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jeudi 10 mai 2012

LES PARTIS RIGOLOS EN OPPOSITION



Die Linke (Allemagne) Syriza (Grèce) Front de Gauche et NPA (France) Cinq Etoiles (Italie)

La décomposition des deux grandes ailes de la gauche bourgeoise européenne a donné naissance depuis la fin des années 2000-2010 à des espèces de partis bâtards, simplement produits par l’accouplement d’anciens staliniens et de vieux social-démocrates (le NPA, bien qu’issu d’un tronc trotskien girouette ne déroge pas à la même bâtardise idéologique°.
Ils ont en commun une réputation « radicale » outrageusement exagérée par les médias bourgeois. Ils sont les méchants de la farce électorale. Ils trépignent et crient, mais comme de robustes rabatteurs de l’électoralisme bourgeois. Ce sont les déchets terribles de la social-démocratie bourgeoise et du stalinisme désséché, terriblement figurants mais qui n’inquiètent ni les marchés financiers ni les politiciens de premier plan des partis dominant dans l’oligarchie. Le plus symbolique de cet alliage stalino-SD est Die Linke, mixture démocratique post gauchiste, qui participe à la comédie religieuse électorale comme les Verts, et qui ne vous est pas inconnu. Nous n’avons pas à aborder non plus dans cet aperçu rapide sur les nouveaux partis rigolos, le cache-sexe de la tentative de résurrection du PCF, ce lamentable Front de Gauche et son pitre Mélenchon qui a été incapable de devancer les présumés fachos du FN avec un discours antifasciste qui sentait la naphtaline.

En Italie, le plus rigolo « Cinq Etoiles »:

Succès électoral pour le machin du comique Beppe Grillo, qui a présenté des listes "antipolitiques" dans une centaine de villes (sur près de 1 000 concernées par le vote) lors du premier tour des élections municipales partielles italiennes, qui ont eu lieu les 6 et 7 mai. Le Parti des libertés de Silvio Berlusconi, et son allié la Ligue du Nord ont subi une lourde défaite, face aux listes de centre-gauche. Mais ce sont les listes Grillo qui ont créé la surprise. L'un d'elles s'est placée en troisième position à Gênes (dont Grillo est originaire) avec 14% des voix, une autre a même obtenu 20% à Palerme. Le mouvement démagogique "Cinq Etoiles" a harponné pas mal d’électeurs bobos lors du premier tour des municipales partielles en Italie bien que ces élections aient également été marquées par une forte poussée de l'abstention pour un type de scrutin habituellement très prisé des Italiens: le taux de participation s'établit à près de 67%, en recul de sept points par rapport à 2007. Le succès du mouvement "Cinq Etoiles" du comique Bepe Grillo, en lutte contre la "partitocratie" et très présent sur les réseaux sociaux, est en passe d’exalter la noria gauchiste européenne et les zombies communisateurs. "C'est juste un début. Les citoyens se réapproprient leurs institutions", s'est félicité Beppe Grillo dans un message sur YouTube ! Ouahou ! Ce clown devrait aller en Algérie pour tenter de redonner espoir aux électeurs dans la misère qui sont si nombreux à vouloir s’abstenir face à un gouvernement de bigot et une armée de sadiques.
Ces élections étaient un premier test politique près de six mois après l'entrée en fonction du gouvernement "technique" de François Hollande… pardon de Mario Monti, qui a mis fin au règne de Nicolas Sarkozy… pardon de Silvio Berlusconi, miné par la corruption et de multiples scandales. Les prochaines législatives doivent se tenir en avril 2013. Et on s’en tape.

Le moins drôle : Siriza en Grèce :

Dimanche, le parti de gauche radicale Syriza a créé la surprise en Grèce en rassemblant 16,5% des voix aux élections législatives anticipées. Mené par Alexis Tsipras, le parti a triplé son score de 2009 et a raflé 52 sièges à la Vouli, la Chambre des députés grecque, devenant ainsi le premier parti de gauche du Parlement. Dans les années 70, à l’image de ce qui s’est passé en Italie, le PC grec s’était divisé entre les staliniens favorables à l’influence de l’Union soviétique et ceux qui préféraient s’en détacher. Syriza [fondé au début des années 2000, ndlr], est issu des courants staliniens qui souhaitaient devenir indépendant de Moscou : la partie proeuropéenne du national stalinisme. Le PC commercial de Grèce, le KKE, avait réalisé 8,48% aux élections législatives, soit une augmentation de 0,9 points par rapport à 2009 ; Syriza, lui, a explosé, de 4,6% à 16,5%. Il paraît que le jeune arriviste à la tête de cette faction néo-stalinienne avait souhaité rencontrer le nouveau président français, lequel a décliné, cette faction hybride n’a aucune compétence à gouverner comme la bande à Mélenchon.

PARENTHESE SUR L’INTERREGNE EN FRANCE

Comme à l'UMP, le poignard est roi dans l'oligarchie de la gauche caviar. La veille de sa victoire annoncée, le « pote » Juju avait failli tout faire capoter avec son parrain DSK. Madame la nouvelle Première dame de France lui a fort justement botté le postérieur au siège des agapes du parti victorieux ; Juju, premier manipulateur de la jeunesse sous Tonton a longtemps rêvé décocher la timbale de premier flic. Il repassera.
Le prude Hollande doit faire avec un savant dosage de vieux crocodiles et de jeunes loups. Mais le problème n'est pas tant celui des personnes que de la prétention à être le "gouvernement de la France"; Sarko avait repris l'idée d'ouverture à Badinguet, débauchant quelques transfuges pour la galerie, tout comme il avait fait ami-ami avec les traîtres de la syndicratie. Hollande est confronté à la même gageure. Le hic est que les braves 18 millions d'électeurs qui l'ont sponsorisé ne veulent pas d'un gouvernement d'apparatchiks ni du louche politicien Fabius ni des arrivistes verts... pourquoi ne débaucherait-il pas, outre une poignée de bayrouistes, d'anciens ministres du blaireau dégagé? Rachida qui tiendrait sa revanche sur Fillon, Bertrand qui ferait la nique au blaireau bis Copé, et "la voix" ex-grand argentier pour la tradition gaullo-chiraquienne.... En laissant Mélencon jouer au beau Serge et Eva Joly à ses salades vertes.

Et si l’Euro explosait :

Par JEAN QUATREMER correspondant de Libé à Bruxelles
« Et si l’euro explosait ? Ce scénario catastrophe a refait surface sur les marchés financiers depuis le résultat calamiteux des élections législatives anticipées grecques de dimanche, qui a privé le pays de toute majorité viable. Ce n’est pas tant la Grèce comme telle qui fait peur, les marchés n’étant quasiment plus exposés à sa dette publique depuis sa restructuration, que les risques de contagion d’une éventuelle sortie de ce pays de la zone euro aux autres Etats fragiles, qui menaceraient l’existence même de la monnaie unique. Les taux d’intérêt des dettes espagnole et italienne ont ainsi recommencé à flamber sur le marché secondaire, celui de la revente, dépassant notamment à nouveau 6% pour l’Espagne ».

AFFOLEMENT, CONSTERNATION DES ECONOMISTES BOURGEOIS : sous la focalisation obsessionnelle sur la Grèce, la crise capitaliste ébranle tout ce beau monde.

L’express imaginant que le parti rigolo Syriza accède au pouvoir (fiction déjà forclose) :
« Aussitôt les coupes budgétaires annulées, le Fonds monétaire international et l'Union européenne couperaient les vivres à l'État grec. Or, ce dernier tourne grâce à une injection permanente de dizaines de milliards d'euros versés par ses partenaires. Credit Suisse a calculé que 143 milliards d'euros avaient été versés de 2010 à aujourd'hui. Athènes attend d'ailleurs un nouveau virement de 5,3 milliards d'euros. Si le fonds de sauvetage a approuvé cette aide, il a néanmoins réduit son montant d'un milliard qui a été bloqué pour un éventuel versement en juin.
Sans cet argent, l'État grec serait en faillite dès la fin juin. Le gouvernement aurait beau retarder le paiement de ses factures, il ne pourrait plus payer les fonctionnaires ou les pensions de retraite, passé quelques semaines. L'État ne pourrait notamment pas rembourser ses 25 milliards de dettes détenues par les banques locales. Un coup de plus pour ces établissements, eux-mêmes privés de leurs perfusions accordées jusqu'à présent par la Banque centrale européenne (BCE). Les banques en faillite, les entreprises ne peuvent plus payer leurs employés qui rejoindraient dans la rue les fonctionnaires et retraités à sec eux aussi.
Le retour à la drachme
À un moment donné durant l'été, pour éviter que la situation n'empire, le gouvernement serait forcé d'émettre sa propre monnaie pour payer ses dettes et les salaires. D'une façon ou d'une autre. «La Grèce pourrait choisir de sortir de la zone euro si elle était incapable de renouer avec la croissance en y restant, et si les mesures de rigueur sapaient l'attachement à l'idée européenne, ou encore si des populistes arrivaient au pouvoir», résume l'agence de notation Fitch. Le risque qu'un tel scénario se réalise est difficile à évaluer. Les analystes de Credit Suisse l'estiment à 15%, ceux de la banque américaine Citi entre 50% et 75%.
Le remède serait pire que le mal. «La Grèce vivrait un effondrement financier et une récession bien pire que celle qu'elle connaît actuellement», prévient Willem Buiter, chef économiste de Citi. Le pays verrait probablement son économie s'effondrer de moitié, selon Stéphane Déo, économiste chez UBS.
L'euro serait probablement remplacé par un retour à la drachme, l'ancienne monnaie grecque. Si le gouvernement décide au départ qu'une drachme égale un euro, cette parité ne durerait pas. Inflation galopante, fuite massive des capitaux étrangers… très vite, la nouvelle monnaie ne vaudrait plus grand-chose. À terme, les Grecs ne pourraient acheter avec une drachme qu'environ la moitié de ce qu'ils s'offraient auparavant avec un euro, estime Patrick Artus, le chef économiste de Natixis. 

Ruine des épargnants

La valeur de la drachme chutant de 50%, le prix des produits achetés à l'étranger, donc en monnaie étrangère, du pétrole à l'iPhone, doublerait. Or, la Grèce est un pays qui importe beaucoup plus qu'elle n'exporte. Les entreprises rencontreraient d'énormes difficultés avec leurs fournisseurs étrangers. Dans le même temps, les épargnants seraient ruinés, leurs euros ayant été transformés en drachmes lors de la sortie de la Grèce de la zone euro. En revanche, les endettés, à commencer par l'État, y gagneraient: leurs créances fondraient à mesure que la drachme s'effondre.
La crise se diffuserait en parallèle dans le reste de la zone euro. Athènes pourrait refuser d'honorer comme prévu ses dettes contractées par ses partenaires. En jeu, plus de 143 milliards d'euros accordés par les institutions internationales depuis 2010, selon les calculs de Crédit Suisse. Les banques, assurances et autres investisseurs privés étrangers seraient touchés à hauteur de seulement 36,3 milliards d'euros, selon les estimations d'UBS.
Pour autant, ce ne sont pas ces pertes directes qui inquiètent le plus. Le plus grand risque, mais aussi la plus grande inconnue, réside dans l'effet domino provoqué par l'événement. «Un tabou serait brisé, celui de la sortie d'un pays de la zone euro», souligne Willem Buiter. L'étendue du désastre dépendrait alors de la capacité des autres États européens à colmater la crise. Là, les avis divergent. Certains, comme Fitch, estiment que les outils anti-contagion existent, comme le pare-feu financier de 500 milliards d'euros. Et qu'un fort soutien affiché aux autres pays en difficulté, couplé à une intégration plus forte de la zone, calmerait les dernières craintes. Plus pessimistes, d'autres observateurs tablent sur une réponse insuffisante et trop tardive des États membres en cas de contagion. Comme ce fut le cas jusqu'à présent, soulignent-ils ».

Etonnant non ? L’élection de Hollande était annoncée comme une catastrophe, mais la catastrophe reste grecque. Double cata car, si d’une part, la Grèce est totalement insolvable (étant donné son régime moyenâgeux de non paiement de l’impôt foncier et une tricherie généralisée), comme il n’y existe aucune classe ouvrière homogène, il n’y a aucune chance pour que la solidarité (invoquée hystériquement par le gauchisme européen et les maximalistes suivistes). Au cas où il y aurait tout de même une solidarité compassionnelle de pauvres à pauvres, les partis rigolos se chargent de l’exterminer par leurs solutions rigolotes… nationales.

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