PAGES PROLETARIENNES

vendredi 9 mars 2012

SARKO DRAGUE LES BEAUFS ET HOLLO DRAGUE LES BOBOS





Malgré le tour passionnel et détestatoire que la bourgeoisie a donné à sa campagne « démocratique », l’enjeu s’avère peu passionner les foules. Les candidats, même les principaux, peinent à remplir les salles. Dans un bled de la Loire, les filmeurs de Sarkozy, gueule des mauvais jours et voix cassée, avaient du mal malgré les gros plans à faire « masse » dans la petite salle provinciale. A Reims, où Hollande, décevant par rapport à sa prestation plus sociale la veille sur France 2, les filmeurs de la rose caviar peinaient à exhiber une foule de bobos pas très enthousiaste en général, seuls les drapeaux tricolores disposés savamment et des applaudissements amplifiés de partisans tentaient de donner le change.
La première télé de désinformation française milite ouvertement pour Sarkozy. Le chauve papy de service assure qu’il a un bon fond, pas de langue de bois, « il ne ment pas ». Pour Ruth Elkrief, c’est un homme épanoui qui peut enfin dire tout ce qu’il pense : « il est libéré de la charge de président » (et de ses chiens de garde ?). Aucune télé publique n’a jamais été autant se vautrer dans la bassesse des commentaires serviles.
L’ex aspirante au poste suprême de chef des armées et du chômage, S.Royal mérite un coup de chapeau de la prima donna du concours présidentiel, elle se décarcasse en tournante électorale dans les cités pour pousser les prolétaires au chômage de la deuxième génération d’immigrés, jeunes bien français et dotés de papiers électoraux" à « voter ». L’essentiel n’est-il pas de participer à la mystification du choix de l’ogre qui va bouffer les prolétaires au lendemain de la sélection truquée et friquée ? Ils n'iront pas voter pour Hollande les prolétaires laissés pour compte car ils ne se sont même pas inscrits pour cette farce bourgeoise. Ils se sentent étrangers à la politique bourgeoise dominante ; c’est pourquoi Sarko zéro a considéré, avec son perpétuel double langage, qu’il y a trop « d’étrangers » en France, oui oui, c'est-à-dire d’étrangers prolétaires absolument hermétiques aux promesses électorales des uns et des autres… Les ouvriers en général n’ont pas oublié les saloperies des gouvernements « socialistes successifs », et ils ne voteront pas massivement ni pour le bourgeois Hollande ni pour les repoussoirs caricaturaux Mélenchon et Joly. La gauche comme telle, avec le système de la proportionnelle depuis 1945, n’a jamais pu se trouver majoritaire. Sarkozy n’est pas parti pour être perdant en jouant sur le nationalisme et la xénophobie la plus simpliste : il faut gagner les couches moyennes les plus mécontentes, donc souvent les plus réacs. Et la classe ouvrière, la plus nombreuse, n’existe pas comme masse homogène, mais reste coincée en « couches » et corporations, et elle reste (heureusement) la classe la plus abstentionniste.
Nombreux sont les jeunes prolétaires qui ont perdu leur emploi grâce aux syndicats « de gauche ». Les retraités actuels n’ont pas envie qu’avec des bidouillages bizarres l’équipée hollandiste et leurs largesses envers de nouveaux retraités, n’en vienne à réduire leur pension. De même nombre d’anciens immigrés complètement français au regard de la loi n’ont pas envie que les nouveaux immigrants servent à les stigmatiser… Sans compter qu’une partie de la gauche bourgeoise ne tient pas vraiment à accéder au pouvoir par les temps qui courent…
Succédant au triste et malheureux blaireau de l’Elysée, Hollande va bientôt entrer en piste, non pas en la cathédrale de Reims mais dans une vulgaire salle de sport, quand Martine Aubry est encore en train de chauffer la salle, et que le bruit court qu’elle serait promue Premier ministrable en cas de victoire de la gauche angélique et anarchiste. Devant quelque 4000 bobos réunis au complexe sportif de la ville de la bigote nationale Jeanne d’Arc, Martine Aubry, encore première secrétaire du parti, décrypte avec effets de manche garantis la prima donna du jour comme un "humaniste", et donc un "féministe" (cela rime mieux que masculiniste). Elle rend enfin hommage à la première femme du candidat (une tradition dans chaque camp des candidats bigames), Ségolène Royal, première femme bourgeoise candidate tendance gauche caviar à une élection présidentielle.
Le « sympathique » candidat  (normal) Hollande continue depuis octobre dernier à promettre la lune avec des trémolos dans la voix, du boulot pour tous et en avant la zizique :
-           création de nouveaux services dans les hôpitaux qui n'ont ni les moyens financiers (déficit abyssale de la Sécu) ni les locaux, ni même les personnels pour le faire,
-          - gratuité des soins,
-          - allongement du congé parental.

La bourgeoisie française traîne une dette qu'il lui faut rembourser, un déficit que Hollande prétend combler d'ici 2017 avec sa « croissance » verbale et les PME des profiteurs, mais qui exige et exigera encore plus de sacrifices sur le dos du prolétariat ; même en réduisant son salaire de président, en imposant à 75% les très riches, et en retirant les soldats d’Afghanistan, Hollande sera obligé de se consacrer à son rôle de chef des exploiteurs et de Monsieur chômage. Ce démagogue fervent, après la pirouette PN d'un Sarko qui veut de l'amour ou se "retirer", aura débité à Reims les pires sornettes à gauchistes, les plus réacs et les plus rédhibitoires. Passage en revue:
- "le féminisme" (bourgeois) levier pour l'émancipation de la société", avec une brochette de dames ex-ministres de Tonton, qui ne se mélangent ni avec les caissières ni avec les femmes de ménage (sauf pour les sous-payer, cf. la Royal); le féminisme est aussi révolutionnaire que le sarkozysme ;
- "l'égalité des salaires hommes/femmes", parfaitement mensonger et inapplicable, l'égalité n'existe pas et est un concept antimarxiste; la pirouette égalitaire n'est qu'un moyen pour l'oligarchie du PS pour éviter de s'attaquer au gros du fonctionnement de l’exploitation capitaliste: la hiérarchie des salaires! L’obligation faite aux entreprises à échéance d’une année pour appliquer la parité des salaires n’est qu’un gadget comparable aux 35 heures, et soulèvera des questions sans fin pour un résultat maigre, la gauche bourgeoise au pouvoir se retrouvera contrainte de repiquer à Paul pour donner plus à Paulette
- les ‘avancées’ : "De Gaulle accorde le droit de vote aux femmes en 1945", travestissement de cette minable concession tardive: c'était le seul moyen pour la droite de faire pièce au PCF dominant et pour faire oublier sa fraction pétainiste, nulle émancipation de la gent féminine dans cette rouerie de la « Libération ». Au mitan du XXème siècle chaque fois que l'on a accordé le droit de vote aux femmes (*)ou aux immigrés, en remerciement ils ont voté le plus à droite bourgeoise possible (pour le "facho" De Gaulle et pour les tarés islamistes). Bien mal acquis!
- "fin de la violence faite aux femmes", la bourgeoisie rose balance des banalités à la louche, ni la camarilla des bourgeoises féministes ni nos énarques n'y changent rien au quotidien et n'y changeront que goutte, et leur protestation ne vaut pas un centime d’euro.
L’absence de prise en compte  sérieuse par le candidat rose bonbon des problèmes posés par l’immigration est évidemment le talon d’Achille de la gauche caviar à une époque où le travail est raréfié, bobos roses et bobos anarchistes peuvent bien jouer les généreux dispendieux, les prolétaires français et d’origine immigrée ne sont pas dupes, et l’angélisme de la gauche bourgeoise aboutit à renforcer une rejet (plus qu’un racisme) lié de façon confuse à des questions secondaires (faits divers, allocs, emplois à vil prix dans le bâtiment, etc.) qui les conduit à préférer voter FN et UMP, même si ces partis sont les premiers à encourager en sous-main l’immigration de prolétaires pays au lance-pierre.
Le discours du candidat de la gauche bourgeoise, possible gagnant par défaut au final, n’est en rien un discours de classe, une défense des prolétaires ni un programme « socialiste ». Le bla-bla pour « réussir le destin qu’on s’est forgé », avec cette facétie d’estrade « pour se libérer de toutes les oppressions », avec en prime cette République « symbole de la liberté partout dans le monde », n’est en rien internationaliste mais un chant bêlant en faveur d’un prétendu sauvetage national, chauvin et impuissant sous toutes les coutures.
Enfin la salle de Reims, comme celle idoine de Sarko zéro, ne vibrait pas des… masses. Les applaudissements coupés des champs larges des cameramen partisans pouvaient laisser croire à une ferveur, mais avec les gros plans, peu d'illusions transparaissaient même chez le « peuple » restreint de gauche caviar.
Finalement, contrairement à ce que j’ai dit dans le message blog précédent, je m’en fiche un peu de quel clown bourgeois et menteur va empocher la mise. Hollande est notoirement plus sympathique que notre PN nationale, mais la psychologie n’est pas la politique. Et de projets politiques alternatifs au marasme capitaliste, à son alternance d’affolement et d’enfumage sur la prospérité promise invariablement, on n’aura point entendu parler.

(*) Un autre exemple de type féministe bourgeois utilisé au nom de la "libération de la femme": "Si on veut avoir une idée du plus retentissant succès de manipulation de l'opinion publique par la propagande, il faut raconter comment l'industrie du tabac a amené les femmes américaines à fumer, c'est à dire comment elle s'est attaquée à un tabou qui, encore dans les années 1950, interdisait aux femmes de fumer en public. La technique fut d'associer la cigarette à une forme de contestation du pouvoir (sexuel) des mâles. On parvint par diverses méthodes à faire de la cigarette le "flambeau de la liberté des femmes". Voilà des industriels qui peuvent être fiers des progrès qu'ils ont fait accomplir à la conscience sociale des femmes. Aux Etats-Unis et en France aujourd'hui, la mortalité par cancer du poumon dépasse la mortalité par cancer du sein". (cf. Michel de Lorgeril: "Cholesterol, mensonges et propagande", ed Thierry Soucar, 2008).

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