PAGES PROLETARIENNES

dimanche 6 mai 2012

AMER TRIOMPHE DE LA RELIGION ELECTORALE



 "Vous ne nous avez protégé de rien pendant 5 ans. Au contraire. Même pas de vous-même". F.Hollande



Pour l’essentiel, excepté la petite manip de l’ordure sondagière concernant les seconds rôles Le Pen et Mélanchon, les sondages ne se trompent pas et ne se sont pas trompés au premier comme au second tour de piste; et avec un large écart que je prévoyais compte tenu de la détestation justifiée de "l'anormal" sorti, même pour une frange de la bourgeoisie, désolée de n'avoir pu lui trouver un remplaçant dans la faction (minable et grossière) de la droite caviar. Cela serait presque désespérant si la sondagerie était naturelle et non pas basée sur un découpage bien réglé des catégories de citoyens et de leur degré d'aliénation infra-politique soumise à telle ou telle faction de l’arc en ciel de la religion électorale. 
La religion électorale bourgeoise a confirmé que ses adeptes étaient encore majoritaires. L’élection attendue de Hollande est et aura été un simple vote de rejet du gugusse sortant et sorti. A la différence de mai 1981, il n’y a pourtant aucune illusion sur la gauche bobo libérale, apologiste des PME et de la croissance pour le profit national; le nouvel impétrant ne peut pas se lancer dans une nouvelle comédie des nationalisations de l'époque du premier ministre Mauroy, au risque d'un effondrement immédiat de la "confiance des marchés bourgeois"; Hollande sait qu'il va devoir composer. Vote empiriste et circonstanciel, comme ailleurs dans le monde (sauf dans la Russie gangstériste de Poutine) aucun chef d’Etat n’échappe à l’élimination électorale. Depuis des mois, malgré un battage haineux de 90% des médias acquis au PN de l’Elysée, il était déjà « licencié » par la population votante et passive. Moins réjouissant que l’élimination de Sarkozy est la confirmation de cette passivité des masses ouvrières comme petite bourgeoises à poser la question de la sortie de la religion électorale truquée et l’incapacité à prendre en main politiquement une alternative révolutionnaire de société. L’oligarchie change de veste avec la même religion politique, la continuité dans le changement d’autres apparatchiks qui feront ce qu’ils voudront durant les cinq années qui viennent.

VOTER COMME DEVOIR ET SOUMISSION
Je n’avais pas connaissance de l’ouvrage d’Emilio Gentile – « Les religions de la politique » (Seuil 2001) lorsque j’ai rédigé mon petit livre – « La croyance électorale et ses origines ». Ouvrage d’un érudit, fort intéressant bien qu’il s’appuie trop souvent sur des auteurs réactionnaires et catholiques, il n’en constitue pas moins une pertinente analyse de la statolâtrie et de la commune religiosité des régimes totalitaires et de l’hypocrite démocratie, comme de la complicité des masses consentantes, ainsi que nos élections hexagonales viennent d’en être l’illustration misérable simplifiée : le combat du bien « normal » (Hollande) contre le mal « anormal » (Sarkozy), pour en définitive ne rien changer à l’ordre exploiteur établi. (Quoique je sois aussi heureux qu’un chef d’Etat débile ait été « licencié »).

Survolons quelques extraits éclairants de l’ouvrage de E.Gentile avant de tirer quelques leçons de la dernière mascarade de la « religion civile ».
« …L’interprétation du phénomène religieux que nous pourrions appeler fidéiste, proposée par Gustave Le Bon à la fin du XIXème siècle, accorde à la religion de la politique toute sa validité. Le concept de religion n’impliquerait pas nécessairement, selon lui l’existence d’une divinité transcendante. Les deiux sont le fruit de nos rêves :
« C’est l’homme sans aucun doute, qui a créé les dieux mais après les avoir créés, il a été immédiatement asservi par eux. Ils ne sont pas les fils de la peur, comme le prétend Lucrèce, mais de l’espérance, et leur influence sera donc éternelle (…) Certes les dieux ne sont pas immortels, mais leur esprit religieux est éternel. Assoupi pendant quelque temps, il se réveille à peine est créée une nouvelle divinité ».
Le spécialiste de la psychologie des foules considérait le phénomène religieux, quelle que soit sa manifestation, comme l’expression d’un irrépressible sentiment humain. La religion puise son origine aux sources du plus impérieux des instincts « le besoin de se soumettre de toute façon à une foi ; divine, politique ou sociale » :
« Ce sentiment a des caractéristiques très simples : adoration d’un être supposé supérieur, crainte de la puissance magique qu’on lui suppose, soumission aveugle à ses commandements, impossibilité de discuter ses dogmes, désir de les répandre, tendance à considérer comme ennemis tous ceux qui ne les admettent pas. Qu’un sentiment s’applique à un Dieu invisible, à une idole de pierre ou de bois, à un héros ou à une idée politique, du moment qu’il représente les caractéristiques précédentes, il reste toujours d’essence religieuse (…) On n’est pas religieux seulement quand on adore une divinité, mais quand on met toutes les ressources de l’esprit, toutes les soumissions de la volonté, toutes les ardeurs du fanatisme au service d’une cause ou d’un être qui devient le but et le guide des pensées et des actions ».
Fruit de ce sentiment, les croyances religieuses sont la force primordiale dont naissent et sur laquelle se fondent les empires et les civilisations. La puissance de la religion tient à son pouvoir de façonner et de transformer le caractère d’un groupe humain en donnant aux individus qui le composent une communauté de sentiments, d’intérêts et d’idées. Se libère ainsi une formidable dynamique génératrice d’enthousiasme et d’action, qui fait converger les énergies individuelles et collectives vers le but unique de faire triompher leurs croyances : « de l’évolution des idées religieuses est indirectement née la majeure partie des événements historique. L’histoire de l’humanité est parallèle à celle de ses dieux. La naissance de nouveaux dieux a toujours marqué l’aurore d’une nouvelle civilisation ».
Pour preuve, Le Bon citait l’exemple de la révolution française, lorsque le monde vit « ce que peut l’esprit religieux ; car ce fût vraiment une religion nouvelle qui se fondait alors, animant de son souffle tout un peuple. Les divinités qui venaient d’éclore étaient sans doute trop fragiles pour pouvoir durer ; mais aussi longtemps qu’elles subsistèrent, elles exercèrent un empire absolu ». Pour Le Bon, la société moderne, espace de conflit entre les religions traditionnelles déclinantes et les aspirations des masses à les remplacer par de nouvelles divinités et de nouvelles croyances, était un terrain extrêmement propice à la naissance et à l’affirmation de nouvelles religions laïques comme le fût, selon lui, le socialisme.
Dans les premières décennies du XXe siècle, d’autres spécialistes du socialisme se sont réclamés de cette interprétation. Les masses, observait Roberto Michels, en étudiant la sociologie du parti politique, « éprouvent un besoin profond de s’incliner non seulement devant de grandes idéalités, mais aussi devant les individus qui, à leurs yeux, représentent celles-ci. Leur idéalisme les pousse à s’agenouiller devant des divinités temporelles auxquelles elles s’attachent avec un amour d’autant plus aveugle que la vie qu’elles mènent est plus rude ».
(…) L’interprétation fidéiste se situe à l’opposé de l’interprétation charlatanesque dans l’évaluation des aspects religieux propres aux mouvements politiques. Elle considère en effet que les mythes et les rites ne sont pas l’invention des seuls chefs dans le dessein de tromper et de gouverner les masses, mais qu’ils peuvent aussi être l’expression spontanée du peuple en quête de nouvelles croyances, que la dévotion à la personne du chef ou à une idéologie garante de bien-être et de salut leur permet de satisfaire. Cette perspective ne réduit pas la religion de la politique à un pur artifice, mais l’envisage aussi sous l’angle d’une nouvelle religion répondant à l’exigence séculaire, particulièrement lorsque de profonds bouleversements viennent ébranler les anciennes croyances et que l’espoir en l’avènement d’un monde meilleur se fait plus pressant ».

RELIGION CIVILE ET NATIONAL-SOCIALISME
(Selon l’écrivain catholique Hilckman)
« Pour le national-socialisme, toutes les valeurs sont fonction de la politique. Le national-socialisme est peut-être le cas le plus extrême de socialisme d’Etat, d’étatolâtrie : l’Etat est tout, les individus n’ont aucune valeur en eux-mêmes : voilà l’Evangile des hitlériens ouvertement confessé ; on pourrait parler de culte, d’adoration de l’Etat ; l’Etat est la source de tout droit et de tout devoir ; il est la négation absolue et totale de tout droit naturel et divin. Et les national-socialistes ne cachent pas cette étatolâtrie païenne : l’omnipotence de l’Etat divinisé est le premier article du credo hitlérien. Il n’est pas difficile de trouver les racines de cette conception inhumaine de la politique ».

RELIGION CIVILE ET VICTOIRE DEMOCRATIQUE
« (…) La Seconde Guerre mondiale fût menée et vécue par les Alliés comme une guerre de religion dont dépendant le destin de l’humanité : « La victoire signifie pour nous la victoire de la religion », avait déclaré le 2 janvier 1942 le président Roosevelt dans son message annuel au congrès : « Nos ennemis sont animés par un cynisme brutal, par un mépris impie pour le genre humain. Nous sommes mus par la foi qui refait surface, traversant les époques depuis le premier livre de la Genèse : « Dieu a créé l’homme à son image ». Nous luttons pour rester fidèles à cet héritage divin. Nous combattons, comme ont combattu nos pères, pour défendre les principes selon lesquels tous les hommes sont égaux devant Dieu. Sur le front opposé, il y a ceux qui luttent pour détruire cette foi profonde et pour créer un monde à leur image – un monde de tyrannie, de cruauté et d’esclavage ».
(…)
« Les pays occidentaux – déclara Gerhard Leibholz lors d’une conférence à Oxford en 1942 – mènent actuellement une guerre au nom de principes, de valeurs et d’idées universelles. Pour cette raison, on a comparé le conflit en cours à une sorte de croisade, ou à une guerre sainte, ou à une guerre de religion (…) Voilà pourquoi ce conflit  a été toujours plus fréquemment décrit comme une lutte entre le bien et le mal ».
(…)
La victoire couronna la lutte des démocraties occidentales alliées à la Russie stalinienne. Emportées et détruites par l’écroulement définitif de leurs régimes, les religions politiques du fascisme et du national-socialisme désertèrent la scène politique, vouées à la damnation éternelle de la mémoire collective qui les jugeait responsable des horreurs de la persécution, de la guerre et de l’extermination. Mais le phénomène de sacralisation de la politiques dont elles étaient issues ne s’épuisa pas pour autant : les religions de la politique, en tant que religions civiles ou religions politiques, connurent durant les cinq dernières décennies du second millénaire un renouveau international, donnant naissance à des situations tantôt durables, tantôt éphémères, dans un contexte parfois troublé par de nouvelles explosions de fanatisme et d’intégrisme qui sacrifièrent encore des millions de victimes au triomphe d’entités politiques sacralisées ».

LE CAS DE LA France
« Catholique et nationaliste, chantre des valeurs de la France révolutionnaire et républicaine, de Gaulle (1958-1968) a été le principal acteur de cette nouvelle religion civile réconciliée avec la tradition catholique. Il partageait la « religion de la grandeur française », et avait donné à son idée de la France une majesté sacrale : « La France vient du fond des âges. Elle vit. Les siècles l’appellent. Mais elle demeure elle-même au fond des temps ».
(…)
« Adversaire acharné de De Gaulle, François Mitterrand hérita du général le sens dramatique et théâtral dévolu au rôle quais sacerdotal de la présidence de la nation et de la république, y adaptant volontiers, au cours de sa présidence (1981-1995), sa personnalité d’intellectuel sophistiqué et de politicien socialiste. La visite qu’il effectua le 21 mai 1981, après sa première élection à la présidence de la république, au Panthéon, le plus grand temple de la religion républicaine où, seul, d’un pas religieux et lors d’une cérémonie solennelle, il rendit hommage aux grands hommes vénérés par la patrie reconnaissante, est un rite de religion civile ».

PARTOUT UN REFLUX DE LA RELIGION CIVILE
« A l’aube du troisième millénaire, les religions de la politique apparaissent partout en reflux. Il n’est pas possible de prédire, du moins pour l’historien que je suis, quel sera leur avenir et si elles en ont réellement un, sous quelle forme il se manifestera ni si la sacralisation de la politique connaitra de nouvelles saisons et quels fruits elle produira. (…) Cette époque a été marquée par le déclin progressif puis l’effondrement de croyances, de mythes et d’institutions qui avaient été des siècles durant sacrés et intouchables, ainsi que par l’émergence tumultueuse de nouveaux credo, de nouveaux mythes et de nouvelles institutions en quête de sacralité ».
(Eric Hobsbawm avait lui aussi identifié les caractéristiques d’une religion sécularisée dans la politique bourgeoise du XXème siècle) :
« Le court XXème siècle a été une ère de guerres de religion, bien que les plus militantes et assoiffées de sang de ces religions aient été les idéologies séculières du XIXème siècle, tels que le socialisme et le nationalisme, qui avaient remplacé les dieux par des abstractions ou par des hommes politiques vénérés comme des divinités ».

RETOUR SUR LA REALITE AMERE DE LA CROYANCE ELECTORALE
 Evidemment Sarkozy n'aura jamais eu "la classe" de De Gaulle ou de Mitterrand, mais Hollande, même avec une chaise bien réglée pour son dos, n'a pas les moyens ni des solutions miracle dans le siège royal élyséen pour faire rêver prolétaires et chômeurs.
Hyarion a bien résumé sur son blog la faillite inévitable du sarkozisme :
« Du reste, au delà du bilan, le quinquennat qui s'achève incarne surtout l'échec d'un homme, à la personnalité et au comportement insupportables... lesquels expliquent largement l'impopularité qu'a connu Nicolas Sarkozy durant presque la totalité de son mandat. On a souvent dit qu'il n'était pas aidé par une bonne partie de la presse, réputée être de gauche ou au moins anti-sarkozyste, mais il me semble cependant clair que Sarkozy doit avant tout s'en prendre à lui-même pour ce qui est de ce déficit de popularité. Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa n'est pas un idiot... et pourtant je crois, néanmoins, qu'il a très mal mesuré, dès le début, la teneur fortement symbolique de sa charge. Il a reconnu lui-même, durant la campagne électorale de cette année, qu'il a commis l'erreur de rester ministre dans sa tête, au lieu de tout de suite habiter pleinement la fonction présidentielle, comme ses prédécesseurs se sont généralement efforcés de le faire dès leur élection. Ces histoires de soirée au Fouquet's, d'insulte au Salon de l'Agriculture, etc. tout cela n'a l'air de rien, bien sûr, dira-t-on, et tout cela n'a guère d'importance en soit, certes, mais je crois que l'impact - plutôt fort, symboliquement - dans l'opinion publique de ce genre de péripétie surmédiatisée n'a pas contribué à entretenir durablement sa popularité et à mettre en valeur une bonne image de lui en tant que chef de l'État. De fait, s'il a bénéficié d'un "état de grâce" assez long en 2007, il se trouve que par la suite, il a constamment été impopulaire durant son mandat, ce qui, me semble-t-il, est assez inédit dans l'histoire de la Ve République. Le fait de se déplacer en province systématiquement entouré d'une véritable armée de policiers, dans des proportions particulièrement excessives, n'a sans doute pas aidé non plus : avec des interlocuteurs toujours triés sur le volet devant les caméras, et un tel écran sécuritaire entre lui et les citoyens, j'ai l'impression que Sarkozy s'est imaginé que les gens l'aimaient bien au fond, malgré les enquêtes d'opinion, alors qu'en fait, il était rarement en contact véritable avec le pays réel. D'où le fait qu'il a eu l'air de tomber des nues lorsqu'il s'est retrouvé très mal reçu à Bayonne, lors d'un de ses premiers déplacements de candidat en campagne, sans l'énorme dispositif de sécurité habituel. Sur le moment, il a accusé la gauche et d'autres d'une sorte de coup monté, alors qu'en réalité, il a juste été reçu comme il aurait pu l'être n'importe quand durant son mandat, s'il n'y avait pas eu toutes sortes de filtres entre lui et les Français. Je peux toujours me tromper, mais il me semble que l'explication est là, tout simple, s'agissant de cette mauvaise image qu'il n'a pas su vraiment améliorer, et ce même s'il y a bien d'autres facteurs expliquant son impopularité. Et pourtant, malgré son caractère souvent emporté, il n'y avait pas forcément de raison qu'il échoue dans ce registre de la sympathie auprès de l'opinion... Que l'on regarde, à cet égard, Silvio Berlusconi en Italie : avec des scandales d'une toute autre ampleur que les erreurs de Sarkozy, il a tout de même réussi à se faire durablement aimer des Italiens (contre toute raison, à mon sens), même s'il a fini par se faire dégager in fine, faute de crédibilité face à la crise. En France, Sarkozy a, en somme, tout simplement échoué, surtout, à se faire aimer d'une majorité de Français, comme Jacques Chirac avait su, lui, très bien le faire avant lui, malgré toutes ses casseroles judiciaires...
Mais comment, cependant, pouvoir aimer, ou même simplement apprécier, quelqu'un comme Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa, sachant que sa personnalité a tout de celle du pervers narcissique ? Égocentrique, déstabilisateur excessivement confiant en lui-même, manipulateur systématique, menteur éhonté, incapable de reconnaître ses fautes, créant et entretenant volontairement la discorde dans sa sphère d'influence sans jamais l'assumer, tout en étant paradoxalement soucieux de séduire, même au prix parfois de la destruction psychologique d'autrui : sans être un expert de la chose, pour moi, Sarkozy est un pervers narcissique. Ce genre de personnalité est toujours à fuir, dans la vie quotidienne, car le cas de ce genre de personne est incurable, alors que dire lorsqu'il s'agit d'un dirigeant, qui plus est élu démocratiquement ? A ce niveau-là, on ne peut rien y faire, sinon voter contre lui à la prochaine élection...  
La campagne électorale présidentielle de 2012, qui s'est officiellement terminée hier soir, a été, dans son ensemble, d'une grande médiocrité, sur le fond comme sur la forme. On aurait tort de trouver qu'en comparaison, la précédente campagne de 2007 était "bonne" : même en regard de celle de 2012, ladite campagne de 2007 était également consternante dans son genre, l'aspect faussement "nouveau" de certains candidats masquant mal l'aberrante démagogie des inconséquentes promesses faites alors par les candidats, et notamment par le gagnant du moment, Sarkozy de Nagy-Bocsa. Aujourd'hui, évidemment, cinq ans après, tout le monde a la gueule de bois, et ce n'est pas simplement la faute à cette crise dont on nous rebat les oreilles depuis quatre ans, et devant laquelle les politiciens n'ont pas de véritable solution crédible. De tout ce qui s'est dit, n'est finalement restée qu'une chose, présent dans les esprits depuis bien longtemps : la nécessité, pour une majorité d'électeurs, de sortir le candidat sortant ».
Hyarion décrit assez bien finalement le sentiment général, la détestation qui s’est généralisée contre l’olibrius qui a tant désacralisé la fonction de président de la République. Et pourtant ne devrions-nous pas lui être reconnaissant d’avoir désacralisé cette fonction régalienne, aristocratique et quelque peu ridicule de « président » de rien du tout… car, tous, successivement, même après les inaugurateurs de chrysanthèmes de la IVème république, du maurrassien guindé De Gaulle, au bedonnant Pompidou nominé par la banque Rothschild, de l’arrogant Giscard à l’illettré économique Mitterrand, du nul Chirac à l’agité du bonnet Sarkozy, tous n’ont été que du vulgaires commis d’Etat aux ordres de la machinerie obscure qui fait copuler technocrates auto-promus et banques véreuses. L’histoire désormais décadente de la bourgeoisie ne peut plus produire que des nains. Après le nain Sarkozy, le nain Hollande n’aura pas plus de panache. Les masses d’électeurs auront été aussi minables que les politiciens qu’elles jaugeaient assez lâchement et sans exiger plus de hauteur ni de projet de société.
Qu’une partie, atomisée, assistée et alcoolisée de la classe ouvrière ait pu voter pour la débile Marine Le Pen en dit long sur le poids de l’aliénation consumériste, la misère individuelle et l’assistanat pour lumpen moderne. Qu’un débat final entre les deux derniers prétendants – où le technocrate apparatchik Hollande fut brillant et altier face au boutiquier lamentable Sarkozy – n’ait été perçu que comme affligeant du fait… du « manque de correction » de Hollande, inversant les rôles en interrompant (avec intelligence pourtant) le roquet habitué du crétin « je vous explique », révèle que cette partie de la classe ouvrière des PME est régentée par une mentalité d’esclave ; le prolétaire des petites entreprises est en général soumis à l’idéologie du père, du chef et du dictateur en cours : contester le maître des lieux lui apparaît offensant. L’ouvrier servile se place toujours du côté du plus fort. L’ouvrier du secteur public qui laisse les syndicats collabos penser à sa place ne vaut pas mieux. Cet état d’aliénation n’est pas la faute aux prolétaires en général, dont beaucoup heureusement, de manière croissante sont désormais abstentionnistes face à la démocratie truquée. C’est le résultat d’une division orchestrée, chacune à leur manière, par les factions de gauche et de droite du capital. La droite oppose fonctionnaires et salariés du privé. La gauche entretient les avantages (garanties indéniables) dans le secteur public. Les deux factions sachant bien que ces prérogatives particulières doivent être maintenues pour favoriser la faiblesse du prolétariat. Le grand mensonge économique de la droite est de faire croire que la réduction du nombre des fonctionnaires favoriserait une bonne santé économique du libéralisme, alors qu’il ne s’agit que d’une entourloupe pour faire pression terroriste sur le travail, atomisé et jetable. Le grand mensonge de la gauche est de faire croire que des services publics pléthoriques seraient utiles à une société « plus humaine », farce tragique car, des contingents d’apparatchiks syndicaux aux intermittents du spectacle, le capitalisme décadent a développé une nuée de parasites sociaux improductifs. Dans les deux cas, gauche et droite, non seulement divisent la classe ouvrière, masquent qu’elle comporte un gros pourcentage de parasites nullement intéressés au renversement du système (assistés professionnels, chômeurs abonnés, intermittents petits bourgeois, etc.), mais entretiennent divisions corporatives féodales (que Sarkozy avait promis de rompre alors qu’en fait il les a maintenues, cf. sa grande collaboration avec les syndicats « compréhensifs » tout au long de la foire aux retraites).

LA DROITE MONDIALE EST-ELLE EN CRISE ?
Si des votants demeurent des crétins naïfs qui adhèrent à ce truisme du fair-play dans les débats politiques, d’autres restent indécrotablement figés à la religion du libéralisme criminel et voleur. Beaucoup auront voté Sarkozy en se bouchant le nez, arguant qu’ils n’avaient pas le choix, que bien que Sarkozy soit dément, ils ne pouvaient choisir l’effondrement virtuel mais relatif de leur profit avec la victoire du pourtant très libéral Flamby.
Aucun chef d’Etat n’a été réélu pendant la période de crise actuelle puisque tous ces perdants avaient géré les affres de la crise par une exploitation accrue du prolétariat; Obama sera-t-il l'exception parce qu'il est le seul à s'être soucié de la "couverture santé"?
 Aucune solution claire n’émerge des divers cas de figure en Europe. La gauche aléatoire est éliminée en Espagne au profit d’une droite encore plus impuissance et féroce contre la basse classe. En Italie pas de nette majorité de gauche mais un mic-mac politique. En Angleterre, on vote à gauche mais la droite continue à tenir le manche. En réalité, l’oligarchie se maintient sans mal partout en niant toute alternative de classe ennemie identifiable, noyant tout choix radicalement différent sous les discours cacophoniques de ses économistes menteurs et ergoteurs.
Le retour de la gauche caviar (fort modestement libérale) en France (même avec 30% en moins du salaire du ténor en chef) n’est qu’un pis aller, pas très dramatique : les législatives ne sont pas gagnées par cette fraction rose-PME et Hollande sera obligé de se tenir coi comme Sarkozy face à l’Allemagne dominatrice. Hollande ne sera qu’un intermède comme Jospin, en plus libéral et sans la gonflette du Front de Gauche du PN Mélenchon, lequel jouera le rôle du préposé oppositionnel avec des syndicats en partie blanchis de leur accointance avec Sarkozy. D’une certaine façon, comme dans le cas d’Obama, la temporisation d’une gauche libérale peut permettre de limiter les risques d’explosion sociale face à la torture croissante des conditions de travail et aux plans sociaux anarchiques. A l’arrogance racaille d’un Sarkozy, l’écoute hypocrite et consensuelle d’un Hollande pourra, sans doute brièvement, calmer des ardeurs impulsives (contre les riches mais pas contre le système bourgeois comme totalité) sans orientation politique et dénuées de réflexion vraiment politique qui se sont manifestées au long de cette lassante campagne de religiosité déplacée, dans l’impasse de la simple haine contre un PN, plus préoccupé à chercher des déménageurs en fin de parcours qu’à reconnaître son déficit intellectuel.






 Je vais vous expliquer... Faites gaffe pauv'cons,  vous vous souviendrez de moi!






La plume acérée de Willem avant le 1er tour




INDEMNITES DU PRESIDENT DES RICHES LORS DE SON LICENCIEMENT
(et encore il aura pas assez pour frimer auprès de sa milliardaire de femme mannequin de luxe)


6.000 euros de retraite, des voyages gratuit, un appartement... Comme tous les anciens présidents, Nicolas Sarkozy va bénéficier d'avantages dus à son ancienne fonction. «D'abord, il percevra une indemnité de 6.000 euros brut, accordée à tous les "ex", quelle que soit la durée de leur séjour à l'Elysée. Ensuite, il pourra siéger au Conseil constitutionnel, en tant qu'ancien Président et percevoir, à ce titre, une indemnité de 11.500 euros net par mois», explique le site challenges.fr. Pour le moment, Nicolas Sarkozy n'a pas précisé s'il comptait siéger dans cette institution mais il pourrait redevenir avocat.

1,5 million d'euros pour l'Etat
A ces avantages, Sarkozy bénéficiera d'avantages en nature. Un appartement de fonction, deux fonctionnaires de la police nationale pour assurer leur protection rapprochée, une voiture de fonction avec deux chauffeurs, sept collaborateurs L'ancien président pourra également voyager gratuitement, grâce à deux cartes de circulation illimitées, l'une sur Air France, en classe affaires, l'autre à la SNCF première classe.
«Pour l'Etat, la facture de ces nombreux avantages est salée: La charge financière -que personne ne connaît compte tenu de la dispersion des financements- peut être estimée à 1,5 million par an et par ancien président, souligne le député René Dosière dans son livre "L'argent de l'Etat" (Seuil)», détaille Challenges.fr.






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