie. Domenach actualise les données sur le fonctionnement de la bureaucratie chinoise, atténue l’ampleur des massacres pendant la « révo cul dans la Chine pop » . En tout cas on comprend mieux la cupidité des faux communistes chinois aujourd’hui, avec des parents pareils. Je le répète, à conseiller à ceux qui n’ont jamais suivi de près les soubresauts du stalinisme en Chine, sinon les histoires de bureaucrates serviles de tout Etat, c’est longuet et chiant.


Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une femme engagée du PCF au procès de Nuremberg

Paul Vaillant-Couturier était un éditorialiste brillant de l'Huma avant-guerre (dont M.Chirik me confia qu'il aimait lire les textes) qui mourut peu après son mariage avec la très jeune et jolie Marie-Claude qui allait devenir après-guerre l'une des principales égéries du parti stalinien avec Danièle Casanova. La trajectoire de cette femme courageuse, qui a tant souffert dans les camps nazis mais s’est battue pour aider ses congénères, qui a survécu en rendant hommage aux victimes par son témoignage au niveau international, forcerait plutôt l’admiration. Hélas elle s’est mise à la Libération au service d’une cause complice de la guerre, le stalinisme. Elle sert de cache-sexe aux ambigus Thorez et Marchais (qui avaient fui la France) tout en chantant l’hymne chauvin. Elle devient la complice de la reconstruction de la France sous le terrorisme idéologique de l’hyménée gaullo-stalinienne.
L’auteur D.Durand ment à plusieurs reprises : sur le stalinisme complice du nazisme, sur la grève de 1947 à Renault, sur la raison du vote concédé aux femmes en 1944… MC PVC est complice jusqu’au bout de Staline : « …je sais qu’il n’existe pas de camps de concentration en URSS » assure-t-elle au procès Kravtchenko et David Rousset.
Seule pourtant la déportée MC Vaillant-Couturier semble sortir la tête haute de ce panégyrique fait pour complaire aux vieux caciques staliniens retraités – pour son passé de prisonnière et non pas d’édile d’un parti gouvernemental - elle se rend compte combien le tribunal de Nuremberg était une vaste comédie… pour excuser le capitalisme.

1940-1945 Années érotiques de Patrick Buisson (Livre de poche): Travail, partouze, orgie? savez-vous que le maréchal Pétain était peu catholique en position allongée et fameux coureur de jupons et qu'en temps de guerre les collabos ne pensent qu'à baiser, comme les résistants aussi d'ailleurs. On raconte que dans le bunker d'Hitler, sachant tous qu'ils étaient cuits, ils se sont livrés à une dernière orgie?  Reich, fureur et bestialité! L'enfer d'un des moments clé de la décadence capitaliste ne serait-il pavé que de partouzes finales?

MISERE DE LA PENSEE ECONOMIQUE par Paul Jorion


Misère de l'économie de la pensée politiquei  Le m'as-t-u-vu Jorion, un temps célébré comme dame Soleil de la crise à rebondissements du capitalisme, Jorion n'est plus que la dame pipi qui baratine une littérature de moins en moins économiste et de plus en plus libéraliste utopique. Ce pépère narcissique se permet de dire que Marx avait tout faux concernant la base de la crise capitaliste (la baisse tendancielle du taux de profit) dans son "capitalisme à l'agonie", qu'il espère pourtant bien ranimer par un bouche à bouche démocratique et gogologique. J'ai refourgué mon exemplaire illico sur price minister. Exit Jorion.

LES LIVRES CHERS (qu'il vous fait faire  acheter par la médiathèque du coin)

BIOGRAPHIE DE ROSA PAR JOHN PETER NETTL (version courte, Cahiers Spartacus): une évidence et qu'il faut acheter pour sa propre table de nuit.

1917 LES HOMMES ET LA REVOLUTION de l'inépuisable Marc Ferro: en papier bible les docus de toutes les tendances à l'état brut. Bien mais bourré de coquilles, (ed omnibus).

L'ENFANCE ABANDONNEE ET DELINQUANTE DANS LA RUSSIE SOVIETIQUE (1917-1937) par Dorena Caroli (L'Harmattan) : pour les vrais combattants de l'alternative au capitalisme pas trop étonnés de son taux de délinquance, comment nos ancêtres maximalistes ont tenté de résoudre la question.





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