PAGES PROLETARIENNES

mercredi 2 janvier 2013

En finira-t-on un jour avec la fausse énigme nazie ?




 Le pouvoir capitaliste est noir comme un ramoneur après son ramonage, il est basé sur le mensonge et la corruption… mais aussi l’espionnage par les trous de cheminée ou les orifices d'internet. Le mensonge est sans doute la principale méthode pour gouvernementer les hommes, et dans un domaine moderne qui a supplanté toutes les religions pour la marche du monde : l’histoire.
Les ramoneurs allemands, connus pour leur costume noir et haut de forme traditionnels, ont basculé dans l’économie de marché au 1er janvier en voyant tomber leur monopole issu du nazisme. L’Allemagne a fini par céder aux pressions de Bruxelles pour libéraliser ce secteur, jusqu’ici protégé, et se conformer à une directive européenne sur les services, après des années de résistance.Cette profession réglementée bénéficiait d’un monopole depuis la mise en place en 1935 par le régime nazi d’un registre national, attribuant à des «maîtres» ramoneurs des zones exclusives pour l’exercice de leur métier.

Sous le Troisième Reich, les nazis leur demandaient d’espionner leurs concitoyens pour le compte du régime en profitant de leur accès privilégié à tous les logements. La pratique s’est poursuivie dans l’ex Allemagne de l’Est stalinienne. Le nazisme est toujours une allusion en toile de fond de la démocratie bourgeoise même pour des péripéties secondaires de l’actualité comme la fin d’un monopole de ramoneurs, autant dire une privatisation, ce fléau pour adepte stalinien des nationalisations capitalistes d’Etat. Une occasion pour revenir ici sur la vraie nature du nazisme, et son absolue différence avec l’islam par exemple contrairement à ce qu’on nous bassine régulièrement pour nous marteler que nous vivons dans le meilleur des mondes. Curieux nazisme présenté couramment comme surpuissant totalitarisme et, quand on examine de près, taraudé sans cesse par la peur du prolétariat et d’un retournement de la troupe.

Le nazisme c’est d’abord le capitalisme qui a mis fin à la révolution prolétarienne possible à partir du cœur industriel de l’Europe de l’Ouest. C’est ensuite le capitalisme en guerre mondiale capable de toutes les horreurs, invraisemblables à l’époque mais qui seront ensuite mises sur le seul dos de la « mystique nazie ». La méticulosité bureaucratique des pillages et meurtres nazis, le respect scrupuleux des ordres hiérarchiques et l’application stricte de la plus petite consigne révèlent les rouages habituels de tout Etat bourgeois, plus opaques et forcément moins criminel par temps de paix. Les aspects délirants du projet nazi touchent à tous les domaines – ils voulaient réécrire la Bible en remplaçant les noms juifs par ceux de leurs ancêtres teutons et interdire le jazz – ne peuvent masquer une démarche étroitement capitaliste tiraillée entre  un capitalisme ultra-développé (soucieux au plus haut point de la nécessité de l’exploitation des prolétaires soumis) et ses dérives criminelles de colons impérialistes (pillage généralisé non seulement des juifs mais des pays envahis).
L’idéologie bourgeoise dominante concernant l’interprétation du nazisme vaincue, jusqu’à la fin des années 1960, caractérise les nazis comme des fous furieux, des aventuriers et des bandits, et le nationalisme juif se coalise avec cette interprétation en faisant reposer cette interprétation sur une « haine bestiale des juifs qui est la base de tout le système » (cf. Rémy Roure en introduction au livre de Michel Mazor). Or cet auteur qui a compilé en 1957 de très intéressants et révélateurs textes internes secrets des « délirants nazis » ajoute d’autres éléments « moteurs » de l’avidité nazie, lesquels révèlent que la haine des juifs n’est en fait que l’aspect secondaire de leur politique de rapine impérialiste ; les « demi-fous »  ou « criminels de droit commun » sont tout de même motivés par autre chose : « la soif du gain facile, du pillage et du meurtre ».
Au niveau des pratiques militaires, ces textes secrets qui seront utilisés au tribunal de Nuremberg, comportent pourtant des consignes typiques de tous les conseils de guerre des pays capitalistes en lice, des pratiques de l’armée américaine en campagne et de l’armée française maintenue dans les colonies de son empire à la même époque :
« Ordres relatifs à l’exécution des fusillades :
a)      Les commandos d’exécution devront être dirigés par des officiers ;
b)      Les coups seront tirés au fusil ; on visera à la fois le cœur et la tête, d’une distance de 8 à 10 mètres ;
c)      Afin d’éviter tout contact inutile avec les cadavres, les condamnés à être fusillés se tiendront tout au bord de la fosse. En cas d’exécution en masse, il convient de faire mettre les otages à genoux, le visage tourné vers la fosse ;
d)     Un médecin militaire sera attaché aux commandos d’exécution ; il ordonnera le coup de grâce ;
e)      Les vêtements (et chaussures) et les objets de valeur appartenant aux fusillés ne devront en aucun cas être utilisés au bénéfice de la population. Ils seront remis contre reçu aux services locaux compétents de l’administration militaire. » (Ordre du général plénipotentiaire commandant en Serbie en 1941).

LE DISCOURS ANTISEMITE ETAIT VENU SUPPLANTER LE DISCOURS LIBERATEUR COMMUNISTE
En préparation à la guerre mondiale il fallait opposer au danger communiste internationaliste une idéologie mondialiste du nationalisme allemand. Le tour de passe-passe consiste à remplacer communiste par juif pour dénier toute crédibilité à cette théorie et cibler une population inoffensive. Il « fallait du courage à une époque » pour critiquer les juifs ose dire le haut dignitaire nazi le Dr Frank en octobre 1936 :
« C’est en qualité d’antisémites que nous avons, nous autres nationaux-socialistes, entrepris notre lutte pour la libération du peuple allemand, pour le rétablissement d’un Reich allemand et la reconstruction de toute notre vie spirituelle, culturelle et sociale sur la base indestructible de notre race. Nous avons entamé en 1919 (date de création de l’Internationale Communiste, sic !), une lutte gigantesque et nous l’avons menée à une phase décisive de son développement grâce à l’idée raciale. (…) A une époque pas encore éloignée, il était pour ainsi dire impossible d’entendre mentionner ou expliquer le mot « juif » dans un esprit critique. Une petite minorité d’hommes courageux forme seule, en cette matière, une glorieuse exception. (…) L’émancipation des juifs signifiait pour la science juridique allemande l’infiltration massive des tendances néfastes du déracinement (sic). Ce droit allemand, déjà corrompu au plus haut point par les idées et les formes issues de l’esprit de la Révolution française, du droit usuel moderne et du droit canonique, se trouvait exposé, en outre, par cette émancipation, à la vague d’assaut du rabbinat des professeurs es-justices néo-judaïques. Le national-socialisme déblaye systématiquement la vie juridique allemande des gravats qui l’encombrent, pour découvrir à nouveau l’or inaltérable de la pensée et de la vie juridiques allemandes. Nous avons enlevé la couche étrangère au droit du libéralisme démocratique ; nous nous sommes débarrassés du déracinement latin (resic), nous devons nous débarrasser maintenant notre droit de la couche sémitique qui le recouvre ».
Les juges des tribunaux bourgeois de la République de Weimar qui s’étaient fort bien accommodés des milliers d’assassinats d’ouvriers armés par les corps francs et pré-nazis, surent se mouler aux désidératas de la dictature nazie ; mais les libérateurs avec leurs affidés comme Mazor lancèrent la légende comme quoi les juges avaient dû se soumettre à la pression des « Richterbriefe ». La majeure partie du personnel des tribunaux sous régime nazi resta d’ailleurs en place après 1945.

IL FAUT SEPARER LE BON GRAIN DE L’IVRAIE

Même s’ils sont totalement méprisés par l’occupant nazi, les ouvriers polonais ne peuvent être mis dans « le même sac que les Juifs »… sinon qui travaillera ? Il est conseillé de ne pas porter atteinte à ce bon vieil antisémitisme traditionnel en Pologne…
SS-Gruppenführer et secrétaire d’Etat Dr. Stuckart                    Berlin le 20 nov 1942
Au Reichsführer-SS Heinrich Himmler,
Très respecté Monsieur le Reichsführer,
  Le 13 août de ce mois, a eu lieu une conférence chez le Dr. Thierack, Ministre du Reich, au cours de laquelle a été traitée la question de la non-application de la juridiction ordinaire aux Polonais, aux Russes soviétiques, comme aux Juifs et aux Tziganes, et de leur remise à la police, aux fins de traitement par des méthodes policières. J’étais invité à cette conférence. Le cas des Juifs et des Tziganes était a priori hors de discussion, celle-ci se limitait aux Polonais et aux Russes. Le Reichsstatthalter Greiser s’opposa avec force à la réglementation projetée et présenta les arguments suivants : mettre sur le même pied les Polonais et les Juifs dans une ordonnance sur la juridiction pénale relative aux Polonais serait une erreur psychologique grave, étant donnée l’attitude antisémite des Polonais de l’ancienne partie prussienne de la Pologne. Pour des années encore, l’Allemagne dépend dans cette région de la capacité et de l’ardeur au travail des Polonais. Or, ces deux qualités se trouveraient diminuées de façon inquiétante, surtout en raison des nécessités de la guerre, si on soustrayait les Polonais à la compétence de la Justice ordinaire et qu’on les mettait de surcroît une fois de plus (sic) dans le même sac que les Juifs et les Russes soviétiques, pour les livrer à la police. Ce serait un acte intolérable qui compromettrait nos buts politiques, lesquels consistent à amener petit à petit les Polonais, appliqués au travail, à reconnaître sincèrement l   a direction allemande. La situation dans cette province (Gau) n’as pas besoin d’être changée, car la justice y a travaillé vite, bien et avec succès, sous la direction politique ; elle s’est donc révélée comme un instrument tranchant, bien aiguisé. En outre, il y avait ici la Justice militaire  à laquelle, cependant, on n’a eu besoin de recourir qu’en de rares occasions ».

TOUJOURS PRENDRE SOIN DE LA VIE SEXUELLE DU SOLDAT (avec cette lourdeur teutonne dans le compte rendu)

Lieutenant Dr. Leibbrandt,
Au Ministre du Reich pour les territoires occupés de l’Est,
(…) Les filles des rues et la prostitution clandestine sont peu fréquentes. (dans la zone frontière, bien des femmes légères ont été auparavant déportées et mises au travail forcé).
Afin de résoudre ce problème sexuel qui se pose au soldat allemand dans la zone de communications russes, il a été tenté d’établir des bordels. Les femmes russes accueillirent généralement cette nouvelle avec indignation et la ressentirent comme une offense. Lorsque les tentatives de remplir les bordels avec des prostituées lettones eurent échoué (aucune ne voulait aller en Russie et celles qui acceptaient étaient infectées par les maladies vénériennes), on tâcha de se procurer des femmes russes, sur place. Les méthodes employées à cette fin furent parfois d’un manque de tact inimaginable, ce qui alimentait la propagande anti-allemande. Ainsi, dans l’un des cas, on demanda à toutes les femmes travaillant pour des unités allemandes, quels que fussent leur âge et leur situation de famille, d’aller dans des bordels sous la menace voilée qu’on pourrait bien les y mettre de force en cas de refus. Cependant (sur 600 femmes environ que comptait ce groupe) aucune, malgré la crainte de perdre son travail, ne répondit à l’appel. Lorsqu’une annonce parut, demandant des femmes de ménage pour le bordel, deux femmes, généralement considérées comme prostituées clandestines, s’adressèrent à l’Office du Travail, sans doute avec l’intention d’y trouver ultérieurement des clients. La campagne de chuchotement anti-allemande appelait le bordel « Maison de la Culture », allusion voilée à la barbarie de la « Kultur » allemande ».

ON FUSILLE HUMANITAIREMENT… (en organisant un pillage bien administré et avec la lâcheté habituelle des sous-fifres…)

DEPOSITION SOUS LA FOI DU SERMENT de Heinz Hermann Schubert (officier de l’Einsatzgruppen D. concernant la fusillade de 700 personnes en Crimée près de la ville de Simferopol)
(…) En octobre 1941, je fus affecté au groupe d’action D. Le chef de ce groupe était Otto Ohlendorf et son représentant Willy Seibert. Je fus désigné comme aide de camp d’Ohlendorf et gardai ce poste depuis mon arrivée jusqu’à la fin juin 1944. A  cette époque, Ohlendorf, comme moi, fut rappelé à l’Office Central de la Sécurité du Reich.
3) En décembre 1941 – je ne me rappelle plus la date exacte – je fus désigné, par Ohlendorf ou Seibert, pour surveiller et vérifier les fusillades d’environ 700 à 800 hommes, qui devaient avoir lieu à proximité de Simferopol. La fusillade a été exécutée par le commandos spécial 11b, l’une des formations appartenant à l’Einsatzgruppe D. Ma tâche en ce qui concerne cette exécution était triple :
a) veiller à ce que l’endroit choisi soit parfaitement écarté, afin qu’il ne puisse y avoir de témoin ;
b) veiller à ce que la collecte de l’argent, des bijoux et des autres objets de valeur des personnes à fusiller se fasse sans brutalité et que les préposés à  cette tâche par le commando spécial 11b remettent bien tous les objets collectés aux chefs administratifs et à leurs délégués qui les transmettront alors à l’Ensatzgruppe D. ;
c) Veiller à ce que l’exécution se fasse aussi humainement et militairement que possible, selon les prescriptions spéciales d’Ohlendorf. Après l’exécution, je devais rendre compte à Ohlendorf en personne et témoigner que l’affaire s’était passée très exactement selon ses prescriptions.
4) J’ai exécuté les ordres en ma qualité de délégué d’Ohlendorf (sic, c’est pas moi c’est l’autre…). J’allai dans le quartier tzigane de Simferopol et surveillai le chargement des personnes destinées à l’exécution dans des camions. Je veillai à ce que cette opération se fasse aussi rapidement que possible, afin que la population autochtone ne crée ni troubles ni perturbations. De plus, je veillai soigneusement à ce que les personnes à exécuter ne fussent pas battues pendant le parcours dans le camion. Etant donné que je devais surveiller la totalité de l’exécution, je ne pus consacrer que peu de temps à chacune des diverses phases.
5) Le lieu prévu pour la fusillade de ces Russes et de ces Juifs était à quelques kilomètres de Simferopol et à environ 500 mètres de la route dans un fossé anti-chars. Je m’assurait également que le trafic était arrêté autour du lieu d’exécution et dévié sur d’autres itinéraires par ceux qui étaient affectés à ce service.
Lorsque les personnes condamnées à mort arrivèrent au lieu de l’exécution, il leur fut ordonné de déposer leur argent, leurs objets de valeur et leurs papiers à un endroit désigné. Je m’assurai qu’aucun des hommes de la SS et de l’Orpo (Police d’Ordre), qui s’occupaient de la collecte, n’avait soustrait quoi que ce soit de ces objets. L’opération de ramassage des biens des condamnés fut effectuée sans recours à la force. Cette phase fut surveillée très exactement par moi, afin que la totalité des objets de valeur puisse être délivrée à l’Einsatzgruppe D., pour être ultérieurement transmise à Berlin.
6) Pendant un court laps de temps, alors que les gens à fusiller étaient en position dans le fossé anti-chars , je surveillai la manœuvre, qui fut effectuée à la manière militaire et de façon aussi humaine que possible, en stricte conformité de l’ordre d’Ohlendorf. Les gens furent exécutés avec des pistolets automatiques et des fusils. Je sais qu’Ohlendorf attachait une grande importance à ce que les personnes à exécuter le fussent de manière aussi humaine et aussi militaire que possible, vu que toutes les autres méthodes chargeaient trop la conscience des hommes du commando d’exécution. »

PILLER LES JUIFS PEUT RAPPORTER GROS… (mais le pillage est bien ordonné)

L’antisémitisme gouvernemental et la théorie de la race c’est pour les imbéciles, dans la réalité nulle chevalerie de la part des esthètes nazis :
LE MINISTRE DES FINANCES DU REICH   Berlin le 4 novembre 1941
Lettre-Express aux directeurs régionaux des Finances
Objet : Déportation de Juifs.
I.                   Généralités.
Les Juifs qui ne sont pas employés dans des entreprises importantes pour l’économie allemande seront déportés ces prochains mois dans des villes des territoires de l’Est. La fortune des Juifs à déporter est confisquée au profit du Reich allemand. 100 RM et 50 kilos de bagages par personne leur seront laissés.
La déportation a déjà commencé dans les territoires dépendant des directeurs régionaux des finances de Berlin, Hambourg, Weser-Ems à Brême, Kassel, Cologne, Düsseldorf.
2. Réalisation de la déportation.
La déportation des Juifs est effectuée par la Police Secrète d’Etat (Gestapo). La Gestapo se charge également de garder la fortune des déportés. Les Juifs dont la déportation est imminente, devront communiquer à la Gestapo des états de leur fortune, états rédigés sur des imprimés spéciaux. Les services de la Gestapo mettront les appartements sous scellés et en confieront les clés à l’administrateur de la maison.
(…), Les appartements devenus vacants seront, en général, confiés à l’administration des autorités municipales. C’est avec elles qu’il faudra prendre contact pour tout ce qui touche ces appartements. Je tiens à ce que ces appartements soient pris en charge au plus vite par la municipalité, afin que le Reich soit débarrassé le plus rapidement possible de l’obligation de payer les loyers pour ces appartements (cf. paragraphe 39 de la loi sur les dédommagements). Lorsque les appartements ne doivent être pris en charge par la municipalité qu’après leur évacuation, il convient d’accélérer celle-ci. C’est le cas surtout dans les villes où les appartements sont destinés à abriter des Allemands ayant souffert des bombardements. Les lieux devront être désinfectés et mis en état avant d’être attribués aux Allemands sans abri. C’est pourquoi il  faut rendre immédiatement disponibles des entrepôts assez grands (de même que des salles de restaurant, etc.) pour y mettre les meubles et assurer des moyens de transport et des ouvriers déménageurs pour le transport. Il est utile de prendre contact sans tarder avec les représentants professionnels de la branche des déménageurs. (…)
d) Procédure pour les objets d’art.
Les objets d’art (tableaux, sculptures, etc.) qui ne sont pas à considérer d’emblée comme des productions de qualité inférieure , ne devront pas être vendus. Ils devront être entreposés avec soin et signalés au directeur régional de la Chambre des Beaux-Arts. Le directeur régional décidera dans le délai d’un mois de l’intérêt que présentent ces objets pour les musées. Des instructions spéciales seront données à ce sujet. Les objets d’art de moindre qualité pourront être vendus. » (…) « La littérature et autres productions culturelles et artistiques juives devront être mises en lieu sûr. Des instructions ultérieures les concernant seront données ».

COMMENT RECUPERER LES BIENS DES JUIFS QUI ONT TROUVE LES MOYENS DE SE SUICIDER ?

LE DIRECTEUR REGIONAL DES FINANCES DE BADE A KARLSRUHE
A Monsieur le Ministre des Finances du Reich, Berlin 2 janvier 1942
Objet : Prise en charge des biens de Juifs déportés.
La Onzième Ordonnance complétant la loi civile du 25 novembre 1941 ne comprend pas les Juifs qui devaient être expulsés de Bade le 22 octobre 1940, mais qui se sont soustraits à cette mesure en se suicidant. Elle ne comprend pas non plus les Juifs expulsés, décédés à l’étranger après leur expulsion, mais avant l’entrée en vigueur de cette ordonnance. Ces cas sont très nombreux. (…) Afin d’éluder cette difficulté, il serait opportun de confisquer les biens de tous les juifs expulsés le 22 octobre 1940, sans se soucier de savoir s’ils n’ont pu être déportés par suite de leur suicide ou s’ils n’étaient plus en vie au moment de l’entrée en vigueur de la Onzième Ordonnance ».
Un dentiste (Karl Abraham) est chargé de superviser la récupération de l’or dentaire et témoigne en 1947 à Dachau : « (…) J’établissais moi-même les rapports. Je devais également signaler la quantité d’or enlevée de la bouche des détenus décédés (…) L’or était remis au chef administratif Barnewald, qui le transmettait, à ce que je crois, à la Reichsbank. Les détenus procédaient eux-mêmes à l’extraction de l’or de la bouche des morts. Lorsque j’arrivai à Stutthof, le dentiste avait l’habitude de surveiller cette opération depuis 1942.(…) L’or était extrait à l’aide d’une ou plusieurs pinces, le numéro du détenu en question était noté, la pièce extraite était décrite avec précision, pour établir s’il s’agissait d’une couronne ou d’un bridge, et l’or était nettoyé. Ce dernier travail était effectué par un technicien du service dentaire. Ensuite, le poids de la pièce était constaté et le nom du détenu décédé signalé à la section politique en même temps que le poids de la pièce. L’or était remis au chef administratif ».

LA « PURETE » DU DOGME D’EXTERMINATION ENTACHEE PAR LE PROFIT MATERIEL D’UN CURIEUX MARCHE

En 1961, un militant bordiguiste d’origine juive, Jean-Pierre Axelrad, avait rédigé un long article – Auschwitz ou le grand alibi (attribué par une série de crétins à Bordiga)– qui devait faire scandale deux décennies plus tard, alors que le rapport d’un représentant juif à Nuremberg allait dans le même sens, pour l’essentiel un honteux marchandage possible entre les deux camps capitalistes opposés, dans la note suivante à Budapest en juillet 1944. On notera l’argumentation qui insiste pour garder les juifs valides et d’âges mûrs en capacité de travailler, autre preuve qu’il n’y a avait pas une volonté unilatérale dans l’Etat allemand bourgeois multi-céphales (et faible pour encadrer au long terme la société) d’exterminer tous les juifs puisqu’ils pouvaient être utiles voire indispensables en tant que « travailleurs forcés » :
« Alors que d’une part l’Obersturmführer Eichmann a mentionné à un moment donné que 100 vies humaines juives représentaient la valeur d’un camion, le maximum demandé atteignait 1200 dollars par tête – prix qui dépassait les possibilités financières de nos amis prêts cependant à tout sacrifier. D’après les nouvelles qui nous parviennent, nous pouvons conclure qu’un prix de 300 à 400 dollars par tête serait éventuellement consenti à Lisbonne. Nous répétons que ce seraient d’abord les enfants au-dessous de 12 ans, incapables de travailler, les mères et les vieillards qui seraient échangés, tandis que les autres pourraient fournir du travail en Allemagne avant que ne viennent leur tour d’être libérés ».
Michel Mazor fait état de nombreuses transactions, échanges d’êtres humains contre rançons, aussi bien au temps de l’apogée de leurs succès militaires qu’au temps de l’ébranlement de leur foi : « Ainsi, dans le document NO 2408 (rapport d’un chef de la Gestapo du 24 novembre 1942 à Himmler), il est dit que, dans le but de se procurer des ressources pour le recrutement de volontaires pour la Waffen SS en Hongrie, des autorisations d’émigrer furent délivrées à des juifs slovaques et hongrois. Le prix était d’abord de 50.000 et ensuite de 100.000 francs suisses par tête. Le même document relate qu’un procédé similaire se pratiquait en Hollande occupée : pour le droit d’émigrer, la somme de 1.290.000 francs suisses a été perçue pour 28 juifs. Deux autorisations pour huit personnes furent délivrées en échange de la livraison d’une grande quantité de graines oléagineuses et de la cession d’une entreprise industrielle. 28 affaires étaient encore en délibération et devaient rapporter la somme de 2.860.000 francs suisses » (p.158).
Mais la masse des juifs est composée de prolétaires et de pauvres et avec la défaite annoncée, la décomposition du nazisme décuplera la persécution et les massacres des juifs, des tziganes et de tous ceux qui perpètrent des attentats contre Hitler (une vingtaine !). Et encore le qualificatif véhiculé par les historiens officiels est erroné pour ces habitants des divers pays de l’Europe centrale et orientale. Ils sont hongrois, tchèques, russes, etc. avant d’être juifs, mais la mystification nazie est d’effacer les classes sociales comme les historiens bcbg qui bobardent les programmes scolaires contemporains. Mazor livre un autre témoignage intéressant sur la grande mystification de la focalisation sur la notion de juif, celui d’un militaire  allemand de retour de voyage qui souligne la mystification et la pénibilité du « travail » même des bourreaux en octobre 1941sur le front de l’Est ; cet allemand est horrifié de la complaisance des Ukrainiens comme il aurait pu l’être par l’antisémitisme complice des Polonais :
« Les Juifs sont « transférés » sur ordre. Cela se pratique de la manière suivante : les Juifs reçoivent un ordre leur enjoignant de se rendre la nuit suivante aux lieux de rassemblement fixés, habillés de leurs vêtements les plus beaux et avec leurs bijoux. Il n’est fait aucune différence entre les classes sociales, les sexes et les âges. Ils sont ensuite transférés aux lieux de rassemblement en un lieu choisi préparé à l’avance, situé en dehors de la localité en question. C’est là que, sous prétexte de formalités à accomplir, ils devront déposer vêtements et bijoux. Ils sont ensuite menés à l’écart de la route et liquidés. Les scènes qui se déroulent sont à ce point bouleversantes qu’elles ne sauraient être décrites. Les répercussions sur les commandos allemands sont inévitables. En général, les hommes chargés de l’exécution doivent auparavant être étourdis par l’alcool. La nuit qui suivit, un officier du S.D. (Serice de Sûerté) a déclaré avoir été en proie aux cauchemars les plus terribles. La population autochtone connait parfaitement le processus de cette liquidation ; elle prend cela calmement, parfois même avec satisfaction, la milice ukrainienne y participant. Des journalistes étrangers venus visiter Kiev après les destructions opérées par les bolcheviques ont déclaré au capitaine Koch, qui s’était imaginé qu’il pourrait leur cacher les exécutions de Juifs, qu’ils étaient parfaitement au courant ».

DOUBLE LANGAGE SUR L’EXPLOITATION DES TRAVAILLEURS FORCES

Autant les juifs en général sont niés comme êtres humains (comme les prolétaires en général encore de nos jours par les élites bourgeoises) – et c’est pourquoi les dévaliser ne pouvait entraîner quelque scrupule éthique – autant ils seront considérés comme possible monnaie d’échange vers la fin de la guerre ; le chef d’Etat major allemand en Hongrie, en 1944 le dit nettement : « Le nouvel ambassadeur allemand (…) devra avoir l’air de croire que les juifs sont uniquement employés au travail et voudra d’autre part les utiliser comme gages pour des négociations ultérieures » (cf. p. 226).
Au début de l’année 1943, un chef d’entreprise allemand fait son rapport (courroucé) concernant le manque de rendement des ouvriers juifs – dont se plaignent les flics surveillant du travail - et révèle les méthodes pour l’augmenter :
« Depuis un certain temps, les plaintes de la part du personnel surveillant (sic) et des équipes de mineurs à propos de l’esprit de rébellion croissant et de la répugnance au travail des juifs deviennent de plus en plus fréquentes. A chaque explication, les juifs affirment aussitôt qu’on n’a pas le droit de les battre et qu’ils possèdent un supérieur auprès duquel ils peuvent se plaindre.
Il va de soi que nous avons attiré l’attention de notre équipe sur le fait qu’il était défendu de battre les juifs, mais nous comprenons cependant que nos mineurs allemands ne peuvent se retenir parfois, comme dans les deux cas mentionnés ci-après, lorsque les juifs s’imaginent que le rendement augmenté n’a été ordonné qu’aux travailleurs allemands et pas à eux.
1)      Au déchargement d’un câble d’un wagon, le surveillant Proschka intima plusieurs fois au juif Simon l’ordre d’y mettre la main, en même temps qu’à tous les autres ouvriers affectés au déchargement. Lorsqu’à la dernière sommation Simon prit une attitude que le surveillant devait considérer comme agressive, il lui a naturellement donné une gifle.
2)      Le juif Wolf reçut l’ordre de pomper un produit chimique nécessaire au travail. N’ayant pas obéi, il reçut un coup du polisseur. Là-dessus il se plaignit à son supérieur Simon, auquel il raconta que le polisseur l’avait battu.
Or, nous considérons que dans la quatrième année de la guerre, les juifs doivent participer aussi activement que nous autres Allemands, à nos efforts (sic), et nous vous prions d’infliger à ces juifs, une punition appropriée. Nous vous serions également reconnaissants d’intimer aux autres juifs l’ordre d’exécuter leur travail mieux qu’ils ne s’en acquittent actuellement.
Heil Hitler ! ».
Le grand théoricien nazi Walter Darré va nous expliquer enfin la « Vénération du travail » en régime capitaliste, surtout pendant une guerre mondiale, et révéler la source anarchiste de base de cette théorie pour patron en uniforme :
« Toute croyance en la morale du travail est foncièrement aryenne et commence au stade paysan. C’est pourquoi l’aryanisme seul a fait du travail le fondement d’une idéologie. Conduire la charrue était le signe le plus noble par lequel les rois aryens (ces bons à rien…) montraient qu’ils se réclamaient de cette idéologie. C’est pourquoi seul était « noble » (vornehm) celui qui savait conduire une charrue, dans le vieux sens aryen de ce mot, qui vient de « vornehmen » : se placer avant les autres, ou avait le droit de le faire. Inversement, l’antithèse humaine de l’Aryen, à savoir le juif, a logiquement construit son idéologie sur son opposition au travail. Pour le juif le travail est une malédiction. C’est pourquoi il a fait du parasitisme le couronnement de sa religion. La vie de parasite que sait mener sur terre l’homme le plus primitif est considéré par le juif comme le but suprême de sa religion : il veut bouffer tous les autres peuples. C’est le terme employé dans la Bible ! ».
Le raisonnement de ce pauvre Darré est typiquement patronal – nonobstant le sens du mot travail (= torture) – et crétin : Darré exalte le travail mais celui des autres, des millions de prolétaires juifs ou pas, qui bossaient pour les grands parasites sociaux qu’étaient les militaires et la camarilla d’Hitler, assoiffée de production intensive d’armement pour étendre, prolonger et assurer leurs pillages successifs. Suivons ensuite la différence qu’il fait entre le marchand (sous-entendu le juif nomade) et le commerçant (le bon paysan allemand qui a réussi) ; Jean-Pierre Axelrad avait dû lire en effet ce taré de Darré, et, ainsi influencé, décrivait le nazisme comme le produit de la rivalité entre deux fractions de la petite bourgeoisie ; ce qui était réducteur et n’explique en rien le massacre des juifs. Le nazisme est bien le délégué de la grande bourgeoisie le temps de la guerre, et son efficace exécuteur des basses œuvres : les juifs mis à la place du prolétariat et martyrs incontestables au cœur de l’Europe, faisant passer au second plan un prolétariat international impuissant et atomisé à la suite de la grande défaite des années 1920 à 1930. Darré défend le paysan, le commerçant et l’ouvrier soumis, le nazisme est une politique « populaire », c'est-à-dire qui nie les classes sociales au profit des catégories… comme la bourgeoisie mondiale contemporaine !
« …La profession de marchand (der Haendler) d’origine nomade, est née du besoin du nomade, soit d’échanger son butin avec un maximum de profit, contre d’autres produits qui lui sont nécessaires ou agréables, soit de trafiquer des biens quels qu’ils soient, pour obtenir ceux qu’ils ne possèdent pas, mais dont il a besoin pour sa subsistance (cf. les affaires traitées par les nomades du Nord-Ouest africain). Ce processus consiste en ceci : l’abondance ou la pénurie de certains produits échangeables incitent l’intéressé à opérer un troc dont le mobile décisif est le profit, sans qu’il se demande si le partenaire en retire lui aussi un bénéfice. C’est exclusivement le bénéfice personnel que le marchand a en vue lors d’une opération d’échange. Seul décide le profit, indépendamment du fait si le déplacement des marchandises qui en résulte, est positif ou négatif.
…Le commerçant (der Kaufmann) est issu de la paysannerie. Sa profession résulte du fait que l’ordre économique de la communauté paysanne donne lieu à des processus de division du travail de nature économique, nécessitant un intermédiaire pour l’écoulement des marchandises. Ce qui importe c’est ce processus. C’est la nécessité de couvrir les besoins (de la population) qui réglemente la mise en circulation des marchandises. Et, le commerçant s’introduit dans ce processus en retenant pour lui-même un profit équitable pour son travail d’intermédiaire ».
Vous l’avez compris, le marchand (juif) est nuisible quand le commerçant (paysan allemand de souche) est utile socialement !
Vers la fin de la guerre, outre des recherches occultistes démentes, les nazis enculent des mouches pour tenter de s’oublier. Le 27 mai 1944, l’Etat-major du chef nazi Rosenberg demande instamment à la bibliothèque de Francfort les précisions suivantes déterminantes sans doute pour sauver le Reich :
« (…) Dans un ouvrage du Dr. Pohl que nous avions emprunté il y a un an, est citée cette affirmation d’un juif new-yorkais remontant à 1937 : « Nous sommes l’huile pour les roues de la révolution ». Je vous prie de nous communiquer le nom (de l’auteur) et la source exacte de cette citation.
Je vous serai reconnaissant de me faire savoir si vous possédez dans vos archives des documents établissant si les politiciens soviétiques suivants étaient juifs : Béria, Kérensky, Eisenstein (cinéaste), Lounatcharski, Kollontaï ».
En octobre 1944, l’office central de musique de Berlin fait d’insistantes recherches pour vérifier si Beethoven n’était pas « Frère maçonnique ».
Le nazisme finissait en fanfare militaire cacophonique.

Source: Le phénomène nazi de Michel Mazor (documents nazis commentés, éditions du Centre, Paris 1957)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire